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Critiques de Mohammed Aïssaoui (126)
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Les Funambules

Arrivé d’Algérie à neuf ans, le narrateur Kateb a grandi dans la pauvreté au sein d’une cité HLM d’Ile-de-France. Aujourd’hui âgé de trente-quatre ans et biographe pour anonymes, il est invité par un ami neuropsychiatre à participer à une expérience, qui vise à sauver des êtres à la dérive en les aidant à coucher leur souffrance sur le papier. Amené par ce biais à côtoyer des bénévoles au service des exclus, Kateb voit resurgir de plus en plus nettement le souvenir de Nadia, son grand et secret amour de jeunesse qui se dévouait elle aussi aux plus démunis. Peu à peu, c’est son propre fil de vie qu’il se met à dérouler…





Roman, enquête, récit personnel ? Ce livre brouille tellement les pistes que l’on ne sait plus. En tous les cas, Kateb semble beaucoup emprunter à l’intimité de l’auteur, et le récit apparaît trop précis et authentique pour ne pas refléter une véritable expérience personnelle du milieu des bénévoles et des exclus. Il y a d’abord la survivance du passé de Kateb qui, de l’Algérie à la France, puis de la cité aux beaux quartiers, vit tous les jours le délicat exercice de funambule de qui change de pays et de milieu social, et qui, toujours entre deux identités, conserve au fond de lui les doutes et la culpabilité du transfuge. En constante recherche d’équilibre culturel et social, ce personnage va peu à peu reconnaître ses fêlures, au contact des êtres cabossés que sa mission lui fait rencontrer : hommes et femmes tombés du fil de leur vie ou à la recherche d’un accomplissement personnel dans l’humanitaire. Dès lors le texte prend des allures de reportage, où se dessine une foule d’anonymes d’autant plus en souffrance que leur misère reste muette et les exclut ni plus ni moins de l’humanité qui les ignore. Une réflexion s’engage sur l’assistance et la charité, qui rend particulièrement hommage aux restos du Coeur, dont on connaît l’aide alimentaire d’urgence mais beaucoup moins les actions pour le retour à l’autonomie des personnes accueillies.





Avec cet homme qui trouve, dans le bénévolat au service des exclus et des démunis, un pansement à son enfance misérable et aux fêlures de son identité, l’auteur semble revisiter sa propre histoire. Il s’interroge ainsi sur la manière dont les livres et l’écriture l’ont aidé à trouver un équilibre sur le fil d’une vie tendue entre deux cultures et deux milieux sociaux. Si l’ensemble a curieusement peiné à me toucher, sans doute en raison de la tonalité journalistique que prend souvent le récit, j’ai littéralement fondu pour Zina, la mère de Kateb, si digne et si généreuse dans l’amour maternel qui, seul, lui tient lieu de balancier dans sa trajectoire d’« analphabète bilingue ».





Hommage aux démunis et à leurs aidants, reconnaissance du pouvoir de l’écriture et de la littérature, ce livre qui renvoie au parcours personnel de l’auteur, mais aussi à nos propres fêlures, sonne profondément juste. Dommage que l’aspect souvent très documentaire du texte tende à masquer sa sensibilité pleine de délicatesse et de pudeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Les Funambules

Les funambules de Mohammed Aïssaoui… Sous l'émotion de la lecture de cet auteur que je découvre avec cette première lecture… J'avais toutefois noté il y a déjà un long moment son ouvrage sur « l'Esclave Furcy »…dont j'étais très curieuse. Plongée dans ce roman auquel j'imagine quelques échos dans le parcours et l'histoire personnelle de Mohammed Aïssaoui… Je découvre parallèlement un récit personnel d'un écrivain , Medhi Charef, « Rue des pâquerettes » ; je me souviens avec émotion de son premier ouvrage que j'ai vendu au tout début de ma carrière de libraire avec « Un Thé au harem » sous la belle couverture bleue du Mercure de France…Des points en commun : une enfance pauvre dans les cités, l'hommage aux parents qui se sont battus, ont souffert pour apporter une vie meilleure à leurs enfants…Et cette mémoire rendue à des parents vaillants et souvent, si peu considérés… Les mots, la rédaction de ces livres, qui viennent réparer le mépris,l'exil, les chagrins des transplantations…



Le narrateur de ce roman a quitté son pays natal à neuf ans, avec une mère aimante, dévouée, mais fortement handicapée par son illettrisme ; selon les termes de son fils, elle est désormais «analphabète bilingue». Perdue, coincée entre deux pays et les difficultés de survivre , de tenir bon pour ses enfants…



