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Critiques de Mathilde Ramadier (88)
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Et il foula la terre avec légèreté

♫Cette route ne mène nulle part

Alors viens faire toi-même le mélange des couleurs

Sur les murs de la cabane du pêcheur♫

-Francis Cabrel- 1994 -

----♪---♫---🐟---⛽---🐟---♫---♪----



En Norvège, et nulle part ailleurs

Elles sont déjà de toutes les couleurs

leurs ''rorbuer'', leurs maisons de pêcheurs...



Etre là,

pas simplement chercher ses repères

s'en 'fisch' de reconstruire le connu.

Se rendre disponible,

des moindres choses, être à l'affût

comprendre ce nouvel environnement

L'expérimenter...



Sur cette route, à grande vitesse

que va-t-on laisser comme trace

Juste une empreinte sur la glace

Tandis que le froid nous blesse

On ne sait plus où elle nous mène

l'envie nous enchaîne les jours de peine

Et je cherche en vain le Nord

Lumière d'une boréale aurore

Faut-il descendre de l'Arche

Alors que le monde est en marche !?



Fouler la terre avec légèreté

Une promesse

Elaborer un style de vie personnel et social

Philosophies éco-logiques plus responsables

Prôner écosophie, il n'a de cesse

Scandinavie, aurore boréale

Ecologie profonde d'Arne Næss (1912-2009)

S'engager à tenter de mettre en oeuvre

son Idéalogie, ces changements nécessaires

Redonner au monde ses plus nobles couleurs .

prise de conscience

Féenomènale quand boréale

Quand "Lu" mis n'est sens...



A contempler en toute quiétude

Caractères et coups de pinceau

BRaVo à Mathilde Ramadier , à Laurent Bonneau

& à Futuropolis, comme d'habitude.









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Bienvenue dans le nouveau monde

Finis l'abus patronal, l'exploitation ouvrière, le paternalisme pépère.. les temps changent... aller au boulot avec le même enthousiasme que si on allait au Luna Park... voilà un peu la façon dont on nous présente régulièrement les startups.

Des lieux idylliques, ultra-contemporains et colorés, où l'on peut faire des pauses ping-pong ou PlayStation, se déplacer d'un point à un autre en skate ou en trottinette, au passage plonger à volonté sa main dans des aquariums remplis de bonbons multicolores.

Oui, les temps changent... mais finalement rien ne change, et c'est même peut-être pire dans l'open space design des jeunes pousses de l'internet. Ce petit livre, nous engage à regarder de plus près les conditions de travail dans ces startups.



"On invente pour cela de nouveaux décors qui, surtout, ne doivent ressembler à rien qui ait déjà existé. Dans ce jardin d'Eden modèle qu'est devenu l'open space des années 2010, on plante des robots d'un genre nouveau : des jeunes motivés qui se sentent l'âme de conquistadors et occupent des postes dont le titre reste énigmatique au commun des mortels, mais qui garde un suffixe que beaucoup admirent : manager. Super rapides, flexibles, increvables, perfectionnistes, ces nouveaux aventuriers de l'ère de la data n'ont plus ni dieu ni maître, mais une nouvelle langue commune et, en l'occurence, un seul mot à la bouche : l'innovation. La présence, même symbolique, de leur Mecque lointaine, la Silicon Valley, finit d'ancrer le sentiment d'appartenance à l'entreprise, qu'on appelle désormais "famille"." P. 18 et 19



Bon, le décor est planté... ensuite vous faites connaissance avec les employés... dès l'accueil vous n'avez pas affaire à une secrétaire mais à une "office manager"... oui, parce qu' ils sont tous managers ! Un titre ! Première friandise offerte... ça impressionne, ça flatte et... ça ne coûte rien.



