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Critiques de Mireille Gagné (136)
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Le lièvre d'Amérique



Diane vient de se faire opérer, elle a reçu deux consignes capitales : ne pas utiliser d'écran pendant une semaine, et surtout : ne pas travailler.

Son organisme doit s'adapter doucement pour que le traitement qu'elle a reçu soit un succès. 

De quel traitement s'agit-il?

En lisant ce livre, vous allez très vite le deviner.



Je n'en dis pas plus pour ne pas vous enlever le plaisir de la découverte. Cette lecture était plutôt agréable.

Elle traite de la métamorphose, du culte de la performance, du capitalisme, de la compétition entre employés, de la nature. Du fait que l'être humain en définitive ne peut même plus imaginer ce que c'est d'être Libre.



Un chapitre sur trois amène un nouvel élément de compréhension sur les lièvres d'Amérique et j'en ai appris une pas commune sur la hase : elle possède deux cornes utérines et peut procréer en superfétation ( je ne connaissais pas ce mot ) c'est-à-dire qu'elle peut avoir une nouvelle grossesse dans un utérus qui en contient déjà une !!!



J'ai apprécié cette lecture originale, où vous trouverez quelques très courts chapitres sans ponctuation ! L'écriture est fluide, la lecture est rapide, les thèmes de réflexions cités plus haut sont intéressants. Au début, nous pouvons nous perdre dans la chronologie... pour revenir rapidement dans le passé de Diane : son adolescence avec Eugène, puis le moment de son traitement, et enfin Diane après le traitement...

Une lecture qui peut faire légèrement penser à la métamorphose de Kafka.

Je vous le conseille !
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Le lièvre d'Amérique

Diane vit une vie routinière et solitaire; perfectionniste et souffrant de tocs elle subit une opération visant à améliorer son efficacité au quotidien.

J'ai beaucoup aimé ce petit roman très original et percutant. Les courts chapitres alternent avec pour sujet: le quotidien de Diane avant l'opération (texte écrit sans ponctuation), et après celle-ci mais aussi avec un souvenir marquant de son adolescence passée sur une île sauvage, et des informations documentaires sur le comportement du lièvre d'Amérique. J'ai aimé l'écriture, l'originalité de l'histoire qui est à la fois tragique mais aussi comique car surréaliste. L'édition est aussi très sympa avec une illustration en double page et qui se répète comme des trous noirs dans la narration.
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Le lièvre d'Amérique



Ce court roman, mi fantastique mi conte, est un petit bijou.

Le lièvre d’Amérique est un petit mammifère largement répandu au Canada et au Québec. Dès le premier chapitre, le ton est donné, on va retrouver ce lièvre et ses mœurs tout du long. La route de l’animal va croiser celle de Diane, jeune femme victime d’un burn-out dans une société où la performance au travail est question de survie.

Diane a confié son corps à la science pour qu’il devienne plus performant. C’est là qu’on atteint une dimension fantastique plutôt effrayante. Elle veut se surpasser toujours plus mais le prix à payer pour cette transformation n’est -il pas exorbitant ?

Diane revit son adolescence à l’Isle aux Grues, en compagnie d’Eugène le risque tout qui sait tout sur les animaux en voie d’extinction. Leur amourette s’arrêtera là et Diane quitte son île natale pour un travail exigeant dans une grande ville où elle découvre la solitude.



Entre souvenirs de Diane, amours perdues et monde du travail, l’histoire se déroule en quelques bonds…de lièvre.

D’une écriture ample et forte, ce roman nous embarque dans une histoire folle avec des narrations bien distinctes dans chaque partie de l’histoire bien compartimentée.

Un premier roman à découvrir.



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Le lièvre d'Amérique

Nous avons l'habitude des récits à deux voix qui s'alternent d'un chapitre à l'autre. Ici la construction de ce roman aussi court que percutant est très originale : il s'ouvre sur un chapitre qui nous apprend quelques aspects du Lapin d'Amérique dans un style très documentaire et informationnel; suit la vie intrépide (pas de ponctuation pour respirer) et insoutenable de Diane et puis un retour en arrière dans son enfance. Ces 3 étapes se succèdent jusqu'à la fin, tel un mille feuille. Et ces 3 chapitres ont un thème commun (survie, fuite...)

