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Critiques de Mathilde Ramadier (89)
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Et il foula la terre avec légèreté

Pendant la lecture de Et il foula la terre avec légèreté de Mathilde Ramadier et de Laurent Bonneau, le titre est entré en résonance avec le livre de Sergio Atzeni, Nous passions sur la terre, léger. Tandis que celui-ci constitue une épopée sarde, celui-là raconte l'épopée d'Ethan, un ingénieur en forage de gisements pétroliers qui a été envoyé en Norvège pour étudier l'exploitation potentielle de nouveaux gisements. Pour le reste, les deux livres sont quelque peu aux antipodes.



Ce qui devait constituer un premier voyage d'acclimatation en Norvège se transforme en une espèce d'épiphanie pour Ethan. Au cours des discussions avec des Norvégiens - un couple, une militante écolo, un pêcheur, … - qu'ils rencontrent et de la découverte de la nature, Ethan va changer son point de vue sur son métier, sur le pétrole, sur le sens de la vie.



Au temps le dire de suite, le changement d'Ethan est rapide - trop même : il suffit de quelques discussions pour que son point de vue change et qu'il décide au final de rempiler pour trois semaines supplémentaire au grand dam de l'être aimé qui l'attend en France. Pour changer si vite, ses conceptions ne devaient pas être tant chevillés au corps que cela ou l'être aimé pas tant aimé que cela - ou les deux.



À vrai dire cette critique n'est pas dérangeante dans la mesure où l'intérêt de cette bande dessinée est ailleurs. D'abord, il y a une forme de plaisir contemplatatif devant les superbes dessins et aquarelles de Laurent Bonneau : c'est beau comme un camion blanc. Ensuite, Et il foula la terre avec légèreté est une bonne introduction - le cahier documentaire en fin d'ouvrage est plutôt bien fait - à la pensée et philosophie de Arne Naess.



Arne Naess est l'inventeur de l'écologie profonde par opposition à l'école superficielle qu'il introduit en 1973 dans l'article « The Shallow and the Deep Long Range Ecology Movement ». Malheureusement, la pensée complexe de Arne Naess a souvent été caricaturée et raccourcie. Ainsi, pour les lecteurs de langue française, dans le Nouvel Ordre Écologique, Luc Ferry en a proposé une version assez radicale la faisant passer pour une espèce de forme d'intégrisme vert, de peste verre, d'éco-terrorisme. le souci c'est que le livre de Ferry est paru en 1992 tandis que Arne Naess ne sera traduit en Français qu'en 2008. Dans l'introduction de Ecologie, communauté et style de vie, Charles Ruelle écrit ainsi « Lisons enfin, jugeons après » - c'est nettement plus rigoureux que de lire l'homme qui a lu l'homme qui a lu l'homme qui a lu l'homme qui a inventé le concept d'écologie profonde.



Depuis Et il foula la terre avec légèreté, Mathilde Ramadier a écrit l'introduction d'Une écosophie pour la vie, une sélection de textes de Arne Naess publiés entre entre 1973 et 2002, et un essai sur la vie et l'oeuvre de Arne Naess, Arne Naess. Une philosophie joyeuse. A défaut de plonger dans un fjord ou directement dans la pensée de l'inventeur de l'écologie profonde, la lecture de la femme qui a lu l'homme qui a inventé le concept d'écologie profonde est fortement recommandée.



Et il foula la terre avec légèreté est une belle idée de cadeau pour les fêtes de fin d'année et une belle réflexion sur la vie qui se trouve aux antipodes des objets connectés qui pousseront sous les sapins de Noël.
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Sartre - Une existence, des libertés

Je n'ai jamais étudié la philo.

Je m'imaginais qu'en BD celle-ci me serait plus accessible.

Hélas, il n'en fut rien.

Des tas de personnages interviennent que je ne connais pas.

Je suis quand même allée jusqu'au bout, espérant une fulgurance ! Oui, ça y est, j'ai compris !

Hélas, à ma grande honte, je n'ai rien compris...

Cette BD fut donc pour moi une déception, même le graphisme ne m'a pas plu.

La note que je donne ne juge pas le livre, mais mon inculture.



