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Critiques de Nassim Nicholas Taleb (32)
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Le hasard sauvage : Comment la chance nous ..

J'ai enfin repris ce livre commencé il y a presque 10 ans après que j'ai découvert Nassim Nicholas Taleb, lors de ma formation en management et lu le cygne noir que j'avais beaucoup aimé.

Il s'agit ici d'un recueil d'idées rassemblées par l'auteur sur l'importance du hasard dans nos histoires individuelles et le peu de cas que l'on fait des probabilités dans nos processus de décision. Le livre est agrémenté d'histoire vécue par l'auteur durant sa vie de trader et de citations tirées de ses nombreuses lectures.

C'est un peu fouillis et je pense que pas mal de concepts ont un peu vieillit. Nous connaissons sans doute mieux aujourd'hui les mécanismes cognitifs liés aux décisions même s'il est très probable que nous n'en tirions pas plus d'avantage dans nos choix.

Mars 2024
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Oserais je dire que ce livre est une ineptie ecrite par un financier speculateur dont la tete est bien pleine mais bien mal faite. Truffé de references à des centaines d 'auteurs pour faire sérieux, le texte n est malheureusement qu un bavardage et des elucubrations infondées et fumeuses portant sur un sujet pourtant si interessant. Il y a tant d autres auteurs serieux traitant de philosophie, de prise de decision, du hasard, de la serenpidité, des probabilités etc, pourquoi a t il fallu que je m oriente sur un tel livre qui se veut tout traiter en meme temps de la pire des manières. Un livre desastreux mais l'auteur a cependant une belle marge de progrés. (lol)
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Antifragile : Les bienfaits du désordre

Nassim Taleb est une sorte d'OVNI, statisticien et spécialiste des évènements peu probables et des sciences du hasard, qui nous livre ses pensées érudites et iconoclastes sur une foule de sujet divers qui concerne les grandes tendances de notre temps.



Son érudition profonde et son incontestable intelligence vive nous font pardonner ses excès à savoir sa haute , très haute, opinion qu'il tient de lui même, son caractère un peu misanthrope, son côté grognon et sa détestation tellement atavique qu'elle pose question des politiciens, homme d'affaires de tout bord, cadres portant la cravate, professeur d'université, détenteur de prix nobel...

Vous me direz, pourquoi dès lors perdre son temps durant 550 pages avec un tel compagnon ?



C'est que ses propos sont pertinents, nous bousculent et nous font réfléchir. Il développe le principe de l'Antifragile. En synthèse, le monde est complexe, incertain et imprévisible. Ceux qui font du chaos une sorte de "biotope ami" s'en sortiront mieux car les crises, les déséquilibres, traverseront notre futur comme il marquèrent notre passé. Ce qui est grand et rapide est particulièrement fragile comme notre monde actuel !

J'ai beaucoup aimé certains passages en particulier l'aspect des variables et des corrélations, Plus les variables sont nombreuses plus on trouvera des corrélations qui n'ont pas de sens, la courbe n'est pas linéaire, elle est convexe, elle s'accélère donc. le monde cherche trop le sens là où il n'existe pas. On confond l'absence de preuve et la preuve par absence. On déduit des théories sous prétexte qu'il n'est pas prouvé que ces théories ne marchent pas. Les évènement volatils et non linéaires les rendent imprévisibles car une chose non linéaire dissocie sa fonction de ce qu"'elle est, son évolution est juste hasardeuse. La bourse par exemple.



La loi de la nature nous dépasse, elle a toujours raison et pose le principe même de l'antifragilité. J'aime son concept de la dinde, heureuse d'être bien nourrie et ne pouvant détecter sur sa vie passé sa probabilité à 100% de terminer rôtie dans une assiette puisque statistiquement elle semble être adorée par le boucher. De cette idée incontestable, Nassim nous livre un foisonnement de principes originaux. Il nous pousse à emprunter des chemins plus difficiles car ils nous rendront plus forts et plus heureux.