De l'originalité, de la poésie, une certaine profondeur en peu de pages, de la science fiction, du documentaire et de la romance. J'en oublie probablement.

Ce très -trop- court roman se dévore littéralement.
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Le lièvre d'Amérique

Diane donne tout pour son travail. Son temps, son énergie, son corps. Elle a cédé à la pression du toujours plus. Alors, elle se transforme. Pour être inépuisable. Pour être à la hauteur. Comme le lièvre, elle court. Après les chiffres et la reconnaissance. Diane n’est plus, c’est la salariée qui la remplace. Mais la nature reprend toujours ses êtres.

J’ai adoré l’univers dans lequel nous plonge l’autrice, bizarre, ce qui est l’un des plus beaux compliments que je puisse faire, sans être loufoque. On entre dans son délire mental, en baissant une à une les barrières. Non sans se rappeler La Métamorphose de Kafka. 🪳 On voit Diane dans ses collègues ou ses proches, parfois en soi. La chasseresse de résultats cache ses failles qui finissent par s’imposer quand même. Je vous conseille ce livre, si vous êtes prêt à faire ce voyage.

Et vous, vous l’avez lu, aimé ? Il vous tente ? Des livres du même style à conseiller ?
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Le lièvre d'Amérique

Comme lecteur je me sens rarement floué. Mais j'avoue que si j'avais eu le malheur d'acheter ce livre, heureusement emprunté à la bibliothèque, j'aurais demandé un remboursement. Car à mon sens la recette suivante ne fait pas un livre: réunir un trentaine de pages concernant une brève rencontre passée de Diane, personnage énigmatique, une autre trentaine sur ses obsessions actuelles, entrecouper tout cela de fiches scientifiques sur le lièvre et de quelques pages de charabia genre exercice de style pondez-moi une page sans aucune ponctuation, le fond on s'en fout. Le comble: insérer à plusieurs reprises deux pages pleines de barbouillages noirs sans aucune signification; peut-être y a-t-il un nombre minimal da pages pour avoir une subvention à l'édition? En 4e de couverture on peut lire: ”Ce roman, une fable animalière néolibérale, s'adresse à celles et ceux qui se sont égarés”. Honnêtement je ne vois pas comment cette chose peut ramener qui que ce soit vers un graal quelconque . . .
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Le lièvre d'Amérique

Merveilleux premier roman !



3 histoires croisées, dont deux dans lesquelles nous voyons Diane, à 15 ans d’intervalle.

Nous avons donc Diane, qui a tellement besoin de temps pour travailler encore et encore plus, ne prend même plus la peine de ponctuer ses phrases

La seconde c’est toujours Diane mais sur son île et adolescente

La dernière nous évoque la vie et les caractéristiques du lièvre d’Amerique.

Mélangez le tout et vous obtenez une superbe fable sur notre monde et sur ceux qui ne savent plus pourquoi ils vivent .



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Le lièvre d'Amérique

livre étonnant et plaisant...étonnant par le vocabulaire et expressions québécoises florissant les pages , par le thème biensur et la construction.

On se laisse facilement porter par l'histoire ....et on y croit ,tout simplement ...à devenir lièvre nous mêmes . merci!
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Le lièvre d'Amérique

Dans les petits pots, les meilleurs onguents? Bon, ce n’est pas une panacée mais dans ce petit récit, un a un bijou ici.



Petites réflexions, à travers les protagonistes du roman, sur nos modes de vie « à la vitesse du lièvre ».



Le dénouement se déroule sur une minuscule île, longue de 10 km et large de 1.5 km.: un havre mystérieux et enchanté qu’est l’Isle-aux-grues (environ 150 habitants).