Dans ce contexte, notre narrateur va se souvenir, se sauver grâce aux mots et à la littérature …devenu « Biographe pour anonymes », un écrivain public pour les « sans-voix », il raconte l'histoire Des autres, et plus particulièrement des « démunis ».. . espérant retrouver une dignité, une sorte de reconnaissance de leur chemin souvent malmené… par les « mots qui soignent bien des maux »



À la demande de Jean-Patrick Spak, un neuropsychiatre, il est engagé pour travailler auprès de personnes fréquentant les associations d'aide car les mots réparent , redonnent du sens à leur existence. Des Restos du Coeur à ATD Quart monde en passant par les Petits Frères des Pauvres, il nous raconte ces « funambules » tombés de leur fil à la suite d'un accident de vie, mais aussi la vie de ces bénévoles impliqués, comme Monique, responsable très engagée depuis plus de 20 ans aux restos du Coeur…Une humanité souffrante , en équilibre instable, secouée par des successions de précarités…mais aussi riche de trésors inemployés…une main tendue… et l'espoir , l'envie de vivre renaissent!





… A travers ce travail, et cette écoute… une obsession l'habite, il aimerait retrouver l'amour de sa jeunesse à qui il n'a pas su dire les mots justes pour exprimer ses sentiments. Nadia était bénévole, engagée pour soulager les plus seuls et les plus fragiles…



« Nadia voulait mettre des paroles sur les maux des autres et de la beauté chez les plus démunis. Elle pensait : le livre, c'est aussi important que le pain, l'eau, l'électricité...Je ne comprends vraiment cette idée qu'aujourd'hui. » (p. 20)





S'ensuivent les rencontres, les récits de toutes vies cabossées qui ont chacune leur valeur, leur richesse…Et le narrateur se rend compte à quel point chacun de nous sommes des funambules, en équilibre sur le fil de la vie ; que rien n'est jamais acquis, que la chute peut survenir, alors que l'on se croit à l'abri, installé dans l'existence… Cela me fait songer à une phrase d'Aragon : « Rien n'est jamais acquis à l'homme ni à sa force… »





Un livre fort , émouvant qui incite à l'écoute, à l'empathie, au souci des autres, tant la vie est aussi merveilleuse que périlleuse, violente, dangereuse pour les plus faibles…Un ouvrage tendre, salutaire pour nous rappeler à notre humanité, que nous devons regarder autour de nous… tenter d'aider à notre modeste niveau. ..Que la SOLIDARITE est parmi les mots les plus précieux, indispensables pour rendre notre monde vivable…Je vais poursuivre ma lecture des écrits de cet écrivain me touchant beaucoup, par ses questionnements , son regard sur les autres, ainsi que sur l'histoire de tous ces Justes anonymes, restant des flambeaux d'espoir…des guides , sans omettre la puissance réparatrice des Livres et des mots !



"Je ne peux m'empêcher de trouver toute existence extraordinaire. Pour peu qu'on veuille bien prendre la peine de se pencher dessus, chaque vie est exceptionnelle et mérite d'être contée, avec sa part de lumière, ses zones d'ombre et ses fêlures- il y en a toujours, je sais comment les détecter. D'ailleurs, c'est mon obsession, ça, quand je rencontre quelqu'un je me demande quelle est sa fêlure: c'est ce qui le révèle. Et dans ce domaine, il n'existe pas d'injustice, pas d'inégalité: chacun porte sa fêlure, les misérables et les milliardaires, les petites gens et les puissants, les employés et les patrons, les enfants et les parents. "

(p. 17)



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Les Funambules

Un funambule se déplace sur un fil tendu à une certaine hauteur du sol. A quelle hauteur ? Cela dépend du franchissement mais surtout, pour éviter de chuter, il se munit d'un balancier qui a généralement une forme courbe. Ainsi, le barycentre G de l'ensemble {funambule-balancier} est plus bas, et le moment d’inertie J est augmenté, ce qui limite une possible mise en rotation dudit funambule autour de l’axe du fil ce qui se traduirait par sa chute.

Ici, les artistes ne s’appellent pas Charles Blondin, alias Jean-François Gravelet, funambule français connu pour avoir traversé les chutes du Niagara en 1859, ni Étienne Blanc ayant réalisé le même exploit mais l’auteur lui-même, et toute la galerie de personnages dont les portraits sont élégamment brossés dans ce roman reportage.

Qui s’articule sur la description du fonctionnement des restos de cœur, en termes organisationnels, des bénévoles qui se mettent au service de cette cause, en termes humains, et accessoirement de son rapport personnel à ces êtres humains dans le besoin dont il se sent proche et envers qui il semble avoir contracté une dette.

Dette qu’il fantasme dans un amour adolescent qu’il cherche à exorciser.

Le fil, c’est sa vie, que l’auteur semble avoir du mal à traverser, le balancier semble être la chaîne humaine qui lie tous les bénévoles et les bénéficiaires de cette aide et qui forment une bien plus belle humanité que tous ceux à qui nous donnons stupidement le pouvoir (ou ne donnons pas, le résultat est le même) de nous représenter.