"Avec la révolution digitale, de nouveaux métiers ont éclos de toutes parts : community manager, content manager, quality manager, SEO manager... Même s'ils jouissent du grade de manager sur le papier, ils sont rarement le fruit de longues années d'études ou d'expérience, et la réalité de leur quotidien ne fait pas toujours pâlir d'envie. À vrai dire, tout le monde est manager." P.44



Le manager est sous payé, parce que la start-up démarre (comme son nom l'indique) et elle ne peut pas faire mieux, mais elle propose des "perspectives d'évolutions" (qui seront comme les augmentations, très improbables). Mieux encore, souvent on vient avec son ordinateur portable et on ne compte pas les heures supplémentaires non-payées.



"L'une des définitions de la startup pourrait être la suivante : il s'agit d'une jeune entreprise dotée d'un fort potentiel, mais qui n'exerce pas encore d'activité rentable." P. 94



Ne garder qu'une chose en tête : le succès de la startup. Alimenter les réseaux sociaux pour faire vivre l'identité de l'entreprise.



"Passer du temps avec sa famille ? D'accord, mais pas trop quand même... Sauf si on arrive à garder un oeil sur les réseaux sociaux et à penser à la boîte en même temps, comme on parle d'une tâche de fond en informatique." P. 75



Je ne vais pas vous dire tous les stratagèmes mis en place pour optimiser le travail des managers d'une startup parce que j'aurais envie de vous mettre tout le livre en exemple. Mathilde Ramadier en a fait le tour, elle éclaire violemment tous ces avantages régressifs et autres trucs "sympa" offerts joyeusement (hypocritement ?) par ces boites trop cool.

À découvrir pour ouvrir les yeux sur l'envers du décor de ces startups luna park pas si rigolotes que ça.



Merci à Masse critique, à Babelio, aux éditions Premier Parallèle et un grand merci tout particulier à Marie-Delphine.
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Et il foula la terre avec légèreté

Ethan, ingénieur forage dans une grande entreprise pétrolière, est envoyé en mission d'exploration en Norvège pour évaluer les réserves naturelles en vue de l'exploitation d'une nappe d'or noire importante. Il laisse son amie, Gaëlle, seule à Paris. Une fois arrivé à Bodø, il prend le ferry pour rejoindre Svolvaer, dans l'archipel des Lofoten. Il loue un rorbu, une ancienne cabane de pêcheurs sur pilotis. Autour de lui, de magnifiques paysages aux couleurs changeantes. Il fait également connaissance avec la population locale, ne lui cachant pas les raisons de son séjour ni ce que son entreprise apportera au pays. Au fil des discussions, il apprend à connaître les autochtones qui ont une vison différente de la sienne. Une population tournée vers l'écologie, marquée par les accidents passés et bien loin des affaires juteuses des groupes pétroliers. Peu à peu, Ethan, au cœur de cette nature époustouflante, va commencer à douter des bienfaits de sa mission et changer de regard sur le monde...





Mathilde Ramadier, à travers cet album, nous donne à réfléchir sur le sens que l'on veut donner à sa vie et la place que l'on veut bien donner à la nature. L'on suit Ethan, ingénieur forage, au cours de son séjour dans l'archipel des Lofoten. Venu sonder la richesse du sol, il va se remettre en question de même que le bien-fondé de son travail. Cet album veut sensibiliser le lecteur sur l'écologie, notre manière d'être et de consommer, sans toutefois moraliser. Une fable écologique basée en Norvège mais qui peut, évidemment, s'étendre au-delà. Mathilde Ramadier s'est beaucoup renseignée sur les modes de vie norvégien, les avis des locaux en se rendant sur place en compagnie de Laurent Bonneau. Ce dernier magnifie ces paysages hors-norme et grandioses. D'une grande sensibilité, son trait et ses couleurs, lumineuses et d'une pureté incroyable, sont riches et invitent au voyage. Graphiquement, un travail impressionnant.
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Bienvenue dans le nouveau monde



Je remercie Babelio et les Éditions Premier Parallèle pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée et particulièrement Céline Jézéquel, assistante d'édition, pour son mot aimable.



