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Citations de Maurice Maeterlinck (296)


Pelléas : Il ne sait pas que nous l’avons vu… Ne bouge pas ; ne tourne pas la tête… Il se précipiterait… Il restera là tant qu’il croira que nous ne savons pas… Il nous observe… Il est encore immobile… Va-t’en, va-t’en tout de suite par ici… Je l’attendrai… Je l’arrêterai... 
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Et s’il revenait un jour
Que faut-il lui dire ?
- Dites-lui qu’on l’attendit
Jusqu’à s’en mourir...

Et s’il m’interroge encore
Sans me reconnaître ?
- Parlez-lui comme une sœur,
Il souffre peut-être...

Et s’il demande où vous êtes
Que faut-il répondre ?
- Donnez-lui mon anneau d’or
Sans rien lui répondre...

Et s’il veut savoir pourquoi
La salle est déserte ?
- Montrez-lui la lampe éteinte
Et la porte ouverte...

Et s’il m’interroge alors
Sur la dernière heure ?
- Dites-lui que j’ai souri
De peur qu’il ne pleure...



.
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Car, au contraire de ce que l'on croit généralement, la vie hiémale des abeilles est alentie mais non pas arrêtée.

Hiémal : qui concerne l'hiver.
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Je sais tout ce que l'on peut dire contre la théorie du transformisme. Elle a des preuves nombreuses et des arguments très puissants, mais qui, à la rigueur, ne portent pas conviction. Il ne faut jamais se livrer sans arrière-pensée aux vérités de l'époque où l'on vit. Peut-être que dans cent ans bien des chapitres de nos livres qui sont imprégnés de celle-ci, en paraîtront vieillis comme le sont aujourd'hui les œuvres des philosophes du siècle passé, pleines d'un homme trop parfait et qui n'existe pas, et tant de pages du XVIIe siècle qu'amoindrit la pensée du dieu âpre et mesquin de la tradition catholique, déformée par tant de vanités et de mensonges.
Néanmoins, lorsqu'on ne peut savoir la vérité d'une chose, il est bon qu'on accepte l'hypothèse qui, dans le moment où le hasard nous fait naître, s'impose le plus impérieusement à la raison. Il y a à parier qu'elle est fausse, mais tant qu'on la croit vraie elle est utile, elle ranime les courages, et pousse les recherches dans une direction nouvelle. A première vue, pour remplacer ces suppositions ingénieuses, il semblerait plus sage de dire simplement la vérité profonde, qui est qu'on ne sait pas. Mais cette vérité ne serait salutaire que s'il était prouvé qu'on ne saura jamais. En attendant, elle nous maintiendrait dans une immobilité plus funeste que les plus fâcheuses illusions. Nous sommes ainsi faits que rien ne nous entraîne plus loin ni plus haut que les bonds de nos erreurs. Au fond, le peu que nous avons appris, nous le devons à des hypothèses toujours hasardeuses, souvent absurdes, et pour la plupart moins circonspectes que celle d'aujourd'hui. Elles étaient peut-être insensées, mais elles ont entretenu l'ardeur de la recherche. Que celui qui veille au foyer de l'hôtellerie humaine soit aveugle ou très vieux, qu'importe au voyageur qui a froid et vient s'asseoir à ses côtés ? Si le feu ne s'est pas éteint sous sa garde, il a fait ce qu'aurait pu faire le meilleur.
Transmettons cette ardeur, non pas intacte, mais accrue, et rien ne peut l'accroitre davantage que cette hypothèse du transformisme qui nous force à interroger avec une méthode plus sévère et une passion plus constante tout ce qui existe sur la terre, dans ses entrailles, dans les profondeurs de la mer et l'étendue des cieux.

-Livre VII- Le progrès de l'espèce -
-Chap VII- p.224, 225
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[...] au contraire de ce que l'on croit généralement, la vie hiémale des abeilles est alentie mais non pas arrêtée ¹.

1. Une forte ruchée, pendant l'hivernage, qui dans nos contrées dure environ six mois, c'est-à-dire d'octobre au commencement d'avril, consomme pour l'ordinaire vingt à trente livres de miel.

