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Critiques de Martin Mongin (66)
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Francis Rissin

J'ai mis un mal fou à finir ce roman. Beaucoup trop de longueurs. Ca stagne constamment. Création d'ambiances qui se ressemblent toutes. Composé en 11 chapitres censés avoir été écrit par des personnes différentes, la grosse déception est de voir qu'il n'y a de différences réelles dans le style que pour le 1er et le dernier chapitre. Aller sur GoogleMaps, noter le nom de petites communes et aligner leurs noms à longueur de page en lieu et place de description... davantage de noms de communes que d'êtres humains.

Très prétentieux.
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Francis Rissin

Un énorme merci aux fées des 68 premières fois d'avoir proposé ce texte dans la sélection : même s'il y avait quelques réserves face au nombre de pages et à une copinaute qui me l'a prêté bien que le premier exemplaire se soit égaré (attention à Francis Rissin !!!). Mais que nenni, ce texte est un vrai OLNI, ouvrage littéraire non identifié et quel plaisir de lecture, d'intrigue et quel plaisir de devenir addicte de ce texte en ayant hâte de retrouver du temps pour s’asseoir et dévorer ce texte.

Mais qui est Francis Rissin, qui est-il ? Un personnage de roman, un homme ou plusieurs (pourquoi pas un clone ou algorithme..) celui-ci va aller jusqu’en haut de l'Etat, il va atteindre les sommets du pouvoir. Des personnages variés, des milieux divers (j'ai beaucoup aimé certains de ces personnages, comme ce commissaire d'exposition, la veille de l'ouverture d'une exposition dans le Centre Pompidou et le centre qui va presque devenir un personnage à part entière). L'auteur nous entraîne dans cette quête mais il nous décrit surtout l'air de notre temps et cela pourrait arriver ces multiples histoires (d'ailleurs elles se sont peut être déjà passées, sans que l'on s'en rendent compte). Foisonnant, interpellant, ce texte ouvre de multiples fenêtres d'histoires et nous interpelle sur notre vie actuelle, sur ce que l'on nous propose, ce que l'on nous raconte, ce qui pourrait arriver avec les anciennes façons ou les nouvelles technologies. Une multitude de personnages qui nous parlent de la France d'aujourd’hui. Plusieurs styles nous entraîne dans la recherche littéraire (de belles pages quand une universitaire fait le tour des mystérieux bouquinistes des quais de Seine), dans l'art contemporain et le montage d'une exposition d'art, dans des milieux militants, complotistes, ou de simples amis d'enfance qui veulent monter un bon ou mauvais coup.. Un livre que je conseille vivement même si on s'y égare, beaucoup de fenêtres de tir et cela aussi nous ouvre les yeux sur ce qui peut ou pourra arriver. Attention aux affiches qui vont apparaître pour nos futures élections municipales !!! Et pourquoi pas voter un certain Francis Rissin !!!
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Francis Rissin

[parce que j'ai énormément aimé ce livre, qui n'a pas été suffisamment récompensé je trouve, je dépose l'avis de lecture écrit pour les Notes Bibliographiques - Culture et Bibliothèques pour tous - les-notes.fr]



D'abord, on croit à un canular limité au département de l'Ain. Mais il faut se rendre à l'évidence : le nom de Francis Rissin s'affiche bientôt sur tous les murs de France, blanc sur bleu. Personne ne le connaît, tout le monde en parle : hallucination collective ou manipulation de masse ; imposteur ou homme providentiel ? Une universitaire à la Sorbonne, un biographe, un cinéaste, un romancier, un commissaire d'exposition, d'autres encore, tentent de cerner le mystérieux personnage.



Ce premier roman d'un professeur de philo féru de politique surprend par son ampleur et la maîtrise d'une construction diabolique qui en fait un jeu de fausses pistes émoustillant. Les onze chapitres sont autant de fictions secondaires dont l'articulation déstabilise. Avec chaque fois, changement de point vue et de style narratif (polar, fantastique, comédie, apprentissage, etc.) et de géographie (tour de France délectable des petites villes, panoramas remarquables). Martin Mongin veille malicieusement à ce que les éléments de son ambitieux puzzle littéraire entretiennent jusqu'au bout ambiguïtés et doutes : les indices s'avèrent aussi peu fiables que les témoignages de ceux qui disent avoir vu Francis Rissin ! Tableau parfois cruel mais jamais inhumain d'un pays en quête d'un récit national. Brillant, ludique.
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Francis Rissin

Énorme coup de coeur pour ce petit bijou littéraire !!!

Moi qui aime être surprise, j’ai été comblée par ce premier roman éblouissant, bluffant, délirant et d’une très grande intelligence ! Quelle originalité ! Et franchement ça fait du bien !!!

C’est un roman prenant et surprenant.

C’est le portrait d’un homme insaisissable, fantasmé qui nous est fait à travers une dystopie politique qui montre oh combien il est facile de manipuler le peuple.

Qui est Francis Rissin ? Existe-il ? Est-ce un concept uniquement ?

Chacun y met ce qu’il veut dans la description de ce mythe, ce messie, ce leader tant attendu.

Laissez vous embarquer dans cette épopée !

Quelle maîtrise de ce jeune auteur (je peux dire qu'il est jeune car il a quasi mon âge 😁)

A lire et relire!!!
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Francis Rissin

"What I make of it, my dear brother, is that it is a wonderful story, and you are a wonderful storyteller, as we all know."

"Arthur & George", Julian Barnes



"Il y a les livres qui existent et les livres qui n'existent pas ; mais entre les deux, il y a encore la place pour certains livres d'un genre intermédiaire, qu'on serait bien en peine de classer dans l'une ou l'autre de ces deux catégories. Des livres qui existent à peine, des livres qui flottent dans les limbes de la thermosphère littéraire et qui se soustraient sans cesse à nos efforts pour les saisir. Des livres ontologiquement indécidables et qui subsistent pourtant à leur façon, comme une promesse, comme un rêve, comme un espoir."



