Citations de Mathias Malzieu (2371)
Penser à toi, c'est comme jeter des flocons dans un feu. Il est une certaine forme de bonheur qui me fait peur à peu près pour toujours.
Apparais ! Dans le ciel blanc sous la forme d'une étoile noire ou juste là, sur mon épaule, viens ! Je suis fatigué que tu sois morte, fatigué de me heurter à ce putain de vide, fatigué...
Voir le petit matin effacer la lune avec sa gomme en forme de nuage.
" Si tu as peur de te faire mal, tu augmentes tes chances, justement, de te faire mal. Regarde les funambules Tu crois qu'ils pensent au fait qu'ils vont peut être tomber lorsqu'ils marchent sur la corde raide ? Non, ils acceptent ce risque, et goûtent le plaisir que braver le danger leur procure. Si tu passes ta vie à faire attention à ne rien te casser, tu vas terriblement t'ennuyer, tu sais... Je ne connais rien de plus amusant que l'imprudence ! "
On a tous le sentiment qu'on va mourir lorsqu'on se sépare d'une personne aimée.
S’inventer de nouveaux souvenirs. Se donner les moyens d'être surpris. Imaginer et travailler dur pour réduire l’écart entre rêve et réalité. Sonder. Se sonder. Résister. Tenir. Soutenir. résister. Ne plus se contenter de regarder, apprendre à voir. Trouver. Se retrouver. Se perdre. Perdre. Donner. Recommencer. Vivre en accéléré pour tenir en équilibre entre le futur et le passé. Lula avait réparé la machine à rêver. Tout pouvait arriver désormais, tout pouvait continuer.
Envoyez les comètes, mademoiselle oiseau ! Je me frotterai à elles et à vous, à m’en réveiller l’âme de la tête aux pattes. Envoyez les orages furibonds, ceux qui font des trous dans le ciel, qui ensanglantent les nuages et tapissent l’horizon d’une crinière coquelicot.
Il rassemble un vieux grimoire, mais format poche. La couverture est aussi épaisse et rugueuse que l'écorce d'un arbre. Je le manipule comme j'aime le faire avec mes livres fétiches. Passer le plat de la main dessus, l'ouvrir, le fermer,
Feuilleter en accéléré avec le pouce, m'arrêter au hasard sur une page, goûter les mots comme on trempe le doigt dans une sauce, et renifler l'odeur du papier tout neuf, ou tout vieux, de la colle aussi, entre les pages.
Ça n’existe pas les sirènes. Gaspard était expert en rêverie. Il pouvait imaginer toutes sortes de choses. Mais là, c’était la réalité. Il n’avait bu que du thé à la menthe, et à part un Doliprane et de la vitamine C, il n’avait consommé aucune drogue.
Le Rock'n'roll, c'est une oasis d'adrénaline pour enfants perdus.
Grand-mère apparaît, tout en chignon. Il est tellement serré que je me demande comment elle peut fermer les paupières.
Quand ce sera mon tour de mourir, je voudrais m'évaporer. je ne veux pas que quelqu'un que j'aime ait à choisir où m'enterrer et dans quelle boîte.
La nuit tombait sur Paris. Les peintres de crépuscule avaient fait du bon boulot : les ocres explosaient sur les quais humides, les nuages éventrés saignaient le long du fleuve. L'un d'eux, accroché aux aiguilles des horloges du quai d'Orsay, s'effilochait comme une pelote de laine. Le vent les retricotait, avec ses façons de vieille folle, jamais la même forme, jamais la même taille.
Une nymphirmière délicate comme une maman spécialisée vient accrocher les petites poches contenant ma future moelle osseuse sur l'espèce de penderie à médicaments liquides qui surplombe mon lit. «Je viens pour vous greffer», dit-elle avec son air de manipulatrice de diamants. Dans les fameuses poches, un ticket de soucoupe volante pour retourner au pays des vivants. Pour repasser du statut de vampire à celui d'être humain. Embrasser sans avoir peur de se faire mordre par un microbe. Courir. Sauter. Dormir. Renaître.
"C'était à la fois effrayant et rassurant de se confronter à quelqu'un d'aussi extraordinairement abîmé par l'amour.Un monstre de mélancolie qui se fait peur au point d'accepter sa condition de fille invisible..."
La seule manière de tuer la mort, c'est de rester en vie.
Paris s’était endormi sans se démaquiller. Il lui restait quelques étoiles au bout des branches.
Puis Joann Sfar est passé me voir avec des crêpes et du Nutella. Il m'a posé des questions très précises et a écouté tout aussi précisément mes réponses.
C'est reposant de ne pas avoir à tout réexpliquer.
Les petites attentions me réchauffent le cœur mais ce qui m'aide le plus en ce moment, ce sont les gens attentifs.
Entre deux crêpes et un Coca, sa conclusion est la suivante : "Tu n'as pas d'autre choix que de te transformer en auto-superhéros. Au final ce sera une bonne histoire, même si tu vas en baver un peu."
Je me raccroche à ça.
Manger les derniers flocons de l'hiver à même le ciel.
"- Je ne vous imaginais pas si petit ...
Sa voix ressemble à celle qui annonce les horaires des trains sur les quais de gare.
- Il va falloir que je vise bien pour vous couper la tête !
Elle fait glisser le plat de son épée contre ma joue.
- Mais qui êtes-vous et ...
- Je suis Dame Oclès, me coupe-t-elle.
- Dame qui ?
- Oclès ! Dame Oclès enfin ! Mon épée est assez réputée, déclare-t-elle en tapotant fièrement le métal de sa lame.
- Dame Oclès ... Connais pas.
- Comment ça "connais pas " ?
- Ah non, non, connais pas !
- Et bien vous allez apprendre à me connaître, car désormais j'irai partout où vous irez, dit-elle en levant son épée au-dessus de ma tête"