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Critiques de Nam-joo Cho (208)
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Kim Jiyoung, née en 1982

Entre document et fiction, engagé, résolument féministe, ce texte nous décrit le quotidien de la femme coréenne. L’héroïne, Kim Jiyoung, est née en 1892 et on la suit pendant plus de trente ans de sa naissance à ses années de jeune maman vers 2015. Avec un regard lucide, sans apitoiements, l’auteur raconte le quotidien d’une Coréenne ordinaire, éduquée, qui voudrait un peu rester maitresse de sa vie et se dégager du poids du regard des autres. Elle décrit sans fioriture, d’une manière un peu plate, la société patriarcale dans une Corée résolument moderne. La fin du roman, assez militante, est étayée de chiffres statistiques qui renforcent le propos. Ce n’est plus vraiment du roman mais ça ne m’a pas gênée.

Ce roman m’a passionné car il fait découvrir les modes de fonctionnement de la société coréenne. C’est aussi un roman universel, le patriarcat en Occident est toujours très présent. Nous, les Européennes, n’avons qu’une ou deux générations d’avance en ce qui concerne notre émancipation et il reste encore beaucoup à faire pour arriver à l’égalité.


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Kim Jiyoung, née en 1982

" Depuis que je sais que je porte un garçon, je suis fière devant mes beaux-parents."



Kim Jiyoung est née en 1982, c'est une femme ordinaire qui vit à Séoul avec son mari et sa petite fille. Elle a un travail qu'elle aime mais qu'elle a du quitter pour élever son enfant. Du jour en lendemain, Kim Jiyoung se met à parler avec la voix d'autres femmes, elle s'incarne dans différentes personnes de son entourage vivantes ou parfois décédées. Que lui est-il arrivé ?



Kim va consulter un psychiatre et, à travers son récit, on découvre son histoire, de son enfance jusqu'à sa vie d'épouse et de mère. On découvre également l'histoire des femmes coréennes sur trois générations et force est de constater que de génération en génération très peu de choses changent avec la malédiction de mettre au monde une fille, le favoritisme des parents et du corps enseignant envers les garçons, l'obligation pour les filles de sacrifier leurs rêves pour leur famille et leurs frères, la discrimination à l'embauche, le harcèlement sexuel, l'impossibilité de concilier vie familiale et vie professionnelle, les emplois précaires non déclarés pour celles qui deviennent mères, la soumission au mari et à la belle-famille. Une vie qui se résume à s'occuper de la maison, des enfants et de sa belle-mère en enchainant les petits boulots même pour celles qui ont des diplômes universitaires. Naître fille c'est être contrainte de renoncer à ses rêves.



Le récit est construit en six parties qui correspondent aux différentes périodes de la vie de Kim. Les différentes injustices et discriminations auxquelles elle doit faire face tout au long de sa vie sont édifiantes jusqu'au dénouement glaçant. Au début on croit lire un livre sur la condition féminine en Corée du Sud mais rapidement on se rend compte que l'histoire de Kim est universelle, toute femme se reconnaitra à un moment ou un autre dans le destin de cette jeune femme coréenne. J'ai été frappée par le peu de différences entre la situation de la femme en Corée et dans notre pays. Le style est très simple, la narration est neutre, voire clinique, parfaitement adaptée à ce récit, l'auteure relate simplement la vie de Kim sans émettre aucun jugement. J'ai trouvé intéressant qu'elle insère dans son roman des données chiffrées, des indicateurs sociaux, pour étayer son propos. Un texte courageux et nécessaire à mettre entre toutes les mains, celles des femmes et celles des hommes. Un roman féministe, miroir édifiant de notre société.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Un superbe livre féministe qui dénonce les conditions de vie des femmes Sud-coréenne.

Écrit d'une façon claire, simple et fluide ce court roman nous fais revivre toute l'existence de Kim Jiyoung en se concentrant sur les injustices qu'elle a connu face au "sexe fort".

