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Critiques de Maud Simonnot (211)
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L'heure des oiseaux

" Les oiseaux sont les plus grands musiciens existants sur notre planète. "

Il faut bien de la musique pour survivre à l'horreur qui se passe sur cette île de Jersey... Ce roman d'une grand douceur malgré ce qu'il s'y passe nous conte l'histoire de Lily et Simon entrecoupée avec l'enquête d'une jeune femme sur la passé de son père.

La beauté de la nature est un baume à la douleur.
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L'heure des oiseaux

Une jeune femme de 40 ans se rend sur l'île de Jersey pour enquêter sur le passé de son père qui a été pensionnaire à l'orphelinat de la honte.

Le brouillard se lève petit à petit sur l'histoire de son père et de Lily, pensionnaire également.

Un récit tout en finesse et en tendresse.

Encore un très beau roman de Maud Simonnot.
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L'Enfant céleste

Une femme, récemment séparée de son mari, passe deux mois avec son jeune fils sur l'île de Ven, entre Danemark et Suède, à moins de dix milles au sud d'Helsingør (Elseneur). La narratrice tente d'y guérir de la rupture qu'elle vient de subir. Elle souhaite également accompagner son jeune garçon que l'on soupçonne d'être surdoué et qui, de ce fait, est mal compris dans son école.



Poésie, érudition : le lecteur est invité à naviguer entre Tycho Brahe, astronome précurseur de Kepler, et de nombreuses références littéraires, parmi lesquelles Shakespeare et Des Esseintes jouent un rôle particulier.



L'enfant, Célian, est curieux de nature ; le cosmos l'attire tout particulièrement, mais aussi, comme un petit Des Esseintes, les galets, les plantes, etc.



Vous pourrez être surpris par le texte placé après la dernière page du roman : l'auteure y dresse la liste des références, allusions et clins d’œil qu'elle fait dans son ouvrage à de nombreux écrivains et philosophes dont je dois avouer que certains m'avaient échappé. Vous pouvez voir là une invitation à la relecture ou, au contraire, un lot de repères à identifier avant d’entreprendre cette lecture.



L’ensemble du récit m’a semblé un peu déséquilibré : comme si l’auteure avait tenu à placer des références à Tycho Brahe ; en donnant plus de temps de parole à la mère qu’au fils, alors que ce dernier, l’enfant céleste, est le personnage le plus attachant, Maud Simmonot frustre involontairement ses lecteurs.



L'intérêt de ce roman ne réside pas dans l'intrigue, inexistante au demeurant, mais dans le caractère de son écriture. Maud Simmonot nous offre une série de petits tableaux, courtes scènes et subtiles évocations en utilisant une écriture légère : en peinture ce serait du pastel.
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L'Enfant céleste

Un roman court construit autour d'un sujet simple, sans intrigue, mais qu'en raison de la douceur de l'écriture et la poésie qui l'accompagne subjugue le lecteur.



L'histoire est basée sur un éloignement d'une mère et son enfant de leur vie quotidienne où différents facteurs rendent cette vie triste et fade. D'un côté la maman sort d'une séparation subie, qu'elle n'arrive pas à comprendre et qui la travaille énormément. Et de l'autre côté son fils est en échec scolaire parce qu'il ne s'intéresse qu'à la nature et en particulier les étoiles, et que l'école et sa maîtresse ne réveillent pas son intérêt. Bien au contraire.



Ils partent donc dans une petite île suédoise pour échapper à ce quotidien et profiter du séjour pour se requinquer et profiter de la nature. Le lieu à été choisi parce qu'il a servi de laboratoire d'observation à l'un des plus grands astronomes de l'histoire Tycho Brahe. Un lieu chargé d'histoire mais aussi un point d'observation du ciel parfait pour le petit Célian. Sans parler de la nature préservée et les autochtones accueillants et discrets.



Le texte suit un style en vogue ces dernières années, avec un découpage en chapitres courts racontés tour à tour par les personnages principaux. Mais surtout par la mère. Plutôt réussi mais on s'y perd un peu au début avec des personnages qui apparaissent et disparaissent et un passé qui n'est pas très clair.



Deux personnages hors du temps sont invités au roman : Tycho Brahe et Shakespeare. Ils n'apportent pas grand chose au récit mais justifient le choix de l'île.



Ce que je retiens de ce livre est essentiellement l'écriture de l'auteure et en particulier sa douceur, sa délicatesse pour traiter le sujet du livre. Beaucoup de plaisir éprouvé dans la deuxième partie du livre, que j'ai lu par petits bouts.

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L'Enfant céleste

Célian n'est pas un enfant comme les autres. Dit surdoué, il n'entre pas dans le "moule" scolaire. Il s'intéresse plus à l'astronomie qu'à ce qui lui est demandé en class. Il est rêveur, distrait et sa maîtresse n'a pas compris cette différence. Sa maman, elle, a tout compris. Elle l'élève seule et décide de partir avec lui sur une île des pays nordiques pour finir l'année scolaire. Tous les 2 vont vivre des semaines autrement plus enrichissantes aux côtés d'adultes qui leur font découvrir une vie simple et pleine de découverte.



Célian et Mary sont très attachants. Célian m'a fait découvrir l'astronome Tycho Brahe du 16ème siècle ainsi que quelques illustres personnages qui ont fait de nombreuses découvertes à cette époque.

J'ai apprécié ce court roman sans prétention pour l'histoire de Célian, Mary et des personnes avec lesquelles Célian et Mary ont su se découvrir et découvrir les autres. Moment de pause pour cet enfant qui comme tant d'autres ne trouvent pas leur place dans un système scolaire classique ainsi que pour sa mère qui porte un amour sans limite à son fils.



