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Citations de Maurice Maeterlinck (296)


GOLAUD
(...) (À Arkël.) Voyez-vous ces grands yeux ? - On dirait qu'ils sont fiers d'être purs... Voudriez-vous me dire ce que vous y voyez ?...

ARKËL
Je n'y vois qu'une grande innocence...

GOLAUD
Une grande innocence !... Ils sont plus grands que l'innocence !... Ils sont plus purs que les yeux d'un agneau... Ils donneraient à Dieu des leçons d'innocence ! Une grande innocence ! Écoutez : j'en suis si près que je sens la fraîcheur de leurs cils quand ils clignent ; et cependant, je suis moins loin des grands secrets de l'autre monde que du plus petit secret de ces yeux !... Une grande innocence !... Plus que de l'innocence ! On dirait que les anges du ciel s'y baignent tout le jour dans l'eau claire des montagnes !...
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ARKËL
(...) Je t'observais, tu étais là, insouciante peut-être, mais avec l'air étrange et égaré de quelqu'un qui attendrait toujours un grand malheur, au soleil, dans un beau jardin...
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PELLÉAS
Ce sera le dernier soir ; - je vais voyager comme mon père l'a dit. Tu ne me verras plus...

MÉLISANDE
Ne dis pas cela, Pelléas... Je te verrai toujours ; je te regarderai toujours...

PELLÉAS
Tu auras beau regarder... je serai si loin que tu ne pourras plus me voir... Je vais tâcher d'aller très loin... Je suis plein de joie et l'on dirait que j'ai tout le poids du ciel et de la terre sur le corps.
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ANGUS
Voilà un oui plus lent et plus froid que la neige !

HJALMAR
Mon Dieu, le temps des oui de flamme est assez loin de moi...

(La Princesse Maleine)
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HJALMAR

(...) Maleine ! Maleine ! qu'allons-nous faire ? - Maleine !... Je crois que je suis dans le ciel jusqu'au coeur !...

(La Princesse Maleine)
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LE SEIGNEUR, à la fenêtre :
Tous les animaux se sont réfugiés dans le cimetière ! Il y a des paons dans les cyprès ! Il y a des hiboux sur les croix ! Toutes les brebis du village sont couchées sur les tombes !

UN AUTRE SEIGNEUR
On dirait une fête en enfer !

(La Princesse Maleine)
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ÂME DE NUIT

Mon âme en est triste à la fin ;
Elle est triste enfin d'être lasse,
Elle est lasse enfin d'être en vain,
Elle est triste et lasse à la fin
Et j'attends vos mains sur ma face.

J'attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J'attends qu'ils m'apportent l'anneau ;
J'attends leur fraîcheur sur ma face,
Comme un trésor au fond de l'eau.

Et j'attends enfin leurs remèdes,
Pour ne pas mourir au soleil,
Mourir sans espoir au soleil !
J'attends qu'ils lavent mes yeux tièdes
Où tant de pauvres ont sommeil !

Où tant de cygnes sur la mer,
Des cygnes errants sur la mer,
Tendent en vain leur col morose !
Où, le long des jardins d'hiver,
Des malades cueillent des roses !

J'attends vos doigts purs sur ma face,
Pareils à des anges de glace,
J'attends qu'ils mouillent mes regards,
L'herbe morte de mes regards,
Où tant d'agneaux las sont épars !
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VISIONS

Je vois passer tous mes baisers,
Toutes mes larmes dépensées ;
Je vois passer dans mes pensées
Tous mes baisers désabusés.

C'est des fleurs sans couleur aucune,
Des jets d'eau bleus à l'horizon,
De la lune sur le gazon,
Et des lys fanés dans la lune.

Lasses et lourdes de sommeil,
Je vois sous mes paupières closes,
Les corbeaux au milieu des roses,
Et les malades au soleil,

Et lent sur mon âme indolente,
L'ennui de ces vagues amours
Luire immobile et pour toujours,
Comme une étoile pâle et lente.
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REFLETS

Sous l'eau du songe qui s'élève,
Mon âme a peur, mon âme a peur !
Et la lune luit dans mon coeur,
Plongé dans les sources du rêve.

Sous l'ennui morne des roseaux,
Seuls les reflets profonds des choses,
Des lys, des palmes et des roses,
Pleurent encore au fond des eaux.

Les fleurs s'effeuillent une à une
Sur le reflet du firmament,
Pour descendre éternellement
Dans l'eau du songe et dans la lune.
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VERRE ARDENT

Je regarde d'anciennes heures,
Sous le verre ardent des regrets ;
Et du fond bleu de leurs secrets
Émergent des flores meilleures.

Ô ce verre sur mes désirs !
Mes désirs à travers mon âme !
Et l'herbe morte qu'elle enflamme
En approchant des souvenirs !

Je l'élève sur mes pensées,
Et je vois éclore au milieu
De la fuite du cristal bleu,
Les feuilles des douleurs passées.

Jusqu'à l'éloignement des soirs
Morts si longtemps en ma mémoire,
Qu'ils troublent de leur lente moire
L'âme verte d'autres espoirs.
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AQUARIUM

Hélas ! mes voeux n'amènent plus
Mon âme aux rives des paupières,
Elle est descendue au reflux
De ses prières.

Elle est au fond de mes yeux clos,
Et seule son haleine lasse
Élève encore à fleur des eaux
Ses lys de glace.