Ce n'est pas pour ce cadeau que je tiens à souligner que cette maison d'édition relativement neuve, créée en 2015, me séduit par ses ouvrages. J'ai fort apprécié leur "Happycratie" d'Edgar Cabanas et Eva Illouz, un livre qui m'a inspiré une critique très favorable, le 9 novembre 2018. Il en est de même du livre de Jan-Werner Müller "Qu'est-ce que le populisme ?" , que je vais commenter une fois que les campagnes pour les élections européennes, fin mai, auront vraiment démarré. Puis il y a le livre des Danois Troels Donnerborg et Jesper Gaarskjaer "L'homme qui se souvient de tout", un "Voyage dans les coulisses de la mémoire", que j'ai commandé mais pas encore reçu.



C'est ma bonne amie de Nice, Chantal, connue comme "ssstella" sur Babelio, qui par son excellente critique du 23 juin 2017 de cet ouvrage m'a incité à manifester mon intérêt pour les "startups" et donc pour ce livre. En fait, je partage entièrement ses vues et vous recommande vivement de lire son billet.



Je me limite dès lors ici à quelques remarques en marge.



Le sous-titre astucieux : "Comment j'ai survécu à la coolitude des startups" en dit long sur l'expérience peu amusante de l'auteure, la jeune Mathilde Ramadier (née en 1987), dans une startup à Berlin au nom modeste "The Base" et une autre appelée "Vesta" !



Pour celles et ceux peu familier avec ce terme en "élégant franglais", startup signifie une jeune entreprise innovante, et vient du verbe anglais "to start up" ou débuter, démarrer, mettre (un moteur) en marche en Français. Elle opère essentiellement dans le domaine du numérique "et embauche surtout des jeunes gens motivés et ambitieux. 90 % des startups lancées sur le marché échouent. " (page 154).



Que des jeunes idéalistes espèrent devenir un jour, grâce à leurs efforts consentis dans une startup, un Larry Page de Google, Steve Jobs d'Apple, Mark Zuckerberg de Facebook, Jeff Bezos d'Amazon, ou un Bill Gates, qui dans le garage de ses parents a "inventé" Microsoft, est en soi, bien entendu, positif, ce qui est triste, en revanche, ce sont les incroyables abus opérés dans ce secteur de la vie économique et qui semblent aller crescendo.



Chantal/ssstella en a dressé une liste remarquable dans sa critique : non-respect des dispositions nationales en matière d'emploi, salaires minimaux souvent payés avec un retard inadmissible et même parfois pas du tout, des conditions matérielles et pratiques du travail déplorables, des normes fréquemment fantaisistes, etc.



Pas étonnant que le taux de rotation du personnel dans la startupsphère est énorme. En France, les femmes CEO (chief executive officer ou PDG) des startups ne représentent que 9 %. Probablement qu'il y ait là une raison de cause à effet pour les nombreux malfonctionnements et anomalies ?



En fin de volume l'auteure a ajouté un glossaire de 32 termes, des mots et expressions employés dans les startups, tels "bullshit job" ou "job à la con" ; "customer success professional" pour agent du service clients ; "People Manager" ou "celui qui gère le personnel et qu'on nommait directeur des ressources humaines au XXe siècle" et d'autres exemples de la "novlangue" qui est étrangement infantilisante et où "les points d'exclamation et les smileys pullulent".

Mathilde Ramadier spécifie que : "lorsque je demandais quelques chose à un collègue sans ponctuer ma phrase avec une émoticône rigolote, on s'empressait de vérifier que j'allais bien." (page 112).



Bref, un glossaire donc fort utile qui est en même temps marrant, si l'on veut. Dans la mesure que le fameux "globish" - cet anglais "d'une pauvreté affligeante" - où tout est "nice" et "easy" peut être considéré comme marrant.