Pourtant, il y a longtemps, j'ai lu des livres de J.P. Sartre qui m'ont plu. Mais je m'aperçois maintenant que j'ai du lire l'histoire au premier degré, sans voir la philosophie cachée derrière.
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Et il foula la terre avec légèreté

C'est sans aucun doute la meilleure bd et la plus intelligente que j'ai pu lire et qui a pour thème la Norvège. C'est un pays qui serait resté pauvre avec des marins pêcheurs s'il n'y avait pas eu le pétrole. Il n'y a que 5.2 millions d'habitants mais en terme de développement humain, elle se classe au premier rang mondial. Comme dit, c'est le gaz et le pétrole qui ont fait sa richesse et cela se voit au niveau de toutes les infrastructures. Pour rappel, la Norvège est le 7ème producteur de pétrole mondial et le 3ème exportateur de gaz naturel.



Notre héros qui est parisien et qui fait un voyage d'acclimatation sur place travaille pour une grosse compagnie pétrolière en quête de prospection. Il va découvrir ce pays au travers de ses rencontres avec les habitants sous un autre angle. On évitera la capitale Oslo pour se concentrer sur la région de Lofoten plus au Nord et situé dans le cercle arctique.



Les Lofoten sont le lieu de la plus grande anomalie positive de température hivernale par rapport à la latitude. C'est lié au courant du Gulf Stream. Les paysages sont alors de toute beauté magnifiés par un dessin de très haute qualité et réalisé par un très jeune dessinateur.



J'ai appris beaucoup de chose sur la Norvège mais c'est surtout une œuvre écologique qui pose les bonnes questions. Certes, il y a un message écolo mais il ne faut pas oublier que notre héros est ingénieur dans le pétrole. Il a également de solides arguments. L'industrie pétrolière crée beaucoup d'emplois. L'éternel débat de savoir si on doit gagner un degré sur les températures ou laisser crever des millions de gens dans la pauvreté.



Bref, nous avons là une oeuvre assez réaliste qui alterne de beaux paysages et des dialogues intéressants sans jamais tomber dans la naïveté ou la caricature.
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Et il foula la terre avec légèreté

À mi-chemin entre le conte écologique et la quête existentielle, "Et il foula la terre avec légèreté" est une magnifique bande dessinée qui nous fait voyager dans l'un des plus beaux pays du monde à mes yeux : la Norvège. Le cadre est parfait pour cette histoire et pour laisser le lecteur vagabonder dans la nature à son rythme.



Épurée et avec un trait épais, cette BD crée au fil de ses pages une atmosphère particulière favorisant l'évasion et la réflexion. Des citations de Arne Naess, philosophe écologiste, nous accompagnent dans la découverte de l'histoire d'Ethan.



Ethan le parisien se voit proposer un poste aux îles Lofoten dans le cadre de son travail pour une société pétrolière. Il va alors découvrir un univers complètement nouveau pour lui et qui va faire naître en lui des doutes sur le projet de forage de son entreprise et surtout sur sa vie personnelle.



Mathilde Ramadier et Laurent Bonneau nous plongent dans la culture norvégienne et dans ses paysages avec un réalisme saisissant pour moi qui ait eu la chance de visiter ce beau pays. Les questionnements écologiques et philosophiques sont bien amenés sans ton moralisateur. Ce sont des interrogations qui nous touchent tous et qui sont toujours d'actualité notamment en Norvège, pays tourné vers l'écologie mais qui dépend de la manne financière du pétrole. La découverte de la philosophie prônée par Arne Naess est très intéressante et constitue un point fort de ce livre.



Un très beau voyage enrichissant que je vous conseille sans réserve.
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Berlin 2.0

Berlin, un nom, une ville qui font souvent rêver.

Margot étudiante en philosophie décide de quitter Paris pour Berlin, presque sur un coup de tête. Aucun plan précis en tête, juste l'envie de changer d'air, de quitter sa ville où le coût de la vie est devenu trop élevé...

La découverte est belle, les gens libres et ouverts. La réalité du monde du travail, notamment dans la culture, l'est beaucoup moins. L'Europe n'a pas applanit toutes les différences en matière d'aides sociales et de conditions de travail. Le monde vient poser ses bagages dans la capitale allemande, surtout dans le domaine de la culture et de la communication. Il n'y a qu'à se baisser pour trouver des petites mains corvéables à souhait pour des salaires de misère voir pas de salaire du tout. Margot en prend vite conscience.



