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Critiques de Martin Mongin (66)
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Francis Rissin

Où est le vrai, où est le faux, dans "Francis Rissin"? Où commence sa fiction? Quel chapitre du texte en est sa genèse, sa première pierre, et quels autres en découlent? Sans doute aucun. Ou tous. Y a-t-il une clef de lecture? Des affiches scandant le nom de Francis Rissin sont-elles réellement placardées dans tous les bleds de France? Ou n'est-ce qu'une épopée imaginée par des ados embrumés par les pétards? Francis Rissin est-il Président? Ou juste un personnage? Ou un mort? Un homonyme? Les flics sont-ils lancés aux trousses des colleurs? Ou de Rissin? Ou de tous à la fois? Ou d'aucun? Et peut-on se fier aux recommandations d'auteurs célèbres sur la 3e de couverture? Et aux chroniques de presse ou aux notes de librairies? Sont-elles, elles aussi, fictionnelles?



Brouiller les pistes, Martin Mongin le fait admirablement. Dans ce roman de 650 pages se tisse une toile inextricable. Le lecteur ne reçoit aucun fil d'Ariane pour s'extirper du labyrinthe intertextuel entre ses différentes parties. Chacune singe un genre littéraire: essai philologique, polar, interrogatoires et rapports policiers, actes de colloque, biographie, journal intime, évangiles, analyse psychiatrique, script... Toutes gravitent autour d'une figure incontournable, mais dont ne se dévoile rien ou presque: un certain Francis Rissin, homme providentiel qu'attendait la France pour enfin relever la tête. Ou couler définitivement. Ou aucun de deux.



Ce qui frappe, et c'est admirable, c'est à quel point rien de tangible ne ressort du texte. Il ne se passe à peu près rien. Tout le roman n'est que vaine tentative d'approcher un fantôme. L'auteur louvoie. Rissin n'est qu'une silhouette floue, évanescente. Un profil de timbre-poste. Que fait-il? A quoi ressemble-t-il? Jamais personnage de fiction n'a été si peu défini tout en étant si omniprésent. Fascinant! Tout juste le "journal" qui lui est attribué dévoile-t-il une idéologie réac bien nauséabonde, qui pue la France de 2020. Autour de lui gesticule toute une population de personnages secondaires, à moins que principaux? Personnages que, pour encore davantage emberlificoter son lecteur, Mongin nomme parfois d'un nom identique, incitant aux va-et-vient. Il va même jusqu'à s'auto-citer. Mais quand on repère ces récurrences, on déchante vite: on n'est pas plus avancé.



Mongin se joue de nous. Pourtant, son livre se lit comme un thriller. On tente de terminer le puzzle (mission impossible tant les pièces manquent). Tout ça dans un décor inédit de France profonde, amoncellement de cartes postales jaunies, de villages perchés et de rues principales désertées. Les toponymes pittoresques s'amoncellent comme sur la carte du Tour de France. Tout comme les anthroponymes du crû. Une vraie pastorale.



Des 11 chapitres, sans doute certains se dégagent-ils. Le premier, cours universitaire, donne les clefs de la suite en annonçant la couleur: il s'agira d'intertextualité. Gardons-le à l’esprit. Il y a ce polar caricatural, les dogmatiques témoignages des "disciples" de Rissin, les brèves de journaux locaux alternant découvertes d'affiches par la population et ressentis des autorités. Surtout, il y a le vaniteux grand soir de ce commissaire d'expo, jouissif, avec son name dropping de mascottes publicitaires. Et plus jouissive encore, l'épopée héroïcomique de Francis Rissin et Francis Rissin, Bouvard et Pécuchet du XXIe siècle.



Alors en fin de compte, de quoi "Francis Rissin" est-il l'histoire? Certainement pas de Francis Rissin lui-même. Et Martin Mongin? Il existe, Martin Mongin? Est-il vraiment l'auteur de "Francis Rissin"? En refermant ce fantastique premier roman, admirable précis de métalittérature, tout lecteur rationnel en doutera.
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Le chomor : Manuel des joueurs

Avis mitigé.

Je l’ai autant adoré que je l’ai détesté. J’ai vraiment été happée par certains chapitres voulant à tout prix savoir la suite. Par contre, j’en ai trouvé certains super longs, un peu tarabiscotés, dans lesquels je me perdais dans l’histoire.

De plus, j’ai cru devenir dingue avec le chapitre 7.

