AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mary Lawson (112)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Des âmes consolées



Clara ne veut plus quitter la fenêtre, même pas pour rejoindre la table familiale pour y prendre son repas. L’enjeu est trop important : en abandonnant son poste d’observation, elle pourrait manquer le retour de sa soeur, dont on n’a plus aucune nouvelle après son départ de la maison, acte d’une ado rebelle revendiquant son autonomie. Et puis elle doit veiller sur les allées et venues de Moïse, le chat de la voisine, Mme Orchard. Alors que ces repères tangibles de son univers de petite fille sont ébranlés, arrive n’autre événement troublant. Un inconnu s’introduit chez Mme Orchard pour y déposer quatre gros cartons…



Si le roman s’ouvre sur le ressenti de la fillette, les chapitres suivants alterneront les voix, pour apporter une autre vision des choses, et élargir le décor de la petite ville imaginaire de Solace. C’est un roman choral, dont la déclinaison de personnages attise à chaque nouveau chapitre l’intérêt pour l’intrigue qui progresse ainsi, sans aucun ennui tant les personnages sont attachants et portent en eux le poids de secrets qu’il nous tarde de découvrir.



Les liens qui les unissent sont assez rapidement identifiés, même si les détails d’une sombre affaire passée ne sont révélés qu’à la fin.



Roman sur l’enfance, sur la maternité et le désir d’enfant, sur la famille, tour à tour refuge ou source de détresse, sur l’amitié intergénérationnelle.



Très agréable lecture dont je remercie Negalley et les éditions Belfond.



#MaryLawson #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          670
Des âmes consolées

Déjà douze jours que sa sœur aînée, Rose, est partie. Mais si elle a déjà fait quelques fugues par le passé, elle est toujours revenue au bout de deux ou trois jours. Et même si en partant, elle lui a dit de ne pas s'inquiéter, qu'elle allait lui donner des ses nouvelles, Clara, presque 8 ans, s'inquiète de plus en plus. Aussi, depuis quelques jours, se poste-t-elle, dès qu'elle rentre de l'école, à la fenêtre du salon, allant même jusqu'à y prendre ses repas, dans l'espoir de voir ressurgir sa sœur. Ce soir-là, l'enfant surprend un homme entrer chez chez sa voisine, Elizabeth Orchard, avec, apparemment, ses propres clés, allumer les lumières, sortir des cartons de sa voiture et les entreposer dans le salon. Clara s'inquiète alors pour Moïse, le chat d'Elizabeth qu'elle prend bien soin de nourrir tous les jours depuis que cette dernière est partie à l'hôpital, il y a déjà plusieurs semaines alors qu'elle ne devait y rester que quelques jours...



Trois narrateurs, chacun ayant un lien avec l'autre, prennent la parole à tour de rôle pour décrire les événements qui se produisent dans la petite ville de Solace. Clara, qui guette le retour de sa sœur et qui garde un œil pour le moins suspect sur l'homme d'en face ; Liam, qui, après avoir quitté son boulot et sa femme, vient prendre possession de la maison d'Elizabeth ; et, enfin, cette dernière qui, au cours de son séjour à l'hôpital, va, peu à peu, replonger dans ses souvenirs... Gentiment se dessine la relation qui unit Liam et Elizabeth, qui a pris naissance il y a des décennies, tandis que le lien qui va se créer entre Clara et Liam se profile sous nos yeux. Trois personnages fragilisés, sensibles, en proie aux doutes et à la solitude, que Mary Lawson dépeint parfaitement, avec tendresse, finesse et émotion. Des personnages qui portent à eux seuls ce roman empreint d'amour, de résilience, d'amitié, de secrets et de consolation.
Commenter  J’apprécie          656
Des âmes consolées

