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Critiques de Min Jin Lee (355)
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Pachinko

Beaucoup décrive Pachinko comme une sublime fresque coréenne. C’était ma foi, assez bien parti pour que je rejoigne ces avis enjoués. Un style des plus agréables et surtout très fluide.



Dans les années trente, Yangjin et sa fille Sunja s’occupent seules d’un pensionnaire pour les travailleurs d’un petit recoin coréen. Leur vie va être chamboulée par l’arrivée d’Isak puis de Hansu qui vivra une idylle avec la jeune Sunja.



On apprend avec réserve les difficultés coréennes liées à la colonisation japonaise des années 30. Combien le peuple coréen a souffert sur des décennies de l’emprise japonaise.



Là où le bas blesse selon moi c’est que ces 700 pages sont pour moi tout en surface et superficialité.



Trois livres découpent ce roman où chaque livre s’attelle à dresser le portrait de chaque génération. Les mères (I). Les fils (II). Le petit fils (III). Le livre premier est pour moi le meilleur car on rentre très vite et très bien dans le quotidien de ces jeunes femmes. On les suit même avec entrain dans leurs efforts pour survivre malgré les tensions politiques et économiques. Je m’étais imaginée suivre ces femmes par la suite. Frustration quand les autres livres adviennent et que les précédents protagonistes sont quasiment occultés. Très peu de corrélations entre les personnages. C’est du « au suivant ! ». Grosse déception donc. Seconde déception sur l’absence d’ancrage émotionnel et temporel. Tout défile très vite ici sans que personne ne semble ni souffrir ni ressentir grand chose. Plus on avance, plus j’ai l’impression que ce pavé est un fourre tout avec un manque évident d’ancrage à tous niveaux et un basculement surréaliste livre III dans un livre érotique avec une revisite en long et large du kamasutra.



Pourtant, le plaisir lecture était là. Du moins au début (I). En perdition au milieu (II). Plus du tout au final (III).



En conclusion, une lecture donc mitigée avec de bons moments et d’autres plus anodins. Un roman qui aurait mérité des personnages plus travaillés faisant sens entre eux. Et avec un fond historique beaucoup plus évident et percutant. Tout dans ce livre reste trop en surface malheureusement et beaucoup trop standard et américanisé avec une ambiance asiatique quasi inexistante.
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Pachinko

La colonisation de la Corée par le Japon a commencé en 1905 par l'établissement d'un protectorat, suivi par un traité d'annexion en août 1910. Date à laquelle l'Empire du Japon y a commencé une domination souvent qualifiée d'impitoyable — la Corée servant de réservoir aux Japonais, qui y puisaient matières premières, denrées agricoles, et, durant la Seconde Guerre mondiale, de la main-d'oeuvre bon marché pour leurs usines.



Pour ces raisons de nombreux Coréens, de force ou volontairement (parce qu'ils n'avaient plus de quoi vivre), sont arrivés au Japon, où leur situation ne fut guère enviable. Ils ont peiné à se loger, à trouver un travail décent et subi des discriminations raciales. Quelques-uns pourtant ont réussi à vivre mieux que les autres. Ils travaillaient dans les pachinko, salles de jeux dont la mauvaise réputation était liée aux yakuzas.



À travers le destin de quatre générations (de 1930 à 1989) d'une famille de Coréens émigrés au Japon, c’est l’histoire de ces Zainichi, littéralement « étrangers résidant au Japon », qui pour certains sont devenus des citoyens japonais mais ont continué à cacher leurs origines pour éviter la discrimination, que raconte avec empathie et des recherches historiques solides sur les yakuzas, l'histoire coloniale de la chrétienté, l'immigration, et bien sûr l'industrie du pachinko, l'américaine d'origine coréenne Min Jin Lee.

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Pachinko

1930. Corée.

Sunja a dix-sept ans lorsqu'elle tombe amoureuse de Hansu, un riche étranger. Il a vingt ans de plus. Le jour où elle lui annonce sa grossesse, il lui révèle qu'il est marié et a trois enfants. Sa famille vit au Japon. Il ne peut donc pas l'épouser mais propose de subvenir à ses besoins en Corée.

Sunja ne peut concevoir cette idée. Pour ne pas déshonorer sa famille, elle accepte d'épouser Isak, un pasteur chrétien, coréen, en partance pour Osaka. Cet homme s'engage à reconnaître et à élever l'enfant avec elle. Gravement malade, il sait qu'il ne pourra de toute façon jamais être père. Les noces avec Sunja lui offre ainsi l'occasion de profiter d'une vie familiale qu'il n'espérait plus.



Le départ au Japon est douloureux et difficile. Sunja doit quitter sa mère et sait qu'elle ne la reverra certainement plus.



L'avenir de la jeune femme commence avec ce voyage vers l'inconnu, un nouveau pays qu'elle ne connaît pas et dont elle ne parle pas la langue. C'est l'histoire de son exil.



"Pachinko" est une saga familiale qui s'étend sur quatre générations. On y suit l'histoire de Yangji, la mère de Sunja, puis celle de Sunja et d'Isak, celle de leurs enfants et de leurs petits-enfants.



