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Citations de Mikhaïl Boulgakov (523)


- Je ne fais pas le guignol, je ne touche à personne, je répare mon réchaud, dit le chat en fronçant les sourcils d'un air hostile. Et je juge de mon devoir de vous avertir que la race des chats est antique et intouchable.
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- Dans notre pays, l'athéisme n'étonne personne, fit remarquer Berlioz avec une politesse toute diplomatique. Depuis longtemps et en toute conscience, la majorité de notre population a cessé de croire à ces fables.
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Mettons-nous d’accord une bonne fois : le logement est la pierre angulaire de la vie humaine. Prenons pour axiome que l’être humain ne peut exister sans logement. À présent, pour étayer cette affirmation, je l’annonce à tous les habitants de Berlin, Paris, Londres et d’ailleurs : il n’y a pas d’appartements à Moscou.
Mais alors comment y vit-on ?
Et bien, on vit comme ça.
Sans appartements.
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— Ma pauvre, pauvre amie, lui dis-je. Je ne veux pas que tu fasses cela. Tu ne seras pas heureuse avec moi, et je ne veux pas que tu te perdes avec moi.
— C’est la seule raison ? demanda-t-elle en approchant ses yeux tout près des miens.
— La seule.
Avec une excessive vivacité, elle se serra contre moi, noua ses bras autour de mon cou et dit :
— Eh bien, je me perds avec toi. Demain matin je serai ici.
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Oui, l’amour nous frappa comme l’éclair. Je le sus le jour même, une heure plus tard, quand nous nous retrouvâmes, sans avoir vu aucune des rues où nous étions passés, sur les quais au pied des murailles du Kremlin.« Nous causions comme si nous nous étions quittés la veille comme si nous nous connaissions depuis de nombreuses années. Nous convînmes de nous retrouver le lendemain au même endroit, au bord de la Moskova. Et nous nous y retrouvâmes en effet. Le soleil de mai nous inondait de lumière. Et bientôt, très bientôt, cette femme devint secrètement mon épouse.
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L’amour surgit devant nous comme surgit de terre l’assassin au coin d’une ruelle obscure et nous frappa tous deux d’un coup. Ainsi frappe la foudre, ainsi frappe le poignard ! Elle affirma d’ailleurs par la suite que les choses ne s’étaient pas passées ainsi puisque nous nous aimions, évidemment, depuis très longtemps, depuis toujours, sans nous connaître, sans nous être jamais vus
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Dès que Marguerite eut touché l’herbe humide, la musique, sous le bosquet de saules, joua avec plus de force et les gerbes d’étincelles s’envolèrent plus gaiement du feu de bois. Sous les branches couvertes de tendres chatons duveteux, on voyait à la clarté de la lune, assises sur deux rangs, des grenouilles mafflues qui, se gonflant comme de la baudruche, jouaient sur des pipeaux de bois une marche triomphale. Des brindilles pourries, phosphorescentes, accrochées aux branches, éclairaient les partitions, et la lueur vacillante du feu jouait sur les faces des grenouilles.

La marche était exécutée en l’honneur de Marguerite, et l’accueil qui lui fut réservé fut des plus solennels. Les diaphanes ondines qui dansaient au-dessus de la rivière interrompirent leur ronde et vinrent agiter au-devant de Marguerite de longues herbes aquatiques, tandis qu’au-dessus du rivage vert pâle et désert retentissaient leurs cris sonores de bienvenue. Des sorcières nues surgirent de derrière les saules, s’alignèrent sur un rang et plièrent les genoux en profondes révérences de cour. Une sorte de faune à pieds de chèvre se précipita pour baiser la main de Marguerite, étendit sur l’herbe un tissu de soie, s’informa si le bain de la reine avait été agréable, et l’invita à s’étendre un moment pour se reposer.
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Là, les deux brigands disparurent, pour faire place à une jeune fille rousse complètement nue dont les yeux brillaient d’un éclat phosphorique.