A quoi ça tient le choix d'un livre lorsque vous ne pouvez plus compter sur les conseils avisés d'un libraire de " première division "?.A quoi ça tient ? Une couverture ? Une quatrième bien " troussée "? La bonne réputation d'une auteure reconnue ? Le flair du " chasseur "? Le petit coup de chance ? Un peu de tout cela , sans doute , alors c'est ainsi que je me suis désigné propriétaire du récit de Mary Lawson , " des âmes consolées ".Autant vous le dire tout de suite , j'ai eu la main heureuse .Pourtant , on ne peut pas dire que le sujet allait se développer à toute vitesse sous mes yeux . Non , c'est plutôt une ambiance feutrée entretenue par un mini comité de personnages qui m'attendait , trois personnages au demeurant pas vraiment du genre " dynamiques " voire " intrépides " .Une jeune fille , Clara , dont la soeur vient de fuguer , une voisine , madame Orchard , qui termine sa vie à l'hôpital , et un jeune homme Liam , au chômage , en plein divorce ...Plus compliqué , c'est rare .Ca respire la joie de vivre , tout ça .Et pourtant , ce sont ces trois personnages qui , en alternance , vont distiller les bribes de leur vie qui permettront de suivre leurs parcours , de découvrir leurs petits secrets et , surtout , de dévoiler les liens mystérieux qui les unissent .Autour d'eux , trois fois rien ou presque ..Un chat , un policier et c'est tout ....Et oui , plus de 300 pages avec , pour seule compagnie , trois personnages peu enclins à la " gaudriole " nageant dans des destins funestes sans grand espoir de ....Et pourtant .Ne renoncez pas d'emblée , ce serait une grave erreur .D'abord , le texte est bien écrit , simplement mais efficacement , l'alternance des " regards " donnant à l'ensemble un certain allant pas gagné au départ , sérieux , certes , mais pas avare d'humour ( retenu )non plus . Croyez-moi , les pages se tournent , les chapitres se succèdent et ...ben oui , vous êtes ferrés comme je l'ai été .Des histoires présentes et passées qui , peu à peu , lèvent le voile sur les mystérieux destins de ces trois personnages en quête de...De quoi ? Ben ça , chers amies et amis , c'est bien vous qui verrez .

Feuilletez- le ce bouquin , lisez le premier chapitre par exemple , il n'est pas trés , trés long , observez les " accroches " , couverture , quatrième et ...débrouillez vous avec votre " moi profond" pour savoir si c'est " oui" ou si c'est " non " , si " tu veux ou tu veux pas et si tu veux pas , j'en f'rai pas une maladie "" . Moi , j'ai cédé et le plus compliqué a été de la quitter cette histoire , ils m'ont vraiment plu , ces personnages et , à mon avis ...

Allez , je vous laisse , à trés bientôt .
Commenter  J’apprécie          623
Des âmes consolées

Excellente surprise que ce roman, si doux, si pudique où l'auteure ne délivre que l'essentiel, sans fioritures, ni bla-bla inutiles...



Trois voix pour raconter trois familles, trois personnes , qui iront chercher ailleurs ce que leurs familles ne peuvent leur apporter. Roman sur l'amitié intergénérationelle, sur le désir de maternité, sur l'entraide.

Trois voix qui ne connaissent qu'une partie de ce qui s'est passé, et qui, en nous la dévoilant terminent le puzzle.



On a tout d'abord une petite fille de sept ans , qui souffre en silence. sa soeur, adolescente, a fugué et on ne la retrouve pas. Les parents sont au fond du trou, pensant à tout ce qui peut lui arriver et délaissent, Clara. Elle passe toutes ses soirées à guetter le retour de sa soeur aux fenêtres.

Et, c'est comme cela qu'elle voit Liam arriver, ce trentenaire a hérité de la maison en face de celle de Clara. Elle ne supporte pas cette intrusion, d'autant qu'elle se fait du souci pour le chat de Mme Orchard qu'elle nourrit tous les soirs. Elle a promis.

Liam pense revendre la maison. Il est à un carrefour de vie, récemment divorcé, il a donné sa démission . Il se souvient de cette madame Orchard que nous voyons encore vivante à l'hôpital, où elle réfléchit à sa vie.

Et puis, il y a le flic du coin, peu conventionnel, prêt à tout pour retrouver Rose, la soeur de Clara, et puis il y a le chat...



C'est simple, ça va à l'essentiel. Trois personnes qui vivent un moment charnière de leurs vies.

Tour à tour émouvant, amusant dans les passages consacrés à la petite fille, poignant dans ceux consacrés à madame Orchard, inquiétants pour Rose.

Une toute petite communauté où tout le monde se connait et essaie de s'entraider . C'est un roman légérement policier pour ceux qui veulent s'initier au genre, en douceur et délicatesse.

Et puis, à la fin, il y a le chat, ce chat qui , de par son attitude, fait comprendre au lecteur , tout ce qu'il y a à comprendre...

Des âmes consolées. Une très jolie histoire .
Commenter  J’apprécie          526
Des âmes consolées

Je ne connaissais pas cette auteure canadienne, qui vit maintenant en Angleterre. Ce fut une belle découverte.