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L'Enfant céleste

Un roman lumineux, qui nous touche et transcende notre humanité par minuscules touches impressionnistes.



L'histoire de Célian, enfant précoce, qui s'ennuie à l'école et de sa maman, Mary, que son chagrin d'amour empêche de vivre, va prendre un virage à 180 degrés le jour où elle en a assez d'être la seule à voir au-delà des apparences et à être consciente du potentiel de son fils, de ses spécificités, de son besoin viscéral de contact avec la nature, mais surtout de sa difficulté à être heureux dans le cadre scolaire. Mère dévouée, attentive et d'une tendresse infinie, elle quitte tout, du jour au lendemain, et part avec Célian sur l'île de Ven de Tycho Brahe, pour donner à son fils l'opportunité d'apprendre et de vivre autrement, en communion avec les éléments, à son rythme, mais aussi pour oublier son amour perdu et pour se ressourcer, sans contraintes, pendant deux mois.



Tycho Brahe, astronome, poète, astrologue, écrivain, alchimiste hors normes (un "surdoué" lui aussi), qui ne validait ses hypothèses qu'après des observations approfondies - et eut bien du mal à énoncer une thèse mêlant ses constats et le dogme déjà battu en brèche mais encore inflexible du géocentrisme - connu surtout pour ses réflexions sur le passage de la grande comète de 1577, et son Palais des cieux, répertoriant toutes les étoiles connues, un personnage qui ressemble bien à notre Célian au nom prédestiné.



Ce séjour leur donnera des clés de compréhension de la vie et leur permettra de faire la rencontre de personnages qui les aideront tous deux à grandir et évoluer vers un avenir plus serein.



Un enchevêtrement de questions fascinantes sur Tycho Brahe, sur l'origine (qui fait encore couler beaucoup d'encre !) de Hamlet ; une quête de sens dans un monde qui en semble souvent dénué - et ce n'est pas un hasard si nos protagonistes sont obligés de s'extraire du monde pour mieux le comprendre !



Un livre touchant et apaisant, poétique et délicat - tel son titre -, que l'on ne peut poser une fois ouvert.
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L'Enfant céleste

Pierre vient de quitter Mary avec cette unique explication " je ne peux pas faire l'amour sans amour.". Cette phrase dévastatrice atteint Mary au plus profond de son être et ravive un sentiment d'abandon déjà vécu dans l'enfance. Son fils Célian repéré comme un enfant surdoué,ne parvient pas à trouver sa place à l'école et souffre de l'incompréhension dont il est l'objet. Pour lui comme pour elle, s'impose alors le besoin de prendre de la distance avec le quotidien pour retrouver sens et goût de la vie. L'amour que Mary porte à Célian lui interdit toute dérive, leur destination sera l'île de Ven dans la mer Baltique même si cela implique des décisions radicales. Leurs deux voix construisent le récit. Bien loin d'un repli sur soi dans cette île fouettée par les vents et dominée par une nature enchanteresse et puissante,ils vont s'ouvrir à d'autres horizons,d'autres sensations et retrouver confiance en eux et aux autres. Cette île est mythique car elle fut le refuge de Tycho Braye,un astronome visionnaire qui redessinera la carte du ciel et transformera Ven par des travaux incroyables pour répondre à ses besoins. Mary et Célian font trois magnifiques rencontres : Solveig leur hôte,qui leur offre bien plus que le gîte et le couvert, le professeur Des Esseintes qui va les entraîner dans des discussions passionnantes sur cet astronome mais aussi sur Shakespeare puisque sa thèse est qu'hamlhet serait totalement inspiré de l'histoire de Tycho Brahe, et Björn l"ours" lui aussi en quête de réconciliation avec lui-même.

Maud Simonot a allié avec harmonie tout l'intérêt d'une documentation sur cet astronome et son influence sur Shakespeare avec la délicatesse d'une histoire d'amour entre mère et fils mais aussi la souffrance d'un chagrin d'amour. Les courts chapitres qui se succèdent à deux voix sont poétiques,tendres,sans jamais être larmoyants. Le rapport à la nature est revigorant et apaisant. Les descriptions sont dignes d'un peintre et donc très belles. Cette poésie n'empêche pas une réflexion implicite mais très claire sur les risques écologiques engendrés par l'homme.
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L'Enfant céleste

C’est une histoire à deux voix: celle de Célian, 10 ans, enfant sensible et rêveur, passionné par les animaux et fasciné par l’astronomie, surdoué mais malheureux à l’école où il s’ennuie infiniment, au point de se mettre en échec scolaire. Et celle de sa mère, Mary, qui l’élève seule, dévastée par un chagrin d’amour qui peu à peu l’enferme dans la solitude et la souffrance.

Pour fuir la douleur et le poids de ce quotidien trop lourd à porter, ils partent tous les deux, pour l’île de Ven, un écrin de nature sauvage au large de la Suède, mais aussi l’île qui abrita le héros de Celian, l’astronome Tycho Brahe. Un voyage de quelques semaines en forme de renaissance pour ces deux êtres à fleur de peau.

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⭐️⭐️⭐️ Ce roman court, intime, écrit d’une plume douce et poétique est un petit bijou. C’est une ode à la nature et à son pouvoir salvateur, aux choses simples. C’est aussi un éloge à la famille, à l’amitié, aux rencontres qui nous forgent et nous rendent plus forts. Écrit en courts chapitres, ce texte est un voyage: dans le temps, en nous contant la vie de Tycho Brahe, croisant celle de Shakespeare, dans l’espace, des terres de Scanie aux ciels étoilés, dans les cœurs de cette mère et de son fils, fusionnels et malheureux, mais qui renaîtront et grandiront lors de cette belle échappée. Un beau regard sur la différence enfin et sur l’amour inconditionnel d’une mère. C’est léger, aérien, tout en douceur. Un livre dont on a du mal à s’extraire, qui nous laisse la tête dans les étoiles, une lecture simple et lumineuse.