Le stress lié à la contrainte est un excellent antidote. Dans la plupart des situations, le hasard joue un rôle prépondérant. Il rappelle aussi que la chose la plus solide pour la connaissance consiste à éliminer ce que nous savons faux. Ne soyons pas dupe, il est plus simple de voir l'erreur, la connaissance est plus une affaire de soustraction que d'addition. Ce que nous savons faux, ne peut s'avérer juste. Il joue aussi avec les concepts de moyenne , ne traversez jamais une rivière qui a une profondeur moyenne de 1.2 mètres. Il développe aussi que l'espérance de vie d'une chose est proportionnelle à sa vie passée. La bible survivra à Tic Toc selon cette prophétie et le vin que nous buvons depuis 5000 ans ne peut être mauvais pour notre santé ( à consommation régulière et équilibrée ), et ainsi pendant des pages et des pages ...



Au final, sa lecture fut amusante, intéressante et je me suis souvent délecté de ses théories originales sans réussir par contre à tomber sous le charme de cet écrivain assez ronchon que j'hésiterais à inviter à diner. Que penserait il de mes propos si dérisoires ?













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Le cygne noir - Force et fragilité

Le terme "cygne noir" est attribué par Nassim Nicholas Taleb à ce qui déjoue nos prévisions, par exemple avec l'apparition d'évènements improbables ou lorsqu'au contraire, un évènement prévisible et attendu ne se produit pas. En général ce concept présente trois caractéristiques : il crée un sentiment d'aberration, a nécessairement un impact et ne peut s'expliquer qu'à postériori. Il est en effet impossible de mesurer l'incertitude, c'est pourquoi l'auteur étudie ici notre cécité proprement humaine face au hasard et notre difficulté à intégrer l'imprévisible dans notre champs de conscience.



L'exemple le plus parlant pour expliciter cette notion de "cygne noir" est celui de la dinde de thankgiving, avant et après le traditionnel festin. L'animal étant soigneusement nourri et bien traité toute son existence, comment pourrait-il imaginer sa mort prochaine, pourtant préméditée par ceux même qui l'entourent de tous leurs soins. Chaque jour qui passe rapproche la dinde inéluctablement de sa fin, tout en la confortant dans une routine qui ne lui permet pas de sentir le danger (enfin si on se place du point de vue de la dinde...).



Avec des exemples allant de la littérature au sciences, en passant par la philosophie, l'auteur démontre ainsi que nos œillères sont liées à notre "arrogance épistémique", celle que nous confère notre savoir et notre expérience : nos connaissances accumulées nous confortant dans cette ridicule prétention à la prédiction. Les erreurs d'estimation, souvent le fait des experts eux-mêmes, montrent que nous peinons tous à imaginer l'improbable, de par notre pensée souvent étroite et la surestimation de nos capacités à prévoir. Dans cet ouvrage passionnant l'auteur souligne que nous nous épuisons souvent à nous inquiéter de ce que ne se produira peut-être jamais, sans nous préoccuper de ce qui semble moins vraisemblable.
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Comment dissocier l'éthique de la compétence, comment identifier les personnes qui s'investissent de celles qui ne jouent pas leur peau ? C'est le beau projet de cet essai passionnant, dans lequel l'auteur confronte sa théorie pas encore vulgarisée à l'épreuve d'anecdotes tirées de la mythologie, de la littérature mais aussi et surtout de la vraie vie. Car la connaissance est indissociable du contact avec le réel, elle ne peut se désincarner de l'expérience et de l'engagement à moins de devenir cosmétique, un simple outil marketing...