Trois personnages sont au centre de cette histoire tendre et émouvante. Le lecteur, progressivement, voit leurs secrets, leurs douleurs intimes , leur solitude mis à nu. Clara est une fillette de huit ans, hyper-sensible et fort attachante, qui vit dans l'Ontario. Sa grande soeur de seize ans a disparu, elle attend désespérément son retour, postée à la fenêtre . En face de chez elle, elle remarque avec indignation qu' un adulte un peu perdu , Liam, s'installe dans la maison de la vieille Madame Orchard, sa voisine, qu'elle aime beaucoup . Elle s'occupe de son chat, depuis qu'elle a été hospitalisée; de facon improbable, la petite fille et l'homme vont s'apprivoiser.



Clara, Liam, Elisabeth ( Madame Orchard) : un lien subtil se crée entre ces êtres en souffrance, un lien entre passé et présent. J'aurais aimé cependant que leurs pensées soient analysées plus profondément. Mais ces âmes , comme on souhaite en effet qu'elles soient enfin consolées !
Commenter  J’apprécie          482
Un hiver long et rude

Un hiver long et rude, c’est la traversée dans les profondeurs d’une famille à la dérive.

La mère, Emily, passe son temps à enfanter, à s’occuper du dernier né et à délaisser tous ses autres sept enfants car seuls les nourrissons l’intéressent.

Le père, Edward, s’enferme dans un mutisme et un aveuglement sans fin, ruminant son passé et la colère qui le ronge.

Le fils aîné, Tom, trop lucide, voit, ressent, ne dit mot et dépérit peu à peu.

Enfin Megan, unique fille de cette famille délabrée, a fait tout ce qu’elle a pu, remplacer la mère, le père, la femme de ménage, elle décide de partir en Angleterre et de vivre enfin pour elle.



Cette histoire à trois voix (Edward, Tom et Megan) entre le Canada et l’Angleterre dépeint les décombres d’une famille où la survie de chacun semble dangereusement tanguer devant l’absence de Megan.



Des familles aussi décrépies, cela fait froid dans le dos. J’avais envie de les secouer ces parents aveugles et inconscients.

Ce roman questionne la responsabilité parentale, la solidarité familiale, sans sombrer dans l’horreur, c’est en effet un hiver bien long et rude quand l’amour est aux abonnés absents, que la misère s’engouffre par toutes les fissures de cette maison au Canada.
Commenter  J’apprécie          436
Des âmes consolées

Erreur d'aiguillage.

Clara, 8 ans, passe ses journées à la fenêtre de sa maison, à guetter le retour de sa grande soeur qui a fugué. Elle ne quitte son poste d'observation que pour nourrir le chat de la voisine, une vieille dame hospitalisée. Mais un jour, Clara se rend compte qu'un inconnu vient s'installer chez la vieille dame ; qui est-il et que fait-il donc ici ?



Roman choral, qui entrecroisent les réflexions et souvenirs de ces trois personnages, "Des âmes consolées" est une histoire gentille qui évite la niaiserie et parvient même à toucher. Mais ce n'est décidément pas mon genre, malgré son curieux mélange de tendresse et de dureté. J'attendais quelque chose de plus approfondi, psychologiquement. Néanmoins, ça se lit rapidement, et ça procure une pause bienvenue entre deux romans plus forts.

Avis aux amateurs...
Commenter  J’apprécie          4214
Des âmes consolées

La bienveillance semble être le maître mot de mes dernières lectures (et c’est tant mieux 😀).

Comme dans Ce qui vient après, des âmes consolées tourne autour de la vie de 3 personnages : Clara, 8 ans, dont la sœur adolescente a disparu ; Liam, qui vient d’hériter d’une maison en face de chez Clara et Elizabeth, la propriétaire de la dite maison. A tour de rôle, chacun raconte et se raconte : l’angoisse à la maison depuis que Rose a fugué, la difficulté de recommencer à zéro après un divorce ou le bonheur d’avoir un petit garçon chez soi quand on ne peut avoir d’enfant. Dans tous les cas, le manque d’amour (à donner et à recevoir) n’est jamais loin. Leurs parcours à tous les 3 sont émaillés de tristesse, de doutes et de déceptions, mais le bonheur semble toujours tout de même à portée de mains…

Il y a une vraie belle tonalité dans ce livre sensible, apaisant, qui narre avec beaucoup de tendresse la vie et l’entraide dans les petites villes nord canadiennes. Elizabeth, Liam et Clara sont particulièrement attachants.

Une lecture délicieuse ❤️
Commenter  J’apprécie          412
Des âmes consolées

L’histoire s’articule autour d’une disparition, celle de Rose, âgée de 16 ans, la sœur aînée de Clara qui désormais fait le guet derrière la fenêtre du salon. Elle en profite au passage pour surveiller la maison de la voisine Elizabeth, qui lui a confié le soin d’aller nourrir son chat Moïse, durant son hospitalisation.



