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Citations de Maurice Rajsfus (60)


Citoyens de seconde zone, les combattants de "l'Affiche rouge" qui tomberont sous les coups des nazis, en février1944, auront surtout lutté pour la liberté, contre le nazisme, et non pas pour les trois couleurs d'une France qui les avait si souvent maltraités.
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Désormais, la francisque de Pétain et la croix du Christ vont se compléter. Il en sera de même, d'ailleurs, pour la croix de Lorraine, quatre ans plus tard.
La francisque gallique devient la nouvelle Légion d'honneur, sous le regard épanoui des bons pères de l'Eglise.
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Se souvenir, ce n’est pas cultiver la haine comme on le ferait avec un ennemi héréditaire. C’est surtout marquer un jalon de l’histoire et chercher à comprendre pourquoi l’homme est capable d’exactions telles que l’imagination est insuffisante pour les concevoir. 
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En zone occupée, pour les préfets, l'ordre doit prioritairement régner, et peu importe que ce soit celui des nazis...
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À la Libération, nul n'évoquait l’ex-camp de Drancy, et le silence recouvre la honte d'avoir accepte en silence.
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Bien avant que l'Allemagne nazie, qui occupe les trois cinquièmes de la France, ne dicte sa loi au gouvernement de la zone dite libre, Pétain et ses ministres se préoccupent déjà de réprimer les étrangers, “cause des malheurs“ du pays et, plus directement, les Juifs. 
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Je viens de découvrir les effets directs du racisme, expression de la haine ordinaire. Serrant les dents, je rejoins le ghetto qui m'est attribué : le wagon suivant. Je me raisonne, estimant qu'il y a plus grave, tout en maudissant ce salaud qui s'estime bien plus français que moi, même s'il vient de se conduire en auxiliaire des nazis. 
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Maurice Rajsfus
Les policiers français ont volé des années de vie à mes parents . Tous ont participé aux rafles quand ils étaient requis . Pratiquement pas un seul n'a démissionné . Si la police française ne s'était pas mise aux ordres , jamais il n'y aurait eu autant de dégâts . Il y a eu 250 000 déportés de France , dont 76 000 juifs , les autres étant , pour l'essentiel , des communistes et des gaullistes ......
Que dire de ce policier qui , rendant compte à la préfecture de sa mission , ose écrire le 22 juillet : " Le Vel d'Hiv est évacué . Il restait 50 juifs malades et des objets perdus , le tout a été transféré à Drancy . " .........
Je considère le sionisme comme un projet présenté comme " généreux " par ses initiateurs et qui a rapidement dérivé en une entreprise raciste . Je dénonce l'utilisation de l'accusation d'antisémitisme qui est , selon moi , devenue une arme brandie contre tous ceux qui s'opposent au sionisme , idéologie active qui ne saurait souffrir la moindre critique ...........
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Il ne prétend pas à la “neutralité“ : comment voulez-vous être “neutre“ face a une telle violence, une telle indignité ? (Ludivine Bantigny - Préface)
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Les policiers français ont été fidèles à la consigne de l'occupant nazi, de juin 1940 à août 1944. C'est là un fait que nul ne peut sérieusement nier. (…)
Ce serait une erreur d'isoler les années noires de l'Occupation pour s'intéresser au comportement de nos forces de l’ordre. En effet, au cours des années 1930 – pour ne pas remonter plus loin dans le temps – puis durant la guerre d'Algérie, de 1954 à 1962, en mai 68 et tout au long des années Marcellin, enfin sous les ordres de Charles Pasqua, la police française s'est toujours montrée à la hauteur de la confiance que les hommes d'ordre mettent en elle.
Sur le terrain, la police n'est pas plus républicaine qu'elle n'est une institution représentative de la démocratie authentique. Elle a toujours formé un corps de fonctionnaires habitués à l'obéissance aveugle. Ces civils en uniforme ont, en chaque occasion, jugé utile d'aller au-delà des ordres reçus, d'améliorer le rendement, d’être performants. Les policiers sont pour la plupart des citoyens qui se situent au-dessus des lois qu’ils sont censés faire respecter.