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L'Enfant céleste

Comme souvent lorsque les critiques nombreuses et élogieuses ont précédé la lecture, le risque est d’attendre trop d’un roman plébiscité.



C’est pourquoi, même si l’histoire est attendrissante et les personnages sympathiques, je suis restée sur ma faim quant à L’enfant céleste, enfant qui occupe finalement une place relativement restreinte dans la narration, consacrée aux états d’âme de sa mère, qui se remet d’une rupture amoureuse.



On aurait aimé passer plus de temps avec ce jeune enfant dont les obsessions lui ouvrent un regard profond sur le monde qui l’entoure, loin des standards de l’instruction ordinaire.



Le charme et la poésie de l’écriture en font une parenthèse de douceur mais peut-être manque-t-il un peu de relief ? Et l’intégration à la narration de l’histoire de Tycho Brahe, si elle est intéressante reste un peu artificielle.



C’est un joli récit, mais qui n’est pas parvenu à m’émouvoir et pour lequel je suis restée en attente d’un développement concernant l’enfant, développement qui n’est pas venu.


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L'Enfant céleste

L’enfant céleste, de Maud Simonnot, est un premier roman très réussi, touchant, écrit avec beaucoup de délicatesse et de sensibilité.

Mary et son fils Célian partent s’isoler, pour faire face à une rupture amoureuse dans le cas de Mary, et d’une incapacité à s’adapter dans un environnement scolaire et social normé dans le cas de Célian.

Même si leur renaissance respective est très émouvante, j’ai été particulièrement touchée par le lieu dans lequel Maud Simonnot nous faire participer à cette tranche de vie, ainsi que le rôle de la nature (un personnage à part entière) et celui des personnages secondaires. Mary choisit en effet un exil pour mieux les protéger tous les deux dans un lieu qui est tout sauf anodin : l’île de Ven (en Suède) où vécut à la Renaissance Tycho Brahe, un astronome danois qui y fit construire un observatoire. Mary et Célian partagent précisément l’amour des étoiles. Ils y sont accueillis par des îliens taiseux mais si attentifs à leurs besoins : l’aubergiste Solveig, le professeur de littérature Des Esseintes, et le cousin de Solveig, Bjorn.

Avec patience et dans une atmosphère dictée par la nature et le rythme de la lumière, Mary et Célian vont réapprendre à vivre, à communiquer entre eux, et à s’accepter comme ils sont tout simplement.

Le roman ne dit pas si cette renaissance sera suffisante pour un retour à leur vie d’avant mais là n’est pas le sujet. Le message que j’en retiens est une admirable leçon d’amour d’une mère pour son fils, et le rôle déterminant que peuvent avoir des éléments aussi simples que la nature et les étoiles pour se ressourcer, contempler, approcher au plus près la liberté, des éléments qui nous apaisent et nous parlent à leur façon.

Le tout porté tour à tour par les voix de Mary et de Célian, dans des styles différents mais tous les deux poétiques. J’ai eu la sensation à travers cette lecture d’avoir vécu une parenthèse enchantée, d’être dans une bulle…. Un moment suspendu. Merci Maud Simonnot !
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L'Enfant céleste

Plume poétique d’une finesse extrême, plume enchanteresse, voyageuse, méticuleuse, enfantant la beauté d’une femme esseulée, d’une mère subjuguée et d’un enfant rêveur, insolite, unique.





Mary éternelle romantique, déboussolée par cette rupture brutale, sauvage. L’amour s’est enfui tel un courant d’air laissant derrière lui cet âpre sentiment d’une solitude ingrate, décharnée. L’envie file, l’âme décline, Mary sombre avec tout son monde, celui de son fils. Célian est un petit zèbre, un génie qui ne trouve pas sa place dans notre société où la différence est méjugée, méconnue et effrayante. Célian se passionne pour la nature, les oiseaux, les plantes. Haut comme trois pommes il connaît d’innombrables sujets mais ne sait pas écrire. Il adore le récit de la vie de Tycho Brahe, astronome de la cours danoise du XVIe siècle. Éminente figure de l’astronomie, Tycho Brahe est aux yeux de Célian l’exception qui défit la règle.





Ainsi se mêlent les réflexions, les doutes, les espoirs de Mary avec la vie de Tycho Brahe et celle hors norme de Célian.





Poésie, nature, vie, sont le tableau exquis de ces trois vies qui se cherchent. La démesure, la tristesse, l’envie exorcisent les émotions induites par cette société grisâtre, sans âme. Une île paradisiaque, sans cocotier et lagon, perdue entre le Danemark et la Suède, dans le détroit de l’Öresund, l’île de Ven réconcilie leur vie. La mer, la nature, les balades, l’apesanteur exaltante où la vie prend son temps, se fortifie, se reconstruit. Un moment hors du temps, une échappée belle où le tout devient cette facilité salvatrice. Mer et terre en parfaite harmonie, où l’Homme est accueilli tel quel.





Un premier roman à la beauté extraordinaire, celle qui transcende, celle qui fourmille le long de l’épiderme et vous capture pour ce voyage unique où l’intime est en son cœur. Un aparté sensible et douloureux, magnifique et naturel. Mary et Célian, ce duo au diapason, qui l’un avec l’autre, vont s’épanouir et soigner leurs blessures. Un voyage hors de ce temps hurlant, de cette frénésie brutale de la vie. Un second souffle pour une chance éternelle d’être en accord avec son corps et sa tête.





