Citations de Moira Young (92)
Jack!
Ouais?
J'aurais peut-être plus jamais l'occasion de te dire que... de t'expliquer... combien j'apprécie tout ce que tu fais. Tout ce que tu as fait. T'étais pas obligé, mais tu l'as fais et... je t'en suis... reconnaissante. Je l'ai toujours été c'est juste que... je suis pas doué pour le dire, c'est tout.
Ça suffit, il me coupe. Je le mérite pas. J'ai rien d'un héros.
Il se retourne et je le suis. On se glisse par la fente et on se retrouve dans un tunnel assez haut pour marcher debout. J'ai le ventre serré. On est à quelques pas l'un de l'autre, quand je lance, Jack, attends.
Il se tourne, impatient.
Quoi encore?
[Je veux te dire quelques chose. Je veux dire... je sais pas. Autre chose. Je pourrais te raconter tout ce ce que je ressens pour toi à cet instant. Après avoir combattu ce ver de l'enfer, et avoir eu l'épaule déchirée, ce que j'a&i senti en te voyant à mon réveil, réveil, alors maintenant, alors qu'on est si près de retrouver Lugh, je sais pas ce qui va se passer, et...
Jack me regarde, sourcils froncés.
Mais qu'est ce qui te prend, Saba?
Je lui attrape le visage et j'embrasse ses lèvres.
Puis je recule.
On se dévisage. On dirait que le tunnel s'est vidé de son air. La pierre me brûle la peau. Le sang bat à mes tempes.
Tu choisit vraiment le bon moment, il dit.
Il lâche la torche et me pousse contre le mur. Et l'instant d'après, sa bouche est sur la mienne. Il m'embrasse mes lèvres, mon visage, mon cou, puis revient à mes lèvres. Sa bouche est douce. Chaude. Son odeur m'emplit.
Quand on nous voit, Lugh et moi, on peut pas imaginer qu'on est du même sang.
On peut pas imaginer qu'on a grandi en même temps dans le même ventre.
Il a les cheveux dorés. Moi noirs.
Il a les yeux bleus, moi marron.
Il est grand. Je suis petite.
Il est beau. Je suis laide.
Il est ma lumière.
Je suis son ombre.
Lugh brille comme un soleil.
Ca a du être facile pour eux de le retrouver.
Il suffit de suivre sa lumière.
[...] Nos regards se croisent. Son regard bleu comme un ciel d'été. Je lui prend la main.
«Je te retrouverai, je dis. Où qu'ils t'emmènent je te jure que je te retrouverai.»
«Non, il répond. C'est trop dangereux !»
[...]
Lugh est parti.
Mon coeur d'or est parti.
Je m'agenouille dans la poussière. Les larmes roulent sur mes joues. Et une grosse pluie rouge se met à tomber.
Il plonge, passe juste au-dessus de nos têtes, puis repart dans le ciel. Mon coeur s'envole avec lui. Des larmes jaillissent de mes yeux. Il nous suit depuis qu'on est prisonnières.
Une petite brise cherche à faire des bêtises. Elle tournoie autour de mes pieds, puis elle m'envoie du sable dans les yeux. Elle va gémir au fond du puits, elle fait craquer les portes des cabanes. Comme si quelqu'un allait les ouvrir et me proposer d'entrer.
On m'appelle l'Ange de la Mort.
Parce que j'ai jamais perdu un combat.
Visez les orbites. Et les laissez surtout pas approcher, pour qu'ils puissent pas utiliser leur griffes...Ils n'ont pas d'yeux, juste des fentes là où étaient leurs yeux, autrefois...Pas besoin d'yeux, ils sentent leur proie.
- Vous avancez comme une tortue au ralenti. J'ai réservé une chambre dans un hôtel de standing. A ce rythme, nous ne serons pas rendus avant la semaine prochaine !
Lui, Davy David, dont personne n’avait jamais eu besoin, était devenu indispensable à quelqu’un, et ce de la plus incroyable des manières,
- c’est pour ça que vous m’avez embauché, glissa-t-il. C’est la raison pour laquelle vous avez attendu que je revienne.
-qu’est-ce qui m’arrive ? Murmura-t-elle.
-quelquechose de merveilleux dit-il. N’ayez pas peur.