Un jour, elle voit un homme dans la maison, en train d’empaqueter des objets chers à Elizabeth dans des cartons et le prend pour un voleur.



L’auteure va nous faire pénétrer dans la vie de ces trois personnages : Elizabeth, Clara, et Liam, qui semble squatter dans la maison de la vieille dame. Peu à peu, on va en apprendre davantage sur leur vie, les liens qui semblent unir Liam et Elizabeth. Ce sont eux que l’auteure désigne sous le terme « âmes consolées », chacun ayant ses fêlures et trouvant un peu de réconfort dans celles des autres.



J’ai choisi ce livre, attirée par la publicité liée au Man Booker Prize et ce fut une grosse déception. Je n’ai pas réussi à m’intéresser aux personnages, l’histoire d’Elizabeth est trop capillotractée pour moi, sur fond de famille toxique, de fausse couche, femme en mal d’enfant, baby blues et autres joyeusetés…



Dommage le résumé était prometteur et les thèmes auraient gagné à être creusés bien davantage. On est trop dans la romance, ou le style « soap-opéra » pour moi. Peut-être devrait-je lire un autre de cette auteure pour mieux connaître son univers?



Un grand merci à NetGalley et aux éditions qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



#MaryLawson #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          390
Des âmes consolées

Sans prétention ni pathos, avec douceur et finesse, Mary Lawson signe un roman tendre plein d'humanité. Elle frotte des âmes chagrines les unes contre les autres – une enfant de sept ans névrosée, une vieille dame pleine de souvenirs ainsi qu'un quarantenaire perdu – et les console, les regrets et les amertumes s'apaisant mutuellement (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/02/25/des-ames-consolees-mary-lawson/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          370
Un hiver long et rude

Il y a plus de quinze jours que le chauffage collectif de notre immeuble est coupé et le printemps ne faisant pas encore son job... on se gèle ! Alors "Un hiver long et rude" était parfait pour me rappeler qu'ailleurs il peut faire bien plus froid.



Ailleurs, c'est une région du Canada... et la saison... oui d'accord, vous savez lire ! Mais quand même, c'est important, parce que l'hiver est aussi au cœur d'une famille qui va mal.

Meg, la fille... le seul véritable pilier de cette famille est parti... non, elle n'est pas morte ! ... elle est simplement partie... en avion, en Angleterre... pour faire sa vie.

Tom, son frère aîné fait une dépression suite au suicide de son meilleur ami.

La mère est indifférente à tout et à tous, sauf au dernier né.

Le père s'enferme dans son bureau et rumine son passé.

C'est une famille nombreuse... mais pas joyeuse, parce qu'en plus de jumeaux enrôlés dans la marine, il y a encore deux frères, Peter et Corey, qui se disputent constamment et l'avant-dernier, Adam, qui lui, est bien trop sage.

Trois voix, Meg, Tom et Edward le père, nous content la lente évolution du mal-être des uns et des autres.

Meg s'en sort un peu mieux à Londres.

Au détour de l'histoire je découvre un personnage qu'il me semble connaître... mais oui, c'est bien ça... c'est Luke, l’aîné des Morrison (Le choix des Morrison)... ça fait plaisir de voir qu'il s'en sort bien.

Bon c'est pas tout ça... mais vivement le dégel, ça ira mieux... ou pas ! ... à vous de voir. Moi j'ai bien aimé cet hiver là !



Ici, aujourd'hui, il fait très très beau... j'ai été voter et dans un peu plus d'un mois on se plaindra de la chaleur... et probablement du nouveau président... (pourvu qu'il n'y ait pas de e à ajouter à la fin, ça sera déjà ça) !
Commenter  J’apprécie          373
Un hiver long et rude

"Un hiver long et rude" était dans mon pense-bête, je pense que je l'avais mis pour ma mère mais lorsque je l'ai trouvé à la médiathèque je l'ai pris sans trop m'interroger et je ne le regrette pas.

L'histoire des Cartwright se passe à Struan, village imaginaire du Canada mais dont l'auteur situe dans le Nord de l'Ontario.

Cette famille insolite et surtout dysfonctionnelle est composée d'Émily la mère qui ne se plaît qu'avec des nourrissons, d'où ces 7 enfants,

Le père Édward démissionnaire, les 7 enfants dont les deux aînés Tom et Mégane. Tout repose sur les épaules de Mégane qui décide de prendre son envol et de partir vivre à Londres.