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Dès l'instant où quelqu'un télégraphie qu'il a eu la tête coupée, c'est qu'elle ne l'est pas complètement[...].
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Le visiteur n’était plus seul dans la chambre. Le second fauteuil était occupé par l’étrange individu qui, tout à l’heure, s’était reflété dans la glace du vestibule. Maintenant on le voyait parfaitement, avec ses petites moustaches de duvet, un verre de son lorgnon qui brillait, et l’autre verre absent. Mais il y avait pis encore, dans cette chambre : sur un pouf de la bijoutière, un troisième personnage se prélassait dans une pose désinvolte. C’était le chat noir aux dimensions effrayantes, un petit verre de vodka dans une patte, et une fourchette, au bout de laquelle il avait piqué un champignon mariné, dans l’autre.
La chambre, déjà faiblement éclairée, s’obscurcit tout à fait aux yeux de Stépan. “Voilà donc, pensa-t-il, comment on devient fou…”, et il se cramponna au chambranle de la porte.
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Un homme solitaire, assis, s’ennuyait dans le local de la cellule communiste de la station X.
— C’est extrêmement bizarre. La réunion a été fixée à cinq heures et il est déjà huit et demie, les petits gars semblent être en retard.
La porte en laissa entrer un autre.
— Bojour Pétia, dit le nouveau venu, tu reflètes le quorum ? Reflète donc. Vote, Pétro !
— je n’y comprends rien, répliqua le premier. Bankine n’est pas là, Kroujkine non plus.
— Bankine ne viendra pas.
— Pourquoi ?
— Il est saoul.
— Pas possible !
— Kroujkine ne viendra pas non plus.
— Pourquoi ?
— Il est saoul.
— Bon, mais où sont les autres ?
Le silence tomba. Celui qui venait d’entrer donna une pichenette à sa cravate.
— Est-ce possible ?
— Je ne veux pas te cacher l’amere réalité russe, expliqua le second, ils sont tous saouls ! Et Gorochkov, et Sosiskine, et Mouskat, et Kornéevski, et le candidat Gorchanenko. Allez Petia, lève la séance !
Ils éteignirent la lampe et sortirent dans le noir.
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Molière et Lulli - dont la gloire et l'influence ne cessaient de croître à la cour - reçurent l'ordre de composer une comédie avec de la musique pour les fêtes de Chambord, avec obligation d'y introduire des Turcs.
En effet, à l'automne de l'année précédente, le roi avait reçu à Versailles une ambassade turque conduite par un certain Suleiman-Aga. Voici comment les choses s'étaient passées : on avait fait d'abord longuement attendre les Turcs, puis on les avait admis dans la galerie du Nouveau Palais, décorée avec une splendeur surnaturelle. Le roi était sur son trône, revêtu d'un costume qui portait pour quatorze millions de livres de diamants.
Mais le diplomate d'expérience qu'était Suleiman-Aga étonna les Français infiniment plus qu'ils n'avaient espéré l'éblouir lui-même. L'expression de son visage parut montrer qu'en Turquie, tout le monde portait des costumes chargés de quatorze millions de livres de diamants. Et les rusés Turcs ne donnèrent d'une manière générale aucun signe d'émoi.
Le roi n'apprécia pas l'attitude de la délégation turque, et les courtisans, habitués à remarquer la plus insignifiante modification de la face royale, passèrent une année à détourner en dérision les Turcs du mieux qu'ils pouvaient. Et c'est pourquoi le compositeur et le dramaturge reçurent l'ordre de faire absolument une scène de turquerie bouffonne.
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La lâcheté est le pire de tous les défauts !
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Nous l'avons écrite [la pièce] en sept jours et demi, soit un jour et demi de plus que la création du monde. Malgré cela, elle se révéla encore pire que ce monde.
