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Critiques de Naomi Alderman (212)
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Le Pouvoir

Malgré une très agréable lecture commune avec Cricri08, Krissie78 et VALENTYNE, je n'ai pas du tout apprécié ce roman !!



Les échanges épistolaires du début auraient dû m'aider à appréhender la dystopie mais, pour être honnête, je n'ai pas compris grand-chose et ça m'a déjà braquée !



Quant à ce qui concerne le Pouvoir, c'est un pouvoir physique qui s'est développé chez les femmes et qui leur permet de prendre le dessus sur les hommes quand elles savent le contrôler ; électrisant effectivement, au sens propre !!



Je m'attendais à ce que ce pouvoir les aide à mettre sur pied une civilisation qui établirait l'égalité des hommes et des femmes ! Que nenni ! Il n'est pas question de société, d'égalité mais uniquement de vengeance.



Ce que je peux admettre des femmes libérées des états arabes et autres pays extrémistes, je ne comprends pas qu'on puisse faire un roman sur des femmes qui font pire que les pires des hommes actuels ! On met les femmes à la place des hommes, on prend des idées nazies et on applique !



Roman féministe ? Aie aie pour mes yeux, mes oreilles et ma tête ! Je ne vois pas en quoi faire des monstres de la quasi-totalité des femmes peut passer pour féministe ! Tout ce que ça prouve c'est que Féminité et Pouvoir peuvent faire pire que ce qui a été fait jusqu'à maintenant !



Un personnage sympathique et attachant, le journaliste et j'ai apprécié Roxy, fille et soeur de chef de malfrats, qui a continué à vouloir s'enrichir mais sans tomber dans le sadisme ! Pour ce qui est de la religion et Dieu transformé en “Elle”... n'importe quoi ! La religion ? Quelle nouveauté n'est-ce pas ?



D'autres auteurs ont créé des civilisations, ont fait des dystopies post-apo mais là c'est n'importe quoi ! Aucune imagination ! On prend les mêmes, on inverse les rôles et c'est parti !! Merci à mes co-lectrices pour avoir été là dans ces moments difficiles !!



Challenge Multi-Défis 2022

Challenge Plumes Féminines

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Le Pouvoir

Attention, les femmes prennent le pouvoir ! L'utopie est enfin là ? Hum… Pas si sûre.

Dans le monde entier, les femmes se découvrent un pouvoir particulier. Grâce à un nouvel organe qui fait son apparition, les femmes détiennent la foudre. D'un simple toucher, elles peuvent causer la mort. La tendance s'inverse et les hommes, sans aucun pouvoir, vivent dans la peur et la crainte et deviennent le sexe faible.



J'ai énormément aimé cette lecture. Naomi Alderman nous dépeint un futur complexe, mais néanmoins crédible. A travers le regard de différents personnages, l'auteure nous offre une vision complète de son univers. Nous suivons Allie, futur Mère Eve, qui construira autour de ce nouveau pouvoir une religion, Margot, sénatrice américaine apporte un axe politique et géopolitique, Roxy quant à elle est la fille d'un grand bandit et c'est également elle qui sait au mieux utiliser son nouveau pouvoir et pour finir Tunde, journaliste globe-trotter, nous amène une vision globale du monde, la réaction des médias et nous permet bien sûr de vivre ces événements à travers le regard d'un homme.



En échangeant les positions de force, Naomi Alderman dénonce de nombreux problèmes actuels. Ces femmes pleines de pouvoirs sont loin d'être parfaite et savent abuser de leurs situations (elles harcèlent les hommes, les violent, se font un plaisir de les humilier et de les utiliser à leur bon vouloir). Naomi Alderman dénonce et elle ne prend pas de pincettes. Certaines scènes restent en mémoire longtemps. Loin d'être « une féministe enragée », l'auteure dénonce de façon intelligente et nous propose un roman vraiment intéressant et réellement complet. En plus de son intrigue prenante, Naomi Alderman a réellement une patte et une plume très particulière et travaillée que j'ai vraiment aimé découvrir.



Bref, rien à redire pour ma part. J'ai réellement adoré cette lecture et je vous la conseille même si je pense que c'est le genre de lecture qui ne plaira pas à tout le monde tant elle est particulière !
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Mauvais genre

«  Qu'est ce qu'Oxford ?

Un magicien en habit de lumière qui éblouit ses spectateurs et détourne leur attention à force de gesticulations.

Qu'à été Oxford pour moi?

Des cours inintéressants , une petite chambre inconfortable?

Des professeurs indifférents ?

Reste le décorum, les toges, les rues pavées, les plafonds voûtés des bibliothèques et les portraits du XVI°siècle? » .



Extrait de récit initiatique, on dirait «  d'apprentissage, » bien dans la lignée de romans universitaires assez connus au sein de la littérature anglo- saxonne.



James Stieff, issu d'un milieu modeste , brillant lycéen, intègre la prestigieuse université d'Oxford.

Il fait ses débuts en études supérieures de sciences physiques.



Il rêve d'études magistrales et de vie culturelle intense.

Il s'apercevra vite qu'il n'est pas à la hauteur, les études sont ardues, les professeurs très exigeants.



Il fait connaissance et se lie avec Franny, musicienne, Simon, Jessica et surtout Mark Winters , personnage central séduisant , en manque d'amour, homosexuel qui nage dans l'argent...



Mark, fameux meneur , riche héritier fantasque , sous des dehors flamboyants et factices semble légèrement déconnecté de la réalité .

Il va inviter ses amis à partager une grande maison.

James ,perdu dans ses rancoeurs et sa déception sera bientôt écartelé entre la douce Jessica, fille de médecin et le désir sommeillant pour le sémillant Mark...

«  Mauvais-genre » décrit dans la première partie les trois premières années à Oxford et la mise en place des liens ,comme une bombe à retardement .

Tous ces amis vont passer quatre années ensemble , ils partagent : l'angoisse des examens , les fêtes luxueuses , le passage à l'âge adulte , si difficile, des couples qui se forment mais aussi le désenchantement, les bouleversements intimes de ces années - là .

L’auteure décrit avec talent, finesse, minutie ——-ce monde faussement exemplaire——-parfois factice , cette jeunesse dorée , déboussolée , l’éclat artificiel de «  l’armure dorée de Mark » qui donne un aspect fictif à son essence même, à sa réalité , qui trompe son monde , ses amis étant bien incapables de voir au delà .

Les personnages sont très bien campés , travaillés au petit point ..

Un ouvrage remarquable sur le passage à l’âge adulte et la période très particulière du passage derrière les façades impeccables d’Oxford: l’extase universitaire ....