Ça reste toutefois un bon roman et je suis ravie de l’avoir lu. Autant de dimensions écologiques, politiques, dystopiques et une véritable science-fiction qui rendent ce livre inaccessiblement accessible.

A lire à tête reposée, vous allez adorer le détester à certains moments. Merci à l’auteur Martin Mongin pour ce roman qui finalement nous amène dans une autre réalité et qui du coup nous fait voyager!

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Francis Rissin

Une lecture en deux phases qui m’a laissé un gout d’inachevé…



Phase 1 : j’étais encore en vacances et j’avais donc du temps de cerveau disponible :-)

J’ai lu les trois premiers chapitres de ce pavé (672 pages en poche)



J’ai bien aimé le principe : un chapitre => un personnage nous parle de sa quête au sujet de Francis Rissin.



1 - une prof à la fac raconte sa recherche d’un livre l’approche de Francis Rissin (je me suis demandé si c’était une prof de littérature ou de sciences politiques… on le saura dans un chapitre beaucoup plus loin)

2- Ain : ou comment en l’espace d’un mois l’Ain se retrouve submergé d’affiches électorales avec un inconnu….puis le phénomène essaime dans les départements voisins ainsi qu’à toute la France.

3- Nicolas Sirac, flic à Paris, est nommé responsable de l’enquête autour de Francis Rissin. Auparavant il était en charge de faire tomber un supposé financeur et recruteur de terroristes.

3- 2023 Beaubourg Patrick Beranger organise une rétrospective autour de Francis Rissin qui est le souverain de la France depuis quelques années(l’action se passe après 2023). Une surprise explosive attend les invités….



Phase deux, j’ai repris le boulot et c’est là que cela s’est gâté : avec à peine 60 pages par jour, j’ai trouvé la suite un peu redondante, d’autant plus qu’un des chapitres est raconté par le Francis Rissin du titre et que mon capital de sympathie s’est rapidement écoulé : Francis Rissin est devenu un dictateur…



Bref un rendez-vous raté et je ne sais pas si cela vient du roman ou de moi.…
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Le chomor : Manuel des joueurs

Comme je n'avais pas oublié ma lecture de Francis Rissin, j'ai sauté en librairie sur Le Chomor (il y a des témoins) et englouti vite fait les 594 pages annoncées.



Comment en parler? Des trucs comme cela, on n'en lit pas tous les jours. Tout démarre avec Val, qui, en vacances avec ses parents sur la côte bretonne, fait connaissance de cousins, des jumelles et Efflamm, et un jour celui-ci disparaît totalement et mystérieusement. L'on passe à Lausanne, étudiante à Rennes, embarquée dans une aventure étrange (un message aux extra-terrestres, vraiment? demander l'aide de Bruce Willis? ) . Puis voici des jumelles cherchant à s'échapper d'un univers inquiétant. Puis l'on découvre La grande traque, "déconcertant jeu de piste". Un site d'enfouissement de déchets nucléaires (ah le discours du directeur!). Puis un départ vers les étoiles (Elon Musk, oui). Un jeu dont on est le héros, ou plutôt la maire de Rennes, ville vraiment chamboulée. Et toujours de mystérieuses destructions, un poil d'écoterrorisme? (sortez vos clés à molette!) Et puis ça continue, le lecteur essaie de relier les fils, il s'est quand même bien fait balader, pour son plus grand plaisir.



Une drôle d'expérience, qui m'a fait toucher à des genres que j'évite d'ordinaire. Un poil d'imaginaire, de fantastique même, je dirais plus simplement du 'pas possible' mais entraînant et irrésistible. L'impression d'être dans un autre univers, avec du flou, un changement climatique bien avancé (encore plus avancé, quoi), un mystérieux ennemi, un monstre, des poursuites, un beau final maritime genre film de pirates et île au trésor.



C'est quand même du bonheur, un auteur avec tant d'imagination!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Francis Rissin

Il est certains romans, encensés par les diverses critiques, quelles soient des journalistes, des libraires, des blogueurs ou des membres de Babelio, que l’on a absolument envie de lire, afin de vivre les mêmes émotions que les autres, de se prendre une claque littéraire, de vibrer…



Tout le monde le disait, cette histoire était délirante, folle, géniale…



Hélas, la malédiction se poursuit : je suis à contre-courant de la majorité, une fois de plus.



Non, ce livre ne m’a pas paru génialissime ou autres superlatif ou laxatif. Le pavé fut indigeste et il m’est resté sur l’estomac. Le problème est survenu dès les premières lignes… Mais je n’y ai pas attaché d’importance, sur Babelio, Kittiwake prévenait qu’il ne fallait pas se fier au premier chapitre.



