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Citations de Maud Mayeras (203)


Elle se dit que le monde n'est fait que de cela, de monstres qui grouillent, qui hurlent, qui geignent, qui tuent, qui forniquent pour enfanter de nouveaux monstres. Elle se dit que c'est sans fin. Et que sous l'horreur, il y aura toujours pire.
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Il y a ceux que je fascine, ceux qui ne me voient pas. Il y a ceux qui voudraient me frapper ou même me baiser. Voire les deux en même temps. Et il y a ceux que je terrorise. Perdre un enfant est une maladie que l'on a peur de contracter. C'est une contagion dont on évite soigneusement les infectés. On change de trottoir, on les fuit à toutes jambes. De ces gens-là, je suis la peste et le choléra. Je suis leur Faucheuse, leu cancer, leur 22 Long Rifle.
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Lorsqu’il nous accorde un peu de son temps, Aleph nous enseigne le comportement humain. Il trouve les hommes intellectuellement médiocres mais physiquement bien plus résistants que nous. Là où nous ne survivrions pas, eux se reproduisent comme des rats.
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Ce soir, Maman est la truie et nous sommes les porcelets, bienheureux, pâles et prêts à trouver le sommeil insondable des ventres pleins.
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Jung se trompe et lave son sexe et son ventre avant tout le reste. Maman le corrige en l’éclaboussant d’eau froide. Alors il s’applique et recommence, dans le bon ordre.
« Si tu es malade, il ne faudra pas te plaindre. On ne met pas ses mains dans ses fesses pour se laver le bout du nez ensuite. »
Jung sourit.
« Je ne trouve pas ça drôle. Tu trouverais ça drôle de mourir, Jung ? »
Il cesse de sourire. Non, évidemment qu’il ne trouverait pas ça drôle
« Le moindre rhume pourrait vous tuer, tous autant que vous êtes, alors faites un peu attention. »
Nous hochons la tête, nous avons compris.
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Nous sommes des monstres.
C’est le nom que nous donnent les autres car nous sommes trop différents de ce qu’ils sont ou connaissent. S’ils savaient que nous nous terrons ici, ils nous enfermeraient dans des cages encore plus étroites pour nous étudier. Ils couperaient des morceaux de nos mollets et de nos flancs pour les analyser et ils nous tasseraient dans des bocaux.
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Nous ramassons les cheveux tombés par terre pour les jeter dans le seau jaune que nous plaçons devant la porte. Lorsqu’il est plein, le seau disparait pour reparaître le lendemain vide et propre.
Maman dit que nos cheveux sont une plaie, qu’ils poussent excessivement vite, et que ceux des enfants normaux c’est autre chose, il n’y a pas besoin de les raser, ils sont beaux et sains. Nous pouvons seulement imaginer la chose: approcher les enfants qui vivent à l’extérieur nous est formellement interdit. Ils nous feraient du mal.
Et nous les tuerions.
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On dit que chaque enfant, juste après sa naissance, rencontre l'Ange du silence. Chaque enfant naît omniscient. Il connaît tout de la vie, de la mort, du monde humain, animal, végétal. Tout. L'Ange du silence, à l'instant où l'enfant va pousser son premier cri, glisse son index sous son nez, et étend le mouvement jusqu'à ses lèvres. À ce moment précis, l'enfant oublie tout.
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Elle m'attend au bar en sirotant une seconde bière. Une brune. Elle a toujours préféré les brunes. De la bière d'homme. Pas du houblon de fillette, ouep m'dame.
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Mes cuisses. L'intérieur de mes cuisses est bleu, violet, jaune même par endroits. Un véritable arc-en-ciel de souffrance. Mon ventre a été défoncé jusqu'au nombril.
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Et mon univers descend d'un étage. Chute remarquable.
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On dit que chaque enfant, juste après sa naissance, rencontre l'Ange du silence. Chaque enfant naît omniscient. Il connaît tout de la vie, de la mort, du monde humain, animal, végétal. Tout. L'Ange du silence, à l'instant où l'enfant va pousser son premier cri, glisse son index sous son nez, et étend le mouvement jusqu'à ses lèvres. À ce moment précis, l'enfant oublie tout.
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Deux heures. Impossible de fermer l'œil. Quatre jours dans le coma, ça repose.
