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Critiques de Nastasia Rugani (127)
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Tous les héros s'appellent Phénix

Après une journée d'école, Phénix et sa petite sœur, Sacha, rentrent chez elles à vélo, jusqu'à leur maison isolée. Mais, elles mettent plus de temps que d'habitude à cause d'un pneu crevé. Lorsqu'une voiture approche, Phénix reconnaît aussitôt Mr Smith, son professeur principal. Il se propose gentiment de les ramener. Si les jeunes filles hésitent au début, il ne tarde pas à les convaincre, d'autant que la nuit est tombée. En chemin, il apprend leur situation familiale : leur mère, Érika est souvent absente et leur père est parti depuis presque un an en mer. En arrivant, elles retrouvent d'ailleurs cette dernière en train de brûler les photos de leur couple et les affaires de leur père. De plus en plus prévenant, Mr Smith propose aux filles de les amener et de les raccompagner tous les jours, leur évitant ainsi les longs trajets en bus. C'est ainsi qu'au fil des jours, il se rapproche également d'Érika, est invité à dîner et passe de plus en plus de temps chez elles. Malgré sa gentillesse, Phénix reste méfiante, d'autant que quelques remarques piquantes commencent à fuser...



Adapté du roman éponyme de Nastasia Rugani, auréolé de 7 prix littéraires, cet album traite d'un sujet ô combien difficile, la maltraitance. Sous ses airs de gentil beau-père attentionné, Jessup Smith va peu à peu dévoiler sa véritable identité. Sous un silence imposé et des menaces, Phénix, qui subit le caractère sournois de ce dernier, n'a d'autre choix que d'encaisser. Si le sujet est passionnant, son traitement s'avère inégal. Quelques questions restent en suspens, notamment les motivations du beau-père, ainsi que quelques incohérences (une mère absente aussi longtemps laisse-t-elle réellement ses deux filles à un homme qu'elle ne connait pas vraiment ou encore une fillette qui récite Tchekhov ?). Beaucoup de retenues également dans les sentiments et un manque de force narrative pour un sujet qui s'y prêtait aisément. Graphiquement, le trait est simple, un brin naïf et ne rend pas vraiment compte de l'ambiance tendue.

Un album au potentiel dramatique et psychologique sous-exploité...
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Tous les héros s'appellent Phénix

Un drame se noue peu à peu. C'est très émouvant et très bien écrit. La lecture est addictive.
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Tous les héros s'appellent Phénix

Je n'ai pas lu le roman d'origine (et je ne lirai pas) , ce qui place cette critique dans la case "one one shot". C'est donc une jolie bande dessinée, aux traits simples, au rendu peu détaillé et presque naïf. Cela peut être un atout puisque je crois qu'elle s'adresse à un public jeune.

Le sujet traité les concerne en premier lieu : la violence qu'on peut leur faire.

J'avoue que bien qu'ayant été touché par la belle complicité des deux sœurs, de l'espèce de sincérité touchante des quelques personnages qui gravitent autour de la "famille" centrale, il m'a manqué un petit truc pour en faire une BD à lire absolument.

Il y a beaucoup de lenteurs, de non-explication des situations, de bizarreries chronologiques. Tout cela nuit au développement scénaristique et provoque un vague malaise qu'on n'arrive pas bien à situer même si on comprend la volonté du scénariste de dénoncer cette violence insupportable.

C'est donc un très beau sujet dont le traitement ne m'a pas enthousiasmé.





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Milly Vodovic

C’est la violence inouïe des rapports sociaux contemporains qui se cristallise dans les déambulations habitées de Milly Vodovic, fille d’immigrés bosniaques – « étrange petite personne d’une douzaine d’années » qui se présente à nous comme une sauvageonne fière et indomptable, féroce et sensible, innocente et téméraire… Loin des Balkans et de leurs traumatismes, c’est désormais dans une commune rurale des États-Unis que vit la famille Vodovic. Une Amérique consumée par les clivages sociaux et le racisme, dans laquelle l’écriture expressive et percutante de Nastasia Rugani nous précipite.



