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Citations de Martin Suter (197)


Une élégante façon de rompre :

- [...] nous n’allons pas ensemble.
- Nous nous complétons.
Marie soupira.
- Je ne cherche pas le grand complément. Je cherche le grand amour.
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Les journalistes n’enquêtent pas sur les révélations de leurs collègues. Ils les recopient.

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- Mais tu connais ça aussi ! Tu vas à la cuisine, parce que tu as oublié la louche, et puis te voilà dans la cuisine et tu ne sais plus ce que tu voulais y faire.
Rosemarie avait pris le bras de Conrad.
- C'est comme ça, poursuivit Conrad, mais en exagéré. Tu es dans la chambre, avec la louche à la main et tu ne sais pas ce que tu viens faire là avec cette louche. Alors tu retournes dans le séjour, dans la salle de bains, dans la cuisine, dans la salle à manger, et tu n'arrives toujours pas à retrouver ce que tu voulais faire avec la louche.
- Et pour tu finis la caches dans l'armoire à linge, compléta Rosemarie.
- Tu connais ça aussi ?
- C'est là que je l'ai retrouvée.
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Andréa s'en voulait d'avoir traîné Maravan ici. Elle lisait sur son visage à quel point il se sentait mal à l'aise.Il se comportait dans la neige comme un chat sous la pluie. Et puis il ne cadrait pas non plus dans ce paysage. Quand elle se rappelait la grâce avec laquelle il portait son long tablier et sa petite coiffe de cuisinier sur la tête... Ici, dans son coupe-vent informe, avec son bonnet de laine bien enfoncé sur les oreilles et ses après-skis bon marché, il était privé de sa dignité comme un animal de zoo l'était de sa liberté.
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Elles étaient aussi convenues de ne jamais s'attendre, de ne jamais compter fermement l'une sur l'autre. Il fallait que chacune de leurs visites soit une bonne surprise. Mais, comme entre tous les amants, il y avait beaucoup de conventions entre elles. Et comme tous les amants, il arrivait qu'elles ne s'y tiennent pas.
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En chacun de nous sommeille notre propre contraire. Et presque chacun de nous arrive, à un moment de sa vie, au point où il vérifie s'il ne s'agit pas, par hasard, de sa véritable personnalité.
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Conrad n'avait pas bu une goutte de toute la soirée et ,pour autant qu'il pouvait en juger , son souvenir des dernières heures était parfaitement intact.Il s'était rarement senti d'humeur aussi fantasque.
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Vous devez donc la vie à vos bretelles. Comment se sent-on dans ce cas-là, si je puis me permettre ? Vous les avez fait encadrer ?
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"Un trip à la psilocybine est comme n'importe quel autre voyage : tu peux définir l'objectif. Lorsque tu sais, avant le départ, où tu veux aller, tu y arrives en règle générale. Les débutants l'oublient le plus souvent. Ils se promènent, étonnés, comme Alice au pays des merveilles. Ceux-là s'égarent avant même de s'en rendre compte."
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- Je suis tombée sur le papier qui te permet de retrouver notre appartement et de te souvenir de mon nom.
- Où ? avait-il demandé.
- Dans le réfrigérateur.
Il rit. Mais comme cela, la glace était rompue. Il lui raconta tout. Tout ce dont il pouvait se souvenir. [...]
Rosemarie rit aussi. " - Peut-être devrais-tu consulter un médecin.
- Tu crois que c'est si sérieux que ça ?
- Rien que par précaution.
Ils continuèrent leur chemin dans la chaude odeur des chevaux. Lorsque ce cliquetis se fut évanoui, Conrad dit "C'était bien que je puisse parler pour une fois aussi ouvertement avec quelqu'un. Avec Rosemarie c'est impossible."
Rosemarie s'arrêta. "Mais je suis Rosemarie."
Pendant une fraction de seconde elle pensa qu'il allait perdre contenance. Puis il s'exclaffa : "Je t'ai eue !
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L’amour passe pour une marieuse peu fiable
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- ça s’est passé comment, depuis ?
- Depuis chez toi ?
- Oui.
- Avec des hauts et des bas. Et toi ?
Adrian Weynfeldt parut réfléchir. Il semblait bel et bien se demander sérieusement comment il s’était porté depuis. Il fallut un bon moment avant qu’il ne trouve la réponse :
- Moi, je n’ai jamais vraiment de bas.
Et il compléta au bout de quelques secondes :
- Mais jamais vraiment de hauts non plus.
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Je le vois bien : vous ne me croyez pas. Ou vous ne voulez pas me croire. Je comprends cela. Je suis comme ça aussi. Je suis tellement sélectif sur ce que j’ai envie d’entendre.
Au bout du compte, la question reste toujours la même : veut-on régler sa vie sur ce que l’on croit, ou veut-on régler ce que l’on croit d’après la manière dont on vit ?
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[ amnésique - visite du neurologue ]
- Je crois que je pourrai bientôt vous renvoyer à la maison.
Il jeta l'aiguille dans un bassinet chromé.
- Mais qu'est-ce que je ferai si les cinquante derniers jours de ma vie restent perdus à tout jamais ?
- Faites comme pour les quatre premières années de votre vie. Elles non plus, vous ne pouvez pas vous les rappeler.
- Mais elles n'étaient pas aussi fatidiques.
- Ça se discute.
(p. 23-24)
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Conrad alla au centre commercial, qui était à dix minutes à pied, au centre du village, et il fit ses achats et, comme d'habitude, il acheta trop de choses.
Sur le chemin du retour il se perdit. Lorsqu'il voulut se renseigner auprès d'un passant, il s'aperçut qu'il avait oublié l'adresse de Rosemarie Haug.
Encombré par les sacs de ses courses, il était là, ne sachant que faire dans un quartier qui lui était complètement inconnu. Alors quelqu'un lui prit deux sacs des mains. Et une voix virile lui dit: "Mon Dieu, comme vous êtes chargé, Monsieur Lang. Attendez, je vais vous aider à ramener cela jusqu'à la maison."
Cet homme était Sven Koller, l'avocat qui habitait l'appartement situé juste au-dessous de chez Rosemarie Haug.
De là jusqu'à la maison, il n'y avait pas cent mètres.
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Carlo venait tout juste d’avoir trente ans et n’était pas du tout préparé à tenir le rôle de directeur de cirque. Lui rêvait d’être musicien, une profession qu’il aurait effectivement exercé si sa sœur unique Mélanie, n’avait pas réduit son projet à néant. Mélanie était une enfant de la balle, une enthousiaste, ils étaient convenus qu’elle deviendrait la première directrice du cirque du pays quand le changement de génération aurait lieu. Tandis que lui, Carlo, prolongerait la vie de cirque on tour avec un groupe de rock.