A travers tous ces personnages, Min Jin Lee raconte l'histoire de la Corée et celle du Japon. L'auteure balaie tous les grands évènements qui se sont produits en Asie et dans le monde depuis les années 1910. A cette date, la Corée est une péninsule se trouvant sous l'emprise du Japon. La péninsule est montagneuse et entourée de mer. On y trouve plusieurs îles. La pauvreté sévit. On survit et on se nourrit de ses propres cultures. On assiste à la Guerre Mondiale en 1939, lorsque le Japon s'associe à l'Allemagne, convaincue qu'elle sortira victorieuse du conflit. Mais c'est tout l'inverse. Le pays avec ses idées expansionnistes a tout perdu. C'est une défaite. Les conséquences se ressentiront sur plusieurs décennies. De son côté, la Corée est divisée en deux zones d'occupation, l'une au nord et l'autre au sud. S'ensuit une fervente opposition qui mène à la guerre de Corée durant trois années et aboutit à la création de deux pays. Les coréens exilés ne pourront plus y retourner, risquant de se faire tuer par le nouveau régime.



C'est dans ce contexte qu'évoluent Yangji puis Sunja. Lorsque cette dernière arrive au Japon, elle est confrontée à la dure réalité de l'immigration des coréens et aux rapports conflictuels avec les japonais qui ne leur reconnaissent aucun droit. Maltraitance, vol, violence, injustice sont monnaies courantes. Se créent alors de nouveaux quartiers. Au fil des ans, les yakusas prennent la direction de ces lieux sensibles et dangereux. Ils y créent des établissements de jeux et de plaisir dont les "pachinkos".



Les pachinkos sont des jeux d'argent situés dans de grands établissements dirigés par la mafia et où il n'est jamais très bon de s'y trouvé. Pourtant, pour beaucoup de coréens, ce sera le seul moyen de sortir de la pauvreté et de gagner de l'argent.



Ce livre est une belle brique qui peut faire peur mais finalement il se lit tout seul. C'est très bien écrit. Le côté historique est vraiment fascinant. Je connaissais très peu de choses sur la Corée avant de démarrer cette lecture.



J'ai aussi beaucoup aimé l'ensemble des personnages, tous aussi sensibles et meurtris par la vie. "Pachinko" est une histoire de femmes, d'exil, de sacrifices et surtout de résilience. Je recommande ce roman à 100 %. Il est extrêmement riche et poignant.




Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Pachinko

Sunja et sa mère Yangjin tiennent une pension sur une petite île, au large de Séoul. Les temps sont durs pour les deux femmes, dans la Corée des années 30 qui vit sous le joug des Japonais. Mais elles font au mieux pour accueillir les travailleurs et leur pension est réputée pour sa qualité.

Jeune, jolie, et surtout innocente, Sunja se laisse séduire par Hansu, un étranger riche et beau parleur. Quand elle lui annonce qu’elle est enceinte, il lui avoue être déjà marié et père de famille. Le monde s’écroule pour Sunja qui, pour sauver son honneur, accepte d’épouser Isak, un pasteur coréen en route pour le Japon. De santé fragile, l’homme sait qu’il ne vivra pas vieux et qu’il ne pourra pas avoir d’enfant. Il accepte donc de reconnaître celui de Sunja et l’emmène avec lui à Osaka où vit déjà son frère.

Au Japon, les conditions de vie sont rudes. Les Coréens sont des citoyens de seconde zone qui ont peu d’espoir de s’élever dans la société. Contre toute attente, Sunja met au monde un autre enfant, fruit, cette fois, de son mariage.

La vie va suivre son cours, entre naissances et deuils, dans la communauté coréenne où la seule chance de faire fortune est de travailler dans le milieu du jeu du pachinko, mal considéré car contrôlé par les yakuzas.



A la fois saga familiale et fresque historique, Pachinko raconte le destin de Sunja et des siens des années 30 jusqu’à la fin des années 80.

C’est un roman passionnant qui englobe de nombreux sujets : l’exil, le déracinement, le racisme, la condition des femmes, la difficile intégration des Coréens au Japon. Mais il y est aussi question de la famille, l’amour, la solidarité, le mérite.

D’une guerre à l’autre, les Coréens du Japon se sont retrouvés sans patrie après la séparation des deux Corées. Certains ont cru à la révolution populaire du Nord, d’autres sont retournés au Sud et d’autres, encore, ont choisi de trouver leur place dans un Japon peu accueillant mais synonyme d’un nouveau départ.

Pachinko est une histoire triste et émouvante mais illuminée par des personnages forts, courageux, résilients et bienveillants. Une belle leçon de vie riche d’enseignements sur la culture coréenne.

A dévorer !