Ces clivages s’incarnent douloureusement chez chacun des personnages : Milly, d’abord, qui refuse de courber l’échine et s’efforce de poursuivre son petit bonhomme de chemin avec une volonté impressionnante, alors même que les repères sont difficiles à trouver lorsqu’on est une fille déjà nostalgique de son enfance, membre d’une communauté stigmatisée alors qu’elle n’a jamais connu le pays d’origine de sa famille… Son frère Almaz, plus résigné face aux amalgames qui assimilent les musulmans aux terroristes responsables des attentats du 11 septembre. Douglas, qui grandit dans une famille pétrie de préjugés racistes mais ressent une sympathie déconcertante pour Milly et rêve d’une nouvelle vie ailleurs. Daisy, qui est sortie de la pauvreté mais lutte contre une maladie implacable. Swan, qui doute sur ses origines et ne veut pas perdre sa mère. Chacun essaie de s’en sortir à sa manière : les uns se conforment, misent sur les études et l’ascenseur social ; les autres tentent d’exorciser leurs démons par la violence. Milly, elle, se réfugie dans un imaginaire à l’image de la splendide couverture dessinée par Jeanne Macaigne : peuplé d’une faune et d’une flore luxuriantes, débordant d’incarnations métaphoriques et de toutes les possibilités que le réel n’offre pas…



Le choc de leurs destins qui se fracassent les uns contre les autres montre avec force le poids tragique des déterminismes sociaux. Mais nous donne également à réfléchir sur les pouvoirs de la création littéraire qui pourrait bien avoir le dessus, finalement.



Milly Vodovic nous fait perdre nos propres repères en nous précipitant dans un tourbillon toujours à la lisière entre réalité et imagination, à la confluence des points de vue irréconciliables des différents personnages. C’est pourquoi ce livre, à l’image de son héroïne, ne se laisse pas facilement apprivoiser, j’ai ressenti le besoin de le relire une deuxième fois pour l’apprécier pleinement et me rendre à l’évidence : Nastasia Rugani a écrit une œuvre d’une puissance littéraire et d’une densité sociale impressionnantes, digne des grands romans sociaux américains.
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Le petit réparateur d'insectes

Voici une petite histoire un peu loufoque pour les enfants qui aiment déjà lire tout seuls.



Le Grand Réparateur d'insectes est sur le point de prendre sa retraite et c'est son fils Noc qui doit prendre sa place. Seulement le petit garçon a la phobie des insectes, des 6 pattes. Il ne supporte pas de les toucher ni d'être frôlé par eux. Lors de la cérémonie, l'aiguille qui doit l'aider à guérir les insectes ne brille pas. C'est de mauvaise augure.



Lulu sa sœur elle adore les insectes. Seulement une fille ne peut pas exercer la fonction de réparateur. Ca ne s'est jamais fait.



Comment faire alors?



Les illustrations sont sympas.
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Tous les héros s'appellent Phénix

Quand on me demande mon livre préféré, je répond sans hésiter Tous les héros s'appellent Phénix. Quand on me demande de quoi ça parle ou pourquoi cela me plaît, j'ai toujours du mal à répondre. .

Je pourrais me contenter de la version courte: c'est l'histoire d'une jeune fille qui vit quasiment seule avec sa petite soeur et que son beau-père bat. Je pourrais dire cela mais c'est tellement réducteur. Tous les héros s'appellent Phénix, c'est avant tout l'histoire d'une survie, d'une jeune fille prête à tout endurer pour protéger sa petite soeur. C'est aussi l'histoire de Sacha, la petite soeur en question, qui pense qu'elle parle aux arbres et qui s'inquiète du salaire des dames de la cantine. C'est l'histoire d'une passion commune de ces deux jeunes filles pour la lecture, la nature, le cinéma, le théâtre et surtout l'une pour l'autre. C'est aussi l'histoire de ce jeune homme qui a tant souffert, qui parle norvégien et qui aujourd'hui se reconstruit sans vraiment se contrôler.

C'est l'histoire de la douleur. de la perte de toute confiance dans l'adulte car aucun ne peut aider, comprendre. C'est l'espoir, fugace, et aussitôt passé. le mythe d'un père qui se craquelle. C'est la vie d'une maison au bord d'un lac, de la barque l'été, de cours de théâtre au bord de l'eau.

Et c'est surtout l'amour, toujours là, qui permet de garder la tête droite et empêche de sombrer.
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Milly Vodovic

Ce roman est étrange, c'est le moins que l'on puisse dire, et déroutant, c'est certain.

Les personnages baignent à la fois dans la violence et l'onirisme, dans le quotidien glauque et l'imaginaire le plus total. Entre ce qui est réel, ce qui ne l'est pas, j'étais un peu perdue, mais Milly et les personnages aussi.

C'est un conte. Et les contes ne sont pas roses. Celui-ci est particulièrement sombre d'ailleurs. Milly apporte la touche de lumière, l'once d'espoir nécessaire pour ne pas reposer le livre, la force de tenir face à toute cette violence.

