Les chemins de poussière, tome 3 : Étoile rebelle

J'attendais ce dernier tome avec impatience ! A la fin du tome 2 , on laisse Saba dans une situation délicate : pensant que Jack l'a trahit ,elle s'est laissé séduire par deMalo ....et pourtant elle décide de reprendre la lutte contre lui ,en espérant garder son secret. Avec ses compagnons ,elle tente la lutte armée ,renseignée par Jack ,qui est infiltré. Mais elle va vite se rendre compte que cela ne mène à rien et met en danger sa famille. Elle va donc devoir prendre de grande décision...
Ce dernier tome est à la hauteur des autres même si les personnages évoluent et qu'ils sont plus durs . Il n'y a plus une trace d'humour dans ce tome où la gravité domine ,la peur et la mort. Même la relation de Jack et Saba est tendue... Et la conclusion est tout aussi emprunt de tristesse...pour autant j'ai vraiment adoré cette trilogie ,c'est un petit coup de coeur !

le tome trois de cette série est un de ceux que j'attendais avec le plus d'impatience car c'est une des meilleures séries de science-fiction que j'ai lues jusqu'à présent.

Cela tient d'ailleurs moins au cadre (un monde dévasté, post-apocalyptique où l'humanité survit) ou à l'intrigue (une héroïne menant la révolte contre un tyran) qu'au personnage principal : Saba, une guerrière forte et décidée, comme on en a rarement vu en littérature jeunesse et malgré tout, elle est faillible et donc humaine.
Elle se trompe, a des moments de faiblesse (dont DeMalo, le tyran a tiré profit) mais essaie de faire de son mieux et change au cours du roman.

La romance de rigueur est, elle aussi, plus mature : Saba se fourvoie en amour aussi, couche avec la mauvaise personne, fait une fausse couche...
Bref, sa vie personnelle et intime n'est pas lisse comme chez pour la plupart des héroïnes de littérature jeunesse.
Sa relation avec Jack est aussi plus opaque que la majeure partie des histoires d'amour habituelles. Il est d'ailleurs dommage que la psychologie de ce dernier ne soit pas plus approfondie. Cela aurait donné plus de consistance à son personnage.

Cela s'explique par le fait que la narration est assumée par Saba (point de vue interne), même si parfois, on passe en point de vue externe pour suivre d'autres personnages. Cela donne du rythme au récit et facilite le déroulement de l'intrigue.
J'avais noté déjà dans ma critique du premier tome comme la mise en page était étonnante : il n'y a pas de typographie différente pour signaler les dialogues, les pensées (de Saba), ses hallucinations et la narration. Ce qui est parfois un peu perturbant à suivre mais fait un peu plus réaliste car dans les trois cas, celle qui ressent, vit et raconte, c'est Saba.

Dans ce tome-là, on arrive au dénouement de l'intrigue mais rien n'est gagné jusqu'au dernier moment, le suspense est vraiment efficace car on ne sait pas jusqu'au bout ce que Saba va faire pour retourner la situation; elle improvise dans ses actions de rébellion tout comme elle a improvisé son plan de résistance.
Ce dernier, d'ailleurs, est plutôt original : non pas de la rébellion armée mais de la rébellion passive en défaisant ce que DeMalo a fait plutôt qu'en le détruisant. C'est bien trouvé.

D'autre part, on voit bien dans ce tome la difficile condition de leader : Saba doit décider de la marche à suivre; elle sent le poids de la confiance et de l'espoir qui repose sur ses épaules mais ne se sent pas pas à la hauteur de la tâche et cherche des guides, en Auriel la chamane ou en la figure de son père ou de sa mère disparus.

Ah... les figures parentales dans les dystopies de littérature jeunesse actuelle.
Je suis sûre qu'il y aurait une étude à en faire. Comme dans beaucoup de séries, les parents sont un modèle de résistance ou de philosophie de vie positive qui permettent aux personnages principaux de s'en inspirer pour leur combat et même si, dans la majeure partie des séries, les parents ne sont pas présents (absents ou décédés) pour permettre l'émancipation des protagonistes adolescents ou jeunes adultes, leur souvenir demeure très prégnant et influence les actes des personnages.