Laissez-vous portez par cette fabuleuse fable…
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Le lièvre d'Amérique

Le roman commence par une description du lièvre d’Amérique. L’animal et ses nombreuses caractéristiques ouvrent, dans des courts chapitres, chaque partie du livre. À l’image du film d’Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique (qui mettait en lien un romance avec les théories du biologiste Henri Laborit), Mireille Gagné trace des lignes parallèles autour de la figure de cette femme violentée par le travail. Chaque partie du livre suit le même ordre. Après le lièvre, c’est le quotidien de Diane qui est présenté avec la présence fantomatique d’Eugène, puis le déroulé sans ponctuation de son esprit et une illustration. Celle-ci, toujours identique, revient sans cesse, comme l’été avec Eugène et les obsessions de Diane. Cette femme est envahit par des vagues de sensations et d’informations que son esprit ne semble pas parvenir à intégrer.

Tout semble lui échapper. Son corps, son comportement, ses capacités et son esprit. Le parallèle entre ces 4 sections ne fait pas office de comparaison mais ouvre un dialogue entre les sujets et les formes artistiques. Les rythmes s’entrechoquent. La précision des descriptions du lièvre se confronte au flou ressenti par Diane au cours de chaque journée. Son temps de compréhension est à l’opposé de la frénésie qu’elle constate en elle. Quand son esprit parle, on perçoit une analyse précise et angoissante de la réalité du travail. Diane est au milieu de plusieurs sensations et n’a pas la maîtrise de tout cela. Elle perd son individualité, soumise au regard de l’autre qu’il soit le mâle ou son patron.

C’est une cartographie des fragilités de l’être que dresse la romancière. Son écriture, par la richesse des registres maniés, esquisse toute la violence subie un individu face au déferlement du monde qui est loin de la nature. Alors que le lièvre trouve des ressources pour survivre dans la nature, l’être humain est dans un autre rapport à son environnement professionnel. L’intimité n’a plus sa place et l’être est conditionné par ce que lui demande son travail. L’humanité perd de son sensible pour être formaté pour le labeur. Mireille Gagné se concentre sur le déséquilibre du quotidien de cette femme, être qui ne préserve pas, ne se détache pas. Mais tout cela est-il vraiment possible ?
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Le lièvre d'Amérique

Pour un premier roman de l'auteure québécoise Mireille Gagné, je trouve « le lièvre d'Amérique » particulièrement réussi.

J'avais d'abord repéré la magnifique couverture avec ce lièvre qui accroche le regard. Et les avis de nombreux lecteurs ont fini de me convaincre.

*

« le lièvre d'Amérique » est une fable animalière qui m'a surprise par sa modernité, son étrangeté et son originalité. Elle nous invite à nous interroger sur les dérives de la vie moderne, la souffrance au travail qui incite à toujours plus de performances, mais occasionne par la même, anxiété, stress, fatigue et dépression.



« Elle s'assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus ; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L'humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps ? »

*

Ce roman est court, rythmé, mais surtout très surprenant par sa construction que je trouve vraiment brillante, très curieuse par son aspect fragmentaire et le changement de style littéraire. Ce procédé littéraire est une grande réussite et m'a tenu en haleine jusqu'au bout.



Le lecteur suit Diane à trois moments clés de sa vie. Chaque temporalité s'adapte à merveille à chaque période de sa vie, offrant un mode de narration différent, des émotions différentes.

Le récit est entrecoupé de petits textes documentaires sur le lièvre d'Amérique, permettant de faire sens avec l'histoire de la jeune femme.



« le lièvre d'Amérique (Lepus americanus) est un petit mammifère … largement répandu au Canada et au Québec… À l'opposé de son cousin le lapin, le lièvre préfère fuir plutôt que de se cacher pour échapper aux prédateurs. »



Si le début du roman demande un petit temps d'adaptation à cause de l'écriture et de l'intention de l'auteure de nous laisser dans le flou, l'envie de comprendre le lien entre Diane et le lièvre d'Amérique est la plus forte.

*

Diane, quelques jours avant l'opération chirurgicale

Diane est perdue, proche du burn out.

Un texte sans ponctuation, une succession ininterrompue d'actions montrant Diane au bord de la rupture, courant après le temps et son désir de perfection.

L'aliénation par le travail.



« Elle se réveille toujours à la même heure se douche s'habille se prépare déjeune s'en va travailler sept jours sur sept emprunte le même chemin ne parle à personne sauf si c'est pour exécuter une tâche sept jours sur sept ne possède aucune relation en dehors du travail fille unique ça fait au moins quinze ans qu'elle n'a pas vu ses parents ni ne leur a parlé bosse dur toute la journée sept jours sur sept exécute toujours davantage de tâches que les autres ne montre aucun signe de fatigue ni de défaite … »



Jour 0

Diane se réveille chez elle après voir subi une opération chirurgicale.

