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Citations de Miguel Torga (93)


-Vicente-

Le sens de la vie était indissociablement lié à l'acte d'insubordination. (p.133)
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Destin

En se levant, le jour était heureux.
Il voulait gravir les montagnes,
il voulait aller boire aux fontaines,
se perdre aux vastes horizons...
Oui mais la vie n'a pas voulu.

Leiria, 15 novembre 1939
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Ca, pour promettre, personne ne bafouille,ma fille....
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Un vent de désespoir balayait le monde.Et ceux qui cherchaient Dieu avec sincérité avaient soif de musiques semblables,à la fois belles et poignantes.
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Coimbra, 26 mai 1942

Encore un livre. Encore une tonne d'énergie gaspillée et qui, si je l'avais utilisée à défricher les landes de mon village aurait donné, pour le moins, une rangée de plants de vigne. Malheureux, celui qui avec une plaie ! Malheureux celui qui a été condamné à être poète et à l'être dans ce pays ...
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Tenório (* le coq trop zélé)

L'étrange sensation qui le tourmentait n'était que le besoin de communiquer, d'annoncer au monde il ne savait trop quoi. Stupéfait, pris de peur et de honte, il serra la gorge, en un mouvement instinctif de défense. Mais rien n'y fit.Il allait éclater, s'il contenait encore le jaillissement de l'hymne par lequel il voulait saluer l'arrivée du jour !
Nulle volonté ne pouvait retenir le cri irrépressible qui le suffoquait.
Et il chanta.
Cocorico !...
Il réveilla tout le monde.Ce fut comme si brusquement la foudre était tombée sur le poulailler et avait tiré du sommeil sa mère , ses frères et ses cousines.


( p.72)
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La femme le regarda longuement. Il n'était pas facile de comprendre pareil mélange de férocité et de truanderie, de grandeur et de loyauté. Son intelligence fine, perspicace, butait contre un tel mur.Elle n'avait pas voulu ou pas pu l'aimer.Et sans amour on ne peut comprendre personne.

( José Corti, 1992, p.120)
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Senhor Ventura, cependant, était loin des calculs de Tatiana. Il l'aimait vraiment, d'un amour capable de purifier un cloaque. Sa nature violente, ombrageuse, qui jusque-là n'avait su et voulu s'affirmer que par des actes de volonté, avait découvert en cette femme un objet de tendresse et de paix..
( José Corti, 1992, p.78)
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Senhor Ventura, lui, était tout à son affaire. Calme, pénétré, après une révérence solennelle, il recevait les généraux. Et, en Chine, froidement et dédaigneusement, il vendait des armes aux Chinois pour qu'ils se massacrent entre eux.

( José Corti, 1992, p.62)
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C'était avec la même tendresse que depuis vingt ans il dessinait ce substantif où il avait mis tous les rêves de sa jeunesse." Déserteur ", lisait-il à la fin, avec à la bouche le goût d'un péché pour lequel il valait le coup de mourir.
( José Corti, 1992, p.35)
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L'arrivée à Lisbonne fut un émerveillement froid. Senhor Ventura, ne sachant ni lire ni écrire, se méfiant même de son ombre, avait l'air d'un objectif photographique avidement en train de saisir des images.
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Cher lecteur,

Je ne sais en quels termes te présenter ce livre, même après le remaniement qu' il a subi. Écrit d'une seule traite il y a plus de quarante ans, à l'âge où les audaces tiennent lieu d'arguments, en lui j'ai laissé à nu la fantaisie échevelée et la maladresse d'expression dont impunément dispose la jeunesse.Mais je me suis vu tellement embarrassé, lorsqu'à l'âge mur je l'ai relu, que j'ai fait mon possible pour l'oublier et qu'on l'oublie.Aujourd'hui, pourtant, sur ce versant de la vie où l'on regarde avec lucidité et bienveillance les verdeurs du jeune âge, j'ai résolu de le reprendre. Patiemment, je l'ai nettoyé de ses principales scories, j'ai retouché les situations les plus insensées, tenté enfin de le rendre visible.Je l'ai fait pour lui et pour moi.Pour lui,car, malgré tout, il raconte une histoire vraisemblable pour nous Portugais, qui sommes les errants du monde, capables ici et là du meilleur et du pire.
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L'histoire du fils prodigue ne me laisse jamais indifférent. ( ....)
Déjà en ce temps- là j'étais capable de voir ce qu'il y a de légitime dans un départ et de fatal dans un retour.
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N'allez pas plus loin

au premier étage, fenêtres et balcons où s'étiolent des plantes en pots, et où sèche le linge avec une franche impudeur. Les reprises, le degré de blancheur, la quantité et la nature des pièces exposées offrent à la curiosité d'autrui le niveau de vie des habitants. (p.5 / Le Tout sur le Tout, 1988)
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-La Leonor Bourlinguée