Moi, j’aurais dû, parce qu’il a été le déclencheur de ma Bérézina littéraire. Entre nous, la suite n’a pas été plus prometteuse et ce fut une lecture pire que sur des montagnes Russes.



D’ailleurs, j’en suis sortie barbouillée, avec l’envie d’aller balancer ce livre directement dans une boîte à livre. Il était passé 23h lorsque je l’ai terminé, avec la langue pendante, après avoir sauté des lignes, des paragraphes, des pages.



Francis Rissin est un personnage que l’on n’arrive pas à cerner. Son portrait va être fait par différentes personnes, le cercle se resserrant de plus en plus sur l’homme énigmatique qu’il est. Le tout en 11 chapitres.



Chaque chapitre est différent du précédent, puisque l’on change de narrateur, de témoin, donnant un espèce de charivari de genres littéraires, passant d’une sorte d’étude universitaire à une enquête policière, une dystopie, un récit journalistique, une analyse de l’exercice du pouvoir, une confession…



N’en jetez plus, la coupe est pleine. La narration m’a semblé erratique et je me suis perdue totalement dans ce récit qui semblait n’avoir ni queue, ni tête, me donnant l’impression étrange que je ne lisais plus le même roman, mais plusieurs. Quel bordel !



Finalement, Francis Rissin est comme les personnages de François Pignon ou François Perrin (personnages de fiction créés par Francis Veber), il est légion. Il est partout et nulle part. Il existe sans exister.



Désolée, mais ma préférence à moi (merci Julien Clerc) ira aux François Pignon et Perrin, qui ont au moins eu le mérite de me faire passer de bons moments, là où Rissin ne m’a fait aucun bien.



Je pense qu’avec un tel roman, ça passe ou ça casse. Pas besoin de vous faire un dessin, chez moi, ça a cassé, je ne me suis pas laissée embarquer par le récit, je n’ai pas vibré, me demandant plusieurs fois ce que je foutais dans ce roman qui, clairement, ne me parlait pas.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Francis Rissin

Recommandé par une box et par les critique dithyrambiques, j'ai acheté ce livre. Et bien, je ne vais pas rejoindre les échos favorables de ces critiques.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire avec le chapitre 1, j'ai tenu bon et les chapitres 2 et 3 m'ont plutôt donné l'envie de continuer cette histoire plutôt loufoque. Malheureusement, j'ai attendu tout le reste du livre (composé de 11 chapitres) un final qui n'est jamais venu ; soit je n'ai rien compris (c'est une possibilité), soit mon esprit m'a fait passer à coté.

A tout ceux qui attendent un final, passer votre chemin.
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Francis Rissin

Je m'attendais à autre chose après lu le synopsis ; un truc décapant et original. J'ai malheureusement capitulé après une vingtaine de pages (c'est rare !) ..trop de longueurs, un style lourd et pataud, des répétitions et toujours les mêmes trucs en boucle.

Bref, je n'ai pas trop compris la critique ni l'engouement suscité par ce bouquin .
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Francis Rissin

Qui est Francis Rissin ? (Martin Mongin, éditions Tusitala). Vous ne le savez pas ? Sans tambour, ni bannière - "couvrez ce "spoil" que je ne saurais voir" -, je vais vous communiquer une information de la plus haute importance :





J'imagine, avec délectation, les lecteurs de Télérama se pourlécher la babine à la lecture, pas tellement au second degré qu'il y paraît, de ces récits, prétendument "sauveurs" de la Littérature, mais qui ne sont que la manifestation du mépris d'une certaine France par le bobo Parisien, intellectuel autoproclamé, "prôgressiste de gôche" préférablement.





Pléthore de villes et de villages présentés comme "Le fond du trou du cul de la France" (P. 173, édition de poche) ! Ce roman est, assurément, le fond du trou du cul de la Littérature...