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Pachinko

Dans les années 1930, dans le petit village de Yeongdo, près de Busan, la jeune Sunja, séduite par Hansu, tombe enceinte et, pour laver le déshonneur sur sa famille, accepte d'épouser Isak Baek, un pasteur chrétien qui élève l'enfant - Noa - comme son fils. Le couple s'installe à Osaka chez Yozeb, le frère d'Izak et accueille quelques années plus tard, un deuxième fils Mozasu. Devenue veuve, Sunja doit multiplier les petits travaux pour survivre et subvenir aux besoins et à l'éducation de ses fils, l'ainé réussissant des études brillantes, le cadet, plus sociable et commerçant, se dirigeant dans la gestion d'un pachinko. Les destins des membres de la famille vont étroitement évoluer en fonction de la situation politique du Japon et de la Corée.



Une grosse déception après la lecture de Pachinko, un roman dont le sujet semblait séduisant mais dont le traitement s'est vite révélé ennuyeux...

Cette saga coréenne, qui se déroule sur plus cinquante ans, est intéressante sur le plan historique, elle aborde l'exil des Coréens au Japon, quand la Corée est sous domination japonaise, mais ces exilés ne sont jamais intégrés par le Japon, et ne peuvent plus retourner en Corée, en guerre dans les années cinquante. le problème est que la petite histoire dans la grande Histoire est mal écrite ou mal traduite, - des phrases en japonais ne sont pas traduites -, une narration qui passe de la naïveté à la trivialité, la mort d'un des personnages principaux - Noa - scellée en une seule phrase, sans aucun développement, d'autres personnages sans intérêt étant développés dans des pages et des pages. Je n'ai jamais réussi à me projeter dans le destin ou le caractère des personnages et les longueurs et redites dans le récit ralentissaient tellement le rythme de la narration, que j'en ai terminé la lecture en diagonale, pour en finir avec ce roman.

Pachinko partait d'une bonne intention et d'une bonne idée, mais le roman se perd dans des digressions sans intérêt, avec des personnages qui perdent de leur force au fur et à mesure des développements qui deviennent confus.

Une déception.
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Pachinko

J'ai adoré cette saga familiale.

Le roman suit trois générations d'une famille coréenne à travers l'occupation japonaise

Pachinko est une histoire de survie, d'identité et de famille.

Quand Sunja tombe enceinte d'un homme marié qui ne peut l'épouser, Isak, un pasteur chrétien, va lui proposer de s'unir avec lui et de le suivre au Japon.

L'histoire va se dérouler de 1911 à 1989.



Il est également questions de guerre, de préjugés, de racisme, de persécutions, de drames familiaux mais aussi d'intégration, d'espoir, d'amour et de solidarité

Les personnages sont des gens ordinaires, modestes, imparfaits et attendrissants.

C'est magnifiquement écrit, poignant et captivant

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Pachinko

Le titre du roman est emprunté à ce jeu très populaire au Japon, sorte de flipper auquel on joue avec des billes d’acier. C’est un jeu de hasard avec ses incertitudes, comme la vie de ces milliers de coréens émigrés économiques au Japon, pays colonisateur qui a confisqué leurs terres.

Le roman débute donc en 1910 quand le Japon annexe la Corée. Sunja est la fille unique d’un couple qui tient une modeste pension. A la mort de son père, elle poursuivra la tâche avec sa mère.

Enceinte d’un homme riche et marié, Sunja n’a d’autre alternative que d’épouser Isak, un pasteur chrétien prêt à donner son nom à l’enfant à naitre.

Sunja va suivre son mari au Japon où les attendent son frère Yoseb et son épouse. La vie est difficile pour les coréens dont le pays est colonisé par le Japon. Émigrés économiques, ils ne trouvent que des emplois précaires et sous-payés, et logent dans des quartiers insalubres. Ils sont des zainichi, c’est-à-dire des résidents du Japon sans en avoir la citoyenneté et ils doivent affronter le racisme, l’humiliation et le mépris des habitants légitimes. C’est dans ce climat d’incertitude, de pauvreté et de peur que Sunja et Isak vont élever leurs deux garçons.

Roman dense et divisé en trois parties et qui va nous mener jusqu’en 1989 en suivant le destin de plusieurs personnages de cette famille coréenne. Chaque génération devra affronter des difficultés et le racisme des japonais, même lorsqu’ils accèdent aux études supérieures. Un homme influent et riche, lié à la famille, va les aider mais il sera rejeté par les siens à cause de son activité liée à la corruption puisqu’il est Yakusa.

Après l’histoire de la mère, c’est à celle des deux fils que la romancière s’attache plus particulièrement pour terminer par celle de Solomon, petit-fils de Sunja et élève brillant promis à un grand avenir. A travers lui, on découvre la diaspora coréenne aux États-Unis et la confrontation d’une même culture divisée et vécue aux antipodes. En 1952, Solomon vivra l’humiliation des Coréens Zainichi déchus de la citoyenneté japonaise alors qu’il est la troisième génération à vivre dans ce pays.

Dans un style fluide et alerte grâce, notamment, à de nombreux dialogues, Min Jin Lee nous livre une grande saga familiale et historique dans une période troublée.