Vous allez voir, ça commence un peu comme une chronique littéraire, mais avant, je me dois de vous prévenir



"[…] ça risque de durer encore un peu. Ensuite, je vous laisserai juger si ça répond ou non à vos questions – j'imagine que ça vous occupera un bon moment encore."



Tout a déjà été écrit sur ce roman, qu'il est déroutant, ébouriffant, d'une ambition folle, audacieux, incroyable, labyrinthique, virtuose, jubilatoire, hypnotique, etc. (je cite de mémoire). Et tout cela est vrai, strictement vrai, tellement vrai que je m'autorise à penser que, même après une 2e lecture (eh oui !), je vais peiner à innover, à trouver d'autres mots, des mots qui ne soient pas épuisés, usés, polis à force d'avoir été écrits, à force d'avoir été lus.



Comment rendre compte de et justice à ce 1er roman de Martin Mongin, publié par les jeunes éditions Tusitala (6 ans) spécialisées dans les traductions et qui ont fait un pas de côté (merci !) avec cet ouvrage reçu par la Poste ?



"Francis Rissin", c'est un pavé – pas seulement à cause de ses 616 pages - dans la rentrée littéraire de septembre ; un pavé qui a le bon goût de venir rider la surface de la belle endormie qu'est, parfois, la production littéraire française.



Ses onze chapitres d'une cinquantaine de pages chacun prennent diverses formes, ici un cours universitaire, là un compte-rendu d'enquête, ici un journal intime, là une biographie, ici un catalogue d'exposition, là une confession, ici encore un témoignage, nous baladent dans la France profonde, celle des villages et de leur clocher, et se jouent de plusieurs genres passant du polar à l'épopée, ne dédaignant pas de lorgner aussi du côté du roman fantastique, d'initiation, politique…



Le roman (?) s'articule autour d'un pivot, le chapitre 6, qui dévoile le journal intime de Fr. Rissin. La force centripète à l'oeuvre dans les 5 premiers chapitres nous a enfin amenés au plus près du bonhomme qui semble avoir finalement pris chair. Mais… Fr. est-il vraiment Francis ? Ce journal est-il une preuve suffisante et tangible de son existence ?



"Chapitre 6 Journal de Fr. Rissin

Entrée du vendredi 27 avril

Moi, je n'ai jamais été qu'une idée abstraite, une force invisible, un principe directeur, une puissance secrète, mais qui les faisait avancer, qui les faisait regarder plus loin. Je les ai aidés à ma manière."



À l'inverse, la force centrifuge des 5 derniers chapitres nous éloignent de lui, le dissolvent, le renvoient dans des limbes et on vient à douter qu'il n'en soit jamais sorti. C'est que F. R. (oui, ces initiales ne sont pas anodines) échappe au lecteur tout autant qu'à son créateur.



Une chose est sûre, cette chasse à l'homme providentiel, singulier et multiple,



"Quand je dis "Francis Rissin", je peux faire allusion à quelqu'un de particulier, mais je peux également faire allusion à quelqu'un d'autre, éloigné spatialement de celui-là. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Il n'y a pas qu'un seul Francis Rissin. Il y en a au moins deux, même si je crois qu'il y en a beaucoup plus que ça en vérité, qu'il y en a des dizaines, des centaines – même si je crois que Francis Rissin est une foule innombrable."



dans un pays morose, au bord du découragement,



"La France naviguait à tâtons dans le noir, elle naviguait dans les ténèbres, les yeux aveugles, errant à la surface de l'abîme. Et puis le bon Dieu avait eu la bonne idée d'allumer la lumière."



est avant tout prétexte à une réflexion sur la frontière ténue, perméable, entre fiction et réel, une réflexion qui interroge également les modes de production de la fiction et ses effets sur le lecteur, grâce à l'intériorisation de commentaires sur l'écriture du texte littéraire lui-même et sur sa lecture.



La création littéraire offre d'infinies possibilités et l'espiègle Martin Mongin semble avoir décidé d'en explorer tous les recoins de façon ludique. Ce roman est un espace mouvant, sans cesse redessiné, dont la vue d'ensemble du point de vue du grand architecte, peut encore échapper :



"Plus haut, quelque part en lieu sûr, quelqu'un s'était chargé d'élaborer un plan, d'articuler les fins et les moyens. Plus haut, quelqu'un possédait la logique d'ensemble."



On sera sages d'emprunter avec circonspection les pistes balisées pour sortir de ce labyrinthe sans fin qui nous empêche d'accéder à la vérité, si tant est qu'elle soit envisageable. L'auteur n'a pas son pareil pour induire une attitude de vigilance critique chez le lecteur car "Francis Rissin" est un roman qui affiche, revendique même, son caractère énigmatique tout en nous refusant les moyens de le décrypter. Habile, d'autant que la mise en récit constitue une sorte de piège.



"What we need is not great works but playful ones... A story is a game someone has played so you can play it too" - Ronald Sukenick, "The Death of the Novel"



Et donc, avec Nicolas Sirac, le lecteur peut légitimement se demander



"[…] si Francis Rissin n'était pas en train de l'entraîner dans quelque chose qui le dépassait, quelque chose qui était beaucoup trop grand pour lui – si ce n'était pas Francis Rissin qui le traquait, depuis le départ."



"Francis Rissin" est une vaste entreprise métafictionnelle, parfaitement maîtrisée, mettant en scène d'anciennes règles romanesques pour mieux les subvertir et produire de nouveaux (en)jeux déstabilisants. La dimension ludique du processus permet la mise en place d'une forme de questionnement qui vise à ébranler le lecteur, la France n'étant pas la seule à "naviguer à tâtons dans le noir", croyez-moi !



L'élément qui m'a paru clair (il y en a au moins un... enfin, j'espère !) est ce tacite contrat de lecture par lequel l'auteur et le lecteur s'adonnent au jeu littéraire



"Il n'a évidemment plus jamais été question d'écrire un livre. Nous nous sommes seulement demandé ce que nous allions faire de ce nom que nous avions extirpé du néant, que nous avions fait descendre sur la Terre, et qui nous restait maintenant sur les bras – nous nous sommes demandé ce que nous allions faire de Francis Rissin."



Que vais-je faire de "Francis Rissin" ?

Je me le demande.