Un ouvrage intéressant qui aborde notamment la question de la différence entre les images projetées, rêvées et la réalité.



Un livre emprunté à la bibliothèque Claude Lévi-Strauss de Paris.
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Sartre - Une existence, des libertés

Pas simple comme pari de faire une BD sur Sartre, sa vie, ses nombreuses rencontres dont LA rencontre et relation avec Simone de Beauvoir.

Ayant pris goût à la BD depuis qq mois, c’est sans aucune hésitation que j’ai choisi de lire cet album.

À l’arrivée, une vrai déception et frustration. Celle de n’avoir trouvé ni les ressorts d’une BD ni ceux d’un roman/essai pour retenir l’attention du lecture.

Certes la biographie est juste; nous reconnaissons le Sartre toute à la fois philosophe de l'existentialisme, écrivain, militant, compagnon de Simone de Beauvoir.... nous découvrons, pour moi tout du moins, un Sartre bourgeois repenti, avide de rencontres (Vian, camus, Breton, Genet...), drôle,... mais tout cela à travers une vraie complexité.

Cet ouvrage ne rend pas le personnage et son époque très accessible.

Il est recommandé pour l’apprécier d’avoir un niveau de connaissances « mini » sur les ouvrages de Sartre, les débats philosophiques de l’époque et le monde culturel durant la guerre et l’après Guerre.

Donc ouvrage très sélectif! Dommage
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Vous n'espériez quand même pas un CDD ?

Cette bande dessinée rassemble une quinzaine d'offres d'emplois fictives. Pour chacune d'entre elles, Mathilde Ramadier croque un entretien d'embauche.



L'auteure est diplômée en design graphique (et en philosophie contemporaine, mais cela importe peu ici). Bien que les offres d'emploi du livre ne se limitent pas à emplois de graphistes, elles appartiennent en majorité au secteur de l'édition ou du marketing. Pour ces emplois-là, obtenir un CDD est déjà une aubaine: on doit souvent se contenter d'un stage (de préférence non rémunéré) ou d'un poste de free-lance. On n'a donc ici qu'un tout petit échantillon des entretiens d'embauche, limités dans les secteurs et les niveaux de fonctions.



Certes, quelques caricatures bien tapées m'ont fait sourire (voyez les citations que j'ai notées), de même que l'idée de transformer petit-à-petit des têtes de recruteurs ou de candidats en tête d'animaux représentant leur état d'esprit (du moins les quelques premières fois: à la longue, ça lasse). Mais ce livre ne m'a pas touché plus que ça...



Néanmoins, je remercie les éditions du Seuil de me l'avoir expédié, dans le cadre d'une Masse critique de Babelio. Il me donne en effet l'occasion de rendre ici hommage aux graphistes. Je ne travaille pas dans ce domaine-là, mais j'ai pour eux beaucoup de sympathie et je déplore que, trop souvent encore, on croie qu'on puisse faire l'économie de leurs services. Je suis d'une génération, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, qui a vu naître et se démocratiser les outils de traitement de texte et d'image. Ces outils ont sans doute permis la diffusion d'oeuvres ou d'informations dont les auteurs n'auraient peut-être pas pu supporter les frais d'un imprimeur. Dans ce sens-là, ils sont un progrès. Mais d'un autre côté, ils sont également à l'origine de la propagation du mauvais goût et de la dégradation de la qualité typographique, à cause de tous ceux qui pensaient que l'art se limitait à la maîtrise technique des outils. Pour prendre une analogie relative à la langue plutôt qu'à la mise en page, c'est comme si on se targuait d'être écrivain aussitôt que l'on est capable d'utiliser Word.



Pour terminer cet hommage, je citerai le dialogue représentatif de l'offre d'emploi « Graphiste freelance »:

- Je t'ai convoquée au sujet du devis que tu m'as envoyé pour ta première commande. 150 euros! Nan mais c'est quoi, ce prix?!

- C'est… un tarif normal… TTC.

- Nan mais sérieux! 150 balles? Pour un truc qui va te prendre une après-midi, et que je pourrais faire moi-même avec Photoshop? Que dis-je, avec Paint!