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Mauvais genre

Avec Mauvais genre, The Lessons en version originale... rien à voir avec la traduction, Naomi Alderman signe un livre initiatique dans la lignée des romans universitaires très présents dans la littérature anglo-saxonne.



Ici , James, le narrateur, fait ses débuts en études supérieures de sciences physiques à Oxford. Il fut un brillant lycéen, sans trop forcer, et rêve de réussites magistrales et d'intense vie spirituelle et culturelle sous les vieilles pierres de l'université pluriséculaire. Les premières semaines de cours l'amène à déchanter sur tous les points. Le niveau requis de connaissances, de compréhension et de travail dépasse de très loin ce à quoi il s'attendait. Peu à peu s'installe la désillusion, puis la déprime et la dépression. La main tendue d'une violoniste également étudiante à Oxford casse sa solitude et l'amène à rencontrer d'autres personnes. Dont Mark, jeune homme ô combien dérangeant et fascinant par ses frasques et son immense richesse.



Histoire universitaire et surtout histoire d'une amitié entre six étudiants à un moment charnière de leur vie. Amitié ambiguë où charme et manipulation joue sur le groupe. James est particulièrement vulnérable à ce qui émane de Mark qui rend son existence extraordinaire.

En lisant Mauvais genre, j'ai souvent repensé au Maître des illusions de Donna Tartt, la présence charismatique d'un professeur commun en moins. Mais dans l'atmosphère un peu trouble de cette amitié, où l'on combien il serait facile qu'elle dérape vers quelque chose de plus toxique, j'ai retrouvé des ressentis d'i roman de l'Américaine.



Naomi Alderman creuse en profondeur la psyché et les envies versatiles et souvent contradictoires de ses personnages. A travers la fortune de Mark, elle démontre combien pouvoir payer sans compter peut finir par ôter toute mesure audit Mark mais aussi à son cercle d'amis, surtout James. Il se crée une sorte de bulle où la "vraie vie" n'a pas accès, ou très filtrée. Pas de graves soucis que quelques billets puissent aplanir. Une vision de la richesse peu attirante et à méditer.



Côté style, le récit est bien incarné par la voix de James. Le roman se lit avec à la fois plaisir et inquiétude pour ce qui risque d'arriver. Plus loin dans les chapitres. Plus loin dans la vie. C'est si fragile une bulle parfois.
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Le Pouvoir

Que serait un monde dominé par les femmes ? Voilà l’idée de départ du roman de Naomi Alderman, recommandé par Barak Obama parmi les meilleurs livres de 2017 et adoubé par Margaret Atwood, l’auteure de « The handmaid’s tale / La servante écarlate ». Un pitch et deux recommandations qui ont piqué ma curiosité et qui faisaient que j’attendais beaucoup de ce livre.



L’entrée en matière est intrigante : des échanges épistolaires entre un écrivain et son éditrice, une référence à des trouvailles archéologiques de plus de 5.000 ans, un extrait d’un texte religieux écrit comme la Bible, et la volonté de l’écrivain de passer par le roman pour raconter un pan de l’Histoire, un passé incertain, une époque trouble, d’avant le Cataclysme. Dix années entre l’apparition d’un phénomène qui ne touche que les femmes et va leur permettre de prendre le pouvoir sur les hommes, et la réalisation d’un évènement qui va anéantir une civilisation.



Le roman suit le parcours de 4 personnages principaux : 3 femmes et un homme. Il y a Allie, l’américaine, adolescente abandonnée par sa mère naturelle et abusée par sa famille d’accueil, devenue Mère Eve, grande papesse d’une nouvelle religion où Marie prend la place de Jésus, où la mère prend le pas sur le fils. Il y a Roxie la Londonienne, fille de mafieux, nouvelle maîtresse du trafic d’une nouvelle drogue et reine de la corruption. Il y a Margot la politicienne américaine ambitieuse. Et il y a Tunde, journaliste qui va parcourir le monde pendant ces dix ans, traquant les effets du pouvoir sur la société.



La première surprise est que ce « pouvoir » est un phénomène physique : les femmes découvrent qu’elles ont en elles un phénomène électrique qu’elles peuvent contrôler, maîtriser, utiliser à leur guise. Grâce à ce pouvoir elles vont prendre le dessus sur les hommes.



Dans cette nouvelle société Allie/Eve représente le pouvoir de la religion, Margot le pouvoir politique, Roxie le pouvoir économique. Première déception : les femmes ne doivent pas leur domination à leur intelligence mais à un phénomène physiologique. Et que font les femmes dès qu’elles ont le pouvoir ? la même chose que les hommes, peut-être en pire. Tout y passe : la manipulation (notamment par le biais de la religion), le mensonge ou le meurtre pour arriver au plus haut de l’échelon, la corruption, la drogue, le sexe, les trafics en tous genres, la vengeance sur les hommes, la violence gratuite et la guerre bien sûr.



Si le but de Naomi Alderman est de faire une critique du pouvoir en en démontrant les abus, alors c’est réussi. Mais ce n’est qu’un livre de plus sur le sujet. Ce roman est aussi présenté comme « féministe ». S’il s’agit de le lire au 2ème ou 50ème degré alors je suis totalement passée à côté de l’humour caché. Certaines situations infligées aux hommes pourraient prêter à sourire si elles n’étaient pas le triste strict reflet de ce que vivent tant de femmes dans le monde.



Alors que faut-il comprendre ? Que les femmes ne sont pas mieux que les hommes ? Que les féministes se leurrent en pensant que la fin du patriarcat rendrait le monde meilleur ? Que le totalitarisme et l’extrémisme sont un danger pour l’humanité ? Soit, tout cela on le sait déjà (encore que toutes les femmes ne sont pas Mme Thatcher comme le chantait Renaud). Cette vision des femmes, même si c’était de la provocation de la part de l’auteure ou une tentative de démonstration par l’absurde, est d’un pessimisme extrême vis-à-vis de l’humanité. A aucun moment je n’ai ressenti de compassion ou d’empathie pour les personnages excessifs et au profil psychologique pas toujours très poussé.



Oui ce livre est choquant, dérangeant (peut-être une des raisons qui font que je n'ai pas apprécié). Mais pour moi c’est surtout une grande déception. L’histoire est pauvre en termes de créativité, il y a des longueurs, des redondances. Le pire n’est peut-être pas les comportements décrits mais le fait que l'Histoire ne nous apprend rien parce qu'elle est écrite par les vainqueurs. Le récit est de fait toujours biaisé. Mais ça aussi on le sait depuis toujours.



