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Critiques de Milan Kundera (977)
L'insoutenable légèreté de l'être

Livre qui fait l'unanimité en général tant sa dimension universelle emporte ses lecteurs. Les uns y verront une histoire d'amour absolu, d'autres un manifeste politique ou à tout le moins philosophique. J'y ai trouvé une oeuvre littéraire de qualité exceptionnelle et il me semble que chacun peut y rencontrer ses attentes même si elles sont différentes.
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L'insoutenable légèreté de l'être

C’est le début d’une histoire au fond tout à fait banale : Tomas rencontre Tereza ; il se rend compte qu’il en tombe amoureux car il ne peut plus dormir sans elle, il éprouve le besoin de partager toutes ses nuits avec cette femme qui a sonné chez lui, Anna Karénine sous le bras. Mais pour autant, il n’est pas prêt à laisser tomber sa vie libertine et ses maîtresses occasionnelles ou régulières, comme l’énigmatique et entêtante Sabina. La jalousie de Tereza s’invite dans leur relation, tout comme la compassion de Tomas, chacun ne pouvant vivre l’un sans l’autre.



Nous sommes à la fin des années 60, le roman a pour toile de fond la Tchécoslovaquie, le Printemps de Prague. Puis la fuite des personnages vers Genève. Nous suivons les tergiversations et les errances amoureuses de trois personnages : Tereza, Tomas et Sabina, dans ce climat de révolution et de tensions politiques. La petite et la grande Histoire se côtoient.



Avec philosophie, une ironie parfois mordante et une justesse de regard, Milan Kundera nous dévoile les moments de ce couple ; les différentes étapes de la vie d’un couple sont disséquées minutieusement et intelligemment.



J’ai beaucoup aimé les interventions de l’auteur-narrateur – à la façon parfois d’un conteur – s’interrogeant fréquemment sur ses personnages et leur naissance. « Les personnages de mon roman sont mes propres possibilités qui ne se sont pas réalisées. » L’auteur déploie ainsi de belles réflexions sur le roman et les personnages : « Le roman n’est pas une confession de l’auteur, mais une exploration de ce qu’est la vie humaine dans le piège qu’est devenu le monde. » Ce roman est une mine d’or en terme de réflexions sur la littérature, la philosophie, l’amour, le monde… J’ai redécouvert avec délice la plume de Kundera, dont j’avais déjà lu La Valse aux adieux.
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La plaisanterie

La plaisanterie, c'est cette carte postale envoyée par défi à une amoureuse indifférente et la pathétique vengeance qu'imaginera Ludvik pour châtier Pavel Zemanek, celui qui a brisé sa vie. Mais le livre, naviguant entre particulier et universel, semble suggérer que bien au delà de son titre et de son intrigue,c'est le monde, l'Histoire qui sont une vaste et absurde plaisanterie.



Dans la Tchécoslovaquie d'après guerre, la révolution communiste est en marche, l'effervescence règne dans les universités pragoises où se croisent les différents personnages du livre. Étrangement aucun ne semble s'être inscrit au parti communiste par idéologie, chacun cherchant un sens à sa vie dans l'appartenance à un groupe. Pour Ludvik, adhérer au parti, c'est scandaliser une famille bourgeoise qu'il exècre. Pour Héléna, le parti est un dieu vivant, celui qui la console de ses échecs et de ses frustrations. Pour Jaroslav le musicien,le doux rêveur réfugié dans un monde imaginaire, si le coup d'état communiste lui est apparu d'abord comme l'avènement de la terreur, le gouvernement fit tant pour son orchestre de musique populaire qu'il prit sa carte. Quant à Pavel, l'opportuniste, qui nanti de la faveur des anges, savait si bien tourné sa veste en fonction de l'esprit du temps, il trouva là le terrain de jeu idéal pour faire ce qu'il aimait le plus : être admiré, retenir l'attention de tous.



A travers le destin de Ludwik, exclu du parti et de l'université puis condamné à travailler dans les mines, c'est toute la vie qui semble une plaisanterie, oscillant de la farce à la tragédie. L'Histoire plante le décor et sur ces scènes improvisées s'agitent des jeunes gens immatures dans de pervers jeux de rôle, s'appropriant des modèles qui leur plaisent : le môme commandant en héros d'airain, de jeunes étudiants en révolutionnaires ascétiques et inflexibles, la jolie et un peu sotte Marketa en amante salvatrice inspirée du cinéma. Quand à Pavel Zemanek, il est tout à la fois fabuleux metteur en scène et acteur vedette de l'histoire avec ses talents d'orateur et son physique de jeune premier. La grande faute de Ludvik dans ce théâtre là, c'est peut-être de ne pas avoir voulu jouer son rôle jusqu'au bout, son scepticisme devenant trahison.