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"Elle portait un bouquet d’abominables, d’inquiétantes fleurs jaunes. Le diable sait comment elles s’appellent, mais je ne sais pourquoi, ce sont toujours les premières que l’on voit à Moscou. Et ces fleurs se détachaient avec une singulière netteté sur son léger manteau noir. Elle portait des fleurs jaunes ! Vilaine couleur. Elle allait quitter le boulevard de Tver pour prendre une petite rue, quand elle se retourna. Vous connaissez le boulevard de Tver, n’est-ce pas ? Des milliers de gens y circulaient, mais je vous jure que c’est sur moi, sur moi seul que son regard se posa – un regard anxieux, plus qu’anxieux même – comme noyé de douleur. Et je fus moins frappé par sa beauté que par l’étrange, l’inconcevable solitude qui se lisait dans ses yeux ! L’idée que je devais absolument lui parler me tourmentait, car j’avais l’angoissante impression que je serais incapable de proférer une parole, et qu’elle allait disparaître, et que je ne la verrais plus jamais....
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Tougaï se passa la main dans les cheveux, se retourna, aperçut une silhouette se dirigeant vers la bibliothèque, pensa involontairement : "je vieillis", puis se remit à marmonner :
- Ils ont piétiné mon sang et tout ce qui était ma vie, comme si j'étais mort. Peut-être suis-je réellement mort? Peut-être ne suis-je qu'une ombre? Pourtant, je vis (...), je sens, je ressens tout. Je ressens nettement la douleur, mais plus encore la fureur - Tougaï crut voir l'homme nu passer dans la salle sombre, le froid de la haine glaça ses articulations. Je regrette de ne pas l'avoir tué. Je le regrette. La fureur montait en lui, il avait la bouche sèche.

- le feu de Khan Tougaï -
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Sans dire un mot du roman lui-même, il me demanda qui j'étais et d'où je sortais, si j'écrivais depuis longtemps et pourquoi on n'avait jamais entendu parler de moi, et il me posa même une question, à mon sens, parfaitement idiote: qui avait bien pu me mettre en tête d'écrire un roman sur un sujet aussi étrange ? (page 204)
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"Aucune force au monde ne peut obliger une foule à se taire tant qu'elle n'a pas exhalé tout ce qui s'est accumulé en elle et qu'elle ne se tait pas d'elle-même".
Le Maître et Marguerite (1942)

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- que faites-vous ? demanda-t-il.
- Notre vie nous est insupportable, dit Chapelle en pleurant. Adieu, Molière, pour toujours. Nous allons nous noyer.
- C'est un beau projet, répondit tristement Molière. Mais il est mal de votre part de m'avoir oublié. Je vous croyais plus de mes amis.
Il a raison ! s'écria Jonsac, bouleversé. Nous nous sommes vraiment conduits comme des porcs ! Viens te noyer avec nous, Molière !
Tous les amis embrassèrent Molière et reprirent :
- Allons-y !
-Très bien, allons-y, dit Molière. Mais vous savez, mes amis, qu'il n'est pas bon de se noyer la nuit après le souper, car les gens diront que nous l'avons fait dans les fumées de l'alcool. Ce n'est pas ainsi qu'il faut faire. Allons maintenant nous coucher, dormons jusqu'au matin, et, sur le coup de dix heures, quand nous nous serons lavés et aurons repris un aspect convenable, nous irons à la rivière la tête haute, afin que tout le monde voie que nous nous sommes noyés en véritables philosophes.
- Admirable idée ! s'écria Chapelle, en embrassant Molière derechef.
- Je partage ton avis, dit Jonsac qui s'endormit sans crier gare, la tête entre les verres de vin. (....)
Au matin, le suicuide collectif fut, on ne sait pourquoi, annulé.
(chap. 25)
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je lui ai dit que tout pouvoir est une violence exercée sur les gens, et que le temps viendra où il n'y aura plus de pouvoir, ni celui des Césars, ni aucun autre. L'homme entrera dans le règne de la vérité et de la justice, où tout pouvoir sera devenu inutile.
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