Citations de Marin Ledun (375)
Le virus nous ronge de l'intérieur. Il nous maintient debout pour servir ses propres desseins de parasite mais, tôt ou tard, nos corps lâcheront.
J'ai été attirée par le côté sciences mais aussi par le lieu de l'intrigue : Grenoble,
ville que mon homme m'a fait découvrir et que je découvre depuis mon arrivée il y a 1 an maintenant.
J'aime beaucoup les thrillers et celui-ci tient ses promesses, entre complot, meurtres sanglants et le côté mystique chez Sahar.
Les nanotechnologies, l'eugénisme et les théories transhumanistes le rendent parfois très technique et donc compliqué à suivre.
La dernière partie qui nous emmène en Allemagne s'accélère d'un coup et m'a laissée dubitative... mais surprise par l'évolution des personnages.
En bref, j'ai aimé le côté "et si c'était possible?" malgré la complexité des techniques scientifiques utilisées... Ce livre m'a donné envie de découvrir un peu plus Marin Ledun qui jusqu'ici ne m'a pas déçu...
[…] Tout le monde parle par énigme dans ce pays ou est-ce qu’il y a un truc qui m’échappe ?
[…] Qu’est-ce qu’il croit ? Qu’il peut débarquer de nulle part et se mêler des histoires d’un pays qui n’est pas le sien ?
[…] Elle voit bien que ces histoires de guerre sale qui resurgissent les ennuient au plus haut point. Qu’ils aimeraient lancer une autre rumeur autour de la disparition de son frère. L’idée d’un règlement de comptes entre factions rivales ou d’une guerre de succession au sein d’ETA leur conviendrait parfaitement. Après tout, c’est peut-être le cas. Qui pourrait apporter la preuve du contraire ?
"Il est midi. Rue Filaurie, les langues tournent sept fois dans les bouches, les voisins soupçonnent les voisins, les volets sont croisés et il est l'heure de passer à table. La cage d'escalier sent le poisson frit, les pommes de terre sautées et la peur." (Ombres Noires - p.341)
"Nos frères et nos soeurs sont enfermés et violés dans leur intimité. Ils nous arrêtent, nous torturent, fouillent nos maisons, nous fichent et nous espionnent. Ils fichent et espionnent aussi nos proches, nos amis, nos voisins, mais malgré tout cela, ils vont droit à l'échec. Ils peuvent effrayer et intimider les gens d'ici, en particulier la jeunesse. L'histoire montre que les périodes noires ont existé de tout temps, mais nous seront toujours plus forts qu'eux." (Ombres Noires - p.189)
"Ecoutez :
Les pneus crissent sur le bitume gelé. Une Mégane break grise s'engage sur l'aire de repos et s'avance sur le parking. Elle freine brutalement derrière une Opel Corsa verte qui lui bloque le passage. Des portières s'ouvrent. Des individus se dirigent au pas de course vers le côté avant gauche de l'automobile.
Le conducteur de la Corsa est un homme entre 30 et 35 ans. Il porte un costume sombre. Son crâne est rasé à blanc.
Autour de lui, l'aire de repos est déserte, à l'exception d'un poids lourd espagnol, d'un vieux qui regarde son chien renifler un plot en béton et d'une Golf sans roues de couleur blanche, aux vitres brisées, posée sur quatre moellons. A l'est, l'horizon est barré. Des forêts de pins rectilignes s'étendent à perte de vue, derrière un grillage haut de trois mètres. Aucune issue de ce côté-là.
Sur sa droite, se dressent des sanitaires et un mur gris infranchissable. Dans son dos, des ordres claquent dans une langue qu'il reconnaît." (Ombres Noires - p.13)
La guerre est le règne de l'organisation et de la prévision, mais personne ne pense à la paix. LA.
Le badge agrafé au revers de sa veste indique qu'il se prénomme Jean-Daniel et le sourire qui illumine son visage laisse supposer qu'il le prend plutôt bien.
A force de scruter la pénombre et d'y voir se dessiner les contours déprimants de sa solitude.
A force de craquements , de bruits, de grattements de souris et de tangage. Les yeux grands ouverts, rougis par la fatigue, les ombres du passé qui dansent sur le murs, le lit , ce lit immense où elle est la seule à dormir tous les soirs depuis des mois. p13
Les cris silencieux des hommes et des femmes passés par mon cabinet me hantent.
Le problème, c'est l'organisation du travail et ses extensions.
Le problème,ce sont ces fichues règles de travail qui changent tout le temps.
Thomas se crispe. Luz lui adresse un clin d’œil dans le dos de Manon. Il lui répond par un sourire qui semble vouloir dire : « Merci de ne pas avoir insisté. » Le cœur de Luz fait un bond dans sa poitrine. Elle pense à la bouteille d’alcool dans son sac et à son nouveau maillot de bain. Elle se dit qu’elle a rudement bien fait de descendre se baigner aujourd’hui et aussi que, si Manon n’était pas là, les choses seraient plus simples. Un sentiment confus de liberté l’envahit. Son MP3 diffuse à présent la mélopée mielleuse d’un tube de Lady gaga. Elle enfouit la main dans la poche de son sac, presse un bouton jusqu’à ce que retentissent les premières notes de California Girls de Katy Perry et rajuste ses écouteurs. Puis elle rattrape ses compagnons.
La ville, les lumières, l'avenue de Nîmes, cinq minutes plus tard. La rue de la Gare, enfin, quand il reprend conscience. Coup d'oeil à sa montre. Huit heures du soir. Ne pas devenir comme eux.