On peut se demander en refermant le livre comment on en est venu à accepter l’inéluctabilité de la misère dans une société mondiale capable de produire plus qu’il ne faut et, qui plus est, dont les gourous gavés et stratosphériques prônent qui la décroissance qui le dépassement de l’humain...

Sympathique à souhait mais plus reportage que roman.
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L'affaire de l'esclave Furcy

Formidable plaidoyer contre l'esclavage, ce livre se lit rapidement, tant Mohammed Aïssaoui sait nous captiver par cette « affaire ». C'est l'affaire d'un esclave nommé Furcy qui va demander sa liberté auprès d'un tribunal au tout début du XIXe siècle sur l'île de la Réunion. Comme partout ailleurs dans les colonies, les gros propriétaires terriens se servaient de la main d'oeuvre gratuite que représentait les esclaves. Une première abolition sous la révolution française avait vite été abrogée par Napoléon et la seconde ne sera promulguée qu'en 1848 à la Réunion. L'histoire se passe entre les deux dates. L'auteur nous emmène chez les propriétaires de canne à sucre qui feront tout pour lutter contre l'affranchissement de cet esclave, pourtant né libre. C'est sur ce fond historique riche en changements que cette intrigue va se dérouler. A lire.
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L'affaire de l'esclave Furcy

Le 16 mars 2005, des archives concernant l'affaire de l'esclave Furcy furent mises aux enchères à l'hôtel Drouot à Paris.

Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maître , trente ans avant l'abolition de l'esclavage en 1848.



L'auteur a travaillé, enquêté, à partir de lettres manuscrites , plaidoiries , comptes rendus d'audience et même en se rendant sur place aux Archives Départementales de la Réunion.



Mais l'histoire de l'esclavage disait l'universitaire Hubert-Gerbeau«  est une histoire sans archives » ...d'où le parti pris de l'auteur de dénoncer ce silence , cette absence de textes et de témoignages lors de son récit - documentaire.

Pourtant nous dit- il à propos de Furcy «  : J'ai aimé ses silences, qui ont été sa force et sa chaîne » ,...

Cette enquête juridique et littéraire se lit comme un roman.

Le style est sobre, la documentation minutieuse , le travail intense afin de retrouver la moindre trace de Furcy.

Née en 1759 à Chandernagor en Inde , Magdalena a été emmenée et a vécu comme esclave à Lorient en Bretagne, puis sur l'île Bourbon, ( aujourd'hui île de la Réunion ) .

À sa mort , en 1817, son fils Furcy , 31 ans esclave découvre les documents laissés par sa mère affranchie, 26 années plus tôt.

Il est né en 1786 à Bourbon.

Normalement , désormais , cela faisait de lui un homme libre.......

Un jour d'octobre 1817, Furcy décida de se rendre au tribunal d'instance de Saint- Denis pour exiger sa liberté .

Las! Lorsqu'il se présenta devant la justice pour rétablir ses droits, son maître et ses puissants alliés usèrent de toute leur influence pour contrer et dénaturer ce qu'ils considéraient comme un affront et surtout éviter un précédent pour la suite......

L'auteur , à la manière d'un conteur chronique avec minutie les pièces de ce puzzle, finement, avec intelligence et pudeur : désir fort , impérieux de se mettre dans l'esprit de l'époque, retrouver les traces, comprendre les démarches douloureuses de Furcy.

Il a passé des centaines d'heures à fouiller , à examiner des textes à l'écriture illisible datant de près de deux siècles, à lire des archives lacunaires qui ne contenaient que deux ou trois lignes concernant Furcy....



Un combat interminable, , procès qui a duré ——-vingt - sept ans ——, s'est terminé cinq ans avant l'abolition ——des dossiers volumineux, des rebondissements multiples , une grande cause défendue avec ardeur par un procureur courageux près à dépasser son époque et penser bien au delà , à contre courant , Gilbert Boucher, «  un Juste » battu en brèche par des personnages comme Joseph Lory ou Desbassayns qui défendaient leurs intérêts , qui l'ont maltraité et emprisonné ....



L' auteur met en exergue avec raison le contexte économique et historique , la diversité ethnique de la population de l'île Bourbon, l'extrême complexité des rapports sociaux, la reconstitution, et les réglementations complexes .



Un récit brillant , attachant , captivant , enrichissant même si la lecture est relativement fastidieuse à cause des méandres de la logique judiciaire .



Le 23 décembre 1843 Furcy «  est déclaré né en état de liberté » ...

Ajoutons que l'auteur Insiste pour dire qu'il n'a pas trouvé de témoignages directs , rien ou presque rien, que des silences, trop de silences ,..et des poètes anonymes...