C'est incontestablement un roman adroit mais bavard, ambitieux mais par trop démonstratif, bien construit mais trop digressif, bref ! un roman qui a les qualités de ses défauts. Un roman qui fait immanquablement penser au texte exigeant des 700 pages (tiens !?) de "House of Leaves", 1er roman (tiens !?) de Mark Z. Danielewski, superbement traduit par Christophe Claro ("La maison des feuilles", Denoël) il y a… vingt ans.



Parce qu'il serait dangereux de conclure (et je ne m'y risquerai pas !), je résiste comme le biographe ou l'historien qui



"[…] ne doivent pas céder à la tentation de devenir sinon des devins ou des voyants, du moins des visionnaires. S'ils connaissent le fin mot de l'histoire, s'ils connaissent le lieu et l'heure du crime, ainsi que le nom de l'assassin, ils doivent faire comme s'ils l'ignoraient, ils doivent se couler dans le présent de leur objet d'étude, c'est-à-dire faire comme si le temps qui les séparait de lui ne s'était pas encore écoulé. Mais c'est une exigence à laquelle il est bien difficile de se tenir. Parce qu'une fois qu'on a parcouru la dernière page du livre, comment se la sortir de la mémoire, et comment lire une seconde fois le roman en faisant abstraction de sa chute ? Quand on connaît le fin mot de l'histoire, on a l'impression de le voir écrit partout en lettres capitales, dès les premières pages du premier chapitre."



Ou comme l'écrivait Julian Barnes dans "Arthur & George"



"How can you make sense of the beginning unless you know the ending? It's entirely logical when you reflect on it."



Hilarant et saturé de références, en plus d'être la radiographie politique d'une certaine France, "Francis Rissin" est un roman où le fictif et l'historique sont confondus d'une manière qui franchit l'illusion du réel et où le lecteur doit accepter de se donner sans réserve, ne pas chercher à tout comprendre dans l'instant (voire même plus tard !), et bien au contraire, se réjouir qu'il reste des zones d'ombre dans ce récit car



"Le monde n'est pas un roman expérimental. le monde n'est pas la somme de ce que vous avez laissé sur les réseaux sociaux pendant les dernières vingt-quatre heures. La vie de Francis Rissin est un livre qui n'a jamais été écrit, un livre qui n'existe pas, une épopée qui n'a jamais eu lieu. C'est à peine si nous l'avons jouée dans nos têtes. C'est un nom de treize lettres, de quatre syllabes, c'est tout. Derrière, il n'y a rien."



Même si

"Il faut laisser les créatures imaginaires vivre leur vie de leur côté, sinon elles mêlent leurs pensées aux vôtres, elles prennent progressivement le contrôle de votre esprit. le nom de Francis Rissin m'a poursuivi tout au long de mon existence."

vous êtes prêts à tenter l'expérience ? à courir le risque ?



1er roman,

Lu pour la session automne des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Francis Rissin

« Francis Rissin » est l'une des bonnes surprises de la rentrée littéraire de septembre 2019. En tout cas pour les lecteurs qui acceptent de lâcher prise en ne se laissant pas enfermer dans le carcan d'une histoire bien tracée.

Ce que Martin Mongin, qui signe ici son premier roman, nous propose est une variation autour d'un nom, Francis Rissin, qui serait celui d'un ou de plusieurs personnages ou encore d'un même personnage qui aurait plusieurs facettes. Ou peut-être n'a-t-il jamais existé ! On navigue constamment entre la pure fiction et ce qui ressemble à la réalité. De quoi devenir parano.

En onze chapitres qui prennent des formes aussi diverses qu'un travail universitaire ou encore un rapport de police et des angles différents (politique, artistique, biographique, mystique...), le jeu de piste se déroule. Implacablement.

Des affiches poussent comme des champignons dans les villages de France. Elles semblent annoncer l'arrivée de celui qui va sauver la France. Francis Rissin serait alors le symbole de notre appétence pour l'homme providentiel et l'expression de notre inconscient national.

Ce pavé de plus de 600 pages est aussi, et surtout, la preuve de la puissance des mots. La littérature peut tout se permettre. A condition de consentir à se laisser embarquer et surprendre.
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Francis Rissin

Francis Rissin est un roman inclassable et un personnage insaisissable. S’appuyant sur des archives fictives et de faux témoignages, ce roman prend la forme d’un gigantesque jeu de piste, au centre duquel Francis Rissin, tantôt convoité, tantôt redouté, est à la fois omniprésent et évanescent. Son nom n’apparaît pas seulement sur ces étranges affiches bleues et blanches qui peuplent les murs de France : il est partout. Et pourtant, alors qu'il semble cristalliser les espoirs de toute une nation, alors qu’il prend la parole pour dénoncer avec virulence le système politique français, on ne sait pas qui est Francis Rissin, et on finit par ne plus savoir si on le traque ou si c'est l'inverse.



Martin Mongin signe un premier roman audacieux et prodigieux, d’une actualité redoutable. L'auteur brouille malicieusement non seulement les frontières entre les genres (roman politique, polar, biographie et fantastique), mais aussi les pistes pouvant mener à Francis Rissin. Bousculant avec brio les liens entre littérature et politique, ce roman est là pour saisir et décrypter les angoisses du présent : il résonne bruyamment avec la crise politique et sociale qui secoue la France depuis plusieurs mois. A travers ce roman, au dénouement délicieusement surprenant, c’est en réalité tout l’inconscient collectif qui s’exprime et qui cherche à s’identifier à la figure providentielle et résolument contemporaine de Francis Rissin, sorte de super-héros de la politique moderne.
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Francis Rissin

Voilà un roman qui s’apparente davantage à un kaléidoscope. Mais des images animées qui font apparaître des portraits qui font sens. Même le terme « roman » n’est pas adapté, il faudrait lui trouver une autre appellation, unique, tant cette expérience de lecture est singulière.



Martin Mongin a l’inconscience et la fantaisie du primo-romancier qui ne se pose pas mille questions et surtout ne cherche pas à entrer dans un moule.