J’ai été charmée par cette nouvelle découverte même si encore à l’instant présent je n’ai pas su me saisir de son entièreté. J’ai découvert Tycho Brahe, astronome célèbre, dont on lui prête les caractères de Hamlet. Cette typicité est quelque peu étrange et je m’interroge encore sur sa place au cœur de ce roman.





Un roman sur la construction et l’épanchement des sentiments. Une fiction captivante et unique !
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L'Enfant céleste

Cette histoire est celle de deux écorchés, deux êtres blessés qui tentent de refaire surface. Ou plutôt Mary, elle-même dévastée par une rupture amoureuse, cherche à préserver son petit garçon de 10 ans, Célian, de la cruauté ordinaire à laquelle il se heurte. Car Célian ne rentre pas dans les cadres. A l’école, les journées s’étirent pour lui en d’interminables minutes d’ennui. Il ne suit pas les consignes et laisse constamment son attention s’évader… Mais il sait des poésies entières de Rimbaud et le nom des planètes. Et il connaît les secrets de la nature, qui est pour lui plus qu’un refuge.



Et puisque Mary et Célian partagent l’histoire étonnante de Tycho Brahé, ils vont partir plusieurs semaines pour l’île suédoise de Ven où le savant avait au XVIe siècle établi son observatoire astronomique. Une île austère où la nature règne en maître. Une île où quelques personnages un peu hors du temps et hors du monde les accueilleront avec bienveillance. A leur contact et en harmonie avec les éléments, mère et fils vont peu à peu reprendre les rênes de leur existence et retrouver peut-être une forme de paix.



De multiples raisons nous amènent vers un livre. Cet Enfant céleste, je l’avais choisi pour son auteure, une talentueuse éditrice sensible à des voix personnelles, à des styles puissants qui ne cherchent pas épargner leur lecteur. C’est à elle en effet que nous devons la publication des textes de Violaine Huisman ou de Bénédicte Belpois (l’auteure de Suiza) qui m’avaient tellement touchée. Je m’attendais alors de sa part - un peu bêtement, sans doute - à une écriture fulgurante et bouillonnante. Et c’est tout le contraire que nous offre Maud Simonnot : une écriture toute en délicatesse, une écriture comme un baume posé sur les fêlures et les plaies de ses personnages. Une autre manière d’exprimer la douleur et le refus de s’y soumettre. Une autre manière qui possède sa propre force et sa beauté.




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L'Enfant céleste

To be or not to be ?

J'ai terminé coup sur coup deux romans qui mettent en scène d'une manière ou d'une autre l'une des plus fameuses tragédies de Shakespeare, Hamlet.

Or c'est un pur (et heureux) hasard puisque le second livre m'a été offert par une amie qui ne savait pas du tout que je venais de terminer Hamnet de Maggie O'Farrell.

Je vais donc vous parler de ce livre cadeau : L'enfant Céleste de Maud Simonnot car je viens juste de le terminer et je suis encore troublée par cette lecture…



Mary vient de vivre une terrible désillusion amoureuse et elle ne semble pas s'en remettre ; quant à son fils Célian, s'il est très intelligent c'est aussi un enfant lunaire qui préfère parcourir la campagne et observer les animaux que d'être assis sur une chaise de classe toute la journée (comme on le comprend)…


Ce quotidien peu motivant va décider Mary à tout plaquer pour aller s'installer pendant quelque temps sur une île danoise, en suivant les traces de l'astronome Tycho Brahe…



Quel rapport avec Shakespeare me direz-vous ?

Selon certains spécialistes, c'est la fin de Tycho Brahe (un pionnier de l'astronomie moderne) qui aurait inspiré notre tragédien pour l'écriture d'Hamlet, pas moins que ça !



Si ce livre est empreint d'une poésie certaine, il nous apprend aussi beaucoup de choses sur la vie de l'astronome, j'ai trouvé cela particulièrement intéressant d'autant qu'en France il est très peu connu (au Danemark il est presque plus connu que la petite sirène).



Ce formidable astronome, qui a inspiré son élève Kepler, avait construit un château des étoiles, Uraniborg, un observatoire sur l'île de Ven, qui fut malheureusement détruit : depuis cette île qui lui était dévolue, il cartographia le ciel.

Il fut même l'un des premiers à décrire précisément une supernova dont il étudia les changements de couleurs pendant 18 mois, notant scrupuleusement chaque variation dans son journal d'observation : aujourd'hui les astronomes l'appellent la "Nova de Tycho".



Aujourd'hui encore sa mort est une énigme (empoisonnement ou pas ? quel en serait l'auteur et pourquoi ?), on a récemment procédé à des tests ADN qui pourraient être corrélés à ceux de la reine du Danemark (si tant est qu'elle les accepte) ; Tycho Brahe serait-il le véritable père du roi Christian IV ? L'avenir le dira peut-être.

En tout cas c'est ce drame non élucidé qui aurait pu servir de trame à Shakespeare…



T(ych)o B(rah)e or not T(ych)o B(rah)e ?
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L'Enfant céleste

Editrice chez Gallimard, Maud Simonnot s’est décidée à franchir le pas en se lançant avec brio dans l’écriture. Dès son premier roman elle rencontre un franc succès puisque L’Enfant Céleste a fait partie des livres sélectionnés pour le prix Goncourt 2020 et a aussi été finaliste du Goncourt des lycéens et a gagné le Prix Goncourt de l'Italie. Beaux débuts, très prometteurs !