Michel
Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Francis Rissin

J’ai trouvé ce livre chez Emmaus sans jamais en avoir entendu parler pas plus d’ailleurs que du prix Effractions - SGDL qu’il a reçu en 2020. J’ai même effectué des recherches pour en savoir plus sur ce prix une fois ma lecture quasi achevée. Alors comment dire? Si l’on a besoin de lire un livre douillet dans lequel on a les clés et les repères, des personnages attachants, ce n’est pas le moment de lire ce livre ci. Une dystopie ? Est ce cela? Mais bien au delà d’une définition ce livre si il vous embarque ne vous lache plus mais vous ne maîtrisez rien. J’ai d’abord été intriguée aux premières pages, puis agacée me demandant à la page 150 si je n’allais pas abandonner. Et puis j’ai continué tout de même ce livre sui generis qui me déboussolait. Et j’ai bien fait. J’en ressors lessivée, éprouvée, interloquée mais impressionnée…
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Le chomor : Manuel des joueurs

Tout commence comme dans un roman d’apprentissage classique. Le jeune Val passe des vacances avec ses parents en Bretagne quand il fait une rencontre qui bouleverse sa vie. A l’issue d’un premier chapitre qui débouche sur une intrigue policière, Martin Mongin opère un virage à 180 degrés et nous embarque dans un scénario post-apocalyptique où l’on croisera notamment une étudiante en cinéma séduisante, un clochard borgne et Bruce Willis.

En neuf chapitres empruntant tour à tour aux codes de la fantasy, de l’éco-fiction, du roman social et même du Livre dont vous êtes le héros, Martin Mongin conduit - et égare - son lecteur avec brio vers la réponse à cette question centrale : de quoi le Chomor est-il le nom? Sous ses dehors foutraques et potaches, ce pavé de 600 pages dresse en réalité un portrait au vitriol des maux de notre société contemporaine : écologie de pacotille, absurdité administrative, catastrophe climatique et omniprésence de la novlangue technologique et libérale. Après son livre ""Francis Rissin"" qui avait obtenu le prix Effractions/SGDL en 2020, Martin Mongin signe assurément avec ""Le Chomor"" un nouveau coup de maître.
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Le chomor : Manuel des joueurs

Le Chomor est un concept, un jeu, un lieu, un mystère, un antidote. Il s'agit surtout du nouveau livre de Martin Mongin, qui avait déjà commis le vertigineux Francis Rissin il y a de cela trois ans.



Toujours difficile de résumer un texte aussi foisonnant, qui si de très loin et comme son prédecesseur Rissin il fait penser à un exercice de style ; dès qu'on s'en approche un peu on s'abîme et on en est pour le voyage. L'enthousiasme est intact, on le retrouve comme débarqué du temps de l'enfance ; comme lorsqu'il s'agissait de plonger dans une saga d'aventure, un livre/monde dans lequel on vibrait pour une héroïne, flanquée d'une bande d'acolytes bigarrés rencontrés sur la route et acquis à la cause. Ensemble, ils auront traversé bien des épreuves douloureuses, puisqu'il s'agissait contre toute vraisemblance de défaire un mal à échelle planétaire menaçant le monde connu.



C'est ainsi qu'il en va dans le Chomor, sauf que l'action ce livre-monde-ci se déroule dans le nôtre, encore une fois dans le décor de villes et villages hexagonaux, à notre époque des grands chantiers immobiliers et industriels, des labellisations « ville d'avenir » et des concours d'oeuvres publiques. Nos héros sont pour l'une étudiante en cinéma, pour l'autre représentant de commerce, ou encore sœurs jumelles élevées en partie dans le multivers.



La chaleur est écrasante, les eaux changent de couleur, de texture, d'épaisseur sans que l'on s'appesantisse sur la crise écologique : il ne s'agit pas de l'éviter, on est bien dedans, et puisqu'il le faut nos héros traverseront ces paysages dévastés pour combattre le léviathan – le grand Capital, qui a recouvert de son emprise notre monde connu, et le cœur des plus cupides / puissants d'entre nous.



Le Chomor est une lecture comme il nous en faut en ce début 2022 : ambitieuse, d'une grande amplitude, une construction savante, une aventure réjouissante et pleine de frissons (de plaisir et de peur). Bref, une œuvre complète. Elle a comme réinitialisé mon plaisir de lire, comme avant la librairie, avant la maison d'édition, avant la fac de lettres. Ça m'a rendue juste lectrice et c'est un peu de la sorcellerie ou alors Le Chomor comme un deus ex machina, remède et solution miracle à la morosité qui s'attaque à nos imaginaires.
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Le chomor : Manuel des joueurs