«  L'histoire de l'esclavage est une histoire sans archives » ....comme je l'écrivais plus haut » .

On pense à ces mots de Jorge- Semprun prononcés à propos de la littérature de déportation «  Sans la fiction, le souvenir périt » .

Ou encore à Patrick Modiano dans Dora Bruder où il part à la recherche d'une jeune juive disparue en 1941: «  Il faut beaucoup de temps pour que resurgisse à la lumière quelque chose qui a été effacé » ....

Furcy a choisi d'aller au bout de sa démarche car il était conscient que son cas dépassait sa personne....

À lire pour réfléchir ....





«  Mulâtre , marron , quarteronne , quarteron ...... tous ces termes avaient été créés pour désigner des ... animaux ... »

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Les Funambules

Du narrateur dont on ne connait pas le nom (Il faudra attendre la dernière page pour qu’il nous soit révélé) on ne sait que ce qu’il veut bien nous dire de son enfance pauvre de l’autre côté de la mer et de son arrivée en France, ce qui lui fait dire : « Je ne me sens chez moi nulle part, je ne suis jamais retourné au pays natal. Je ne peux plus dire : Chez nous. »

Il est devenu écrivain public et s’intéresse à la vie de ces anonymes oubliés, les S.D.F. les pauvres et ceux qui leur viennent en aide, ces bénévoles des restos du cœur ou des petits frères des pauvres. Mais ces rencontres, ces visites dans les associations humanitaires nourrissent aussi sa quête amoureuse, sa recherche de Nadia qui s’est mise au service des démunis.

Les funambules, ce sont tous ces démunis, ces laissés-pour-compte, avec leur fêlure qui les rend si fragiles. Bien que passé du bon côté puisqu’il possède un appartement et un travail, le narrateur a également sa fêlure. Lui aussi est en équilibre entre son passé de pauvre et ce présent où il a du mal à trouver sa place. Certains, comme l’ami de la cité Anne Franck, surnommé Bizness, revient souvent avec son culot et sa bonne humeur. Mais qu’ont-ils encore en commun si ce n’est le souvenir d’une enfance de banlieue grise et défavorisée ? Il y a aussi un beau portrait de mère, Zina. Illettrée, elle n’a pas toujours les mots mais elle déborde d’amour.

On suit le narrateur qui se dévoile peu à peu, avec pudeur et c’est à travers son regard que l’on rencontre tous ces cabossés de la vie qui donnent sa chair au récit. Comme le dit si bien Monique, une bénévole : « La précarité possède une résistance qui défie le temps » Et puis, personne n’est à l’abri « On peut être tout en haut et tomber. Une maladie. Une rupture. Un accident. Tout peut basculer en un instant »

Tous ces anonymes, en équilibre sur le fil de la vie, on les rencontre au détour d’une page, ils n’ont qu’un prénom, et pourtant ils nous deviennent si proches, soudain. Ces femmes, ces hommes, qui subissent la pauvreté et que la honte rend muets, déclenchent en nous cette réflexion sur notre part d’humanité

Ces portraits, que ce soit ceux de personnes démunies, ou en détresse psychologique, ou bien des bénévoles, je les ai trouvés émouvants et tellement authentiques. C’est là que la fiction rejoint la réalité car, au cours de ma lecture, j’ai eu souvent l’impression de naviguer entre roman et documentaire. Nul doute qu’il a dû falloir à l’auteur une immersion dans ce milieu pour en saisir toutes les subtilités afin de les restituer avec tant de délicatesse et de retenue.



C’est une lecture qui, le livre refermé, continue à nous questionner, une lecture qui bouscule.

Tout comme « L’affaire de l’esclave Furcy » que j’avais beaucoup aimé, « Les funambules » est une lecture qui marque et qu’on n’oublie pas de sitôt.



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L'affaire de l'esclave Furcy

Il y a une vertu indéniable à extirper des tréfonds de l’histoire des individus à la trajectoire hors du commun, qui plus est quand il s’agit d’esclavage, cette tragédie non documentée. A ce titre, la reconstruction du parcours de Furcy, retenu comme esclave sur l’île de la Réunion alors même que sa mère avait obtenu sa liberté quand il avait trois ans, et qui en 1817 engage une démarche judiciaire pour que lui soit reconnue son statut d’homme libre, est passionnante et édifiante, et ce d’autant plus que la route fut longue puisqu’il n’obtint gain de cause qu’en 1843.

De même, la passion indéniable de l’auteur pour son sujet et l’engagement personnel dont il témoigne dans ce livre est extrêmement touchant.