On suit en parallèle Mégane à Londres et la famille restée dans le village de Struan. Ce roman est tristement sombre.

Pour bien en saisir la portée, il faut resituer cette histoire dans les années 60 qui explique en partie la place de la femme qui gère complètement l'intendance.

Le départ de Mégane va alors être un cataclysme, tout part à volo. Le petit Adam de 4 ans se retrouve seul à se gérer. Ce petit bout nous émeut et est franchement attendrissant.

Ce roman très bien mené nous fait part du rôle parental mais aussi de son poids et de l'angoisse que cela génère.

J'ai souvent été irritée par le comportement des hommes de cette famille ainsi que par la mère, j'aurais aimé les mettre face à la réalité et leur dire de bouger leur C..

Cela ne m'a cependant pas empêché d'apprécier la lecture de ce roman qui est franchement agréable.









Commenter  J’apprécie          360
Un hiver long et rude

Canada, région de l'Ontario, années 1960.



Nous suivons la famille Cartwright avec Edward et Emily, les parents, ainsi que leurs nombreux enfants dont Megan et Tom, les aînés et Adam le plus jeune. Emily accouche d'un nouvel enfant, le huitième. Edward est dépassé par la situation et se réfugie dans son travail. Tom, l'aîné des garçons tente de fuir la situation par tout moyen car, à la maison, tout est à l'abandon. Seule Megan, vingt-et-un ans, est là pour gérer la maison et éviter le chaos. Elle s'occupe de tout, du ménage, des courses, des repas, des soins et de l'éducation de ses jeunes frères. Emily ne sort plus de sa chambre. Son seul plaisir est de s'occuper de ses bébés, puis "démissionne". Elle ne sort plus, ne s'amuse plus, ne fréquente plus personne. Son refuge est la chambre. Celui de son mari, son bureau. Megan joue le rôle de mère dans cette famille nombreuse.



Puis, vient le jour où la jeune femme décide de prendre son envol. Une amie est partie travailler à Londres depuis quelques mois. Megan décide de la rejoindre.



Nous suivons ainsi la jeune femme dans sa découverte de l'Angleterre. Son arrivée en Europe ne se passe pas comme prévu, c'est même un peu la catastrophe. Mais Megan a beaucoup de courage et de volonté. Si elle ne retrouve finalement pas son amie, elle fera sa propre expérience en trouvant un logement et du travail.



Durant ce temps, sa famille "survit" loin d'elle, au Canada.



Le texte est écrit à trois voix et se sont successivement Edward, Tom et Megan les narrateurs. Alors qu'Edward rêve d'un ailleurs, que Tom sombre progressivement dans la déprime, Megan construit sa vie en Angleterre et s'y plaît. Alors qu'elle avait prévu de partir uniquement pour quelques semaines, son voyage sera de bien plus longue durée allant jusqu'à plusieurs années. Son retour au Canada n'est même pas envisageable. A Londres, elle s'est constituée un merveilleux cercle d'amis, se plaît dans son travail, s'épanouit. Elle est devenue un femme indépendante et libre.



"Un hiver long et rude" est une lecture de saison. Il y neige à presque toutes les pages. Il suffit de prendre un bon thé chaud, d'entrer dans l'intimité de la famille Cartwright et de se laisser guider. On retrouve alors le froid et la rudesse de la vie au bord de l'Ontario, parallèlement à l'envol de Megan dans sa nouvelle vie sur le vieux continent.



Il s'agit d'une lecture dans laquelle nous suivons divers personnages. Certains cherchent à se (re)construire, alors que d'autres tentent d'échapper à leur quotidien en rêvant d'une autre vie. Il y a des parents démissionnaires, des enfants livrés à eux-mêmes qui grandissent malgré tout.



Au sein de cette famille fragile, on assiste à l'évolution du sort de ses membres, de leurs sentiments d'abandon. Une très bonne lecture dans laquelle il est question de maternité, de place dans la famille et d'émancipation.



Superbe !




Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          350
Le Choix des Morrison

Sur la base d'une histoire assez classique d'une fratrie se retrouvant seule après le décès accidentel des parents, Mary Lawson réussit à créer une ambiance qui sort de l'ordinaire et qui m'a transportée.



Dans un coin paumé , Crow Lake au nord de l'Ontario vit la famille Morrison , il n'y a pas beaucoup d'argent mais c'est une famille unie et aimante , dans une communauté presbytérienne où les valeurs d'entraide sont fortes et où les ancêtres gardent une influence sur le destin des familles.