Mary apprend brutalement, sans aucun signe avant-coureur, par un message laconique, que Pierre ne l’aime plus « Je n'aurais pas voulu mettre de tristesse dans ta vie mais je voudrais qu'on arrête. Je ne peux pas faire l'amour sans amour ». Sombrant dans la mélancolie, Mary se refugie d’abord chez sa mère dans le Morvan. Elle y reprend goût au plaisir de marcher dans l’herbe et se souvient que son père, mort suicidé quand elle avait 7 ans, lui racontait l’histoire du savant danois Tycho Brahe, le premier à avoir -cartographié précisément le ciel au XVIe siècle. Son fils, Célian, enfant surdoué, s’ennuie terriblement à l’école, où il subit des brimades. Hypersensible, capable d’éclater en sanglots suite à la mort d’une sauterelle, il appartient à « ce peuple d’écorchés, épris de justice », « qui ne peut pas ne pas voir la fausseté du monde sans que ça lui soit insupportable ». Devant ces difficultés rencontrées par Célian, elle décide de partir sur l’île de Ven, une île isolée, au large de Copenhague, l’île où Tycho Brahe avait établi son observatoire astronomique. Ils logent chez Solveig, une hôte bienveillante, y rencontreront Des Esseintes, un professeur de littérature à la retraite passionné par Shakespeare, Mary y retrouvera l’amour, l’estime de soi, entre les bras de Björn. Mary a "parcouru le cycle entier du chagrin, la souffrance s'est dissoute dans la pureté des paysages de Ven". En faisant cette retraite, ce séjour très contemplatif, pour être en paix avec elle-même, elle accompli un chemin spirituel nécessaire pour elle après sa rupture amoureuse. Eloignement aussi nécessaire pour Célian, incompris dans le milieu scolaire. Ce séjour lui permettra de devenir autonome « auto-nomos : qui se donne à soi-même sa propre loi ». Célian a enfin un espace à sa mesure car « Peu d’adultes connaissent encore au contact de la nature ces émerveillements de l’enfance ». La mère et le fils vont panser leurs blessures et retrouver la force de poursuivre leur chemin.



Le roman alterne les prises de paroles de Mary et celles érudites de Célian. Dans le premier récit sont intégrés des éléments biographiques sur l’astronome. Y transparaît l’amour inconditionnel de la mère pour son fils, un personnage d’une grande pureté qui donne toute sa lumière au roman. L’Enfant céleste s’attache à un sujet sensible, celui des enfants surdoués, dits précoces ou encore différents. C’est un petit livre plein de poésie, plein d’espoirs, porté par une écriture délicate, sensuelle. Un roman tendre, un moment hors du temps dans un cadre exceptionnel. Une invitation à la rêverie "Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves".

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L'Enfant céleste

***



Mary vit une rupture amoureuse difficile et compliquée. Elle sombre doucement dans une mélancolie protectrice. Mais elle doit se relever, elle doit combattre les souvenirs de cet homme qui la blessent un peu plus chaque jour. Mary doit le faire car elle a un fils, Célian. Un petit garçon rêveur et surdoué, qui n'appartient pas vraiment à ce monde. Alors, pour se sauver tous les deux, Mary décide de partir avec lui sur l'île de Ven, en mer Baltique. Ils vont tous les deux trouver là-bas l'oxygène qui leur manquait, et la force de surmonter leurs fantômes...



Le roman de Maud Simonnot est comme un instant suspendu. On se laisse porter par son écriture poétique, douce, où la nature et les grands espaces font la loi.

On se prend d'affection pour cette femme, Mary, malmenée et fragile, et pour son fils Célian. On les suit volontiers dans les sentiers de cette île légendaire, à l'abris du monde, offerte aux quatre vents.



Maud Simonnot nous offre un très beau voyage, intime et profond, sur les traces d'un astronome mystérieux.

C'est une lecture délicate et mélodieuse, qui nourrit l'âme et apaise pour quelques heures les tensions du quotidien...



Merci aux 68 pour ces pages de magie et de sérénité...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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L'Enfant céleste

L’enfant céleste est le premier roman de Maud Simonnot.

On part d'un garçonnet Célian, passionné par ce qui est extra scolaire, mais qui s'ennuie à l’école, pour passer à Mary, sa maman éplorée à cause d'une histoire d'amour qui finit mal, et terminer avec une certaine paix retrouvée grâce à une île suédoise hors du temps, l'astronome Tycho Brahe et Shakespeare.

Je dois avouer mon ignorance mais je n'avais jamais entendu parler de Tycho Brahe avant de lire cet ouvrage. Ce personnage à la fois génial, farfelu et cruel est comme un fil conducteur tout au long du récit. Et penser qu'il aurait pu inspirer le personnage d'Hamlet rajoute à son étrangeté.

L'enfance de Mary a été baignée dans le mythe de l'astronome et elle a transmis sa passion à son fils. Aussi c'est tout naturellement qu'ils viennent se ressourcer dans l’île suédoise de Ven où l'astronome avait fait construire un château fou avec un observatoire astronomique. Ce retour au source avec des plaisirs simples dans la nature préservée de l'île permet aux deux de se reconstruire.

C'est magnifiquement écrit, mélancolique et doux. De très courts chapitres donnent la parole en alternance à la mère et à son fils, Mais c'est aussi très érudit (trop pour moi qui pense que le récit aurait gagné en profondeur avec un peu moins de science). Contempler le monde céleste est certes apaisant mais la délicatesse de la plume de Maud Simonnot ne m'a pas suffit.