- Eh bien dans ce cas, fais-le…

- Ah ben non! Si je le fais, ce sera moche. Trouvons un dénominateur commun.

- Je peux descendre à 130.

- What? Je te donne 80 balles max pour faire ce truc! Sinon, je le fais moi-même, tant pis si c'est moche, au moins ça me coûtera rien. Nan mais sérieux! Ça choisit un métier récréatif et en plus ça réclame des sommes injustifiées!



Voilà. Graphistes adorés, ce livre vous touchera sans doute, à raison. Quand aux autres, je vous conseillerai ce livre du bout des lèvres, pour vous faire une idée, par la caricature, des conditions de travail dans ce milieu-là.
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Bienvenue dans le nouveau monde

Quand j’ai annoncé à mon père que je lâchais un CDI pépère pour me lancer – contrainte et forcée – dans la pige, j’ai eu droit à cette phrase uppercut : « Tu seras payée à la tâche ? Une 3attacha, quoi ! »



Admirez la sagacité populaire. Dérivé de l’expression À la tâche, le mot Âattach veut dire « assoiffé » en dialecte marocain. Maçons, peintres, jardiniers, femmes de ménage… Faute d’emplois pérennes, les Aâttacha attendent qu’on daigne faire appel à leurs services, affalés sur une place publique, parfois sous un soleil de plomb. Au bout de l’attente, les tâches qu’ils accomplissent sont ingrates et payées une misère, naturellement.



J’ai repensé à ce mot terrible en lisant « Bienvenue dans le nouveau monde, comment j’ai survécu à la coolitude des startups » de Mathilde Ramadier (Éditions Premier Parallèle, 2017). Ici, les 3attacha sont très jeunes, ultra-diplômés. Si leur travail n’est pas aussi pénible que celui d’un ouvrier rémunéré à la tâche, ils ont quand même quelques trucs en commun : le côté corvéable à merci, sous-payé et jetable.

Génération 1000 euros



« De quoi as-tu besoin pour exceller à ce poste ? D’avoir faim et d’être poussé au-delà de ton sens du devoir« , lit-on dans un passage décrivant les injonctions – enrobées de douceur – faites aux jeunes recrues dans cet univers de winners.



Avoir faim et soif pour se donner à fond. Un gisement de crevards dociles et résignés à portée de main. Ça vous rappelle quelque chose ? Ou quand l’eden de l’innovation prend des airs moyenâgeux…



Le livre de Mathilde Ramadier nous fait entrer dans l’arrière-cuisine de la startup nation que fait miroiter Emmanuel Macron aux Français. C’est ici que se mitonnent ces éléments de langage aseptisés et galvaudés qui imprègnent jusqu’aux discours politiques. « Personne ne connaît le sens du mot « impossible », tout le monde agit, retrousse ses manches, sue, sans paresse ni inhibition » (…) « le génie, c’est 1% d’inspiration et 99% de transpiration », « nous sommes courageux et persévérants », « notre mission, changer le monde », « nous n’abandonnons jamais », etc.



Dépasse-toi ou crève. Avance sur ta to-do list, deviens une machine de productivité, de créativité (lol). Encaisse sans moufter ta paie mensuelle de 500 euros. Et estime-toi heureux ! Il y a de la pizza et des bières au frigo, et des coupelles de bonbons à tous les coins, et une table de ping-pong pour décompresser.



Au fil des pages, le rêve en baudruche se dégonfle. La hiérarchie soi disant plate montre ses asperités désagréables, ses tableaux de rendement, à remplir ensemble tous les jours, pour voir quel petit robot a abattu le plus de boulot et lequel est à la traîne (Loser !). Peu à peu, les petites mains de la Silicon Allee berlinoise découvrent l’inanité de leur job, leur condition de vacuum managers (managers du vide). Lessivés, ils partent « vers de nouvelles aventures » ou se font éjecter. De toute façon, des crevards, il y en a à la pelle.



Ça fait du bien de lire autre chose que des articles dithyrambiques sur l’univers fascinant des startups. Je vous recommande cet ouvrage qui se lit en moins de trois heures et apporte quelques nuances de gris dans un monde saturé de filtres Instagram.
Lien : https://sanaguessous.com/201..
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Sartre - Une existence, des libertés

Tout petit, Jean-Paul Sartre était déjà différent des autres... Passionné par les livres, il lit très jeune, des écrits qui ne sont pas de son âge.