Je pourrais ajouter le mot "eye-opener", car l'opus a constitué pour moi, un fonctionnaire à la retraite, bien sûr une ouverture sur un monde qui m'était largement inconnu. Un monde qui offre un potentiel non négligeable pour un avenir meilleur, à condition toutefois d'éliminer au préalable et au plus vite des excès et dysfonctionnements nuisibles pour la réalisation de ce futur.



En tout cas, il me paraît absolument vital de préserver au moins les acquis sociaux, si difficilement mis en place pendant une si longue période de luttes amères.

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Vous n'espériez quand même pas un CDD ?

Plusieurs entretiens d’embauche nous sont racontés, avec quelquefois les premiers pas de la candidate dans le poste qu’elle a réussi à décrocher. ● Cet album permet de prendre conscience de la galère des jeunes diplômés en recherche d’emploi. Malgré leurs qualifications, on ne leur propose souvent que des stages non rémunérés, en insistant bien, en plus, sur la chance qu’ils auront si on les choisit ! ● Les recruteurs se transforment sous nos yeux en bêtes sauvages. La novlangue de l’entreprise, pénétrée d’anglicismes, met encore plus en relief la bêtise ambiante. ● L’ouvrage est intéressant mais on reste sur sa faim. Il aurait peut-être fallu développer un peu plus chacune de ces saynètes et accentuer leur dimension comique.
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Et il foula la terre avec légèreté

Le trait du dessin est épais, traité au pinceau, les gammes de couleurs électriques et donnent une lumière particulière, certaines planches mêlent le rose au bleu, d'autre le vert avec le violet ; des contrastes qui pourraient paraître agressifs et qui pourtant apportent une quiétude toute particulière au récit. Ethan est un ingénieur géologue français qui part aux îles Lofoten en Norvège pour prospecter pour une compagnie pétrolière. C'est une sorte de fable écologique moderne, avec une ambiance qui n'est pas sans rappeler le cinéma nordique, un hommage aux écologiste qui ne se limite pas à donner des leçon mais nous plonge dans les contradiction de ce discours, de l'économie norvégienne et mondiale. C'est une histoire de rencontres, de paysage grandioses, d'atmosphère et de conscience. Un BD qui fait voyager, qui donne à réfléchir, et dont on ne sort indemne. Magnifique !
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Berlin 2.0

Une thésarde française en philosophie qui va passer une année à Berlin et qui nous raconte les différences entre Paris et Berlin, voilà l’idée générale de cette bande dessinée.

On y apprend en vrac que cette ville est une vraie ruche et qu’elle accueille des jeunes du monde entier, attirés par l’aura d’ouverture culturelle de cette capitale, que les jobs proposés sont souvent très mal payés voire pas payés du tout, sous couvert de stages formateurs, que la ville foisonne d’endroits dédiés à la musique et aux arts, que les allemands adorent boire un mélange de vin et d’eau gazeuse, que les mères sont censées élever leurs enfants eux-mêmes plutôt que de les faire garder, que la techno était en vogue dans les années 2010….

J’ai trouvé instructif cette plongée dans le Berlin de 2011, vu par les yeux d’une jeune étudiante parisienne, mais je n’ai pas accroché plus que ça aux dessins.

J’ai trouvé que cette bande dessinée était un bon témoignage d’une époque, mais j’ai également trouvé un peu prétentieuse cette jeune femme qui croit qu’il suffit d’avoir fait des études de philosophie pour décrocher tout de suite des boulots hyper bien payés dans le domaine culturel, d’autant que je ne vois pas bien le lien entre une thèse de philosophie et un job dans le monde de l’art…

Ce témoignage ne nous montre évidemment qu’une facette de cette ville, la partie « jeune » et « culturelle » qui se déroule dans les bars, des galeries d’art, des boites de nuits….

