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Critiques de Nassim Nicholas Taleb (32)
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Antifragile : Les bienfaits du désordre

Nassim Taleb est une sorte d'OVNI, statisticien et spécialiste des évènements peu probables et des sciences du hasard, qui nous livre ses pensées érudites et iconoclastes sur une foule de sujet divers qui concerne les grandes tendances de notre temps.



Son érudition profonde et son incontestable intelligence vive nous font pardonner ses excès à savoir sa haute , très haute, opinion qu'il tient de lui même, son caractère un peu misanthrope, son côté grognon et sa détestation tellement atavique qu'elle pose question des politiciens, homme d'affaires de tout bord, cadres portant la cravate, professeur d'université, détenteur de prix nobel...

Vous me direz, pourquoi dès lors perdre son temps durant 550 pages avec un tel compagnon ?



C'est que ses propos sont pertinents, nous bousculent et nous font réfléchir. Il développe le principe de l'Antifragile. En synthèse, le monde est complexe, incertain et imprévisible. Ceux qui font du chaos une sorte de "biotope ami" s'en sortiront mieux car les crises, les déséquilibres, traverseront notre futur comme il marquèrent notre passé. Ce qui est grand et rapide est particulièrement fragile comme notre monde actuel !

J'ai beaucoup aimé certains passages en particulier l'aspect des variables et des corrélations, Plus les variables sont nombreuses plus on trouvera des corrélations qui n'ont pas de sens, la courbe n'est pas linéaire, elle est convexe, elle s'accélère donc. le monde cherche trop le sens là où il n'existe pas. On confond l'absence de preuve et la preuve par absence. On déduit des théories sous prétexte qu'il n'est pas prouvé que ces théories ne marchent pas. Les évènement volatils et non linéaires les rendent imprévisibles car une chose non linéaire dissocie sa fonction de ce qu"'elle est, son évolution est juste hasardeuse. La bourse par exemple.



La loi de la nature nous dépasse, elle a toujours raison et pose le principe même de l'antifragilité. J'aime son concept de la dinde, heureuse d'être bien nourrie et ne pouvant détecter sur sa vie passé sa probabilité à 100% de terminer rôtie dans une assiette puisque statistiquement elle semble être adorée par le boucher. De cette idée incontestable, Nassim nous livre un foisonnement de principes originaux. Il nous pousse à emprunter des chemins plus difficiles car ils nous rendront plus forts et plus heureux.



Le stress lié à la contrainte est un excellent antidote. Dans la plupart des situations, le hasard joue un rôle prépondérant. Il rappelle aussi que la chose la plus solide pour la connaissance consiste à éliminer ce que nous savons faux. Ne soyons pas dupe, il est plus simple de voir l'erreur, la connaissance est plus une affaire de soustraction que d'addition. Ce que nous savons faux, ne peut s'avérer juste. Il joue aussi avec les concepts de moyenne , ne traversez jamais une rivière qui a une profondeur moyenne de 1.2 mètres. Il développe aussi que l'espérance de vie d'une chose est proportionnelle à sa vie passée. La bible survivra à Tic Toc selon cette prophétie et le vin que nous buvons depuis 5000 ans ne peut être mauvais pour notre santé ( à consommation régulière et équilibrée ), et ainsi pendant des pages et des pages ...



Au final, sa lecture fut amusante, intéressante et je me suis souvent délecté de ses théories originales sans réussir par contre à tomber sous le charme de cet écrivain assez ronchon que j'hésiterais à inviter à diner. Que penserait il de mes propos si dérisoires ?













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Antifragile : Les bienfaits du désordre

Dans son dernier ouvrage, Nassim Nicholas Taleb propose des solutions pour faire face à l’imprévisibilité du monde qu’il avait décrite dans son ouvrage précédent. Au cœur de sa thèse se trouve le concept d’"antifragilité", c’est-à-dire la capacité à se renforcer après avoir été confronté de manière aléatoire à des situations stressantes.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Force et fragilité : Réflexions philosophiques ..

Cet ouvrage est la suite du Cygne Noir.

