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Citations de Mark Z. Danielewski (155)


La passion a peu de rapport avec l'euphorie, elle est tout entière du côté de la patience. Etre passionné, ce n'est pas se sentir bien. C'est une affaire d'endurance. Comme patience, passion vient de la même racine latine: pati. Laquelle ne signifie pas être exubérant, mais est synonyme de souffrance.
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Tu seras mes racines

Tu seras mes racines et
je serai ton ombre,
même si le soleil brûle mes feuilles.

Tu étancheras ma soif et
je nourrirai tes fruits,
même si le temps emporte mes graines.

Et quand je serai perdu et ne pourrai plus voir cette terre
tu me rendras l'espoir.

Et ma voix tu l'entendras toujours.
Et ma main tu la tiendras toujours.

Car je t'abriterai.
Et je te consolerai.
Et même quand nous ne serons plus rien, même dans la mort,
je me souviendrai de toi.
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Je regarde le soleil se brouiller et se décomposer. Les rouges épousent enfin les bleus bientôt la nuit nous enveloppera tous.
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C'est probablement plus qu'une simple coincidence - je veux dire qu'il y a une espèce de lien entre mon état d'esprit et le Navidson Record.
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(Ruminations religieuses de Pelikan)
On oublie
qu'un est un
Je dois essayer
de
m'en souvenir
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Le poète au cachot, débraillé, maladif,
Roulant un manuscrit sous son pied convulsif,
Mesure d'un regard que la terreur enflamme
L'escalier de vertige où s'abîme son âme.

Charles Baudelaire
P°250
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Cette maison répond à de nombreux désirs dont on se souvient dans la douleur.
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Chaque maison est un "chemin" architecturalement structuré : les possibilités spécifiques de mouvement et les incitations au mouvements alors qu'on part de l'entrée et qu'on traverse une série d'entités spatiales ont été prédéterminés par la structuration architecturale de cet espace, et l'expérience qu'on en fait en découle. Mais en même temps, dans sa relation à l'espace environnant, c'est un "but", et soit nous nous dirigeons vers ce but, soit nous nous éloignons de lui.
- Dagobert Frey,
Fondements d'une histoire
comparée de l'art
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Je fais encore des cauchemars. En fait, j'en fais si souvent que je devrais y être habitué maintenant. Mais non. Personne ne s'habitue vraiment aux cauchemars.
Pendant un moment, j'ai essayé tous les médocs imaginables. Tout ce qui pouvait maîtriser la peur. Excédrine, mélatonine, L-tryptophan, Valium, Vicodin, presque tous les membres de la famille des barbituriques. Une sacrée liste. Souvent mélangés, toujours accompagnés de whisky, de quelques bouffées de bong qui décapent, et parfois même de vapeurs artificieuses de la cocaïne. Tout ça pour rien. Je pense pouvoir affirmer avec certitude qu'il n'existe pas encore de labo assez sophistiqué pour faire la synthèse du genre de produits chimiques dont j'ai besoin. Un prix Nobel à celui qui inventera ce truc.
(incipit)
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Peut-être dans les marges de l'obscurité, je pourrais créer un fils qui ne manque pas ; qui vive au-delà même de ma propre imagination ; que ses convoitises, stupidités et forces entrainent plus loin que nous ne pouvons nous y attendre, lui comme moi ; qui voie le monde pour ce qu'il est ; et par conséquent porte le fardeau des lendemains avec une sagesse et un honneur sans précédent parce qu'il est l'un des rares à avoir interrogé avec succès sa propre nature. Ses boucliers sont là mais rarement utilisés. Et ceux qui l'estiment prospéreront tandis que ceux qui voudront le détruire périront. Il tiendra la promesse que j'ai faite il y a des années sans pouvoir l'honorer.

