"Une haine passionnée peut donner un sens et un but à une existence vide."
Eric Hoffer
L'esprit est une chose mystérieuse.
" Nous sommes contraints de vivre dans un espace si réduit, Milady, dit-il en manière d'excuse, qu'il n'est que trop facile à tous de se porter mutuellement sur les nerfs. "
Il l'attira contre son épaule et pressa sa joue contre les cheveux de la jeune femme. Curieux monde, où une mère devait se retenir de pleurer la mort de sa fille pour ne pas incommoder autrui.
— Vous croyez en Dieu ?
— Non. Je suis une païenne. Je crois aux forces de la nature. Adorer le soleil est logique. Adorer une entité invisible ne rime à rien.
— Jésus-Christ n'était pas invisible.
— Ce n'était pas un dieu non plus, répliqua son interlocutrice avec un haussement d'épaules. C'était un prophète [...].
Psychologues, policiers, gardiens ou juges, ces gens-là sont du même tonneau. D'un mot, ils peuvent changer le cours de votre existence.
Dieu protégera ceux qui se protègent.
Dieu avait donné un cerveau aux hommes dans un dessein précis : seuls les ignorants et les obstinés refusaient de s’en servir.
Pour peu qu'une personne soit séduisante, cette séduction ne s'arrête pas à la surface. Quant à savoir laquelle vient en premier, de la beauté apparente ou de la beauté intérieure. Elles ont tendance à aller de paire.
IRVINE: Dans quelle catégorie vous situez-vous ?
BLAKE: Ni l'une ni l'autre. Je suis incapable d'une pensée libre. Mon esprit est esclave.
IRVINE: De quoi?
BLAKE: De la même chose que le vôtre, docteur. L'intellect. Vous avez trop de bon sens pour agir contre vos intérêts, c'est pourquoi votre vie manque de spontanéité. Vous mourrez dans les chaînes que vous vous êtes vous-même forgé.
Si nous ne pouvons pas leur promettre quelque amusement, ils risquent de commencer à contester la nécessité de continuer à vivre enfermés dans cet espace exigu."
Il y avait une limite à l'accumulation de soucis qu'un être pouvait supporter avant d'être écrasé sous leur poids.
Les obsessions, sont toujours destructrices.
La scène n'était pas sans évoquer Marat dans sa baignoire, mais en beaucoup plus sinistre. Pauvre Mathilda, songea Sarah, combien elle aurait détesté cela, si elle avait pu se voir.
"Ai-je mérité d'être méprisé / Par mon créateur, plein de sagesse et de bonté ? / Puisque c'est vous qui m'avez fait naître / Avec moi une partie de vous doit disparaître."
J'ai appris au couvent que les maladies ne touchent pas tout le monde pareillement.
La discrétion est la meilleure des vertus.
Il suffisait de la voir arriver pour en être saisi de dégoût. Elle ressemblait à un personnage de caricature, immense paquet de chair boursoufflée, d'où tête, bras et jambe dépassaient, ridiculement petits, comme des pièces rapportées. ses cheveux d'un blond sale, luisants et clairsemés collaient à son crâne et ses aisselles dessinaient des cernes brunâtres. Elle marchait avec peine, d'un pas trainant, les pieds rentrés, les jambes contraintes à l'écart par la masse des cuisses frottant l'une contre l'autre, si bien qu'elle devait lutter pour garder l'équilibre. A chacun de ses mouvements, même les plus infimes, le poids écrasant de son corps, roulant d'un côté ou de l'autre, semblait près de faire craquer les coutures de sa robe. sa physionomie aurait pu racheter le reste. mais même ses yeux, d'un bleu vif, n'échappaient pas à cet étalage de laideur, perdus dans les replis de graisse blafarde semée de petite vérole.
C'était bizarre. Ils avaient forcé Muna à devenir leur miroir mais n'aimaient pas leur reflet.
Ses pires terreurs étaient nocturnes. De jour, elle parvenait à croire en elle, mais dans les ténèbres solitaires de la cave elle allait jusqu'à douter de son existence même. Elle avait beau essayer de distinguer les murs et le sol, ou sa main toute proche de son visage, il n'y avait que l'obscurité. Et l'obscurité était plus vivante qu'elle.