Celui-ci n'apporte pas grand chose de plus que le précédent. C'est essentiellement une redite. L'auteur y clarifie tout de même certains points, et ajoute peut être le seul chapitre utile au livre (chapitre 8) comprenant une liste des choses à faire pour être aguerri face aux Cygnes Noirs.
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Force et fragilité : Réflexions philosophiques ..

J’avais terminé ma critique du Cygne Noir en signalant que l’auteur ne jetait que les bases de ses idées, laissant à son lecteur le soin de creuser le sujet lui-même s’il voulait les comprendre entièrement. Je n’étais visiblement pas le seul à avoir cette impression, puisque l’auteur a décidé de faire un second volume, nettement plus court, pour développer un peu plus les solutions qu’on peut apporter aux événements imprévus (ceci étant dit, être dans la moyenne des lecteurs, vu le sujet du livre, n’est pas une place aussi confortable que ça).



Sans l’avoir planifié, j’ai finalement ouvert ce livre au bon moment, juste après avoir digéré les idées du livre précédent, avec toutefois les idées encore assez fraîches pour replonger dans les arguments facilement.



Le ton reste similaire au précédent, entre histoires faussement anecdotiques, et ce mélange de flatterie et de moquerie quant à savoir si on va nous aussi interpréter les idées de l’auteur de travers.



À lire uniquement comme appendice au Cygne Noir, le livre a peu d’intérêt s’il est lu indépendamment de son grand frère.
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Certaines idées sont intéressantes à prolonger (l'effet Lindy, le chapitre sur la tyrannie de la minorité) mais répéter une seule idée avec des exemples idiots sur 300 pages, c'est lassant, surtout que Taleb en profite pour faire des attaques personnelles infondées (contre Dawkins ou Thaler) qui ne font que mettre en avant son ego surdimensionné. Bonne destruction de Piketty cela dit.
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

On le sait tous plus ou moins inconsciemment : il y a un souci lorsque les personnes qui prennent des décisions ne sont pas impactées par les conséquences de ces décisions.

Et bien Nassim Nicholas Taleb nous démontre en 350 pages que quel que soit le domaine de notre vie, il faut se fier à ceux qui "jouent leur peau". Avec de nombreuses anecdotes, des exemples tirés de la vie quotidienne il nous fait une démonstration qui permet de mettre des mots sur ce que l'on savait inconsciemment.

Un livre intéressant, parfois quelques longueur ou répétitions mais j'ai eu l'impression d'apprendre et de comprendre un peu plus de choses sans que ce soit douloureux, ce qui est parfois le cas, n'étant pas une grande habituée des essais !
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Nassim Taleb est surtout connu pour son précédent livre, Antifragile, et, peut-être plus encore, pour le second volume de sa série littéraire Incerto, Le cygne Noir, dont Jouer sa peau est le cinquième et dernier opus. Ça fait longtemps que je me dis que je devrais lire ces deux bouquins, surtout que j’en ai entendu pas mal de bien. Mais bon, il y a toujours autre chose à lire, autre chose à faire… Tu connais ça aussi. Du coup, quand j’ai vu apparaitre ce titre lors du dernier Masse Critique, je n’ai pas hésité longtemps, et je l’ai coché. Ça allait être l’occasion d’enfin faire connaissance avec ce trader à la retraite.



Bon, déjà, première impression après quelques dizaines de pages tournées seulement : Ah, ce que l’excès de Storytelling à l’américaine me broute. L’auteur illustre chacun de ses propos par plusieurs exemples, (au cas où son public ne pourrait pas comprendre avec un seul ?) et ça devient vite redondant.

Car oui, si les idées développées ici sont en grande partie intéressantes, bien que je ne les partage pas toutes, elles sont à ce point répétées, mixées, allongées, étirées et grossies encore et encore, que le tout en devient rapidement un poil indigeste. Si bien qu’il m’est arrivé de sauter quelques pages quand je voyais qu’un sujet pourtant déjà bien documenté, allait être encore développé jusqu’à plus soif.

Et c’est dommage.

Parce qu’en étant un tant soi peu honnête, il est difficile de ne pas être d’accord avec les grandes lignes de cet ouvrage. Ceux et celles qui prennent les décisions devraient être ceux et celles qui ont quelques choses à perdre dans l’affaire.

