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Citations de Miguel Torga (93)


La vue de Penedono, surgissant au loin, lui rendit soudain le courage perdu.La blancheur du village, caressé par le faible soleil du soir tombant,si elle n'était pas l'image du triomphe, lui donnait au moins le témoignage d'un très ancien courage dans la lutte, jamais démenti.
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« L’universel, c’est le local moins les murs »
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Miguel Torga
L'Universel, c'est le local moins les murs.
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Je serais capable de vivre loin de ma patrie dans la situation d’un immigrant qui gagne son pain. Je l’ai déjà fait d’ailleurs. Mais je ne pourrais jamais vivre loin d’elle en tant qu’écrivain. Il me manquerait le dictionnaire de la terre, la grammaire du paysage, l’Esprit Saint du peuple.
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J’avais l’impression que les années rigidifiaient certaines régions de mon être. C’était une espèce de dureté intérieure progressive, contre laquelle toutes les flèches de l’ambiguïté, du conventionnalisme, des intérêts et de la connivence se brisaient. Le monolithisme rendait de plus en plus difficile un quotidien où la marche vers le succès supposait de la malléabiblité, de la douceur et de l’adaptation. Mais tout en voyant clairement les avantages de l’autre manière d’être, je savais que j’étais condamné à payer à la vie le dur tribut de la sincérité. J’étais né monolithique, et resterais monolithique en toutes circonstances.
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Tout voleur de profession qu’il était — car on ne pouvait pas appeler vannier quelqu’un qui juste de temps en temps tressait un panier pour se distraire — Faustino dès qu’il buta sur la chapelle, eut un coup au cœur. Et il s’arrêta. Jamais il n’avait cambriolé un lieu saint. S’agissait malgré tout de voler la Vierge !
Mais l’hésitation ne dura qu’une minute. Trempé de la tête aux pieds, son corps le poussa en avant, vers l’abri d’un toit. Pas de temps à perdre, pas le moindre. Ni le corps ni l’esprit ne pouvaient se permettre de faiblesse, en pareille occasion. Fallait aller de l’avant !
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Coimbra, 28 mars 1955

L'argent comme finalité; le luxe comme finalité; le pouvoir comme finalité... Une fin d'Empire.
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Le médecin fit « Chut ! » avec le doigt et dit tout bas :
- Tout va bien. Il faut le laisser reposer maintenant.
Il sortit, et la bonne femme, en silence, l'accompagna jusqu'au rez-de-chaussée. Et lorsque dans la rue déjà, il lui dit bonsoir, avec la pluie fine qui tombait entra de nouveau dans son âme le froid de la triste journée.

(nouvelle, Cette douleur-là)
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Vicente (**le corbeau rebelle)

Des heures et des heures l'Arche vogua ainsi, chargée d'incertitude et de terreur.Dieu allait-il contraindre le corbeau à revenir ? Ou bien le sacrifierait- il, purement et simplement, pour faire un
exemple ? Ou quoi encore ?

(...) En quel endroit de l'univers y avait-il encore un morceau d'espérance ?

( Éditions de l'Équinoxe, 1984, p.131)
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Miguel Torga a longtemps considéré
" Senhor Ventura " comme un péché de jeunesse, il explique pourquoi il l'a finalement revu et réédité en 1985, au bout d'un purgatoire de quarante deux ans.Et après, souveraineté de l'auteur oblige, s'être à lui-même pardonné.