Ce livre inclassable est avant tout une ode à l’imagination. Débridée, mais jamais désordonnée, car toujours soutenue par une plume soignée. Luxuriance des mots, beauté de la langue.



Francis Rissin est un nom, mais avant tout un concept. Une présence d’abord évanescente, mais qui prend peu à peu corps (au pluriel).



C’est un puzzle en onze grosses pièces. Onze chapitres d’une cinquantaine de pages, pour un pavé de 600 pages au final. Sauf qu’il y a des puzzles dans le puzzle, poussant le concept à l’infini et au-delà, tant l’écrivain est imaginatif et fait preuve d’érudition.



Martin Mongin est un (encore) jeune professeur de philosophie dans le civil. Ce qu’il faut en retenir, c’est que son savoir est grand (ça se vérifie à chaque page), mais qu’il a surtout un don pour faire passer un message et pour le partager.



Une telle science laisse juste parfois pour seul petit regret de ne pas avoir tout le bagage nécessaire pour bien tout appréhender. Mais qu’importe ! La magie de ce récit est qu’il ambitieux et pourtant accessible. Une sorte de tour de force dont on ressort enrichi et qui laisse une belle part à l’interprétation.



Onze histoires différentes liées dans un récit global qui débute par une abstraction pour ensuite devenir polymorphe. L’idée de départ est formidable : de simples citations dans des livres, des affiches qui surgissent de nulle part, créent une sorte de divagation de masse autour d’un patronyme.



Au fil des chapitres, on croit commencer à saisir ce Francis Rissin, mais il s’échappe, toujours. Un méli-mélo de réalité et de fiction(s), comme des couches archéologiques qui seraient tour à tour étudiées par un universitaire, un flic, des gens du cru, un artiste (et tant d’autres encore…).



L’auteur titille notre curiosité et nous append à lire entre les lignes, tout en se jouant de nous dans un véritable jeu de piste.



Voilà une œuvre qui tient autant de la fable, que du thriller, autant fantastique que chronique sociale de la France profonde (la vraie, loin du microcosme parisien), parfois aussi auto-portrait ou témoignage subjectif.



Un multi-univers d’une richesse inouïe, avec une certaine cohérence dans cet enchevêtrement.



Car tout est politique, dans tous les sens du terme. Cette histoire est un portrait de la France, si elle devait s’incarner dans une personne. Une peinture pas vraiment flatteuse, d’ailleurs. Francis Rissin, initiale FR, tout sauf un hasard.



Une fiction qui montre comment une idée peut prendre corps dans l’imaginaire collectif, comment un pays peut s’emballer pour le concept d’un messie qui réglera tous les problèmes. Quitte à aller dans les excès, laisser cet homme providentiel devenir un tyran, l’élever au rang de mythe et légende. C’est fascinant (et effrayant).



Clairement, se plonger dans ce roman demande de l’investissement. Mais son auteur fait le pari de l’intelligence du lecteur, sans jamais le prendre de haut.



Le résultat est hypnotique. On se dit que c’est un peu long et pourtant on ne veut pas en sortir. D’ailleurs, le refermer définitivement et revenir à la seule réalité est une douleur. Tous les passages ne vous parlerons sans doute pas de la même manière (un des onze chapitres m’est d’ailleurs passé au dessus de la tête).



Il faut dire que, derrière son écriture fouillée et mouvante, Martin Mongin est totalement habité par son sujet, mais toujours avec la volonté de penser au plaisir du lecteur et de rendre son récit ludique.



Ce pari audacieux, à l’ironie souvent mordante, est aussi un bel hommage à la littérature de genre (d’ailleurs, nombre d’auteurs de SF sont cités dans sa dernière partie).



Ouvrez votre esprit, élargissez vos champs d’intérêts, laissez s’égarer votre imagination au loin tout en restant ancré dans notre société. A ces conditions, la lecture de Francis Rissin risque fort de vous marquer pour longtemps.



Prions pour que Martin Mongin garde cette fraîcheur et cette imagination, dans le futur. Il restera alors un écrivain à part, de ceux qui font honneur à la littérature aventureuse.
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Francis Rissin

« Francis Rissin » est un drôle de pari, un machin indescriptible, une prouesse littéraire comme on les ose rarement, un voyage dans lequel on s’embarque sans bien savoir où l’on va et pour lequel on regrette parfois de n’être pas mieux équipé en références historico-politico-romanesques qui auraient aidé à baliser le terrain et à progresser plus aisément parmi les récits touffus qui le composent. Onze récits, onze voix qui s’interpellent, se font écho, se superposent parfois pour tisser autour de ce nom, de ce vide, de cette idée, de ce fantasme une histoire, un mythe, une légende, nous hypnotisant jusqu’au vertige, jusqu’au dégoût parfois, jusqu’au malaise toujours. Martin Mongin – disparaissant derrière son personnage au point que, sûrement, on finira par croire que c’est son nom à lui –, en maître de la narration, ancre cette épopée aux échos polyphoniques dans une réalité exacerbée par une profusion de détails vérifiables, agaçant nos sens et notre mémoire, nous entraînant toujours plus loin à la poursuite de ce personnage qui, comme un mot que l’on aurait sur le bout de la langue, s’obstine à nous échapper. Son « Francis Rissin », c’est le joueur de flûte de Hamelin déguisé en homme providentiel, c’est la gueule de bois politique des lendemains de Grands Soirs, c’est un chœur unanime qui clame « Ah ! Ça ira ! », oubliant que, la veille encore, il murmurait « Plus jamais ça », c’est l’Histoire qui se mord la queue et qui s’en mord les doigts, un pavé de plus de 600 pages dans la mare de nos lectures peinardes dont on sort groggy, pas tout à fait convaincu d’avoir tout compris ni tout apprécié, mais sûr de ne pas l’oublier.
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Francis Rissin

Francis Rissin à l’assaut de la France



Martin Mongin signe avec Francis Rissin l’un des ouvrages les plus originaux de cette rentrée. À l’image des affiches portant ce nom et qui vont couvrir tout le pays, il va réussir à imposer ce personnage pourtant très mystérieux.



