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Citations de Marilou Addison (123)


Peu importe. Les pilules dataient, mais j’avais lu quelque part que les cachets pouvaient demeurer efficaces bien plus longtemps qu’on ne le croyait. Que les dates de péremption n’étaient qu’une magouille pour que les compagnies pharmaceutiques fassent de l’argent sur notre dos.
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Je crois que l’imbécile y a répondu par un hurlement de frustration et un doigt d’honneur. Il me paraît clair que le respect est une valeur qui se perd de plus en plus, de nos jours.
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Je suis prévoyante. Je ne jette jamais rien. On ne sait jamais quand quelque chose peut servir. Et c’est justement à ce moment que j’avais besoin de tout cela. J’ai mis la main sur du fil blanc très mince et j’ai saisi la plus petite aiguille que j’ai pu trouver.
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Le temps du romantisme était fini depuis un bout, entre nous deux. Je n’avais plus droit qu’à des bougonnements ou, au mieux, à des soupirs.
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Je finirais par récupérer ma voiture d’une façon ou d’une autre. Je suis plutôt imaginative lorsque vient le temps de trouver des solutions. Je n’ai pas pris la peine de répondre à Bernard et je suis retournée dehors en m’assurant de bien claquer la porte.
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J’aurais aimé éprouver de l’empathie pour elle et son mari, mais sa manie de se stationner trop près de ma propre voiture m’en avait enlevé le goût il y avait bien longtemps. On aurait juré qu’elle le faisait exprès. Pourtant, je m’arrangeais pour qu’il y ait un grand espace entre sa place et la mienne, et je m’assurais de ne pas déborder des lignes jaunes. Rien à faire. Chaque fois que je revenais vers mon véhicule, le sien était garé si près que j’avais de la difficulté à ouvrir ma portière.
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Difficile d’en être certaine, leur puberté arrive si tôt, désormais. Cette nouvelle génération est à des lieues de la mienne. Il faut dire que les quarante ans qui nous séparaient avaient vu de l’eau couler sous les ponts. Avec tous ces OGM et la pollution de l’air, les filles ont leurs règles à dix ans, maintenant ! C’est la responsable du chœur de l’église qui me l’a dit. Moi-même, j’en ai été choquée. Et je ne suis pas facile à impressionner !
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Charlie disait que j’étais une vraie Germaine. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait, je m’en fichais. Son opinion, je pouvais m’en passer.
Pour la maison, c’était différent. Nos voisins avaient toujours quelque chose à nous reprocher à son sujet. L’herbe était trop haute, les vitres trop encrassées, il y avait des odeurs nauséabondes. Rien ne les satisfaisait jamais. C’est qu’ils ne savaient pas ce que c’était que de s’occuper de tous les chats errants de la rue. Et les litières se remplissaient si vite. Sans compter que ça coûtait un bras à nourrir, ces petites bêtes là. Par chance, j’avais trouvé un arrangement plus qu’économique. Mes chats mangeaient de tout. Je les avais habitués à ça.
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Un truc sur des gros qui veulent perdre du poids, mais qui continuent de s’empiffrer dès que le médecin a le dos tourné. Comme si la caméra n’allait pas capter leurs moindres faits et gestes. Je soupçonne ces personnes d’être soit inconscientes, soit idiotes. Et je finis toujours par conclure que la deuxième hypothèse est la bonne.
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De toute façon, l’opinion des autres sur mon problème d’accumulation compulsive, comme on me l’a déjà répété, ne me fait ni chaud ni froid. Les jugements de valeur sur mon mode de vie ne me touchent pas du tout. Ou si peu.
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Charlie n’allait certainement pas lever le petit doigt pour me rendre le moindre service. Pas qu’il fût paresseux… Seulement, il n’était pas le premier à se proposer pour faire quoi que ce soit. De toute manière, je n’attendais strictement rien de sa part, alors ce n’est pas comme si ça me surprenait. N’empêche, j’avais besoin de soutien. Il allait bientôt falloir que je m’occupe de ça.
Les fois où j’avais dû sortir à plus d’une occasion dans la journée pour aller acheter ce qui manquait commençaient drôlement à s’accumuler. Peut-être aurais-je dû voir un médecin pour ces trous de mémoire ? Même si ça me paraissait être un simple problème de charge mentale.
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Est-ce que je voulais à ce point m'éloigner de ma vie pour être prête à m'enterrer dans ce coin perdu ?
La réponse est évidemment oui.
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Je tiens un premier morceau entre mes mains ­poisseuses… Plus brunâtre que rouge, le ­filet mignon vieilli et rigide me fait trembler de bonheur. Des petites taches blanches sont apparentes sur les côtés du filet, mais je m’en fiche. Je le hume quelques ­secondes, avant de sauter sur la carcasse et de mâcher le tout avec une joie intense. Chaque bouchée est un plaisir coupable. Qui me râpe la gorge et m’oblige à sucer le sang pour soulager la douleur et mieux faire passer les morceaux.
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Je secoue la tête, ne sachant comment réagir, et il fait un autre pas. Cette fois, nous ne somme plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Je sais ce qu'il va une fois de plus me demander. Pour la troisième fois. Et ce que moi, je vais lui répondre... une fois de plus. Parce que je suis trop faible.
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Pas le temps de lui dire que la probabilité que j’aille à ce party est de 0,000 000 09 %. Et encore, je suis généreuse. Je ne sais pas trop ce qu’il attend de moi, Estéban, mais il risque d’être très déçu. Sur ces pensées, je retourne à l’intérieur, où je découvre Sam couché sous le lavabo de la salle de bain, en train de réparer je ne sais quoi. Tout ce que j’espère, c’est que je pourrai prendre une douche chaude aujourd’hui, contrairement aux autres soirs de la semaine. En attendant, autant me concentrer sur la réparation des rideaux de ma chambre, me dis-je en grimpant à l’étage. J’entre dans la pièce, j’attrape mon sac en plastique et je décroche les rideaux de leur tringle. Puis, je vais porter le tout sur la table de la cuisine. J’étends le tissu et je vérifie où se trouvent les trous. Ça ne devrait pas être trop difficile à réparer. Zut, j’ai encore oublié un truc… Décidément, je préférais habiter dans un appartement.
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Étendu à ma gauche, Estéban fixe le plafond sans dire un mot. C’est pourquoi j’insiste :
— Et si tu me disais pourquoi tu as fait ça…?
— Fait quoi? réplique-t-il, toujours sans me regarder.
— Allez, tu sais bien. Pourquoi tu t’es battu?
— Je me suis pas battu ! Je me suis fait frapper. Nuance…
Je soupire, avant de reprendre :
— OK, mais alors, pourquoi ce gars t’a frappé ? J’ai entendu des trucs à ton sujet…
— Ceux qui s’amusent à parler de la vie des autres sont juste des idiots. Et ils ont rien à faire !
Je m’installe sur le côté, le bras replié sous la tête, afin de mieux détailler Estéban. Il m’imite et me fait face.
— T’as des trucs à cacher? dis-je.
— Ça se peut. Et je suis pas le seul. T’en as sûrement, toi aussi… On a tous des squelettes dans le placard.
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J'aime extrêmement ce livre car une petite fille a rencontré sa première meilleure amie et les amies c'est important dans la vie.L'histoire raconte une vraie vie.
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Le géant a étiré son bras vers moi pour saisir mon poing, que je tenais résolument fermé, pour en stopper les tremblements. Sa chaleur m'a réconfortée.
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Elle m'a fait une liste de tous les mots grossiers que je pouvais utiliser pour l'insulter. Ou cette fille a trop d'imagination, ou elle n'a pas eu la vie facile jusqu'à maintenant... Malheureusement pour elle, j'opterais pour la seconde hypothèse. Je ne comprends pas trop pourquoi, d'ailleurs, car plus je la côtoie, plus je la trouve vraiment cool. Pas autant que ma best, mais pas trop loin derrière.
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De quoi aurait été faite ma vie, si je n’avais pas endossé les décisions que j’ai prises ? Si mes pas ne m’avaient pas inexorablement mené à cette chute ? Je sais que je passerai toujours pour un incompris, mais n’est-ce pas la raison même de mon geste ?