L'écriture est complexe. Je pense qu'un nombre non négligeable de lecteurs doit rester sur le bord de la route. Surtout quand on sait que c'est un livre destiné aux adolescents. Il faut s'accrocher, ou être sensible d'emblée à cet univers à mon avis. Moi j'ai dû m'accrocher. Je ne le regrette pas, mais j'ai failli abandonner plusieurs fois...

Étrange, étrange...
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Tous les héros s'appellent Phénix

Un récit qui nous fait très lentement glisser dans une ambiance glaçante, insidieusement, sournoisement. A l'image de ce que va connaître l'héroïne .

Phénix est très proche de sa petite soeur, qu'elle protège de son mieux à la suite du départ mystérieux de leur père et de l'absence éducative de leur mère.

L'arrivée d'un nouveau personnage dans leur quotidien va bouleverser celui-ci.

Une bande dessinée percutante et une héroïne bouleversante.
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Quand un dinosaure déménage

C’est décidé, Ulysse déteste ses parents, sa nouvelle maison, son nouveau village et surtout sa nouvelle école. Emménager à la campagne, mais quelle idée ! N’étaient-ils pas heureux à Paris ? Leur petit appartement, le ronron de la circulation, les oiseaux discrets, les arbres plantés dans le béton… Tout cela ne suffisait-il pas à leur bonheur ? Apparemment, non. Les voilà, aujourd’hui, perdus au milieu de nulle part, vivant dans cette vieille maison bizarre, où le parquet en bois passe son temps à craquer…

Et puis, il y a l’école. Ulysse n’y connait personne, il est Le nouveau. Timide, un peu empoté, il met du temps à se faire des camarades. Dans sa classe, on lui demande bientôt de choisir son camp. Veut-il rejoindre le Clan des Crasseux composé de garçons turbulents à l’hygiène douteuse, ou celui des Couettes regroupant les filles studieuses à rubans et paillettes ?

Ulysse, bien sûr, se verrait bien rejoindre les costauds puants, mais être accepté par le Clan n’est pas si simple…

Un beau roman sur l’amitié, pour les jeunes lecteurs à partir de 9 ans.

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Tous les héros s'appellent Phénix

Une très belle BD qui aborde les thématiques de l'adolescence , de la fratrie, de l'abandon et de la violence.

La tension monte au fur et à mesure du récit. Heureusement je n'avais pas lue le résumé car j'ai pu découvrir au cours de ma lecture la bascule d'un personnage.

Je trouve que c'est abordé sans voyeurisme.
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Je serai vivante

Je travaille en bibliothèque et j'ai entamé la lecture de ce livre un peu par obligation car je le savais destiné aux ados mais je connaissais aussi le thème abordé et je voulais le lire pour savoir s'il était trop dur. Et oui, bien sûre, le sujet est dur mais l'écriture est très sensible, très belle, voire très douce, comme un témoignage destiné à réconforter les personnes qui ont vécu une horreur similaire, un livre qui prend par la main jusqu'au commissariat et qui chuchote au creux de l'oreille : ça va être difficile de porter plainte mais je suis là avec toi.
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Tous les héros s'appellent Phénix

J’ai adoré ce livre. Les descriptions de Tous les Héros s’appellent Phénix sont si complètes et raffinées qu’il n’ait pas possible de vouloir en savoir plus. Mais parfois, je trouve qu’il y en a trop ! Quand je suis pressée de découvrir ce qui va suivre et qu’il y a une page de descriptions, j’ai envie de sauter cette partie pour pouvoir connaître la suite plus vite. Ce livre est rempli d’émotions, pour la plus part tristes. Il a le don de me faire ressentir de la haine, de la tristesse mais aussi de l’amour … Au début, je n’imaginais pas du tout cette tournure de l’histoire : je ne voyais pas Mr Smith méchant (je crois que c’est le cas de tout le monde). Et quand Nastasia Rugani nous montre son autre visage, j’avais envie de me téléporter dans le livre pour pouvoir aller dire aux autorités que Mr Smith frappe des enfants qui ne sont même pas les siens. Je me suis aussi demandée pourquoi il battait Phénix. Je ne vois pas d’où ça pourrait venir. Je pense que l’auteur aurait dû approfondir sur le sujet. Mais je pense que le moment qui m’a le plus frappé, c’est quand sa mère ne s'aperçoit de rien, dispute et reproche à Phénix de ne pas être respectueuse envers Jessup. Cette partie du livre m’a vraiment mise hors de moi. Comment sa mère peut-elle dire ça ? Elle n’a écouté qu’une version de l’histoire. Je trouve vraiment que c’est une mère “indigne” ! Phénix a des marques de coups mais elle ne se pose pas plus de questions que ça ! Il y a aussi le lien qu’entretiennent Phénix et Sacha qui m’a énormément touché. Cette liaison est si merveilleuse, j’irais presque jusqu’à dire qu’elle est irréelle. Il n’y a pas eu une seule fois où elles se disputaient ! Mais c’est bien pour elles ! Et enfin, il y a Merlin, ce garçon dont Phénix est amoureuse depuis toujours. Quand enfin il lui adresse la parole et essaye de se rapprocher d’elle, Phénix, elle refuse et s’éloigne de lui. Elle repousse toutes idées de posséder une part de bonheur de peur d’avoir à faire à Jessup. Je suis choquée de voir quelle emprise Monsieur Smith avait sur la vie de Phénix et Sacha.
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Tous les héros s'appellent Phénix