De la pure logique, non ?

Heeem, quand on regarde comment fonctionne notre société, non, pas tellement. D’après l’auteur, c’est d’ailleurs pour cela que bien des choses vont mal. Et je ne peux pas vraiment lui donner tord. Même si on va quand même éviter les explications mono-causales un peu trop simplistes.



Mais du coup, donne t-il une solution à ce problème ?



Autant être clair tout de suite : non.

Mais ce n’est pas forcément un mal. Tu ferais confiance, toi, à un mec qui te dit qu’il a LA solution pour que le monde tourne plus rond ? Une solution qu’il a trouvé tout seul au prix de nombreuses nuits d’insomnies ? Non, pas vrai ? Ben, moi non plus.

Du coup, que ce livre ne se termine pas sur un DIY en 5 étapes pour rendre le monde plus juste en mettant sa peau en jeu, ça me rassure.

Au lieu de ça, Taleb nous invite plutôt à réfléchir avec lui sur toutes les problématiques soulevées dans son livre et illustrées pas ses trèèèès nombreux exemples, et ça, c’est beau.



Donc, est-ce que ce livre est intéressant et abordable même quand on n’a pas lu les 4 premiers ? Oui, vraiment. Ça ne peut faire de mal à personne d’en lire un morceau ou même l’entièreté. Il y a des choses à apprendre, même si pour beaucoup, ce sont des sujets que l’on a déjà toutes et tous abordés avec soi-même ou avec des potes autour d’un verre.

En revanche, est-ce qu’il est trop long pour ce qu’il à dire ? Oui, hélas. Se calmer un peu sur les exemples, parfois vachement éloignés du sujet d’origine en plus, ne pourrait clairement pas faire de mal.

Et enfin, est-ce que je lirai les autres tomes d’Incerto ? Peut-être, oui. Mais pas tout de suite.
Lien : http://kobaitchi.com/jouer-s..
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Il est toujours agréable d’ouvrir un livre qui vous explique ce que vous savez déjà, sans jamais avoir réussi à le formuler correctement. Pour ma part, j’ai eu la première intuition en m’intéressant au sujet de l’avortement. J’ai d’abord pu découvrir nombre d’arguments, très bien formulés, et maniant les concepts philosophiques les plus nobles, d’auteurs très en vue. Et puis, une fois mon avis formé, j’ai eu l’idée loufoque d’aller lire des témoignages de femmes. Et là, belle claque ! Les arguments que j’avais lus étaient toujours aussi bien formulés, et les concepts philosophiques toujours aussi nobles, mais ça restait des arguments tirés du papier, et qui y resteront, puisqu’ils sont totalement déconnectés de la réalité. Et surtout, ceux qui les professent (quel que soit leur camp d’ailleurs) se gardent bien de faire le moindre petit tour dans une clinique.



C’est globalement le thème principal du livre : les gens qui prennent des décisions doivent en supporter toutes les conséquences. Ce n’est pas seulement important pour les personnes qui subissent des décisions absurdes, mais pour la société dans son ensemble : quand on est sur le terrain, on est déjà beaucoup plus prudent, et surtout, on peut apprendre de ses erreurs. Confier la direction des opérations à des personnes qui vivent dans une tour d’ivoire, c’est priver la société d’un mécanisme de suppression (souvent au sens figuré, mais parfois aussi au sens propre) de l’incompétence. Un ministre de l’éducation peut enchaîner les réformes absurdes et s’en tirer avec les honneurs. Un professeur qui tente d’innover dans le domaine pédagogique face à des classes difficiles n’a pas franchement intérêt à se louper.



Bref, pour le dire selon le dicton populaire, « les conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Et pour notre plus grand malheur, des conseilleurs non payeurs, on en a plein : que ce soit au niveau politique (des réformes audacieuses et modernes, des guerres qui apportent démocraties et prospérité), au niveau économique, dans les médias, dans votre propre travail, … La liste paraît sans fin.