Laquelle ?

L'auteure reste très vague pour le plus grand plaisir du lecteur qui intrigué, va reconstituer petit à petit le cheminement de la jeune femme qui la conduise à désirer cette opération et à subir les conséquences sur sa vie future.



Les jours suivant l'opération

Les effets secondaires apparaissent rapidement.

Le lecteur suit jour après jour ses transformations physiques, mais aussi les changements de personnalité et de comportements.

La vie de Diane bascule peu à peu alors que ses rêves la ramènent, adolescente, sur son île natale et à son premier amour, Eugène, un jeune adolescent fasciné par les animaux en voie de disparition.

Je me suis demandée si Mireille Gagné n'avait pas choisi le prénom d'Eugène en rapport avec le courant de pensée eugénique.



« J'aurais pu te dire qu'il n'y a réellement rien d'anormal sur cette île. Sauf peut-être la solitude qui s'abat quand l'hiver ne veut plus partir. D'abord toute petite, puis du jour au lendemain, intolérable. Et le temps qui se morfond. Les insulaires doivent se terrer chez eux. le sentiment d'oppression aussi qui grandit avec l'étale de la marée. L'attente qui devient insupportable. Des fois, on a l'impression d'être prisonnier, que le plein de l'eau ne veut plus nous quitter. »

*



*

Pour conclure, en dressant le portrait de Diane, « le lièvre d'Amérique » est une percutante critique de nos modes de vie. Ce roman réussit de manière subtile et efficace à nous interroger sur notre place dans la société, sur notre rapport au travail et nos difficultés à concilier métier, vie personnelle et vie familiale.



Oscillant entre conte fantastique et fable animalière, ce premier roman est une belle réussite littéraire qui puise dans l'imaginaire des légendes pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Je vois dans ce texte une quête d'un retour à la nature et à nos racines.



Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans Diane ?

*
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Le lièvre d'Amérique

Entre Kafka , Buffon et David Lynch

Il est très difficile d'évoquer Le lièvre d'Amérique de Mireille Gagné

paru aux éditions La Peuplade sans divulguer, sans livrer un sens qui ne saurait être unique. Sorte de puzzle narratif à mi chemin entre Kafka et David Lynch. C'est un récit fantastique sur la femme augmentée dans une société à la recherche incessante de la performance. Un voyage en soi et hors de soi. Et si être autre c'était être l'autre? Et si l'homme augmenté était un animal? J'ai été vraiment séduite par ce récit qui ne cesse d'abolir les frontières - soi/l'autre, présent/passé, réalisme/fantastique, ville/nature - comme pour mieux nous convaincre que représenter c'est à la fois figurer et imaginer.
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Le lièvre d'Amérique

Le Lièvre d'Amérique (Lepus americanus) est un petit mammifère de l'ordre des lagomorphes, de la famille des léporidés et du genre Lepus. Il sommeille de façon intermittente, les yeux mi-ouverts, et demeure toujours aux aguets. Je vous rassure je ne vais pas vous faire un cours de biologie animale, quoique …

 

Comment vous parler de ce roman sans trop en dévoiler tout en lui rendant justice.  Je peux déjà vous dire que je l’ai adoré ! Il est certes court (un peu moins de 140 pages), mais je n’ai pourtant pas eu le sentiment du trop peu bien que quelques pages supplémentaires ne m’auraient pas dérangée !  Nous sommes au Québec, au côté de Diane, une workaholic qui cherche la performance et la perfection à tout prix. « Elle se réveille toujours à la même heure se douche s’habille se prépare déjeune s’en va travailler sept jours sur sept emprunte le même chemin ne parle à personne sauf si c’est pour exécuter une tâche sept jours sur sept ne possède aucune relation en dehors du travail » Mais le corps à ses limites …

 

Vous vous dites sans doute, non encore un récit sur l’anxiété et l’épuisement professionnel ! Mais le lièvre d’Amérique est bien plus que cela. Mireille Gagné, nous embarque dans ce premier roman dans un univers entre le conte et la fable animalière. Un réalisme fantastique qui peut sans doute dérouter les lecteurs, mais qui a complétement fonctionné sur moi. C’est le récit de la nature et du monde animal qui s’opposent à la ville et au monde impitoyable des humains. Saupoudrez le tout d’un soupçon de transhumanisme et vous obtiendrez ce petit ovni littéraire.