Claire Cayron à Sydney, janvier 1991
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Il avait appris à se servir d'une plume, mais cette chose légère et capricieuse pesait davantage dans sa main que le manche de la charrue.
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Les femmes sont comme ça, s'épancha Senhor Venura, en se rappelant que ladite Lucy l'avait en son temps plaqué pour un Arménien - elles ne disent du bien d'un homme que lorsqu'elles en aiment un autre.....
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Mensonge. Le prêtre avait raison. C’était dommage de voir tant d’autorité, de vocation, d’habileté innée, au seul service d’animaux. On n’avait pas idée ! Le bélier le plus têtu, le plus bête, le plus mauvais, entre les mains de Gabriel changeait de nature. Il ne lui manquait plus que la parole.
– Qu’est-ce que tu fais aux bêtes, petit ! On dirait que tu les ensorcelles !
– Rien. Je les mène au pré, comme tout le monde.
Il souriait. Et continuer d’éduquer les agneaux avec des mots et des gestes que personne ne savait dire et faire.
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Ils riaient aux éclats. Et, une fois la messe dite, ou accomplie quelque autre fonction de son sacerdoce, il sautait sur le dos de sa mule, plein de saudade de ses champs et des âmes fraternelles qu’il gouvernait.
Parmi elles, une seule lui donnait des cheveux blancs : Firmo. Ce diable d’homme était un oiseau migrateur. Et pour quelqu’un comme lui, dont les racines plongeaient dans le sol de Vilarinho, cette réalité était une souffrance.
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Les choses,aussi drôles que ça paraisse,si les gens ont pas de joie à l'intérieur pour les ressentir,perdent beaucoup.
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Au fond du cœur il savait que jamais plus un Pereira, vif, inquiet mais loyal, ne le seconderait à tout moment.Profondément et douloureusement, il sentait qu'il était resté seul au monde.Comme ses aïeux de Penedono devant la mort d'un père, d'un fils ou d'un petit- fils, il éprouvait la mutilation d'une part de son âme.

( José Corti, 1992, p.67)
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A portée d'un coup de fusil - l'unité de mesure qu'il connaissait le mieux - Ivo regardait et analysait cet éveil. Assis sur un bloc de granit, son ballot de vêtements posé à côté de lui, de l'oeil qui lui restait il photographiait les phases successives que traversaient les demeures et la vie du village où il était né. Peut-être parce qu'il le voyait ainsi, d'un oeil, côté coeur justement, il lui semblait qu'il le comprenait mieux à présent ; que sa vision binoculaire d'antan séparait et appauvrissait le sens des choses, par incapacité à embrasser dans un même amour le saint et l'exécrable. (Le retour)
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Il n'est dans toute la Montagne d'endroit aussi triste et déshérité que Saudel. Ce ne sont pas là des maisons, et pas des gens qui les habitent. Ce sont des tanières où logent des bêtes.
Malgré tout, Notre-Seigneur Jésus-Christ, le dimanche, daigne rendre visite au village en la personne du Padre Unhao, qui dit la messe au lever du soleil. Le prêtre descend de sa jument, se mouche dans un grand mouchoir crasseux, tousse, sonne deux coups de cloche, et entre dans une église tellement obscure et glaciale qu'il se souvient toujours à cette occasion de certaine pneumonie double. Il dit l'introït avec beaucoup. de solennité, monte les marches de granit, lit, relit, se tourne, se retourne, se signe et, finalement, fait son prêche. Or il s'agit toujours de passer un savon général. Que personne ne vaut rien. Que les hommes sont comme ci, et les femmes comme ça, que les filles sont des malpropres, et les garçons des brutes, bref que tout ça est une misère.
Saudel, confondu, écoute. Et puis, à la sortie, chacun se met à ruminer. Qui a bien pu dire, Là-Haut, tant de mal d'eux ? Les hommes bêchent du matin au soir, les femmes accouchent toutes les fois que la Vierge le veut, garçons et filles gardent les troupeaux... Qui aura glissé ces choses-là à l'oreille de Dieu ?
(La Résurrection)
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Vieillie, blanchie, mais égale à elle-même, la Lionça revenait par le même chemin, s'asseyait près de l'âtre pour filer, et mettait dans la régularité du fil la parfaite régularité de sa vie.
(Maria Lionça)
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Monde à notre mesure.
Rond comme nos yeux.
Comme eux aussi,
Il reçoit du dehors et selon l'heure,
La lumière ou l'obscurité

Monde à peine un prétexte
A d'autres mondes,
Base d'où s'élève
L'inquiétude,
Fatiguée de la rotation uniforme
Du jour après jour
Monde que l'imagination
Défigure,
A le voir de toujours plus haut,

Monde fait de cette même argile
Dont nous sommes pétris
Chair de notre chair
Pourrie.
Monde que le temps gâte et refroidit,
Mais seul jardin connu
Où fleurit la vie.
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