Algis se retint de rire. En jouant les espions pendant vingt milles ans, il pourrait peut-être économiser le quart de cette somme ! Son rêve fou l'avait quitté depuis longtemps. Mais il continuerait sur sa lancée jusqu'au jour où il se ferait prendre. Et ce jour avait bien failli être celui qu'il venait de vivre.
Il essayait de se rappeler comment il était devenu l’ami de ce petit homme insignifiant et génial, dingue et prosaïque, qui caressait d’un air amoureux et gourmand sa machine absurde et qui construirait peut-être un jour une arme monstrueuse. Peut-être avaient-ils un peu les mêmes obsessions. En réalité, il s’était lié avec Dan Calden dans un passé récent parce qu’il l’avait connu dans un futur relativement éloigné. En 2025, Calden était un personnage important, quoique suspect, et Vincent était son ami. Bel exemple de bouclage temporel ou inversion de causalité…
Qui est Joseph Poney ? Un ouvrier belge nommé Joseph Poney, las d’être poursuivi par les journalistes et les services secrets, s’est suicidé il y a quelques mois. Le docteur Pony, de Manchester, intente un procès aux Instituts Orenbourg. Il y en a d’autres. Mais aucun Joseph Poney existant ne correspond au nôtre. Pas un seul ne paraît avoir la vocation. Joseph Poney est un nom d’emprunt, comme Staline. Et c’est peut-être nous, les voyageurs, qui l’avons créé.
Le groupe d’Oléron était une AIG (association d’intérêt général, loi de 1998) d’ufologie qui se donnait pour but de faire connaître aux foules la présence des extraterrestres dans le ciel de la planète. Il venait, lui aussi, de se rallier au PDR.
La jeune fille blonde déclara à Vincent qu’il devait voter PDR pour que les preuves des contacts entre le gouvernement et les Xtrans soient enfin publiées. Vincent répondit qu’il allait réfléchir et la reconduisit poliment.
De toute façon, le Cavalier n’avait aucune importance. Ce n’était qu’une statue équestre qui veillait sur le temps. Peut-être l’effigie d’une ancienne divinité.