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Critiques de N. K. Jemisin (336)
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Les livres de la terre fracturée, tome 2 : La..

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec la suite de ce cycle, malgré le fait que je l’ai trouvé un peu moins prenant que le premier. Oh rien de très dérangeant, mais il subit un peu la malédiction du tome deux, avec sur certains aspects un sentiment attentiste peut-être un chouïa trop poussé. Cela n’empêche pas pour autant l’univers de gagner en densité et intérêts, les fils rouges commencent à se révéler, les camps à se dévoiler ainsi que les buts de chacun. Le monde dévoilé continue à jouer, je trouve, avec les genres et les lecteurs , mais surtout il continue à nous faire réfléchir sur de nombreux points que ce soit dans la façon dont nous voyons notre terre, mais aussi sur le rejet des différences principalement à travers la narration sur Nassun qui ne laisse pas indifférente. Concernant les personnages ils continuent à se développer à se densifier et l’arrivée des nouveaux protagonistes principaux vient apporter quelque-chose de neuf. Les personnages secondaires ne sont pas non plus en reste et leur diversité vient aussi apporter un plus à l’ensemble. Les héros vont devoir faire des choix dures, dans un univers sombre et sans pitié et on se retrouve facilement happé par ce récit. Au final même si sur certains aspects le côté attentiste se fait ressentir, ce second tome m’a tout de même fait passé un très bon moment de lecture bien porté par une plume efficace, soignée et entraînante. Je lirai la suite, qui sortira en VO le 15 août 2017, avec grand plaisir.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Les livres de la terre fracturée, tome 3 : Le..

Ce tome étant le troisième et dernier, il se peut que mon avis contienne quelques spoilers, mineurs je l’espère. Ceci étant dit, et après mon avis mitigé sur le second tome La Porte de Cristal, qui faisait un peu trop de sur-place et tirait un peu à la ligne, voyons ce qu’il advient d’Essun et de Nassun dans cette fin du monde de trilogie.



Dans ce dernier tome, Jemisin nous donne toutes les clés concernant son univers qui mêle post-apocalyptique avec une ambiance de fin de monde et une magie atypique puisqu’intimement liée à la Terre. Après des allusions, souvent évasives, dansles tomes précédents, on saura enfin ce qui sous-tend l’ensemble et on pourra explorer les anciens lieux de pouvoir, en plongeant dans le passé parfois lointain de ce monde atypique.



Les retrouvailles entre la mère et la fille sont au coeur du récit, mais chacune ayant évolué en parallèle, elles tardent à venir puisqu’il leur faut auparavant traverser le monde (au sens propre !) accompagnés de leur « amis » respectifs. Ce tome ne donne heureusement pas lieu à un happy end guimauvesque, les personnages ayant chacun un sacré caractère et la traversée des épreuves les ayant endurcis.



La narration de Jemisin est à l’avenant des autres tomes, j’ai eu un peu de mal au début à me replonger dedans, et la troisième voix (sic) qui raconte est toujours aussi particulière. Les amateurs des précédents opus ne seront pas surpris, mais le mieux me semble d’enchaîner les tomes pour ne pas perdre le fil et bien comprendre les allusions disséminées ici ou là.



Après un second tome un peu faiblard, Les Cieux Pétrifiés clôt en beauté la trilogie des Livres de la Terre Fracturée qui nous a permis de découvrir, certes des personnages forts (et notamment des héroïnes, ce qui est assez rare) mais aussi un monde particulier, dans une ambiance post-apo mêlé à une forme de magie inhabituelle qui agit de façon globale, avec un prix souvent élevé à payer. Une saga atypique et globalement réussie, pour sortir des sentiers rebattus.



Critique complète sur mon blog !
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Il est des livres qui me rappellent, avec force, pourquoi j'aime tant lire. Et celui-ci me rappelle pourquoi j'aime tant la SF. Nous avons ici un monde aux accents post-apocalyptique, teinté d'une magie mystérieuse et destructrice qui touchent certains humains nommés "Orogènes". Avec ce pitch de départ, c'est parti pour plus de 500 pages (j'adore les pavés, vous le savez). Une brique foisonnante de personnages, presque trop courte, à l'écriture maîtrisée (la beauté et le talent pour écrire des chapitres entiers à la deuxième personne du pluriel !) et surtout à la solidité de ses concepts. Il y a pléthore de livres de SF qui parlent de systèmes d'oppression, et c'est d'ailleurs le sous-genre de SF que j'affectionne le plus, mais rares sont ceux à le faire avec une telle réussite, une telle finesse et une telle justesse. L'autrice a, avec cette série, enchaîné trois prix Hugo, le plus célèbre en SFFF. Un exploit amplement mérité. Le tome 2 est dans ma PàL et j'ai tellement hâte de m'y plonger !
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Un premier tome assez intriguant (et c'est souvent une bonne nouvelle).

Quand sommes nous? on ne le sait pas

Où sommes nous? On l'ignore aussi, est-ce une Terre du futur (post Apo) ou une autre planète? Des indices ici où là nous font douter autour de ces 2 hypothèses.

Quel est ce narrateur qui nous parle? on l'apprendra...mais pas avant la fin du roman.

Est-ce de la fantasy ou de la SF? un peu entre deux, même si on ne parle pas de magie et que les pouvoirs évoqués seraint expliqués par la présence d'un organe présent chez certains (donc plutôt SF que Fantasy)

Quoi qu'il en soit on va suivre les aventures de 3 personnages, chaque chapitre racontant l'histoire de l'une ou de l'autre, alternativement… Jusqu'à la fin où on arrivera à situer les uns par rapport aux autres.

Comme tout récit de SF ou de Fantasy, il faut aussi transmettre au lecteur la connaissance de ce monde inconnu, de ses règles de fonctionnement, voire de son histoire. C'est fait au travers des récits croisés, de façon suffisamment claire et fluide, aidé par un lexique en fin de livre qui apportera des précisions si besoin.

Le fil conducteur du livre est assez original: Dans ce monde, certains individus naissent avec le pouvoir de se connecter à la Terre, ils peuvent donc l'apaiser ou au contraire provoquer des Seismes, et pour cela on tente de les repérer et de les entrainer à maitriser leur pouvoir. Voilà pour le pitch, la surface des choses, car bien sur derrière cette apparente simplicité la réalité est bien plus complexe. Se contente t'on de leur apprendre à maitriser leur pouvoir? Que fait on de ceux qui n'y parviennent pas? Quels sont les buts de l'ordre au pouvoir?

A tout cela s'ajoute la présence de mystérieux monolithes flottant et une race non humaine...

Je n'irais pas plus loin pour ne pas spoiler, mais tout cela fait une histoire mystérieuse, prenante, complexe mais pas si difficile à comprendre. Un excellent premier tome
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La trilogie de l'héritage, tome 2 : Les Royau..