Devenu professeur de philosophie, sa rencontre avec Simone de Beauvoir, la seule dont il acceptera toujours les critiques, marquera le début du mythe. Elle devient sa muse, son amour "nécessaire" et indispensable.



Dans cette biographie unique en son genre, une partie essentielle de la vie de ce grand philosophe est décortiquée dans ses moindres détails.

La BD retrace en effet, surtout la période qui va de l'école normale au refus du Prix Nobel. C'est en fait la période de sa vie la plus intéressante qui est ici évoquée souvent avec une certaine pudeur. Ses rencontres essentielles, son amour fusionnel avec Simone de Beauvoir, la naissance de l'existentialisme.

La pensée du philosophe n'est pas approfondie mais juste suggérée au sein de l'intellect de l'époque.

Les autres événements de sa vie sont juste survolés (son enfance et son adolescence par exemple).



Sur un fond d'histoire des idées et d'Histoire tout court, le lecteur redécouvre cette vie unique en son genre, les rencontres et les amitiés mais aussi les déboires, les luttes politiques, le temps de la guerre où Sartre est fait prisonnier, les amis qui s'éloignent, les batailles intellectuelles vaines ou constructives...



Voilà donc une BD qui ne manque pas d'intérêt. Elle est à la fois historique et biographique, et témoigne d'une époque proche de la nôtre, très importante pour comprendre les idées d'aujourd'hui. Elle se lit avec plaisir malgré le texte abondant.



Réalisée à l'occasion des 35 ans de la mort de Jean-Paul Sartre en 2015, elle aborde un sujet difficile car déjà largement connu du public et du monde littéraire.

La vie de Sartre n'est un secret pour personne et apporter sa touche personnelle à la vie du philosophe et au mythe bâti autour du couple charismatique qu'il a formé avec Simone de Beauvoir, n'était pas chose facile pour les auteurs. De plus cette BD est à la fois pudique et révélatrice, à la fois pleine d'humour et très sérieuse, ce qui ne gâche rien !

Le récit biographique est précédée d'un arbre généalogique et suivie d'une annexe où les auteurs présentent les proches de Sartre.



C'est donc une BD d'une très grande qualité qui peut être proposée aux ados, dès le lycée, âge où en principe ils découvrent aussi l'auteur et la plupart des personnages présents dans l'histoire parmi les proches de Sartre.



Pour en savoir plus...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Et il foula la terre avec légèreté



Avec ce beau titre, les auteurs nous amènent en Norvège sur les pas d'Ethan, jeune parisien géologue, chargé par une multinationale pétrolière de sonder des terrains en vue de l'exploitation d'une nappe d'or noir particulièrement importante. Basé dans une petite commune au-delà du cercle polaire, le jeune français va, au contact de la nature encore riche et fascinante ainsi que des autochtones qu'il rencontrera, prendre petit à petit conscience d'une autre réalité, loin des affaires juteuses du monde libéral. Si la Norvège vit très bien grâce à ses gisements, la population locale, un peu façonnée par des siècles de légendes nées avant le christianisme mais aussi par les catastrophes des précédentes exploitations, semblent vouloir se tourner vers un futur plus écologique. Isolé, loin de son amie parisienne surbookée, Ethan, au contact de paysages sublimes et d'une nature encore préservée, va commencer à douter de sa mission mais réfléchir aussi au sens de sa vie.

Ce récit initiatique, aux allures de carnet de voyage et aux couleurs froides cernées d'un épais trait noir, installe progressivement une ambiance presque boréale. Les couleurs utilisées rappellent effectivement les aurores du même nom. Le récit prend le temps d'envelopper le lecteur dans un état d'interrogation et de bienveillance, le laissant s'attarder sur des pages de paysages de toute beauté. Petit à petit apparaît un discours écologique de plus en plus prégnant, inspiré des ouvrages du philosophe norvégien Sur Arne Naess, fondateur du courant de l'écologie profonde, mais dans une version un peu plus light. J'ai noté un point de vue rarement exprimé, donnant comme premier incitateur à détruire la nature, un verset de la bible ( Genèse 1:28). Du coup cet album met un coup de projecteur sur ce défenseur de notre planète, homme controversé ( notamment par Luc ferry et Claude Allègre, ce qui déjà nous le rend sympathique ) par des positions assez radicales ( entre autre que la technologie ne résoudra pas nos problèmes de climat mais les déplacera). Le titre de cet album s'inspire d'une expression employée pour décrire ce sage scandinave dont les dernières pages de ce roman graphique dressent le portrait.

