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Critiques de Nassim Nicholas Taleb (32)
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Nassim Taleb est surtout connu pour son précédent livre, Antifragile, et, peut-être plus encore, pour le second volume de sa série littéraire Incerto, Le cygne Noir, dont Jouer sa peau est le cinquième et dernier opus. Ça fait longtemps que je me dis que je devrais lire ces deux bouquins, surtout que j’en ai entendu pas mal de bien. Mais bon, il y a toujours autre chose à lire, autre chose à faire… Tu connais ça aussi. Du coup, quand j’ai vu apparaitre ce titre lors du dernier Masse Critique, je n’ai pas hésité longtemps, et je l’ai coché. Ça allait être l’occasion d’enfin faire connaissance avec ce trader à la retraite.



Bon, déjà, première impression après quelques dizaines de pages tournées seulement : Ah, ce que l’excès de Storytelling à l’américaine me broute. L’auteur illustre chacun de ses propos par plusieurs exemples, (au cas où son public ne pourrait pas comprendre avec un seul ?) et ça devient vite redondant.

Car oui, si les idées développées ici sont en grande partie intéressantes, bien que je ne les partage pas toutes, elles sont à ce point répétées, mixées, allongées, étirées et grossies encore et encore, que le tout en devient rapidement un poil indigeste. Si bien qu’il m’est arrivé de sauter quelques pages quand je voyais qu’un sujet pourtant déjà bien documenté, allait être encore développé jusqu’à plus soif.

Et c’est dommage.

Parce qu’en étant un tant soi peu honnête, il est difficile de ne pas être d’accord avec les grandes lignes de cet ouvrage. Ceux et celles qui prennent les décisions devraient être ceux et celles qui ont quelques choses à perdre dans l’affaire.

De la pure logique, non ?

Heeem, quand on regarde comment fonctionne notre société, non, pas tellement. D’après l’auteur, c’est d’ailleurs pour cela que bien des choses vont mal. Et je ne peux pas vraiment lui donner tord. Même si on va quand même éviter les explications mono-causales un peu trop simplistes.



Mais du coup, donne t-il une solution à ce problème ?



Autant être clair tout de suite : non.

Mais ce n’est pas forcément un mal. Tu ferais confiance, toi, à un mec qui te dit qu’il a LA solution pour que le monde tourne plus rond ? Une solution qu’il a trouvé tout seul au prix de nombreuses nuits d’insomnies ? Non, pas vrai ? Ben, moi non plus.

Du coup, que ce livre ne se termine pas sur un DIY en 5 étapes pour rendre le monde plus juste en mettant sa peau en jeu, ça me rassure.

Au lieu de ça, Taleb nous invite plutôt à réfléchir avec lui sur toutes les problématiques soulevées dans son livre et illustrées pas ses trèèèès nombreux exemples, et ça, c’est beau.



Donc, est-ce que ce livre est intéressant et abordable même quand on n’a pas lu les 4 premiers ? Oui, vraiment. Ça ne peut faire de mal à personne d’en lire un morceau ou même l’entièreté. Il y a des choses à apprendre, même si pour beaucoup, ce sont des sujets que l’on a déjà toutes et tous abordés avec soi-même ou avec des potes autour d’un verre.

En revanche, est-ce qu’il est trop long pour ce qu’il à dire ? Oui, hélas. Se calmer un peu sur les exemples, parfois vachement éloignés du sujet d’origine en plus, ne pourrait clairement pas faire de mal.

Et enfin, est-ce que je lirai les autres tomes d’Incerto ? Peut-être, oui. Mais pas tout de suite.
Lien : http://kobaitchi.com/jouer-s..
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

On le sait tous plus ou moins inconsciemment : il y a un souci lorsque les personnes qui prennent des décisions ne sont pas impactées par les conséquences de ces décisions.

Et bien Nassim Nicholas Taleb nous démontre en 350 pages que quel que soit le domaine de notre vie, il faut se fier à ceux qui "jouent leur peau". Avec de nombreuses anecdotes, des exemples tirés de la vie quotidienne il nous fait une démonstration qui permet de mettre des mots sur ce que l'on savait inconsciemment.

Un livre intéressant, parfois quelques longueur ou répétitions mais j'ai eu l'impression d'apprendre et de comprendre un peu plus de choses sans que ce soit douloureux, ce qui est parfois le cas, n'étant pas une grande habituée des essais !
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Il est toujours agréable d’ouvrir un livre qui vous explique ce que vous savez déjà, sans jamais avoir réussi à le formuler correctement. Pour ma part, j’ai eu la première intuition en m’intéressant au sujet de l’avortement. J’ai d’abord pu découvrir nombre d’arguments, très bien formulés, et maniant les concepts philosophiques les plus nobles, d’auteurs très en vue. Et puis, une fois mon avis formé, j’ai eu l’idée loufoque d’aller lire des témoignages de femmes. Et là, belle claque ! Les arguments que j’avais lus étaient toujours aussi bien formulés, et les concepts philosophiques toujours aussi nobles, mais ça restait des arguments tirés du papier, et qui y resteront, puisqu’ils sont totalement déconnectés de la réalité. Et surtout, ceux qui les professent (quel que soit leur camp d’ailleurs) se gardent bien de faire le moindre petit tour dans une clinique.