Après ma complexe mais intense découverte du foisonnant univers de N. K. Jemisin, j’ai de suite eu envie de m’installer à nouveau dans ce dernier en suivant les aventures d’Orie, cette fois-ci. Je suis plus que ravi de ce nouveau point de vue qui permet à l’auteure d’apporter un renouveau à son œuvre tout en le développant bien davantage encore.



Finalement, celle-ci ne dévoilait qu’un aperçu à travers son précédent roman et j’ai été ravi de visiter de nouveaux lieux et autres endroits spécifiques à La Trilogie de l’Héritage. D’autant plus que cette lecture réserve de délicieuses et visuelles descriptions auxquelles j’ai été plus que sensible. C’est un véritable monde imaginaire et fantastique que je n’ai cessé d’inventer et dans lequel j’ai adoré errer quelques instants. Avec réussite et éloquence, N. K. Jemisin continue de bâtir son œuvre et de le complexifier bien davantage. J’ai eu du mal à voir se dessiner le lien entre nos deux héroïnes et une fois celui-ci établi, j’ai été saisi par le génie et la virtuose de cette dernière. Les dieux et leur mythologie s’étoffe également et j’ai hâte de connaître la conclusion de cet impressionnant et profond complot alliant bien des créatures fantastiques. Pour autant où est-ce parce s’il s’agit de la seconde visite, je dois bien admettre avoir trouvé cet exercice bien plus aisé que le précédent et j’ai tout simplement adoré cette nouvelle approche bien moins sombre et cruelle. Bien entendu, la vengeance et la dualité initialement orchestrée reste présente mais ce second chapitre m’est apparu bien plus nuancé et d’une finesse louable.



Ce sentiment provient de l’intrigue dévoilée sous un soupçon de romance tendre, sincère et touchante. Cette sincérité est amenée par la merveilleuse et douce Orie à laquelle je me suis pleinement attaché. Cette jeune demoiselle au tendre cœur et à la compassion infinie pousse à l’empathie et à l’attachement et ce, dès notre première rencontre. Néanmoins et malgré sa bonté, son évolution reste tout aussi conséquente que ça consœur, Yeine et j’ai été ravi de découvrir et suivre son éloquente dessinée. Accompagnée de celui que cette dernière a décidé de sauver, c’est une véritable tornade d’action et de retournements de situations qui l’attendra. Je suis aussi plus que satisfait devoir recroiser la route d’anciens personnages et de voir leurs nouveau rôles aussi bien utilisés au cours de ce nouveau pan de l’histoire et j’espère les retrouver prochainement car, nul doute que je vais très rapidement me plonger dans la suite des aventures de cette cité aussi immersive que dangereuse.



C’est pourquoi et en reprenant les mêmes ingrédients N. K. Jemisin développe et étoffe considérablement son complexe univers. Je suis ravi de prendre davantage mes repères ce qui a grandement facilité ma lecture cette fois-ci. Ajoutez à cela une plume toujours aussi fluide et un style fidèlement immersif et me voila plus que pare à poursuivre la conquête des dieux de La Trilogie de l’Héritage.
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Dreamblood, tome 1 : La Lune tueuse

La Lune tueuse est la premier opus du nouveau diptyque de N.K. Jemesin. Les amateurs de fantasy n'ont plus besoin de présentation pour cette autrice qui s'est imposé dès ses premiers romans, comme une nouvelle voix forte. Après avoir remporté de nombreux prix, la voilà de retour. Alors verdict ? 



On met les pieds dans la Cité-Etat de Gujaareh, où la paix du peuple est assurée par l'ordre des collecteurs. Ces hommes, gardiens et récolteurs de la magie des rêves, décident de la vie et de la mort des habitants. Lors d'une confrontation, Ehiru, collecteur, va voir son Univers basculer, quand un complot va lui être dévoiler. Avec son apprenti sur les talons, il va devoir faire un choix: rester fidèle à sa foi, ou opter pour la vérité ? 



Les premières pages ont été délicates pour moi, car le moins que l'on puisse dire c'est que l'Univers crée par l'autrice, est riche et foisonnant. Il faut un peu de temps pour se l'approprier et en comprendre la subtilité et les valeurs. Mais une fois cette écueil franchi, c'est un vrai régal. 



Car les personnages se dévoilent d'une grande complexité qui nous invite à en apprendre plus. Ils doivent sans cesse se confronter à leurs croyances, et faire des choix qui peuvent signifier la vie ou la mort. Ils devient donc facile d'éprouver de l'empathie pour eux, ou de la détestation, car le lecteur doit choisir son camp. Ils fonctionnent d'ailleurs souvent par binômes: Ehiru et Sunandi, Ehiru et son apprenti, Ehiru et le prince de la Cité. 



Le style est très juste. Poétique par moments, direct et sans concession à d'autres, il maintient le lecteur la tête sous l'eau, le rapprochant d'un dénouement étouffant. On se plonge dans ses contrées mystiques, où on sent la construction que cela a demandé. Car Jemisin, a su créer une société complète dans toutes ses strates.



Et même si un second tome se profile (vite,vite...) , on ne quitte par Gujareeh avec un goût d'inachevé, mais plutôt avec l'envie d'un encore. 
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Le premier tome de cette trilogie est un bijou, une pépite brute polie par un style acéré et poétique et des personnages puissants. Je n’ai qu’une seule envie : découvrir la suite.

Les thèmes abordés sont intéressants et le sont abordé, à mon sens, intelligemment. On y retrouve notamment : des castes (autoritarisme), de la ségrégation, de l’aliénation, des thématiques environnementales, l’écologie.


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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Qu'il est dur d'écrire une critique sur un livre aussi riche, complexe et brillant que celui-ci. Commençons par le début : je l'ai adoré et littéralement dévoré. Il s'agit d'un énorme coup de cœur pour moi. Il est rare de trouver des pépites comme celle-ci dans l'univers de la SFFF et les trois tomes de cette trilogie méritent amplement leurs trois prix Hugo. On se trouve entre la fantasy et la science fiction, dans un style indéfinissable. L'univers est infiniment riche et complexe, avec un vocabulaire propre, les personnages sont profonds et travaillés. Un pur bonheur !



On plonge sans retenue sur la terre du Fixe où les hommes, regroupés en comm, tentent de survivre aux catastrophes naturelles et sismiques provoquées par le Père Terre, Dieu colérique qui régit les lois de cette Terre. Parmi ces hommes, les orogènes. Ils vivent cachés, tentant de réprimer leur étonnante et puissante magie, l'orogénie, ou la capacité à ressentir les mouvements, points chauds, particules de matière, et à provoquer eux mêmes des événements sismiques en puisant leur énergie de la terre même. Les orogènes sont craint, méprisés et détestés des hommes. Ils sont généralement tués en bas âge, ou alors repérés par le Fulcrum enfants et entrainés de manière à devenir des pantins au service de ces politiciens. Ils sont alors appelés pour étouffer des secousses, modifier la topographie de telle ville, retenir certains événements telluriques qui pourraient s'avérer catastrophiques.