Avec une précision de chirurgien, Kundera déchiffre, décrypte ce qu'est une vie,il dénoue patiemment l'écheveau des sentiments, des comportements, des motivations humaines.

Comment rendre intelligibles les actions humaines quand tous avancent masqués, quand l'individu, esclave des normes ou par orgueil de troupeau se soumet si facilement à la mentalité d'une génération, s'invente une solidarité suivant la pression des circonstances ou l'instinct de conservation ?

Comment démêler l'illusion de la réalité quand des autres nous ne savons rien ou presque, que ce qui nous apparaît dans un temps et un lieu donné, quand ils ne sont que des miroirs dans lesquels on cherche l'image de son propre sentiment ? Pire même,quand on peut vous affubler d'une image, comme celle du traître pour Ludvik, image devenant infiniment plus réelle que lui, condamné à en être l'ombre ?



A faire se succéder les visions de chaque personnage sur les mêmes événements, Kundera entraîne le lecteur dans un tourbillon de questions, le renvoie à ses propres interrogations jusqu'à en avoir le vertige, le confronte avec l'absurde. Même si au final le jeu risque d'être un peu vain puisque « rien ne sera réparé, tout sera oublié. »

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La Vie est ailleurs

Milan Kundera, né à Brno (Moravie), seconde grande ville de la République Tchèque, vit en France depuis 1975, pays dont il a obtenu la nationalité en 1981. La vie est ailleurs a donc été écrit dans son pays d'origine et c'est par petites touches que l'auteur nous fait sentir tout ce qui, finalement, l'a incité à fuir.

Il s'attache au pas de Jaromil qu'il appelle « le poète », un enfant couvé par sa mère : « elle veillait sur toutes les activités du petit corps avec passion… L'animalité de son fils, élevée au-dessus de toute laideur, purifiait et justifiait à ses yeux son propre corps. »

L'enfant grandit : « il comprenait qu'il était un enfant qui prononce des paroles remarquables. » S'il a un an d'avance à l'école, « l'amour de sa maman le distingue des autres » et ses meilleurs amis sont son papa, son grand-père et Alik, « un petit chien fou. »

Hélas, arrive la guerre et les chars allemands sont à Prague. Son grand-père meurt. Dans une station thermale, Jaromil fait la connaissance d'un professeur de dessin, un peintre, et dessine des hommes à tête de chien… Plus tard, il choque sa mère en dessinant des femmes nues sans tête.

L'assassinat du maître allemand de la Bohême déclenche la répression de la Gestapo pendant que Jaromil fantasme sur Magda, la bonne, et sa mère culpabilise à cause d'une histoire d'amour avec le peintre. Son fils lit Eluard, Nerval, Desnos, Bieble et d'autres grands poètes tchèques surréalistes. Il écrit à leur manière « sans rythme et sans rime. » Quand il trouve un poème beau, il le tape à la machine et en écrit d'autres, inspiré par Magda.

Jaromil a beaucoup de problèmes avec les filles car il ne supporte pas son visage puéril : « Il marchait avec une tête triste et étrangère sur son épaule et avec un clown étrange et railleur entre ses jambes. » Sa mère est jalouse des femmes aimées par son fils : « elle se disait que les maîtresses peuvent être innombrables mais qu'une mère est unique. »

Arthur Rimbaud obsède le jeune poète qui milite à l'Union de la jeunesse et observe les profs non communistes : « C'était en fait l'examinateur plutôt que l'examiné qui subissait un examen. » Une jeune fille rousse, simple caissière, lui accorde ses faveurs mais elle ne plaît pas à maman…

Enfin, La Revue littéraire publie ses poèmes qu'il a lu « pendant la soirée chez les flics !... Au fond, qu'est-il resté de ce temps lointain ? Aujourd'hui ce sont pour tout le monde les années des procès politiques, des persécutions, des livres à l'index et des assassinats judiciaires… le poète régnait avec le bourreau. »




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L'insoutenable légèreté de l'être

Tomas et Tereza, couple disséqué par Kundera. Je n'ai pas bien compris ce qu'il cherchait ainsi. De plus je m'attendais à quelque chose de plus réflexif sur notre monde contemporain. Il semblerait que celui-ci ne soit que désenchantement, sans espoir. Je sais que le système communiste ne laissait pas de place pour la beauté et l'espoir, mais à deux, parfois, on peut peut-être... Au final, tous les personnages sont enfermés dans leur vie, et ne semblent pas réellement en contact les uns avec les autres, dans une sorte d'impossibilité insurmontable.