L’entreprise était aussi audacieuse que risquée: ne pas écrire un roman, mais une sorte de mille-feuilles présentant sous différentes formes l’histoire d’un personnage hors du commun baptisé Francis Rissin. Martin Mongin partait donc avec un a priori des plus favorables pour moi qui aime l’originalité et la création littéraire originale. Mais si j’ai été séduit par l’idée et même fasciné par la manière dont l’auteur joue avec son personnage, entraînant le lecteur dans des voies non balisées, il me faut bien reconnaître que l’enthousiasme suscité par les premiers chapitres a fini par s’éroder sur la fin. Mais revenons au chapitre initial qui nous permet au sens littéral du terme d’approcher Francis Rissin.

Catherine Joule, professeur de littérature à la Sorbonne découvre dans ses recherches bibliographiques un titre énigmatique: Approche de Francis Rissin, signé d’un certain Pierre Tarrent. Si toutes ses recherches pour retrouver un exemplaire de l’ouvrage restent vaines, elle parvient très bien – outre un cours passionnant sur les bibliothèques invisibles – à instiller le doute. Après tout si l’on consacre un ouvrage à cet homme, c’est qu’il doit mériter cet honneur.

On va alors se tourner du côté du polar et nous intéresser à ces «histoires de flics» qui tournent autour de notre homme. Mais leur enquête ne va pas non plus réussir à lever le voile sur Francis Rissin.

Martin Mongin, qui ne manque ni de souffle ni d’imagination va alors convoquer le journal intime, le rapport officiel, l’exposition d’œuvres d’art, les affiches électorales, les témoignages de ceux qui ont côtoyé notre mystérieux héros ou encore le script d’un long métrage qui n’a jamais été réalisé.

À travers ce kaléidoscope, le lecteur devrait finir par voir se dessiner les contours de Francis Rissin. D’autant qu’au fil des pages il apparaît comme celui que le pays attend. Et c’est là que réside la principale qualité de ce roman protéiforme, dans la belle leçon de marketing politique qui s’en dégage. Sur la façon d’imposer un nom, une image, sur l’ascension d’un homme encore inconnu de la population quelques mois auparavant, sur la manipulation des foules, sur ce besoin de figures providentielles, de construire un destin collectif: «Nous ne nous satisfaisions plus de nos vies minuscules, nous voulions bâtir quelque chose de grand et de rare, pour l’avenir. Dans ces moments-là, Dieu lui-même eût été bien en peine de satisfaire nos appétits de titans.»

Le roman aurait à mon sens été plus efficace s’il avait été élagué d’un quart ou même d’un tiers de ses pages. Il aurait gagné en force et en efficacité, comme par exemple avec les 272 pages État de nature de Jean-Baptiste de Froment, un conte politique qui s’inscrit dans la même veine.


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Francis Rissin

Qui est Francis Rissin, dont le visage hante les villes et villages de la France du Sud, comme poussées en une nuit ? Un homme politique célèbre ? Un avatar monstrueux ? Un imposteur ? La création d'un groupe politique favorable au rétablissement de la peine de mort ? Ce livre, qu'on pourrait qualifier d'OLNI (objet littéraire non identifié) laisse jusqu'au bout le lecteur à ses questions. Il est présenté, dans une courte introduction, comme le rassemblement d'archives ou de témoignages de celles et ceux qui, de près mais le plus souvent de loin, ont côtoyé ce personnage dont on ignore s'il a réellement existé ou s'il n'est pas un pur fantasme. L'auteur, professeur de philosophie, joue avec les ambiguïtés et surfe avec aisance sur la frontière ténue entre fiction et vraisemblable. On devine le plaisir qu'il a pu prendre à écrire les différentes parties de ce roman, qui appartiennent à des genres différents : science fiction, roman politique, essai, polar, avec une mention pour cette dernière qui m'a paru la plus réussie de toutes. Il en résulte donc cet OLNI, ouvrage inclassable intéressant mais sans réelle intrigue, qui aurait gagné à être moins prolixe.



Roman lu dans le cadre des "68 premières fois".


Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Francis Rissin

Encore sous le choc et sous le charme de ce roman incroyable! Incroyable au sens littéral du terme, tant l’histoire est délirante, et au sens également de peu commun, peu ordinaire.



Ne pas se fier au premier chapitre, qui pourrait être décourageant : le texte du cours universitaire d’une prof de lettres concernant des écrits hypothétiques consacrés à…Francis Rissin, peut paraître abscons. Mais, déjà entre les lignes, quelques indices poussent à la curiosité.



C’est ensuite un festival de romans dans le roman, à partir d’un portrait qui se resserre en cercles concentriques autour de l’énigmatique personnage qui donne le titre au livre. Portrait en négatif, à partir de ce que chacun veut y mettre: le flic obstiné, la foule en délire, les voisins putatifs, et à chaque fois on part sur un récit différent (ce pourrait être un livre pour île déserte, tant il est protéiforme et déstabilisant. il est probable qu’une seconde lecture apporterait un autre regard sur l’affaire.



Mais la forme n’empêche pas le fond : le mythe Francis Rissin est un prétexte adroit pour faire un état des lieux politique, au sens premier, à savoir l’organisation et l’exercice du pouvoir dans une société organisée.Après un récit hagiographique, l’auteur n’hésite pas à inclure une dystopie glaçante sur fond de peine de mort.



Quelle ne fut pas ma surprise, au coeur du roman de voir citer la minuscule bourgade de la Croix Hélléan, à quelques encablures du berceau de ma famille maternelle! Et comme ce phénomène s’est reproduit à plusieurs reprises en cours de lecture, sur des petits détails géographiques ou historiques, la paranoïa ambiante s’est emparée de moi : Martin Mongin, vous me connaissez, je ne vois pas d’autre explication. Ce livre a été écrit pour moi!!!



Par contre, il est possible que l’effet de séduction ne soit pas universel. il faut accepter de se faire balloter comme un fétu de paille au gré des bourrasques imaginatives de l’auteur. Et je comprendrais tout à fait que l’on ne partage pas mon enthousiasme.