 

Le choix narratif m’a également beaucoup plus. Il y a quatre grands axes qui alternent le passé et le présent. Vous saurez presque tout sur le lièvre d’Amérique, comprendrez les tourments de Diane, découvrirez Nanabozo, envoyé sur Terre pour enseigner la sagesse aux hommes, et vous rencontrerez un certain Eugène sur L’Isle-aux-Grues. Mais chut, je ne vous en dis pas plus !



Et que dire de cette couverture qui court tout le long, j’adore ! Merci @b.a.books de l’avoir glissé entre mes mains !
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Le lièvre d'Amérique

C'est un premier roman totalement atypique que nous offre Mireille Gagné !

Une petite merveille née d'une combinaison d'intelligence, de poésie et d'étrangeté pour dénoncer le workaholisme des citadins et leur éloignement de la nature et de l'essentiel...



Il alterne:

De courts chapitres consacrés au Lièvre d'Amérique, un petit mammifère qui a la particularité de très peu dormir.

Le quotidien de son héroïne, Diane, venant de subir une mystérieuse intervention afin de pouvoir travailler toujours plus.

Des passages où les mots se succèdent et se télescopent sans ponctuation, où le lecteur en apnée a l'impression d'être dans la tête de Diane et de ressentir cette urgence perpétuelle qui l'anime.

Des sauts dans le passé pendant l'adolescence de Diane qui vivait alors sur L'Isle-aux-grues (une plongée au cœur d'une nature préservée, des passages magnifiques !) qu'elle quittera pour Montréal après certains événements ...



Le roman se termine sur une légende algonquienne qui apporte un éclairage sur ces différentes parties comme ces rayons de soleil perçant les nuages, joliment nommés en québécois un "pied de vent " et montrant une autre voie...



Un étonnant portrait de femme avec des blessures d'adolescence jamais cicatrisées qui s'est perdue dans la société libérale du toujours plus... Quelques questions resteront sans réponse, chacun fera appel à son imagination, voilà une lecture absolument jubilatoire !
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Le lièvre d'Amérique

On suit la vie de Diane sur différentes étapes. Plus jeune, quand elle est tombée amoureuse sur l'île de son enfance. Plus tard, au boulot, complètement surmenée. Et après une opération qui semble lui avoir donné des capacités physiques et mentales exceptionnelles.



Un roman court mais saisissant sur l'envie d'être toujours plus productif, sur le rapport à la nature. Une fable moderne intéressante. Vraiment différent de ce que j'ai l'habitude de lire de par son contenu mais aussi sa forme. J'ai lu plusieurs critiques qui reprochent à ce roman son format très court. Je dois dire que je ne suis pas d'accord : ça fonctionne très bien comme ça. Je ne pense pas qu'il en fallait plus. Les éléments suggérés sont suffisants et le message est passé. Une expérience littéraire intéressante !
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Le lièvre d'Amérique

Une fable moderne et dystopique : et si on pouvait modifier notre organisme et le rendre plus performant ? Plus besoin de sommeil ni de repos, parfait pour une carriériste comme Diane, qui veut en faire toujours plus...

Alternant passages avant et après "l'opération", mais aussi passages de l'enfance et de l'adolescence, ce roman aux allures de fable m'a un peu perdue et vaguement ennuyée.