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Sartre - Une existence, des libertés

Je m'aperçois que je ne connaissais pas vraiment la vie de Jean-Paul Sartre. Cette BD nous présente le philosophe de sa naissance à sa mort, avec sa compagne Simone de Beauvoir et le monde intellectuel parisien dont il faisait partie. Les auteures ont privilégié un récit centré sur sa philosophie et sa conception de la vie, insistant sur ses romans et pièces de théâtre les plus connus, ainsi que sur ces essais philosophiques qui ont fait sa renommée comme "L’Être et le néant" et "L'existentialisme et un humanisme". On suivra également le parcours de ses amis intellectuels. Son personnage est replacé dans son contexte historique et on le suit aisément. On pourra déplorer parfois le trait du dessin, un peu coupant, et le manque de couleurs des vignettes, bien que le thème ne s'y prêtait pas vraiment. Certains pourront également reprocher aux auteures l'abondance des propos philosophiques entre intellectuels, au détriment de l'action, mais j'imagine bien comme ça le monde de Sartre. En résumé, c'est une BD qui se lit agréablement et très instructive sur l'effervescence intellectuelle autour de Sartre.
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Bienvenue dans le nouveau monde

Une lecture salutaire, qu'on travaille comme moi dans un open-space, ou qu'on soit très éloigné de ce monde du numérique (qui ne comprend pas que les start-ups, loin de là), qu'on soit comme l'auteure et moi de la génération Y ou pas. Le malaise dans ce monde du numérique est bien réel, et on est bien loin, à Paris comme à Berlin, de la mythique Silicon Valley.

J'ai apprécié ce livre court mais percutant, où l'auteure démonte les rouages de la novlangue des start-ups, et leur fonctionnement souvent décevant.
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Sartre - Une existence, des libertés

Raconter le parcours et résumer la pensée de Jean-Paul Sartre par le biais de la bande dessinée, il fallait oser. Mathilde Ramadier et Anaïs Depommier l’ont fait et si mon ressenti au terme de cette lecture reste plutôt mitigé, il convient néanmoins de saluer l’initiative. Commençons d’abord par les atouts que présente cette biographie illustrée qui revient sur certains des éléments clés de la vie du grand philosophe mais aussi de celle de son égérie, Simone de Beauvoir. La relation particulière qu’entretiennent les deux écrivains est particulièrement bien dépeinte et on comprend sans mal combien le lien qui les unit est fort, quand bien même leur relation ne serait pas exclusive. De même, l’ouvrage montre de manière efficace l’émulation intellectuelle qui régnait dans le Paris des années 1940-1950. On y croise évidemment de grands noms de la littérature de l’époque (Jean Genet, Albert Camus, Boris Vian, André Malraux…) tout en en apprenant par exemple davantage sur la résistance menée par les intellectuels lors de la Seconde Guerre mondiale ou encore sur la fondation de la fameuse revue « Les Temps modernes ». Par le biais d’anecdotes habilement choisies les deux auteurs permettent au lecteur de se faire une idée assez précise de la personnalité du grand écrivain. On découvre ainsi un homme amoureux des livres, épris de justice et de liberté et allergique à toute distinction (il écrira même à la Fondation Nobel pour la dissuader de le récompenser). Mais Sartre c’est aussi un tempérament joyeux, un grand séducteur (dont les nombreuses conquêtes ne lui feront toutefois jamais oublier l’amour de sa vie) et un grand farceur.