Bref, je crains d'être passée totalement à côté du message de l'auteure qui a su par ailleurs séduire beaucoup de monde. Première déception de l'année.

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La désobéissance

Ronit Krushka, une trentenaire célibataire vivant à Manhattan, retourne à contrecoeur à Londres pour les obsèques de son père, un rabbin fort réputé. Alors qu'elle s'était juré de ne jamais retourner dans le quartier de son enfance, ce deuil va l'obliger à renouer pendant tout un mois avec les gens de la petite communauté juive orthodoxe qu'elle a quitté depuis plusieurs années.

Elle est accueillie par son cousin Dovid, qui est devenu rabbin et a épousé Esti, sa meilleure amie d'enfance avec qui elle a eu une brève relation amoureuse. Le trio de leur adolescence se reforme le temps du deuil pour se confronter à la vérité. Chacun va devoir accepter d'affirmer ce qu'il est et non pas ce qu'on attend qu'il soit. Pour cela il va leur falloir briser la loi du silence.

A force de rage et de thérapie , Ronit s'est libérée du poids des règles strictes du judaïsme. Elle est devenue une femme indépendante qui travaille, s'habille comme elle l'entend et couche avec qui elle veut, mais si elle a renoncé à obéir à la Torah en ne faisant plus shabbat et en ne mangeant plus casher, elle n'en reste pas moins juive pour autant.

Esti, elle, s'est pliée aux conventions en devenant une épouse respectueuse des règles civiles et religieuses qui régentent la vie quotidienne de la communauté mais elle cache un secret inavouable. Une chose que la Torah considère comme une abomination.

Dovid s'est laissé entraîné dans une voie qui ne lui convient pas, il n'a pas l'étoffe d'un rabbin et ne tient pas à prendre la succession du père de Ronit. D'ailleurs même s'il le voulait, ses affreuses migraines qu'il a toujours tues l'en empêcheraient.

A travers l'histoire de Ronit, Esti et Dovid, Naomi Alderman fait, avec humour fin teinté d'une pointe de cynisme, le portrait d'une petite communauté conservatrice qu'elle connaît bien puisqu'elle y a grandi et qu'elle même est fille d'un rabbin très réputé.

Même si elle fait la critique de ce milieu où il importe plus de se taire, pour surtout ne pas avoir l'air de "faire lechon ha-ra" (calomnier), et de sauver les apparences plutôt que d'être heureux, elle ne désavoue pas pour autant pas sa religion. Elle démontre simplement qu'au vu de la rigueur des exigences de l'orthodoxie, il faut parfois savoir désobéir aux commandements de la Torah, pour pouvoir trouver un épanouissement personnel.

La désobéissance donne à réfléchir sur la rencontre entre la religion et la vie moderne, entre la sexualité et la spiritualité, entre les désirs et les exigences et de l'importance de pouvoir changer pour aller de l'avant.

La lecture de ce roman est passionnante, même pour un lecteur athée pour peu qu'il soit curieux de découvrir la pensée et la culture juive. Elle révèle un monde un peu mystérieux, fait de rituels et croyances complexes transmises de père en fils et de mère en fille depuis des siècles.
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Le Pouvoir

Très déçue. Et pourtant le sujet était bien : les femmes prennent le pouvoir. Je ne m'attendais pas à cela, je pensais que les femmes prendraient le dessus sur les hommes grâce à leur intelligence, parce qu'elles étaient supérieures intellectuellement. Or ici c'est simplement grâce à un pouvoir surnaturel. C'était donc une première déception. La deuxième : je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, point crucial pour moi lors d'une lecture. Je les ai trouvés parfois trop manipulateurs, trop mesquins.

Concernant les femmes en général, elles sont trop méchantes, et font des choses assez horribles. Je le regrette, si elles avaient étaient plus subtiles, ne faisant pas tous ces morts, cela aurait pu "montrer" l'intérêt d'avoir des femmes au pouvoir. Or elles se comportent très mal, interdit aux hommes de faire beaucoup de choses (de conduire, de sortir sans être accompagnés par une femme etc). Je sais que cela existe dans certains pays, mais pour les femmes. Or ce retournement de situation montre qu'en fait les femmes ne seraient pas meilleures que les hommes si elles étaient au pouvoir.

C'est donc bien dommage, puisque le livre a quand même évoquait des sujets importants (le viol, l'esclavage sexuel, etc.) mais il y a trop de violence et les personnages principaux y participent parfois.
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Le Pouvoir

Naomi Alderman imagine la fin du patriarcat, non pas pour un monde d’unité, mais pour la mise en place d’un matriarcat. Les jeunes filles découvrent qu’elles possèdent “le pouvoir”, la possibilité d’utiliser un courant électrique qu’elles ont en elles. Ce courant, propre au genre féminin, inquiète les hommes. 



On suit plusieurs personnages sur différents continents, ce qui nous permet de comprendre l’évolution du monde avec différents points de vue. Naomi Alderman fait monter crescendo le rythme de son roman et les enjeux du pouvoir. Au début, à l’instar des personnages, on découvre ce courant électrique avec lequel des adolescentes jouent. Filmant leurs exploits, les vidéos se propagent sur internet. Puis on comprend tout ce qui peut se développer autour : on crée des écoles non-mixtes où les filles développent et contrôlent leur pouvoir tandis que les garçons sont mis en sécurité dans leurs propres écoles. On mène des études sur cette nouvelle capacité humaine. Bien sûr, l’aspect mystique prend le dessus et une dérive religieuse prônant un dieu “femme”, la Mère, utilise ce phénomène méconnu de la science pour affirmer son assise. De même, les intérêts politiques et les perspectives d’élection sont réévalués. Comme une denrée précieuse, le pouvoir est utilisé. Il réveille la corruption, les ambitions et la violence. 



Au-delà du fait d’utiliser “le pouvoir” des femmes pour justifier la violence et l’instauration d’un climat de craintes, Naomi Alderman a trouvé l’élément qui permet d’imaginer le retournement de situation. En effet, le pouvoir, c’est la force des femmes. A cause de lui, les femmes sont craintes par les hommes.



 Les pires situations de notre monde sont inversées : des drogues sont élaborées pour exacerber le pouvoir. Les hommes doivent avoir des “gardiennes” qui ne sont pas sans rappeler la période antérieure à l’émancipation de la femme où celle-ci était sous l’autorité d’un mari, d’un frère, d’un cousin et ne bénéficiait d’aucune liberté. Les hommes ne peuvent plus voyager si une gardienne n’est pas notifiée sur leur passeport. Ils sont regardés de travers dans la rue quand ils sont seuls, changent de trottoir quand ils voient des femmes. Pour finir, le pouvoir donne lieu à des dérives sexuelles et les femmes maltraitent et violent les hommes. Autant de situations qui existent encore de nos jours dans certains pays et qui étaient encore d’actualité dans les nôtres (pays occidentaux) il n’y a pas plus d’un siècle.  