Après, j’ai eu un problème avec cet objet littéraire qu’il est difficile de qualifier, tant il s’engage dans de nombreuses voies sans en explorer pleinement aucune : pas assez documenté pour être un essai historique, pas assez scénarisé et densifié pour être un roman, pas assez de mise en perspective introspective pour être une autofiction. Comme si l’auteur n’avait pas osé s’éloigner trop loin du sentier balisé tracé par l’épais dossier des archives du procès qui lui a servi de point de départ.



Tant pis donc pour la fresque historique figurant une quasi guerre de sécession à la française que nous ne lirons pas ici, après tout le roman est court et suffisamment factuel pour aller droit au but. Il est dommage pourtant que le malheureux Furcy n’ait pas gagné sous la plume de Mohammed Assaoui la consistance d’un personnage plus incarné, ce qui n’aurait pu que renforcer la puissance du récit.

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Les Funambules

Curieux livre qui tient davantage du documentaire saupoudré d’interviews que du roman. On peut d’ailleurs se demander s’il relève de la littérature, chacun jugera. Au demeurant, ce n’est pas inintéressant (notamment les passages concernant le fonctionnement des Restos du Cœur), mais j’avoue que le sujet m’a un peu lassé, même si l’émotion est présente à chaque page. Diable, aurais-je un cœur de pierre ?...
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Petit éloge des souvenirs



Mohammed Aïssaoui né à Alger en 1964 , écrivain français, journaliste au Figaro littéraire, nous livre un petit essai poétique bien sympathique en s’inspirant de George Perec : quelques souvenirs résiduels ,toute en délicatesse de son enfance algérienne , autant de repères, de traces du passé , d’étais d’une personnalité, frêle éternité de la mémoire, qui charpentent une vie, qui font encore et toujours rêver, quelques empreintes encore bien vives qui aident à vivre. Et puis un bel hommage sous forme d’anthologie à Albert Camus, Colette Fellous, Christian Giudicelli, Gilles Lapouge, Alain Mabanckou, Patrick Modiano, Marcel Pagnol, Jean Rouaud, Olivier Sacks, Delphine de Vigan.

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L'étoile jaune et le croissant

Un homme au regard acéré et bienveillant..

Quand on croise la couverture de ce livre, on est immédiatement attiré par la présence et la majesté de cette figure musulmane d'un temps passé, portant turban et Légion d'honneur.



J'ai feuilleté et je n'ai plus lâché.

L'enquête relatée par Mohammed Aïssaoui est passionnante et aussi frustrante pour le lecteur qu'elle a du être pour l'auteur. Le temps a passé, il ne reste que des fantômes, et il est bien difficile de trouver des preuves de l'aide apportée à la communauté juive par le recteur de la Grande Mosquée de Paris sous le régime de Vichy.

Kaddour Benghabrit a été cet homme là, dépassant les clivages de religion pour user de son influence d'homme de pouvoir et de réseaux dans un sauvetage humanitaire discret. Un homme complexe et controversé, brillant et cultivé, mondain et séduisant, dont la personnalité se dessine peu à peu à travers les rencontres et entretiens.



Une personnalité de premier plan aux gestes d'aide et de soutien trop discrets puisque que non reconnus. Des souvenirs épars, des traces infimes en documentation mais aucune preuve qui aurait pu permettre à un musulman de devenir "Juste parmi les nations". Le travail de recherche de l'auteur nous dessine en creux une vingtaine d'années autour de la guerre de 40, les positions peu connues des musulmans avec le contexte du conflit et la vie propre de la Grande Mosquée de Paris.



Dans notre époque si tourmentée, cette image d'un musulman aidant un juif a valeur de symbole de paix et de fraternité.



( prenez le temps visiter la Grand Mosquée, c'est un lieu insolite au coeur de Paris. Dans un coin tranquille du jardin, on y trouve la tombe de Kaddour Benghabrit)
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L'étoile jaune et le croissant

Pourquoi n’y-a-t-il aucun arabe ou musulman de France et du Maghreb parmi les Justes ?

Voilà la question que s’est posée Mohammed Aïssaoui et à laquelle il a tenté de répondre dans ce très court ouvrage.

Il s’intéresse alors à la figure de Si Kaddour Benghabrit fondateur de la Grande Mosquée de Paris, figure qui va lui servir de fil rouge durant toute son enquête. Car la légende prétend que la Grande Mosquée aurait servi à abriter plus de 1700 personnes durant cette période obscure de l’occupation allemande.

Documentaires vidéos, archives, témoignages sont les matériaux sur lesquels se base Mohammed Aïssaoui. Cela semble prometteur et pourtant … Les documentaires sont trop peu nombreux sur le sujet et n’ont pas suscité d’intérêt qui aurait permis des enquêtes plus approfondies. Pis ! Les témoins auxquels ils font référence sont aujourd’hui disparus. Il faut retrouver leur famille, des descendants, des proches susceptibles d’apporter leur pierre à l’édifice. Malheureusement, soit on ne trouve personne, soit elles ne savent rien, soit elles refusent de parler.