Dans ce premier tome on suit le destin de trois femmes: une mère orogène qui vient de perdre son enfant, tué par son mari et qui tente de fuir son village au moment où une immense brèche brise la Terre du Fixe et déclenche la cinquième Saison. Une jeune enfant qu'un mystérieux Gardien vient chercher pour l'emmener débuter son entrainement au Fulcrum. Et une jeune femme, déjà au Fulcrum qui va devoir réaliser sa première mission importante avec son mentor, Albatre, puissant orogène.



Difficile de résumer d'avantage. Que dire de plus à part que ces trois personnages féminins sont inspirants, emprunt d'une force et d'une détermination sans faille qui fait plaisir à lire. Je ne peux que vous encourager à foncer lire cette pépite comme on en fait peu de nos jours !
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Mégapoles, tome 1 : Genèse de la cité

Imaginez que les cinq arrondissements de New York deviennent soudainement des êtres humains, dont le but est de combattre un ennemi qui menace la survie de la ville.

Bronx, Brooklyn, Staten Island, Manhattan et Queen sont les héros de ce roman fabuleux et unique, venant tout droit de l'imagination débordante de la merveilleuse auteure N.K Jemisin. Nos cinq personnages vont devoir se rassembler afin de protéger New York et ses habitants, tout en essayant d'apprivoiser leurs nouveaux pouvoirs et de comprendre quel est le véritable but de la Dame Blanche et comment sont-ils supposés l'arrêter ?

Une histoire singulière et passionnante, un superbe hommage à la ville de New York dans ses bons côtés comme ses mauvais. À découvrir absolument !
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Je ne sais pas ce que j'ai préféré. Tout, probablement.



Ses trois personnages principaux, toutes trois des femmes creusées, travaillées dans leurs forces mais aussi leurs failles, si bien que pas un des points de vue n'est moins intéressant à suivre que les autres.

La narration percutante, immersive et prenante.

L'univers passionnant et terrible, cinématographique (je veux voir ces livres adaptés en films), très largement racisé (ce qui est suffisamment rare pour être souligné). Le souffle d'une certaine modernité sur le texte : dans la narration, les thématiques (diversité (y compris d'orientations sexuelles), discriminations, liberté liée à une certaine forme de féminisme...).

Un ou deux twists intéressants émaillent le récit, et on est curieux de voir comment ça sera abordé dans la suite. Une suite qui ne déçoit pas, d'ailleurs.

D'emblée une de mes trilogies préférées.
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Premier tome d'une saga multi-récompensée aux prestigieux Hugo, La cinquième saison est un roman à la frontière entre fantasy et SF. Dans un monde où les catastrophes géologiques sont légion, nous suivons trois femmes, des orogènes, qui ont le pouvoir de manipuler la terre, en jouant sur son activité sismique. Leur caste est discriminée, leur pouvoir fait peur autant qu'il suscite une volonté de contrôle de la part de la caste dirigeante.



Je ne veux trop en dire et n'arriverais de toutes façon pas à faire justice à la complexité de ce monde et de ces personnages. Au fil des pages, l'autrice nous fait découvrir son monde, un monde complètement "autre" : on découvre les choses progressivement, en étant au début complètement perdu, en découvrant les cicatrices de ce monde et en croisant sur la route des artefacts mystérieux de civilisations anciennes (d'où le mélange SF et fantasy, où l'on est à la fois dans du post-apocalyptique et dans la fantasy par les aptitudes magiques des protagonistes). On suit ces trois femmes dans un parcours douloureux, en les découvrant elles-aussi progressivement et en apprenant à les apprécier. J'ai mis un peu de temps à rentrer dans le roman (d'autant plus que le récit à trois voix est perturbant car l'une des trois femmes fait l'objet de chapitres écrits à la deuxième personne, ça m'a un peu déroutée) mais ce tome, qui reste très introductif, m'a laissé une impression de fascination. Je vais probablement très vite enchaîner avec la suite parce que je veux vraiment comprendre plus ce monde plein de mystères !
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La trilogie de l'héritage, tome 1 : Les cent ..

A la sortie de l’adolescence, Yeine est convoquée dans la capitale de l’Empire au lendemain de l’assassinat de sa mère. Cette dernière était en effet la fille de l’Empereur ; Yeine est donc bien placée dans la course à la succession. Mais dans la cité de Ciel, elle se rend bien vite compte qu’elle n’est qu’un pion dans un jeu pervers où des hommes à la solde d’un dieu unique ont asservi les humains comme les divinités mineures. Sa survie dans un tel contexte ne tient donc qu’à un fil tissé à l’aide d’alliances improbables…

Premier roman d’une jeune auteure américaine, Les Cent Mille Royaumes est une nouvelle fois une oeuvre précédée d’une réputation flatteuse. Toutefois, comme nous en avons désormais l’habitude, il est nécessaire de réserver notre opinion jusqu’à une lecture en bonne et due forme.

De fait, l’intrigue générale du roman n’est vraiment pas originale puisqu’elle se situe dans une cour où est plongée malgré elle une jeune héroïne. Toutefois, N.K. JEMISIN évite l’écueil de l’ingénuité dans la caractérisation de son personnage, et met en scène une jeune femme forte au caractère bien trempé ; elle en a d’ailleurs bien besoin puisqu’autour d’elle gravitent exclusivement des personnages ambigus et dangereux. De ce point de vue le roman est une belle réussite puisqu’il parvient à maintenir floue la frontière entre le bien et le mal, évitant ainsi un nouvel écueil tant usité en Fantasy, celui du manichéisme.

Malheureusement il n’y a pas que cette frontière qui soit floue ; il y a également une bonne part de l’intrigue. Ce sont tout d’abord ces Cent Mille Royaumes, lesquels sont vus quasi exclusivement depuis Ciel, ce qui rend bien difficile d’appréhender l’univers au-delà des intrigues de cour. C’est surtout la cosmogonie de ce monde, centrale dans l’histoire racontée par Yeine elle-même, mais trop rarement expliquée en dépit de sa complexité ; en fait seule une petite annexe permet de comprendre certains éléments du pourquoi et du comment de la situation des dieux.

