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Citations de Mariette Navarro (179)


Et il n'y a ni arme ni alarme dans cette guerre-là menée contre Carcasse.
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Le seul amour, c'est celui-ci dans l'instant magique, et si dans quelques heures il n'en reste plus rien, ils auront vécu entièrement l'euphorie de se rencontrer.
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Il y a les vivants, les morts, et les marins.
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Ils naissent adultes et de leur plein gré, les pieds en avant, les bras le long du corps, et dans la gorge un chant retenu, un chant débutant.
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L'espace d'une seconde ils renversent l'ordre des choses, peut-être que quelque part des oiseaux prennent leur envol à l'envers ou qu'une rivière, d'un coup, remonte à sa source : voilà ce qu'ils pressentent, en vrac, et chacun dans sa langue.
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Le cargo, quand elle ferme les yeux, c'est son corps à elle, stable et droit. À en oublier les vagues.
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- Vous êtes marin vous aussi? Vous savez ce que je veux dire par marin. Je ne parle pas de profession ni de carrière. Mais cette autre chose. Je crois que vous l’êtes. Marin. Rejeté par la terre.
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Quelque chose s'est planté dans ton gros coeur, bateau. Un harpon, invisible et puissant. L'arrêt de mort de quelques certitudes. Tu nageais dans ton propre sang, quand je n'avais en tête que la routine et les petites habitudes comptables du soir.
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Elle, elle appartient à la mer. Bien avant d'avoir navigué, dans les années terrestres de maison chaude et de fratrie, de giron maternel et de chemin vers l'école, dans les années, même, de ville éloignée de tout port, d'études et de livres lus, elle ne marcherait pas sur le même sol que les autres, cela n'empêchait en rien l'amour et les étonnements, les courses dans l'herbe et les baisers sur les bancs. Elle était seulement plus prompte à la disparition, à s'envoler au moindre courant d'air.
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Elle pourrait dire de chaque personne croisée dans sa vie ce qu'il est et ce qui l'attend, l'errance ou l'ancrage, la maison ou le départ permanent, la verticalité ou l'horizon infini.
Cela n'a aucune importance, mais c'est sa façon de lire le monde.
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A chacun son image secrète de liberté, à chacun son choc en changeant d'élément. On voit sous leurs paupières passer des paysages, des vacances d'enfance, des plaines si vastes qu'on les croit préhistoriques, des pluies de déluge, des vélos lancés sous des soleils de plomb, des maisons minuscules cachées dans les rochers, des champs de tournesols et des champs de colza, des plages, des épices, des cabanes.
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Dans le geste connu, le geste de travail, dans le geste refait chaque jour, un espace s’est glissé. Un tout petit espace blanc inexistant jusqu’alors, une seconde suspendue. Et dans la seconde suspendue, la seconde imprécise, toute la suite de la vie s’est engouffrée, a pris ses aises, a déroulé ses conséquences.
Elle en a la conscience nette, parce que c’est dans corps que le petit écart s’est frayé un chemin, elle n’a pas d’argument médical à avancer, elle ne pourrait même pas dire que c’est grave, regrettable, ennemi, une traversée de soi par un lent courant d’air. Un souffle contre lequel il faut bander les muscles un peu plus fermement.
Elle ne sait pas si la faiblesse a précédé la décision, ou si tout est arrivé d’un coup quant à la fin du repas elle a dit : « D’accord. » Elle ne sait pas si c’est à l’intérieur d’elle que se logeait le désir de céder ou si quelqu’un dans l’équipage, d’un mot ou d’un regard, a pénétré sa froideur nécessaire. Elle croit que maintenant l’intérieur de son ventre est plus poreux aux vents marins.
Elle s’entend dire « D’accord » avec une voix qui n’est pas tout à fait la sienne, pas sa voix de travail, sa voix de commandante. C’est un son plus aigu, mal placé, elle qui est très attentive à ça, elle s’aperçoit en les disant que ces deux mots n’ont pas eu le temps de venir du ventre. Ils sont nés directement dans sa gorge et ont éclos publiquement : « D’accord ». Alors, si sa voix a dit, elle n’a plus qu’à suivre, elle n’a pas l’habitude d’être en désaccord avec elle-même. Entre ses pensées et ses paroles jusqu’ici il n’y avait jamais eu de décalage.
Comme elle est calme et sûre d’elle, elle se laisse faire par cette voix de gamine qui déboule au milieu d’un repas, elle se racle la gorge et répète de sa voix de dirigeante, avec son poids d’autorité : « D’accord ». (…)

Quand dans ce dîner, après quatre jours de pleine mer, le second se penche vers elle et, avec une candeur qu’elle ne lui connaît pas, demande : on pourrait, hein, sans blague, couper les moteurs, descendre les canots, s’offrir une petite baignade ? une voix sortie d’elle dit sans réfléchir : « D’accord. » Répète : « D’accord. » Un court silence suit, bien sûr, et puis un grand rire incrédule.
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On dit qu'on fait rêver, qu'on fait peur.

On dit que la forêt avance, grossit. On dit que la zone s'étend.

On dit que dans d'autres pays ils ont inventé la même chose.
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Il faudrait devenir cracheurs de feu. Cracheurs, au visage des mous et des sceptiques. Brûleurs de tièdes. Il faudrait devenir danseurs nus dans les flammes et sorciers-sorcières pour frapper l'attention et mettre en garde. La nouvelle température, c'est nous ! L'avenir, c'est nous !
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Prière de ne pas s'éteindre soi-même.
Prière de ne pas toujours s'excuser.
Prière d'enjamber les doutes et d'avancer quand même.
Prière de ne pas céder à la stupeur. Ou à la peur des représailles.
Prière de devenir maître de son propre feu.
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Faire les choses.
Tranquillement.
Donner l'exemple.
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Il faut crier, alors.

Mais à qui on s'adresse ?
Et comment on atteint les autres ? Ceux qui ont décidé de nous nier de toute façon, ceux qui ont décidé que nous étions déjà une espèce disparue ?
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Je pose la paume de ma main au sol.
Je caresse le sol comme le flanc d’un cheval.
C’est glacé mais ça palpite.
Sacrée forêt.
Sacrée sorcière à apprivoiser pour retrouver quelque chose de ce qui vibre dans nos ventres, pour parvenir à se mettre debout.
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Pour apprivoiser notre peur il faudrait ne pas rêver chacun de notre côté. Il faudrait se mettre d'accord. Il faudrait avoir un plan pour nos rêves.
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