Un ouvrage puissant, même s'il a été très difficile pour moi de me faire aux noms Sud-coréen.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Excellent livre !!! Ce livre dénonce surtout la discrimination envers les femmes coréennes qui n'ont pas du tout les mêmes droits que les hommes notamment pour les postes à hautes responsabilités , sur les tenues vestimentaires , sur les salaires , sur les droits du travail etc . Mais elle ne parle pas que de ça elle évoque ce qu'une femme doit endurer chaque jour notamment sur le plan physique et psychologique , on peut dire clairement le terme : être une femme est un combat et l'autrice cherche à mettre un coup de poing à ce système raciste et patriarcal et il est omniprésent dans le monde , ce livre est un enseignement , un témoignage de ce les femmes endurent depuis des milliers d'années .
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Kim Jiyoung, née en 1982

Écrit sous forme neutre, ce journal est assez aride mais indispensable. Et les dernières lignes sont un coup de poignard dans le cœur de toutes les femmes. La condition des femmes en Corée du Sud est formidablement illustrée par ce court récit, avec peu d'émotions exprimées il touche profondément chacune de nous car au-delà du patriarcat coréen, c'est la condition universelle des femmes qui apparait. L'autrice a écrit en 2022 un second ouvrage assez proche dans la forme, qui regroupe 8 récits, 8 vies de femmes. Il n'est malheureusement pas encore traduit en Français (Miss Kim knows) mais il est excellent.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Passionnante critique de la position ambigüe de la femme ces 40 dernières années dans nos sociétés capitalistes, Cho Nam-joo tisse ce qui aurait pu être un essai en un fascinant récit de vie, à la fois délicieusement dépaysant et terriblement familier. Cette lecture féministe interpelle et donne de la matière, rappelant à quel point cette cause est toujours loin d'être archaïque.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Qui est donc Kim Jiyoung, née en 1982 en Corée du Sud ?

Kim ? et bien, c'est ELLE, c'est vous, c'est moi, c'est nous, c'est ELLEs



L'histoire d'une ELLE. Ici, c'est une ELLE qui est née en 1982 en Corée du Sud et c'est c'ELLE dont nous suivons le parcours de sa naissance en 1982 jusqu'au moment où ELLE devient ELLEs en 2015, point de départ du récit. Kim, dont la vie part en étincELLEs, droit dans le mur. Que lui est-il arrivé pour qu'ELLE en arrive là ? Rdv en 2016, à la fin du roman que je vous invite à lire.



L'écriture est très agréable, le récit intelligemment construit s'ouvre et se ferme sur un mystère (astucieux) et entre les deux, Kim, ELLE, (ELLEs) s'expliquera à vous bien mieux que moi.



*Je comprends l'engouement autour de ce roman, je m'y suis 'engouée' moi aussi, je me suis sentie KIM comme toutes cELLEs qui s'y reconnaîtront, ELLEs ou d'autres ELLEs, mères, grand-mères, soeurs, filles, tantes, voisines, collègues, amies, connaissances.



* Bien au delà d'une radiographie de la société coréenne actuELLE

(illustrée la radio de quelques chiffres éclairants !)

Ce roman démontre bien sûr à quel point, la Corée, un des pays les plus développés en technologies de pointe et en économie, reste un pays archaïque où la règle du patriarcat est toujours d'actualité. Et oui, malgré de nombreuses améliorations (en apparence) - lois, décrets votés pour l'égalité entre hommes et femmes permettant notamment aux 'filles' l'accès à l'éducation et au travail - apparences, apparences - le sexisme, et ses dérives !, y est toujours de mise dans la réalité quotidienne des ELLEs, toutes cELLEs du roman.

* Et surtout --- à quel point ce problème des ELLEs est UniversEL.

- puisqu'il nous parle aussi (un peu, beaucoup, trop encore) du comme chez nous, ici, hier, aujourd'hui, demain (ah non pas demain !) - quand on naît Femme, quand on est Elle, quand on naît Kim.



* Extraits de certaines interventions de l'Auteure

"J'ai voulu raconter le désespoir, la fatigue, la peur que les femmes ressentent parce qu'elles sont des femmes, des histoires qui sont tellement communes et répandues qu'elles sont acceptées alors qu'elles ne devraient pas l'être."

- Une radiographie de la femme coréenne contemporaine ?