L’ouvrage n’est cela dit pas exempt de tout défaut, le premier d’entre eux étant sans doute la rapidité avec laquelle les auteurs passent sur certains moments de la vie du philosophe. Il est évident que tout ne pouvait pas être abordé et que certains épisodes méritaient d’être moins étendus que d’autres, cependant, à trop vouloir en raconter, Mathilde Ramadier et Anaïs Depommier courent le risque de perdre le lecteur qui voit les événements défiler sans bien souvent avoir au le temps d’en prendre la mesure. La même remarque s’applique aux personnages : les auteurs ont tenu à présenter un large panel des relations tissées par Sartre dans le milieu intellectuel de l’époque mais là encore cela fait trop. Le rapport entretenu par certains d’entre eux avec l’écrivain ne fait ainsi bien souvent l’objet que de quelques cases ce qui est très insuffisant pour bien saisir la nature de leurs relations avec le protagoniste (c’est notamment le cas pour tout ce qui touche à ses conquêtes amoureuses ou celles de Simone de Beauvoir). L’ouvrage aurait, à mon sens, aisément pu se passer de quelques uns de ces personnages sans que cela ne porte atteinte à la cohérence et à la qualité de l’ensemble, au contraire. Le dernier élément qui m’a véritablement empêché de pleinement apprécier cette lecture tient pour sa part davantage à un manque de culture de ma part qu’aux choix opérés par les auteurs. Il me semble en effet indispensable d’aborder cet ouvrage avec un certain bagage philosophique ainsi que des connaissances préalables sur le parcours de Sartre afin d’être à même de bien saisir le contenu et l’évolution de sa pensée qui n’est pas forcément évidente à comprendre.



Une biographie illustrée au sujet ambitieux et peu évident à traiter qui n’évite malheureusement pas certains écueils. Malgré la qualité de sa documentation l’ouvrage veut trop en dire et finit par embrouiller le lecteur qui peine à distinguer l’essentiel de l’anecdotique. Pour un sujet tel que celui-ci, deux tomes auraient sans doute été nécessaires…
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Berlin 2.0

Mathilde Ramadier raconte le Berlin du début des années 2010, le dessin d’Alberto Madrigal rend bien l’atmosphère de la ville. Son trait est léger, juste crayonné, les couleurs sont en aplats aux couleurs claires, diluées et naturelles, c’est très agréable. Margot arrive à Berlin pour quelques mois, avec une bourse étudiante, elle va chercher du travail. Le récit raconte son intégration, et décrit le marché du travail dans cette ville jeune et dynamique, mais derrière tout ça, elle découvre une hypocrisie, celui des stages non rémunérés, des vrais boulots avec des statuts bidons.

Je n’ai pas éprouvé d'émotions à cette lecture, c’est un peu “Berlin mode d’emploi”. C’est un récit assez désabusé, qui ne fait pas vraiment envie, on dirait que c’est fait pour décourager les jeunes d’aller travailler là-bas, un constat amer, façon, “ce n’est plus ce que c’était”.

La bande dessinée est assez délicate, aussi bien graphiquement que scénaristiquement, tout en nuances, en détails de la vie quotidienne, mais il n’y a pas grand chose d’autre auquel s’accrocher.

Cette bande dessinée casse l’image de la ville, on dirait que le sujet n’a pas passionné ses auteurs, il n’est pas passionnant pour les lecteurs non plus, on assiste à un entretien d’embauche, on rencontre quelques personnages, sympathiques ou pas, et puis c’est tout. Je ne sais pas où voulait nous amener cette bande dessinée, même pas à Berlin.
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Arne Næss : Pour une écologie joyeuse

Dans cet essai, Mathilde Ramadier nous présente la vie et l’oeuvre d’Arne Næss, philosophe norvégien de l’écologie profonde.

Arne Næss nous invite à développer notre « écosophie » personnelle pour agir au quotidien en menant une vie meilleure et plus respectueuse et en lien avec la nature dans la tolérance et la joie de vivre.

Cet ouvrage intéressant donne envie de découvrir un peu plus Arne Næss et ses écrits.
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Berlin 2.0

Tous à Berlin ?

J'ai beaucoup aimé ce roman graphique. J'ai été attiré par le sujet, puis j'ai découvert une véritable expérience racontée avec subtilité. Esthétiquement très agréable, on prend plaisir à découvrir la ville de l'intérieur. Berlin y apparaît avec ses facettes positives (tolérance etc...) et d'autres moins agréables.