Je crois que la littérature désenchantée, triste et grise n'est pas pour moi. J'ai réellement l'impression d'être passée à côté, alors que j'avais très envide le lire depuis longtemps et que j'avais lu des choses très positives sur ce roman.
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L'ignorance

Les auteurs publiés dans la collection Pléiade de leur vivant ne sont pas nombreux.

Kundera est l'un d'eux.

C'est une consécration, et je trouve que ce n'est que la justice.

Je ne lis pas les critiques dans les journaux , "objectives" et professionnelles: celle que j'ai lu aujourd'hui sur un livre de Kundera n'a fait que renforcer mon aversion pour ce genre de textes. En effet, quel intérêt de savoir l'opinion de quelqu'un qu'on ne connaît même pas ,sur l'oeuvre que l'on connais bien et qu'on aime ? Sur Kundera je ne veux lire que les posfaces de François Ricard.



Je n'ai pas de bibliothèque personnelle, mai les livres de Kundera je les ai tous.

J'en prends l'un, le feuillète: c'est "L'ignorance"..

Je relis quelques chapitres , vers la fin.

La solitude, d'après Milan Kundera, c'est traverser la vie sans intéresser personne, parler sans être écouté, souffrir sans inspirer la compassion.

Sa vision de la condition humaine:

Tout ce qui vit sur la terre mange et peut être mangé.

Un homme peut être mangé, mastiqué, avalé, transmué en excréments.

L'effroi d'être mangé n'est que la conséquence d'un autre effroi plus général, celuid'exister sur la forme d' un corps vivant.

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La plaisanterie

C’est un amphithéâtre universitaire, plein d’étudiant. Il s’y joue une représentation théâtrale, un sketch comique. On y juge le camarade Ludvik Jahn pour une plaisanterie. Une carte postale, quelques mots d’ironie mordante sur le régime en place, une allusion au trotskisme. L’avenir de Ludvik est joué. Exclu du Parti et privé d’études secondaires. A la place, ce seront les mines d’Ostrava, la méfiance et le mépris des soldats qui sont du Parti, la place de bouc-émissaire tout désigné du régime. De là naît une haine tenace à l’égard de ses anciens camarades, à l’égard du Parti, à l’égard d’une humanité à jamais dévoyée à ses yeux.



Ludvik n’est que l’une de ces vies qui se déroulent dans la Tchécoslovaquie des années 1945 à 1965. Des années de régime communiste, de propagande socialiste, de bureaucratie qui jouent de la censure aussi bien que du contrôle informel, celui que les individus s’infligent eux-mêmes. Lucie, son amour ostravien, qui protège son secret intime et terrible dans un mutisme et une pudeur qui déboussolent Ludvik mais non point Kostka. Celui-ci tente de synthétiser sa foi chrétienne et sa croyance en le communisme, se voyant en sauveur avant de ne constater qu’il n’est qu’un homme.



Plus violents encore sont les chocs des destinées de Ludvik, d’une part, et de Jaroslav et d’Helena d’autre part. Le premier tâche de remettre au goût du jour communiste le folklore musical morave, véritable art à la fois populaire et national – garant, d’ailleurs, de la conscience nationale morave durant les siècles de germanisation – en se produisant, lui et son groupe, à travers tout le pays. Mais les goûts évoluent, le jazz gagne les cœurs, les jeunes se désintéressent du patrimoine folklorique : et si le dévouement de Jaroslav à sa passion n’était, à sa manière, qu’une plaisanterie ?



Quant à Helena, journaliste au service du Parti, trahie par son mari Zemanek, elle est l’objet d’une machination obscure.



La plaisanterie relève aussi forcément d’une certaine vision politique. Le roman peut être également compris – et il le fut par les lecteurs occidentaux qui accueillirent le roman en 1968, soit au moment du Printemps de Prague – comme une critique féroce de la société communiste tchécoslovaque. On lit en filigrane l’évolution d’une société malade, malade de surveillance et de fausseté, désirant être nouvelle tout en favorisant les bas instincts de l’homme.



