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Citations de Mikhaïl Boulgakov (523)


L’inconnu était si petit qu’il n’arrivait qu’à la ceinture du grand Korotkov. La médiocrité de sa taille était compensée par la largeur extraordinaire de ses épaules. Son tronc carré était posé sur des jambes torses, dont la gauche, de surcroît, était boiteuse. Mais ce qu’il y avait de plus curieux, c’était la tête. Elle avait la forme exacte d’un gigantesque modèle d’œuf, fixé horizontalement sur le cou, le petit bout en avant. Elle était également chauve comme un œuf et avait un tel éclat que des ampoules électriques brûlaient sur le sommet du crâne de l’inconnu sans jamais s’éteindre. Son visage minuscule était rasé de si près qu’il en était tout bleu. De petits yeux verts de la taille d’une tête d’épingle étaient enfoncés dans ses orbites profondes.
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J'ai une prière à vous adresser, Evguéni Nikolaïévitch. Votre machine, il faut que vous en disiez un mot à la police. Les locataires de l'appartement n°14, murmurent que vous avez fabriqué cet engin pour vous évader de votre pays. Ce genre de choses, vous le savez mieux que moi, peut vous valoir, à vous et à moi, des tas de désagréments.
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Aucune force au monde ne peut obliger une foule à se taire tant qu'elle n'a pas exhalé tout ce qui s'est accumulé en elle et qu'elle ne se tait pas d'elle-même.
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Je ne crois pas qu'aucun établissement d'enseignement puisse former un homme instruit.
Mais il n'en reste pas moins qu'un enseignement bien conçu permet à quelqu'un de devenir un homme discipliné et d'acquérir des habitudes qui lui seront utiles dans le futur, quand il aura à s'instruire par lui même.
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Tout passe : les souffrances, le sang, la faim, les épidémies. L'épée disparaîtra, mais les étoiles, elles, subsisteront bien après que l'ombre de nos corps et de nos actes aura disparu de la surface de la terre. Il n'est personne qui ne le sache point. Alors, pourquoi ne voulons-nous donc pas lever les yeux vers elles ? Pourquoi ?
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Je ne crois pas qu'aucun établissement d'enseignement puisse former un homme instruit. Mais il n'en reste pas moins qu'un enseignement bien conçu permet à quelqu'un de devenir un homme discipliné et d'acquérir des habitudes qui lui seront utiles dans le futur quand il aura à s'instruire par lui-même.
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Le bonheur est comme la santé : lorsqu'il est là, on ne le remarque pas. Mais que passent les années, il vous revient en mémoire, et de quelle façon!
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Parce que lui, il ne lui fait pas ça à la papa : il lui inflige l’amour à la française. Entre nous, ces Français, ce sont des cochons, encore qu’ils boustifaillent bien, et toujours avec du vin rouge
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Allons, ne dramatisons pas ! rétorqua Azazello en faisant des grimaces. Il faut aussi vous mettre à ma place, après tout. Taper sur la gueule d'un administrateur, flanquer un oncle à la porte, ou abattre quelqu'un à coups de revolver, ou autres broutilles de ce genre, ça, c'est ma spécialité. Mais discuter avec une femme amoureuse, merci bien...
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« Et, d’une voix sonore, il ordonna :
— Remettez la tête.
Le chat, essayant de viser le mieux possible, appliqua la tête sur le cou, et elle se remit exactement à sa place, comme si elle ne l’avait jamais quittée. Et, surtout, il ne resta pas même une cicatrice sur le cou.
Le chat épousseta de la patte le frac et le plastron de Bengalski, et les taches de sang disparurent. Fagott souleva Bengalski et le remit debout, lui fourra dans la poche une liasse de billets de banque et le chassa de la scène avec ces mots :
— Du balai ! On s’amuse mieux sans vous.
Chancelant, jetant à la ronde des regards ahuris, le conférencier parvint à grand-peine jusqu’au poste des pompiers, où il eut un malaise.
Il cria d’une voix plaintive :
— Ma tête, ma tête !