Cent cinquante mille images fusent à six cents kilomètres/heure dans le fond de ma tête. Sans rien de concret. De simples flashes, des bribes d'histoires. Comme de vulgaires photographies détruites dans l'instant. Une grande forêt de conifères qui s'étend jusqu'au bout de l'horizon, à perte de vue. Comme un grand tableau vert et brun. Flou. Un arbre couché et un homme à côté. Son bras puissant cache son front trempé de sueur. Rien d'autre, pas de voix. Aucun visage. Juste cet arbre couché et cet homme à la chemise collée en auréoles humides contre sa peau.
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La nuit va être longue. Affreusement longue. Je regarde Karter. Il somnole sur le vieux fauteuil en cuir orange seventies. Très stylé, ma foi. Lui aussi a dû observer et détester mon sommeil. Mais il est dans cette chambre, près de moi. Il me protège. Et seuls ses rêves le forcent à lâcher ma main.
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Je ferme les yeux. Pour calmer mon cœur qui s'agite trop vite. Pour me raisonner. Tout va bien. Tout va bien, « Emma », c'est bien cela, mon nom? Mes yeux se plissent et tentent un nouveau regard sur l'extérieur. Il est toujours là, tout près. J'observe la déformation sur sa bouche. Un bec-de-lièvre, opéré peut-être un peu tard, tend ses lèvres jusqu'à la base de son nez. Une simple opération, rien de plus. J'aurais préféré un autre accueil que cette image. Mon cœur se calme, et l'adrénaline daigne se retirer.
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L'acier pénètre ma chair avec une force presque animale. Je ne peux hurler, l'obscurité recouvre chacun de mes souffles d'un voile noir et épais. Je suis aveugle et sourde.
Aveugle et sourde...
Ma... Ma tête...
- Elle se réveille... doucement...
Comment fait-on pour sortir de ce champ de coton? Respirer me fait mal... Pourquoi ai-je l'impression de me noyer?
Pourquoi mes yeux ne s'ouvrent-ils pas? Ou bien sont-ils déjà ouverts? Je ne vois plus rien... je suis... je suis...
- Où suis-je?
- Tu es à l'hôpital, princesse. Tout va bien.
Princesse? Est-ce moi que l'on nomme ainsi? Ma gorge est si sèche. J'ai besoin d'eau. Princesse... Ah, ma tête...
- Baissez la lumière s'il vous plaît, qu'elle puisse au moins ouvrir les yeux.
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Et puis il les tuera tous les deux. Il ne se posera pas la moindre question. Il laissera peut-être le vieil homme épauler son deux-coups, lui concédera l'espoir furtif de s'en sortir, puis il retournera l'arme contre le couple, apprivoisera la sueur sur la gâchette glissante. Il les regardera supplier, écoutera leurs plaintes et leurs cris, sentira leur peur couler sur lui. Il ne sourira pas et fera feu. Il tirera à travers les peaux durcies. Une fois dans chaque corps. Le front, le cœur, le ventre, il ne sait pas encore. Deux cadavres, c'est tout ce qui restera. Il les emportera loin d'ici, au fond de ce terrain en friche, ce champ recouvert chaque jour de l'année par des tonnes de feuilles sèches, tremblantes sous la brise légère ou collant à vos semelles. Au fond de ce terrain, il y a un trou, un trou dans lequel il pourra entreposer les deux cadavres. Il cachera leurs chairs et leur puanteur à l'abri des regards. Il attendra patiemment que les corps pourrissent et, quand il ne restera plus que des os cassants, il y mettra le feu. Un beau et grand brasier pétaradant au milieu des branches. Antoine contemplera les flammes jusqu'à ce que ses yeux ne soient plus que deux fentes noires, humides et douloureuses. Il respirera l'odeur des chairs cuites jusqu'à ce qu'elle fasse un peu partie de lui. Alors il se sentira mieux. Accompli, entier.
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Et chaque fois, le même phrasé trivial au bout du fil, les mêmes gorges calcinées, gavées de fumée jusqu'aux lèvres. Et cette question qui revient sans cesse :
Tu es disponible, Iris ?
Je suis toujours disponible.
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Chaque jour que le grand Créateur a décidé d’embraser, il caresse cette terre, avec le môme en dessous. Il sait que ça prendra du temps. Il marchera encore, jusqu’à ce que ses jambes cèdent. Quand enfin elles ne le porteront plus, il se laissera mourir…Ils riront ensemble d’être morts. Ils riront jusqu’à s’étouffer sans plus rien craindre du tout. Ils riront d’amour
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Je n'aime pas l'été. Il est l'excuse qui dénude vos corps et le leurre qui les rapproche.
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