Si la structure du livre – grosso modo, plusieurs nouvelles formant une seule histoire – évoque, comme dans Francis Rissin, la stratégie narrative d'un Roberto Bolaño dans ses deux grands romans (2666 et Les Détectives Sauvages), la voix est ici plus « grand public » que chez l'auteur chilien. Le Chomor est donc un livre « pop » de par son esthétique, et +/- "expérimental" de par sa structure. Après un premier chapitre entre enquête et roman d'apprentissage, à la manière d'un Stranger Things ou d'un Ça transposé en Bretagne, la mutation s'amorce dès le second chapitre, jouissif tant par son rythme que par sa folie et son propos. On pense à une réécriture païenne de Retour vers le Futur par un disciple de Kurt Vonnegut Jr, mais aussi aux théories du regretté Mark Fischer (cf "Le réalisme capitaliste ; n'y-a-t-il aucune alternative ?"). À l'instar de ce dernier, Martin Mongin semble avoir classé le manque d'imagination comme l'un des grands maux de notre époque, et son contraire, c'est-à-dire l'inventivité la plus débridée, comme possible antidote à l'infâme TINA ("There Is No Alternative", slogan cher à Margaret Thatcher, censé prouver l'inéluctabilité du néolibéralisme). Inutile d'aller plus loin : si vous aimez Francis Rissin, le brouillard et les OVNI, et que vous haïssez le capitalisme, les lieux communs et les récits joués d'avance, foncez. Et dans le cas contraire, ne vous attendez pas à des réponses. Car le Chomor, comme 2666 ou le livre de sable, ne se préoccupe que de fournir des pistes – c'est au lecteur lui-même, pendant et après la lecture, de se transformer à son tour en détective sauvage.
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Le chomor : Manuel des joueurs

Qu'est-ce qu'on écrit après Francis Rissin ? Ou plutôt, avais-je demandé à Martin Mongin lors d'un entretien, comment fait-on quand on est son créateur pour se défaire de l'emprise d'un tel personnage ? "On crée un autre monstre" m'avait-il répondu.

Venons-en donc à ce nouveau monstre, le Chomor. Si vous avez lu Francis Rissin, vous vous doutez bien que l'affaire n'a rien de simple et qu'il ne sert à rien de vouloir résumer le livre ou l'histoire, de toute façon elles sont multiples. Le Chomor est une expérience. On peut parler de jeu, oui. Complexe. Machiavélique. Captivant. Unique. Martin Mongin joue avec les dimensions, avec l'espace. Mélange les genres dans une orgie d'inventivité qui explore les limites entre réalité et fiction. Et pousse le curseur très très loin. Il convoque les rêves, les fantasmes, flirte avec la folie. Tout ceci avec une fluidité narrative qui rend l'expérience totalement immersive (sauf contre-indications graves telles qu'une allergie à l'imaginaire ou une pensée trop terre à terre, vous voilà prévenus). Attention, rien de tout ceci n'est gratuit. Le propos est sacrément politique, la chasse au grand capital est ouverte, beaucoup est prétexte à pointer les dysfonctionnements de notre société centrée sur la croissance ou à mettre un coup de projecteur sur notre persévérance à détruire la planète. D'ailleurs, la question centrale est peut-être là : quand la situation est désespérée, quand les décideurs restent sourds aux alertes pourtant répétées, vers qui ou quoi se tourne-t-on ? Francis Rissin pouvait être une réponse, il a montré quelques limites. Alors ? Notre salut viendra-t-il des étoiles et d'une lointaine planète encore inexplorée ? De la poésie ? D'une société secrète ? D'un héros providentiel ? Dans Le Chomor, toutes les pistes sont explorées, l'auteur n'hésite pas à convoquer Victor Hugo, Bruce Willis, Le Petit Prince ou le fameux Jean-Marie Massou qui prophétise que "c'est pour bientôt, c'est pour bientôt". Je l'ai dit, Le Chomor s'abreuve à tous les genres et à toutes les formes artistiques, Fantasy, science-fiction, poésie, littérature, cinéma, art contemporain, y compris Le livre dont vous êtes le héros (j'ai bien failli devenir folle, enfermée dans ce chapitre 7), accumule les références et les clins d’œil et vous fait passer par tous les états, avec ici et là des pointes d'humour irrésistibles.