Plusieurs personnes, dont Rimski, se précipitèrent vers lui. Le conférencier pleurait, essayait d’attraper quelque chose dans l’air, il marmonnait :
— Rendez-moi ma tête ! Ma tête, rendez-la-moi ! Prenez l’appartement, prenez les tableaux, mais rendez-moi ma tête ! »

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« C’est quoi, ce bruit de pas dans l’escalier ? » demanda Koroviev en remuant sa petite cuillère dans sa tasse de café noir.
« Des gens qui viennent nous arrêter », répondit Azazello en vidant un petit verre de cognac.
« Ah, tiens donc », répondit Koroviev.
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Au deuxième coup de tonnerre, le bourreau faisait déjà boire Dismas et, avec les mêmes paroles :
Rends gloire à l’ Hégémon !
Il le tua aussi.
Hestas, privé de raison, poussa un cri d’effroi dès que le bourreau fut près de lui, mais, quand l’éponge toucha ses lèvres, il grogna quelque chose et la mordit à pleines dents .quelques secondes plus tard, son corps à lui aussi, pendait, autant que lui permettaient les cordes.
L’homme au capuchon marchait sur les traces du bourreau et du centurion, suivi par le chef de la garde du temple. S’arrêtant sous le premier poteau, l’homme au capuchon examina attentivement le corps ensanglanté de Ieshoua, toucha son pied de sa main blanche et dit à ses compagnons
--Mort
La même chose eut lieu sous les deux autres poteaux.
..
L’obscurité recouvrit Ierchalaim.
L’averse éclata d’un seul coup et frappa les centuries à mi-chemin sur la colline. L’eau tomba d’une façon si terrible que les soldats dévalant la pente étaient poursuivis par des torrents boueux.
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«O dieux, dieux! Comme la terre est triste, le soir! Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait! Celui-là sait, qui est fatigué. Et c’est sans regret, alors, qu’il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu’il s’abandonne d’un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu’elle – et elle seule – lui apportera la paix …»
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32 Grâce et repos éternel

Ô dieux, dieux ! Comme la terre est triste, le soir ! Que de mystères, dans les brouillards qui flottent sur les marais ! Celui qui a erré dans ces brouillards, celui qui a beaucoup souffert avant de mourir, celui qui a volé au-dessus de cette terre en portant un fardeau trop lourd, celui-là sait ! Celui là sait, qui est fatigué. Et c'est sans regret, alors, qu'il quitte les brumes de cette terre, ses rivières et ses étangs, qu'il s'abandonne d'un cœur léger entre les mains de la mort, sachant qu'elle - et elle seule - lui apportera la paix.
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Sans rouvrir les yeux, Marguerite but une gorgée, et une onde de volupté courut dans ses veines, et ses oreilles tintèrent. Il lui sembla que quelque part, des coqs lançaient leur cri assourdissant, et qu’un orchestre invisible jouait une marche. La foule perdit alors sa physionomie : hommes et femmes tombaient en poussière. La putréfaction, sous les yeux de Marguerite, gagna rapidement toute la salle, au-dessus de laquelle flotta une odeur de caveau. Les colonnes craquèrent et s’effondrèrent, les lumières s’éteignirent, tout se flétrit, et il ne resta rien des fontaines, des camélias et des tulipes. Il n’y eut plus que ce qui avait été : le modeste salon de la bijoutière, où une porte entrouverte laissait passer un raie de lumière. Marguerite franchit cette porte.
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Et moi, ce qui m'a frappé, ce n'est pas tellement sa beauté, mais cette solitude, si extraordinaire, dans ses yeux, que personne n'avait vue !
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Le temps était venu d'agir, de boire la coupe amère de la responsabilité.
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Mes paroles ne sont pas du tout des turlutaines, selon l’expression que vous vous êtes permis d’employer en présence d’une dame, mais un chapelet de syllogismes, solidement ficelés, qu’eussent appréciés selon leur mérite des connaisseurs tels que Sextus Empiricus, Martius Capella, voire – pourquoi pas ?- Aristote lui-même.
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- Je me suis trompé ! cria encore Lévi d’une voix presque complétement éteinte. Tu es le Dieu du mal ! Ou bien tes yeux ont été aveuglés par la fumée des encensoirs du Temple, ou bien tes oreilles ont cessé d’entendre quoi que ce soit, sauf les trompettes de tes prêtres ! Tu n’es pas le Dieu tout-puissant ! Tu es un dieu vil et vulgaire ! Je te maudis, dieu des brigands, leur protecteur et leur âme !