"Kim Jiyoung est née à une période qui a vu des améliorations pour ce qui est des manifestations les plus visibles du sexisme : comparées à leurs aînées, les jeunes femmes avaient davantage d'opportunités en termes de carrière et d'éducation. Mais les usages sexistes n'en perduraient pas moins, et mon livre s'intéresse à une femme qui, dans un tel contexte, ne ressent que davantage de confusion et de désespoir.

Le but premier de mon roman a été de laisser un témoignage écrit authentique. Pendant les quelques années qui ont précédé l'écriture du livre, l'image de la femme dépeinte par les médias, par le cinéma ou sur Internet renvoyait à un être consumériste, émotionnellement tordu et dénué de bon sens. J'avais peur que la femme du début du XXIe siècle ne soit réduite à ce portrait. J'ai donc voulu laisser une trace écrite de la vie, des pensées et des efforts qui ont véritablement été ceux de la femme coréenne."



En fait, ce roman se lit, se ressent, se vit, son résumé l'illustre parfaitement, sans en dévoiler trop ni trop peu, juste ce qu'il faut, c'est suffisamment rare que pour le souligner.

Et un grand plus pour le travail de traduction de ce roman !



PS: il sort chez 10/18 le 4 février 2021, donc Zou, aucune raison de se priver



Scénario:

"Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d'un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l'année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu'elle aime mais qu'il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d'autres femmes. En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d'une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter.

! Mais qu'on ne s'y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court. ! "

Cho Nam-joo est née en 1978 en Corée du Sud. Scénariste pour la télévision, elle publie en 2016 son premier roman, Kim Jiyoung, née en 1982. Dès sa sortie, le roman crée la polémique. C'est l'un des rares livres à avoir dépassé plusieurs millions d'exemplaires en Corée.



Merci 10/18 et NetGalley pour ce beau cadeau.

# MeToo



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Kim Jiyoung, née en 1982

Bon, le bandeau « roman phénomène » n’est pas très engageant, mais un livre sur la condition féminine en Corée, ça me disait bien, et les éditions Robert Laffont ont accepté de me l’envoyer gracieusement via netgalley, j’en ai été très heureuse.

On est dans le format des livres qui nous viennent habituellement de Corée, avec à peine plus de 100 pages, mais par contre, ce n’est pas le ton feutré auquel je suis habituée. Non, ici, le propos est explicite, et l’on a affaire presque plus à un long article de journal, chiffres à l’appui, qu’à un véritable roman. Le prétexte romanesque du début, une femme qui se met à dire les mots d’autres femmes, n’est d’ailleurs rien d’autre qu’un prétexte, et est finalement peu utilisé, sinon pour signifier dès le début que l’histoire de Kim Jiyoung, avec son nom passe-partout, est bien une histoire générale et non une histoire particulière.

On suit donc une femme coréenne lambda depuis sa naissance en 1982 jusqu’au moment où elle devient à son tour mère, en 2015. Je savais que la Corée n’était pas un exemple en terme d’égalité femme-homme, mais je suis tout de même souvent tombée des nues devant les faits rapportés ici. La Corée n’a pas qu’une génération de retard dans ce domaine, c’est bien plus ancré que cela…

Mais au-delà des faits qui sont rapportés, j’ai aimé le ton du livre, en tout cas au début, où l’autrice montre une vraie tendresse pour ses personnages, la complexité des réflexes socialement conditionnés, les tiraillements entre les habitudes favorables aux garçons et les premières prises de conscience. J’ai aimé voir le personnage de la mère de Kim Jiyoung évoluer et, sans le dire, permettre à ses filles de faire des choix qui étaient impensables pour elle. J’ai aimé les premières victoires si symboliques remportées par les filles à l’école.

Il est dommage que toute cette complexité se perde lorsque Cho Nam-Joo aborde le chapitre de la maternité, de ce que cela signifie pour la vie professionnelle mais aussi personnelle de la femme. J’ai senti beaucoup de colère dans cette dernière partie. L’écrivaine n’a peut-être plus assez de distance par rapport à sa propre expérience et cela nuit me semble-t-il à la richesse du propos. Fort heureusement, la conclusion permet de rebondir de façon inattendue et permet de refermer le livre avec la sensation d’avoir terminé un roman qui se tient.