Là où Naomi Alderman veut certainement en venir, c’est que les femmes auraient besoin de ce “pouvoir” pour faire aux hommes tout le mal qu’ils nous font depuis des siècles… Mais eux le font sans raison, car le seul pouvoir qu’ils possèdent, c’est la force dont ils se croient les seuls détenteurs. L’autrice imagine donc la manière dont notre monde pourrait basculer et l’équilibre des forces, s’inverser. Finalement, un matriarcat ne vaut pas mieux qu’un patriarcat. Etymologiquement, “arcat” vient du grec “arkhê” qui signifie “pouvoir”. Tant qu’il y aura un pouvoir, il y aura une supériorité de laquelle découleront craintes, violences et inégalités.



Le Pouvoir est un roman qui fait réfléchir sur la notion de pouvoir (sans surprise), de supériorité, d’égalité, de sexisme, de manipulation, de violence, de peur et d’instauration d’un climat de peur. 



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Le Pouvoir

Les femmes se découvrent un nouveau pouvoir : un fuseau placé sous leur clavicule envoie de l'électricité. Désormais naturellement armées, elles se défendent des hommes, voire les attaquent et les soumettent. « Cette fille est une sorcière ! C'est comme ça qu'une sorcière tue un homme. » (p. 34) Avec cette foudre au bout des doigts, les femmes peuvent détruire, mais aussi défendre et guérir. Elles se constituent en groupes et peu à peu en gouvernement et même en religion. « C'est la Mère et non le Fils qui est l'émissaire des Cieux. Nous devons appeler Dieu « Notre Mère ». Dieu Notre Mère est descendue sur Terre incarnée dans le corps de Marie, qui a renoncé à Son enfant afin de nous libérer du péché. Dieu a toujours dit qu'Elle reviendrait sur Terre. Et Elle est aujourd'hui revenue pour nous enseigner Ses voies. » (p. 108) Évidemment, les hommes refusent ce renversement des forces : ils crient au complot, à la fake news, au terrorisme. Devant ce recul de leur suprématie, ils ripostent, se vengent et font escalader la violence. « Elles nous haïssent tous. Elles veulent notre mort. » (p. 55)



Le parallèle entre ce roman et Sleeping Beauties est inévitable : le pouvoir aux femmes, et gare aux hommes ! Ce roman m'a beaucoup rappelé les épisodes de Buffy contre les vampires, quand toutes les femmes deviennent des potentielles (comprendre des potentielles tueuses de vampires). « Les adolescentes peuvent réveiller ce truc chez les femmes plus âgées. Et elles peuvent se le transmettre. » (p. 88) Avec pertinence, cette fiction souligne le pouvoir de l'image et de la diffusion, mais aussi les dérives de la mémoire et comment l'on manipule l'Histoire.



À la fin de son roman, l'autrice remercie Margaret Atwood pour son soutien, et la filiation entre les deux femmes est évidente. Le pouvoir, c'est un peu La servante écarlate avec un renversement des chromosomes X et Y. « Ces filles ne se distinguaient en rien des autres, elles n'étaient ni plus populaires, ni plus drôles, ni plus jolies, ni même plus intelligentes. Si quelque chose les avait réunies, c'est qu'elles étaient celles qui avaient le plus souffert. » (p. 108) Naomi Alderman invente une nouvelle Genèse après un Cataclysme et des millénaires de domination aveugle et brutale. Mais (et c'est un mais tonitruant), je trouve dommage que ce roman soit aussi pessimiste, voire déprimant. Les femmes au pouvoir ne changent rien et elles font aux hommes ce qu'elles ne voulaient pas qu'ils leur fassent. « Le pouvoir de faire mal, c'est la seule chose qui vaille. » (p. 69) Ma déception tient sans doute à mon irrépressible optimisme et à mon espoir de voir émerger un monde sans opposition de genre.
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Le Pouvoir

Et si les femmes se découvraient soudain une faculté inconnue : celle de neutraliser, blesser ou même tuer un adversaire, grâce à de l’électricité qui jaillit du bout de leurs doigts… ? Voici le point de départ de cette dystopie Le pouvoir (en anglais Power, ce qui signifie à la fois électricité et pouvoir).

Neil et Naomi vivent dans un monde dominé par les femmes, et un monde dominé par les hommes leur semble quelque chose d’irréel. Un monde dirigé par les hommes serait-il plus sexy que le nôtre ? s’interroge Naomi. C’est l’objet du manuscrit que Neil a rédigé et qu’il envoie à Naomi pour relecture : grâce à des statues, bas-reliefs, tombes, Neil imagine comment les femmes ont gagné du pouvoir, ce qui s’est passé avant l’avènement du monde qu’ils connaissent.

La puissance nouvelle des femmes a tout d’abord fragilisé l’équilibre du monde ancien : des révoltes éclatent partout, notamment dans les pays où les femmes manquent cruellement de droits : en Inde, en Arabie Saoudite. Tunde, un jeune Nigérian, filme ces événements, parfois au péril de sa vie, et diffuse ses vidéos sur Internet ou les vend aux médias. Allie, une jeune Américaine en cavale après avoir assassiné son beau-père crée une nouvelle religion : Dieu est en réalité la Mère, Mère Eve. Roxy, une jeune Anglaise, utilise sa force électrique hors du commun dans les milieux du crime. Margot Cleary, maire d’une ville américaine, s’empare de la question du contrôle du pouvoir électrique pour sa propre carrière politique. Quant à la Moldavie, où l’exploitation sexuelle des femmes a donné une vigueur particulière au mouvement indépendantiste, un nouveau pays contrôlé par les femmes, le Bessapara, est créé. Chaque personnage renvoie à une forme de pouvoir : la politique, la religion, les médias ou encore les trafics illégaux.

Ce roman nous permet de nous interroger sur la violence entre les sexes : que se passerait-il si les femmes avaient le dessus en terme de puissance physique ? Quelles en seraient les conséquences ? N’y aurait-il pas de nombreux hommes traités comme des objets sexuels ? Y aurait-il moins de guerre de religion ou politique si les femmes prenaient les décisions ? Est-ce que les femmes seraient, au fond, moins manipulatrices, moins malhonnêtes, moins impitoyables que leurs homologues masculins ?