Au final, cette lecture conduit à un bilan plutôt mitigé. On appréciera une belle qualité d’écriture, et quelques idées intéressantes (en particulier le questionnement sur la notion de « dieux »). On regrettera le manque d’originalité de l’intrigue, les insuffisances dans son développement, et le fait que, finalement, le lecteur a bien du mal à s’attacher à un quelconque personnage, y compris le principal.
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Rouille de rouille ! Qu’on accroche ou pas au fond ou à la forme, l’imagination de l’auteure est incontestablement au rendez-vous dans cet ouvrage.



 



« Les livres de la terre fracturée I : La cinquième saison » est un roman de science-fiction écrit par N. K. Jemisin auteure américaine née en 1972. Son premier roman paraît en 2010 et est primé en 2011. Le roman qui nous intéresse aujourd’hui est sorti en VO en 2015 et est sorti en France en 2017. Il reçoit le prix Hugo du meilleur roman en 2016. C’est loin d’être les seuls prix de l’auteure qui a été récompensée à de multiples occasions, notamment concernant les deux tomes faisant suite dans cette trilogie.





Dans ce roman, l’histoire se déroule sur une planète qui n’est pas ou qui est peut-être la Terre dans très longtemps. Dans cet univers, toute l’humanité vit sur un méga-continent, le Fixe, qui est une somme d’anciens continents séparés auparavant par des mers et océans. Cette planète est marquée par ce que ses habitants appellent des « saison », de grosses catastrophes écologiques s’étendant sur plusieurs décennies ou siècles mettant invariablement à mal l’humanité (maladie, famine, guerre, etc.). Hors-mis une grande ville/capitale, du nom de Lumen, les humains vivent dans des comm dans lesquelles ils sont répartis selon leur utilité. Dans ce roman il est question de trois femmes orogènes – un orogène est une personne qui a des capacités surnaturelles, la capacité de maîtriser la terre, la roche, la chaleur à différent niveaux d’intensité selon son entrainement. Les orogènes ne sont pas considérés comme humains par la majorité des habitants du Fixe, ils sont traqués et même tués parfois. Il existe des gardiens dans ce monde, ceux-ci ont la mission de trouver et accompagner de jeunes orogènes à Lumen, dans une école, le Fulcrum, dans laquelle ils pourront apprendre à maîtriser leur malédiction. Car bien que les orogènes soient détestés, ils peuvent s’avérer utiles à la communauté en stoppant un séisme, un tsunami, etc.  Les femmes suivies dans ce livre sont Essun, Damaya et Syénite qui sont suivies à différentes époques.



Essun est une mère de famille qui rentre chez elle après une journée de travail et découvre le corps de son jeune fils battu à mort dans sa maison tandis que son mari a disparu en emportant sa fille.



Damaya est une jeune fille orogène rejetée par ses parents qui l’ont enfermée dans une grange en attendant qu’un gardien vienne la récupérer.



Enfin, Syénite est une jeune femme, étudiante au Fulcrum, à qui on confie la mission d’avoir un enfant avec Albâtre, un puissant orogène.



Dans ce monde plein de rebondissement imaginé par l’auteure, sur fond de science-fiction et de pouvoirs surnaturels, sont aussi abordés des sujets plus profonds tels que la discrimination, l’isolement, le deuil et l’écologie.



 



Dans ce roman, j’ai aimé l’idée de ce monde qui laisse planer le doute sur le fait que la terre fracturée soit en fait notre bonne vielle planète. L’originalité de cet univers peuplé d’orogènes, de mangeures de pierres, de reliques du passé et d’humains cherchant à s’en sortir dans un monde hostile m’a plu également. Certains des thèmes abordés, comme l’isolement des orogènes considérés comme non humain, comme des sous-êtres m’ont particulièrement touchée. D’autant plus que les personnages suivis sont eux-mêmes orogènes et qu’il est vite fait de s’imprégner du sentiment d’injustice qui les entoure. J’ai donc beaucoup aimé le fil rouge de ce roman. J’ai aussi trouvé la narration très originale, pour Essun, la narration utilise la deuxième personne du pluriel, c’est un peu surprenant au début mais je m’y suis faite. Le lexique de la terre, de la chaleur et les différentes expressions utilisées par les protagonistes favorisent vraiment l’immersion. Sans être un pavé, ce roman n’est pas court non plus et pourtant il se passe toujours quelque chose, il se lit donc très facilement et la plume est très accessible.



 



Ce livre n’a pas été un coup de cœur pour moi car bien que j’ai apprécié la majorité du roman, certaines parties m’ont un peu ennuyée. J’ai tout de même passé un très bon moment avec cet ouvrage et je pense qu’il a un fort potentiel « coup de cœur » pour certains lecteurs tant au niveau de l’histoire qu’au niveau de la plume de cette auteure que je ne connaissais pas. Je lirai la suite de cette trilogie avec plaisir prochainement.
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Mégapoles, tome 1 : Genèse de la cité

Chronique un peu agacée



Un prologue d’une trentaine de page très brouillon et nébuleux, idem pour la fin, qui n’initie pas le lecteur mais surtout essaye de le persuader qu’il est dans un imaginaire «sophistiqué» de S.F.



Raté: Imaginaire sans nul doute et même acceptable mais S.F certainement pas. Encore que en regardant bien dans Men In Black (MIB de la S.F?) on retrouve les personnages de Jemisin surtout dans les séquences d’anthologie avec le fabuleux Vincent D'Onofrio: c’est tout lui (ou ça)! humain visiblement possédé, faciès déformé et repoussant, protubérances inexpliquées, comportement chaotique mais Jemisin a rajouté des plumes de pigeons et des tentacules. le tout en blanc car l’auteur étant afro-américaine le mal ne peut qu’être blanc D’ailleurs c’est même une «dame blanche» mais ni Geneviève de Fontenay, ni la coupe Danemark



On est dans du fantastique style Harry Potter d’ailleurs le Bon combat le Mal avec un parapluie façon M. Poppins, les Bonnes le font avec une danse indienne, du Rap, des maths bref De la «fantasie urbaine»

On est dans de l’ univers superstitieux d’Edgar Poe ou Lovecraft peut-être, mais surtout dans du comics Marvel plus banal plutôt que du «The City and the City» de Miéville, que du «Monades Urbaines» de Robert Silverberg ou du Blade Runner de K. Dick

Pas moutons électriques mais une dame blanche tentaculaire, entité venue d’ailleurs qui cause du soucis au club des cinq new-yorkais avatars protecteurs des arrondissements de NYC. Une équipe très féminine très colorée, cinq gonzesses pour un mec, une blackos, un blackos «de base»(je cite), une indienne asiate, une amérindienne, une afro-irlandaise et un mystérieux joker



La grosse pomme, NYC est la vedette du livre et la bataille du club est un prétexte pour faire découvrir son Bronx, Brooklyn, Mahattan, Queen, Staten Island et New Jersey. Instructif et intéressant.