Elle aurait pu paraître jolie si elle n’avait pas eu cet air prématurément fané. Il fallait bien avouer qu’à Brownvale, les habitants vieillissaient plus vite qu’ailleurs. La ville aspirait leur jeunesse jusq’u’ a l’assécher, avec l’avidité d’un voyageur assoiffé revenant du désert.
_ Si je te connaissais pas, je penserais que t'es jalouse.
_ Jalouse! je m'écrie. Qu'est-ce que tu racontes?
_ En fait, tu me veux pour toi toute seule, mais tu refuses de l'admettre.
Je le dévisage.
Puis, je dis "Va te faire foutre, Jack!".
_ Reconnais-le, il dit.
_ Laisse-moi tranquille!
Je peux pas le regarder, je peux pas l'écouter, je peux pas réfléchir à des choses auxquelles j'ai pas envie de réfléchir. De ressentir des choses que je veux pas ressentir. J'ai le droit de penser qu'à Lugh. Rien qu'à lui.
Un guérillero, ça voyage léger. Et ça va vite. On est la relève des Aigles Libres. On lutte pour le droit de vivre au Nouvel Eden. Pour le droit à de bonnes terres et de l’eau potable, ce qui est rare en ce monde. Sauf au Nouvel Eden. On veut ce droit pour tous. Les faibles et les forts. Les vieux et les jeunes. Les gens et les animaux qui peuplent cette terre.
Tant que nous vivons dans la crainte d'un tyran, nous sommes des esclaves. Or, à cet instant; les gens du Nouvel Eden sont en train de se libérer des liens de la peur [...] Ils s'unissent [..] Ils réparent ce qui a été brisé. Et qu'est que DeMalo a brisé? Des familles. Des amitiés. Des communautés. Parce que cela lui fait peur. Et ça lui fait peur parce que c'est plus fort que tout ce qu'il pourra jamais construire. Plus fort que ce qu'il peut jamais espérer être.
Au nouvel Eden, les gens sont en train de se liguer dans la paix, l'espoir, la force [...] Parce que des mains jointes peuvent briser des chaines.
Mais ils n'ont pas éliminé tous les Tontons. Ils ne les ont pas tués jusqu'au dernier. Et même si ça avait été le cas, Jack est assez intelligent pour savoir qu'on ne peut éradiquer le mal sur terre. On s'en débarrasse juste le temps de s'apercevoir qu'il est prêt à renaître.
Jusque là, je savais pas. Je savais pas que tout peut aller bien à un instant et si mal au suivant, comme si l’instant d’avant avait été un rêve.
Ike, il a une arbalète contre la tête d'Emmi, je proteste. Je considère que j'ai pas le choix. J'y vais.
Non, m'arrête Lugh. On va trouver autre chose. C'est pas possible que tu y ailles. Je te l'interdis.
C'est ma soeur, je dis.
Jack prend ma main. Je le regarde. Je sais ce qu'il pense.
"Et s'il avaient pris Emmi? Emmi, et pas Lugh. Tu serais partie à sa recherche?"
Quand il m'a posé cette question à Draktrees, la réponse était non. S'il me la posait à nouveau, s'il me la posait maintenant, je répondrais oui. Sans hésiter.
On m'a dit que tu es l'Ange de la Mort. Mais je ne les ai pas crus.
Il fait un pas vers moi, tendis que le sang gicle à travers ses doigts.
Tout à coup, Nero fond sur lui en croassant. Pinch agite les bras. Titube. Et tombe dans le vide.
On est à nouveau réunis.
Lugh est devant, et moi derrière.
Mais ça me va.
C'est comme ça que ça doit être.
Lugh se retourne et il me sourit.
Qu'est-ce que tu fais loin de nous ? Je sais pas où on va. Viens nous montrer le chemin.
Alors je passe devant.
- Vous avez pas besoin de moi, je supplie. Vous êtes assez nombreuses.
- Et tu laisserais tous les lutteurs, ceux qui ont été fait prisonniers par des esclavagistes comme toi et ta sœur, tu les laisserais mourir. C´est comme ça que tu es. Quelqu'un qu´a pas de parole. Quelqu'un qui laisse tomber les gens.
- Non, je dis. Non, je suis pas comme ca.
Elle me dévisage.
- D´accord, je fais. D´accord. Je vais tenir ma promesse. Je te le jure.