Citations de Michael Christie (326)
– La vie, c’est du travail, du travail et du travail, dit Everett en hochant la tête. Le truc, c’est de trouver ce qu’on déteste pas faire. »
Ils viennent pour les arbres.
Pour respirer leurs aiguilles. Caresser leurs écorces. Se régénérer à l'ombre vertigineuse de leur majesté. Se recueillir dans le sanctuaire de leur feuillage et prier leurs âmes millénaires.
Jamais l’histoire ne sera racontée en entier.
p.534/590
Parce-que, même lorsque vous avez bien coupé et posé une pièce de bois, elle continuera à vivre après votre intervention : elle absorbera l'humidité et se tordra, se courbera, se déformera indépendamment de notre volonté. Il en va de même de nos vies.
Il n'y avait de place dans leurs conversations, que pour le crédit carbone, le carnage écologique et le lobbying mortifère des géants pétroliers- on était alors dans cette période naïvement touchante d'avant de Dépérissement où les gens croyaient encore qu'un engagement modéré et de bonnes intentions éviteraient la catastrophe.
La scientifique qu'elle est sait qu'au moment précis où elle entamera la coupe, l'arbre condamné se mettra à transférer son capital chimique à la terre pour que ses voisins l'absorbent. Tous ses précieux pesticides et composés antifongiques, tout son nitrogène et son phosphore seront distribués via le réseau fongique de la forêt, une sorte d'héritage familial, un dernier acte de charité au plus pur sens du terme. (P.566)
le plus souvent, Willow ressemble à un moine errant qui carburerait à la marijuana, aux pois chiches et au lait de soja fait maison. Son véritable culte est celui de la nature, et des arbres en particulier. Elle croit en ces êtres vivants avec autant de pureté et de ferveur que les bouddhistes qui s’immolent pour leur foi. C’est pourquoi Liam craint par-dessus tout son engagement écologique : voilà ce qui pourrait un jour lui voler complètement sa mère, il le sait.
Chaque soir, après le travail des champs, Temple et son père mettaient le couvert pour quatre - quatre serviettes amidonnées, quatre fourchettes, quatre cuillères, quatre assiettes, quatre verres à eau - et ils servaient quatre portions du plat qu'eux-mêmes s'apprêtaient à manger à l'intérieur. "Quand on habite près du chemin de fer, disait l'ancien pasteur, c'est la moindre des choses. Offrir de quoi se nourrir. Dieu ne fait pas de différence entre les nourritures spirituelles, intellectuelles et terrestres. Eh bien nous non plus."
La mère autrichienne de Temple n'approuvait pas cette pratique charitable : " Ça revient à verser du parfum sur du fumier".
Bien que sa ferme soit située à la périphérie de la ville, les habitants ne débordent pas d'enthousiasme à l'idée des repas qu'elle sert aux pauvres, ni à la bibliothèque qu'elle met à disposition de tous. "Qu'est-ce que ces parasites peuvent bien avoir à foutre de vieux bouquins, de toute façon ?" a-t-elle entendu dire tout haut lors d'assemblées municipales.
A ceux qui jugent la rage contre-productive, il suffira de considérer tout ce que Liam Greenwood a fabriqué de magnifique pendant ses trente-quatre années d'existence pour comprendre que l'inverse est parfois vrai , que la rage peut être le carburant le plus puissant du monde.
Il y a un proverbe chinois qu’elle a toujours aimé : Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a vingt ans. A défaut de quoi c’est maintenant.
Le bois, c’est du temps capturé. Une carte. Une mémoire cellulaire. Une archive.
Un livre offre tant de correspondances avec un arbre et ses cernes, se dit-elle : les strates du temps, préservées, à disposition.
Assis sur une branche tombée au sol, il examine le visage endormi de Willow et se rend compte que, depuis ce premier soir où il l'a entendu pleurer, elle l'a refaçonné, jusqu'à faire de lui quelqu'un d’entièrement neuf. Pas un type bien , un homme digne de respect ou d'admiration. Mais quelqu'un qui donne plus de valeur à une autre vie que la sienne.Et cette transformation a refermé en lui une plaie demeurée longtemps purulente .
Je trouve impardonnable qu'on ait d'un côté tous ces SDF et de l'autre des gens qui dépensent des centaines de dollars dans des épiceries bio et des spas pour les chiens, s'insurgea Ginnie. C'est insultant. Et inhumain.
Il a toujours préféré les arbres aux gens. Leurs habitudes et leurs préférences sont bien plus faciles à identifier.
Ils viennent pour les arbres.
Pour respirer leurs aiguilles. Caresser leur écorce. Se régénérer à l’ombre vertigineuse de leur majesté. Se recueillir dans le sanctuaire de leur feuillage et prier leurs âmes millénaires.
"Sachez donc ceci : votre père vous a aimée de tout l'amour qu'il avait. Seulement, il n'en avait plus beaucoup"
P557
« Mais rien de comparable à la glorieuse dissolution d’un cachet d’Oxy dans son ventre, la chaleur qui se diffuse dans tout le corps, l’apaisement, le pardon et la sécurité sans précédent qu’elle lui procure. C’est comme tomber amoureux. Ou ce qu’on nous vend comme de l’amour sans que la promesse soit jamais tenue. »
Nous sommes ceux qui arrachent à la terre ses ressources les plus irremplaçables et les vendent pour pas cher à quiconque a trois sous en poche, et nous sommes prêts à recommencer le lendemain.