La fin sur le blog
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Et il foula la terre avec légèreté

Envoyé par sa compagnie étudier la faisabilité d’une extraction de pétrole au large de la Norvège, Ethan le parisien se retrouve sur les îles Lofoten, près du cercle polaire. Sur place il découvre un univers sauvage et préservé, à mille lieux du fourmillement, du bruit et de la folie de la vie urbaine. Au contact de la population locale, il comprend à quel point le projet qui l’a amené là risque de profondément modifier l’écosystème et briser l’harmonie d’un des derniers paradis terrestres. Sa mission arrivant à son terme, le jeune homme n’est pas certain de vouloir retrouver la civilisation, il prend conscience qu’un changement de vie est possible, il suffit de le vouloir…



Pour Ethan, c’est une géographie intime qui se bouleverse. L’acclimatation tourne à la fascination, l’objet de sa mission devient secondaire par rapport à la découverte d’un environnement et d’une population dont le rapport au monde s’imprègne d’une vision profondément respectueuse de la nature, de son rythme et de ses richesses. Sans naïveté ni angélisme, en mettant en perspective les différents points de vue, Ethan se remet en question et s’ouvre des perspectives jusqu’alors insoupçonnables.



Un album engagé, inspiré par la vie et l’œuvre du philosophe Arne Naess, fondateur du mouvement de l’écologie profonde. Il y est question de décroissance, de progrès au service de la société de consommation, d’un rejet de la modernité qui ne nie pas pour autant les bienfaits de la technologie. Ni jargon ni discours lourdement politique mais plutôt un voyage intérieur conjuguant moments contemplatifs et bienveillance à l’égard des insulaires.



Les aquarelles de Laurent Bonneau retranscrivent à merveille les silences et la beauté crépusculaire de paysages imposant leur force tranquille et leur sérénité à l’homme. Le rythme est lent, il ne se passe pas grand-chose mais le charme opère. C’est une lecture que j’ai trouvée apaisante, d’où se dégage une certaine forme de poésie. J’ai apprécié cette façon intelligente de pousser la réflexion en laissant une place à la contradiction, autrement dit sans vouloir à tout prix imposer un point de vue que l’on estime indiscutable.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Sartre - Une existence, des libertés

J'étais sans doute plus curieux qu'autre chose en choisissant de découvrir la vie de cet illustre écrivain qui a marqué la littérature du XXème siècle. On découvre également le parcours de son amie Simone de Beauvoir.



La littérature n'est pas un domaine qui me passionne mais cet ouvrage plaira très certainement à ceux qui vénèrent le philosophe de l'existentialisme sur un mode provocateur comme refuser le prix Nobel de littérature. On aura droit à beaucoup de verbiage et de bons mots pour marquer la pensée ultime des uns et des autres. Visiblement, Sartre continue à fasciner bien après sa mort en 1980.



Je dois reconnaître que cette œuvre est plutôt ambitieuse et bien réalisée. Cependant, les notions abstraites ne sont guère ma tasse de café. Cela permet toutefois une approche assez intéressante de cet homme hors du commun. Comptez 3 jours pour venir à bout de ce pavé.
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Berlin 2.0

Il faut sans doute être un européen pour savoir ce que Berlin représente. Quoique. Il y avait un célèbre président américain qui n'hésitait pas à scander : "ich bin ein Berliner" avant de finir assassiné. Il est vrai que la formule a été reprise depuis dans des circonstances bien plus sombres entre Charlie, Paris, Nice et à nouveau Berlin.