Mais cette toile de fond historique et politique ne saurait masquer le véritable intérêt du livre, qui essaie de détricoter les fils de la conscience humaine. Car en Ludvik, Helena, Lucie, Jaroslav, Kostka, se jouent des drames intérieurs, des tragédies inavouées, des espoirs déçus et des combats amoureux. Kundera, sans cesse, replace l’individu au cœur du récit, niant du même coup la velléité englobante du projet communiste. Il montre aussi la futilité des passions, le terrifiant pouvoir du temps qui rapproche les époques, les pays, les idées et, a fortiori, les simples hommes. Jamais, pour autant, Kundera ne verse dans le sentimentalisme ou la pitié ; au contraire, le récit est d’une légèreté déconcertante, prenant dans les épisodes les plus durs une touche très volontairement humoristique, mêlant, comme dans la vie, le drame et le rire, le désir et le rejet, la richesse et la pauvreté, l’aboutissement et la trahison. Dans cette perspective, le roman ne se contente pas d’un seul point de vue mais se fait polyphonique pour montrer l’inévitable solitude de l’homme et son manque de recul pour apprécier, à leur juste valeur, les événements qui le touchent. La plaisanterie est un roman vivant et une farce, comme ces procès politiques, réels ou littéraires, qui ne sont rien moins que spectacles insignifiants.
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L'Identité

Ce livre est intitulé roman , c'est une appellation commode , mais en réalité l'histoire racontée n'est qu'un support . Lisons la 4eme de couverture : " Confondre l'apparence de l'aimée avec celle d'une autre . Combien de fois il a déjà vécu cela ! Toujours avec le même étonnement : la différence entre elle et les autres est-elle si infime ? Comment se peut-il qu'il ne sache pas reconnaître la silhouette de l' être aimé, de l'être qu'il tient pour incomparable ? "

Kundéra est un chirurgien de " l'âme humaine " son livre est donc plus un acte chirurgical qu'un roman . Il dissèque les travers de nos affects qui vont au détriment de notre intellect et mènent souvent à l'incompréhension . Ne racontez cette histoire à personne , cette histoire on s'en fout , disséquez voila l'important .
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L'insoutenable légèreté de l'être

Que je me sens coupable de dire le contraire de vous....:-/

Jai aimé son écriture! Mais j'ai eu beaucoup de difficulté à entrer dans le livre....

Apres 200 pages jai quitté! Un jour peut être jy reviendrais ;)
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La fête de l'insignifiance

"La Fête de l'Insignifiance": rien à dire... Tout est dans le titre.
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La fête de l'insignifiance

Pourfendant le nombrilisme actuel où ce point dénudé devient outil de séduction extrême, l’auteur nous livre peut être son dernier opus, qui comme d’habitude n’a pas de fil romanesque.

Éloge de la bonne humeur « C’est seulement depuis les hauteurs de l’infinie bonne humeur que tu peux observer au-dessous de toi l’éternelle bêtise des hommes et en rire », il se joue d’un mal actuel : l’esprit de sérieux et milite pour "L'insignifiance, mon ami, c'est l'essence de l'existence. Elle est avec nous partout et toujours.

Voici une fable qui nous pousse à la méditation, moi qui me sent comme le narrateur au cœur de la tribu des « excusards »…….

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L'insoutenable légèreté de l'être

En fait, il faudrait vraiment que quelqu'un de passionné m'explique. Je n'ai pas été touchée du tout.. j'ai trouvé ça froid. HELP!
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L'insoutenable légèreté de l'être

On m’a offert L’Insoutenable légèreté de l’être il y a quelques semaines, me vantant grandement les mérites de ce livre. Comme je suis curieuse et obéissante, je me suis vite lancée dans la lecture, pressée de me faire mon propre avis sur ce titre qui semble séduire la majorité…

Difficile de rédiger cet avis un mois après ma lecture (il FAUT que je cesse de faire autant traîner les choses !) car mes souvenirs sont vraiment minces (pour ne pas dire inexistants… hhhmmm hhhmmm). Je sais juste que je suis sortie de ma découverte assez mitigée mais plutôt positivement intriguée puisqu’avec l’intention de relire ce titre dans quelques années, après avec « vécu » un peu plus.