N’est-ce pas pour cela que, justement, les choses ont dérapé. Cette incompréhension de mon monde. Cette solitude pesante qui a été la mienne. Cet élan qui m’a fait aller vers vous.

De la mauvaise manière, j’en conviens, mais tout de même.

N’ai-je pas essayé, à maintes reprises, de vous faire comprendre mon désarroi ? N’ai-je rien tenté pour que le mur entre moi et le monde s’effondre ? Oui, j’ai tout essayé. Alors, à quoi cela peut bien servir de revenir sur le passé, sur mes gestes emplis d’incompréhension et de rage ? On dit souvent qu’il vaut mieux avoir des remords pour ce que l’on a fait, que des regrets pour n’avoir rien risqué.

Je suis de ceux qui auront marqué l’histoire. Je suis de ceux dont les gestes resteront gravés dans l’inconscient collectif. Je suis de ceux qui ne devront plus être, n’est-ce pas ? Ceux à abattre, car ils demeureront pour l’éternité un mystère. Il flottera toujours autour de moi une aura de dégoût, de frustration, de colère et d’ignorance.

Mais demandez-vous bien, avant de me lancer la première pierre,

12 si le mal est d’abord venu de moi… Si les événements ne se sont pas enchaînés justement parce que personne n’a porté attention aux faibles dans mon genre…

Je vous demande de faire attention, car l’histoire a tendance à

se répéter et les hommes sont, hélas, condamnés à répéter inlassablement leurs erreurs, surtout s’ils rejettent la faute sur ceux qui ne sont plus là pour se défendre. Alors regardez bien autour de vous, cessez de juger, d’humilier, de rabaisser, car un autre comme moi pourrait se dresser contre ce monde qui l’oppresse.

Et cette fois, qui serait à blâmer ?…
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