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Citations de Marion Brunet (481)


Marc ne parle jamais de ses parents. Basile un peu de sa mère, c'est tout. Ali, en revanche, cite son père à chaque fois qu'elle a besoin d'un exemple comparatif pour citer un connard.
(p. 47)
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Un sanglot, un coup - dans un mur ? Dans la chair ? La nuit déforme leurs impressions.
Ce dont elles sont sûres maintenant, c'est que ça se passe dans la chambre d'à côté. La chambre des voisins qu'elles n'ont encore jamais croisés.
Une voix basse parle doucement - elles n'entendent pas les mots - puis les sanglots, à nouveau. C'est une femme qui pleure. La voix encore, accompagnée d'un rire incongru et inquiétant.
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Ce bar, c’est une fausse famille à force, des gens avec qui rire sans en avoir vraiment envie, des ivrognes qui deviennent plus familiers que les cousins avec qui on faisait les marioles ou que ses propres gosses.
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À l'horizon, une barre sépare ciel et océan. C'est gris suie, épais comme un incendie de pétrole, et ça se rapproche.
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Les choses qui ne bougent pas, ce serait presque rassurant parfois, rassurant comme une angoisse familière.
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Je n’ai jamais été amoureux d’Abigaïl Stenson. La fascination qu’elle exerçait sur moi était d’un autre ordre. Peut-être que j’aurais aimé lui ressembler, peut-être qu’elle incarnait tout ce qu’on m’avait appris à détester. Je ne sais toujours pas exactement.

Elle était effrayante et ça me rassurait. C’était comme être du bon côté du fusil, malgré les apparences.