Je pense qu’il s’agit effectivement d’un titre qu’il est bon d’avoir lu au moins une fois dans sa vie (pour sa culture générale, pour se poser quelques questions ou juste si vous vous ennuyez) mais je ne suis en revanche pas persuadée qu’il mérite tous les éloges que j’ai pu entendre/lire jusque là…



Bien incapable de vous faire un résumé construit et intelligent, il faudra vous contenter de celui trouvé au hasard d’internet. Retenez surtout que l’on suit les aventures de quatre personnages : les deux principaux - Tomas et sa femme Tereza - et deux autres qui viennent se greffer aux premiers - Sabina la maîtresse de Tomas et Franz son amant -.

Surfant entre le roman (lorsqu’il nous fait le récit des aventures des quatre figures précédemment citées) et l’essai philosophique (lorsque le narrateur prend la parole et expose des théories générales), Kundera revient sur le thème de l’Amour perçut comme quelque chose d’obligatoirement « lourd » par certains (Tereza et Franz) ou au contraire emprunt de légèreté (Tomas et Sabina). Grâce à ses quatre personnages, l’auteur offre quatre approches différentes : Tomas le libertin profondément amoureux de Tereza, Tereza la jalouse possessive, Sabina l’artiste tenant trop à sa liberté et Franz le mari qui, ayant une aventure avec Sabina, renonce à tout pour elle…

Si j’ai apprécié suivre l’histoire du couple principal (Tomas/Tereza) et les réflexions de Kundera sur le sujet, je n’ai en revanche, pas du tout été intéressée par les aventures du second couple (Sabina/Franz) que j’ai bien vite oubliées.



De cette lecture, je retiens quelques réflexions et passages qui m’ont paru pertinents : par exemple lorsque le narrateur annonce que l’homme (Tomas) peut coucher avec plusieurs femmes (il est libertin) mais ne peut dormir qu’avec une seule (Tereza, l’unique femme qu’il aime) car ce qui compte c’est le sommeil partagé ; ou encore les remarques sur les hasards de la vie comparée à une partition de musique et le côté cyclique de l’existence (et non linéaire)… Quelques petites choses comme ça, intercalées entre deux chapitres de pur récit (souvent là pour illustrer les idées avancées dans les chapitres plus « philosophiques »).

En revanche, le délire de l’auteur sur le « Kitsch » et la « Merde », je n’ai absolument rien compris et ça ne m’a pas intéressée le moins du monde… Je sais que d’autres ont adhéré à ces passages, donc ne vous fiez pas - uniquement - à mon jugement.



De toute façon, je ne suis pas très bon juge lorsqu’il s’agit de textes plus « savants » car personnellement, j’aime lire pour me détendre et ne lis quasiment que des fictions. Dès qu’un texte se veut plus philosophique (et souvent pédant, il faut l’avouer), ça me gonfle et je décroche. Honte à moi d’opter ce comportement et de me contenter de lire la littérature dire de « divertissement », mais j’assume.

Cela dit, il faut reconnaître que même si certains passages m’ont carrément ennuyée (ou m’ont paru incompréhensibles, cf quelques lignes plus haut au sujet du « Kitsch »), j’ai trouvé l’ensemble relativement abordable. La lecture demande parfois un petit effort de réflexion mais ce n’est pas non plus imbuvable, comme je pouvais le redouter ; vous pouvez y aller.

Autre petite précision qui m’a aidée à avoir un rythme de lecture soutenu : les chapitres sont généralement excessivement courts (parfois une seule page) ce qui permet des pauses régulières, une lecture rapide et qui évite donc au lecteur de se noyer dans des réflexions philosophiques de 20 pages sans interruptions ou alinéas…



Outre le thème de l’Amour, du Kitsch et de l’Existence, Kundera offre également, avec L’Insoutenable légèreté de l’être, une vision de la République Tchèque à un moment clef de son Histoire (aux alentours de 1968/1969), alors qu‘elle se fait envahir par la Russie. Bon, personnellement, je ne connais absolument rien à l’Histoire des pays de l’Est donc suis bien incapable de vous dire si le titre de Kundera a un quelconque intérêt de ce côté-là. A part m’apprendre que la République Tchèque a connu quelques « vagues » à ce moment-là, je ne retiens rien d’autre. Mais j’avoue que j’étais plutôt dissipée pendant cette lecture…



Que dire de plus ? Je ne sais pas. Mon avis est déstructuré et n’apporte pas grand-chose, et je m’en excuse. Retenez simplement que certaines réflexions apportées par Kundera valent le coup et que l’ensemble est plutôt abordable pour les lecteurs qui, comme moi, n’ont pas l’habitude de lire des « essais philosophiques » (l’avantage de l’alternance des chapitres - courts -, tantôt dédiés au récit des aventures des quatre personnages principaux, tantôt dédiés aux remarques plus générales du narrateur).