C’est globalement le thème principal du livre : les gens qui prennent des décisions doivent en supporter toutes les conséquences. Ce n’est pas seulement important pour les personnes qui subissent des décisions absurdes, mais pour la société dans son ensemble : quand on est sur le terrain, on est déjà beaucoup plus prudent, et surtout, on peut apprendre de ses erreurs. Confier la direction des opérations à des personnes qui vivent dans une tour d’ivoire, c’est priver la société d’un mécanisme de suppression (souvent au sens figuré, mais parfois aussi au sens propre) de l’incompétence. Un ministre de l’éducation peut enchaîner les réformes absurdes et s’en tirer avec les honneurs. Un professeur qui tente d’innover dans le domaine pédagogique face à des classes difficiles n’a pas franchement intérêt à se louper.



Bref, pour le dire selon le dicton populaire, « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Et pour notre plus grand malheur, des conseilleurs non payeurs, on en a plein : que ce soit au niveau politique (des réformes audacieuses et modernes, des guerres qui apportent démocraties et prospérité), au niveau économique, dans les médias, dans votre propre travail, … La liste paraît sans fin.



L’auteur va parfois un peu trop loin à mon goût, en proclamant que n’importe quel remède de grand-mère vaut mieux que le discours d’un universitaire (la grand-mère ayant au moins le mérite d’avoir survécu à ses propres remèdes, ce qui lui accorde un peu de crédit, tandis que l’universitaire ne fait globalement que brasser du papier). Je prêche peut-être pour ma chapelle, mais il me semble que les connaissances théoriques servent beaucoup, tant qu’on les considère comme des outils, et pas comme des solutions clés en main à appliquer partout (« Tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu'un marteau. »). Ne serait-ce que dans le domaine médical, je fais nettement plus confiance aux techniques modernes qu’aux anciennes.



L’essai est assez touffu, et aborde beaucoup de domaines (sociologie, philosophie, management, économie, …) sans qu’il soit toujours évident pour moi de faire le lien entre ce dont parle l’auteur et le thème principal du livre. J’ai aussi eu l’impression de temps en temps de me retrouver au milieu de règlements de compte personnels qui n’apportaient pas grand-chose au propos. Même si ça peut être paradoxal d’apprécier uniquement les parties théoriques d’un livre qui nous conseille d’abandonner la théorie et de tout miser sur la pratique.



Lecture très salutaire en tout cas, qui attaque de plein front des « évidences » qu’on ne conteste généralement jamais. Parfois ça agace, ça énerve, mais ça permet surtout de se remettre en question, et une fois le premier réflexe de rejet passé, de voir si on a les arguments nécessaires pour défendre ses positions. L’essai fait partie de ces livres qui pourraient modifier ma vision du monde.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Le livre débute sur le constat que depuis toujours des évènements, les "cygnes noirs", bouleversent les sociétés humaines sans avoir été anticipés par personne, tandis que les contemporains, après coup, s'empressent de leur trouve une explication.

S'ensuivent de nombreuses réflexions sur les causes de ce phénomène. Celles-ci se fondent principalement sur les biais cognitifs du genre humain mis en évidence par Daniel Kahneman et Amos Tversky : nous préférons des explications fragiles à l'idée que tout ne peut être expliqué et à l'acceptation de ce que bien des faits, réussites, comme échecs, devraient être attribués avec humilité au hasard. Autrement dit, nous répugnons à prendre conscience de ce que nos connaissances sont bien moins étendues que nous voulons le croire.

Nassim Nicholas Taleb, en philosophe, s'emploie ensuite à nous montrer quelle leçons tirer de ces constats. La première étant qu'il ne faut pas croire les prévisions quelles qu'elles soient, même celles des plus grands experts.

Son livre se lit avec plaisir car l'auteur a beaucoup d'humour et émaille avec talent sa dissertation d'anecdotes, souvent autobiographiques (et il n'a pas eu une vie banale).

Nombre d'idées intéressantes également ; la mise en évidence, par exemple, de la vulnérabilité accrue des sociétés humaines du fait des dépendances résultant de la mondalisation et de la concentration excessive de certains secteurs, en particulier la finance.

J'avoue cependant avoir eu un peu de mal à en terminer la lecture car l'auteur, s'il impressionne par son érudition et s'il est facile à suivre dans ses dénonciations, déçoit dans ses recommandations et, au fil des pages, ressasse les mêmes thèmes et se laisse aller à une certaine complaisance pour sa personne. En outre, les derniers chapitres qui se veulent plus scientifiques ne m'ont pas paru très solides.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Prétendre que j'ai tout compris serait mentir... mais j'ai été interpellée par son questionnement.