Chez les Morrison, c'est l'arrière grand-mère qui était connue pour son gout de la lecture.



L'histoire est racontée , environ vingt ans plus tard par Kate, 7 ans au moment de l'accident des parents.

Elle a deux frères , Luke , 18 ans et Matt, 17 ans et une petite sœur, Bo, de 18 mois .



La disparition tragique des parents marque bien entendu un coup d'arrêt brutal à l'harmonie familiale .

C'est là que leur choix va s'opposer aux décisions familiales .

Luke décide de ne pas poursuivre ses études pour s'occuper des deux fillettes et tout sera fait pour aider Matt, considéré comme le plus intelligent, pour aller à l'Université. Ils sont soutenus par les habitants de Crow Lake, discrètement mais fidèlement , cette entraide est assez admirable d'ailleurs sans s’immiscer dans l'intimité de la maison .

Kate est très attachée à son frère Matt, elle lui voue une admiration sans borne, c'est son modèle.

Quelques mois plus tard , le chemin tracé pour Matt prend une toute autre trajectoire .



Vingt ans plus tard, Kate s'est totalement détachée de son frère par déception , c'est elle qui devient professeur à l'Université et elle ressent un sentiment d'injustice et une certaine honte pour elle et surtout pour lui d'avoir réalisé à sa place ses rêves .

Elle ne supporte pas la dévalorisation qu'elle pense être celle de Matt et sa vie gâchée .



C'est le cheminement de ses pensées à travers l'évocation de ses souvenirs et la transformation possible de son profond ressentiment aux quels nous assistons dans cet excellent roman.



L'écriture est fluide, je suis vraiment rentrée dans cette histoire dramatique mais sans mélo .

Les sentiments de Kate sont habilement disséqués . L'amour fraternel, le poids du passé et de ceux qui nous précédent sont les thèmes forts de cette histoire.



Deuxième roman , après Des âmes consolées, que je lis de Mary Lawson avec un grand plaisir , il en reste encore deux , tant mieux !



Lu en Mai 2023
Commenter  J’apprécie          3411
Des âmes consolées

Clara, 7ans , ne veut pas quitter la fenêtre du salon , elle attend le retour de sa sœur ainée, Rose qui a une nouvelle fois fugué mais qui n'est toujours pas rentrée au bout de 10 jours.



L'histoire de la disparition d'une adolescente n'a rien d'original mais ce n'est pas là que réside l’intérêt de ce roman ...

Car par la même fenêtre , Clara voit la maison de sa voisine, Madame Orchard , une vieille dame qui est partie à l’hôpital et qui a demandé à Clara de s'occuper de son chat Moïse. Or la petite fille voit un intrus s'installer dans la maison .



Les chapitres alternent entre Clara, totalement désemparée par l'absence de Rose et perturbée par l'apparition de cet homme . Ses parents accaparés par la recherche de Rose ne prêtent pas attention à la fillette qui n'ose pas les déranger .



Ensuite la voix est donnée à Elizabeth Orchard , la vieille dame , sur son lit d’hôpital, racontant sa vie finissante entourée de femmes malades avec qui se créent quelques liens de circonstances puis de soutien , elle partage ses pensées et ses souvenirs avec son mari défunt dont l'amour la porte encore dans ce triste quotidien. Sentant sa fin proche, elle ressasse l'erreur qu'elle a commise , et même si le lecteur comprend assez vite ce qui a fait le tourment de cette femme, la vérité n'est abordée qu'en toute fin du roman .



Le troisième personnage est le fameux intrus, Liam Clarke , trentenaire , qui , en plein divorce et ayant abandonné son travail de comptable , pose ses cartons dans cette maison qu'il compte vendre rapidement.



Mais les choses ne se passent pas forcément comme chacun le prévoit, on peut appeler cela le destin, mais je pencherai plutôt sur le besoin , à un moment de son existence de se remettre en question, de se laisser guider vers autre chose, de franchir une porte que l'on avait pas vue ou surtout que l'on avait évité .



Les personnages de ce livre sont d'emblée attachants,en particulier Clara , parce que dans sa jeune vie , elle est déjà confrontée à un drame familial mais , intelligente et obstinée, elle trouve par elle même le chemin de l'amitié, de la confiance , c'est elle qui fait grandir les autres .



J'ai d’emblée aimé cette histoire, le titre reflète parfaitement ce que l'on ressent !



Je découvre cet écrivain et je vais explorer ses livres précédents.
Commenter  J’apprécie          332
Un hiver long et rude

Les chroniques d'une famille canadienne dysfonctionnelle

*

Vous connaissez des familles qui partent à la dérive ? J'en connais peu d'une manière si intime.