J’en doute fort au vu de la galerie de personnages féminins du roman, plus enclins à donner la mort que la vie, qui ont tendance à utiliser leur pouvoir pour imiter les hommes dans leurs bassesses. Le roman semble suggérer toutefois que le plus important n’est pas de savoir qui est victime ou bourreau, dominé ou dominant, mais plutôt que faire du pouvoir une fois qu’on l’a.

C’est un roman très « tranché » car j’aurais aimé avoir des personnages plus raisonnables, des femmes normales qui n’ont pas forcément envie de tuer un homme ! Mais je comprends cette démarche qui consiste à forcer le trait pour justement dénoncer l’extrémisme et le féminisme enragé. J’ai bien aimé l’idée de la fiction dans la fiction : cette mise en abyme avec le manuscrit de Neil et la reconstruction historique du monde d’avant mais la lecture a été un peu longue car je n’ai compris la démarche de l’auteure qu’à la toute fin du roman et on ne peut pas dire que les personnage soient particulièrement attachants !

L’occasion toutefois de faire une LC très agréable avec mes co-équipières !

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Le Pouvoir

Le pouvoir de Naomi Alderman m'a été envoyé par net galley et les éditions Calmann-Lévy ce qui tombe bien car j'avais très envie de le lire :) C'est chose faite depuis quelques jours mais je viens de me rendre compte que j'avais zappée de le chroniquer !

Dans ce roman, ce ne sont plus les hommes qui commandent ! Mais les femmes, et quand elles prennent le pouvoir ça décoiffe ;)

Désormais, les femmes ont une arme physique puisqu'elles portent en elles un faisceau électrique pouvant blesser, voir tuer, par simple contact. La peur change de camp et sexe faible ce sont... les hommes !

Nous suivons plusieurs femmes, notamment Roxy, la première a maîtriser ce nouveau pouvoir.

Les personnages sont très intéressants, j'ai dévoré cette dystopie que j'ai trouvé vraiment bien construite.

Tout m'a plu, je ne vais pas en dire plus car il y a déjà eu pas mal de critiques avant moi et j'ai du mal à raconter ce roman.

Je mets avec plaisir quatre étoiles et je vous invite à le découvrir vous aussi :)
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Le Pouvoir

Voilà un récit assez surprenant mais qui tombe à point nommé et s’accorde parfaitement avec l’actualité en mettant en lumière de façon originale le problème des inégalités homme/femme.

Ce récit fantastique débute avec la découverte d’un pouvoir, d’abord chez une, puis deux, puis toutes les femmes qui se retrouvent dotées d’un pouvoir d’électrocution pouvant aller de la simple chatouille à l’explosion électrique la plus puissante. D’une simple apposition des doigts, elles sont désormais en mesure d’infliger les pires souffrances, voire de tuer. L’ordre mondial ne peut qu’en être bouleversé.



J’ai d’abord été très emballée par ce récit : le postulat de départ est original, l’histoire démarre rapidement et la polyphonie narrative est bien construite et permet de situer rapidement chacun des personnages. Malheureusement, le rythme baisse vite, et je dois dire qu’après le premier quart j’ai commencer à m’ennuyer. L’histoire reste assez bien menée et intrigante, mais tout ça traîne beaucoup trop en longueur !

Contrairement à ce que j’ai souvent pu lire, la violence dont font preuve certaines femmes ne m’a pas choquée outre mesure et je l’ai trouvée assez réaliste. En revanche je déplore beaucoup de maladresses dans ces récits et l’auteur est malheureusement tombée trop souvent dans une caricature de l’inversion un peu trop poussive à mon goût. Certains passages sont vraiment soignés et très proches de la réalité (c’est notamment mon ressenti en ce qui concerne la retranscription du forum, que j’ai trouvée criante de vérité) mais d’autres manquent clairement de subtilités.

Dès le départ, on voit plus ou moins où l’on va arriver, mais l’immersion est parfois difficile et certains enjeux essentiels ne sont que survolés (qu’il y ait des personnages de femmes politique aurait dû être le prétexte parfait pour se pencher un peu plus sur les enjeux politiques par exemple, mais non).

En revanche, j’ai bien aimé la fin. Celle-ci nous est annoncée tout au long du récit, avec des petits cailloux semés de ci de là,



Une lecture intéressante, mais pas inoubliable.
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Le Pouvoir

J'avais entendu parler de ce roman par quelqu'un qui avait adoré sa lecture.

Mais en voyant le profil de l'oeuvre sur Babelio, j'ai de suite vu que les critiques étaient très hétérogènes avec peu d'avis réellement séduits par leur lecture. Donc j'ai eu quelques doutes avant de commencer ce livre on va dire, un peu d'appréhension. :') Cela dit, j'avais quand même d'aimer cet ouvrage malgré le fait qu'il n'ait pas fait unanimité.



Finalement, que dire ? J'ai hésité sur quelle note attribuer, entre 3,5/5 et 4/5. J'ai opté pour le 4/5, parce que, eh bien, aussi simple que ça, j'ai apprécié ma lecture. (Même si, étonnamment, j'ai pris très peu de notes, ce qui est relativement rare ! :'))

Pas un coup de coeur, mais pas du tout une déception non plus. J'ai accroché au récit et la lecture est fluide.

Je n'ai pas été dedans tout le temps, à vrai dire, pour être parfaitement honnête. Mais il y a eu d'autres moments où j'étais à fond, et ce sont ces moments-là que je retiens. Pour moi, c'est un roman qui pose des questions extrêmement intéressantes. Beaucoup ont trouvé que c'était une très mauvaise façon d'aborder les choses, et je le comprends complètement, mais me concernant, je n'ai pas trouvé cela si mal fait.



C'est un livre qui parle de pouvoir. D'un pouvoir ‘surnaturel', là en l'occurrence, certes, mais de l'impact qu'il y a sur les sociétés et de la symbolique tout autour. Ce roman parle de ce pouvoir gagné par les femmes et de ce qu'elles peuvent désormais faire ; il parle de l'abus de pouvoir, en écho avec le pouvoir qu'ont les hommes dans la société actuelle.



Il y a pas mal de violence, le concept a été poussé dans son extrême et cela a pu un poil me déranger à quelques moments. Ceci dit, pour moi, c'est un livre qui pousse à réfléchir, qui incite à la réflexion. Je pense que ce serait vraiment intéressant d'avoir des conversations sur cette lecture, ou d'entendre l'autrice parler de son oeuvre !