Bon, j'analyse beaucoup mais ce n'est pourtant pas un roman porté sur la psychologie : il y a de l'action (des coups d'éclat), des morts tragiques, des choix cornéliens et beaucoup de tensions.
Bref, une fin magistrale pour une série que j'ai énormément apprécié. le final est vraiment à la hauteur du reste et ce n'est pas toujours le cas.

En résumé, une superbe saga dystopique plus mature que le lot commun.
Et qui a remporté à juste titre plusieurs prix.

A partir de 15-16 ans

Ce troisième volume est pour moi un peu en-dessous des précédents. Les 3/4 du livre traînent en longueur, avec des passages lents et certains presque inutiles, et des détails sans importance justement omis dans les deux premiers tomes. L'une des seules choses vraiment intéressante du début est le suspense quant à l'identité du traître parmi les protagonistes.
À mon sens, Moira Young aurait dû raccourcir certains passages et approfondir la fin, le début étant beaucoup trop lent comme dit précédemment, et la fin à l'inverse trop abrégée. Il y avait pourtant de quoi faire.
De plus, beaucoup de choses des deux premiers tomes semblent avoir été oubliées, comme s'ils ne comptaient pas, ou seulement pour certains points.

La fin relève un peu le niveau, on y retrouve l'ambiance et le rythme des précédents volumes, mais comme d'habitude trop de morts inutiles. On finit par se dire que ces personnages ont parcouru tout ce chemin pour rien...
Dans ce tome, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de personnages secondaires plus ou moins inutiles, d'autant que leur passage est très souvent trop court pour qu'on ait le temps de s'habituer à eux.

Par contre, l'épilogue est très réussie, on peut y ressentir beaucoup de mélancolie, une immense tristesse et le calme d'après un combat long et éprouvant.

Les personnages sont toujours fidèles à eux-mêmes, sauf Lugh qui pardonne tout d'un seul coup à Saba, d'un claquement de doigts, sans raison. C'est vraiment grossier. Hormis ce fait, lui non plus ne change pas.

Il me ressemble toujours beaucoup, pas pour tout bien sûr, mais par exemple dans sa rancune, sa mauvaise foi, son machiavélisme, sa sournoiserie... Je ne pense pas que je pourrais aller aussi loin que lui, encore moins maintenant, mais dans l'idée globale si.
Ayant parfois eu quelques doutes, c'est donc naturellement que j'avais deviné que c'était lui le traître de la bande, puisque nous avons la même manière de penser.
Par contre, je ne sais pas si je pourrais faire cette "trahison" qu'il fait à Maev. Il a certes beaucoup souffert, mais quand même.

Globalement, dans les trois tomes, j'ai énormément aimé suivre les personnages. Saba est une protagoniste différente des autres, et on prend beaucoup de plaisir à la voir elle et les autres personnages principaux évoluer dans leur personnalité. On voit vraiment le gros travail de Moira Young sur ce point, et c'est très réussi !

En résumé, je trouve que Moira Young a un peu trop voulu tirer sur la corde en écrivant trois tomes. Elle aurait dû en écrire seulement deux, plus longs certes, mais le troisième laisse vraiment entrevoir un manque d'imagination. Peut-être aurait-elle dû laisser du temps s'écouler avant d'écrire le dernier livre, afin de renouveler ses idées.

On pourrait croire que je n'ai pas aimé ce tome mais dans cette critique, j'ai surtout souligné les points négatifs. de plus, j'ai déjà cité la plupart des points positifs lors de mes critiques sur les précédents volumes.