J’aurais aimé en savoir plus, et si elle avait fui autrement que devant la Loi en armes et en nombre. Mais tout ce que j’ai su de Stenson, ce sont d’autres qui me l’ont raconté, et ce temps trop court passé près d’elle, bien sûr, qui m’en a dit plus que des mots.
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Les gens aiment pas qu'on sorte des cases, ça leur rappelle qu'ils sont dedans.
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- Vous ne pouvez pas entrer comme ça, le principal est occupé.
- C'est urgent, ça fait deux fois aujourd'hui que je cherche à le rencontrer.
- Je sais bien mais...
- C'est pas un ministre, non plus !
La secrétaire fait la moue, elle sait très bien que son patron est un crétin arrogant et que les profs en colère ont raison de l'être, mais son boulot consiste - aussi - à faire barrière entre eux et lui.
(p. 39)
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– Une femme qui s’habille en homme, une honte pour toutes les femmes de ce pays !
Nous y voilà. Ce n’est pas qu’elle ait tué, le pire. Ce n’est pas qu’elle ait vidé des coffres de banques. Que Stenson ait choisi de porter un pantalon, une chemise, et de vivre une vie d’homme, ça, personne ne le lui pardonne.
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- je ne tue pas pour le plaisir, garett ni les hommes ni les bêtes.
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Faut pas changer les habitudes, surtout dans un bled. Les gens aiment pas qu'on sorte des cases, ça leur rappelle qu'ils sont dedans.
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Moi, j'avais décidé d'assumer. J'avais barré « profession du père » pour y écrire « profession de la deuxième mère ». Ça m'avait paru logique. Simple. Je m'étais blindé dans ma tronche depuis un bout de temps, et à part un petit incident [...], c'est passé comme une lettre à la poste. Ma « situation », la majorité des profs s'en foutait, et pour les autres, je dois avouer qu'il ne m'était pas désagréable de les mettre mal à l'aise.
(p. 19)
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Quitter une ville à l'aube offre une sacrée gorgée d'amertume: pour la première fois on découvre vraiment ce qu'on abandonne, et c'est la dernière. Mais les trois ombres qui filent dans la poussière n'ont pas de temps à perdre en regrets inutiles. Deux forcent le pas sous le poids de leurs sacs et la troisième les devance, aux aguets. Celle-ci connaît la ville et ses yeux de chat devinent le chemin mieux que personne. La peur mord leurs mollets: pas de meilleur stimulant, sauf l'amour et encore.
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Il restera pas
Elle l’a reconnu tout de suite, s’est arrêtée de respirer, glacée. Il boit près des enceintes, remue à peine dans un balancement raisonnable de la tête, le sourire ennuyé du mec qui n’a pas traîné dans ce genre d’endroit depuis longtemps.
Qu’est-ce qu’il fout là? Vanda ne l’a pas revu depuis presque sept ans. Sept ans c’est loin, une autre vie – formule éculée pour une réalité charnelle. Le type ne bouge pas, il y a longtemps déjà il était comme ça, incapable de danser, le corps qui s’empêche, il n’y avait que dans le sexe qu’il devenait mouvant, surprenant de désordre et prêt à l’envol.
Tournant le dos à la scène, Vanda traverse le groupe de danseurs, pousse les corps en sueur, les torses qui tressautent et se heurtent. Les visages luisants et orangés sont tordus dans la lumière, les dents à découvert. À mesure que le groupe sur scène s’excite de plus en plus et que l’ambiance du bar monte encore d’un cran, elle réalise qu’elle est déjà drôlement bourrée. Le vertige de l’alcool et l’impression d’être envahie sur ses terres. Lui, près des enceintes, il ne fait plus partie de son paysage. Il s’y superpose tel un insecte sur un tableau aimé. Il faut qu’elle rentre, elle doit fuir l’autre, rejailli d’entre les disparus, bordel il faut vraiment qu’elle bouge avant qu’il la voie. Elle se coule vers le comptoir, commande une vodka. La dernière, elle annonce au serveur, qui lui sourit sans y croire. Il s’en tape qu’elle mente, il en voit tous les soirs des pires qu’elle. Et elle aussi il la voit souvent, depuis longtemps. Ce bar, c’est une fausse famille à force, des gens avec qui rire sans en avoir vraiment envie, des ivrognes qui deviennent plus familiers que les cousins avec qui on faisait les marioles ou que ses propres gosses. Il n’y a que dans cet endroit qu’on peut encore écouter des groupes de punks qui font de la musique comme on défonce un abribus ou un distributeur de billets. Du rock un peu sale, pour des fêtards d’un même tonneau. Ici, il y en a d’autres qui lui ressemblent, des abîmés qui ont oublié de vieillir. Vanda boit sa vodka d’un seul mouvement, une longue gorgée qui pique à peine, repose le verre sans douceur sur le comptoir.
Parce qu’elle plie sous l’urgence, elle tient parole et décline d’un geste la proposition du serveur qui ressort la bouteille. C’est rare qu’elle refuse le dernier verre offert par la maison, mais là il faut qu’elle se tire, elle n’a pas le choix, trop à perdre et les mains qui tremblent.
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Je ne te promets pas que la tentation de l’illégalité ne nous a jamais saisis. Peut-être même qu’elle reviendra. Dans ce pays si grand où l’argent coule à flots et les miséreux se multiplient, c’est difficile de ne pas trouver légitime le fait de se servir un peu.
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Ma mère a toujours l’air au bord des larmes. Ça ne date pas du divorce. Même furax, il y a la possibilité d’une larme qui affleure et menace d’éclore. Ça peut être charmant j’imagine, mais je ne supporte pas. Et je refuse le risque de lui ressembler un jour. Je travaille depuis longtemps à paraître plus dure que je ne suis, préférant que les larmes coulent à l’intérieur, plutôt que d’offrir un visage de chaton mouillé au monde. C’est pas évident, en vrai c’est exactement comme ça que je me sens quand quelque chose foire ou m’émeut. Mais les chatons mouillés ne prennent pas la mer. Les chatons mouillés n’affrontent pas les vagues. Les chatons mouillés se noient.
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Aux puces, elle sert fort la main de Noé. Ne surtout pas le perdre dans cette marée de corps, ce quart monde à ciel ouvert où le moindre tee-shirt, même sale et déchiré, se revend et s'expose sur le trottoir. Elle se dit parfois que la révolution commencera par ici, mais peut-être qu'à un certain stade de pauvreté c'est plié pour la colère, on passe en mode survie.
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Désappartenir, Garett, c'est ça la vraie bataille !
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Pour supporter les heures, je suis allé galoper jusqu'à tremper les flancs de mon cheval. Il semblait heureux de cette escapade, partager avec moi ce besoin de vitesse et d'épuisement. Ne plus penser à rien, laisser filer les désirs contraires et le chagrin, l'impuissance et les métamorphoses. Juste sentir le galop s'allonger pour prendre toute sa puissance, serrer les jambes, laisser couler les larmes à cause du vent et de la vitesse.
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Les choses qui ne bougent pas, ce serait presque rassurant parfois, rassurant comme une angoisse familière.
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