L’auteur va parfois un peu trop loin à mon goût, en proclamant que n’importe quel remède de grand-mère vaut mieux que le discours d’un universitaire (la grand-mère ayant au moins le mérite d’avoir survécu à ses propres remèdes, ce qui lui accorde un peu de crédit, tandis que l’universitaire ne fait globalement que brasser du papier). Je prêche peut-être pour ma chapelle, mais il me semble que les connaissances théoriques servent beaucoup, tant qu’on les considère comme des outils, et pas comme des solutions clés en main à appliquer partout (« Tout ressemble à un clou pour qui ne possède qu'un marteau. »). Ne serait-ce que dans le domaine médical, je fais nettement plus confiance aux techniques modernes qu’aux anciennes.



L’essai est assez touffu, et aborde beaucoup de domaines (sociologie, philosophie, management, économie, …) sans qu’il soit toujours évident pour moi de faire le lien entre ce dont parle l’auteur et le thème principal du livre. J’ai aussi eu l’impression de temps en temps de me retrouver au milieu de règlements de compte personnels qui n’apportaient pas grand-chose au propos. Même si ça peut être paradoxal d’apprécier uniquement les parties théoriques d’un livre qui nous conseille d’abandonner la théorie et de tout miser sur la pratique.



Lecture très salutaire en tout cas, qui attaque de plein front des « évidences » qu’on ne conteste généralement jamais. Parfois ça agace, ça énerve, mais ça permet surtout de se remettre en question, et une fois le premier réflexe de rejet passé, de voir si on a les arguments nécessaires pour défendre ses positions. L’essai fait partie de ces livres qui pourraient modifier ma vision du monde.
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Comment dissocier l'éthique de la compétence, comment identifier les personnes qui s'investissent de celles qui ne jouent pas leur peau ? C'est le beau projet de cet essai passionnant, dans lequel l'auteur confronte sa théorie pas encore vulgarisée à l'épreuve d'anecdotes tirées de la mythologie, de la littérature mais aussi et surtout de la vraie vie. Car la connaissance est indissociable du contact avec le réel, elle ne peut se désincarner de l'expérience et de l'engagement à moins de devenir cosmétique, un simple outil marketing...



Cet écueil se vérifie souvent en politique, dans lequel certains projets, vertueux sur le papier, créent plus de misères sociales que d'évolutions démocratique. Certains sont habiles pour s'exprimer mais n'ont aucune suite dans les idées, la connerie passant souvent par cette forme d'investissement en roue libre et sans lien avec le contexte. D'autres sont incapables de considérer les conséquences et répercutions que leurs actes ou positions vont créer, par paresse, égoïsme ou incompétence, et ce alors mêmes que celles-ci sont prévisibles pour le commun des mortels. Car l'apanage de ceux qui dirigent sans mettre leur peau en jeu est d'ignorer tout ce qui ne correspond pas à leur vision. Leur réflexion n'ira donc pas au delà de leur propre ici et maintenant, avec les effets désastreux qu'on imagine. Toutes ces personnes qui ont des responsabilités mais qui ne répondent pas de leurs actes sont à la fois maîtres et parasites de ceux qui font avancer le monde. Un texte édifiant et terrifiant tant il est juste qui démontre le mécanisme pernicieux de transfert de risque, qui occasionne une rupture de symétrie et une injustice latente. La connaissance et la pratique des mathématiques permettent ainsi à l'auteur d'être doté d'un détecteur de gros cons fort sympathique.

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Le cygne noir - Force et fragilité

Véritable claque ! Stimulant, rigoureux (et très curieux), Nassim Nicholas Taleb déconstruit tous vos mythes concernant l'imprévisible. Revoyez vos rapports à l'incertitude. La généreuse bibliographie ravira les plus curieux. Exposez-vous aux cygnes noirs (positifs)
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Le cygne noir - Force et fragilité

Le terme "cygne noir" est attribué par Nassim Nicholas Taleb à ce qui déjoue nos prévisions, par exemple avec l'apparition d'évènements improbables ou lorsqu'au contraire, un évènement prévisible et attendu ne se produit pas. En général ce concept présente trois caractéristiques : il crée un sentiment d'aberration, a nécessairement un impact et ne peut s'expliquer qu'à postériori. Il est en effet impossible de mesurer l'incertitude, c'est pourquoi l'auteur étudie ici notre cécité proprement humaine face au hasard et notre difficulté à intégrer l'imprévisible dans notre champs de conscience.