Cet écueil se vérifie souvent en politique, dans lequel certains projets, vertueux sur le papier, créent plus de misères sociales que d'évolutions démocratique. Certains sont habiles pour s'exprimer mais n'ont aucune suite dans les idées, la connerie passant souvent par cette forme d'investissement en roue libre et sans lien avec le contexte. D'autres sont incapables de considérer les conséquences et répercutions que leurs actes ou positions vont créer, par paresse, égoïsme ou incompétence, et ce alors mêmes que celles-ci sont prévisibles pour le commun des mortels. Car l'apanage de ceux qui dirigent sans mettre leur peau en jeu est d'ignorer tout ce qui ne correspond pas à leur vision. Leur réflexion n'ira donc pas au delà de leur propre ici et maintenant, avec les effets désastreux qu'on imagine. Toutes ces personnes qui ont des responsabilités mais qui ne répondent pas de leurs actes sont à la fois maîtres et parasites de ceux qui font avancer le monde. Un texte édifiant et terrifiant tant il est juste qui démontre le mécanisme pernicieux de transfert de risque, qui occasionne une rupture de symétrie et une injustice latente. La connaissance et la pratique des mathématiques permettent ainsi à l'auteur d'être doté d'un détecteur de gros cons fort sympathique.

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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Dans la métaphore du cygne noir (oiseau plus rare que le cygne blanc), NNT affirme que dans un monde dominé par l'extrême et l'inconnu, nous ne cessons de nous focaliser sur le connu et le répété.

En dépit de l'accroissement de notre savoir, l'avenir sera paradoxalement de moins en moins prédictible.

Umberto Eco, érudit au savoir encyclopédique, posséde une vaste bibliothèque de 30 000 ouvrages. Forcément, il n'a pas tout lu. Plus on sait de choses, plus les rangées de livres non lues s'agrandissent.

Voilà une grande source d'inspiration.

Nous prenons trop au sérieux ce qu'on nous savons déjà, nous rappelle NNT. Nous abordons la connaissance avec une préférence pour l'anecdotique au théorique. Nos émotions interfèrent dans nos capacités de déduction et de réflexion.

NNT invente le terme de "médiocristant" pour illustrer des événements tournants autour de la médiane et où les écarts extrêmes sont des phénomènes très rares, infiniment peu probables. Contrairement à "l'extrêmistant" (le monde réel), où l'imprévisible fait l'effet d'une surprise.

Un rappel sur la croyance maladive de penser que tout est prédictible, et l'oubli de la rareté. L'Histoire ne rampe pas, elle fait des sauts, de fractures en fractures.
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Le cygne noir - Force et fragilité

Pas mal, l'auteur expose une théorie selon laquelle les principaux événements qui déterminent l'histoire sont imprévisibles, tant dans leur survenance que dans leur ampleur, et que leur ampleur peut être d'une immensité de nature à remettre en cause nos idées préconçues, à l'instar de la découverte des cygnes noirs en Australie, qu'on considérait comme une légende avant.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

On peut ne pas aimer le côté vulgarisateur à l'américaine ( humour parfois un peu lourd, beaucoup d'exemples, ton un poil "développement personnel") mais ce livre ouvre beaucoup de perspectives. Que les IYI (Intelectuals Yet Idiots) le trainent dans la boue, ce n'est que justice car ils se vengent, mais les autres, tous les autres, ne peuvent pas sortir indemne de la lecture de bouquin qui restera comme une référence. C'est un des livres que l'on doit absolument relire.
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Le cygne noir - Force et fragilité

Véritable claque ! Stimulant, rigoureux (et très curieux), Nassim Nicholas Taleb déconstruit tous vos mythes concernant l'imprévisible. Revoyez vos rapports à l'incertitude. La généreuse bibliographie ravira les plus curieux. Exposez-vous aux cygnes noirs (positifs)
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Le hasard sauvage : Comment la chance nous ..

Lorsqu'un expert en mathématique et probabilité s'attaque à expliciter le hasard cela donne cet essai aussi passionnant que pointu. Entre les bruits de l'information, qui n'apportent que parasites, et les biais psychologiques qui dupent nos stratégies, le métier de trader doit composer sans cesse avec une part importante d'incertitude. Car la finance n'est pas une science exacte, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les gestionnaires de porte-feuilles.