C'est une ville décomplexée et attractive qui bouillonne car elle a su renaître de ses cendres après avoir affronté deux guerres mondiales ainsi qu'une guerre froide qui l'a divisé en deux jusqu'en 1989 et la chute du mur. Elle appelle à la liberté mais celle-ci a toujours un prix. On va découvrir également la face sombre du pays leader en Europe façonnée par l'indétrônable Angela Merkel.



Il est très intéressant de suivre une jeune femme de 23 ans à savoir Margot future doctorante en philo qui a quitté Paris pour venir s'installer à Berlin, capitale européenne de la culture et de la fête. Si vous aimez la techno e ytles boites de nuit, Berlin semble être le paradis sur terre. Êt puis, même les punks respectent le feu rouge au passage protégé. La fête chez un convive se fait en enlevant ses chaussures.



Et puis, pas d'embrassade la première fois qu'on rencontre une personne chez des amis communs. N'oubliez pas de payer à chaque fois que vous arrivez en retard comme par exemple au travail. Après tout, on vous paye 600€ le mois avec vos diplômes en travaillant d'arrache-pied dès le premier jour. Oui, Berlin a également ses mauvais côtés avec ses stages sous-rémunéré. Derrière le paradis techno, il y a l'enfer libéral. C'est ce qu'on appelle le réalisme.



Bref, c'est un témoignage qui m'a bien plu car fait en sincérité tout en restant parfaitement lucide et objectif. Cela peut donner un aperçu pour les futurs migrants.
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Vous n'espériez quand même pas un CDD ?



Une bande dessinée qui se concentre sur les diplômés en communication ou en graphisme à l'exclusion des autres professions. Les dessins sont sympas sans être renversants, j'aime bien l'idée du recruteur qui se transforme en animal même si ça manque de subtilité. L'ensemble est parfois amusant et se lit avec plaisir mais j'avoue que ma lecture ne m'a pas transcendée. Certaines situations sont vraiment bien trouvées en revanche d'autres semblent peu crédibles. Le tout reste harmonieux et se suit facilement





Ce que j'aime : des situations drôles





Ce que j'aime moins : certaines situations sont difficilement crédibles





En bref : Un recueil plaisant à lire et amusant par moments





Ma note





6/10
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Et il foula la terre avec légèreté

Un voyage en Norvège ça vous tente ?



Une vision sur les enjeux écologiques et Economique du pétrole vous intéresse ?



Vous êtes réceptifs aux dessins d'une grande beauté ?



Vous avez envie de découvrir une belle BD ?



Alors lisez et il foula la terre avec légèreté de Mathilde Ramadier et de Laurent Bonneau !
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Bienvenue dans le nouveau monde

Je ne m'étais jamais véritablement intéressé au monde des starts-ups, plutôt éloigné du milieu dans lequel je travaille, eh bien avec le livre de Mathilde Ramadier, j'ai été servie et je dois dire que ça ne donne pas franchement envie. Avec humour et beaucoup d'ironie, l'auteur dénonce l'hypocrisie qui règne en maître dans les open-space et l'ambiance qui loin d'être conviviale malgré les distributeurs de bonbons pousse les salariés à une compétition acharnée (on les compare même à des "gladiateurs"). Au fil du récit, on découvre un travail déshumanisant qui demande au salarié une totale soumission à l'entreprise en termes de tâches et d'horaires. Et que dire des salaires - ridiculement bas -, des heures supplémentaires faites pour la gloire et des périodes d'essai non rémunérées. Sans parler des chefs, davantage préoccupés à se mettre en scène sur les réseaux sociaux que du bien-être de leur personnel.

Un témoignage intéressant à lire même si on se perd un peu parfois au milieu des sigles et du langage spécifique des starts-ups.
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Berlin 2.0

L’ancien maire de Berlin disait : « Berlin est pauvre mais sexy ». Alberto Madrigal et Mathilde Ramadier vont montrer dans leur bd Berlin 2.0 que cette phrase très connu dans la capitale allemande est bien une réalité sociale. Direction, un album autobiographique pour découvrir la face cachée de Berlin.