J’ai apprécié la découverte de cette période historique en Corée et au Japon que je ne connaissais pas. Mais je regrette toutefois que l’autrice ne creuse pas assez l’aspect historique et ses répercussions. La période de la guerre est peu évoquée par les protagonistes, alors qu’ils en supportent les conséquences désastreuses de plein fouet. Autant j’ai été tout de suite passionnée par l’histoire de Sunja, autant les péripéties de ses enfants et de leurs proches m’ont moins intéressée. Bien que palpitant, j’ai trouvé ce roman de qualité inégale.

Je remercie les éditions Harper Collins et Lecteurs.com pour la lecture de ce roman.







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Pachinko

Une saga familiale sur 4 générations des années 1930 à 1990.

Pachinko nous embarque en Corée du Sud et sur la route de l’exil au Japon avec la famille de Sunja, une jeune coréenne qui va devoir aider sa famille à survivre dans un pays hostile où règnent le racisme, la ségrégation et les tumultes de la guerre.

J’ai aimé suivre cette fresque familiale.

L’écriture pudique de Min Jin Lee relate avec beaucoup de réalisme le combat quotidien des immigrés, les Zainichi au Japon.

L’auteure décrit les conséquences du colonialisme japonais, l’entrée en guerre et les conséquences effroyables pour les habitants pendant le conflit et après la défaite.

Le fil rouge constitué par les 4 générations nous montre la progression de cette famille et à travers elle, le destin de nombreux Coréens immigrés au Japon.

L’avènement des Yakuzas, les salles de jeu de Pachinko (véritable institution), le racisme quotidien, l'isolement des couples mixtes et le difficile travail de la résilience sont au cœur de ce récit.

J’ai pourtant eu par moment l’impression que l’auteure survolait certains de ces thèmes sans vraiment approfondir le sujet. La pudeur de l’écriture tranche avec les drames qui se succèdent pour cette famille.

Dans l’ensemble, j’ai trouvé beaucoup de qualités à ce récit qui m’a permis de m’immerger dans une partie de l’histoire que je ne connaissais que du point de vue occidental.

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Pachinko

En lisant une critique de @Sachalia sur ce livre. Je me suis dit, ne serait-il pas dans ma pal ?

Eh bien si, parmi mes 654 livres à lire, il s’y cachait.

Alors merci de m’avoir rappelé que j’avais une telle perle dans mes Lectures à lire un jour :-).



Une histoire palpitante sur quatre générations.

Qui malgré les 622 pages se lit rapidement.

Des personnages très attachants. Leurs péripéties m’ont parfois donné larmes à l’œil.

Je ne pensais pas que les Coréens pouvaient être autant haïs par les Japonais.

Ce roman parle aussi des conditions de la femme. Leurs combats, leurs courages, leurs défis pour sortir leur famille de la misère.



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Pachinko

À travers le destin de quatre générations : de 1930 à 1989, c'est l'histoire touchante, addictive d'une famille de Coréens émigrés au Japon: ces étrangers résidant au Japon , continuant à cacher leurs origines afin d'éviter une forme de haine, un rejet , une discrimination raciale douloureuse …..



L'auteure à l'aide de recherches historiques solides , une véritable empathie, une écriture fluide ,précise , dépouillée , sans lourdeur nous offre ——-généreusement——- un hymne poignant durant un siècle de relations nippo- coréennes à tous les sacrifices que réalisent les immigrés afin de trouver leur place en pays étranger .

Une belle leçon mêlant douleurs , sagesse et vérité.



Il y est question aussi de préjugés, de conservatisme , de racisme , de drames intimes au sein des familles , de ségrégation , de déshonneur , des horreurs de la guerre, de résilience , d'amour intense et de perte …



Une histoire palpitante , émouvante, convaincante , déroulant le quotidien de gens ordinaires , très attachants , courageux .



Hommage superbe à des gens que L'HISTOIRE semble oublier !

J'ai volontairement tu les personnages , il faut les découvrir !
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Pachinko

Pachinko : machine à sous très en vogue au Japon, constituant le seul secteur économique possible pour des coréens expatriés, exclus de nombreux autres emplois. Un jeu de hasard, allégorie moderne des obstacles de vie pour personnes discriminées.



Une histoire dans l’Histoire, celle d’une famille coréenne qui s’étend sur plusieurs générations, subissant les turbulences de la géopolitique du XXe siècle, la colonisation de la Corée, la Seconde Guerre mondiale, et les difficultés d’assimilation dans la société japonaise. Le roman aux personnages nombreux ne peut se résumer, accompagnant le parcours de déracinées luttant pour survivre, s’instruire et s’intégrer, en dépit de préjugés et de privations de droits de minorités.



Un roman passionnant, tant sur le plan romanesque que sur le contexte historique et sociétal, pointant les capacités de résilience des individus, le courage dans l’adversité, l'aptitude à se projeter dans un avenir meilleur par l’éducation, le travail acharné, l’entraide.

Les femmes y ont toute leur place, socle familial nourricier, solide et besogneux, en premier ligne pour subir des sacrifices douloureux.



Un sujet d’immigration toujours d’actualité qui pointe les difficultés de la société nippo-coréenne.

Belle lecture !



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La famille Han

J’ai adoré Pachinko du même auteure, alors je me devais de lire celui-ci.