L'expérience comme la compétence ne peuvent nous prémunir du hasard, qui contrecarre nos vaines tentatives pour donner du sens à l'aléatoire. La théorie de l'évolution comme nos illusions de contrôle, la subtile différence entre moyenne et médiane, les limites de nos capacités cognitives, l'influence du "biais du survivant", tout concours à nous laisser croire que nous avons prise sur le monde et l'avenir...
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Force et fragilité : Réflexions philosophiques ..

Cet ouvrage est la suite du Cygne Noir.

Celui-ci n'apporte pas grand chose de plus que le précédent. C'est essentiellement une redite. L'auteur y clarifie tout de même certains points, et ajoute peut être le seul chapitre utile au livre (chapitre 8) comprenant une liste des choses à faire pour être aguerri face aux Cygnes Noirs.
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Le cygne noir - Force et fragilité

Nassim Taleb au cours de cet ouvrage nous propose de remettre en question l'avis des experts et de prendre du recul sur les toutes les prévisions qu'ils peuvent faire. Selon lui, ces experts s'embourbent dans des mathématiques abstraites pour légitimer leurs prévisions qui n'en sont pas moins mauvaises. C'est ainsi qu'il présente le hasard gaussien, utilisé couramment par les statisticiens des sciences sociales, comme une grande escroquerie intellectuelle, en ce sens où, par sa décroissance exponentielle autour de la moyenne, la courbe de Gauss omet les événements extrêmes, qui pourtant comme nous l'a montré l'Histoire, ne sont pas si rares et pas si insignifiants que cela. Ces événements sont les fameux Cygnes Noirs dont Taleb parle tout au long du livre. Ces événements présentent trois caractéristiques : rareté, impact extrêmement fort et prévisibilité rétrospective (mais pas prospective). Afin de dompter les Cygnes Noirs, Taleb invoque le hasard Mandelbrotien ou fractal qui présente la propriété d'être scalable, ce qui signifie que les extrêmes sont mieux représentés que dans le hasard gaussien. Cependant, bien que par les distributions fractales nous pouvons prédire des événements extrêmes avec de plus forte probabilités qu'avec une distribution normale, rien ne nous dit que nous les éviterons à coup sûr. Taleb préfère alors parler de Cygnes Gris pour nuancer la force et la prédictibilité de ces événements.



J'ai aussi trouvé intéressant les chapitres sur les problèmes de réflexion et de logique que l'on rencontre fréquemment, comme les problèmes de Diagoras (biais de confirmation), l'erreur de narration, ou encore l'arrogance épistémique qui nous pousse à croire que nous sommes plus compétents que nous le sommes vraiment. A travers ces différents biais logiques, il aborde aussi la tendance humaine à catégoriser les choses, à les "platonifier", de façon à les rendre plus compréhensible pour nous au risque de trop simplifier les choses. Ainsi, il invite aussi les gens à dire "Je ne sais pas" et à ne pas chercher des causes simplistes et platoniques, semblant coller à la réalité, quitte à passer pour un ignorant.



J'ai apprécié la lecture de ce livre. L'auteur nous invite à développer notre sens critique en nous présentant les différents biais dont j'ai parlé plus hauts, et à maximiser nos chances de s'exposer à des événements de type Cygnes Noirs positifs. Il donne aussi quelques conseils pratiques sur comment libérer son esprit des choses inutiles, ne plus lire le journal, être pragmatique, ne pas être crédule face à des prévisions d'experts, être comme lui en somme, un sceptique empirique.

Sa prose bien que souvent tranchante est plutôt agréable à lire. Le livre en lui-même est bien documenté et annoté avec des notes en bas de pages, plus quelques notes à la fin du livre qui apportent des précisions sur ce que dit l'auteur, notamment sur les points un peu obscurs sur le hasard fractal et les lois de puissance, par exemple. Il comprend aussi une impressionnante bibliographie (50 pages).