En définitive, c’est un bon livre, à lire pour son sujet, mais pas pour ses qualités littéraires. Pour ma part, je crois que je le conseillerais volontiers à des lycéens ou lycéennes, ou à des jeunes adultes qui veulent comprendre ce que c’est que l’inégalité de genre. Les processus sont bien démontés et expliqués avec clarté. J’ai par exemple bien aimé la réflexion sur les liens de cause à effet : pourquoi est-il toléré que les garçons mettent des baskets au lycée mais pas les filles ? Parce que les garçons jouent au foot et font du sport pendant les récrés, pas les filles, répond de bonne foi un professeur. Oui mais c’est parce que les filles n’ont pas le droit de mettre de baskets et de pantalons qu’elles ne jouent pas au foot lui rétorque une élève… Une façon intéressante de se pencher sur la question du sexisme en étudiant une société où cela est poussé à l’extrême, où la différence culturelle rend l’indignation plus facile, mais dont de nombreuses situations demeurent transposables dans notre société.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Avant d’être bibliothécaire, j’ai enseigné le français aux étrangers. Comme l’anglais, l’allemand ou l’espagnol LV1 ou LV2, le français est enseigné dans les collèges et lycées du monde entier. J’ai donc travaillé pendant plus de 20 ans avec des étudiant-e-s de toutes nationalités et de tous âges. Des JiYoung, j’en ai croisé beaucoup, ces jeunes filles sud-coréennes, toujours charmantes, discrètes et tellement bien élevées. La plupart considérait ce séjour à Paris comme une parenthèse dans leur vie sur laquelle elles étaient, finalement, assez peu disertes. J’ai donc beaucoup appris sur la condition de la femme en Corée du sud dans ce roman et je n’ai pas été étonnée. Je n’ai, finalement, pas trouvé la condition des coréennes si éloignée de la nôtre ; les différences de salaire, la charge des enfants et des tâches ménagères, l’abandon d’une carrière pour cause de maternité, un travail de mère au foyer, temps plein 24/24 – 7/7 , pas reconnu, moqué voire méprisé.



La vie de Kim JiYoung se découpe en 6 périodes, de son enfance à aujourd’hui. Au fil des pages, les chiffres démontrent, les statistiques confirment, et JiYoung s’effondre. Un très bon premier roman que je situe entre le documentaire et la fiction.
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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Kim Jiyoung, née en 1982

La condition de la femme en Corée aujourd'hui et dans les décennies passées. Kim Jiyoung tente d'avoir une vie différente de sa mère qui s'est sacrifiée pour ses frères.

Ici, les femmes sont cantonnées aux tâches domestiques, à faire des enfants masculins de préférence, à ne pas se plaindre des remarques et attitudes des hommes et de faire les tâches les plus difficiles pour que leurs collègues hommes, qui vont rester dans l'entreprise eux, ne se fatiguent pas. Un livre sur le sens de la vie en fait...
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Kim Jiyoung, née en 1982

c'est direction l'Asie et plus précisément la Corée que nous commençons la semaine avec ce livre magistral qui nous raconte la place de la femme dans la société coréenne.

Nous allons suivre Kim Jiyoung de son enfance à l'âge adulte sous le regard de cette société qui estime que les femmes ne sont là que pour rester à la maison et procréer des hommes.

Je suis passée par toutes sortes d'émotions face à cette vision de la femme. Nous sommes dans les années 1980 et j'ai l'impression d'avoir fait un bon au temps de la préhistoire.

Si nous avons encore du travail en France dans ce pays tout est à revoir. On sent le mouvement féministe qui émerge dans ces années là et qui va se poursuivre. Grâce à des micro avancées dans certains domaines, les choses vont évoluer mais il faudrait faire un reset pour nettoyer toutes ses pensées, ses coutumes, ses croyances profondément ancrées qui cantonnent la femme à une image désuète, dévalorisante et dégradante.