L'exemple le plus parlant pour expliciter cette notion de "cygne noir" est celui de la dinde de thankgiving, avant et après le traditionnel festin. L'animal étant soigneusement nourri et bien traité toute son existence, comment pourrait-il imaginer sa mort prochaine, pourtant préméditée par ceux même qui l'entourent de tous leurs soins. Chaque jour qui passe rapproche la dinde inéluctablement de sa fin, tout en la confortant dans une routine qui ne lui permet pas de sentir le danger (enfin si on se place du point de vue de la dinde...).



Avec des exemples allant de la littérature au sciences, en passant par la philosophie, l'auteur démontre ainsi que nos œillères sont liées à notre "arrogance épistémique", celle que nous confère notre savoir et notre expérience : nos connaissances accumulées nous confortant dans cette ridicule prétention à la prédiction. Les erreurs d'estimation, souvent le fait des experts eux-mêmes, montrent que nous peinons tous à imaginer l'improbable, de par notre pensée souvent étroite et la surestimation de nos capacités à prévoir. Dans cet ouvrage passionnant l'auteur souligne que nous nous épuisons souvent à nous inquiéter de ce que ne se produira peut-être jamais, sans nous préoccuper de ce qui semble moins vraisemblable.
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Le cygne noir - Force et fragilité

Pas mal, l'auteur expose une théorie selon laquelle les principaux événements qui déterminent l'histoire sont imprévisibles, tant dans leur survenance que dans leur ampleur, et que leur ampleur peut être d'une immensité de nature à remettre en cause nos idées préconçues, à l'instar de la découverte des cygnes noirs en Australie, qu'on considérait comme une légende avant.
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Le cygne noir - Force et fragilité

Nassim Taleb au cours de cet ouvrage nous propose de remettre en question l'avis des experts et de prendre du recul sur les toutes les prévisions qu'ils peuvent faire. Selon lui, ces experts s'embourbent dans des mathématiques abstraites pour légitimer leurs prévisions qui n'en sont pas moins mauvaises. C'est ainsi qu'il présente le hasard gaussien, utilisé couramment par les statisticiens des sciences sociales, comme une grande escroquerie intellectuelle, en ce sens où, par sa décroissance exponentielle autour de la moyenne, la courbe de Gauss omet les événements extrêmes, qui pourtant comme nous l'a montré l'Histoire, ne sont pas si rares et pas si insignifiants que cela. Ces événements sont les fameux Cygnes Noirs dont Taleb parle tout au long du livre. Ces événements présentent trois caractéristiques : rareté, impact extrêmement fort et prévisibilité rétrospective (mais pas prospective). Afin de dompter les Cygnes Noirs, Taleb invoque le hasard Mandelbrotien ou fractal qui présente la propriété d'être scalable, ce qui signifie que les extrêmes sont mieux représentés que dans le hasard gaussien. Cependant, bien que par les distributions fractales nous pouvons prédire des événements extrêmes avec de plus forte probabilités qu'avec une distribution normale, rien ne nous dit que nous les éviterons à coup sûr. Taleb préfère alors parler de Cygnes Gris pour nuancer la force et la prédictibilité de ces événements.



J'ai aussi trouvé intéressant les chapitres sur les problèmes de réflexion et de logique que l'on rencontre fréquemment, comme les problèmes de Diagoras (biais de confirmation), l'erreur de narration, ou encore l'arrogance épistémique qui nous pousse à croire que nous sommes plus compétents que nous le sommes vraiment. A travers ces différents biais logiques, il aborde aussi la tendance humaine à catégoriser les choses, à les "platonifier", de façon à les rendre plus compréhensible pour nous au risque de trop simplifier les choses. Ainsi, il invite aussi les gens à dire "Je ne sais pas" et à ne pas chercher des causes simplistes et platoniques, semblant coller à la réalité, quitte à passer pour un ignorant.



J'ai apprécié la lecture de ce livre. L'auteur nous invite à développer notre sens critique en nous présentant les différents biais dont j'ai parlé plus hauts, et à maximiser nos chances de s'exposer à des événements de type Cygnes Noirs positifs. Il donne aussi quelques conseils pratiques sur comment libérer son esprit des choses inutiles, ne plus lire le journal, être pragmatique, ne pas être crédule face à des prévisions d'experts, être comme lui en somme, un sceptique empirique.