Bien que l'on puisse trouver que l'auteur se répète un peu parfois ou que son ton est parfois hautain, son message n'en reste pas moins intéressant et nous ouvre un peu plus l'esprit en nous proposant de retirer nos œillères avec lesquelles nous avançons depuis toujours.
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Force et fragilité : Réflexions philosophiques ..

J’avais terminé ma critique du Cygne Noir en signalant que l’auteur ne jetait que les bases de ses idées, laissant à son lecteur le soin de creuser le sujet lui-même s’il voulait les comprendre entièrement. Je n’étais visiblement pas le seul à avoir cette impression, puisque l’auteur a décidé de faire un second volume, nettement plus court, pour développer un peu plus les solutions qu’on peut apporter aux événements imprévus (ceci étant dit, être dans la moyenne des lecteurs, vu le sujet du livre, n’est pas une place aussi confortable que ça).



Sans l’avoir planifié, j’ai finalement ouvert ce livre au bon moment, juste après avoir digéré les idées du livre précédent, avec toutefois les idées encore assez fraîches pour replonger dans les arguments facilement.



Le ton reste similaire au précédent, entre histoires faussement anecdotiques, et ce mélange de flatterie et de moquerie quant à savoir si on va nous aussi interpréter les idées de l’auteur de travers.



À lire uniquement comme appendice au Cygne Noir, le livre a peu d’intérêt s’il est lu indépendamment de son grand frère.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Pendant des siècles, les Européens étaient convaincus que tous les cygnes étaient blancs ; et chaque cygne, en effet, mettait un point d’honneur à confirmer sa blancheur. Jusqu’à arriver en Australie, et découvrir des cygnes noirs. Tel est l’avertissement de l’auteur : nous devons nous méfier de nos généralisations abusives, et garder en tête que les événements improbables surviennent tout le temps.



Une mise en garde d’autant plus importante que, pour lui, ce sont ces événements extrêmes qui déterminent majoritairement notre vie. Certes, la plupart du temps, nous restons dans un statu quo assez routinier. Mais c’est la façon de gérer le prochain grand bouleversement qui nous tombera dessus qui déterminera notre avenir. Et ne pas s’y préparer peut avoir des conséquences catastrophiques.



Le grand adversaire pointé du doigt ici est la courbe normale de Gauss, beaucoup étudiée, et présente de manière écrasante dans la plupart des modèles économiques et scientifiques. Cette courbe a la propriété de faire baisser très rapidement la probabilité associée aux événements extrêmes : un individu peut ainsi s’écarter de la taille moyenne de 50cm, mais on peut rejeter l’idée d’un homme adulte de 3 mètres ou de 20cm comme totalement absurde.



Pour Nassim Taleb, cette propriété de la distribution gaussienne n’est pas toujours vérifiée dans notre monde en constante accélération : si une entreprise enregistre une perte record d’un milliard de dollar, une future perte de 2 milliards reste possible de notre vivant. Si une vidéo sur Youtube atteint le milliard de vues, le seuil de 2 milliards devient raisonnablement atteignable également. Pourtant, il semblerait que nous continuions à minimiser l’arrivée d’une prochaine catastrophe d’une ampleur inédite. Pire, les quantités faramineuses de données qu’on peut désormais analyser à loisir nous rend de plus en plus confiant dans l’idée de maîtriser le monde : rien de grave ne pourra jamais plus nous arriver, tout est sous contrôle.



Le cygne noir n’est pas un livre qui se livre facilement. Nassim Taleb semble prendre un malin plaisir à arrêter ses raisonnements peu avant le dénouement tout en laissant des pistes pour nous forcer à chercher la conclusion nous-mêmes. Ou à lister les questions stupides et les remarques absurdes qu’il a reçues sur sa théorie au long de sa carrière, à charge pour le lecteur de (se) prouver qu’il a, lui, l’intellect suffisant pour suivre les raisonnements. De même, le livre n’est pas structuré de manière rigide : les digressions, les anecdotes s’intercalent régulièrement dans les arguments.