Petit à petit toutefois, Mohammed Aïssaoui glane quelques informations, quelques anecdotes, qui à défaut de prouver ce qui reste pour l’instant des rumeurs, montre que oui, Si Kaddour a aidé des juifs qui lui avaient demandé sa protection.

Par sa position de diplomate, l’homme avait le bras long et ses interventions ont été salutaires. Son entreprise de récupération de l’hôpital franco-musulman de Bobigny qui était tombé aux mains des allemands a permis de sauver nombre de gens. En effet, l’hôpital et son personnel était un maillon de la Résistance et ont délivré faux papiers et faux certificats permettant ainsi à plusieurs personnes d’échapper à la gestapo.

Mohammed Aïssaoui rencontre également des personnalités et c’est ainsi qu’il nous livre l’histoire des parents de Philippe Bouvard. On croise aussi celle du roi Mohammed V dont la volonté affichée de protéger la communauté juive de son royaume n’est plus à prouver. Et pourtant, aucune trace de lui parmi les Justes.



Pourquoi de tels « oublis » ? Et pourquoi ces réticences face à la démarche de Mohammed Aïssaoui ? Pourquoi cette minimisation de l’action de Si Kaddour par ses successeurs ? L’homme avait semble-t-il de nombreux détracteurs au point d’être accusé de collaboration.

Car, des arabes et des musulmans collabos, il y en a eu. Pour preuve la création de cette légion SS musulmane et de la Brigade nord-africaine très liée avec la Gestapo.



Voilà un petit livre utile qui m’aura appris beaucoup de choses encore une fois sur cette sombre période. Mohammed Aïssaoui rend bien compte de la difficulté du devoir de mémoire confronté à la progressive disparition des témoins, à cette obstination du silence, à ces sources qui se contredisent.

On ressort de la lecture aussi frustré que notre enquêteur. Tout comme lui, on espère trouver les preuves irréfutables, le témoin qui fera toute la lumière. Mais on doit se contenter de ce qu’on trouve.

Petit bémol : la présentation qui suit certes l’enquêteur au fil de ses rencontres mais donne une impression de fouillis. J’aurais aimé quelque chose de plus construit.








Lien : http://0z.fr/H_9Pj
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L'étoile jaune et le croissant

Au-delà de la vitalité de l’ouvrage, qui tient à la volonté louable de l’auteur d’accorder une place centrale aux témoignages, les recherches autour de Kaddour Benghabrit se présente sous la forme d’un «carnet de notes» s'apparentant à une sorte de «fourre-tout» mémoriel, et sensoriel. Le lecteur, qui au fil des pages, suit l’enquête de M. Aïssaoui, partage avec lui ses interrogations, s’égare à son tour -et parfois, avec beaucoup de déception-, mais les transitions entre les témoignages, les pistes ne sont pas toujours claires. Les réflexions méta-textuelles sur la difficulté de la mission, et sur la conservation de la mémoire - dont on se demande si ce n’est pas là l'un des véritables sujets du livre - noient le travail d’investigation sous des confidences personnelles, parfois ingénues, souvent «anecdotiques, mais intéressantes». Se dégage de la lecture de cet ouvrage, une «impression floue» qui ne saurait satisfaire le lecteur curieux, ou tout simplement pragmatique qui referme la dernière page, constatant que sur le fond (la reconnaissance officielle d’Arabes dont Kaddour Benghabrit comme Justes parmi les nations), l’enquête n’aboutit à aucun résultat tangible. On pardonne au journaliste engagé. On comprend la faiblesse de ses moyens. On rêve même que cet ouvrage «ouvert» s’enrichisse de contributions extérieures, que celui qui le lit «devienne témoin à son tour», avant de réaliser, en toute modestie, que pour soi, l’apport de «L'étoile jaune et le croissant» (très beau titre par ailleurs) est multiple, et viscéral.



Un grand merci à Babelio, et aux éditions Gallimard pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération «Masse critique» d’octobre 2012.
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L'affaire de l'esclave Furcy

Née en 1759 à Chandernagor, en Inde, Magdalena a été emmenée et a vécu comme esclave à Lorient (Bretagne) puis sur l'île Bourbon (actuelle île de la Réunion).

A sa mort en 1817, son fils Furcy, alors âgé de 31 ans et qui a toujours été esclave, découvre dans les papiers laissés par sa mère que celle-ci avait été affranchie 26 années plus tôt. Ceci fait normalement de Furcy un homme libre. Quand il se présente devant la justice pour faire valoir ses droits, son 'maître' et ses puissants alliés usent de leur influence pour contrer ce qu'ils considèrent comme un affront et éviter un précédent qui selon eux serait fâcheux pour leurs situations.



