Citations de Michel Desmurget (226)
De plus on a constaté qu’en provoquant délibérément la peur, la colère ou l’anxiété, on augmentait la vulnérabilité de l’animal aux suggestions. Si ces émotions sont maintenues au paroxysme pendant assez longtemps, le cerveau se met en grève et ensuite rien n’est plus aisé que d’implanter de nouveaux comportements.
Un demi-kilo pris sur l'année traduit un surplus d'à peine une douzaine de Calories par jour, soit l'équivalent d'une ou deux cacahuètes. Bien sûr ce demi-kilo représente bien peu dans l'absolu. Cumulé sur un quart de siècle, il fini cependant par peser lourd.
Ainsi, aux Etats-Unis, pays pour lequel nous disposons des chiffres publics les plus précis, 79% des foyers possèdent au moins 3 postes et plus de 70% des enfants de 8 ans et plus ont une télévision dans leur chambre à coucher. On est à 43% pour les 4-6 ans, à 29% pour les 2-3 ans et à 19% pour les 0-1 an!
Au-delà des tests standardisés, le contenu des manuels scolaires offre un autre angle d'étude intéressant. La logique est indirecte mais plausible. Elle suggère que les systèmes scolaires s'adaptent à la dégradation du niveau des élèves en abaissant leur niveau d'exigence, ce qui entraîne une simplification des manuels commandés aux éditeurs ; et, en fin de compte, une intensification de la glissade originelle. (p.71)
Moins d'écrans, c'est plus de vie.
L'industrie sait remercier ses troupes avec générosité. Cela a été amplement démontré dans les domaines du tabac, du médicament et, plus récemment, des prothèses ou sodas. D'un point de vue strictement financier, il est toujours rentable de préférer l'intérêt industriel à la santé publique.
Un bon menteur commence par faire que le mensonge paraisse une vérité et il finit par faire que la vérité semble un mensonge.
L'incompétent se présente toujours comme un expert.
La consommation récréative du numérique - sous toutes ses formes (smartphones, tablettes, télévision, etc.) - par les nouvelles générations est absolument astronomique. Dès 2 ans, les enfants des pays occidentaux cumulent chaque jour presque 3 heures d'écran en moyenne. Entre 8 et 12 ans, ils passent à près de 4h45. Entre 13 et 18 ans, ils effleurent les 6h45. Exprimé en cumul annuel, cela représente autour de 1 000 heures pour un élève de maternelle (soit davantage que le volume horaire d'une année scolaire), 1 700 heures pour un écolier de cours moyen (2 années scolaires) et 2 400 heures pour un lycéen du secondaire (2,5 années scolaires). Exprimé en fraction du temps quotidien de veille, cela donne respectivement un quart, un tiers et 40%.
Croire que les digital natives sont des ténors du bit, c'est prendre ma charrette à pédales pour une roquette interstellaire !
Les quelques travaux ayant conclu à l'absence d'impact des ordinateurs domestiques sur la réussite scolaire pourront alors rapidement rejoindre l'imposante cohorte des études négatives; et Aldous Huxley ressurgira du néant lui qui, il y a près de quatre-vingts ans déjà, anticipait "la dictature parfaite [...]. Une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude"; et l'on repensera finalement, mais un peu tard sans doute, au titre amèrement prophétique de l'ouvrage de Neil Postman : Se distraire à en mourir.
Ainsi, comme l'a montré l'équipe de Michael Rosenbaum à l'université Colombia, "un ancien obèse aura besoin de 300-400 Calories de moins chaque jour pour maintenir le même poids et le même niveau d'activité physique qu'un individu n'ayant jamais été obèse et présentant le même poids et la même capacité corporelle." Cette différence persiste pendant des années, au-delà de la perte de poids.
De nos jours, le "Jeune" est intouchable, certifié prodigieux par sa seule condition.
Il est une véritable vache sacrée, un parangon de créativité, un phœnix de l'anticonformisme.
Nul n'ose plus dire désormais "de nos petits sauvageons" qu'ils sont mal dégrossis.
Leurs moindres niaiseries sont sont vénérées comme un trésor de profondeur, un abîme de poésie spontanée, leurs griffonnages font l'objet d'un culte réservés aux chefs-d’œuvre.
Pour livrer ne serait-ce qu'un embryon de pensée pertinente, encore faut-il avoir des connaissances précises sur lesquelles s'appuyer. Penser dans le vide, ce n'est pas penser, c'est divaguer.
[...] comme le résumait une enseignante de l'Idaho, [...] "je leur apprend à penser profondément, à penser. Un ordinateur ne peut pas faire cela". Un ordinateur ne peut pas non plus sourire, accompagner, guider, consoler, encourager, stimuler, rassurer, émouvoir ou faire preuve d'empathie. Or, ce sont là des éléments essentiels de la transmission et de l'envie d'apprendre.
Pour l'ANSES, "en l'absence d'excès de poids: les régimes à visée amaigrissante, qu'ils soient proposés par des médecins ou des non-médecins, sont des pratiques à risques."
[...]
En France, une étude de grande ampleur a montré que près de 50% des femmes et 15% des hommes jouissant d'un poids médicalement sain avaient suivi un régime lors des 12 mois précédent leur interview.
...nombre d'observations casuelles soulignent l'excellente intégration sociale des enfants élevés loin de la télévision. Selon plusieurs études concordantes, ces derniers se révèlent d'ailleurs plus satisfaits de leur vie et plus heureux que leurs confrères téléphones.
L'écran est devenu un médium universel à travers le monde. Que ce soit dans les favélas, une île du Pacifique sud, ou un gratte-ciel d'Asie, la télévision est omniprésente.
A un niveau plus général, ce sont chaque année près de 20 000 être humains qui mourraient en Amérique d'avoir été trop indigent pour qu'on les soigne. C'est 6 fois plus que le nombre de victime des attentats du 11 septembre 2001. C'est aussi l'équivalent d'une ville comme Lons-Le-Saunier, rasée annuellement de la surface de la terre pour délit de pauvreté.
Aux Etats-Unis, ce ne sont pas les médecins, mais les assureurs, qui décident en dernier ressort des soins à prodiguer.