Le résultat est parfois frustrant, mais je reconnais que j’ai éprouvé un certain plaisir à être maltraité et mis au défi à distance. Les idées principales de Nassim Taleb laissent une impression nette par la sensation de clarté et d’évidence qu’elles dégagent. Ce ne sont toutefois pas des idées qu’on peut lire d’une traite, et laisser un « like » en dessous pour montrer notre accord : l’auteur débroussaille vaguement le chemin, à chacun de retrousser ses manches s’il veut atteindre l’objectif final.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Juste Excellent!
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Tous les penseurs ne peuvent pas être des Sartre, j'en conviens ; mais tout de même, tout de même !... Pourquoi tant de textes, au croisement du développement personnel, de la philosophie et qui, finalement, ne sont que lieux communs, niaiseries optimistes à la Paulo Coelho ?... Et, surtout : pourquoi ces textes ont-ils tant de succès à chaque fois ?... Soit :

Je suppose que nos contemporains aiment vraiment ça ( pourquoi ? Besoin d'optimisme, de spiritualité, de transcendance aussi peut-être ?... ), mais moi !... Je déteste ça, ce qui remplace la vraie grande philosophie, les Sartre, les Arendt, les Platon, les Pascal ?... Il s'agit de philosophes qui ne sont pas toujours aussi intéressants, qui sont parfois inégaux, c'est vrai, mai qui ont au moins le mérite de rechercher la vérité, sans optimisme niais, avec intelligence.

Tandis que là… J'ai déjà dit que ce livre était excessivement optimiste, jusqu'à l'irréalisme ; et qu'il ne faut tant de pages qu'en prend l'auteur pour résumer son postulat : "Certains, voire la très grande majorité des faits sont complètement imprévisibles", postulat, d'ailleurs banal à pleurer, à mon avis ; car, n'est-ce pas évident, qu'on ne peut tout prévoir ? N'en fais-t-on pas l'expérience tous les jours ( l'auteur semble aller plus loin, affirmant presque que tous les faits sont imprévisibles ; mais la thèse est également réfutable ) ?...
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Jouer sa peau : Asymétries cachées dans la vie ..

Certaines idées sont intéressantes à prolonger (l'effet Lindy, le chapitre sur la tyrannie de la minorité) mais répéter une seule idée avec des exemples idiots sur 300 pages, c'est lassant, surtout que Taleb en profite pour faire des attaques personnelles infondées (contre Dawkins ou Thaler) qui ne font que mettre en avant son ego surdimensionné. Bonne destruction de Piketty cela dit.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

J'adore les idées développées par Nassim Nicholas Taleb mais vraiment pas la forme d'écriture qu'il a choisie.

Surtout après avoir lu son ouvrage précédent « le lit de Procuste » recueil d’aphorismes concis, pointus, piquants à souhait.

Dans ce présent opus l’auteur se contredit totalement. L'écriture est lourde à cause de la multitude d'exemples cherchant à tout prix l'humour.

Tic d'écriture typiquement américain et propre aux ouvrages de vulgarisation pour les nuls.

Je n'avance pas que tout les américains sont nuls, juste que cette littérature bien que richement référencée aurait mieux sa place dans la collection « quelque chose pour les nuls »

Les idées abordées sont répétées à foison et sous différentes formes ce qui alourdit encore le volume jusqu'à en faire un pavé de 500 pages là où 100 suffisaient.



J’ai comme l’impression que cette lourdeur contradictoire avec son esprit si vif n’a pas échappé à N.N. Taleb puisqu’il a placé aux deux tiers du volume un glossaire des idées développées largement suffisant comme base à réflexions personnelles.