Le propre de l'artiste c'est de nous proposer des angles de vue totalement inédits, de renverser la table, d'oser le décalage. "La caractéristique de la réalité c'est qu'elle dépasse toujours la fiction" dit l'un des personnages du roman, et il suffit de regarder autour de nous pour avoir envie d'approuver. Alors, notre monde ? Est-il fiction ou réalité ? Pas sûr que vous sortiez de cette lecture avec des réponses. Mais vous aurez vécu un feu d'artifice créatif, métaphorique et brillamment littéraire.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Francis Rissin

Je n'ai pas réussi à rentrer dans ce livre. Je vois bien pourtant qu'il y a quelque chose de particulier dans ce livre, la manière dont sont révélés des éléments au fur et à mesure, la manière dont les pièces du puzzle finissent par s'imbriquer mais ... c'est trop long. J'apprécie pourtant que les personnages soient fouillés et je me doute que certains paragraphes participent à l'appréhension de leurs personnalités, notamment celle de Francis Rissin, mais ... je me suis ennuyée.

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Francis Rissin

Ce roman au genre tout à fait original est quasiment un exercice de style. "L'ascension de Francis Rissin vu par". Ça part un peu dans tous les sens, c'est clairement un délire, mais bizarrement ça m'a accroché, et j'ai bien aimé. Ce livre plaira aux gens curieux qui ne sont pas rebutés par le manque d'histoire. Car au fond il n'y a pas vraiment d'histoire, plutôt des destins qui s'entrecroisent et qui croisent la route du fameux Francis, cet homme-providence, ce mythe multiple. Fascinant et déroutant tout à la fois.
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Francis Rissin

Une sacrée performance littéraire. Martin Mongin a réalisé un coup de maître avec son premier roman et cette histoire abracadabrantesque !



11 documents vont être soumis à notre sagacité de lecteur. Au début, on ne sait pas trop où tout ça va nous mener. Il y a même de quoi être perturbé : qu’est-ce que c’est que cette histoire ?

On a affaire à une sorte de puzzle. Chaque document apporte un élément, un regard particulier sur un personnage singulier : Francis Rissin. Une figure à la fois christique et diabolique qui va nous réserver bien des surprises.



Et des surprises, on va en avoir en rafale ! Ce livre est génial et déstabilisant. Plus on avance dans le roman et plus c’est délirant. Et puis le onzième et dernier document bouscule l’ordonnancement. Et voilà qu’on commence à se poser des questions, du genre : « un auteur est-il responsable des personnages qu’il crée » ? « A-t-il la mainmise sur tous ses personnages ou peuvent-ils lui échapper » ?



Vous n’êtes pas sortis de vos peines mais vous pouvez tenter l’expérience : c’est une lecture d’une grande originalité et un auteur qui gagne a être connu.



J'aimerai remercier tout particulièrement Judith alias Booklyn by the sea. Son ressenti était tellement enthousiaste que j'ai filé dare-dare chez mon libraire pour commander ce roman.

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Francis Rissin

Très difficile de rentrer dsns ce format extrêmement atypique, en onze parties autour du personnage énigmatique de ce Francis Rissin, qui semble se dévoiler peu à peu. Le projet d'écriture est extrêmement ingénieux et le lecteur est balladé dans l'esprit des contemporains de ce Francis sont le nom s'étale sur les affiches.

La magie n'a pas opéré pour moi, et la version catalogues répétés (des villages dans lesquels apparaissent les affiches, des photos prises de Francis Rissin...) m'a fait perdre l'intérêt pour ce pavé.

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Francis Rissin

Un livre original, plusieurs romans en un seul, mais que j'ai eu beaucoup de mal à terminer. Trop long, trop de noms de bourgades françaises qui nous perdent dans les méandres de l'intrigue. Je me suis accrochée, espérant que l'histoire suivante allait être plus intéressante, et j'ai été déçue à chaque fois, restant toujours sur ma faim...
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Francis Rissin

Bizarre?

Vous avez dit bizarre? comme c'est bizarre.

Ce livre est comme ces petits jouets casse tête.

Vous le prenez et essayez de le reconstruire. Vous n'y arrivez pas, vous le poser avec une petite envie de le jeter à la poubelle.....

Et puis plus tard, vous repassez devant et vous avez envie de le reprendre en main pour comprendre. Plus vous essayez, moins vous y arrivez et plus l'exaspération grandit.

Jusqu'au moment où vous pensez avoir trouver la clé, la solution....après 670 pages d'errance mentale.

Verre à moitié plein, verre à moitié vide: grand roman ou manipulation littéraire?

A vous de voir, à vous de lire.

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Francis Rissin

Un livre prenant oui, un livre avec du suspens évidemment. Une chose que enfin la seule et unique chose que nous pourrions répondre au livre est que parfois trop de détails tue le détail, une histoire également faite pour découvrir la France et les sommets.
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