-LivreVI- Le massacre des mâles -
-Chap III- p.208 -
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La plupart des êtres ont le sentiment confus qu'un hasard très précaire, une sorte de membrane transparente, sépare la mort de l'amour, et que l'idée profonde de la nature veut que l'on meure dans le moment où l'on transmet la vie.[...]
Aussitôt l'union accomplie, le ventre du mâle s'entrouvre, l'organe se détache, entraînant la masse des entrailles, les ailes se détendent et, foudroyé par l'éclair nuptial, le corps vidé tournoie et tombe dans l'abîme.

-Livre V- Le vol nuptial - Chap IV - p. 181 -
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[...] quoique vierge, elle n'est pas stérile. Nous rencontrons ici cette grande anomalie, cette précaution ou ce caprice étonnant de la nature qu'on nomme la parthénogenèse, et qui est commun à un certain nombre d'insectes, les Pucerons, les Lépidoptères du genre Psyché, les Hyménoptères de la tribu des Cynipides, etc. La reine-vierge est donc capable de pondre comme si elle avait été fécondée, mais de tous les œufs qu'elle pondra, dans les cellules grandes ou petites, ne naîtront que des mâles, et comme les mâles ne travaillent jamais, qu'ils vivent aux dépens des femelles, qu'ils ne vont même pas butiner pour leur propre compte et ne peuvent pourvoir à leur subsistance, c'est au bout de quelques semaines, après la mort des dernières ouvrières exténuées, la ruine et l'anéantissement de la colonie.

Livre IV -Les Jeunes Reines- Chap XII - P. 159 -
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[...] l'abeille ne connaît pas la crainte, et rien au monde ne l'épouvante, excepté la fumée. Au sortir de la ruche elle aspire, en même temps que l'azur, la longanimité et la condescendance. Elle s'écarte devant qui la dérange, elle affecte d'ignorer l'existence de qui ne la serre pas de trop près. On dirait qu'elle se sait dans un univers qui appartient à tous, où chacun a droit à sa place, où il convient d'être discret et pacifique.

-Livre III- La fondation de la cité -
- Chap VI - P.101 -
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Notre sagesse, nos vertus, notre politique, âpres fruits de la nécessité que notre imagination a dorés, n'ont d'autre but que d'utiliser notre égoïsme et de tourner au bien commun l'activité naturellement nuisible de chaque individu.

Livre II -L'Essaim- chap XXII- p.69-
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Qui aura lu ce livre ne sera pas en état de conduire une ruche, mais connaîtra à peu près tout ce qu'on sait de certain, de curieux, de profond et d'intime sur ses habitants. Ce n'est guère, au prix de ce qui reste à apprendre. Je passerai sous silence toutes les traditions erronées qui forment encore, à la campagne et dans beaucoup d'ouvrages, la fable de l'apier.

-Livre premier- Au seuil de la ruche-
-Chap. 1- p.22 -
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Ma mère, n’entendez-vous rien ?
Ma mère, on vient avertir…
Ma fille, donnez-moi vos mains.
Ma fille, c’est un grand navire…

Ma mère, il faut prendre garde…
Ma fille, ce sont ceux qui partent…
Ma mère, est-un grand danger ?
Ma fille, il va s’éloigner…

Ma mère, Elle approche encore…
Ma fille, il est dans le port.
Ma mère, Elle ouvre la porte…
Ma fille, ce sont ceux qui sortent.

Ma mère, c’est quelqu’un qui entre…
Ma fille, il a levé l’ancre.
Ma mère, Elle parle à voix basse…
Ma fille, ce sont ceux qui passent.

Ma mère, Elle prend les étoiles !…
Ma fille, c’est l’ombre des voiles.
Ma mère, Elle frappe aux fenêtres…
Ma fille, elles s’ouvrent peut-être…

Ma mère, on n’y voit plus clair…
Ma fille, il va vers la mer.
Ma mère, je l’entends partout…
Ma fille, de qui parlez-vous ?
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Quand l’amant sortit
(J’entendis la porte)
Quand l’amant sortit
Elle avait souri…

Mais quand il rentra
(J’entendis la lampe)
Mais quand il rentra
Une autre était là…

Et j’ai vu la mort
(J’entendis son âme)
Et j’ai vu la mort
Qui l’attend encore…
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J’ai peur du silence qui suit les dernières paroles qui annoncent un malheur…C’est alors que le cœur se déchire…
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PELLÉAS
Tu ne sais pas pourquoi il faut que je m'éloigne... (Il l'embrasse brusquement.) Je t'aime...

MÉLISANDE
Je t'aime aussi...