Ici, dans ce roman , on entre pas à pas dans la maison d'une famille du Canada du Grand Nord.

La couverture aux couleurs douces et enneigées nous induit plus ou moins en erreur. On s'attend à de la douceur , de la quiétude, de l'harmonie. Mais c'est la rudesse et la misère affective qui prédominent. L'auteure raconte une histoire bien sombre et triste.

*

Dans les années 60-70, la grande tribu Cartwright connaît des déboires. Meg, la seule fille de la fratrie décide de partir à Londres dans l'espoir d'un avenir radieux. Le choix est difficile puisqu'elle « tient » la maisonnée d'une main de fer. Elle partie, la fragile cohésion se disloquera petit à petit et le chaos s'installera irrévocablement.

Ce roman à trois voix (Meg, Tom le frère aîné et Edward le père) oscillera tour à tour entre la dépression lente et un espoir ténu de vie. On voyagera avec eux entre le Canada hivernal si froid et Londres la ville « où l'on ne dort jamais ».

*

Les personnages ont beaucoup de charisme et de présence scénique. Je me suis attachée à tous même au plus exécrable – Edward. Un père abandonniste, égoïste, mélancolique, à la quête d'un idéal qu'il trouve dans ses livres. La mère, ne trouvant le réconfort que dans l'enfantement et le soin donné à ses nouveaux-nés et les laissant en incurie du moment où elle ne peut plus les pouponner. Tom, le fils prodigue tombant dans la dépression. Meg, la jeune femme d'un courage exemplaire, les deux frères turbulents et Adam le petit bout de chou négligé par toute la maisonnée.

*

Il ne se passe pas grand chose finalement ; des actions lentes qui illustrent l'essence même de ce long hiver.

Ici, l'auteure pointe du doigt ce qui fait la cohésion (ou le déséquilibre) familiale en parlant de la responsabilité des parents envers leurs enfants, la solidarité, l'amour filial.

J'ai trouvé que la fin méritait un peu plus de texture, j'ai ressenti un côté abrupt d'un « happy end ».

*

Quel est l'avenir de ces enfants rêvant d'une vie meilleure ? Resteront-ils s'occuper de leur parents ou partiront-ils voler de leurs propres ailes ?

Un roman bouleversant qui questionne sur la responsabilité parentale. Emouvant !
Commenter  J’apprécie          330
Un hiver long et rude





À vingt-et-un ans Megan est le pilier de sa famille. Elle gère tout, même ses parents, brillants irresponsables, chacun à sa manière. Elle comprend grâce à son frère aîné qu’il est temps pour elle de faire sa vie, ailleurs. Elle quitte le Canada pour l’Angleterre, rejoindre une amie d’enfance, malgré les jérémiades de sa mère. Megan est plutôt rassurée car le médecin de famille a déclaré que sa mère ne devait plus avoir d’enfant, sept, cela suffit. L’arrivée en Angleterre ne ressemblera pas à l’eldorado tant souhaité et Megan logera dans une sorte de squat le temps de trouver du travail et un appartement.



Pendant ce temps, sa famille essaye de survivre dans un petit village du nord Canada où il neige et fait très froid. La mère, malgré les avertissements du médecin, accouchera de son huitième enfant en abandonnant les autres, dans la maison, sans soins. Elle va s’enfermer avec son nouveau né dans sa chambre. Le père quitte la maison le plus souvent possible, préfère travailler à la banque et manger à l’extérieur avec ses propres souvenirs d’enfance qui lui gâchent la vie et l’empêchent de s’occuper de ses enfants. Tom, le fils aîné tombe dans une dépression après la mort de son meilleur ami, travaille et mange à l’extérieur aussi. Les deux adolescents et l’avant-dernier (quatre ans) se retrouvent dans une maison crasseuse, sans hygiène et surtout sans nourriture. Personne pour leur préparer un repas correct. Il y a bien une femme censée s’occuper du ménage et un peu des enfants mais elle profite de la situation et ne fait rien.



Tom va avoir un sursaut de lucidité et découvre effaré l’état de son petit frère, qui n’est jamais lavé et maigre, très maigre. Malgré tout, il n’arrive pas à parler à son père et préfère appeler Megan au secours.



Il n’est pas bon être une fille. C’est une histoire de conscience et de sentiment de culpabilité. Megan va-t-elle continuer sa propre vie prospère en Angleterre ou revenir s’occuper de ses parents irresponsables ?



