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Citations de Mark Z. Danielewski (155)


1er Jour : 10h38
(Devant la tente de Tom ; haleine qui gèle dans l'air)
Soyons sérieux. Un endroit pareil et forcément hanté. Voilà ce qui est arrivé à Holloway et à son équipe - les fantômes les ont eus. Et c'est ce qui va arriver à Navy et à moi. Les fantômes nous auront. Sauf qu'il est avec Reston. Il n'est pas seul. je suis seul. Je crois que c'est clair. les fantômes s'en prennent toujours en premier à celui qui est seul. En fait, je parie qu'ils sont là en ce moment même. Planqués.
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Vous voyez que le vide est le soi-disant familier, or votre maison est infiniment familière, infiniment répétitive. Couloirs, corridors, pièces, sans cesse et encore. Un peu comme la maison de Dante après un bon nettoyage de printemps. C'est un lieu sans objet et sans vie; Cicéron a dit : "une pièce sans livres est comme un corps sans âme." Ajoutez donc l'âme à la liste. Un lieu sans vie, sans objet, sans âme. Sans dieu, également. L'abîme pré-divin de Milton ou dans l'univers nietzschéen post-divin.
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Quel est ce miracle? Cet arbre gigantesque.
Il mesure plus de mille pieds de haut
Mais ne touche pas la terre. Cependant il se dresse.
Ses racines doivent porter le ciel.
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« A un de ces quatre, Lude, marmonnai-je.
- Tu dois t'en débarrasser, Hoos, ça va te tuer. »
Puis il m'a lancé son briquet et s'est éloigné à pas feutrés, la pénombre le transformant vite en une ombre, puis en un son, et enfin en silence.
Il avait peut-être raison.
Tire-toi vite fait.
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En français dans le texte - et comme d'habitude prétentieux à chier. Pourquoi en français ? Pourquoi pas en chinois ?
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Nous étions parvenus devant la porte. Je frémis à présent. Sur le moment, je pense que j'étais ailleurs. Plus vraisemblablement en train de rêvasser à Pan-pan. Ça va sans doute vous paraître dingue, je m'en fiche, mais un soir j'ai même loué la cassette de Bambi et ça m'a fait bander.
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Ne vous y trompez pas, ceux qui écrivent d’énormes livres n'ont rien à dire. Bien sûr, ceux qui en écrivent des courts ont encore moins de choses à dire.
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Les cicatrices sont plus difficiles à lire. Leurs motifs complexes ne ressemblent en rien au confort réducteur d'un tatouage, si vaste, coloré et élaboré que soit son dessin. Les cicatrices sont la douleur livide de la survie, infligées à contrecœur, exprimées dans le langage de la blessure.
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A peine entame-t-il cette nouvelle ascension que le sol en dessous de lui disparaît avec le vélo, la remorque, et tout ce qu’il a laissé derrière, y compris les réserves d’eau, de nourriture, de fusées et d’objectifs. Navidson grimpe les marches quatre à quatre en s’efforçant de distancer le plus vite possible ce gouffre galopant. Malheureusement l’escalier sinueux n’offre ni palier ni sortie. Après on ne sait combien d’heures, il atteint la dernière marche, et se retrouve alors dans une petite pièce circulaire sans la moindre issue. Seulement une série d’échelons noirs qui saillent du mur et mènent plus haut à un puits vertical encore plus étroit.
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Je m'assure que la porte est bien fermée – j'ai installé des verrous supplémentaires – et je sens à chaque tour de clé un frisson qui essaie de se faufiler à l'arrière de mon crâne. Mettre la chaîne de sécurité ne fait qu'intensifier cette sensation, mes poils se hérissent, car il est clair que ce que j'espérais empêcher d'entrer, je l'ai en fait enfermé ici avec moi.
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Les devinettes : elles enchantent ou tourmentent. Le ravissement repose dans leur solution. Les réponses fournissent des moments lumineux de compréhension parfaitement adaptés aux enfants qui habitent encore un monde où les solutions sont aisément disponibles. Dans la forme des devinettes gît la promesse implicite : tout le monde peut les résoudre facilement. Aussi les devinettes rassurent-elles l'esprit de l'enfant qui vacille follement devant le flot d'informations et les nombreuses questions qui en découlent.
Le monde des adultes, toutefois, produit des devinettes d'une variété différente. Elles n'ont pas de réponses et sont souvent qualifiées d’énigmes ou de paradoxes. Mais la trace d'une formulation propre à la devinette corrompt ces questions et fait résonner l'écho de la leçon la plus fondamentale : il doit y avoir une réponse. De là naît le tourment.
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Je n'aurais jamais cru que je serais heureux de me retrouver à l'intérieur de ce labyrinthe.
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« Je vais traîner en justice les enfoirés qui ont conçu cette maison », lui crie Reston. « Ils n'ont jamais entendu parler de rampes pour handicapés ? »
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Son sexe était vraiment spécial. Ça je m'en souviens. En fait, c'était incroyable comme il était poilu, d'épaisses boucles de poils noirs, qui le recouvraient, le cachaient, mais une fois qu'on l'avait titillé & léché il s'ouvrait très facilement pour se laisser toucher, goûter, et elle restait assise sur moi, chevauchait ma bouche, se tendait légèrement en arrière, se penchait légèrement en avant, et quand ses jambes se mirent à trembler, elle voulut que je continue à l'explorer avec mes doigts et mes lèvres et ma langue, que j'explore ses replis de chaleur, les doux plis de son obscurité, et que ça dure, que ça dure.
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Tu seras mes racines


Tu seras mes racines et
je serai ton ombre,
même si le soleil brûle mes feuilles.

Tu étancheras ma soif et
je nourrirai tes fruits,
même si le temps emporte mes graines

Et quand je serai perdu et ne pourrai plus voir cette terre
tu me rendras l'espoir.

Et ma voix tu l'entendras toujours.
Et ma main tu la tiendras toujours.

Car je t'abriterai.
Et je te consolerai.
Et même quand nous ne serons plus rien,
même dans la mort,
je me souviendrai de toi.
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Loin de la ville à présent. Le bus brinquebalant sous des cieux bas en une lente progression aléatoire dans le désert. Des gens poussiéreux, des gens gras, des gens oubliés entassés sur les sièges et dans les allées.
Premiers repas, ronflements et ce regard terne qui s'empare des visages quand ils sont heureux de partir mais pas très pressés d'arriver.
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(...) les mots peuvent avoir une puissance bien supérieure aux coups. Dans certains cas, ils peuvent être fatals. Et même immortels, pour les rares élus.
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Peu importe où vous serez, que ce soit dans un restaurant bondé ou dans une rue déserte ou même dans le confort de votre appartement, vous en viendrez à démolir toutes vos belles certitudes. Vous resterez dans un coin tandis qu'une chose immense et complexe surgira, déchirant, déchiquetant tous vos dénis soigneusement élaborés, qu'ils soient délibérés ou inconscients. Et alors, pour le meilleur ou pour le pire, vous vous retournerez, incapable de résister, tout en essayant quand même de résister, vous lutterez de toutes vos forces pour ne pas faire face à la chose que vous redoutez le plus, et qui est maintenant, et qui sera, qui a toujours été là avant, la créature que vous êtes réellement, la créature que nous sommes tous, enfouie dans l'obscurité anonyme d'un nom.
Et alors les cauchemars commenceront.

Introduction, xxix.
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Par sa seule présence, le couloir créé une grave scission dans le foyer des Navidson.
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Ceci n'est pas pour vous.
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