Phénix est une jeune fille très intelligente et solitaire. Un jour son professeur d'anglais la ramène elle et sa sœur chez elles mais, Phénix ne se doute pas qu'a partir de ce moment son professeur va être plus qu’encombrant pour sa famille.

J'ai adoré ce livre, il ma vraiment marqué !
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Tous les héros s'appellent Phénix

Un visage connu et souriant s’arrête un soir au bord de la route. Pour venir en aide à deux sœurs. Des vélos un pneu crevé et l’homme s’immisce dans trois existences. Phénix dix-sept ans, Sacha huit ans. Deux sœurs pleine d’amour l’une pour l’autre, et une mère bohème égocentrique et effondrée depuis que le père est parti. Un père qui envoie de rares lettres à ses filles, du vaste monde qu’il parcourt joyeusement. Le visage connu – professeur d’anglais de Phénix – arrive donc en terrain conquis dans cette famille chancelante. Vite il séduit mère et filles, devient indispensable. Il s’installe. La maison reprend des couleurs, le lac en contrebas n’a jamais été aussi étincelant. Phénix et Sacha semblent heureuses, continuent à se passionner pour les insectes, la littérature, le théâtre. La mère a toujours son air indifférent face à ses filles mais elle est amoureuse, alors. La relation sororale est tellement puissante qu’elle parvient à voiler toutes défaillances parentales. Puis la mère part sur les routes pour son travail. Le beau-père veille mais le sourire de ce visage connu se tord étrangement. Le regard devient tranchant, les mots se font cinglants. Les premiers coups tombent… sur Phénix. Et ne s’arrêtent plus. Le visage connu. Le parâtre. La souffrance en silence, l’indicible emprise, frisson et honte. Phénix ne dit rien, s’efface, se fait toute petite. Disparaît presque. Coûte que coûte, protéger Sacha. Dresser un rempart autour de sa sœur. Renoncer à l’amour que lui offre Merlin. Laisser les saisons défiler, laisser l’ombre gagner… Avec une grande acuité, Nastasia Rugani raconte l’ineffable, déplie la violence insidieuse, et met merveilleusement en exergue le lien d’amour indéfectible de deux sœurs. Il manque à l’adaptation en BD, la profondeur des émotions – complexes et foisonnantes – de Phénix. En lisant le roman, on est dans sa tête. En lisant la BD, on est davantage spectateur.
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Le petit réparateur d'insectes

Ce petit album aux très jolies illustrations bien détaillées, traite de la phobie des insectes, assez présente chez les enfants. Le petit garçon bien que ne supportant pas le contact avec les insectes va trouver un compromis, une sorte d'arrangement pour tous. Le second sujet évoqué est le problème parent/enfant de laisser son enfant faire les bon choix pour sa vie sans lui imposer sa propre vision des choses. Les parents sont là pour guider l'enfant à trouver sa voie.
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Milly Vodovic

Pour cette critique, je suis face à un dilemme que beaucoup de lecteurs connaissent : ma note doit-elle refléter la qualité de l'oeuvre, ou mon appréciation personnelle de celle-ci ? En attendant d'avoir la réponse, je laisse la jauge des étoiles vide, et je vais vous expliquer pourquoi.



Intriguée par la couverture et le synopsis de Milly Vodovic, je me suis plongée avec entrain dans cette lecture sensible et violente. Malheureusement, j'ai eu l'impression de me heurter à un mur.

Le roman aborde pourtant des thèmes forts, comme la guerre, la xénophobie, le déracinement, et la psychologie des personnages est fouillée et très travaillée.