Sa prose bien que souvent tranchante est plutôt agréable à lire. Le livre en lui-même est bien documenté et annoté avec des notes en bas de pages, plus quelques notes à la fin du livre qui apportent des précisions sur ce que dit l'auteur, notamment sur les points un peu obscurs sur le hasard fractal et les lois de puissance, par exemple. Il comprend aussi une impressionnante bibliographie (50 pages).

Bien que l'on puisse trouver que l'auteur se répète un peu parfois ou que son ton est parfois hautain, son message n'en reste pas moins intéressant et nous ouvre un peu plus l'esprit en nous proposant de retirer nos œillères avec lesquelles nous avançons depuis toujours.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

What is a black swan? Something that has not been expected, well at least observed. The book explains it straight: before going to Australia, we only reckoned swans were white ‘cause we haven’t seen other coloured ones (haven’t checked up that fact though), hence not looking further and believing all of them were white. Then, a trip to australia, and the discovery of a black swan. One that didn't entered our observation to generalization before.



I have read it in English, because, simply because feeling better this way. Like explained in the book, don't know why I used a because... naturally... searching a rationale, a because with the cause, how obscure it can be. The whole a posteriorism defining the reflexion around.



We, royal we, can explain what happened retrospectively, many thing – wars, crisis, success, failures. Why did these events happen so? The whole set of interactions taken into account is just too limited, not taking the alignment of reactions from one agent to the others that can create the whole cultural boiling to explode.



Tending to love narratives in everyday life, even if it reduces the whole global frame to a simple story from assumptions taken from granted while, I agree, with the power of a story, it is easier to sell stuff around and convince people.



I recalled a lesson from a course in marketing: "Don't assume. It makes an ass of you, of me." Learn to learn, learn from mistakes, the hidden forest behind any success story.



Yes, this book is for me kind of a fantastic read. Living in the fantastic full of WTF world: the world of mediocristan and the one of extremistan. Live the yes and move with the world, the future is broader than anyone can think.
Lien : http://souslesportes.blogspo..
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Brillant.

Nous enseigne à ne pas nous endormir dans le confort, à regarder le monde.

[Je ne suis pas totalement convaincu par la portée philosophique de l'ouvrage parce que le pragmatisme anglo-saxon a tendance à me gêner et aussi parce que, philosophiquement, je ne crois pas à l'idée artificielle de marché ou de bourse, qui sont pour moi des fictions détachées du réel]
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

J'ai trouvé que c'était beaucoup de baratin pour enfoncer quelques portes ouvertes. J'ai abandonné le livre au milieu.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

J'adore les idées développées par Nassim Nicholas Taleb mais vraiment pas la forme d'écriture qu'il a choisie.

Surtout après avoir lu son ouvrage précédent « le lit de Procuste » recueil d’aphorismes concis, pointus, piquants à souhait.

Dans ce présent opus l’auteur se contredit totalement. L'écriture est lourde à cause de la multitude d'exemples cherchant à tout prix l'humour.

Tic d'écriture typiquement américain et propre aux ouvrages de vulgarisation pour les nuls.

Je n'avance pas que tout les américains sont nuls, juste que cette littérature bien que richement référencée aurait mieux sa place dans la collection « quelque chose pour les nuls »

Les idées abordées sont répétées à foison et sous différentes formes ce qui alourdit encore le volume jusqu'à en faire un pavé de 500 pages là où 100 suffisaient.



J’ai comme l’impression que cette lourdeur contradictoire avec son esprit si vif n’a pas échappé à N.N. Taleb puisqu’il a placé aux deux tiers du volume un glossaire des idées développées largement suffisant comme base à réflexions personnelles.



Comme je ne fais pas forcément dans la modestie, je vais vous faire un résumé de l’idée maîtresse de l’auteur en quelques lignes. Rassurez-vous je ne dévoile rien puisque tout le reste n’est que littérature un tantinet pesante :



Jusqu'à la découverte de l'Australie tout le monde assurait que tous les cygnes étaient blancs. Or un seul cygne noir a fait s'écrouler cette théorie. L'Homme s'est ensuite efforcé d'en trouver une explication afin de rendre cette, découverte prédictible.