J’ai cru comprendre qu’une adaptation (avec Juliette Binoche) avait vu le jour il y a quelques années ; quelqu’un l’a vu ? Vous me la conseillez ?
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L'insoutenable légèreté de l'être

Pour mon tout premier Club de Lecture, je me retrouve à lire ce livre que je n’aurais pas choisi volontairement (parce que le résumé semble indiquer une typologie de lecture qui ne m’attire pas). Mais le titre est accrocheur et beau, et c’est un classique, alors je me lance.

Bon. Ce n’est pas un mauvais livre, loin de là. Il y a même de beaux moments avec de jolies réflexions philosophiques que j’ai appréciées.

Mais dans l’ensemble, je n’ai pas vraiment aimé cette lecture, trop mélancolique, trop froide. Je n’aime pas les livres philosophiques, je n’ai pas envie de remettre en question tous les fondements de l'âme, je n’aime pas regarder en face ce qui ne nous plait pas chez nous et chez les autres. J’aime les personnages creusés et complexes, mais j’aime aussi qu’ils aient quelque chose de rédempteur qui me donne envie de les suivre. Ici, tous sont plus désagréables les uns que les autres, et je n’ai ressenti aucune empathie pour eux - plutôt une envie d’en finir rapidement.

Mais bon, j’ai lu L’Insoutenable Légèreté de l'Être. CHECK.
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La Vie est ailleurs

La vie est ailleurs.

J'ai lu ce livre lorsque j'habitais à Paris, pendant une difficile et longue période de grève des transports où il me fallait traverser la moitié de Paris à pied pour aller et revenir du travail. C'est le titre qui m'avait attirée tant il ressemblait à la situation que je vivais avec cette grève. La lecture a largement dépassé cette situation. Bien que la vie de Jaromil soit angoissante ( voir la superbe critique de Darkcook) j'ai lu le livre avec beaucoup d'intérêt et enchaîné avec plusieurs autres titres de Kundera.
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L'insoutenable légèreté de l'être

Milan Kundera, l’auteur est décédé il y a peu (11 juillet 2023)

Je n’avais rien lu de lui, malgré le « culte » que certain que je connais, lui porte.

Mais que lire d’un auteur quand il a une oeuvre importante et que l’on n’a rien lu de lui?

C’est souvent difficile de choisir.

Pour Kundera, je n’ai pas eu beaucoup à réfléchir.

"L’insoutenable légèreté de l’être" s’est vite imposé comme choix car c’est le roman le plus célèbre de lui.

Ce n’est pas son premier roman ou écrit, mais c’est celui qui lui a apporté la notoriété.

Il m’a donc paru utile de lire ce roman.



J’avoue que l’écriture de ce roman m’a surpris.

Certes il s’agit d’une « classique » histoire d’amour (ou peut-être plutôt de sexe) entre plusieurs personnages dont les principaux Tomas et Tereza, mais parsemée de réflexions philosophiques dans la Tchécoslovaquie du printemps de Prague et les années qui ont suivi.



Ainsi, les persécutions des citoyens qui ne se soumettent pas au régime communiste issu de ce « printemps » sont décrits dans leur cynisme avec beaucoup de brio dans le cas particulier de Tomas, le personnage principal.

Cette nécessaire soumission à l’autorité fait un écho particulier à la lecture de ce livre aujourd’hui . En effet, le passé proche et l’actualité donne un relief particulier à ce qui est écrit.

Tomas perd son activité médicale pour ne s’être pas soumis à l’injonction de rétracter un de ses écrits anciens.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ceux qui ont perdu leur activité de soins, par le refus de se soumettre aux injonctions qui leur a été faites par les autorités qui avaient décidé de les « emmerder », le mot est faible.



Mais il n’y a pas que cela dans le livre.

Ce livre m’a aussi renvoyé aux réflexions que chacun peut de faire sur sa propre vie et sur les choix pour celle-ci.