Bref. Je n'ai donc pas été conquise à 100%, mais c'était une bonne lecture pour ma part !

(Puis la mention de Margaret Atwood dans les remerciements, certes ça ne fait pas tout, mais c'est quand même la classe !)
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Le Pouvoir

Le pouvoir est un roman que je souhaitais lire dès sa sortie, notamment parce qu'il était chaudement recommandé par Margaret Atwood, auteure que j'aime beaucoup. Je viens de le lire et je peux déjà dire que je suis plutôt ravie de cette lecture même si ce ne fut pas la claque attendue ni le coup de coeur espéré.



Naomie Alderman nous propose un univers où les femmes se sont découvert une particularité leur permettant de prendre l'ascendant, et donc le pouvoir, sur les hommes. Grâce à un fuseau électrique qu'elles possèdent dans le bras, elles peuvent désormais rivaliser physiquement avec les hommes voire de prendre systématiquement le dessus sur eux car sont en capacité de les tuer. Nous suivrons plus particulièrement quatre personnages, Roxy, fille naturelle d'un malfrat britannique et qui a soif de vengeance ; Ally, jeune métisse américaine, placée très tôt en famille d'accueil, et qui créera sa propre secte ; Margot, politicienne américaine, qui gravira peu à peu les échelons du pouvoir ; Tunde, journaliste globe-trotteur nigérian, qui tentera de rendre compte des nouveaux enjeux liés à l'émergence du pouvoir à travers le monde.



Le pitch était très alléchant, comment évoluerait le monde si les femmes étaient à sa tête. Ma mère m'a souvent répété que si les femmes gouvernaient le monde, il y aurait moins de guerres, moins de massacres car les femmes, qui sont selon elle avant tout des mères, penseraient à leurs enfants en priorité. Mais serait-ce finalement si simple, voire simpliste, que ça ? Une fois qu'on a le pouvoir, qu'on soit homme ou femme, n'est-ce pas tentant d'en abuser et de tout faire pour le garder au mépris des autres si nécessaire ? Cette question est au centre du roman de Naomie Alderman, sans pour autant y donner une réponse ou alors en donnant, peut-être, sa propre réponse. Roman dans le roman, le pouvoir m'a permis de voir les choses d'une autre façon : et si c'était les femmes qui avaient écrit l'histoire, et ce à divers niveaux ?



La structure narrative est assez classique, une alternance de points de vue par le biais d'un narrateur omniscient. On s'attache à certains personnages, moins à d'autres ; on suit leur parcours sur plusieurs années. Si le début m'a paru un peu confus, j'ai très vite été happée par la suite de la lecture, voulant savoir ce qu'il advenait. Par contre, j'ai trouvé que certains personnages secondaires, qui avaient pourtant leur importance jusque là, étaient mis de côté, ce qui m'a donné une impression d'inachevé. Les derniers chapitres ne m'ont pas non plus convaincue, trouvant la fin trop précipitée.



En résumé, une lecture somme toute plaisante et agréable, une dystopie divertissante, une écriture prenante, un parti pris de l'auteure que j'ai apprécié, mais un je-ne-sais-quoi qui me fait dire à la fin « ouais pas mal » alors que je m'attendais à m'exclamer « whaouh ».





Challenge pavés 2019 et 2020

Challenge plumes féminines 2020
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Le Pouvoir

Les femmes reçoivent un pouvoir ( divin?) qui leur permet d'obtenir le Pouvoir sur le monde. C'est un roman qui mérite d'être découvert. Beaucoup de réflexions et de surprises puisque je m'étais toujours imaginée que si les Femmes avaient le pouvoir, elles seraient pacifiques comme dans Herland de Perkins Gilman... Seulement voilà, dans Herland, les Femmes n'ont jamais été sous le joug du patriarcat. Ce roman démontre à quel point les Hommes et les Femmes sont égaux lorsqu'il s'agit de Pouvoir... Je continuerais à offrir et faire l'éloge de ce roman pour le message véhiculé.



Néanmoins et malheureusement, les personnages ne m'ont pas touché et je ne me suis identifiée à absolument personne (et pourtant je suis une Femme). J'avais l'impression que les personnages n'avaient pas vraiment de vie avant bien qu'elle soit décrite mais parce que je trouve ( d'un point de vue purement subjectif), que nos femmes n'avaient pas beaucoup de sentiments. Peu d'empathie. Et du coup, elles m'ont déçue.
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Le Pouvoir

J'avais envie de lire Le pouvoir depuis longtemps mais malheureusement la lecture fut une déception. Peut-être n'étais-je pas le public visé ? Peut-être ai-je trop attendu de ce roman à la quatrième de couverture alléchante ?



Pourtant, le livre part d'un postulat très intéressant : et si les femmes avaient soudainement plus de force que les hommes ? Si le pouvoir était renversé ? Les femmes sont soudainement dotées de la capacité de produire de l’électricité.



Mais au lieu de s'aliéner de la violence des hommes, le monde tombe dans l'enfer. Le message est assez clair : les femmes ne sont pas meilleures ou pires que les hommes. La haine est un cercle qui n'attire que la haine et finit par devenir infini. En soi, le message n'est pas dénué de bon sens.



Cependant, il y a de nombreux problèmes qui m'ont empêché d'apprécier. Dans un premier temps, j'ai trouvé le renversement des rôles assez simpliste. Dans un sens, les stéréotypes de la société sont juste inversés sans recherche additionnelle. Du coup, je trouve que le récit manque un peu de profondeur, voire que les dernières pages sont un peu ridicules sans finesse. Certains passages poussent l'inversion de manière tellement extrême que cela en devient caricatural.



L'écriture abrupte apporte un souffle immersif et oppressant dans les scènes de violence et d'action. Autrement, les personnages ne sont jamais dans l'introspection. A aucun moment leurs sentiments sur la situation n'est évoquée plus que quelques mots. Finalement, cela n'invite pas à une réelle empathie envers eux et j'ai eu beaucoup de mal à vraiment me sentir impliquée dans leur histoire. Ils ne me semblaient pas vraiment humains, trop mécaniques.