Sélection 2021 des 68 premières fois
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L'Enfant céleste

« Étendez-vous sur le sol, la nuit, loin des lumières. Fermez les yeux. Après quelques minutes, ouvrez-les sur la voûte étoilée...Vous aurez le vertige. Collé à la surface de votre vaisseau spatial, vous vous sentirez dans l’espace. Goûtez en longuement l’ivresse. » - Hubert Reeves



« Les personnes libres trouvent ce à quoi elles aspirent - c’est leur privilège. »



Ce premier roman vient de recevoir le Prix Choix Goncourt de l’Italie et ce sont les mots économes d’Erri De Luca, auteur italien que j’affectionne, qui peut-être en parlent le mieux :



« En tant que lecteur et résident d’îles, je retrouve dans les pages de ce roman l’intacte merveille des nuits d’été, les yeux grands ouverts sous la mystérieuse procession des étoiles. »



Avant même la lecture, l’écrin du 1er roman de Maud Simonnot, L’Enfant céleste, publié l’été dernier aux éditions de l’Observatoire, est une invitation à la rêverie. La texture de la photographie de Tristan Hollingsworth en couverture sied à merveille au monde secret que nous allons pénétrer. Ce roman est à lire toutes affaires cessantes quand l’envie de mettre la vie sur pause devient impérieuse. Autant vous dire que ces temps-ci...

Une pause. C’est ce que vont s’offrir Mary et Célian, son fils d’une dizaine d’années ; c’est ce que je me suis offert, pendant deux (trop) petites heures, lovée dans ce cocon littéraire, où rêve et poésie racontent combien les jours sont fragiles, combien la liberté est un privilège qui se gagne chèrement.



Mary et Célian. Deux êtres à tanguer dans la tourmente.

Pierre, écrivain, « se tenait au bord de l’amour ». Sans courage, il vient de quitter (congédier ?) Mary par un SMS foudroyant :



« "Je n’aurais pas voulu mettre de tristesse dans ta vie mais je voudrais qu’on arrête." Et cette phrase, qui me pulvérise : "Je ne peux pas faire l’amour sans amour." Il n’y aura jamais d’autre explication. »



Il faut dire que ces deux-là étaient bien mal assortis, comme chien et chat dit-on :



« Pierre avait ri : "Tu es comme les chiens, tu as besoin d’un environnement particulier pour être heureuse. Je serais plutôt un félin, les lieux me sont indifférents." »



Pour Célian aussi, la vie cahote. La maîtresse juge que cet enfant précoce, volontiers distrait lors de cours qui ne l’intéressent guère, est un « touriste paresseux ». Cynique, elle ne rechigne pas à l’humilier



« Puisque tu es si intelligent prouve-le. J’attends ta réponse, monsieur de génie. »



faisant de lui la risée des autres élèves quand les larmes jaillissent sous l'affront



« Oh, le pauvre bébé… »



Partir, comme une évidence. Ouvrir une parenthèse loin d’un monde peu amène, jonché d’« oiseaux crevés et [de] corps recroquevillés ».



Ce qui compte demande que l’on suspende le temps. Mary le sait.



« Je vais demander un congé, louer l’appartement, déscolariser Célian pour le temps qui reste avant les vacances d’été, et nous allons partir sous un ciel où nous respirerons mieux. Même si fuir ne résoudra ni les blessures de l’enfance ni celles de l’amour, tant pis, je ne peux pas continuer de me laisser aller ainsi à cette dévoration mélancolique. »



C’est un « je » à plusieurs voix qui raconte, Mary et Célian se partageant la parole pour dire, en trois parties et de très courts chapitres, la fragilité des jours chagrins, entre un amour défunt et une enfance malmenée parce que différente et incomprise :



« Dès sa naissance on le sait.

On se dit que cet enfant-là est différent. [...]

On le tient entre ses deux mains, ce nourrisson réfugié dans une noix, si petit, si doux. Les reflets d'or clair de ses cheveux. Et ce regard un peu voilé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui c'est ça, un enfant céleste. »



L’autrice fait se succéder avec bonheur l’écriture douce et délicate de Mary et celle, simple et pourtant érudite, de Célian, sans jamais renoncer au trait poétique. Voilà un futur collégien qui parle juste, avec des mots et des phrases d’encore enfant : on « écrabouille » la main, on ne masque pas ses fréquents « il y a » sous des tournures plus travaillées, on laisse sans coordination ses phrases courtes. Il est toujours périlleux, je pense, d'apprécier quelle parole donner à un enfant, de surcroît quand il est surdoué ; Maud Simonnot réussit parfaitement à trouver le phrasé authentique de cette période de la vie quand l’adolescent ne sait plus trop qui il est, surtout dans ce roman où il est pris entre enfance et précocité.



Après un séjour sur les lieux de l’enfance, chez Granny, dans le Morvan,



« En l’accompagnant dans ce jardin qu’elle crée par tous les temps, je songe que la vitalité organique des plantes doit être un remède à la mélancolie. Se fondre dans la simplicité d’un jardin, retrouver chaque jour cette nature généreuse, est peut-être une façon de consentir encore au monde. »



ces deux cabossés d’un quotidien « stagnant », passionnés d’astronomie depuis toujours, vont se laisser dériver jusqu’à l’île de Ven « à mi-chemin entre Copenhague et Elseneur dans le détroit de l’Øresund, perle aujourd’hui suédoise de la mer Baltique », sur laquelle Tycho Brahe, astrologue du XVIe siècle, a fait construire un observatoire pour redessiner la carte du Ciel. Sa vie, qui ne dépare pas les meilleures légendes, ne peut qu’être « une source de rêveries intarissables » pour Célian, comme elle l’a été pour Mary avant lui.