Ses lèvres au fond des douleurs,
Semblent closes à mille lieues,
Et je les vois chanter des fleurs
À tiges bleues.

Ses doigts blanchissent mes regards,
En suivant la trace incolore
De ses lys à jamais épars
Et morts d'éclore.

Et je sais qu'elle doit mourir
En joignant ses mains impuissantes,
Et lasses enfin de cueillir
Ces fleurs absentes.
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AMEN

Il est l'heure enfin de bénir
Le sommeil éteint des esclaves,
Et j'attends ses mains à venir
En roses blanches dans les caves.

J'attends enfin son souffle frais,
Sur mon coeur enfin clos aux fraudes ;
Agneau-pascal dans les marais,
Et blessure au fond des eaux chaudes.

J'attends des nuits sans lendemains,
Et des faiblesses sans remède ;
J'attends son ombre sur mes mains,
Et son image dans l'eau tiède.

J'attends vos nuits afin de voir
Mes désirs se laver la face,
Et mes songes aux bains du soir,
Mourir en un palais de glace.
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RONDE D'ENNUI

Je chante les pâles ballades
Des baisers perdus sans retour !
Sur l'herbe épaisse de l'amour
Je vois des noces de malades.

J'entends des voix dans mon sommeil
Si nonchalamment apparues !
Et des lys s'ouvrent en des rues
Sans étoiles et sans soleil.

Et ces élans si lents encore
Et ces désirs que je voulais,
Sont des pauvres dans un palais,
Et des cierges las dans l'aurore.

J'attends la lune dans mes yeux
Ouverts au seuil des nuits sans trêves,
Afin qu'elle étanche mes rêves
Avec ses linges lents et bleus.
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DÉSIRS D'HIVER

Je pleure les lèvres fanées
Où les baisers ne sont pas nés,
Et les désirs abandonnés
Sous les tristesses moissonnées.

(...)
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ORAISON NOCTURNE

En mes oraisons endormies
Sous de languides visions,
J'entends jaillir les passions
Et des luxures ennemies.

Je vois un clair de lune amer
Sous l'ennui nocturne des rêves ;
Et sur de vénéneuses grèves,
La joie errante de la chair.

J'entends s'élever dans mes moelles
Des désirs aux horizons verts,
Et sous des cieux toujours couverts,
Je souffre une soif sans étoiles !

J'entends jaillir dans ma raison
Les mauvaises tendresses noires ;
Je vois des marais illusoires
Sous une éclipse à l'horizon !

Et je meurs sous votre rancune !
Seigneur, ayez pitié, Seigneur,
Ouvrez au malade en sueur
L'herbe entrevue au clair de lune !

Il est temps, Seigneur, il est temps
De faucher la ciguë inculte !
À travers mon espoir occulte
La lune est verte de serpents !

Et le mal des songes afflue
Avec ses péchés en mes yeux,
Et j'écoute des jets d'eau bleus
Jaillir vers la lune absolue !
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HEURES TERNES

Voici d'anciens désirs qui passent,
Encor des songes de lassés,
Encor des rêves qui se lassent ;
Voilà les jours d'espoir passés !

(...)
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ÂME CHAUDE

Ô mes yeux que l'ombre élucide
À travers mes désirs divers,
Et mon coeur aux rêves ouverts,
Et mes nuits dans mon âme humide !

J'ai trempé dans mon esprit bleu
Les roses des attentes mortes ;
Et mes cils ont fermé les portes
Sur des voeux qui n'auront plus lieu.

Mes doigts, aux pâles indolences
Élèvent en vain, chaque soir,
Les cloches vertes de l'espoir
Sur l'herbe mauve des absences.

Et mon âme impuissante a peur
Des songes aigus de ma bouche,
Au milieu des lys que j'attouche ;
Éclipse aux moires de mon coeur !...
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FEUILLAGE DU COEUR

Sous la cloche de cristal bleu
De mes lasses mélancolies,
Mes vagues douleurs abolies
S'immobilisent peu à peu :

Végétations de symboles,
Nénuphars mornes des plaisirs,
Palmes lentes de mes désirs,
Mousses froides, lianes molles.

Seul, un lys érige d'entre eux,
Pâle et rigidement débile,
Son ascension immobile
Sur les feuillages douloureux,

Et dans les lueurs qu'il épanche
Comme une lune, peu à peu,
Élève vers le cristal bleu
Sa mystique prière blanche.
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OFFRANDE OBSCURE

J'apporte mon mauvais ouvrage
Analogue aux songes des morts,
Et la lune éclaire l'orage
Sur la faune de mes remords :

Les serpents violets des rêves
Qui s'enlacent dans mon sommeil,
Mes désirs couronnés de glaives,
Des lions noyés au soleil,

Des lys au fond des eaux lointaines
Et des mains closes sans retour,
Et les tiges rouges des haines
Entre les deuils verts de l'amour.

Seigneur, ayez pitié du verbe !
Laissez mes mornes oraisons
Et la lune éparse dans l'herbe
Faucher la nuit aux horizons !
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À toute âme qui pleure,
À tout péché qui passe,
J'ouvre au sein des étoiles
Mes mains pleines de grâces.

Il n'est péché qui vive
Quand l'amour a parlé
Il n'est âme qui meure
Quand l'amour a pleuré...

Et si l'amour s'égare
Aux sentiers d'ici-bas,
Ses larmes me retrouvent
Et ne se perdent pas...

(Quinze Chansons - XV)
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