Le gardien de la paix parisien n'avait pas plus d'état d’âme, le 9 février 1934, lorsqu'il fusillait à bout portant les manifestants, dans le 10e arrondissement, que lorsqu'il participait aux rafles contre les juifs immigrés dans Paris, de 1941 à 1944. (…)
Durant toutes ces périodes, la police était égale à elle-même. Avec un savoir-faire identique, quels que soient les groupes humains réprimés. Il est donc évident que le policier opérant pour le compte de la Gestapo, au temps de l'occupation, ne se sentait pas spécialement coupable de complicité de crime contre l'humanité. Livrer aux nazis des juifs immigrés, des communistes, des gaullistes ou des francs-maçons, ne lui paraissait pas particulièrement délictueux. Il contribuait simplement à “nettoyer“ la France et se faisait sans doute une haute idée de la qualité de son intervention.
De son côté, la France profonde, celle du Chagrin et la Pitié, ne pouvait accepter, longtemps après la Libération, que l'on puisse suspecter nos braves “képis“de collaboration active avec l’ennemi. L'histoire leur a d'ailleurs donner raison puisqu'en septembre et octobre 1944, guère plus de 3 % de ces policiers seront momentanément écartés de la Grande Maison.
Est-il étonnant de constater que, lors de la vaste exposition “La Préfecture de police, des origines à nos jours“, proposée aux parisiens tout au long des mois de septembre et octobre 1994, à l'occasion du cinquantenaire de la Libération de Paris, il n'était nullement fait allusion au rôle de la police durant les quatre années de l’Occupation. (…)
En ces années 1990, certains policiers se comportent avec les Maghrébins et Noirs, tout comme leurs anciens le faisaient avec les juifs, en 1942. Certes le danger n'est plus le même pour le paria, mais la pugnacité policière n'a pas varié. Et la population est toujours indifférente…
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Le réflexe xénophobe n'est pas spécialement alerté par le développement des idéologie autoritaires.
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Extraits d'entretiens avec l'auteur :
- Tu es un historien contesté par le système ?
- Bien sûr , parce que je ne suis pas issu de l'institution des historiens , et pour leur faire un pied de nez ( j'ai quitté le collège à 14 ans ) en 1992 , j'ai passé un doctorat d'état de sociologie .
- Tu as été parmi les premiers à travailler sur la police de Vichy ?
- J'ai été le premier . Mon premier papier sur ce thème a été publié dans " Le Monde " le 9 juillet 1982 . Il était intitulé " 40 ans après , je n'ai pas oublié " . C'était la première fois que la presse française publiait un papier sur le rôle de la police sous l'occupation . Avant , c'était tabou .
- Quant à la police actuelle ?
- On a pas tiré les leçons de l'histoire . Il n'y a jamais eu de procès de l'institution policière pour son rôle sous l'occupation . Ce qui a permis à De Gaule , 6 semaines après la libération de Paris , de décorer la police de la fourragère rouge , pour avoir pris la préfecture de Paris le 19 août 1944 , à la 25 ème heure .
- Et aujourd'hui ?
- Le policier de 2006 , il n'en à rien à faire de savoir ce que devient la personne qu'il arrête , pas plus qu'en 42/43 pendant les rafles . Il y a une différence notable quand même , qui est très importante à mon avis : c'est qu'à l'époque le policier était un pauvre type qui n'avait que le certificat d'études et qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez , et qui réprimait l'étranger parce que dans la police , on aime pas les étrangers .
Il faisait 15 jours d'école de police . Maintenant , on entre dans la police avec un niveau bac , on fait un an d'école de police , et on est censé , en sortant , n'être ni raciste , ni brutal , ni sexiste .... Quand les flics nous ont raflé en 1942 , ils ont été violents , ils ont été ignobles , mais ils ne nous ont pas traité de sales juifs . Quand ils traquent les mômes dans les banlieues maintenant , ils les traitent de sales bougnoules . Çà veut dire que qualitativement parlant , ça ne s'est pas arrangé .
- Quel regard tu portes sur la société quand tu observes les 30 dernières années ?
- J'essaie de mettre des lunettes grossissantes pour voir comment ça se passe . Ce n'est pas rassurant , il y a de moins en moins de projets collectifs . Chacun se replie sur son petit pré carré . Avant de songer à faire la révolution , il faudrait réveiller les vieilles solidarités , ça serait déjà un premier pas très important .