C’est en faite son premier roman, qui est réédité en raison du succès de son second livre. Au début de l’ouvrage, l’auteure raconte son histoire pour écrire son second livre, ainsi que son combat contre la maladie. Je suis d’autan plus touché et j’espère qu’elle continuera à nous faire rêver avec ses futurs écrits.



J’ai trouvé la lecture agréable et on se laisse facilement emporté par le récit. J’ai tout de même moins apprécié que le précédent.



Casey Han, le personnage principal est moins attachant, plus intéressé par l’argent, la mode et la réussite.

Même si à l’évidence ça a un côté plus réaliste, eh bien, cela m’a plus déçu, que fait rêver.



Un auteure à suivre…



Bonne lecture !



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Pachinko

Dans ce magnifique roman nous suivons les quatre générations d'une famille coréenne émigrée au Japon. Sunja est arrivée à Osaka pendant l'époque coloniale et ses enfants et petits-enfants sont nés sur cette terre. Mais ils n'en restent pas moins des "zainichi" (des Coréens au Japon), et sont dénigrés pour cela.

Nous voyons à travers le destin des membres de cette famille le racisme criant, le mépris et le dédain des Japonais envers les Coréens, la cruauté avec laquelle ces derniers sont traités et toutes les difficultés auxquelles ils doivent faire face. C'est incroyable que des personnes de troisième génération soient toujours autant discriminées alors qu'ils n'ont finalement toujours connu que le Japon et parlent tout aussi bien japonais qu'un "local pure souche".



Ce roman est très dense, tant au niveau des sujets abordés que de la complexité des sentiments des personnages. Nous y découvrons donc le racisme anti-coréen dont je viens de parler, mais aussi le monde du pachinko, les yakuzas, l'homosexualité, la pauvreté et la guerre. Ce roman est une vaste saga familiale et nous nous attachons à chacun de ses membres et des amis bienveillants qui gravitent autour d'eux. J'ai eu un faible pour le sensible Noa qui m'a beaucoup touché.



J'ai été très marquée par le destin des Coréens expatriés avant la division de leur mère patrie. Certains se sont retrouvés sans pays d'origine, ou à devoir choisir entre le Nord ou le Sud après la guerre de Corée.



Malgré ces thèmes difficiles, et la répétition du destin qui semble s'acharner, le roman reste tout de même lumineux grâce à l'amour de cette famille pour les siens, un amour profond et sincère, et une grande bonté.



C'est donc ici un roman magnifique qui mêle la petite histoire à la grande.
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La famille Han

J'avais beaucoup aimé Pachinko, je me suis donc jetée sur le nouveau titre de cette auteure. J'ai apprécié ma lecture, malgré quelques longueurs, mais aucun ennui.



La famille Han de Min Jin Lee est le quotidien de Casey, jeune femme de 22 ans, diplômée de Princeton, en économie. Elle ne sait pas très bien ce qu'elle veut faire, à part mener la belle vie, des achats luxueux et vivre comme elle l'entend.



Un gros problème l'oppose à ses parents, surtout à son père, c'est une famille d'immigrants coréens, où les traditions sont tenaces, il faut les respecter. Ils sont propriétaires d'un pressing, dans le quartier ouvrier du Queens, ils travaillent très dur pour pouvoir offrir les meilleures études à leurs deux filles.

Aussi, quand une dispute éclate, au sujet de l'avenir de Casey, elle décidera de partir et de se débrouiller seule.



C'est une fille instable, qui contractera de très grosses dettes, pour pouvoir jouir de la vie, comme elle l'entend.

Un peu égoïste, elle ne rêve que d'une vie glamour à Manhattan. Le rêve américain, mais la place de la femme n'est pas toujours évidente.



On la suivra, dans ses relations, avec ses parents, sa soeur, ses amies, ses amoureux, son travail, des stages, qu'elle obtiendra grâce à des connaissances.



Elle va tout essayer, pour pouvoir vivre parmi cette société de nanti, le sexe, l'argent qui est sa grosse obsession, elle est prête à tout pour arriver au sommet, mais les pentes sont très raides et glissantes.



Un bon moment de lecture, on apprend pas mal de choses, sur les coutumes coréennes, leur obéissance à la religion, les habitudes ancestrales et familiales.



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La famille Han

Avec ce livre, Min Jin Lee nous fait découvrir la famille Han, une famille Coréenne qui vit et élève leurs 2 filles dans le Queens à New York.

Et c’est à travers le personnage de la fille ainée Casey Han, qu’on découvre toute leur histoire.



J’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur qui se laisse facilement lire malgré les 800 pages (en format poche) qui pourrait croire au contraire.

L’auteur nous y raconte à merveille le décalage des traditions et éducations très fermés des Coréens dans un pays assez libre que sont les Etats Unis.

Et comment ne pas s’attacher au personnage de Casey Han, qui malgré ces défauts m’a directement beaucoup plu. Diplômée de Princetown, elle qui pourrait pourtant avoir un bel avenir, se retrouve complètement perdue. On aimerait qu’elle arrive à trouver sa voie, mais ces décisions et sa façon de vivre font en sorte qu’elle n’aura pas aussi facile.