L'auteur nous raconte ce conflit, en mettant brillamment en perspective son contexte économique et historique. Il y intègre des considérations sur sa démarche d'écrivain, qui s'intègrent parfaitement dans l'exposé. Le récit ne manque que de quelques rappels de dates, que j'ai finalement retrouvées en fin d'ouvrage.



Un livre agréable à lire et instructif, qui met bien en évidence la diversité ethnique de la population de l'île Bourbon et la complexité des rapports sociaux qui en résulte, tout en évitant la caricature.
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Mon prof, ce héros

Une vingtaine d'écrivains , en quelques pages, parlent de profs qui ont marqué leur enfance, leur jeunesse.

Anecdotes, émotions, portraits, éloges... Ces témoignages louent le beau métier qu'est celui d'enseignant.

Le film " le cercle des poètes disparus" est souvent cité dans ces lignes, de même qu'apparaît l'image de Samuel Patty, lâchement assassiné !

C'est bien agréable à lire mais je me pose la question suivante: dans vingt ans, qu'en sera-t-il de cette profession tellement décriée et si peu reconnue de nos jours?
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L'étoile jaune et le croissant

Une formidable enquête sur les traces de Kaddour Benghabrit, ancien Recteur de la Grande Mosquée de Paris. Ce Musulman aurait, selon de nombreux témoignages, protégé des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale en les cachant entre les murs de cette oasis située en plein 5ème arrondissement. Et pourtant, il ne fait pas partie des 23 000 "Justes parmi les Nations" reconnus par Yad Vashem. Aucun Arabe ne figure d’ailleurs dans la liste…comment est-ce possible ?



C'est là tout l'objet de l'enquête de Mohammed Aissaoui, journaliste au Figaro Littéraire : répondre à cette question et enquêter sur Kaddour Benghabrit, cet homme au grand cœur, ambigu, qui vivait dans le faste, aimait les femmes, la culture, la musique. Qui était réellement Kaddour Benghabrit ? Un imposteur ? Un héros ?



Une entreprise difficile dans laquelle le journaliste essuie plusieurs échecs, vole d'archives en archives-qui se révèlent de véritables mines d'or, d'incroyables richesses inexploitées; les témoignages s'enchaînent, se contredisent, les pistes se brouillent, mais il reste confiant. Son enquête avance au rythme de ses découvertes, d'émouvants témoignages, comme ceux d'Elie Wiesel ou encore d'un Philippe Bouvard que nous découvrons sous un nouveau jour. Nous suivons avec intérêt cette enquête, les avancées pas à pas du journaliste, véritable détective de la mémoire, nous nous réjouissons avec lui de ses découvertes et vivons avec lui ses désillusions.



Le style journalistique se prête tout à fait à ce format.



Ce livre est également l'occasion de réfléchir à ce conflit qui déchire les Juifs et les Musulmans. Réhabiliter la mémoire de ces Musulmans qui ont sauvé les Juifs, reconnaître leur rôle pendant l’Holocauste, serait, qui sait, peut-être un premier pas vers la réconciliation.



Et au sujet du rôle de Benghabrit: s'agit-il de rumeurs ? De faits avérés? Je vous encourage à lire ce livre pour le découvrir !

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L'étoile jaune et le croissant

J'ai lu ce livre ,pourquoi ne pas le dire,avec souvent ,des larmes au bord des yeux , avec une émotion pour l'histoire racontée, mais aussi, pour cette émotion de l'auteur que l'on sent courir tout au au long de son texte.

Ce livre est d'abord une enquête dans un passé, pas si lointain, mais déjà difficile à cerner. J'avais moi-même ressenti exactement les m^me sentiments lors de ma plongée dans les archives de Genève et d'Aix en Provence à la recherche de l'histoire de ma famille paternelle pour l'écriture de mon premier livre : "Algérie, Algérie Que me veux-tu?"

Ce que l'auteur dit des archives:"On oublie que les archives ne sont pas que des bouts de papier, elles sont faîtes de sueurs, de larmes et, parfois, de sang. Il faudrait prendre le temps de lire en profondeur, une a une, ces vies, les raconter" comme je le comprends et comme je l'ai ressenti!

Toujours a propos des archives cette phrase que j'approuve entièrement: "Je crois que plus un pays est libre, plus sa volonté de préserver la mémoire est grande...Un pays libre n'a pas peur de son passé."