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Je suis très heureuse d'avoir lu ce livre fort qui nous fait prendre conscience que le combat n'est pas fini et que nous avons encore beaucoup à faire pour rendre à la femme la place qu'elle mérite.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung, femme coréenne née en 1982, mariée à Jeong Daehyeon et mère d'une petite Jeong Jiwon se met à faire des crises étranges pendant lesquelles elle semble disparaître pour laisser place à d'autres femmes de son entourage...Sa mère, sa propre fille, jusqu'à une vieille amie décédée...D'où viennent ces curieuses absences ?



Le narrateur nous retrace alors la vie de cette femme, depuis sa naissance jusqu'en 2016. A travers plusieurs épisodes clés de son existence, nous devenons les témoins impuissants du favoritisme pour le genre masculin qui vire parfois à l'horreur, d'abus et de contrôle total sur la vie des filles dès leur plus jeune âge et de cette manière vicieuse qu'a la société de les culpabiliser et de faire passer les hommes pour des grands seigneurs, à qui tout est dû.



" - Pour l'entreprise, une femme trop intelligente est un problème. Vous voyez, rien que là pour nous, vous êtes un problème.

Pardon ? Si nous ne sommes pas assez intelligentes, c'est un problème, si nous le sommes trop c'est un problème, et avec tout ça si nous sommes moyennes, nous allons entendre que c'est un problème d'être moyenne ? Elle en avait conclu que sa lutte était vaine et elle avait cesser de protester."



Dès l'adolescence, lancer un sourire innocent peut donc devenir un danger pour les jeunes filles à qui on reprochera automatiquement l'attitude et la tenue. Ne pas avoir d'enfant jusqu'à un certain âge serait-ce donc uniquement la faute de la femme ? Réussir un entretien d'embauche sur une question portant sur sa réaction face à un acte de harcèlement sexuelle, est-ce normal ? Laisser tomber ses rêves et son ambition pour son enfant et s'entendre traiter de parasite, est-ce supportable ?



Derrière ces crises, finalement, se cachent surtout la volonté de donner la parole aux femmes de toutes générations. Ces femmes qui ont toutes connu et connaissent encore des discriminations et des injustices réservées aux femmes. La Corée est pourtant un pays de droits, mais malheureusement les mentalités ont du mal à suivre. Énorme best-seller en Corée, il était nécessaire que ce roman soit traduit en France. Dans un style proche de la non-fiction et malgré l'amertume qui nous englue la gorge tout au long de la notre lecture, ce livre s'inscrit à merveille dans le mouvement Metoo et dans la volonté de faire bouger les choses...Bref, lectrices et lecteurs, lisez-le !
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Kim Jiyoung, née en 1982

A travers la vie de Kim Jiyoung, une jeune Sud-Coréenne, l’auteure dresse un tableau de la société de son pays aujourd’hui. Elle nous montre en particulier la situation des femmes. Le culte de la production économique pèse de tout son poids sur le pays. Tous doivent se battre pour trouver leur place dans cette société particulièrement exigeante. Mais ce qui est difficile pour tous l’est plus encore pour les femmes. La tradition familiale, d’abord, les place au second rang par rapport aux garçons. Toute épouse est priée de d’enfanter un garçon, quitte à avorter des filles surnuméraires. Les filles doivent se sacrifier pour leurs frères qui fera des études. Sur le marché du travail, les garçons sont systématiquement favorisés et mieux payés, malgré les efforts de l’État pour assurer l’égalité des hommes et des femmes. Toutes ces données feraient la matière d’une étude sociologique édifiante, mais la force du livre de Cho-Nam-Jo résulte de leur incarnation émouvante dans la personne de Kim Jiyoung. La puissance de la littérature, comme l’a justement indiqué Dostoïevski, c’est de faire sortir du contexte général le cas particulier, dans lequel nous rencontrons notre frère, notre sœur en humanité.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung, née en 1982 est un roman féministe qui vaut avant tout pour l'efficacité avec laquelle il parvient à faire passer un message. En y mettant bout à bout toutes les injustices dont une femme ordinaire est victime au cours de sa vie, l'auteure dresse un constat glaçant des inégalités dont les femmes sont victimes en Corée. le sexisme est présenté ici comme systémique, sournois, tellement ancré dans la société et assimilé par les citoyens qu'il s'apparente à une immense chappe de plomb à laquelle il est quasiment impossible d'échapper.