S’il y avait un peu moins de pages, et qu’une pile immense ne m’attendait pas pour partir explorer de nouveaux univers d’écrivains, je le relirais immédiatement.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Francis Rissin

Francis Rissin est le premier roman de Martin Mongin et il fait, à ce titre, partie de la sélection des 68 premières Fois. C’est un pavé de plus de six cents pages et je sais que certain(e)s des membres de notre groupe ont choisi de ne pas le lire, par manque de temps à lui consacrer…

Personnellement, les briques et parpaings littéraires ne me font généralement pas peur ; de plus, j’ai souvent déploré la brièveté de certains récits publiés sous l’étiquette « roman » alors qu’ils ne comptaient guère plus d’une centaine de pages… Pourquoi je vous raconte tout ça, délayant mon introduction ? Parce que je ne sais pas trop comment construire ma chronique, parce que j’ai trop monopolisé ce livre voyageur et qu’il faut bien que j’en parle avant de le renvoyer, tel une patate chaude, vers d’autres yeux…



Francis Rissin est ma dixième lecture des livres sélectionnés par les 68 pour cette rentrée littéraire…

J’ai eu beaucoup de mal à venir à bout de ce livre, au demeurant bien écrit, intrigant…

Comment le définir ? Je dirais que c’est une variation sur le même thème, une déclinaison de récits et de ressentis autour du personnage éponyme, l’énigmatique Francis Rissin. J’y ai lu une illustration digressive de notre société, une peinture poussée à l’extrême de nos dérives, un miroir diffractant, un puzzle à reconstituer…

Je note une progression dans la succession des onze nouvelles qui composent ce livre ; je salue les changements de registre et de style entre le factuel, le fantastique, le journal intime, la polyphonie narrative…

Mais je me suis ennuyée, j’ai sauté des passages, puis des pages… J’ai délaissé ce livre au motif avoué que je le laissais reposer mais, en fait, des lectures plus attractives et choisies, elles, me tentaient davantage.



Francis Rissin et moi, cela n’a pas marché ; je vous jure, j’ai essayé, pris sur moi, etc….

Même pas une déception car je n’avais pas d’horizon d’attente…

Pas du temps perdu non plus, parce que ce n’était pas inintéressant…

L’impression d’avoir été un peu punie, mais de quoi ?

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Francis Rissin

Des affiches électorales au nom de Francis Rissin fleurissent subitement sur les murs de France. Ce candidat inconnu fascine peu à peu la population et il apparaît, pour certains, comme l'homme providentiel. Bientôt la police enquête pour démasquer l'insaisissable personnage. Ce roman entremêle onze histoires dans un jeu de piste. Premier roman.

Nous voici dans un roman inclassable, un roman à la croisée des genres. Un livre choral où chacun nous livre ses pensées. Une histoire ingénieuse. Une fable originale, une métaphore de notre monde moderne. Francis Rissin n’a rien de commun avec ce que vous avez pu lire jusqu’à présent. C’est pour moi le livre de 2019. Un livre intelligent qui nous rend intelligent. Et dire que c’est un premier roman, à peine croyable !


Lien : https://collectifpolar.com/
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Francis Rissin



De mystérieuses affiches sont placardées un peu partout en France, dans les villes comme les villages. Qui est ce Francis Rissin dont le nom apparait avec des lettres bleues sur fond blanc ? Tous s’interrogent, la presse comme la police ainsi que tous les Français. Qui est cet énigmatique Francis Rissin ? Un candidat aux prochaines élections présidentielles, un homme politique providentiel ? Une « Bernadette Soubirous » en bermuda qui entend la Vierge Marie et fait des miracles ? Un artiste complètement déjanté ? Un militant écologique anti-nucléaire ? Un dictateur illuminé prêt à relancer la peine de mort abolie depuis plus de trente ans ?

Ce roman composé de onze récits, onze voix différentes fait appel aux techniques du roman policier ou du fantastique, ou a parfois l’apparence d’un journal intime ou d’un thriller politique. Onze voix, très peu de dialogues cependant. Soit Francis Rissin prend la parole soit ce sont ceux qui le recherchent.

Dans cette campagne d’affichage sauvage, massive, sans slogan ni message clairement exprimé, seuls apparaissent quelques symboles de la France : sa carte géographique, le coq gaulois et le camembert ! Qui voterait pour un tel candidat ? Eh bien détrompez vous Francis Rissin électrise, galvanise les foules qui le suivent partout, tel le gourou d’une secte, un mégalomane narcissique.

Insaisissable mais omniprésent ce Francis Rissin ! Martin Mangin brouille les pistes et interpelle le lecteur qui ne sait d’abord que penser d’un tel ouvrage mais qui en persévérant, incrédule devant le style et l’imagination débridée de l’auteur continue sa lecture afin de savoir jusqu’où ira l’auteur dans sa démesure, dans son délire.

Comme ce livre mélange le réel et la fiction et qu’il a été écrit fin 2018 impossible de ne pas y voir une allusion à Emmanuel Macron et à sa façon de gérer la France. Un candidat qui avait lui aussi proposé aux Français une autre alternative que les partis classiques pour les dernières élections présidentielles. Un livre en résonnance avec la crise politique qui agite la France depuis près d’un an : l’auteur puise t’il ses sources dans la crise des gilets jaunes ? En tout cas il analyse le comportement des Français toujours à la recherche d’un leader, d’un « grand homme » pour les conduire vers un monde meilleur. Le livre est truffé d’allusions à la mère Patrie, à la Nation, à la grandeur de la France.

Un roman écrit comme un jeu de piste où l’on se perd souvent, une sorte de chasse à l’homme lorsque l’enquêteur essaye de suivre à la trace Francis Rissin qui, quand il croit enfin l’avoir attrapé, s’échappe et s’évanouit dans la nature. Francis Rissin se présente comme l’homme providentiel, le sauveur de la Nation voire carrément - n’ayons pas peur des mots - Dieu. Il représente la figure du chef, du père ou d’un super-héros. Un berger qui guide ses brebis, un apôtre qui transmet la bonne parole de Dieu au peuple.