Pas mal comme idée de départ mais vite oublié !
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Le lièvre d'Amérique

Un joli moment d’évasion. Au-delà de sa chouette couverture, Le lièvre d’Amérique vaut le détour par sa construction originale qui sert vraiment bien le message de l’ouvrage. Le roman est structuré en sections, toutes composés de quatre courts chapitres : un chapitre présentant une caractéristique du lièvre d’Amérique, un deuxième chapitre écrit à la 3e personne décrivant le personnage principal, Diane dans les jours suivant une opération censée la rendre plus performante (moins besoin de sommeil, plus de capacité de concentration), un troisième chapitre écrit à la première personne nous ramène à l’adolescence de Diane, entre mers, forêts et amours naissantes, et le dernier chapitre écrit dans un style lapidaire et essoufflé décrit les moments qui ont conduit Diane à prendre la décision de l’opération précédemment mentionnée. Cette construction permet de mettre en tension la Diane transformé par la société néolibérale urbaine et la Diane proche de la nature et prend tout son sens au fur et à mesure du récit. Avec Watership Down et le lièvre de Vatanen, je commence à me dire que ces petites bêtes sont vraiment de beaux sujets de roman !
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Le lièvre d'Amérique

Être la meilleure, celle qui traitera le plus grand nombre de dossiers, qui donnera la plus grande satisfaction à son employeur : la course à la performance semble être pour Diane le seul but à atteindre. Elle vit en solitaire dans un appartement aseptisé de Montréal. Sa vie s'organise entre travail acharné et séances à la salle de sport pour, là aussi, maintenir le corps performant, irréprochable. Un seul mot semble la résumer : l'efficacité. Et la concurrence est rude, surtout depuis que cette collègue est arrivée qui ne semble jamais s’arrêter. Dans cette course folle, Diane en oublie sa propre humanité, enchainant les jours comme autant de défis à relever, fustigeant le temps perdu des nuits. Et si tout cela ne servait finalement qu'à oublier, taire la douleur, panser les blessures. Oublier pour s'oublier soi-même.

Difficile de parler de cet étonnant roman sans en dévoiler la teneur et ce qui en fait son originalité. Habilement construit, il nous conduit à vive allure à la découverte des mœurs du lièvre d'Amérique (eh oui!) mais aussi sur deux rives de la vie de Diane. Celle fragile entre enfance et adolescence où certains violents orages peuvent marquer à jamais. Celle aussi de la Diane d'aujourd'hui, dans cet univers où tout semble contenu, contraint, où le hasard et les sentiments n'ont pas droit de cité. Mais à toujours vouloir détaler, il faut faire attention à ne pas se faire prendre au collet.

Un premier roman original et déroutant en forme de fable moderne – que j’ai dévoré d’une traite - qui dit combien il est facile de s’égarer dans nos sociétés modernes qui érigent la performance en valeur, faisant ici du travail un refuge pour ceux·celles qui cherchent à se protéger de la vie. Encore une fois, une très très bonne découverte éditée par La Peuplade, cette maison d’édition québécoise dont je suis, depuis quelques mois, les publications avec une curiosité dévorante.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..
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Le lièvre d'Amérique

Peu de choses à dire sur ce roman que j’ai beaucoup aimé tant par la forme originale qui associe le récit aux caractéristiques du lièvre d’Amérique, « les liens d’appartenance et les affres de l’exil, la douleur des âmes à qui on a arraché un être cher et les effets néfastes de la course à la performance, dictat du néolibéralisme. » J’ai particulièrement apprécié le découpage entre le présent, ce qu’est devenue Diane après l'intervention médicale dont on ne connaît pas la nature (mais qu’on devine devoir lui permettre d’accroître ses performances au travail), le passé lointain pendant son adolescence dans cette île (Isle-aux-Grues d’où provient l’auteure) au milieu du Saint-Laurent et le passé plus récent avant l'opération.



Une écriture poétique et imaginative avec en finale une référence à une légende algonquienne qui documente le récit. Une ode à la nature, à la liberté et au retour aux sources.



À noter le petit lexique des expressions insulaires incrustées dans le texte qui ajoutent à la crédibilité de cette « fable animalière ».



Je vous le recommande sans réserve.



Originalité/Choix du sujet :

*****

Qualité littéraire :

*****

Intrigue :

*****

Psychologie des personnages :

*****

Intérêt/Émotion ressentie :

*****

Appréciation générale :

*****


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Le lièvre d'Amérique

Un roman étonnant et très fort, La Métamorphose de Kafka à l'ère des openspaces, mâtinée de grandes marées et de sous-bois.
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