La vie de Kim Jiyoung, de sa naissance au moment où elle devient mère, est résumée à grands traits. (Les descriptions manquent d'ailleurs cruellement à mon goût.) Chaque étape de sa vie est présentée sous l'angle des inégalités entre hommes et femmes que la protagoniste, alors même qu'elle pose sur elles un regard lucide, va se contraindre à subir et le plus souvent en silence, consciente des barreaux de sa cage mais maintenant sa révolte sous clef. Les pages regorgent de ces moments frustrants où elle garde pour elle sa colère, de ces répliques qu'elle formule mentalement mais se refuse à prononcer, jusqu'au jour où elle se met à parler avec les voix d'autres femmes.





L'auteure, à chaque étape évoquée – enfance, adolescence, âge adulte –, prend la peine d'introduire des personnages féminins positifs : certaines se rebellent et obtiennent de petites victoires qui, si elles améliorent quelque peu leur sort, paraissent cependant dérisoires ; d'autres sont des soutiens, des soeurs. Malgré ces bouffées d'air, le contexte demeure malgré tout suffoquant.





En dépit de différences culturelles, j'ai décelé des parallèles avec les vies de ma mère et de ma grand-mère. le petit frère de Kim Jiyoung m'a fait songer à mon oncle, seul garçon d'une fratrie de quatre enfants : ma mère me dit souvent, lorsqu'elle évoque son enfance, qu'il a, en tant que garçon, bénéficié d'un traitement de faveur. Et puis il y a ces petits gestes qui semblent tristement universels, comme cette mère prenant de la nourriture dans son bol pour en donner plus à son fils. Ce principe largement admis selon lequel une femme est supposée se priver et se sacrifier pour les autres est celui que je trouve le plus douloureux, probablement parce que c'est quelque chose dont j'ai trop souvent été témoin.





Kim Jiyoung, femme ordinaire, sert ici de représentante de la condition féminine en Corée. le problème est que le personnage, de ce fait, manque d'épaisseur. le roman se veut tellement générique qu'il en devient insipide et ses personnages sans saveur. Même dans sa construction, il paraît artificiel. Il consiste en une liste d'injustices qui se veut, si ce n'est exhaustive, du moins la plus représentative possible de ce que subit une femme en Corée. Kim Jiyoung sert simplement d'illustration ; on a beau s'identifier à elle, on n'apprend jamais vraiment à la connaître. À trop se faire exposé et démonstration, le roman finit par ne plus tout à fait en être un. Même si j'admets que la forme romanesque permet de faire passer un message auprès d'un large public – ce que confirme la popularité de l'ouvrage –, je persiste à ne pas être adepte des romans à thèse.





Sur un tel sujet, j'aurais préféré lire un témoignage – plus authentique – ou bien un essai qui aurait creusé les raisons et origines d'un tel système, ainsi que les efforts actuels des femmes pour s'y soustraire, et dont les données chiffrées, contrairement à celles qui ponctuent le roman, auraient été précisément sourcées. Introduire des statistiques dans un roman est problématique. Il est compliqué, alors qu'ils sont tout à fait vraisemblables, de considérer comme fiables les chiffres donnés ici, d'une part parce que leur provenance n'est pas indiquée et d'autre part parce que, dans un contexte fictionnel, l'auteur a tout à fait la possibilité de les concevoir de toute pièce. A minima, le livre nécessiterait une postface ou des notes détaillant l'origine des différentes études mentionnées.





Ma plus grande déception est que la soudaine tendance de la protagoniste à s'exprimer avec les voix, les personnalités d'autres femmes n'ait pas été plus longuement explorée. L'évocation du passé du personnage permet seulement au lecteur d'en deviner les causes. Je me serais attendue à ce que cet aspect, qui est celui qui m'a incitée à me lancer dans cette lecture, soit approfondi et que le roman bascule ouvertement dans le fantastique ou l'exploration de la folie. Cela aurait permis au récit de sortir du simple constat. Au lieu de ça, le roman obéit jusqu'à sa conclusion à la même logique et se referme sur le personnage comme la porte d'une prison.