Un « Cygne Noir » se résume donc par : rareté, impact extrême et prévisibilité rétrospective.



L'Homme a un besoin génétique de comprendre et pour cela il catégorise. A partir de là il prévoie et il se trompe invariablement. De plus il fait une généralité de ce qu’il observe

Car il n’est pas outillé intellectuellement pour s’ouvrir suffisamment et accueillir l’évènement que personne ne pouvait prévoir et c’est le choc à chaque fois.



Alors le propos de l’auteur est aussi de nous faire comprendre comment mieux accueillir ces « cygnes noirs » et en faire ainsi des « cygnes gris » moins déstabilisants.



Je rapporterai juste un exemple pour illustrer cet avertissement salvateur de l’auteur :



L'induction ou connaissance inductive illustrée par le cas de la dinde nourrie chaque jour tant et tant qu'elle prend de plus en plus confiance en L'Homme qui la nourrit jusqu'à la veille du réveillon qui était totalement imprévisible pour elle constituant ainsi un « cygne noir ». De très nombreux phénomènes suivent cette courbe ascendante à la chute brutale : tension artérielle, intégration des juifs dans l'Allemagne des années 30, vente de livres, crimes, fortune personnelle, etc...

Si pour la dinde la privation, la veille du réveillon est un « cygne noir », pour le boucher, elle n'en est pas un car il avait une vision totalement différente des évènements.



Ainsi donc en va tout ce livre intéressant mais vraiment, vraiment trop lourd.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Le livre débute sur le constat que depuis toujours des évènements, les "cygnes noirs", bouleversent les sociétés humaines sans avoir été anticipés par personne, tandis que les contemporains, après coup, s'empressent de leur trouve une explication.

S'ensuivent de nombreuses réflexions sur les causes de ce phénomène. Celles-ci se fondent principalement sur les biais cognitifs du genre humain mis en évidence par Daniel Kahneman et Amos Tversky : nous préférons des explications fragiles à l'idée que tout ne peut être expliqué et à l'acceptation de ce que bien des faits, réussites, comme échecs, devraient être attribués avec humilité au hasard. Autrement dit, nous répugnons à prendre conscience de ce que nos connaissances sont bien moins étendues que nous voulons le croire.

Nassim Nicholas Taleb, en philosophe, s'emploie ensuite à nous montrer quelle leçons tirer de ces constats. La première étant qu'il ne faut pas croire les prévisions quelles qu'elles soient, même celles des plus grands experts.

Son livre se lit avec plaisir car l'auteur a beaucoup d'humour et émaille avec talent sa dissertation d'anecdotes, souvent autobiographiques (et il n'a pas eu une vie banale).

Nombre d'idées intéressantes également ; la mise en évidence, par exemple, de la vulnérabilité accrue des sociétés humaines du fait des dépendances résultant de la mondalisation et de la concentration excessive de certains secteurs, en particulier la finance.

J'avoue cependant avoir eu un peu de mal à en terminer la lecture car l'auteur, s'il impressionne par son érudition et s'il est facile à suivre dans ses dénonciations, déçoit dans ses recommandations et, au fil des pages, ressasse les mêmes thèmes et se laisse aller à une certaine complaisance pour sa personne. En outre, les derniers chapitres qui se veulent plus scientifiques ne m'ont pas paru très solides.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Juste Excellent!
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Oserais je dire que ce livre est une ineptie ecrite par un financier speculateur dont la tete est bien pleine mais bien mal faite. Truffé de references à des centaines d 'auteurs pour faire sérieux, le texte n est malheureusement qu un bavardage et des elucubrations infondées et fumeuses portant sur un sujet pourtant si interessant. Il y a tant d autres auteurs serieux traitant de philosophie, de prise de decision, du hasard, de la serenpidité, des probabilités etc, pourquoi a t il fallu que je m oriente sur un tel livre qui se veut tout traiter en meme temps de la pire des manières. Un livre desastreux mais l'auteur a cependant une belle marge de progrés. (lol)
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