(Annexes B : Bribes)
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Il est important de dire "baiser" de temps en temps, et de le dire tout fort aussi, de goûter sa douceur syllabique, sa fierté sensuelle, un grand mot épique, débutant à la lèvre inférieure, souvent au bord même de la lèvre inférieure avant de filer directement dans la bouche, où il s'achève sur un sifflement de la langue, la malice doucereuse rattrapant alors la maladresse du B déjà en cours de formation, le chargeant ainsi d'une tension et assurément d'une ambiguïté. BAISER. Une grande prière en soi ou une insulte si vous voulez, selon la façon dont vous le considérez, ou l'usage que vous en faites, parfait pour insulter les cieux ou le monde, ou parfois, si on le prononce juste comme il faut, pour dire avec assez d'amour et d'ardeur, que la femme a vos côtés fond intérieurement, immergée dans ce terme calorifère.
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Des histoires qu'on a oubliées.
Des lettres aussi.
Des mots qui emplissent ma tête. Se fragmentent tels des obus d'artillerie. Du shrapnel, comme des syllabes, qui volent dans tous les sens. Des syllabes terribles. Coupantes. Fêlées. Qui voyagent à une vitesse assassine. Qui déchiquettent tout gravement, voire définitivement.
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En leur absence, la demeure des Navidson était devenue quelque chose d'autre, et sans être exactement sinistre ou même menaçant, le changement réduisait néanmoins à néant tout sentiment de sécurité ou de bien-être.
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Elle me rend dingue. Rien que de penser à elle maintenant, je suis perdu, perdu dans son odeur, dans son attitude et tout ce qu'elle éveille en moi, une bouffée de folie délirante et de désirs curieusement réduits au silence, des sensations sublimées à vitesse grand V en - eh merde, je ne sais pas en quoi, je ne devrais sûrement pas utiliser un mot comme sublimer, mais il ne s'agit pas de ça, ses cheveux me font penser au vent d'un désert doré et brillant sous la brulure du soleil d'août, ses hanches décrivent des courbes semblables aux littoraux nordiques, ses seins se soulèvent et s'abaissent sous son pull ainsi que le fait un océan bien après que la tempête a passé. Que je lui jette un seul regard, même aujourd'hui dans le miroir de mon esprit, et j'ai envie de décoller, de voyager avec elle, qui sait où, quelque part, mon désir soudain façonné par quelque chose de plus profond, voire d'inconnu, qui se déverse en moi, bannit toute réserve et suit en pensée le chemin qu'elle et moi pourrions faire, les poumons emplis de cet air grinçant d'épineux, fuyant quelque chose de désagréable, quelque chose qui brûle, en fait tout le littoral ainsi que des dizaines de milliers d'hectares de forêts intérieures sont en train de brûler mais nous partons, nous nous en allons, nous sommes libres, nos mains meurtries à force de serrer - de serrer quoi je l'ignore, mais de serrer tout de même - et nos joues zébrées de larmes par le vent ; et maintenant que j'y pense je crois que nous sommes sur une moto, une Triumph.
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Ne vous y trompez pas, ceux qui écrivent d'énormes livres n'ont rien à dire.
Bien sûr, ceux qui en écrivent des courts ont encore moins de choses à dire.
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- He, celle-là elle est vraie. C'est un type de vingt-cinq ans qui marche sur une corde tendue au-dessus d'un précipice pendant qu'à l'autre bout du monde ou presque, un autre type âgé de vingt-cinq ans se fait faire une pipe par une vieille de soixante-dix ans, mais tu sais quoi, au même moment les deux hommes ont exactement la même pensée. Tu sais laquelle ?
- Aucune idée.
Tom adresse un clin d'œil à son frère.
- Surtout, regarde pas en bas.
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Les bons vieux remparts - la télévision, les magazines, les films - ne vous protégeront plus. Vous tenterez peut-être de griffonner dans un journal, sur une serviette en papier, voire dans les marges de ce livre. C'est alors que vous découvrirez que vous n'avez plus confiance dans ces murs mêmes que vous considériez comme allant de soi. Même les couloirs que vous avez emprunté une centaine de fois vous sembleront plus longs, beaucoup plus longs, et les ombres, toutes les ombres sans exception, vous paraîtront soudain plus profondes, bien plus profondes.
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Aujourd'hui, je suis incapable de m'en souvenir, seulement ma réaction en la sentant. Mais si je devais lui donner un nom, je pense que je l'appellerais le relent de l'histoire humaine : un mélange de sueur, d'urine, de merde, de sang, de chair et de sperme, mais aussi de joie, de peine, de jalousie, de rage, de vengeance, de peur, d'amour, d'espoir et de pas mal d'autres choses encore.
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Vous savez, quand j'ai fini par retourner dans la maison pour récupérer la Hi8, je n'arrivais pas à croire à quel point tout s'était passé vite. Mon saut paraît si facile et l'obscurité ne semble pas si obscure. On ne perçoit pas le vide qu'il y a, ni le froid. C'est marrant comme les images sont parfois incompétentes.
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Au cours des premières minutes, Navidson ne semble pas pressentir un seul instant le cauchemar imminent auquel sa famille et lui vont être confrontés. Il se montre d'une totale naïveté et, du moins pour le moment, semble loin d'imaginer la véritable nature de la maison, encore moins de soupçonner quoi que ce soit.
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