Et j'ai beaucoup apprécié son humour, surtout sur un sujet aussi ardu.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

J'ai trouvé que c'était beaucoup de baratin pour enfoncer quelques portes ouvertes. J'ai abandonné le livre au milieu.
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Antifragile : Les bienfaits du désordre

Dans son dernier ouvrage, Nassim Nicholas Taleb propose des solutions pour faire face à l’imprévisibilité du monde qu’il avait décrite dans son ouvrage précédent. Au cœur de sa thèse se trouve le concept d’"antifragilité", c’est-à-dire la capacité à se renforcer après avoir été confronté de manière aléatoire à des situations stressantes.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

La thèse est suffisamment originale et le thème si peu courant que le livre est indéniablement intéressant. De plus, fustigeant les Diafoirus qui déifient la courbe de Gauss et autre règle des 80/20, l'ouvrage mérite que l'on si attarde d'autant que l'auteur, ne se contente pas de pourfendre quelques idées bien reçues de la communauté scientifique, il le fait aussi avec humour et érudition. La thèse est globalement intéressante, dommage que l'ouvrage s'égare parfois dans des démonstrations un peu absconse qui n'apporte rien de plus à l'ouvrage qu'un travers de "platonicité" que l'auteur est le premier à critiquer par ailleurs. Un format plus resserré mettrait mieux en valeur la démonstration.



PS : la version poche est assez pénible à lire en raison d'une police de caractères trop petite.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

What is a black swan? Something that has not been expected, well at least observed. The book explains it straight: before going to Australia, we only reckoned swans were white ‘cause we haven’t seen other coloured ones (haven’t checked up that fact though), hence not looking further and believing all of them were white. Then, a trip to australia, and the discovery of a black swan. One that didn't entered our observation to generalization before.



I have read it in English, because, simply because feeling better this way. Like explained in the book, don't know why I used a because... naturally... searching a rationale, a because with the cause, how obscure it can be. The whole a posteriorism defining the reflexion around.



We, royal we, can explain what happened retrospectively, many thing – wars, crisis, success, failures. Why did these events happen so? The whole set of interactions taken into account is just too limited, not taking the alignment of reactions from one agent to the others that can create the whole cultural boiling to explode.



Tending to love narratives in everyday life, even if it reduces the whole global frame to a simple story from assumptions taken from granted while, I agree, with the power of a story, it is easier to sell stuff around and convince people.



I recalled a lesson from a course in marketing: "Don't assume. It makes an ass of you, of me." Learn to learn, learn from mistakes, the hidden forest behind any success story.



Yes, this book is for me kind of a fantastic read. Living in the fantastic full of WTF world: the world of mediocristan and the one of extremistan. Live the yes and move with the world, the future is broader than anyone can think.
Lien : http://souslesportes.blogspo..
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Le cygne noir m'a été conseillé par un spécialiste des systèmes d'information et des questions de "gouvernance" liée aux pratiques de management. On est bien loin du type de livre dont je donne la critique ici (des romans) mais cet essai est marquant et mérite de figurer dans ma bibliothèque.



Difficile de classer Nassim Nicholas Tayeb, c'est un libanais émigré à New-York, statisticien de formation, longtemps trader, spécialiste des questions liées au risque et maintenant essayiste passionnant.



Sa théorie traite des cygnes noirs, phénomènes imprévisibles dont l'impact est colossal et que l'espèce humaine se plait à "expertiser", à expliquer, à souligner les signes avant-coureurs uniquement a posteriori. Exemple de cygnes noirs, la première guerre mondiale, google (ou plus généralement le web), le 11 septembre, les ventes de Harry Potter...



Tous ces phénomènes qui ont eu des impacts majeurs dans l'histoire récente (mais il y en a toujours eu tout au long de l'histoire de l'Humanité), ne respectent pas notre vision "gaussienne" de la vie (la courbe en cloche) et qui sert de base à pratiquement tous nos modèles de prévision. L'auteur schématise sa pensée en inventant deux termes : le médiocristant dans lequel on ne retrouve que des événements tournants autour de la médiane et où les écarts extrêmes sont des phénomènes très rares, infiniment peu probables et l'extrêmistant (la vraie vie), où l'imprévisible est latent et son impact sera un choc.



Il y a de multiples références dans cet essai passionnant. On sent la proximité de l'auteur avec plusieurs penseurs français (Poincarré, Montaigne,...) mais aussi un rejet fort du courant dominant de pensée, de l'approche probabiliste et une critique violente d'un grand nombre d'économistes et de personnalités des milieux académiques. NNT est parfois déconcertant, mais cette lecture ouvre des perspectives et remuera vos méninges dans le bon sens.



30 décembre 2012



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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Brillant.

Nous enseigne à ne pas nous endormir dans le confort, à regarder le monde.

[Je ne suis pas totalement convaincu par la portée philosophique de l'ouvrage parce que le pragmatisme anglo-saxon a tendance à me gêner et aussi parce que, philosophiquement, je ne crois pas à l'idée artificielle de marché ou de bourse, qui sont pour moi des fictions détachées du réel]
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Un livre assez plaisant à lire, instructif et surprenant. des passages un peu techniques où j'aurai aimé plus de vulgarisation mais l'ensemble reste très accessible.
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