A ce moment, un souffle passa sur le visage de l’ancien percepteur, et quelque chose bruissa sous ses pieds. Puis un souffle, de nouveau, effleura sa figure. Lévi ouvrit alors les yeux : était-ce sous l’influence de ses malédictions, ou pour quelque autre cause inconnue, mais tout, alentour, avait soudainement changé. Le soleil avait disparu, mais sans avoir atteint la mer dans laquelle il s’enfonçait chaque soir. Il avait été avalé par un nuage qui montait de l’occident, un nuage redoutable qui portait en lui l’inéluctable menace d’une tempête. Une frange blanche écumait à son pourtour, et les épaisses volutes noires qui formaient son ventre jetaient des reflets jaunes. Un grondement continu sortait du nuage, et de temps à autre, des traits de feu jaillissaient de ses flancs. Le long de la route de Jaffa, le long de la maigre vallée de la Géhenne, au-dessus des tentes des pèlerins, volaient des tourbillons de poussière, chassés par le vent soudain levé.
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Ivan apprit, par le récit de son hôte, comment les amoureux passaient la journée. Elle arrivait et, avant toute chose, mettait un tablier. Dans l’étroite entrée où se trouvait l’évier qui, on ne sait pourquoi, faisait l’orgueil du pauvre malade, elle allumait un réchaud à pétrole sur une table de bois et préparait le déjeuner, qu’elle servait ensuite sur la table ovale de la première pièce. Quand vinrent les orages de mai et que les eaux, roulant à grand bruit devant leurs fenêtres aveuglées, s’engouffraient sous le porche et menaçaient de noyer leur dernier refuge, les amants rallumaient le poêle et y cuisaient des pommes de terre. Et des jets de vapeur sortaient des pommes de terre brûlantes, dont la peau noircie leur tâchait les doigts. Du sous-sol de la petite maison montaient des rires, tandis que les arbres du jardin, se secouant après la pluie, laissaient tomber sur le sol des grappes de fleurs blanches.
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Bouboul avait-elle dit. Du diable si Bouboul s’appliquait à lui. Une petite boule, c’est quelqu’un de rond, de repu, de bête, qui bouffe des flocons d’avoine, le fils de parents aristocratiques, tandis que lui, hirsute, dégingandé, déchiré, n’était qu’un clocharde efflanqué, un chien sans domicile fixe. Cela dit, merci tout de même pour la gentillesse.
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Mais non, non ! Ils mentent, ces mystiques séducteurs, il n’y a aucune mer des Caraïbes au monde, nuls flibustiers farouches n’y voguent, nulle corvette ne les poursuit, aucune fumée de canonnade ne s’étend sur les vagues de la mer. Il n’y a rien – il n’y a jamais rien eu ! Il y a des tilleuls souffreteux, il y a une grille de fer forgé, et derrière un boulevard… voilà ce qu’il y a. Il y a de la glace qui nage dans une coupe, et à la table voisine, des yeux bovins injectés de sang, et c’est horrible, horrible… O dieux, dieux, du poison, donnez-moi du poison ! …
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Ivan se jeta à droite, et le chantre se jeta à droite ; Ivan alla à gauche, et le gredin fit de même.
-C’est exprès que tu te fourres dans mes jambes ? cria sauvagement Ivan. C’est toi que je vais livrer à la milice !
Ivan voulut saisir le misérable par la manche, mais il manque son but et n’attrapa que le vide : le chantre avait disparu, comme avalé par la terre.
Avec un cri d’étonnement, Ivan regarda au loin, et aperçut l’exécrable étranger. Et celui-ci, qui avait déjà atteint la sortie donnant sur la rue du Patriarche, n’était pas seul. Le plus que douteux ancien chantre l’avait rejoint. Mais ce n’est pas tout. La compagnie s’était accrue d’un troisième personnage, surgi on ne sait d’où : un chat énorme, aussi gros qu’un pourceau, noir comme un corbeau ou comme la suie, avec de terribles moustaches de capitaine de cavalerie. Le trio se mit en route vers la rue du Patriarche, le chat sur ses pattes de derrière.
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