Comme je ne fais pas forcément dans la modestie, je vais vous faire un résumé de l’idée maîtresse de l’auteur en quelques lignes. Rassurez-vous je ne dévoile rien puisque tout le reste n’est que littérature un tantinet pesante :



Jusqu'à la découverte de l'Australie tout le monde assurait que tous les cygnes étaient blancs. Or un seul cygne noir a fait s'écrouler cette théorie. L'Homme s'est ensuite efforcé d'en trouver une explication afin de rendre cette, découverte prédictible.

Un « Cygne Noir » se résume donc par : rareté, impact extrême et prévisibilité rétrospective.



L'Homme a un besoin génétique de comprendre et pour cela il catégorise. A partir de là il prévoie et il se trompe invariablement. De plus il fait une généralité de ce qu’il observe

Car il n’est pas outillé intellectuellement pour s’ouvrir suffisamment et accueillir l’évènement que personne ne pouvait prévoir et c’est le choc à chaque fois.



Alors le propos de l’auteur est aussi de nous faire comprendre comment mieux accueillir ces « cygnes noirs » et en faire ainsi des « cygnes gris » moins déstabilisants.



Je rapporterai juste un exemple pour illustrer cet avertissement salvateur de l’auteur :



L'induction ou connaissance inductive illustrée par le cas de la dinde nourrie chaque jour tant et tant qu'elle prend de plus en plus confiance en L'Homme qui la nourrit jusqu'à la veille du réveillon qui était totalement imprévisible pour elle constituant ainsi un « cygne noir ». De très nombreux phénomènes suivent cette courbe ascendante à la chute brutale : tension artérielle, intégration des juifs dans l'Allemagne des années 30, vente de livres, crimes, fortune personnelle, etc...

Si pour la dinde la privation, la veille du réveillon est un « cygne noir », pour le boucher, elle n'en est pas un car il avait une vision totalement différente des évènements.



Ainsi donc en va tout ce livre intéressant mais vraiment, vraiment trop lourd.
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Le lit de Procuste : Aphorismes philosophiq..

Dans la mythologie Grecque, Procuste était un brigand qui capturait des voyageurs et les faisait étendre sur un lit trop petit pour les grands ou trop grand pour les petits.

Sa manie était de couper les membres qui dépassaient ou bien d’allonger ceux qui n’occupaient pas tout leur lit.

L’expression « étendre sur un lit de Procuste » signifie donc « vouloir à tout prix faire entrer quelqu’un ou une théorie dans un moule ».



Ainsi va-ton administrer des médicaments modifiant le système nerveux des enfants n’entrant pas dans le moule de l’enseignement normal (et normatif)



Et, plus grave, va-t-on tenter d’analyser ou de comprendre un phénomène selon les critères intellectuels et sensitifs liés à notre espèce et à ce que nous comprenons de notre monde.

Ainsi ne cherchons-nous pas ou ne pouvons-nous pas envisager d’autres dimensions d’analyse.

Un exemple frappant à mes yeux étant nos critères de recherche de vie extra-terrestre sur les exo-planètes.

Nous nous obstinons à ne chercher que des planètes capables de fournir des conditions physiques comparables à celle de notre Terre (atmosphère, eau liquide, amplitude de température).

Nous scrutons loin alors que nous avons un mal extrême à admettre les végétaux dans le cercle de la vie dotée de sensibilité, de réflexion, d’adaptation, de communication et de cette triste, incompréhensible et universelle nécessité de conquérir les espaces au détriment des autres.



Quel manque d’humilité, bon sang !





Plutôt que de vouloir à tous prix étendre tout nouveau phénomène sur un lit de Procuste scientifico-correct, admettre que l’on ne peut encore le comprendre et que notre nature ne nous permettra sans doute jamais de l’assimiler devrait être une évolution majeure de la recherche laissant toutes les portes ouvertes.



L’auteur récuse toute normalisation de la pensée, l’autisme scientifique triomphant et claironnant des certitudes sur l’inconnu, sources d’erreurs et de préjugés,



Tout cela pour dire que l’ouvrage de Nassim Nicholas Taleb est « simplement » un recueil d’aphorismes excellemment bien sentis permettant à notre esprit de comprendre l’étendue systématique que nous faisons de chaque chose sur un lit de Procuste. Cette simple compréhension offre une ouverture d’esprit et un sens critique libérateurs.