La famille Han est son premier livre, elle a après également écrit Pachinko que je lirai probablement plus tard quand le temps me le permettra et qui au vu des critiques est aussi bon, voir meilleur que celui-ci.



Ce livre est donc une excellente découverte d’une histoire intéressante et très complète que j’ai adoré lire et que j’ai eu du mal à refermer définitivement !

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Pachinko

Un petit bijou !



Cela commence en Corée unifiée dans les années 30 pour s’achever au Japon fin des années 80.



Le personnage central est Sunja, jeune femme coréenne vivant sur une petite île au large de Busan. Une rencontre et son destin bascule, des choix s’imposeront à elle afin de ne pas apporter la honte sur sa famille.



Nous parcourons plusieurs générations : ses parents, celle de Sunja, ses enfants et petits-enfants.



C’est aussi et surtout un moment d’histoire et sociétal : la domination japonaise sur la Corée, la place des coréens et chinois au Japon ou dans le monde, la deuxième guerre mondiale vue et vécue au Japon, la création des états de Corée du Nord et du Sud, les yakusas, la famine, les bidonvilles, l’univers des jeux (pachinko étant les salles de jeux du type « machines à sous »), la religion, les tenues traditionnelles, les spécialités culinaires ou encore les vendeuses sur les marchés…. Ce livre regorge d’éléments importants, il est passionnant ! Je ne me suis à aucun moment ennuyée dans cette lecture, au contraire, j’ai eu envie d’approfondir tous les sujets soulevés.



De plus, les personnages sont magnifiques, on ne fait que de belles rencontres.

Je me demande pourquoi je ne l’avais pas mis au dessus de ma pal avant, Pachinko est un vrai bijou !
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Pachinko

Un roman qui s'étale sur 4 générations durant le XXème siècle.

La Corée est un pays qui a beaucoup souffert et l'on découvre son histoire à travers une famille. La particularité est qu'elle est chrétienne (protestante, comme le quart de la population actuelle au Sud).



Les vies sont loin d'être banales et l'histoire de l'héroïne principale est passionnante. Risquant de devenir fille-mère, elle sera "sauvée" par un homme et partira au Japon. Là-bas, l'antagonisme avec les Japonais sera saillant, les coréens étant vus comme une "sous-race".



On ne s'ennuie pas un instant avec énormément d'aventures et de soucis du quotidien. Beaucoup de souffrances aussi, mais qui donnent de très belles pages. Le contraste est très fort entre la vision typiquement féminine et des mots parfois très crus, qui tombent sans prévenir et selon les situations (liées au sexe) qui sont traitées différemment suivant les personnages.



L'autrice nous fournit beaucoup de considérations sur la morale, la religion, la place de la femme dans la société, l'amour et le devoir. Le destin surtout, ainsi que la résignation face à la fatalité : la mort, la posture que doit tenir la femme. C'est poignant.



Sur la fin cela devient légèrement pénible, on commence à s'y perdre dans les personnages puisque l'on saute de l'un à l'autre pour une petite tranche de vie, un épisode. La famille s'agrandit et les années défilent trop vite.



Je donne 5 étoiles pour la première partie (Livre I qui se déroule principalement en 1933 en Corée - 200 pages), et 4 pour le livre II au Japon qui couvre une très grosse période (1939-62 en 220 pages). On y évoque Nagasaki sans utiliser les mots "bombe atomique".

La dernière partie est décevante, je lui donne 3 étoiles (période 1962-89 sur 200 pages). Elle couvre beaucoup trop de lieux et de personnes.
Lien : https://www.patricedefreminv..
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La famille Han

Casey Han, 22 ans, issue d'une famille pauvre d'immigrés coréens aux Etats-Unis, a toujours travaillé dur, soutenue par ses parents pour se construire une vie plus confortable que la leur. Tout juste diplômée de Princeton, la jeune fille semble pourtant se trouver dans une impasse : contrairement à tous ses camarades issus de familles aisées qui peuvent continuer leurs études à l'étranger, profiter de vacances bien méritées ou intégrer l'entreprise de papa ou de ses amis, Casey est coincée entre ses rêves d'intégrer la haute société new-yorkaise et la dure réalité de ne pas avoir un sou en poche, encore moins quand ses parents la mettent à la porte. Jusqu'où la jeune fille ira-t-elle pour construire la vie qu'elle souhaite vraiment sans renier ses origines ?