PELLÉAS
Oh ! Qu'as-tu dit, Mélisande !... Je ne l'ai presque pas entendu !... On a brisé la glace avec des fers rougis !... Tu dis cela d'une voix qui vient du bout du monde !... Je ne t'ai presque pas entendue... Tu m'aimes ? - Tu m'aimes aussi ?... Depuis quand m'aimes-tu ?

MÉLISANDE
Depuis toujours... Depuis que je t'ai vu...

PELLÉAS
Oh ! comme tu dis cela !... On dirait que ta voix a passé sur la mer au printemps !... je ne l'ai jamais entendue jusqu'ici... on dirait qu'il a plu sur mon coeur ! Tu dis cela si franchement !... Comme un ange qu'on interroge !...
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Ils s'embrassent éperdument.

PELLÉAS
Oh ! oh ! Toutes les étoiles tombent !...

MÉLISANDE
Sur moi aussi ! sur moi aussi !...
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Ils célèbrent une grande fête chez les ennemis !
Il y a des cerfs dans une ville assiégée !
Et une ménagerie au milieu des lys !
Il y a une végétation tropicale au fond d’une houillère !
Un troupeau de brebis traverse un pont de fer !
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(Quinze chansons, VI)

On est venu dire,
(Mon enfant, j’ai peur)
On est venu dire
Qu’il allait partir…

Ma lampe allumée,
(Mon enfant, j’ai peur)
Ma lampe allumée,
Me suis approchée…

À la première porte
(Mon enfant, j’ai peur)
À la première porte,
La flamme a tremblé…

À la seconde porte,
(Mon enfant, j’ai peur)
À la seconde porte,
La flamme a parlé…

À la troisième porte,
(Mon enfant, j’ai peur)
À la troisième porte,
La lumière est morte…
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PELLÉAS
Il faut que je la regarde bien cette fois-ci... Il y a des choses que je ne me rappelle plus... on dirait, par moment, qu'il y a plus de cent ans que je ne l'ai pas revue... Et je n'ai pas encore regardé son regard...
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PELLÉAS
Viens dans la lumière. Nous ne pouvons pas voir combien nous sommes heureux. Viens, viens ; il nous reste si peu de temps...

MÉLISANDE
Non, non ; restons ici... Je suis plus près de toi dans l'obscurité...

PELLÉAS
Où sont tes yeux ? - Tu ne vas pas me fuir ? - Tu ne songes pas à moi en ce moment.

MÉLISANDE
Mais si, mais si, je ne songe qu'à toi...

PELLÉAS
Tu regardais ailleurs..

MÉLISANDE
Je te voyais ailleurs...

PELLÉAS
Tu es distraite... Qu'as-tu donc ? - Tu ne me sembles pas heureuse...

MÉLISANDE
Si, si ; je suis heureuse, mais je suis triste...

PELLÉAS
On est triste, souvent, quand on s'aime...

MÉLISANDE
Je pleure toujours lorsque je songe à toi...

PELLÉAS
Moi aussi... moi aussi, Mélisande... Je suis tout près de toi ; je pleure de joie et cependant... (Il l'embrasse encore.) - Tu es étrange quand je t'embrasse ainsi... Tu es si belle qu'on dirait que tu vas mourir...

MÉLISANDE
Toi aussi...
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Un des traits de notre temps, c'est la confiance de plus en plus grande et presque exclusive que nous accordons à ces parties de notre intelligence que nous venons d'appeler le sens commun et le bon sens. Il n'en fut pas toujours ainsi. Autrefois l'homme n'as seyait sur le bon sens qu'une portion assez restreinte et la plus vulgaire de sa vie. Le reste avait ses fonde ments en d'autres régions de notre esprit, notamment dans l'imagination. Les religions, par exemple, et avec elles le plus clair de la morale dont elles sont les sources principales, s'élevèrent toujours à une grande distance de la minuscule enceinte du bon sens. C'était excessif; il s'agit de savoir si l'excès actuel et contraire n'est pas aussi aveugle. L'énorme développement qu'ont pris dans la pratique de notre vie certaines lois méca niques et scientifiques, nous fait accorder au bon sens une prépondérance à quoi il reste à prouver qu'il ait droit. La logique apparemment irréductible, mais peut-être illusoire, de quelques phénomènes que nous croyons connaître, nous fait oublier l'illogisme pos sible de millions d'autres phénomènes que nous ne connaissons pas encore. Les lois de notre bon sens sont le fruit d'une expérience insignifiante z on
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