Je remercie l'éditeur et NetGalley pour cette découverte.
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Kim Jiyoung, née en 1982



Mariée depuis trois ans à Jeong Daehyeon, Kim Jiyoung, trente-cinq ans, a une petite fille d’un an. Depuis quelques jours, elle semble perdre la raison.



Cho Nam-joo balaie les différentes étapes de la vie de Kim Jiyoung de sa naissance en 1982 à ces jours de 2015 afin de comprendre la genèse de son mal-être. La maternité n’est que le déclencheur du poids que la société coréenne fait peser sur les femmes depuis des décennies.



Pour une femme, mener de front vie professionnelle et vie familiale s’avère parfois compliqué. Et peut-être davantage en Corée du Sud, pays où dans les années 80, les mères enceintes de filles avortaient en masse. Ce fut le cas de la mère de Kim Jiyoung. Mère de deux filles, elle avorta pendant sa troisième grossesse avant de donner naissance au fils tant désiré. Et pourtant, elle-même a souffert de cette domination masculine, contrainte de travailler en usine pour payer les études de son frère.



Si le pays évolue rapidement ( loi contre la discrimination hommes/femmes en 1999, création du ministère de l’égalité des sexes en 2001, abolition du système patriarcal en février 2002 avec mise en application en 2008), les mentalités peinent à suivre.



« Comment les filles sont-elles devenues ainsi, cette part de l’humanité qui se charge de toutes ces choses sans qu’on ait besoin de leur expliquer quoi que ce soit? »



Kim Jiyoung, diplômée, est refusée dans les grandes entreprises. En 2005, année où la narratrice se retrouve sur le marché du travail, le taux de femmes embauchées dans celles-ci était de 29,6%.



« Pour l’entreprise, une femme trop intelligente est un problème. »



Beaucoup d’employées n’imaginent même pas penser à un potentiel congé de maternité, privant ainsi de tout espoir les futures générations.



Lorsque les parents peuvent choisir le nom de famille à donner à leurs enfants, les barrières mentales restent fortes. Mais n’est-ce pas la même situation dans d’autres pays? En 2014, Kim Jiyoung, sur le point d’accoucher, est contrainte de quitter son travail. Débute alors pour elle, tous les schémas classiques et universels de la femme au foyer.



Le roman de Cho Nam-joo nous offre une vision plutôt inédite et intéressante de la vie quotidienne en Corée du Sud. Phénomène dans ce pays, ce premier roman expose sans tabous les conditions de vie de la femme dans un pays traditionaliste. Si, au travers de ce récit, le pays me semble évoluer rapidement, les barrières mentales sont fortes et les femmes se contraignent à un rôle primaire. Mais, dans une moindre mesure, n’est-ce-pas aussi le cas dans de nombreux pays?
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Kim Jiyoung, née en 1982

J'ai retrouvé à travers ce roman réalité une facette de la Corée du Sud découverte en y séjournant quelques mois il y a maintenant plus de 15 ans.

Bravo à toutes ces femmes coréennes qui prennent ce pas de côté pour amener à bousculer les traditions, à écrire leur rôle nouveau dans la société coréenne. J'ai apprécié découvrir et comprendre ces moments de vie précis et la place du sexe féminin en période d'enfance, d'adolescence, d'étude, en couple, dans un rôle de parents.
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Kim Jiyoung, née en 1982

Ce roman raconte l'histoire de Kim Jiyoung, une femme coréenne, de 1982 à 2015. Cette héroïne que nous suivons est le symbole des difficultés de la femme coréenne. Le style de l'auteure est déroutant : elle nous raconte la vie quotidienne de Kim Jiyoung souvent sous forme d'anecdotes de manière très froide. On ne s'attache pas forcément à l'héroïne mais le but n'est pas là. Dès la naissance, les garçons et les filles ne sont pas traités de la même manière. Les filles doivent aider à la maison, dès le plus jeune âge alors que ce n'est pas le cas pour les garçons. De même, elles doivent faire des études courtes pour conserver l'argent afin que le garçon puisse en faire ou alors financer elles-mêmes ses études. De l'université à l'entrée dans le monde du travail, les disparités sont grandes. Et quand elles trouvent un emploi, les différences de salaires, le harcèlement sexuel ou l'absence de congés maternité... les poussent bien souvent à démissionner. Un livre coup de poing qui montre que le chemin est encore long pour les femmes coréennes. #KimJiyoungnéeen1982 #NetGalleyFrance