La Métropolis NYC est bien réelle et actuelle dans cet univers mais aussi dans l’ univers ailleurs! Jemisin est dans la physique expérimentale du moment avec des atomes qui existent à deux endroits en même temps comme des atomes de titane. Le chat de Schrödinger est invoqué. Les calculs quantiques Donc The NYC & The NYC:The City We Became avec ses avatars c’est du quantique



Contenu politique et socioculturel

- Effet Baldwin

Cours de biologie originaliste qui mentionne que «certaines femmes feignent la fâdeur pour que les hommes et leur entourage semblent plus intélligents»: Ha! ha! Ha Misandrie assumée! Les hommes seraient donc plus proche du paon que du cochon. #balance/ton porc est périmé selon Jemisin



- Effet Bambi (garanti pour les colored peoples)

Des expulsions de quartiers des pauvres, noirs et irlandais Jemisin gémit sur celles des noirs exclusivement. Un racisme sans nuances inversé et assumé et pourtant l’irlandais est roux donc coloré...et doux!



– Effet Cendrillon

Des petites piques militantes sur les méchants blancs racistes, machos, homophobe, misogynes vecteurs de chlamydias comme Lovecraft/raciste, Gauguin /pédophile, Picasso/plagiaire, sur les massacres de noirs, amérindiens, sur les atteintes aux femmes pas d’allusions par cintre aux coolies asiatiques!

Des personnages féminins excessivement forts, des mâles ectoplasmiques sauf évidemment Le VIOLEUR bien membré, irish (sic), violent, buveur de bière, facho descendant de vikings agresseurs belle caricature d’irlandais! C’est Arlene Poster qui doit être contente!

Exclusion totale du mâle blanc hétérosexuel. C’est ce qu’on appelle la discrimination positive



– Effet Pinocchio

Population colorée: portoricains, noirs, amérindiens «Lenapes», asiatiques et même un asia-britanique trans, un black-irish et les juifs font partie d’un monde harcelé par les blancs. Jemisin mélange donc «populations racisées:noirs, amérindiens...» avec «populations genrées: lesbiennes , trans...» avec «nationalités: chinoises, indiennes, portoricaines» avec «communautés religieuses dont juifs» avec «minorités sociales: artistes, SDF»on secoue tout ça et on obtient une population homogène de harcelés en butte à une secte nazie blanche, misogyne et homophobe les WASP sans doute? Et la police blanche.

C’est très très très très primaire comme démonstration si s’en est une!



En conclusion après un départ en fanfare tortueuse de «fantasie urbaine», on verse un peu dans un gloubi boulga au chocolat noir (colored product), socioculturel et sociopolitique.Primaire, sans argumentation et d‘une mauvaise foi assez rare. Ce militantisme à quatre sous très américain, il suffit de décréter que c’est comme ça pour que cela le soi: discours de dominants, déroulé à la Prévert prend allègrement le pas sur l’intrigue. L’effet à mon sens, malheureusement, ne peut qu’être contraire à celui escompté tant la mauvaise foi y est prégnante mais bon l’avis du blanc de base est-il le bienvenu?

Ce qui fait passer l’action au second plan. Là c’est simple on reprend celle du premier avatar et on recommence avec le suivant le but étant bien sur après chaque «combat» de regrouper ses valeureuses guerrières

Bernard Weber a démontré que 1+1=3 en résolvant l'équation (a+b)*(a-b) et donc 1+1+1+1+1 =7 + Je tape du pied pom! Pom! = paf!)

Les reprises et descriptions, pas toujours très nettes, nuisent à la narration car l’action se traduit surtout par des effets graphiques ou peinturlurés psychédéliques et là si on regarde les innovations de la peinture du XX et XXI siècle Jemisin doit progresser.

On sent le flou mystérieux qui est mystérieux surtout lorsqu’on a rien à dire. Les papotages un peu niais des avatars qui se prennent fémininement le chou, qui se réconcilient et on recommence alors que le danger est là.



On serait tenté de dire qu’il y a un ver dans la grosse pomme On a connu la «S.F» à papy maintenant on passe à la «S.F» subtile à fifille style «Rosie la riveteuse»



Déception après La Cinquième Saison qui effectivement est de la bonne fantasie rehaussée de S.F. Ce monde proposé était innovant et les personnages forts et équilibrés malgré une prééminence des femmes

Les Prix Hugo et Planète SF des Blogueurs n’étaient pas volés!



Mais bon, ici, les personnages sont sympas on lit ça comme un «club des cinq» Encore des «orogènes» qui maîtrisent les forces telluriques (Jemisin n’a pas décroché) , Superman peut aller se rhabiller mais heureusement que l’histoire se passe à NYC car si c’était Frisko bonjour les dégâts!

Il ne suffit pas non plus de citer les atomes omniprésents, le chat de Schrödinger, les calculs quantiques et les fractales pour faire de la S.F.



Le TOUT «trop caricatural» pollue la narration et c’est bien dommage on aurait aimé plus de subtilités et nuances ce qui n’aurait pas empêché de faire passer le message afro-américain. Mais là quand même on heurte, puisqu’il est question de militantisme, le mâle blanc hétéro et tous ceux colorés qui lui ressemblent sans parler de leurs partisanes féminines et tous les sans- avis, les non-militants ce qui représente 99% de l’humanité



Et dire qu’il va y avoir des suites Eh bien on suivra!

Et un prix Hugo! Un!

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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

Quelle découverte que ce livre de science-fiction, j'ai adoré ! Tout d'abord, l'univers m'a captivée et j'avais envie de le décrire à tout mon entourage : le monde dévasté qui ne forme plus qu'un gros continent, des villes minuscules barricadées pour ne subir aucune attaque des villes voisines, des catastrophes naturelles à répétition, devenue normales : éruptions volcaniques presque quotidiennes, pluies de cendres, séisme… Surtout, j'ai adoré les personnages. Bon déjà, on suit dans ce tome trois personnages féminins forts qui ne donnent pas dans la romance et qui ont des préoccupations bien plus intéressantes : ne pas se faire tuer par les autres habitants au prétexte qu'on est différente, fuir, et survivre dans ce monde apocalyptique rempli de préjugés où on est minoritaire. Ensuite, car il serait trop simple qu'il ne soit questions qu'humains, les personnages sont aussi : des orogènes qui ressentent tout ce qui se passe dans la terre, peuvent arrêter des secousses sismiques ou puiser dans l'énergie du « Père Terre » pour geler une ville entière – y compris ses habitants ; des Gardiens qui ont vocation à éduquer et veiller à ce que les orogènes ne mettent pas le feu à la civilisation toute entière ; des lithomnésistes chargés d'écrire l'Histoire et de la transmettre de générations en générations ; et des mangeurs de pierre, créatures millénaires tout à pierre qui ressemblent à des statues, ne se meuvent quasiment pas sauf quand elles se déplacent quasi instantanément d'un point à un autre. Vous avez également un système de caste où chacun est classé par son utilisé : les Innovateurs, les Dirigeants, les Costauds… Voilà, vous avez le décor. Je poursuis ma critique.