Malgré tout, j'ai beaucoup aimé ce livre, et cet univers et ses personnages vont beaucoup me manquer ! J'aurais aimé qu'il y ait encore une suite. J'ai été vraiment à fond dans l'histoire pendant les trois volumes, je vais avoir du mal à passer à autre chose !
Cette trilogie fera sans aucun doute partie de mes livres favoris ! Ce sera un réel plaisir de la lire à nouveau !
Lien : http://leschroniquesdenathan..

Un dernier opus très décevant, qui traîne en longueur et dont la fin précipitée m'a vraiment mise en rogne. On ne reconnaît aucun personnage dans ce tome, Saba se délaisse de son caractère fort et têtu et prône le pacifisme forcé, Jack d'ordinaire si joueur devient beaucoup trop sérieux et leur relation perd toute authenticité et valeur, DeMalo qui semblait si mystérieux et épris de Saba se révèle être un chef sanguinaire et insensible, Molly devient une véritable pétasse qui couche avec un gamin pour son seul plaisir (quelle honte à la mémoire d'Ike)... Bref, un ramassis de bizarreries qui ne m'a pas fait apprécier ce livre. Seule Emmi reste ce qu'elle est, elle gagne en maturité et m'a complètement ravie par son courage. Il y aussi Tommo qui m'a surpris par son changement brut de caractère : j'ai adoré le voir remettre gentiment à sa place Saba la moralisatrice. Lugh quant à lui m'indiffère totalement, et, qu'on se le dise, c'est un bon gros salaud qui mérite bien ce qui lui arrive.
Le dénouement est complètement WTF, on passe du coq à l'âne sans transition, on ne nous laisse pas le temps de comprendre un peu ce qui se passe, des morts inutiles dont une tellement frustrante que j'ai lâché une larme, un dernier face à face avec l'ennemi qui ressemble à un sketch et se conclut de manière ridicule, puis une minuscule page suffit à l'auteure pour nous expliquer ce que devient le Nouvel Eden après touuuut ce qui s'est passé et hop ! Madame Saba en a marre de tout et s'en va sur son bateau en compagnie de l'homme qui est censé finir avec elle mais qui en fait ne l'aime plus. FIN. Super, vraiment. J'ai vraiment tout compris. J'adore, c'est tellement beau et émouvant. Maintenant, reculez, je dois aller gerber, ça monte là...

Dans ce tome qui clôt la série Les Chemins de poussière, nous retrouvons Saba, qui conduit tant bien que mal son groupe à la révolte contre les Tontons. Elle est aidée, dans l'ombre par Jack que tous croient mort.
Mais il est difficile de maintenir soudé ce groupe si hétérogène et brisé par les épreuves traversées dans les deux tomes précédents.
Saba, celle que l'on appelle l'Ange de la mort va faire le pari de se battre sans les armes et sans la violence pour lutter contre la peur et la soumission qu'inspirent les Tontons et le régime de de Malo.
Plus que jamais, elle devra choisir entre mener une bataille pour sauver les plus démunis et sauver sa famille, choisir entre Jack et de Malo.

Un vent de pacifisme souffle dans ce tome mais il reste empreint de beaucoup de violence, de trahisons, de morts …. inutiles, cruelles.

Je n'ai pas reconnu les personnages forts de cette série : Saba est radicalement différente, ce personnage si sauvage, entièrement à l'écoute de son instinct, analphabète est devenue une oratrice convaincante qui prône l'amour et la non-violence… Jack qui apportait une touche de dérision et beaucoup d'humour est devenu très (trop) sérieux. Tous sont emportés dans un combat qui les dépasse, très lourd à porter, qui les ronge et les transforme.
Beaucoup de questions trouvent leurs réponses dans ce dernier tome mais pas toutes et la fin m'a semblé précipitée.

Une série sombre au final qui reprend les codes de la dystopie (monde post-apocalyptique en re- construction, régime totalitaire, prédominance de la violence, trahisons, liens familiaux forts) qui laisse peu d'espoir dans le genre humain.