« Combien de fois dans une vie réalise-t-on vraiment ce dont on a envie ? »



Une île. Tout un symbole : microcosme isolé, terre d’oubli, une île où faire retraite pour être en paix avec les autres, avec soi-même, pour panser les blessures d’amour et celles d’enfance, au plus loin des obligations scolaires ou sociales, au plus près de la réconfortante grandeur de la nature et de la bienveillance des habitants, peu nombreux. L’accueillante Solveig, propriétaire de la pension où ils ont déposé leurs lests, l’« ours » Björn, cousin revenu restaurer la maison de famille dont il vient d’hériter, ainsi qu’un professeur de littérature anglaise à la retraite, « homme élégant, vêtu de blanc, très pâle » surnommé Des Esseintes d’après le dandy cynique et désabusé d’À rebours. Épris de Shakespeare, cet érudit tient que Hamlet retracerait la controverse opposant Tycho Brahe, l’homme « qui a su voir dans le Ciel ce que personne n’avait vu », à ses détracteurs. Sans oublier Loki, le briard de la pension qui ne quitte plus Célian. Autant de personnages que Maud Simonnot a pris soin de révéler dans leur complexité, évitant de rester à leur surface.



Le monde de Ven est petit, les ciels d’été, immenses et les étoiles, complices. À l’âge où tout se vit intensément, Célian « a enfin un espace à sa mesure » : il jouit d’une totale liberté pour « s'adonner complètement à l'univers secret de l'enfance » et à la photographie animalière, sa grande passion, et il partage la vie d’îliens qui se soucient comme d’une guigne de sa précocité. Mary trouve dans la peinture d’aquarelles le calme pour faire refluer « la souffrance [qui] s’est dissoute dans la pureté des paysages de Ven » et, dans les bras de Björn, l’abandon au désir, le battement de l’existence qui passe.



« La forêt bordant la pension est exactement celle où j’ai marché dans mes rêves cet hiver mais c’est, aussi, celle de mon enfance. C’est le même feuillage argenté des bouleaux contre le ciel pur, les mêmes petites stellaires à la blancheur éclatante parsemant les talus, les mêmes rayons du soleil sur la mousse. D’odeur en odeur ainsi se reforme ma mémoire de fille aux cheveux emmêlés et aux bras égratignés à force de grimper dans les arbres, de franchir les buissons de ronce en espérant disparaître avec les animaux sauvages, jusqu’à ce que les fins d’été viennent contraindre mes jeux et ma liberté. »



La nature, l’émerveillement, la compagnie conviviale des îliens,



« Je me demande quels souvenirs Célian gardera de ces conversations, elles l’aident à grandir autant que l’air et le soleil de cette île. »



la réconciliation, la résilience, et le vent du large chargé d’embruns qui cicatrisent les plaies du cœur sous la protection d’une myriade d’étoiles.



L’Enfant céleste est un roman tendre et flottant. À l’image des maisons de Ven, il décline « des tonalités douces, assourdies, reposantes ». Le lire, c’est s’accorder un moment léger et aérien, hors du temps, dans un cadre exceptionnel et préservé, empreint de sa part de mystère comme le suggère le flou lumineux de la couverture, décidément très réussie.



J’aurai une réserve, une seule : l’artificialité des passages qui racontent Tycho Brahe, utiles certes pour qui, comme moi, ignorait tout de l’homme « qui un jour a demandé une île en cadeau pour mener la vie qu’il voulait. » Aussi instructifs soient-ils, ils peinent à se glisser harmonieusement dans le flux du récit. L’emploi du passé simple, érudit et encyclopédique, n’est sûrement pas étranger à l’impression tenace que ces incursions dans la truculente biographie de cet astronome de la Renaissance manquent de spontanéité. N’allez pas penser que je suis une exaltée militant pour la disparition du passé simple, cependant Maud Simonnot semble avoir oublié qu’ici une mère s’adresse à son enfant. Bien plus juste est la parole au présent du jeune guide suédois, quand elle captive Célian par son immédiateté pour le plonger in medias res dans la vie de Tycho Brahe.



Il reste que l’écriture poétique de Maud Simonnot a la limpidité des ciels de Ven, la sérénité du jardin de Solveig et la légèreté du vol des libellules.



« Je souffle sur les graines d'un pissenlit pour qu'elles s'envolent. Les akènes aux aigrettes gris perle, symbole de l'univers en expansion, montent très haut, jusqu'à disparaitre dans le ciel. J'ai fait un vœu. »



Quel serait le mien ?

Je forme le vœu que vous suiviez le conseil de Hubert Reeves cité en ouverture de cette chronique. Après avoir refermé ce livre - oui, je sais que vous le lirez - étendez-vous, levez les yeux vers les étoiles et laissez la magie de L’Enfant céleste faire le reste. Vous sentirez le sel des embruns, la fraîcheur du vent et les parfums pénétrants de la forêt. Vous vous noierez dans l’azur limpide du jour et la noirceur lumineuse du ciel nocturne. Vous entendrez le rire des mouettes et le clapotis des vagues sur la grève, auxquels se mêlent les éclats sourds et rassurants de lointaines conversations bon enfant. Enfin, abandonnez-vous au vertige et vous éprouverez combien nous sommes insignifiants face à l’immensité céleste.

Ce roman, lent et contemplatif, à l’intrigue certes ténue, nous emmène loin, très loin. Si loin que l’on y reste encore un peu, mélancolique d’avoir tourné la dernière page.