J'ai adoré la narration. On s'adresse au lecteur par le biais du « vous », ce « vous » qui englobe également les personnages. Par exemple « Vous êtes Essun. Vous venez de découvrir que… et malgré tout, vous vous ruez sur… » etc, pendant tout le chapitre. C'est très immersif, et ça m'a également rappelé la narration de Les Impatients de Maria Pourchet.



J'ai trouvé tout l'univers très créatif, poétique mais aussi bien construit et crédible. J'ai adoré les divers jurons « terre rouillée », « rouille de rouille ! », « feux souterrains ! », que j'avais moi-même envie de replacer dans ma vie quotidienne. Malheureusement, mes proches ne partageant pas ma lecture, ce n'était pas possible ! :)



La plupart des personnages principaux sont des personnages féminins. Il y a également quelques personnages masculins valeureux mais beaucoup se comportent comme des imbéciles. Je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que c'est une belle métaphore du monde réel, toutefois j'étais ravie de voir autant de beaux personnages féminins.



A noter également : l'omniprésence de relations LGBT+ et de personnages queer ou trans. C'est l'avantage d'écrire de la science-fiction, les personnages ne plus obligés d'être genrés et de faire un coming-out officiel au monde entier pour avoir le droit de se déclarer non-hétéro. C'est ici traité comme un non-sujet et c'est rafraîchissant. On apprend au détour d'une conversation que Machine aime Machine et l'histoire continue sans s'y appesantir. Ça nous évite les sempiternels débats, justification ou même Robert qui demande à Géraldine « Comment tu sais que t'es gouine, t'as déjà essayé avec un mec ? ». Bref, je m'égare.



Il en va de même avec les personnages queer ou trans, également traités de façon fine et sans s'y appesantir, puisque ce sont leurs qualités de personnages et leur importance dans l'intrigue qui compte. De même, il est question de couple à trois, sans que tout le monde s'extasie pendant mille heures sur cette singularité et qu'on demande à la Manif pour Tous leur avis en prime time sur BFM. Bref, je m'égare encore. Mais j'ai apprécié le fait que ces personnages LGBT viennent en tant que surprise, et que ce ne soit pas cette caractéristique qui ait été retenue dans la vente du livre, type « une femme qui écrit un roman de science-fiction LGBT, wouah, elle ose tout ! ». Je trouve ça également super, que de nombreux lecteurs et lectrices soient confrontés à ces personnages et ces relations, y compris les plus jeunes (et d'ailleurs je n'ai pas encore vu d'affiche vantant le twist final d'un roman avec un héros blanc et riche qui découvrirait à la fin qu'il est hétéro ! Bizarre bizarre).



En parlant d'âge, il s'agit bien de science-fiction adulte : l'univers est assez complexe et il faut lire bien concentré pour être sûr de comprendre ; quelques histoires d'amour sont présentes mais elles ne sont pas le coeur de récit (contrairement à pas mal de science-fiction pour ado) et surtout, elles ne sont pas niaises (rien que pour ça, merci !) ; et enfin il y a des scènes plutôt explicites de sexe ou de violences, à ne pas mettre dans les mains de lecteurs ou lectrices non averties.



Quant au pessimisme dépressif évoqué par certains Babéliotes, je n'ai pas trouvé du tout. Certes, le monde va mal, mais la détermination des personnages et leur courage m'ont fait dévorer les 576 pages très rapidement.



Bref, un excellent roman de science-fiction qui a bien mérité ses nombreux prix, j'ai très hâte de lire les prochains tomes !
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

La cinquième Saison, c'est la Saison où la Terre gronde, tremble, éructe, s'étire, se tasse, se fait entendre. Chaque cinquième Saison apporte des changements majeurs qui obligent les humains vivant sur cet unique continent (le Fixe) à se retrancher dans des caches pour y vivre parfois quelques années, voire quelques siècles. L'énergie terrestre, voilà le thème principal de ce livre aussi puissant qu'un tremblement de terre. Et cette énergie - celle du feu, de la roche, de l'eau et de l'air - est maîtrisée, ou du moins ressentie de façon viscérale, par les Orogènes, rares parmi les humains. Leur pouvoir, méprisé à cause de la peur de cataclysme qu'il engendre, est pourtant une ressource recherchée par le Fulcrum, école d'autorité qui entraîne les orogènes et leur offre une certaine sécurité en contraste avec le fait que les orogènes sont vite exécutés dès lors que leur pouvoir est connu. La grande Histoire, la table des Lois, la Religion de cette Terre Fracturée s'appelle la mnésie, et fait écho des différentes civilisations qui se sont succédé et de la meilleure façon de survivre. Le récit commence à la fin du monde, de ce monde.



Il est rare que je m'épanche trop sur un résumé, mais ce livre de N. K. Jemisin est d'une telle densité qu'il est difficile d'en faire le tour si facilement. La narration s'opère autour de trois personnages orogènes féminins, qui fuient toutes quelque chose, et qui sont chacune marquées par la présence d'un homme, à la fois protecteur et extrêmement dangereux. L'autrice nous balade sur les routes et les différents paysages de ce continent que l'on découvre petit à petit, et avec lui ses nombreuses civilisations, passées et présentes. Les choses se présentent petit à petit, et l'intrigue nous balade elle aussi, fait de grands détours pour subitement nous exploser en pleine face. La façon dont N. K. Jemisin construit son récit est à la fois intrigante, déroutante et aussi très cohérente.



Sous couvert de Fantasy / Science-Fiction (Science-Fantasy ?), il est clair que les thématiques abordées - les TRÈS nombreux sujets abordés de façon plus ou moins subtile - trouvent un écho dans notre civilisation à nous, et sur cette même planète. D'ailleurs, il est fort possible de supposer que le récit s'inscrit dans une sorte de futur lointain sur la Terre, qui aurait subi tellement de Saisons qu'elle en serait redevenue comme au temps de la Pangée et de l'instabilité géologique (après un point de non-retour atteint à cause de la surexploitation des ressources, du réchauffement climatique). Les rapports humains sont les mêmes que les nôtres : xénophobie (envers les orogènes, pas tellement envers les populations éloignées du même continent), système de castes et exclusion des hors-communauté, femmes encore souvent perçues comme reproductrices, esclavage, génocide, "chasse aux sorcières", le contrôle oppressif appliqué aux populations qui dérangent... La religion est celle de la Terre, du Père-Terre, plus précisément, et celui-ci n'est PLUS bienveillant et compte probablement bien décimer toute trace d'humanité.