Mais sa sœur s’amouracha du magicien, le fils d’une dynastie américaine du cirque, et le suivit aux États-Unis. Et Carlo n’eut pas d’autre choix que de prendre la suite de son père.

Peut-être aurait-il mieux réussi s’il n’y avait pas eu la veuve de celui-ci. Son père s’était en effet remarié après la mort de la mère de Carlo. Avec Alena, une princesse de cirque russe qui avait le même âge que son fils. Paolo avait certes légué le cirque à celui de ses enfants qui reprendrait la direction, mais avait attribué à sa veuve une rente généreuse qui grevait lourdement le budget du cirque. À cela s’ajouta le fait qu’elle n’exécutait plus son numéro équestre, qui lui avait même permis un jour de remporter un prix de cirque, et que Carlo dut engager des artistes extérieurs pour la remplacer.

Du vivant de son père, déjà, il ne s’entendait pas avec elle. Mais cela avait ensuite tourné à la franche hostilité. Elle s’était constamment mêlée des affaires de la direction du cirque, avait sapé le peu d’autorité de Paolo et semé le désordre dans l’équipe au gré de ses aventures avec les artistes. Il avait été heureux qu’elle soit restée accrochée à Ibiza, où elle était allée passer des vacances, et ne fasse plus que des apparitions sporadiques. Sporadiques, mais toujours surprenantes.

Le père de Carlo avait, par testament, accordé à l’écuyère un droit d’hébergement à vie. Cela impliquait que le cirque convoie en permanence sa luxueuse caravane. Autre problème, Catlo Pellegrini n’avait aucun lien avec les animaux. Il n’avait jamais pu surmonter sa peur des chevaux, c’était un mauvais cavalier, il ne comprenait rien à ces bêtes là. Quand le numéro de dressage équestre d’Alena lui échappa, il fut complètement perdu et engagea deux fois de suite des numéros équestres médiocres.
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Il alluma une Marlboro Gold puis la posa dans le cendrier. Lui-même n’avait jamais fumé. Mais Laura, si. Le parfum de ses Marlboro Gold la rapprochait aussi un peu de lui.
Il ouvrit une nouvelle bouteille, bien qu’il eût su comment cela finirait : il allait pleurer toutes les larmes de son corps et se réveiller à l’aube sur le canapé, les vêtements froissés, la langue sèche, le crâne battant.
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Et c’est ainsi que pour Maravan, le Tamoul, prépara sans se douter de rien pour Razzaq, le Pakistanais, un repas au cours duquel se nouerait une affaire qui, par quelques détour, permettraient à l’armée sri-lankaise de se procurer des chars suisses d’occasion.

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Les cuisiniers aussi ont une conscience.
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Pour un homme comme Roux, c’était un secret difficile à garder. Lui, le petit chercheur à la tête de son entreprise de trois personnes, avait un pied dans la gigantesque industrie génétique chinoise ! Dans le pays le moins affecté au monde par l’angoisse de la manipulation génétique. Un pays où il existait d’ores et déjà une usine capable de cloner cent mille bœufs par an, et dont l’objectif était d’élever la production à un million d’animaux. Un pays qui avait entrepris de déchiffrer le génome de son milliard quatre cents millions d’habitants et qui était en train de constituer la plus grande banque de données génétiques du monde !

C’est avec cette grande puissance biotechnologique que collaborait la Gentecsa. Et personne ne devait le savoir. Pas encore !
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