Premier roman inventif, original, paranoïaque : ce livre est un OENI (Objet Ecrit Non Identifié,) un objet littéraire totalement atypique, limite psychiatrique : parfois je mettrais bien l’auteur sous camisole de force ! Certaines scènes sont carrément surréalistes notamment quand les deux petits vieux commencent à délivrer la France du pouvoir en place juste en s’adossant à des murs dans les catacombes de Paris. D’autres sont déstabilisantes comme celles de cannibalisme.

Martin Mangin – tiens ça rime avec Francis Rissin – est un auteur culotté et audacieux qui a pris beaucoup de risques en se lançant dans cette aventure. Limite élitiste, il nous abreuve de références dont on ne sait plus à force si elles sont réelles ou inventées. Grand pari de l’éditeur d’avoir accepté de publier un tel manuscrit. Ce livre ne peut pas laisser indifférent mais de là à ce qu’il plaise à tout le monde, j’ai un gros doute.

Bientôt les élections municipales ne vont pas tarder à battre leur plein, Francis Rissin va-t-il s’y présenter ?

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Francis Rissin

Quelle étrange lecture ! Quel étrange personnage ! Quelle étrange construction !

Quelque soit votre style de lecture préférée vous trouverez votre bonheur dans ce roman (?).

Ce livre est construit comme un recueil de nouvelles, chacune ayant un style bien marqué et portant un regard nouveau sur un seul et même phénomène : Francis Rissin.

Bien sur les 600 pages contiennent quelques longueurs, mais les éclairages variés sur une situation pour le moins insolite, des affiches au nom de Francis Rissin fleurissent sur tous les murs des villes de France, maintiennent le lecteur en alerte.

On pourrait parfois penser à des évangiles tant la figure de Francis Rissin apparaît parfois totalement mystique.



Pour un moi un OLNI pur, pas un grand coup de cœur mais la curiosité a fait son travail.

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Francis Rissin

Quelle drôle d’histoire ! Même après la lecture, je m’interroge encore. Serai-je passée du côté de la face obscure du roman sans m’en apercevoir ? Suis-je toujours et encore dans l’histoire ? Mais quelle histoire croire ?

C’est que Francis Rissin ne possède pas qu’une seule vérité...



Voici un objet littéraire rare, d’une grande complexité et d’une aussi grande étrangeté. Un objet rare et précieux qui vous emporte vers un ailleurs que vous semblez toucher du doigt mais qui reste toujours inaccessible. Une lecture prenante, envoûtante, addictive.



Vous suivez la trace de Francis Rissin, qui tel le furet de la chanson, est passé par ici et repassera par là. Quand et où n’ont pas d’importance, l’auteur nous trimballe dans l’espace temps et dans l’espace géographique en même temps. Vous visitez la France dans ses moindres recoins, vous assistez à un spectacle grandiose dans un super-zenith parisien, tel un détective vous suivez à la loupe les traces de Francis, vous lévitez au-dessus du centre Beaubourg, vous bivouaquez au fin fond des Cévennes... Et partout et toujours, Francis Rissin vous échappe.





La France va mal. La France s’inquiète. La France s’essouffle...

« Est-ce qu’il y a ici quelqu’un qui pense à la France ? »

Et si Francis Rissin était l’homme providentiel que le pays attendait ?

C’est à travers onze chapitres, onze histoires, que le lecteur découvre la personnalité de cet individu, sorti par hasard de l’anonymat mais qui sait malgré tout, depuis sa jeunesse, qu’il a un destin à accomplir.







Un roman, un polar, une épopée, une page politique, culturelle, un texte sacré ?

Francis Rissin c’est tout cela à la fois. Vous serez surpris, étonné, abasourdi par les péripéties littéraires proposées par l’auteur qui signe ici son premier roman. Un premier roman vertigineux, un premier roman qui parle de la France. Un roman grinçant de vérité profonde sur le Français franchouillard, qui bien souvent m’a rappelé Superdupont, le super héros franco-Français de Gotlib.


Lien : http://mespetitesboites.net
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Francis Rissin

Dans ce roman, tout étonne, et d’abord sa structure. En onze parties construites de façon fort différentes, tantôt un cours magistral d’université, tantôt une enquête de police, un rapport administratif, les délires d’un fan absolu ou encore les écrits des apôtres, tout y passe dans cette dystopie totalement décalée. Y compris les mots et les délires du journal intime de Francis Rissin lui-même, excusez du peu. Mais en fait, qui est-il ? Qui le connait ? Qui a compris ses desseins ? C’est l’alerte générale dans tout le pays, qui est Francis Rissin ?



De son existence supposée à son existence avérée. Des affiches fleurissent sur tous les murs en France et le plus fin limier suit ses traces de village en village. Mais Francis Rissin sillonne le pays et nul ne peut le suivre, le devancer ou même l’arrêter. Capable de soulever les foules par son seul charisme, ce nouveau messie des temps modernes est aussi totalement incompris du pouvoir en place. Pourtant tous ceux qui l’ont connu l’apprécient, et tels des apôtres, ils écrivent les évangiles de Francis Rissin.



Car oui, en vérité, je vous le dis, dès sa jeunesse il savait qu’il lèverait une armée pour sauver la France… Tient, ça vous rappelle quelqu’un ?



Stupeur, colère et inquiétude, voilà les sentiments qui dominent dans tout le pays… Comment peut-il être présent à différents endroits à la fois éloignés géographiquement et très proches dans le temps. Le mystère s’épaissit. Et si c’était Rissin versus Rissin ? Sont-ils nombreux ? Est-il un ? Est-il multiple ? En vérité, une fois encore, sachez-le, Francis est légion !



Je ne vous en dis pas plus, j’en ai d’ailleurs déjà trop dit, car parler de ce roman tellement différent de tout ce qu’on lit habituellement n’est pas aisé.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/10/14/francis-rissin-martin-mongin/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Francis Rissin

« Qui est Francis Rissin ? » Cette question au cœur de cet objet littéraire non identifié deviendra obsédante au fur et à mesure de sa lecture. Onze parties pour tenter de répondre à cette énigme, onze chapitres qui s’enchâssent dans une mise en abyme dantesque qu’on se surprend à dévorer, animé, comme tous les personnages, par le désir d’en découdre et de découvrir un visage, une histoire.