Finalement, les nombreuses maladresses qui parcouraient le récit ne m'ont pas permis d'apprécier le livre. Le manque de subtilité est trop prégnant, les personnages peu sympathiques et certaines situations trop caricaturales. Ceci dit, l'idée de base originale offre tout de même de bons passages.
Lien : https://www.lageekosophe.com
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Le Pouvoir

Dans la lettre d’introduction du roman , l’autrice nous parle d’un romancier historique qui envoie un premier jet de son livre à son éditrice : il y est question de Mère Eve, et d’archéologie et de révélations troublantes. La réponse de l’éditrice est également très sibylline…

Ce roman part de l’idée suivante : et si les femmes possédaient l’arme ultime, qu’en feraient-elles ? L’arme ultime dans ce roman est l’électricité. Un organe (nommé fuseau) apparaît, proche de la clavicule des femmes : elles ont alors le pouvoir d’électrocuter quiconque leur déplaît. Tout d’abord seules les adolescentes ont un fuseau et puis peu à peu (sur plusieurs années) le pouvoir se transmet des jeunes vers les moins jeunes et toutes les femmes deviennent « invincibles » ou presque …

On suit plusieurs personnages dans plusieurs pays : quatre filles surtout : Allie une jeune fille sans famille, Margot une politicienne aux Usa, Jocelyne la fille adolescente de Margot, Roxy, une fille de 14 ans au début du roman, qui a été témoin de l’assassinat de sa mère….et qui est la fille d’un mafieux. Enfin le seul personnage principal masculin est un garçon Nigérian, Tunde…

Une scène m’a marquée : celle de la révolte des femmes en Arabie Saoudite : des dizaines (centaines?) d’années de soumission volent en éclats. Tunde est là pour filmer et montrer les images dans le monde entier .

Que ce soit en Europe, en Orient ou aux États-unis les femmes prennent le pouvoir…en particulier un Etat se crée près de la Roumanie, le Bessapara (qui est gouvernée par une dictatrice qui n’aura rien à envier à ses confrères masculins…)



Je n’ai pas accroché avec tous les personnage loin de là mais certains m’ont séduit. Jocelyn a du mal à maîtriser son nouveau pouvoir, Tunde se retrouve en grand difficulté en Bessapara et se retrouve spolié de son travail par une femme.



Dans ce monde inversé : les femmes sont toutes puissantes et les hommes maltraités par les femmes, la violence a changé de camp mais reste extrême :

L’action se déroule sur plusieurs années (sous la forme d’un décompte, plus que huit ans, plus que sept ans etc…, plus que huit mois…)



Au final des personnages que j’aimais bien au debut ont fini par se fourvoyer (Margot par exemple qui bientôt ne pense plus qu’à sa carrière) et d’autres que je n’aimais pas Roxy, la dealeuse, gagne en humanité face à l’adversité.



Ce livre a été comparé à la servante écarlate. Pour la servante écarlate on me l’avait tellement « vendu » que j’avais été « déçue », alors que là ne m’attendant à rien de particulier je me suis laissée portée par l’histoire…..Par conséquent, je suis plus convaincue que mes 3 co-lectrices : Cricri08, Krissie78 et Zazaboum :-)
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Le Pouvoir

Pas très original! Effectivement, ça se lit bien. Pourquoi? Parce que c’est écrit très simplement. Je l’ai lu en français mais de la manière dont c’est traduit, cela me laisse supposer que ce n’est pas de l’anglais de haute-voltige, dont il s’agit ici! Je soupçonne du « slang » américain ou anglais, puisque l’auteure est anglaise.



Donc ça se lit bien mais c’est un peu comme du fast-food littéraire : pas compliqué, phrases très courtes et très punchés. Beaucoup d’action et à chaque fin de chapitre un rebondissement, ce qui nous donne envie de continuer.



Toutefois, ça s’arrête là parce que les histoires de retournement de pouvoir en s-f il y en a à la pelletée. Le fantasme de certaines femmes de pouvoir faire du mal aux hommes, wow, quelle découverte! C’est donc extrêmement décevant, voire navrant pour cette prémisse!



Tout au long de ma lecture je me disais : mais quand les femmes seront-elles plus subtiles que les hommes, quand réussiront-elles à prendre « ce pouvoir », sans tuer, ni mentir, ni voler, ni violer, ni corrompre? En tout cas cette lecture nous laisse bien peu d’espoir en l’humanité! Si les femmes sont incapables d’être plus fines que les hommes en ne perpétuant pas les même erreurs, ni les même errements, alors c’est peut-être que l’on mérite réellement de disparaître.



Donc tout ça fait que ce n’est pas très original. De plus, ça me laissait froide. Je n’avais aucune pitié, aucun sentiment face à ses filles qui se font « maltraitées »par les méchants hommes! L’auteure répète, sans se lasser le même pattern que tous les autres auteurs ayant écrit sur ce sujet : les femmes semblent incapables de se défendre avec ce qu’elles ont actuellement, alors pour cela elles devront avoir quelque chose de spécial : un pouvoir. Et que feront-elles avec? Elles répéteront les même gestes, les même errements que les hommes : de la violence, de la violence. Tuons-les, tuons-les! Il m’a violée? Je le tue! Point barre!



Mais à quand un roman ou les femmes s’en sortiront parce qu’elles auront été plus subtiles que les hommes? Qu’elles ne referont pas les mêmes erreurs qu’eux? Qu’elles n’utiliseront pas la violence? Et qu’au lieu de les exclure, elles les incluront et marcheront main dans la main avec eux?



Moi je vais écrire une version du roman ou comment ça s’est passé dans toutes les autres parties du monde que l’auteure a bien volontairement oublié, s’en tenant évidemment aux « méchants » pays faciles : l’Arabie saoudite, la Moldavie, les États-Unis. Donc une version qui se passe au Canada, en Suède et en France. Et ou au lieu d’avoir une leader religieuse (wow, quelle originalité, utiliser la religion!) ce sera une leader qui basera toutes ses décisions sur la connaissance et la science. Et au lieu de se servir de leur pouvoir pour faire le mal, les femmes s’en serviront pour bâtir et guérir. Et au lieu d’utiliser la drogue (quelle trouvaille!), pour démultiplier leur pouvoir, les femmes utiliseront l’équilibre du corps et la méditation. Et au lieu de se battre, elles chercheront un moyen d’enfanter sans douleur et comment contrôleur leur fécondité (une chose qui est fort souvent oublié par les auteurs de s-f! les gens utilisent des voitures volantes et se téléportent mais les femmes continuent d’enfanter comme en 1960! Et avec Philip K. Dick, ses personnages continuent de fumer mais bon ça c’est une autre histoire!). Au lieu d’apporter la mort aux hommes, elles établiront des partenariats, dialogueront et coopéreront avec eux.



Pas mal plus difficile d’écrire un roman comme ça hein?! Parce que c’est ça aussi le problème du roman : ses personnages sont très premier degré. Jamais d’approfondissement. Elles sont toujours en réaction à. Jamais en relation avec. Toujours en combat pour ou contre. Jamais en questionnement.