Le thème des pierres est très présent, entre le sort de la planète, le pouvoir des orogènes, les obélisques de gemmes mystérieux qui orbitent dans le ciel, les "mangeur•ses de pierres" mi-statue / mi-humain•e•s, les noms et attributs donnés par le Fulcrum, ainsi que la cité construite à l'intérieur même d'une géode géante de cristal... Et forcément, ça a beaucoup fait écho en moi. Mais aussi, ça m'a pas mal rappelé le cycle de Terremer de Ursula Le Guin (et surtout le premier tome) et globalement la volonté d'Ursula Le Guin a faire tourner beaucoup ses récits au plus proche de la Terre. Il y a aussi un petit quelque chose qui me fait penser à la saga de Clélie Avit sur les mages des quatre éléments (bien qu'il s'agisse plus de littérature jeunesse, on retrouve quand même un même thème assez cruel).



C'est difficile de parler plus en avant du livre sans trop en dire, mais je tiens à dire qu'il est vraiment très rare que je me fasse entraîner à ce point dans un univers aussi riche, puissant, aussi cruel que magnifique, avec tellement d'enjeux qui ne sont d'ailleurs pas tellement fictifs que ça, des personnages aussi intenses, complexes et aussi attachants. J'hallucine un peu de ne découvrir ce livre que maintenant, alors même que la trilogie (en tout cas son début) mérite amplement les prix décernés (un à deux prix remportés par chacun des tomes), mais je m'en délecte d'autant plus qu'elle arrive pile au bon moment pour moi. J'avoue même n'avoir rien réussi à lire avant de me plonger dans le deuxième tome (j'en ai donc profité pour regarder la nouvelle saison de la série DARK, que je conseille aussi), alors attendez-vous à trouver ici bientôt la suite des aventures. C'est un énorme coup de cœur pour moi ! Je sens que cette trilogie va devenir pour moi aussi iconique que ne l'a été la Croisée des Mondes de Philip Pullman. Bref, lisez La cinquième Saison, ça va réaligner vos chakras.
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Les livres de la terre fracturée, tome 2 : La..

Je ne vais pas vous mentir, lire le tome 2 environ un an et demi après le premier ne fut pas une chose aisée. Dans les premiers temps de ma lecture, j'ai eu du mal à re-rentrer dans l'histoire et à trouver le bon rythme, mais une fois que j'ai pu me poser pour me replonger pleinement dedans sans distraction, ce fut impossible de le lâcher avant de l'avoir terminé. 

J'ai beaucoup aimé retrouver les personnages clés du premier tome ici, que ce soit Essun et Albâtre, sa fille Nassun ou le gardien Schaffa. La narration est simplifiée dans cette suite, car une fois passée la surprise préparée dans le premier opus, il ne servait à rien de compliquer celle-ci, l'histoire l'est suffisamment. Je m'y suis donc retrouvée bien plus facilement, même si le jeu de la première fois m'a un peu manqué. Il reste que c'est perturbant de lire les chapitres d'Essun, où on parle d'elle à la deuxième personne du pluriel, mais l'explication va venir au fil du temps et elle tombe sous le sens une fois qu'on a compris.

Maintenant, pour en revenir à l'histoire, celle-ci continue à se dérouler dans ce drôle d'univers à mi-chemin entre la Fantasy et la SF, qui pourrait être le devenir de notre monde. On retrouve notre héroïne, qui vit dans une communauté où les orogènes cohabitent avec les fixes, mais Essun a du mal à y trouver sa place et à tirer une croix sur le passé, encore plus quand elle retrouve son cher Albâtre. Elle pense toujours à sa fille, qui sera l'autre voix que nous allons suivre ici. Celle-ci est partie sur les routes avec son père, qui cherche un remède (=une communauté) pour la guérir de son orogénie. J'ai beaucoup aimé les chapitres concernant Nassum que j'ai trouvé bien plus entraînant que ceux de sa mère. On y fait de nouvelles rencontres, on y redécouvre certains personnages et on en apprend plus sur l'univers dans lequel ils vivent. C'est un élément qu'on retrouve aussi d'ailleurs chez Essun et qui m'a beaucoup plu, parce qu'il faut dire que c'est quand même un monde assez difficile à appréhender que nous a construit N.K. Jemisin, et c'est agréable de le voir être un peu expliqué à nos yeux.

D'ailleurs, il n'y a pas que l'univers qu'il explicite dans ce tome. L'écrivaine développe aussi ses personnages ici. Elle apporte tout plein de nuances aux hommes et femmes croisés précédemment. Il y a tout d'abord Essun qui s'adoucit et révèle peu à peu toute sa fragilité et sa complexité. Il y a aussi Albâtre dont le destin m'a particulièrement ému (et j'espère avoir bien saisi ce que je crois sur lui à la fin ^^). Nassum est aussi une belle révélation, c'est une jeune bien plus forte que je le croyais et qui sera essentielle. J'ai trouvé sa relation avec Schaffa superbe. Celui-ci est ma révélation du tome ! Enfin, il y a le mystérieux Hoa que j'ai été ravie de retrouver et dont j'ai aimé le rôle auprès d'Essun. Je regrette juste que les autres personnages qu'on croise près d'eux fassent plus décor qu'autre chose...

Après ce deuxième tome souffre malheureusement du syndrome inhérent à sa place dans la trilogie. Il passe après la surprise du premier et avant le final, probablement tonitruant du dernier. Il développe l'univers et pour cela, l'autrice calme son rythme et pose un temps son histoire. On a donc de longs moments d'explications, plus ou moins complexe à imaginer. Ce n'est pas désagréable, j'ai aimé, mais ça m'a aussi freinée dans ma lecture. Comme souvent, l'accélération survient dans les 100 dernières pages où tout se bouscule, où on tremble à chaque page et où on frétille d'impatience.

Il faut dire que l'univers qu'on voit se développer sous nos yeux, mélange de science et de magie a de quoi intriguer et ça marche très bien avec moi. C'était déjà passionnant ce traitement de l'orogénie dans le premier tome, ici cela devient de plus en plus visuel d'abord (un peu à la façon de Sanderson dans Fils-des-Brumes), puis complexe avec l'introduction de la magie dedans, et enfin vaste avec ce lien avec le coeur de la Terre et les différentes puissances. J'aime cette mythologie très originale qu'a su créer N.K. Jemisin.