Le livre peut constituer le beau prolongement d'un séjour à Berlin, pour éviter de tout plaquer et d'aller s'y installer sur un coup de tête.

Je rêverai de livres identiques sur bien d'autres villes !
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Sartre - Une existence, des libertés

S’attaquer à la biographie de Sartre en BD représentait un défi ambitieux, et malheureusement le pari n’est pas gagné.

J’ai trouvé la couverture très réussie et globalement j’ai bien aimé le dessin.

Par contre, j’ai souvent perdu le fil de la narration et, alors que j’ai lu cet album en plusieurs fois car il est long et dense, je n’avais pas spécialement envie de le reprendre.

Décevant, ou peut-être simplement pas lu au bon moment.
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Et il foula la terre avec légèreté

Attention magique. En compagnie d’un jeune ingénieur, mandaté par une compagnie pétrolière, nous voici embarqués au bout du bout des îles Lofoten. Ce qui devait être un voyage d’adaptation en amont d’une mission de forage, se transforme en une remise en cause professionnelle et personnelle au contact des habitants et d’une nature presque vierge, étourdissante de beauté et de pureté.

Rythmé par des extraits de l’œuvre Arne Naess, le fondateur de l’écologie profonde, ce récit initiatique laisse une place prépondérante au dessin. Le pinceau de Laurent Bonneau se déploie dans des doubles pages somptueuses ou dans des cases plus modestes pour mieux éclairer un détail précis. L’aquarelle sait se faire tantôt sombre, tantôt lumineuse. Alternant les atmosphères et les situations, Mathilde Ramadier et Laurent Bonneau amènent le lecteur au plus près de ces hommes du bout du monde, tout en nous faisant toucher aussi bien leurs contradictions que la fragilité d’un environnement à préserver.

Une autre réussite est d’avoir su évacuer l’écueil d’un discours militant, parfois plombant, au profit d’une proposition plus profonde, en y apportant un souffle poétique indéniable. Magique, je vous disais.

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Vous n'espériez quand même pas un CDD ?

Le dessin est simple, au trait noir, minimaliste, une page de présentation d’un métier de la communication introduit chaque petite histoire, on fait le tour de ces métiers avec Mathilde Ramadier en suivant une série de courts entretiens d’embauche, histoire de faire l’inventaire du cynisme, de la mauvaise fois, de l’hypocrisie et de l’arnaque de ce milieu. Je suis sûr que tout est à peu près réel, si vos enfants veulent s’orienter vers les métiers de la communication, n’hésitez pas à leur faire lire cette bande dessinée.
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Et il foula la terre avec légèreté

Le titre de cette BD dite écologique est tiré des propres mots de Arne Naess qui a prôné durant sa vie l'écologie profonde, pas celle récupérée par bien des politiques ou des gauchistes déguisés. A travers ce texte, l'auteur lui rend un bel hommage, complétant celui-ci par quelques repères à son sujet à la fin du livre.

Les journées vécues par un jeune ingénieur français venu en Norvège pour réaliser une partie des études préparatoires à l'implantation d'une recherche pétrolière secouent ses pensées, ses réflexions et l'amènent à s'interroger sur le sens de son action.

Ce cheminement démarre et se poursuit au fil de ses rencontres avec plusieurs habitants des îles Lofoten, une étudiante, un pêcheur, un guide de montagne, une norvégienne installée dans un aéroport abandonné et transformé en fabrique de chocolat.

Bien sûr, le lecteur ne peut qu'adhérer au discours des protagonistes sur l'absolue nécessité de préserver la nature et le mode de vie encore presque intact des habitants, même s'il est pour certains très rude, comme les pêcheurs par exemple et même si quelques-uns pourraient retirer un mieux vivre financier temporaire avec le démarrage de cette exploitation pétrolière.