Il n’y a aucun personnage qui n’est pas une victime. Vraiment pas très original! C’est sûr que ça fait une moins bonne histoire mais comme l’auteure veut s’ancrer vraiment dans un réel proche, un futur pas si lointain, il aurait vraiment fallu un personnage de femme à qui il n’arrive rien de particulier, qui ne se fait ni battre, ni violer. Qui n’est pas une victime, aime son conjoint et ses enfants, vit dans un pays agréable, occidental, protégé. Jamais, même dans sa petite enfance ce personnage n’aurait été victime de quoi que ce soit. Parents aimant, conjoint aimant, enfants aimant. Pas facile, hein! Et pourtant, avoir un tel personnage, possédant ce pouvoir, aurait beaucoup plus fascinant à décrire et dépeindre que des personnages qui sont continuellement dans la colère et la vengeance!



Que ferait un tel personnage de femme avec ce pouvoir? Elle qui est heureuse, n’a jamais eu de tracas dans la vie? Ajouter ce personnage ferait en sorte aussi de rejoindre les millions de femmes qui vivent ainsi, en passant. Vous savez, toutes celles qui ne sentent pas vraiment concernée par #metoo parce que non, elles n’ont jamais été victimes de sévices, ni d’attouchement. Il y en a et beaucoup même! Vous savez celles qui vivent heureuses, celles qui aiment être enceintes et avoir une panoplie d’enfants, celles qui aiment rester à la maison, parce que non, aucun conjoint, aucun homme méchant de les y a obligées. Et que oui, oui, c’est véritablement une décision de couple. Toutes celles aussi qui font du jogging à 3h du matin, parce que oui, elles le peuvent, dans leur bout de pays, sans jamais se sentir agressées ou suivies. Ah et oui, bien sûr, toutes celles qui ont un père aimant et pas trop paternaliste, présent aussi. Cette sorte là il y en a aussi pas mal!



Bref, c’est certain que d’utiliser des ingrédients comme : la violence, la drogue, la religion, l’abus de pouvoir, la victimisation, c’est facile! Et en plus écrire ça, dans une langue populaire, avec des expressions qui laisse peu de place à la complexité et décrire une histoire ou une partie de l’humanité prend le pouvoir sur l’autre, vraiment, ça tombe dans la grosse malbouffe : c’est bon, on en reveut mais on a vite mal au cœur aussi! C’est souvent l’impression que j’avais.



Et en terminant, moi qui aime l’histoire et la vraie, un truc m’a vraiment agacé! Elle utilise à un moment donné le terme d’art pariétal pour décrire l’un de ses nombreux dessins, censés représenter les artefacts d’avant son grand Cataclysme (quelle originalité, encore là!) et qui donc, on peut le supposer, daterait de notre temps présent à nous. Or l’art pariétal concerne le Néolithique et le Paléolithique et se fait sur des murs de grottes ou d’abris rocheux. Point barre! Donc quelque chose qui aurait été dessiné, disons en 2030, par exemple, n’est absolument pas de l’art pariétal et ce même si retrouvé 5000 ans après un « grand cataclysme ». J’ai trouvé ça hautement pathétique!



De même que la raison pour laquelle les femmes auraient développées leur pouvoir : une utilisation d’une neurotoxine durant la deuxième guerre mondiale, à grande échelle sur des populations civiles…Quand on connait bien l’histoire de la deuxième guerre mondiale, c’est difficile à gober! D’autant plus qu’une neurotoxine est censé paralyser le système nerveux, pas modifier les gènes!



Et aussi à la toute fin, son « échange » de lettre ou supposément deux écrivains du « nouveau monde » d’après le grand cataclysme ou l’un doute du fait que les femmes, dans un temps fort lointain auraient été considérées comme les plus faibles…Ça ne tient pas non plus. Avec la quantité d’information que l’on enregistre, archive et produit aujourd’hui, même 5000 ans après un supposé grand cataclysme, il aurait été facile aux historiens de découvrir comment les humains vivaient en 2019. Avec une parcelle de roche, aujourd’hui, on arrive à reconstituer une fresque antique datant de 4000 ans! Me semble que des historiens de 7019 seraient incapables de reconstituer l’Histoire! Et dernier point : en 7019, on écrit toujours, on s’échange toujours des lettres? Vraiment??? Bon ok, ça je laisse faire!
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Le Pouvoir

Un jour, on se rend compte que, suite à une mutation génétique, les filles se retrouvent affublées d'un nouvel organe, près de la clavicule, le fuseau, qui leur permet de générer de l'électricité. Cette mutation va entraîner un véritable bouleversement de société.



Au fil des pages, on suit successivement Roxy, Allie, Tunde, Margot et Jocelyn dans ce nouveau monde.



L'idée est excellente, le procédé narratif très plaisant : Naomi Alderman nous fait voir tour à tour les événements par les yeux de chacun de ses protagonistes principaux : Tunde, le jeune journaliste, Margot, la politicienne mère de Jocelyn, Roxie, la fille d'un baron de la pègre, Allie, enfant perdue et abusée sexuellement dans sa famille d'accueil. Tous ces destins vont se croiser, se répondre, s'entremêler, et, pour une bonne partie du livre, j'ai été emportée et j'ai adoré ce que je lisais.



Mais - car oui, il y a un gros MAIS.

Voilà. Si la mise en place est parfaite, le développement est trop rapide, bâclé presque même, de mon point de vue, et la morale est réellement sombre et ultra pessimiste. Et puis l'histoire de la Voix qui quitte son premier hôte pour s'accrocher à quelqu'un d'autre, eh bien ça ma fait bizarre, et l'idée que cherche à nous donner l'auteure au sujet de la voix en question n'est pas crédible car cela arrive bien trop tard dans la narration, et qui plus est comme un cheveu sur la soupe...



Bref, pour ma part, une excellente idée, un excellent démarrage, et une grosse déception au final.
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Le Pouvoir

Livre tout à fait intéressant qui m'a été conseillé par une collègue. Même si la fluidité de la lecture et la compréhension ne sont pas toujours au rendez-vous, c'est une lecture qui mérite d'être faite.

Les femmes réalisent qu'elles disposent d'un "fluide", d'un courant électrique qui part de leurs mains et qu'avec ce nouveau pouvoir elles peuvent faire ce qu'elles veulent aux hommes. "Jouer" avec eux, les violenter, les tuer ... Les hommes deviennent le sexe faible. A la fin de cette lecture qui fait réfléchir reste la question : que veut dire avoir le pouvoir ?
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