Un livre donc riche, dont je suis très satisfait d’avoir choisi de lire.
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L'insoutenable légèreté de l'être

Il aura fallu la mort de Milan Kundera pour que je me lance dans la lecture de ce livre, prêté par une amie, qui m’attendait depuis quelques semaines !

Une lecture que j’appréhendais un peu, pensant trouver un livre difficile.

Ce n’en est pas pour autant un livre simple car il aborde tellement de sujets, tellement de réflexions, que l’on se sent un peu happé par un gouffre.

Mais c’est un livre fort, envoutant qui mérite bien sa renommée et que je suis content d’avoir lu. C’est un livre qui va rester ancré en moi, que je vais m’empresser d’acheter afin de pouvoir le reprendre car c’est un livre à lire et à relire, à annoter et à analyser.

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L'insoutenable légèreté de l'être

Tant de critiques sur Babelio, que dire de plus ? Un roman d'une telle richesse est en outre difficile à aborder en quelques lignes. La polysémie de la littérature trouve ici une démonstration parfaite : Autant de lecteurs, autant d'interprétations. D'abord un titre mystérieux, alléchant...

Un roman de réflexion, philosophique, romantique, historique, politique, écologique même sur la fin.

Une histoire d'amour entre le frivole Tomas chirurgien représentant la légèreté et Tereza la femme fidèle, la pesanteur si l'on se réfère aux paires antagonistes de Parménide. le tout sur fond du printemps de Prague en 1968.

A quoi bon s'engager quand la vie n'a aucun sens, est soumise au hasard, que vécue une seule fois, l'homme ne peut revenir en arrière, sur ses erreurs passées? Ne pas savoir ôte t-il à l'homme toute sa responsabilité ? (Oedipe s'est puni alors qu'il était innocent puisqu'il ne savait ce qu'i faisait).

L'homme maquille le hasard en destin "Es muss sein" (il le faut) de Beethoven, le "kitsh" honni par Sabina. Pourtant, pourquoi ajouter du sens au hasard? Tomas et sa maitresse Sabina ne veulent pas plaquer de la pesanteur sur la légèreté de la vie. Quel en est le besoin? Quand bien même, et si c'était cette légèreté qui rendait la vie pesante ? le roman oscille en permanence entre ces deux pôles : pesanteur/légèreté. L'homme n'a qu'une vie, il devrait lui être possible de vivre cette vie simplement, légèrement tout en étant responsable et de laisser le romancier explorer la vie humaine, les vies car lui seul peut vivre plusieurs vies, explorer plusieurs choix.
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L'ignorance

Récit d'Irena et de Josef, exilés de Tchécoslovaquie sous domination soviétique pour rejoindre deux destinations européennes différentes et qui font un retour sur leur terre natale. Leur rencontre les entraînent dans une liaison sans lendemain, sans que Josef ne se souvienne que vingt ans auparavant, il a tenté de séduire Irena, qui elle en a gardé un témoignage. Roman sur la nostalgie, Kundera faisant le parallèle avec le voyage d'Ulysse et le déracinement, qui conduit ceux qui en sont victimes à n'être de nulle part et à souffrir l'exclusion du partage d'identité.

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La plaisanterie

De trop nombreuses années que je me jurais de lire d'autres Kundera après avoir adoré L'Insoutenable Légèreté, de trop nombreuses années à repousser... Je me saisis de la Plaisanterie cet été, son premier roman, dont je savais qu'il y comportait des échos thématiques, notamment le regard cynique sur l'histoire comme farce, la répression stalinienne, et je me suis régalé. J'y ai retrouvé tout ce que j'avais adoré chez l'auteur et dont je sais qu'il s'agit véritablement de ses thèmes de prédilection que j'affectionne : Sa façon de créer des personnages dont toute la vie, destinée, est mue par une croyance, une idée obsessionnelle, un leitmotiv qui régit toute leur existence, et pourtant, on y croit à fond, ils vivent véritablement pour le lecteur. L'impossibilité à communiquer et la différence totale de perception des expériences, relations, anecdotes qui deviennent moments déterminants et vice-versa selon le personnage. La redécouverte avec sidération, effarement et horreur de l'emprise écrasante des régimes totalitaires d'extrême-gauche au fonctionnement digne des pires sectes ou dérives religieuses extrêmistes. La sexualité, l'amour avec un grand A, l'humour constant malgré les circonstances, les personnages qui croient s'inscrire dans un grand schéma, un grand destin, et qui jouent une partition tout au long de leur vie, jouent un rôle, répliquent un schéma qui les a influencés, littéraire ou autre... Qu'est-ce que j'aime Milan Kundera.