De Min Jin Lee, je n'ai toujours pas lu le célèbre Pachinko qui est pourtant dans la liste de mes Pense-Bête depuis longtemps, aussi quand Babelio m'a proposé de recevoir dans le cadre d'une Masse Critique son second roman (qui est en fait le premier par ordre d'écriture !) j'ai sauté sur l'occasion pour découvrir cette auteure. Je dois dire que j'ai d'abord été un peu déroutée par cette famille Han : même si l'écriture est fluide et le style très agréable, nous permettant de nous couler sans effort dans les premiers chapitres de ce joli pavé, j'ai trouvé que l'histoire était très longue à se mettre en place et ai eu au début du mal à comprendre où l'auteure voulait en venir. Il faut dire que le personnage de Casey est d'abord difficile à cerner : drôle de fille, au caractère bien trempé, qui en quelques minutes se fâche irrémédiablement avec son père en lui répondant et en attisant sa colère au lieu d'accepter de se taire, qui est prête à dépenser les dollars qu'elle n'a pas dans des articles de luxe alors que sa vie s'effondre et qu'elle ne sait pas où elle dormira le soir et qui semble si intransigeante, si persuadée qu'elle mérite une vie meilleure, que j'ai au départ eu du mal à l'apprécier ou à la comprendre vraiment. Et puis au fil des pages, son caractère se dévoile petit à petit, on apprend à mieux la connaître et j'ai commencé à apprécier le talent de l'auteure pour brosser des portraits par petites touches, pour sonner juste et créer des personnages complexes qu'il faut justement du temps pour appréhender tant ils ne sont pas de simples caricatures ou archétypes.



Autre point qui a rendu ma lecture un peu compliquée au début : ce roman est très américain dans son contexte et son récit et j'ai parfois eu l'impression de manquer de quelques références culturelles ou connaissances pour apprécier vraiment ses nuances. Les premiers chapitres nous font passer de l'univers des facultés et des Business School américaines à celui des banquiers d'investissements, brokers et autres courtiers et, même si pourtant je lis beaucoup de littérature américaine et l'apprécie, j'ai parfois été un peu perdue pour comprendre soit le système scolaire américain (et ses nuances entre études initiales, diplômes complémentaires, facultés réputées ou non), soit l'univers des grandes banques (et le poste proposé à Casey, bien loin de ce à quoi elle pourrait prétendre avec son diplôme). Heureusement au fur et à mesure que l'on progresse dans la lecture, ces questions deviennent plus secondaires, l'intrigue prend de l'ampleur avec différents personnages qui gravitent autour de Casey et que l'on apprend eux aussi à mieux connaître et la lecture devient petit à petit plus agréable puis totalement passionnante à mesure que je suis rentrée dans le roman. Il ne se passe pourtant pas grand chose dans ce roman, de petites scènes de la vie quotidienne, des couples qui se font et se défont, les amis qui progressent professionnellement et Casey qui continue à se chercher et malgré tout cela sonne totalement juste, comme une chronique un peu désenchantée d'une jeunesse qui s'en va petit à petit, des rêves que l'on poursuit plus ou moins longtemps sans savoir si on les réalisera un jour. L'auteure a beaucoup de talent pour saisir toutes les nuances des relations sociales, tous les non-dits des classes sociales, de la distance qui sépare forcément une jeune fille issue de l'immigration et sans le sou et ses amis descendants de grandes familles bien établies. Ce roman est aussi une très belle et amusante description de la double culture coréano-américaine des descendants d'immigrants comme Casey et de la complexité à concilier deux modes de vie et deux systèmes de valeurs si différents.



La famille Han est donc au final un roman qui vaut totalement le coup de s'accrocher un peu au début pour entrer dans l'histoire : j'ai ensuite été emportée par le récit sensible et juste de l'auteure et j'ai adoré passer toutes ces années avec Casey et ses proches. C'est aussi un très beau portrait d'une jeune femme qui refuse de rentrer dans le moule et d'abandonner ses rêves, croyant à son talent et cherchant sa place pour briller, un personnage auquel je me suis totalement attachée et que j'ai été triste de quitter. Une belle découverte qui me convainc (encore plus) qu'il me faut vraiment plonger bientôt dans Pachinko !
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La famille Han

Les éditions Charleston ont eu la bonne idée de publier le premier roman de Min Jin Lee à la suite du succès de « Pachinko », son second roman devenu best-seller international. Si ce premier succès se concentrait sur l’immigration d’une famille coréenne au Japon, ce sujet est également le motif de fond de « La famille Han », mais dans un cadre différent, peut-être plus directement personnel, puisqu’on va principalement suivre l’évolution de Casey Han, une jeune femme qui, diplômée de Princeton, va chercher l’orientation à donner à sa vie, dans une certaine douleur.



Car Casey est écartelée entre ses envies de jeune adulte américaine ambitieuse et snob sortant d’une université de l’Ivy League – gagner le plus d’argent possible et tout claquer dans des vêtements de luxe, mais sans pour autant s’en donner réellement les moyens – et la stricte éducation coréenne reçue de ses parents – obéir à ses aînés et réussir pour s’élever socialement –, ce qui a tendance à l’étouffer et à la pousser à la rébellion, dépensant en cela une énergie folle. Qui est-elle ? Que veut-elle ? Elle ne le sait pas vraiment… Même si elle est persuadée que si elle veut réussir, ce sera à sa façon, et seule, refusant à tout prix la solidarité que son réseau amical et universitaire pourrait lui apporter. C’est ainsi qu’au début du roman, Casey répond une fois de trop à son père et se fait virer de chez elle. Comment fera-t-elle pour s’en sortir ?