Je me suis crue maline en comprenant assez vite que je n’obtiendrai pas de réponse dans cette quête acharnée mais me suis retrouvée piégée par une seconde interrogation toute aussi entêtante, et peut-être tout autant inutile : quel était donc ce livre ? Et quel en était l’objet ?

Ce livre est avant tout un premier roman virtuose. Incroyablement abouti pour un premier né, cet ouvrage est vertigineux et nous embarque dans un vortex ingénieux, mystérieux, risible et effrayant lequel tourbillonne une série de personnages tous unis par la recherche obsédante, et envoutante de ce cher Francis, et dont nous rejoindrons rapidement la ronde étourdissante, pions nous-mêmes de cet échiquier littéraire brillant.

L’auteur multiplie les pistes, poupées gigognes ; il nous perd entre fiction et réalité en mêlant les dates, les repères culturels et personnalités connues à l’invention toute romancée de cette histoire et son imaginaire parfois débridé. Tour à tour polar, témoignage, article de presse, il varie les styles narratifs et les tons. Après une plongée dans le récit biographique et presque mystique de notre Francis national telle l’hagiographie d’un saint, nous flirtons avec les bords sombres, inquiétants ou magiques de la science fiction. D’une expo parisienne à une fête païenne de la consommation devenue langage commun, du remake de la traversée de Paris, ici souterraine et savoureusement drôle au délire mégalomaniaque d’un tyran, ce roman psychédélique et addictif nous noie littéralement dans des univers distincts lesquels s’emboîtent, se recoupent, s’embrouillent (et nous avec !) en distillant ici et là des indices et en jouant de la récurrence des personnages, des lieux, étoffant les scénari ou resserrant l’étau…. Labyrinthe auquel on prend goût, dans lequel on se laisserait bien enfermer, parfois engourdis et somnolents, ou au contraire, duquel on voudrait s’échapper en pressant la cadence …. Le malaise ambiance les chapitres et on divague au gré des symboles, des signes à décoder, des rébus dignes des songes ou des pires cauchemars… Roman topographique qui nous ballade littéralement dans toute la France et nous livre une cartographie détaillée et exhaustive de notre territoire national des « trous du cul du monde » aux grandes villes. La précision géographique fouillée qui nous ancre au sol, nous cogne à la roche et nous baigne dans ses cours d’eau, tranche avec le trouble des situations, le nébuleux des poursuites bien souvent embrumées et dès lors rêvées ou réelles ?

Quel est dès lors son objet ? La peinture d’une France que nous connaissons plus ou moins bien, la radiographie d’un état qui enchaîne les crises sociales ? Un pays dès lors multiple, complexe fort d’un inconscient collectif, somme de fantasmes individuels ? La démonstration de notre soif d’absolu, de notre voeu, plus ou moins avoué de l’homme providentiel pour rêver un monde meilleur et bien sûr du risque que l’unicité du sauveur à adorer comporte ? La dangerosité de l’image, du sacré par définition irreprésentable, et ce qu’elle véhicule de fanatismes et d’extrêmes ? La force inouïe du nombre, du groupe, de la foule pour élever une voix et entraîner des actes parfois bien loin du discours originaire ?

Francis Rissin est à la fois tout cela et plus encore…Lire Francis Rissin est une expérience laquelle peut continuer à agiter longtemps après avoir fermé le livre. Une expérience distrayante (le rire y est franc et le cynisme délicieux), haletante (elle nous plonge au cœur d’une épopée folle), anxiogène (nous oblige à observer les dérives que l’on connaît déjà), dérangeante (nous retranche dans nos propres attentes et leurres), amère (nous prouve encore notre nécessité impérieuse à croire, croire en quelqu’un, quelque chose, pour trouver l’essor, la motivation, l’envie, et remplir, occuper, inventer dans cette existence humaine dont on n’aura jamais de cesse d’interroger le sens…)

Francis Rissin nous envole avec lui sous acide, et sous l’acide d’un réel contre lequel on craint de se heurter et que l’on contourne à coups d’illusions, de symbolique et d’imaginaire. La construction narrative impeccablement maîtrisée a-t-elle pour but de nous faire lâcher prise et accepter la somme de nos projections sur le monde qui bon an mal s’ébranle protéiforme sous nos yeux. Engrenage géant, monstrueux qui n’en finit pas de s’emballer et dont nous sommes tous - lecteurs, citoyens, rêveurs- les mécaniciens impuissants et fous d’espoirs !! Réfléchir, penser, ne pas céder aux chants des sirènes mais entendre la clameur, et ne pas trop fouiller non plus car n’y a-t-il pas péril, comme tous les accidentés, suicidés, assassinés du livre, à vouloir résoudre un mystère ? Le chasseur de tornades ne risque-t-il pas d’être avalé par le phénomène qu’il poursuit, exactement comme moi dans le brouillon de ces mots pour saisir la portée de ce roman-phénomène alors même qu’« on ne sait pas, sur ce sujet, si le texte exprime un souhait, une crainte, un rêve, une interdiction, une impossibilité, une invitation, une mise en garde. Et devant tant d’incertitudes, on se demande presque, pour finir, si l’écriture ne serait pas le tout –l’alpha et l’omega- de l’expérience elle-même, et si ça ne s’arrêterait pas là. » ?!!!

Entre fascination et mélancolie, Francis Rissin est une expérience dont je ne suis pas sortie indemne, hantée par d’insatiables questions, dont une me taraude : quelle vocation a, ou pas, l’écriture/littérature/lecture devant notre condition humaine ? Francis, une idée ??!

Ce livre est sans conteste un grand premier, un grand tout court, totalement inédit et novateur dans notre paysage éditorial.

« Avec le temps, j’ai un peu retrouvé mes esprits. J’imagine qu’on projette parfois sur le monde ce qui nous trotte au fond du crâne ».

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Francis Rissin

Dans Francis Rissin, premier roman du professeur de philosophie de 40 ans Martin Mongin, le lecteur n’a pas le code. Il va de mystère en mystère. C’est à la fois très abstrait et très concret.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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