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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung, jeune maman coréenne, commence à avoir des absences de plus en plus perturbantes: pendant de longues minutes, elle devient une autre -sa mère, sa fille, une amie décédée- envoie des vérités cinglantes, mais ne s'en souvient pas. Son mari contacte un psychiatre qui la prend en consultation. Celui-ci retrace sa vie, mais aussi celle de sa mère, pour comprendre.



Un exemple parmi tant d'autres: Kim Jiyoung est instruite, ses résultats sont excellents, elle se bat des mois pour décrocher un job, qui sont tous réservés aux hommes. À la naissance de leur enfant, comme les employés coréens travaillent aussi le soir et le weekend, l'un des deux doit démissionner car ils ne peuvent pas assumer une nourrice à plein temps. Il est évident que c'est à elle de le faire puisqu'elle est beaucoup moins bien rémunérée que lui. Ce qui lui vaudra, par la suite, de se faire traiter de "mère-parasite" de son mari par de jeunes gens.



Ce roman/essai, à l'écriture efficace et au style simple (sans être simpliste), permet une plongée dans la Corée patriarcale du sud, montrant que le sacrifice fait par les femmes pour laisser la place aux hommes et à leur réussite n'est pas sans lourdes conséquences sur la santé psychique des femmes.



Le constat est le même dans le monde entier, car même si des lois sont édictées, même si les progrès se font à la vitesse d'une limace au galop, les mentalités ne changent pas et leur poids pèse sur une trop grande majorité de femmes des classes pauvres et intermédiaires.



J'ai lu ici ou là, des commentaires masculins moralisateurs, disant que les femmes européennes pouvaient se sentir "heureuses" de leur condition comparée à celle des femmes coréennes. Messieurs, je vous vomis et j'espère que si vous n'arrivez pas à obtenir cette augmentation dont vous rêvez, vous vous sentez tout de même "heureux" de ne pas être né d'une esclave d'Afrique du Sud dans les années 70.



Lisez ce livre. C'est certes une plongée intéressante dans une autre culture, mais c'est surtout un cri de plus pour que la condition de la moitié de l'humanité, celle des femmes, puisse, travailler, sortir, aimer, faire la fête, se rebeller, enfanter, jouir… en toute liberté.


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Kim Jiyoung, née en 1982

Ce roman que j'ai dévoré en une soirée, m'a fait l'effet d'une gifle. Si au début, j'ai été un peu perturbé par les noms et prénoms des protagonistes, j'ai été bouleversé par l'histoire de Kim Jiyoung, jeune femme coréenne qui abandonne son travail qu'elle aime, pour donner naissance à un enfant et qui fait une monstrueuse dépression post-partum dans un monde où les femmes n'existent pas et ne sont pas respectées en tant qu'individu.

Kim Jiyoung comme sa soeur, ont la chance d'avoir une mère formidable d'énergie et de talent, qui les poussent à aller plus loin que ce qui est théoriquement la place de la femme en Corée, mais le plafond de verre est très bas ...

Très belle écriture, rythme soutenu, un livre pris par hasard et que j'aurais regretté de ne pas lire ...
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Kim Jiyoung, née en 1982

Kim Jiyoung est une femme comme tant d'autres, héroïne du roman de la condition féminine. Quel que ce soit le pays, rien n'est gagné et tout est à perdre. Sous certaines latitudes cette condition est plus à plaindre, lestée du poids de la tradition.

Ce roman foncièrement féministe a résonné particulièrement fort dans ma tête et mon coeur de femme et maman ayant mis sa carrière professionnelle entre parenthèses.

À lire et faire lire.
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