1er roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois
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L'Enfant céleste

« Nous sommes de l’étoffe dont sont faits nos rêves. » Shakespeare - La tempête



Maud Simonnot nous offre un magnifique voyage avec un roman hypnotique qu’on ne lâche pas jusqu’à la dernière ligne. L’intrigue est minimaliste, portée en douceur par une écriture épurée, délicate, poétique. En évoquant la force de la nature dans laquelle s’ancrent ses personnages, elle relie l’intime à l’universel et le charme opère.



C’est une rupture amoureuse, imprévisible, sans explication tangible fait vaciller une vie, celle de Mary. Célian, son fils, enfant lunaire, enfant précoce, une sensibilité à fleur de peau, incompris et malheureux à l’école porte des chagrins devenus trop lourds. Alors Mary prend la décision de quitter Paris, de partir chez sa mère, dans le Morvan, se reconnecter avec la nature. Bonheur pour Célian de retrouver cette grand-mère au «parfum d’armoise et de verveine».



Puisque sa vie lui échappe, Mary s’octroie l’audace de tout quitter pour partir avec son fils sur l’île de Ven, paradis perdu au large du Danemark. Là-bas, Tycho Brahe, surnommé « le pape de l’astronomie » a fait construire au temps de la Renaissance le plus grand observatoire de l’Occident, « Uraniborg ».



Mary raconte ce séjour apaisant pour elle comme pour son fils dont on entend la voix en alternance, la voix d’un enfant attachant qui se fait explorateur et peut laisser libre cours à sa perception sensible du monde. L’un et l’autre vivent avec la nature, entre terre et ciel, la tête dans les étoiles. Ils mènent sur l’île une petite enquête sur la vie aventureuse de Tycho Brahe, personnage fantasque et étrange qui fascinait le roi du Danemark Frederic II. Il a cartographié le ciel et Shakespeare se serait inspiré de lui pour créer Hamlet.



Ce jeu de piste passionnant redonne de l’énergie à Mary et Célian. Sur l’île, entre rêve et réalité, les souffrances s’estompent, laissant place à des moments de vie précieux.



Le roman de Maud Simonnot, subtil et émouvant, est de toute beauté ! L’amour d’une mère pour son fils illumine le récit.

N’hésitez pas à partir sur l’île de Ven avec Mary et Célian, rêver à la lumière des étoiles, penser à toutes les énigmes que recèle encore la voûte céleste.

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L'Enfant céleste

L’enfant céleste publié aux Éditions de l'Observatoire, est le premier roman de Maud Simonnot. Non seulement ce roman se distingue par son style rêveur et évocateur, mais surtout par le fait qu'il a reçu en mars dernier le Prix Choix Goncourt de l’Italie. Pour une première fois, c'est très prometteur. Et justement en évoquant les premières fois, ce roman fait partie de la sélection 2021 des 68 premières fois.



Avec L'enfant céleste, Maud Simonnot nous offre une grande respiration, une parenthèse enchantée inspirée de ses années passées en Norvège. Ce récit est avant tout celui d’une guérison. La guérison d'une mère qui décide de stopper l'hémorragie sentimentale que le départ de celui qu'elle aimait a provoquée et celle de son fils, enfant précoce et hypersensible victime de brimades et rejeté par système scolaire. Dès lors, quoi de mieux pour se recentrer, que de tout quitter ? Ces deux-là échouent d'abord chez la grand-mère. Rattrapée par ses souvenirs, la mère décide de pousser plus loin et de mettre les voiles. Cap sur l'île de Ven en Suède dans les traces de Tycho Brahe, astronome danois du XVIème siècle.



Plonger dans L'enfant céleste c'est s'immerger dans la nature brute, opulente, celle que la main de l'homme n'a pas cherché à dompter. C'est se retrouver suspendu entre ciel et terre. Tantôt les pieds ancrés dans la terre pour se reconnecter, tantôt les yeux rivés dans les étoiles pour, à l'instar de ce célèbre astronome de jadis, les relier. Les relier tout comme ce qui relie une mère à son fils. L'enfant céleste traite de l'essentiel, de l'indispensable, du vital. Ajoutez à cela la plume à la fois délicate et poétique de Maud Simonnot, vous obtiendrez une apaisante invitation à la contemplation et à l'introspection. Un conseil, dégustez L'enfant céleste, mais lentement.


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L'Enfant céleste

"L'enfant céleste" est un très beau roman dans lequel on suit Mary, qui peine à se remettre d'une séparation amoureuse brutale et Célian, son fils, sensible, rêveur et solitaire, passionné de nature et d'étoiles, qui ne s'épanouit pas à l'école et doit faire face à une institutrice assez dure et peu concernée par sa sensibilité.

Pour respirer, Mary décide d'aller passer quelques mois sur l'île de Ven, endroit où vécut pendant 20 ans Tycho Brahe, astronome du XVI, dont elle et son fils sont passionnés, héritage des récits que son père lui faisait quand elle était enfant.

Cette lecture fut vraiment une réussite. On ressent la bienveillance et la douceur des iliens, les journées rythmées de promenades, de découvertes, d'observation et de discussions autour de Tycho Brahe et Hamlet.

Ce fut une lecture douce et enveloppante, qui réconcilie avec le monde, avec les autres. J'ai été très touchée par l'amour et la tendresse qu'a Mary pour son "grand garçon". J'ai aimé cette douceur de vivre, de partager, qui répare leurs blessures.

Quant aux passages sur Tycho Brahe, j'ai été fasciné par ce personnage, haut en couleur, par ces réflexions et ce lien avec Shakespeare et Hamlet... 

Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte!
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