Min Jin Lee y répond en plus de 860 pages et si, quand on ouvre ce pavé, on se sent au même stade que Casey, soit partir de zéro, il se dévore plus que facilement. On suit ainsi cette fière jeune femme avancer dans sa vie en faisant des choix, plus ou moins bons, qui réussiront en tout cas à la faire évoluer et gagner en maturité. On suit également le parcours de son amie Ella Shim, à qui semble tout réussir : elle est jeune, elle est belle et d’une gentillesse à tout épreuve, et elle semble prête à réussir à sa vie en se fiançant à Ted Kim, un golden boy, lui aussi d’origine coréenne, qui brasse déjà des millions de dollars à moins de trente ans. Mais le parcours d’Ella sera-t-il plus facile, malgré les apparences ?



Les éditions Charleston présentent ce roman sur sa quatrième de couverture (ceux qui m’ont déjà lue savent ce que je pense de celles-ci…) comme s’inspirant des romans victoriens. Si dans un premier cela m’a un peu surprise parce qu’on n’est pas dans du Dickens, au final on s’y retrouve assez puisque « La famille Han » est clairement un roman d’apprentissage, celui-ci se faisant à la dure, aucun personnage n’échappant aux difficultés (Casey, en se cherchant, approfondit ses dettes et ne peut s’empêcher de tourner en rond ; Unu, son compagnon, dégringole dans l’échelle sociale en passant de trader à chômeur ; Ted Kim perd le respect de sa famille en connaissant les affres de la passion, Leah, la mère de Casey, transgresse une tradition de sa communauté et le paye au prix fort…) digne des meilleurs romans moralistes du xixe siècle. S’esquisse ainsi une certaine critique de la société américaine typique des années Clinton, marquée par la réussite économique et cette quête du succès à la sauce « Loup de Wall Street » qui peut vite écraser, du fait de préceptes à la positivité assez oppressante (du type « sky is the limit »…). Comment y faire face quand on baigne en outre dans une culture différente, ici asiatique, mais pas moins dénuée de pression ? Comment ne pas céder à une certaine schizophrénie, incarnée ici par une Casey en apnée, handicapée par la volonté de s’affranchir des conventions imposées par sa communauté (trouver un bon fiancé coréen à épouser, témoigner du respect dû à ses parents) tout en essayant de s’y adapter, mais à sa façon ?



J’ai beaucoup aimé ce roman, aimé ses personnages nuancés et ambigus, et me suis attachée à Casey malgré une personnalité qui ne plaira pas à tout le monde. Sa ténacité (ou son entêtement, au choix) à faire face à toutes sortes de situations désagréables pour se trouver est admirable. Min Jin Lee réussit un premier roman maîtrisé, fruit d’un effort qu’elle décrit dans un avant-propos dédié à son apprentissage passionnant, et qui me fait soupçonner qu’elle a mis beaucoup d’elle-même (ou en tout cas de son parcours) dans son héroïne.

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La famille Han

Joseph et Leah Han sont immigrés coréens. Arrivés aux États-Unis dans leur jeunesse, peu de temps après s’être mariés, ils construisent leur vie dans le Queens où naissent leurs deux filles : Casey et Tina. Les filles font de brillantes études et sont parfaitement intégrées à la communauté américaine. Joseph et Leah travaillent dur dans un commerce de pressing, ils ont de petits revenus et connaissent beaucoup de privations afin de leur offrir un bel avenir.



Casey, tout juste diplômée de la prestigieuse université de Princeton, veut intégrer la bonne société new-yorkaise au grand désarroi de son père qui la met à la porte alors qu'elle n'a ni travail ni argent. Mais, la jeune femme a plus d'un tour dans son sac. À l'université, elle s'est constituée un carnet d’adresses, la plupart de ses amis viennent de bonnes familles et elle a beaucoup de culot.

Tout un monde s'ouvre à elle, loin de la vie du Queens.



“La famille Han” fait parti de la sélection du Prix Harper Collins poche. Il s’agit du deuxième livre de Min Jin Lee que je lis, j’avais adoré “Pachinko”, son premier ouvrage.



Dans cette nouvelle histoire, l’autrice dresse le portrait d'une jeune femme issue d'une famille coréenne entre les valeurs transmises par ses parents et son intégration à la société contemporaine. Elle parle aussi de condition sociale, d'ambition et du destin de toute une jeunesse éprise de liberté



À travers le portrait de cette héroïne, nous découvrons une jeune femme intelligente, audacieuse et pleine de ressources, désireuse de dessiner son propre destin.



Il s'agit aussi d'un roman social et familial passionnant se déroulant dans la ville de New York entre les quartiers populaires, l’Upper East Side, Manhattan et Wall Street dans lesquels j'ai adoré me retrouver le temps de ma lecture.



Dans son livre, Min Jin Lee aborde les questions de l’intégration, de l’exil, des valeurs familiales, du monde du travail, de l'amour, et de la sexualité grâce à toute une galerie de personnages tous aussi intéressants les uns que les autres, du point de vue de leurs personnalités, de leurs psychologies et de leurs différentes trajectoires.



C’est une lecture conséquente, riche qui m’a accompagnée durant plusieurs jours et que j’ai beaucoup appréciée.

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