Enfin, j'ai trouvé intéressant de voir l'autrice développer en parallèle deux conceptions de son univers avec les visions différentes de la mère et de la fille qui sont complètement les résultantes de leur éducation et de leur expérience de la vie. N.K. Jemisin continue à être en cela une autrice que j'adore suivre. Elle parle de maltraitance, de lavage de cerveau comme dans les sectes, mais aussi de féminisme, de rédemption et surtout de courage et de force. C'est vraiment un titre multi-facette dont je sens bien que j'ai du mal à vous parler sans trop vous spoiler.

J'ai passé un très bon moment avec ce deuxième tome de la Terre fracturée. J'ai aimé l'enrichissement de l'univers, le développement des personnages, les émotions que j'ai ressenties et les thèmes qui y sont encore une fois développés. Je suis très impatiente de voir ce que l'écrivaine nous réserve pour la fin. Va-t-elle se montrer impitoyable ou va-t-elle adoucir son final et lui apporter une pointe d'espoir ? Rendez-vous le mois prochain pour savoir.
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Les livres de la terre fracturée, tome 3 : Le..

Impossible de prendre l’histoire en cours par ce troisième et dernier tome, vous n’y comprendriez rien. Ma lecture du tome 1 date de septembre 2017, et celle du tome 2 du mois d’avril dernier seulement, et pourtant j’ai éprouvé une certaine difficulté à entrer dans ce tome final. On ne sait pas trop « qui » raconte et on se perd un peu dans les aller et retours temporaux. Mais on comprend très bien ce qui est établi dès les premières pages : Essun se consacre à éradiquer les saisons et sa fille, Nassun, entend mettre un terme à la vie sur Terre. Essun ne songe qu’à sauver sa fille, qui désire, elle, mourir. Ce qu’elles comprennent de la situation est parcellaire et la vue d’ensemble a un prix très élevé…

J.K. Nemisin entame ses remerciements par un : « Pfiou. Ç’a été laborieux, hein ? », puis elle explique ce qu’elle veut dire par là et notre coeur se serre. Il faut dire qu’on termine la trilogie, nous, en étant profondément bouleversés, et ce d’autant plus qu’on ne l’a pas vu venir. On se débat un petit peu comme je le disais pendant le premier tiers du tome, avant de laisser de côté ce qui nous semble peu clair tant les personnages savent tous nous captiver (un peu comme avec « La Tour Sombre » de Stephen King, d’ailleurs). Une mère cherchant sa fille dans un monde invivable, une planète qui n’entend pas se laisser achever par des humains somme toutes très dispensables, des phénomènes scientifiques et magiques intimement liés, une histoire intense et dense et peu simple à appréhender dans ses détails, et puis ce sentiment qui explose quand on *comprend* (apprend, plutôt) QUI parlait depuis le début, la manière dont tout repasse dans notre esprit, les toutes petites choses, la tragédie qui cavalait à grand galop… tout ça nous emporte, nous dépasse un peu, on se dit mais ?! c’est ça, en fait, c’était ça depuis la nuit des temps et ce sera encore ça après et c’est ça aussi maintenant, là, tout de suite. Il s’agit d’amour.

Une trilogie absolument passionnante, qui a raflé de nombreux prix parmi les plus prestigieux, qui impose son univers très spécifique et marque durablement l’imaginaire.
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Les livres de la terre fracturée, tome 1 : La..

La cinquième saison est un livre qui m'a prise par surprise. J'ai été complètement happée dans l'univers, frappée à la fois par le style et les émotions brutes du texte. Lire N. K. Jemisin est un véritable plaisir : c'est beau, émotif, sans être illisible.



C'est aussi son monde qui m'a séduite… cette Terre maléfique et violente, à peine domptée par cette magie géologique effrayante. L'immersion a particulièrement bien fonctionné avec moi, grâce aux multiples détails de la vie quotidienne qui rendent le tout particulièrement crédible.



Pour ajouter à ces qualités, les personnages sont travaillés, bien construits, et une empathie réelle se créée entre eux et nous. On est pas toujours d'accord avec leurs décisions (Essun je pense à toi...), mais on les comprend avec nos tripes, on ressent leur souffrance et leur colère.



Mon seul bémol porte sur la traduction française : pourquoi avoir traduit les passages à la seconde personne ("you") par celle du pluriel ("vous") et non du singulier ("tu") ? Je ne suis pas sûre de comprendre ce choix...
Lien : https://www.thefrenchreader...
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Les livres de la terre fracturée, tome 2 : La..

« Vous secouez la tête. « Arrête, Albâtre. A t’entendre, on dirait que la planète est réelle. Vivante. Consciente. Mais les histoires du Père Terre n’existent que pour expliquer ce qui ne va pas dans le monde. Comme les sectes bizarres dont on entend parler de temps en temps. Il y en a une dont les membres demandent tous les soirs à un vieillard dans le ciel de veiller sur eux, quand ils vont se coucher. Les gens ont besoin de croire que l’univers ne se limite pas à ce qu’il est. »

C’est-à-dire de la merde. Vous le savez maintenant, après la mort de deux de vos enfants et la destruction répétée de votre existence. Pourquoi s’imaginer la planète telle une force mauvaise, en quête de vengeance ? C’est juste un caillou. C’est juste la vie : horrible, brève, menant au néant – avec de la chance. »

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Ma lecture du premier tome date de six mois et si c’est un laps de temps relativement court, le nombre de lectures qui se sont intercalées fait qu’en débutant ce deuxième tome je craignais de ne pas suffisamment me souvenir des détails, nombreux, pour affronter sereinement la suite. Mais s’il est inenvisageable d’aborder cette trilogie dans le désordre, point n’est-il besoin d’avoir en tête les choses très précisément, tant l’univers créé se suffit à lui-même. On s’intéresse à Essun, qui vit maintenant par la force des choses à Castrima, et à sa fille qui a elle aussi trouvé refuge dans un abri qui va lui apprendre beaucoup. Toutes deux détentrices d’un pouvoir leur attirant des ennemis très dangereux, elles apprennent à le maîtriser et surtout à le partager… Lente préparation à leurs retrouvailles qui s’annoncent explosives, ces quatre cent trente quatre pages se lisent à toute allure et brassent des thèmes qui vont bien au-delà du genre (pas très bien défini, par ailleurs; autant SF que Fantasy qu’écologie que psychologie que suspens !), et on comprend très bien l’obtention d’un deuxième prix Hugo. Transposable de bien des manières à nos vies très quotidiennes, le roman ne nous permet pas moins une évasion aussi bien dans le temps que dans l’espace. Tenter de se représenter une cité de cristal enterrée, des sangsues bouillantes et volantes, la perspective d’une famine sans issue, tout concourt à un sentiment d’urgence oppressant qui paradoxalement n’éteint jamais tout à fait la lueur d’espoir. Bien fichu, bien mené, bien traduit, ce deuxième tome appelle le troisième, vite, viiiiite !
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