Berlin m’évoque tout de suite la fameuse phrase « Ich bin ein Berliner » de John Fitzgerald Kennedy alors président des Etats-Unis qu’il prononça dans un discours lors d’une visite à Berlin-Ouest le 26 juin 1963. Mais cette époque est bien lointaine car comme son titre l’indique, l’histoire est contemporaine. Berlin est devenu une capitale dynamique où beaucoup de jeunes viennent du monde entier pour son aspect plus cool, vivante et créative. Certes, c’est une ville qui ne dort jamais, avec de nombreuses galeries, des musées… mais est-ce que cela suffit à l’épanouissement humain ? Margaux le croyait avant de partir de Paris en septembre 2011 pour Berlin et très vite elle va déchanter.



Elle espère y a trouver un emploi assez facilement grâce à plein emploi qui touche l’Allemagne. Mais cela cache une réalité de l’emploi moins réjouissante. Lorsqu’on lui annonce qu’elle va être payée 400€ par mois pour 40h par semaine sans sécurité sociale, elle en reste coi. Puis aussi ces stages de trois mois où te demande beaucoup de travail sans salaire. Il y a même des contrats où la rémunération va dépendre de la satisfaction de l’employeur. Elle va accepter toute de même un emploi où on lui avait promis un bon salaire et un emploi du temps adaptable pour suivre ces courts toutefois dès son arrivée tout cela changea avec un contrat avec un très bas salaire et avec une période de test. Comment pouvoir vivre avec si peu d’argent même si les loyers sont moins chers qu’à Paris ?



Heureusement pour tenir le coup suite à ce désenchantement, elle va très vite rencontrer des gens. Elle va être entourée de personnes bienveillantes qui vont lui expliquer la vie. Par chance, elle prend des cours d’allemand afin de bien s’intégrer. Son séjour en Allemagne va lui faire découvrir l’autre côté du boom économique, la précarité sociale. L’homme n’est plus au cœur de l’entreprise. Il devient juste une plante verte que l’on peut remplacer du jour au lendemain sans état d’âme et devoir le payer. Une opportunité éventuellement pour les étudiants qui ont des bourses d’étude qui par la suite rentreront chez eux mais grave problème sociale pour ceux qui y vivent. La colocation devient un mode de vie indispensable.



Une plongée en image dans la face cachée de la réussite économique allemande. La détente, le respect, le dynamisme qui attirent tellement au final cachent la détresse sociale de l’humain qui essaie juste d’avoir assez d’argent à la fin du mois pour vivre.


Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Berlin 2.0

Les lignes d’Alberto Madrigal sont élégantes, ainsi que les couleurs: une belle homogénéité se dégage de l’ensemble. Le fil conducteur est bien tenu et l’ouvrage propose une réelle réflexion, sans manichéisme.
Lien : http://www.bodoi.info/berlin..
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Sartre - Une existence, des libertés

Biographie respectueuse du père de l’existentialisme. Commençant sur un arbre généalogique qui nous permet d’apprendre que Sartre était parent d’Albert Schweitzer, ce roman graphique s’achève sur une chronologie bien pratique, un chouette trombinoscope de la petite bande d’amis plus ou moins proches et une bibliographie sélective.

Entre les deux, 150 planches aux couleurs mates, un peu ternes, déroulent les principaux épisodes de la vie du grand homme : enfance, études, rencontres amicales et amoureuses, naissance et épanouissement d’une philosophie puis la reconnaissance internationale. Rien ne manque dans ce récit à la première personne si ce n’est les errements personnels et politiques. Si on comprend bien le parti pris des auteurs (se mettre dans la peau de), on peut néanmoins regretter le manque de distance critique vis-à-vis de l’homme et de son œuvre.

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Sartre - Une existence, des libertés

Les biographies en bande dessinée sont de plus en plus nombreuses mais souvent on peut se demander quelle est leur valeur ajoutée. Ici la chronologie est très classique, on suit la vie de Sartre de l’enfance à sa mort, avec un récit très linéaire. Les auteurs ont aussi choisi comme fil conducteur le couple que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (le castor) ont formé. La bande dessinée est plus l’histoire des rencontres marquantes du philosophe (aussi bien des intellectuels que ses maitresses) que celle de sa pensée dont on imagine qu’il est bien difficile de la résumer / expliquer en bulles. Je crois que globalement je ne suis pas une dingue de biographie (si ce n’est celles de Zweig) ni même de biopics au cinéma, difficile du coup de vous donner un avis pertinent sur ce titre.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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