Bien que célèbre pour ceux qui se sont ou s’intéressent encore aux procès de sorcières réalisés par le passé, j’étais plus qu’intrigué de découvrir la destinée, inspirée de la tragique histoire de Tituba, proposée par Maryse Condé. Le moins que l’on puisse dire n’est autre que je ressors plus que ravi de ma lecture malgré les durs et sensibles sujets abordés avec pudeur et réalisme par cette dernière.
En effet et autant prévenir le lecteur dès maintenant, du fait du cadre historique retranscrit, l’auteure aborde des thèmes parfois difficiles et intolérables à parcourir. Du racisme à la ségrégation en passant par la violence et le viol ainsi que le sectarisme religieux, Maryse Condé dévoile la dureté de la société de l’époque et en particulier de celle du village d’antan, Salem. Dès les premières pages, Maryse Condé donne le ton et donne naissance à un personnage à la destiné plus que tragique et révoltante. Issue d’un viol, la vie n’épargnera nullement Tituba et c’est avec passion et empathie que j’ai marché sur ses pas pour traverser les siècles. Pour autant et malgré sa violence, ce roman tombe nullement dans le mélodrame et la surenchère et s’habille d’une touchante et douce retenue, offrant un passionnant contraste qui n’a cessé de m’éblouir, tout comme la plume de cette dernière.
En s’inspirant de faits réels tout en s’appuyant sur de véritables sources, datées de l’époque, Maryse Condé dévoile une première partie des plus réaliste et offre une véritable peinture de la vie réservée aux personnes de couleur à l’époque d’une société où les races et la religion dictaient les rangs et les droits des humains. Ainsi et avec un intérêt certain, j’ai redécouvert un univers révoltant, dont notre histoire n’a pas de quoi être fier tant celui-ci se veut intolérable. Pour autant, il serait bien trop facile d’oublier les sévices qu’ont pu subir ou que subissent encore et malheureusement une certaine partie de la population. En ce sens, l’auteur dévoile un certain hommage aux nombreux opprimés à travers sa touchante prose qui prend parfois des accents lyriques et poétiques dont j’ai été sensible et à l’étrange et pourtant douce amertume permanente. Néanmoins et malgré une première partie fort pertinente et convaincante, mettant en scène les victimes et autres participants des procès de Salem, j’ai été bien davantage sensible à la seconde partie donnant le chant libre à l’auteure d’offrir une rédemption plus qu’émouvante à son héroïne.
Une héroïne qui se dessine au fil des pages touchante et attachante et, surtout qui force l’empathie. Tituba n’est coupable que d’être née femme de couleur dans un monde hostile et dicté par un courant religieux n’offrant aucune chance à cette population, si ce n’est celle de vivre en captivité et en infériorité. Pourtant, cette dernière ne rêve que de liberté. Ainsi et portée par l’amour et soutenue par sa foi en sa résilience, Tituba livrera un combat sans faille afin d’échapper aux nombreuses cages dans lesquelles la vie n’a de cesse de l’enfermer. En offrant la parole à ce courageux et combattif personnage, c’est avec une promiscuité émouvante et édifiante que j’ai parcourir ce champ de liberté et s’est essoufflé et le cœur lourd et que je suis arrivé au dernier souffle de cette poignante et intense lutte et révolte, offrant le plus beau des saluts à Tituba dont sa mission de vie se dessine loin d’être achevée.
Ainsi et Aussi révoltante et difficile que se dessine cette lecture, remonter les traces et suivre la tragique destinée de Tituba se veut un exercice des plus émouvant et bouleversant. En s’inspirant de faits réels Maryse Condé donne la parole à une femme attachante, forte et résiliente dont les seuls crimes sont d’être née femme et de couleur dans un monde où seul le blanc domine. D’une plume maitrisée, cette dernière dévoile un roman dramatique captivant et dont la promiscuité avec son héroïne offre et de vives et fortes émotions.
Lien :
https://mavenlitterae.wordpr..