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Les lois émanant de l'État français de Pétain sont, au départ, plus répressives que les premières ordonnances nazies. 
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La France des premières années de l'Occupation était-elle véritablement l'héritière de la Grande Révolution de 1789, de 1830, des barricades de juin 1848, de la Commune de Paris et du Front populaire de 1936 ?
Il est permis d'en douter.
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C'est une situation curieuse. En fin d'après-midi, David retourne chez lui sous la protection des soldats car il peut toujours y avoir un attentat.
Et, lorsque Moussa quitte cette école aux murs délabrés, les soldats israéliens sont également visibles sur sa route... mais c'est pour le surveiller.
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Parmi les demandes de dérogations, certaines relèvent du mauvais goût. C’est le moins que l’on puisse dire à propos de la démarche émanant de la célèbre Colette. Que la romancière fasse tout son possible pour protéger son mari, Maurice Goudeket, qui est juif, rien que de naturel. C’est ainsi que le 12 décembre 1941, après que son mari a été arrêté lors de la rafle des «notables» du judaïsme français, Colette alerte ses relations : Sacha Guitry, mais aussi Brasillach et Drieu La Rochelle, et obtient la libération de Maurice Goudeket.
Colette qui, à cette époque, est dans le besoin, dit-elle, collabore au Petit Parisien, à Image de la France ou même à Gringoire, hebdomadaire antisémite, et enverra sa prose, un peu plus tard au journal de la Milice de Darnand, Combats. C’est à cette époque que l’auteur à succès écrit au ministère de l’intérieur, le 31 mai 1943, pour solliciter une dérogation au port de l’étoile jaune pour Maurice Goudeket. Lettre édifiante s’il en est :
« J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance que mon mari, Maurice Goudeket, Israélite français, (…) soit dispensé du port de la l’étoile de Sion. (1)»
(...)
« Je me permets d'ajouter que mes livres et ma personne ont toujours reçu, en Allemagne, l'accueil le plus favorable (tournée de conférences à Berlin, Vienne). D'autre part, les autorités occupantes m'ont témoigné ici, chaque fois que l'occasion s'en est présentée, le maximum de courtoisie et de bienveillance. L'an dernier, le Pariser Zeitung me prodiguait des éloges sans restrictions. »

Note de bas de page : (1) C’est cette même formule qui est utilisée par les porte-plume de l’extrême droite.

700 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 113-114]
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Mauvais signe. On voit de moins en moins d'étoiles jaunes sur les vêtements, dans les rues de Paris. Ce n'est pas étonnant. Les rafles n'ont jamais cessé et nombreux sont aussi ceux qui se cachent, ne sortent plus de chez eux, ou sont partis se réfugier dans la zone sud de la France, là où le danger paraît moins grand. C'est peut-être aussi la raison pour laquelle il y a de plus en plus de policiers et de gendarmes dans les gares pour contrôler les voyageurs. On ne voit que rarement les soldats et les policiers allemands se livrer à cette traque. Sans doute font-ils confiance aux policiers français pour faire cette sale besogne.
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Le 24 juillet Roger Langeron (préfet de police à Paris en 1940) note, après une rencontre avec Boenelburg, qui commande la Gestapo à Paris : "La Gestapo est maintenant solidement installée à Paris. C'est elle que je dois m'efforcer de surveiller..."
Le 8 août Langeron note : "La préfecture de police a arrêté quatre vendeurs du Pilori, qui avaient pénétré dans les magasins juifs et renversé les comptoirs et étalages". Il s'agit ici des fines équipes de Robert Hersant qui, à cette époque, s'était fait une spécialité d'agresser les vendeuses de magasins juifs des Champs-Elysées.

695 - [Le Livre de poche n° 7733, p. 16-17]
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Le président Laval a proposé que, lors de l'évacuation des familles juives de zone non occupée les enfants de moins de seize ans soient emmenés eux aussi. (note adressée le 6 juillet par le SS Dannecker à Adolf Eichmann)
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Se souvenir où peuvent conduire
le racisme des uns
et le désintérêt des autres.
Se souvenir, ce n'est pas cultiver la haine.
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