Ni son coeur ni son étal de fruits ne lui permettaient de faire plus de dix pas à la suite. Aussi passait-elle des mois d'affilée à entendre des chalands les nouvelles du quartier. Elle était donc comme un tombeau où tout venait s'ensevelir. (...)
Vieille déjà, mais d'une vieillesse conciliante, un jour, sans qu'on sache d'où ni comment, elle était apparue là, placide, et s'était mise à empiler des pommes sur l'étal. (...)
Et elle était entrée, sans lettres de créance, dans le quotidien de la rue. (...)
- Vous connaissez la petite vieille du banc de fruits avec qui vous avez parlé tout à l'heure ?
-Très bien ! Qui ne connaît pas la Leonor Bourlinguée ?
-La Leonor Bourlinguée ?
-oui. Ce n'est pas comme ça qu'on l'appelle par ici ?
-Non, La Leonor, seulement.
(...)
Le sobriquet avait rempli un vide que le temps n'avait pas réussi à combler. Ce "Bourlinguée", s'il ne fournissait pas l'explication de ce que soupçonnaient les imaginations, éclairait, jusqu'à un certain point, le mystère. Il suggérait une vie aventureuse, où passaient des navires, des trains, des pays lointains, et Dieu sait quoi encore...(p. 76-77)[ cf.Le Tout sur le Tout, 1988]
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Pension centrale

Une rue déserte ! Vous n'en avez jamais vu ? Eh bien ! Je vous le dis, vous ne connaissez pas la merveille des merveilles. De jour les maisons qui la bordent s'éteignent, se taisent, l'air de soldats au garde-à-vous, alignées, toutes pareilles et anonymes. Sur les milliers de gens qui passent devant elles, qui est capable de les individualiser, de les distinguer, de remarquer le dessin d'une porte, la grâce d'une fenêtre, le profil d'un angle de rue ? Personne bien sûr. C'est pourquoi elles se dépersonnalisent, se défigurent, se couvrent en somme de banalité. Mais les voir la nuit... Pas une qui n'ait quelque chose à dire, une histoire à raconter... Même les bancs ! Même les grosses maisons cossues ! (p. 128) [cf. Le Tout sur le Tout, 1988]
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Pension centrale

Dona Teresa écarquillait les yeux, ébahie.
-Je vous parais bizarre ? Mais je ne le suis pas. J'aime la pénombre, rien de plus. La clarté, pour moi, est une chose impossible, anti-naturelle, épouvantable ! Les objets, dans la lumière, ont une cruauté qui blesse les yeux, et qui dérobe aux choses la signification intime qu'elles peuvent avoir... (p. 127)
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N'allez pas plus loin

Le lendemain était là. Et lorsque, fatigués d'avoir erré à travers la ville, ils se quittèrent près de chez elle, ils avaient ouvert sur le monde une fenêtre de plus par laquelle on voyait la mer de la vie, calme et bleue, attendant une barque avec deux êtres à son bord. (p. 5)
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****petite note trouvée sur l'espace Miguel Torga quant au choix de son nom d'écrivain

"Le nom « Torga » est le nom de la bruyère de montagne en portugais et le prénom « Miguel » est assumé comme un hommage à Miguel de Cervantes et à Miguel de Unamuno, deux grandes figures de la culture ibérique."
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L’exil des exils, c’est d’être exilé au Portugal. D’un côté l’Espagne où les appels ne sont pas entendus ; et de l’autre la mer, où les gémissements se perdent… Je me démène dans ma camisole de force et j’en fais craquer les coutures. Tel est mon sort, depuis quarante ans. Quand je réussirai à me dégager complètement si j’en ai jamais la force, je serai trop vieux pour me servir de ma liberté. Celle qui n’est pas seulement une franchise intérieure.
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