Ici, le personnage de Ludvik, dans les années 40, est banni du parti communiste et de l'université après une simple blague sur le socialisme sur une carte postale écrite à sa petite amie d'alors. de là, toute sa vie va partir en vrille, avec notamment la mine et le camp de travail pour châtiment, en plus de projections obligatoires d'endoctrinement... Même cette partie-là, sur laquelle Kundera s'attarde beaucoup, est formidablement tournée en dérision, grâce au ridicule des personnages qui entourent Ludvik, obéissant à la logique décrite plus haut, le feuilleton de son grand amour déçu avec Lucie...



Ludvik sort du camp en voulant se venger, avec un plan jouissif et totalement inattendu. Dès le début du roman, on le voit louer une chambre, demander à son ami Kostka son appartement, on a le point de vue d'Helena amoureuse de lui... Mais les liens entre cette escapade sexuelle et son passé ne sont véritablement révélés que dans la quatrième partie, où l'on prend un pied fou. La description de la scène de sexe est un moment inoubliable de drôlerie dans le roman, comme on en a rarement lu, mais avec Kundera, comme d'habitude, on se prend à vouloir souligner, relever, des citations incroyables, quasiment à chaque page... Outre la dissonance entre les points de vue de Ludvik et Helena qui ne vivent pas du tout la même expérience, on a ceux de Jaroslav et Kostka, qui ont une relation bien spécifique dans leur tête avec Ludvik qui n'est pas du tout celle que lui ressent, ce qui est encore une fois hyper intéressant. Kundera rend ces personnages encore plus crédibles en différenciant complètement le style de leur narration à la première personne : L'obsession amoureuse d'Helena par ses phrases à rallonge parfois proches du courant de conscience effréné, un Jaroslav lunaire qui vit dans ses traditions tchèques de façon obsessionnelle et qui ressemble à un personnage de Terry Gilliam aussi excité qu'un patriarche alcoolisé de roman russe, et enfin, Kostka, dont Ludvik sous-estime l'importance qu'il accorde à leurs désaccords philosophiques, très croyant et communiste, dont le point de vue nous dévoilera de façon incroyable l'envers du feuilleton avec la mystérieuse Lucie. En parlant de Lucie, découvrir pour elle le vrai sens de son attachement aux fleurs après avoir vu la perception de Ludvik rappelle plus que jamais la partie "Les mots incompris" de L'Insoutenable Légèreté de l'être et ces malentendus éternels qui régissent les relations humaines chez Kundera. Toujours dans la partie dédiée à Kostka, il y a un passage incroyable où il sermonne en pensée Ludvik et son comportement, et l'on se prend à la fois à désapprouver son côté moralisateur, obsessionnel, fermé, et à la fois à voir la pertinence de sa critique... Il n'y a que Milan Kundera pour parvenir à faire vivre de telles subjectivités, qu'il a pourtant inventées, et qui ont beau être mues par des idées fixes, n'en ressortent que plus vivantes... Avec Kostka, je note aussi de très beaux passages sur la campagne...



Le climax du roman, lors de la Chevauchée des Rois, m'a beaucoup rappelé la fameuse Grande Marche de L'Insoutenable Légèreté de l'être, en plus traditionnel et rural, mais c'est la même farce. Je ne m'attendais pas à cette fin pleine d'humour et avec un nouveau départ possible pour Ludvik grâce au concert. La fin d'Helena ne prend également pas le virage dont on aurait pu se douter, on s'attend au requiem tragique et l'on tombe dans la farce rabelaisienne... Quoi de mieux avec cet auteur pour qui nous nous évertuons à singer, à recréer des destinées romanesques comme des pantins afin de donner sens à nos vies misérables qui n'en ont pas, et pour qui Dieu fait caca ? :)



J'ai pris une résolution : J'ai fait main basse sur un certain nombre de ses autres romans, et pour la première fois depuis des années, vais enchaîner avec un autre plutôt que de changer complètement de genre, d'époque... Avec sans doute La vie est ailleurs.



Qu'il soit encore longtemps parmi nous. Je souhaiterais pouvoir lui témoigner de vive voix toute l'ampleur de ma passion pour lui et son oeuvre de longue date...
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