Pour porter ce texte, des planches magnifiques, une forme d'impressionnisme dont les couleurs lumineuses donnent un écho pictural aux lacs, sommets, aurores boréales qui font la beauté de ces régions si longtemps privées de soleil durant l'année.

Une très belle BD pour tous les amoureux de la nature, de la montagne et de l'humain.



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Et il foula la terre avec légèreté

Quelle belle bande dessinée...



Je l'ai choisie pour son thème principal, l'écologie, et surtout le lieu où elle se déroule, les îles Lofoten, un endroit qui me fait rêver depuis l'enfance et que j'ai eu la chance de visiter il y a quelques temps.



Les dessins et les couleurs sont absolument magnifiques et rendent grâce à ce si beau pays qu'est la Norvège et ce si bel archipel, les Lofoten, situé tout là-haut au nord du cercle polaire arctique.



On retrouve dans cet album tout ce qui fait le charme de cette région du monde : le littoral découpé, les montagnes, les routes en bord de mer, la neige, les aurores boréales, les rorbus (petites cabanes traditionnelles), les séchoirs à poissons...



L'histoire est celle d'un jeune homme, travaillant pour une compagnie pétrolière, qui va découvrir ce splendide pays et envisager sous un autre angle les problématiques liées à l'extraction et l'exploitation du pétrole.



Les auteurs ont intégré dans le récit quelques éléments de la philosophie d'Arne Naess, fondateur du courant de l'écologie profonde, et c'est réalisé avec beaucoup de pertinence.



Cette lecture m'a tellement enchantée que je crois que je vais me l'offrir...



J'ajoute une petite parenthèse pour ceux qui ne connaîtraient pas les Lofoten, je vous conseille vivement de faire une petite recherche sur votre moteur de recherche favori, c'est un endroit unique.
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Sartre - Une existence, des libertés

Il est bien rare que je n'attribue que deux petites étoiles à un ouvrage.
 C'est pourtant sans a priori que j'ai ouvert ce « Sartre ».

L'idée de retracer l'existence du chantre de l'existentialisme en BD pouvait être intéressante mais compte-tenu de la complexité des concepts abordés par le philosophe, elle impliquait une scénarisation serrée et des choix drastiques. Or ici, les auteurs ont visiblement voulu trop en faire et beaucoup trop montrer de l'accessoire (le défilé de toutes les relations du couple Sartre/Beauvoir) en sacrifiant l'essentiel.

Très vite, j'en suis donc venu à la constatation que, pour moi, la bande dessinée était le plus mauvais support de réduction possible pour aborder la vie et la philosophie de Jean-Paul Sartre.


Chacun de ses concepts nécessite un long effort de compréhension. Aller faire un tour sur la page consacrée à l'existentialisme sur Wikipédia, c'est se contraindre, pour bien comprendre, à ouvrir de multiples autres liens sous-jacents. Alors, comment tout réduire à quelques bulles ici ?


Et toute cette vie, voyages exclus, est bien statique, faite d'échanges intellectuels et donc peu graphique.


Ajoutons à cela justement, un dessin maladroit, désarticulé, ne respectant ni perspective, ni anatomie, une mise en couleur forcément vintage pour faire époque et l'on finit par s'ennuyer ferme !
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Vous n'espériez quand même pas un CDD ?

Une bonne surprise que cette bande dessinée qui fait un zoom sur les entretiens d'embauche et les attentes déconnectés de la réalité des nouvelles entreprises. L'ironie est mordante mais nécessaire face au constat des abus des entreprises aussi bien pour les stages que pour la difficulté à proposer des cdi. J'ai bien aimé les dessins et l'humour de l'auteur agrémenté de petits textes permettant de bien apprécier chaque dessin . Le sujet reste grave et la fin ouvre heureusement un rêve positif sur l'évolution du monde du travail... merci à la masse critique pour cette decouverte très intéressante
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