À vous de le découvrir.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          300
L'autre côté du pont

Dans le nord canadien, deux frères vivent dans la ferme familiale .

Arthur, l'ainé est une force de la nature , il est peu bavard et apporte une aide efficace à son père . Il aime le travail de la terre, mais sa mère exige qu'il continue ses études.

Jake, de 5 ans son cadet, est tout l'opposé, enfant chétif, surprotégé par sa mère , c'est un être intelligent, enjôleur et rusé .

Il arrive , à force de provocations, à briser les réticences d'Arthur et lui fait faire ce qu'il veut jusqu'à l'accident.



Les chapitres alternent avec d'une part les années 1940 avec, comme événement majeur , la seconde guerre mondiale et l’enrôlement des jeunes hommes pour partir se battre en Europe.

D'autre part, l'histoire reprend dans les années 1960 , avec Ian, un adolescent de 17 ans, arrivé à la fin de ses années de collège et qui doit choisir la voie de son avenir.

Amoureux silencieux de Laura, la femme d'Arthur, il propose d'aller travailler à la ferme pendant son temps libre jusqu'au jour du retour de Jake et à ses conséquences dramatiques ...



Le grand sujet de ce roman est la culpabilité , qui même lorsqu'elle n'est pas avérée , poursuit ceux qui se sentent responsables.

Pour Arthur, la barque est lourde, mais ce n'est pas lui qui l'a remplie .

L'attitude des parents , en particulier quand l'amour dans une fratrie est inégal, peut être largement mis en cause.



Moins puissant et moins approfondi que les précédents romans de Mary Lawson , j'ai été déçue . C'est lent et j'y ai perçu un manque d'originalité .



Lu en Aout 2023





Commenter  J’apprécie          282
Des âmes consolées

Solace. Clara est une petite fille qui regarde tous les jours par la fenêtre. Elle attend le retour de Rose, sa sœur de seize ans, qui a mystérieusement disparu. Madame Orchard, la résidente de la maison d’en face et qui est hospitalisée, lui a donné pour mission de nourrir son petit chat pendant son absence. Pourtant, un jour, la petite Clara va apercevoir un jeune homme emménager dans cette maison. Que se passe-t-il ?



Voilà un très beau roman. J’en ressors très émue et j’ai trouvé que l’auteure a un vrai talent pour approfondir la psychologie de ses personnages. Je suis passée par une palette d’émotions, et j’ai suivi avec intérêt les divers liens qui unissaient déjà certains personnages, et ceux qui, peu à peu, vont se créer.



Chacun a ses peines et ses chagrins et chacun va trouver du réconfort auprès de l’autre. J’ai été très touchée par les personnages, qui ont chacun leurs failles, mais qui vont accepter de se reposer sur ceux qui vont essayer de les aider.



Tout le roman est ainsi construit, passant d’un personnage à l’autre et de leurs liens qui se tissent au fur et à mesure. L’auteure effectuera des retours dans le passé afin de permettre au lecteur de comprendre certaines situations. Le roman est empli de délicatesse et de sensibilité.



La plume de l’auteure est tout en finesse. J’ai beaucoup aimé son style, qui va à l’essentiel. J’ai fortement apprécié le découpage des chapitres, alternant ainsi les points de vue des trois personnages principaux, à savoir la petite Clara, Liam et Elizabeth Orchard. Je n’ai pas ressenti de longueurs et les pages ont défilé.



Un roman tendre et empli de sensibilité. Je ressors conquise par ce récit fort. À découvrir sans hésiter.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
Commenter  J’apprécie          260
Des âmes consolées

Ce roman se passe au Canada, dans la ville de Solace en 1972.

Clara a 7 ans et s'inquiète pour sa soeur de 16 ans qui vient de fuguer.

Dans la maison voisine, une vieille dame, Elizabeth Orchard, vient d'être hospitalisée. Elle laisse son chat à la garde de Clara. Mais un jour arrive Liam, il vient d'hériter de la maison. Il a démissionné de son travail et s'est séparé de sa compagne. Il ne va pas très bien et se cherche.

Quel est le lien entre ces trois personnages ?

Une histoire pleine de douceur, tendresse et pudeur. Un roman très délicat et touchant qui m'a bien plu.
Commenter  J’apprécie          250




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mary Lawson (394)Voir plus

Quiz Voir plus

Complétez les titres de Pierre Desproges

Chroniques de la haine ...

annoncée
ordinaire
amoureuse
nécessaire

10 questions
88 lecteurs ont répondu
Thème : Pierre DesprogesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}