Mais ce livre n'est pas une réflexion sur les archives et le temps passé il est une enquête approfondie pour savoir si, comme cela a été souvent dit, la Grande Mosquée de Paris a aidé a sauver des juifs pendant l'occupation. La Grande Mosquée de Paris a cette époque était dirigée par le recteur Si Kaddour Benghabrit. Enquête passionnante qui nous fait faire connaissance avec ce personnage intéressant mais dont on ressort un peu frustré car aucune réelle certitude n'est établie. On se passionne (j'ai lu ce livre d'une traite a sa réception) pour cette enquête.

Enfin, en ces temps, ou une certaine forme de l'Islam donne une image tellement mauvaise, je suis sûr que beaucoup partageront le souhait très émouvant de l'auteur de voir un jour, le Mémorial de Yad Vashem consacrer un Arabe comme Juste entre les Nations:Mohamed V,Si Kaddour Benghabrit, Ahmed Somia, Abdelkader Mesli, Mohammed Benzouazou, Ali Zitouni, Ali Sakkat, Khaled Adul-Wahab, Moncef Bey
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L'affaire de l'esclave Furcy

Les hommes ne naissent pas toujours libres, mais ils peuvent le devenir. 27 ans de procédures seront nécessaires à l'esclave Furcy afin d'achever sa quête de liberté. Le plus long procès intenté par un esclave à son maître. Une liberté reconnue, 4 ans seulement avant l'abolition de l'esclavage. L'auteur a effectué un sérieux travail de recherche et lève le voile sur le parcours de cet oublié de l'histoire.
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Les Funambules

Je croyais avoir acheté un roman, mais ce livre ressemble plus à un documentaire auquel l’auteur aurait ajouté une petite intrigue, changé les prénoms comme on le fait dans la presse et imaginé des pseudos rencontres pour faire quelque chose de cohérent. Difficile de critiquer ce parti pris au risque de paraitre inhumain, s’agissant d’entretiens émouvants concernant des personnes en difficulté , et parce qu’on ne sait pas trop quel est le lien entre le narrateur « qui s’en est sorti » et l’auteur qui semble vouloir parler de lui. Toujours est-il que, sur la forme, j’ai été gêné par ce flou, dont je trouve qu’il dessert le sujet. J’aurais préféré une approche à la façon de Svetlana Alexievitch ou de Patrick Declerk, mais l’auteur assume son choix puisqu’il les cite lui même comme ses références. Mohammed Aïssaoui est pourtant journaliste au Figaro littéraire et il y avait matière à un vrai reportage ou documentaire , quitte à consacrer quelques pages à son autobiographie. Le malentendu figure même en toutes lettres dans le texte : «  p 134: Combien de biographes se cachent derrière l’objet de leur biographie? ». Vu les réflexions interessantes suscitées, je suis presque gêné de cette sévérité, mais ce n’est que mon avis, et elle ne porte que sur la forme du livre, dont je ne regrette pas la lecture.
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Les Funambules

La lecture m'a souvent déstabilisée : j'attendais un roman, j'y ai en effet trouvé quelques personnages, un héros narrateur proche parent de l'auteur, son ami le philosophe, son ami Bizness, une quête, retrouver Nadia. Mais ces personnages semblent avoir l'étoffe de héros de roman tout en restant des ébauches, la quête est à peine crédible et finit par perdre son sens. D'ailleurs derrière l'artifice de cette quête, une autre se dessine : trouver la fêlure qui conduit certaines personnes à s'engager dans l'action pour accompagner les "funambules". C'est en effet une question intéressante qui conduit notre narrateur à interroger de multiples personnes et à présenter diverses associations qui toutes pallient les insuffisances de l'État : Les Restos du cœur, ATD quart monde, Les Petits frères des pauvres, ... jusqu'au Collectif Morts de la rue. Souvent alors j'ai eu l'impression de lire un essai bien plus qu'un roman même si le prétexte de ces enquêtes et interviews est l'engagement du héros narrateur dans le projet du grand neuropsychiatre Jean-Patrick Spak pour un ouvrage intitulé L'Écriture est la vie.



En somme, je trouve ce livre très intéressant voire nécessaire pour tout ce qu'il m'apprend mais comme roman, il me semble juste côtoyer le romanesque sans y entrer. En lisant un livre sélectionné" pour le Goncourt, je m'attendais plus clairement à un roman.
Lien : http://www.lirelire.net/2020..
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L'affaire de l'esclave Furcy

Ce récit est brillant d'intelligence et de finesse. L'auteur, au lieu d'empiler les faits les uns derrière les autres, à l'instar de Truman Capote dans "De sang froid" ou de Jorge Volpi avec"Un roman mexicain", a le très bon goût de s'adresser à la sensibilité du lecteur en faisant appel aux structures psychologiques des personnages. L'analyse politique et psychologique est poussée et témoigne d'un grand respect pour le lecteur qui, à la in de la lecture a compris et appris sur l'événement relaté. Merci pour ce moment...!
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