Un très bel « ouvrage de chevet » à picorer et à laisser distiller la nuit en espérant qu’il fasse ce qu’il faut dans nos esprits trop normalisés.
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Le cygne noir : La puissance de l'imprévisible

Un cygne noir, c'est une bête rare, dont personne n'aurait pensé qu'elle pouvait exister. L'auteur en fait le symbole des événements improbables dont l'ampleur des conséquences, heureuses ou malheureuses, est énorme.



Avec le ton d'un grand bavard sympathique, NNT, Nassim Nicholas Taleb, décortique les biais de raisonnement et les croyances qui nous incitent à accorder une confiance aveugle aux previsonnistes, en particulier ceux qui utilisent des méthodes statistiques qui ont l'air savantes mais qui s'avèrent inappropriées. Il met en évidence l'importance que peut avoir la chance dans les grandes réussites et donne quelques rapides conseils pour se prémunir des cygnes aux conséquences négatives. Dans la dernière partie, un peu plus technique (on peut la passer si l'on n'aime pas ça), il évoque sa rencontre avec le grand Benoît Mandelbrot, l'inventeur des fractales, qui a introduit une alternative à l'omniprésente courbe en cloche, dont NNT est persuadé qu'elle permet d'améliorer la modélisation des cygnes noirs.



Un collègue m'a prêté ce livre, qui l'avait fort intéressé. Il faut savoir que nous travaillons à construire des courbes de prévision des prix de l'énergie, ce qui nous a fait apprendre, à la dure, les limitations des statistiques (nous sommes des pragmatiques, pas des savants de laboratoire). Les difficultés décrites par NNT pour établir des prévisions nous sont (malheureusement) familières. de ce point de vue-là, le livre m'a rassuré.



Néanmoins, je ne parviens pas à décider si je dois vous le recommander ou pas. Certes, ce livre a eu un succès énorme. Mais pour aller dans le sens de NNT, je dirais que je ne sais pas si ce succès tient simplement à la chance, ou aussi à la valeur de ses arguments.



Le livre est écrit dans un style parlé, bavard mais très sympathique. Charismatique, disons, en exagérant un peu. de plus, il attaque des idées reçues et d'éminentes autorités, prix Nobel ou autres, comme s'ils étaient des charlatans. Enfin, un tas de citations et une impressionnante bibliographie donnent une couche de sérieux à l'ouvrage. Tout ce qu'il faut pour séduire le peuple et assurer le succès.



Mais le bavardage est long. Vraiment long. Les intertitres sont souvent imagés, dans le style du bavardage, ce qui ne m'a pas aidé à visualiser la structure de l'exposé en lisant la table des matières, même après la lecture. Bien que je suis content d'avoir glané quelques idées intéressantes, je m'avoue incapable de vous résumer la pensée de l'auteur de manière plus détaillée que ce que j'ai écrit plus haut. Il m'aurait fallu trop d'efforts.



Là-dessus, j'ai du mal à me faire une religion sur la réelle profondeur des réflexions de NNT. Elles semblent profondes, mais je n'en suis pas si sûr. À chacun son style d'expression, mais je me méfie un peu de ce style badin-là pour ce sujet sérieux-là. J'aurais préféré le style d'Umberto Eco ou d'André Comte-Sponville, par exemple.



J'aurais aussi aimé que l'auteur commence par analyser la question de savoir pourquoi l'homme attache tant d'importance aux prévisions. Et aussi, mais c'est sans doute lié, pourquoi il est tellement aveugle aux limitations des méthodes de prévision qu'il met péniblement au point.



Bientôt, je vous parlerai des slogans de mai 68. Mais en attendant, je serais heureux de confronter mes impressions aux vôtres, sur les cygnes noirs.
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