L'écriture est imagée et poétique, toute en métaphores et en synesthésies, et confère au roman une sorte de réalisme magique fascinant et inquiétant. On flotte dans un brouillard tout au long de la lecture, comme dans un rêve.



Cette lecture m'a beaucoup déstabilisée. Je l'ai trouvée difficile à appréhender pour un roman jeunesse, pénible par moments, et à chaud, je ne sais pas vraiment ce que j'en ai pensé.

Je ne doute pas des qualités d'autrice de Nastasia Rugani, mais je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire, et j'ai l'amère sensation d'être passée complètement à côté.

Consciente et frustrée d'avoir raté quelque chose, je le relirai sûrement plus tard...
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Tous les héros s'appellent Phénix

Ce livre nous emmène dans la vie de Sacha et Phénix, 2 sœurs. La première a 8 ans. C'est une petite fille extravertie et très intelligente, voire même surdouée. Quant à Phénix, elle est l'opposé de sœur. Elle a 17 ans, se réfugie dans les livres et est assez timide. Elles vivent avec leur mère depuis le départ de leur père. Vivre avec leur mère est un grand mot... Elles vivent souvent seul car c'est face à une mère absente que nous sommes. Une mère larguée par son mari, en pleine déprime et qui se réfugie dans son travail. Un soir, en rentrant en vélo, les deux sœurs vont rencontrer sur leur route Monsieur Smith, leur professeur d'anglais. Gentiment, celui-ci va proposer de les raccompagner. Très vite, il viendra leur rendre visite et se rapprochera de plus en plus de leur mère. Chose incroyable, il va même réussir à lui rendre le sourire. C'est le début d'une nouvelle relation amoureuse. Très vite, il va venir s'installer chez elles, prenant le rôle du grand frère, du protecteur. C'est un homme sans accroche, sans bien matériel. Un homme qui ne parle pas souvent de sa famille. Qui est-il vraiment? Si au départ tout es tout rose, cet homme va très vite changer de comportement. Un regard glaçant, des réactions insoupçonnée, c'est le début de l'enfer...







L'auteure a choisi de faire parler Phénix. C'est bien elle, le narrateur. Dans ce livre, elle nous raconte sa vie, ses moments de joie mais aussi de tristesse. Le fait que ce roman soit écrit à la première personne le rend encore plus prenant. Phénix est quelqu'un de sensible et authentique. Son histoire, elle va nous la livrer telle qu'elle la vit dans la réalité. Aucun détails inutiles ne sera rajouté. Avec une incroyable franchise, elle va nous raconter, nous décrire chaque crise avec ses causes et ses conséquences, un avant et un après.



Très vite, je me suis laissé embarquée dans l'histoire. Je vivais celle-ci en même temps qu'elles. J'ai vu cette jeune fille s'enfoncer dans une spirale infernale. Une spirale faite de souffrances, de peurs, de silences et de soumissions. J'avais envie de la secouer, de lui dire de parler. Il m'a fallut du temps pour comprendre son silence et ouvrir les yeux. Un tel sacrifice dans un seul et unique but: protéger sa petite sœur. Un geste remarquable.







Parlons de l'atmosphère maintenant... Au départ, je l'ai très vite trouvé sombre... Mais plus on avance dans le livre, plus l'atmosphère devient angoissante. C'est à en avoir la chair de poule, à avoir peur. Je me suis fait prendre par cette atmosphère. Rester insensible à cela est très difficile. Je me demandais régulièrement ce qui allait arriver. C'est limite si on ne regarde pas derrière en soi en même temps que Phénix le fait.







Il s'agit, ici, d'un roman noir, très noir mais terriblement réaliste. Il traite d'un sujet très délicat: la maltraitance. L'auteure, par des mots justes, le traite admirablement bien! Je ne connaissais pas du tout la plume de cette auteure mais elle est délicate et intéressante. Je ne tarderai pas à lire d'autres livres d'elle.



De nombreux autres thèmes sont abordés comme la relation frère/soeur ou encore la famille recomposée. Autant de thèmes intéressants exploitables avec les jeunes qui nous entourent.







Il s'agit ici d'un petit coup de coeur. Il aurait pu être plus grand mais la fin m'a terriblement déçue... Sans trop vous en dire, je m'attendais à autre chose. Autant le roman est très réaliste, autant la fin ne l'est pas du tout. Une fin trop facile à mon goût!



Cela n'enlève en rien le fait que j'ai adoré ce livre et que je ne peux que vous le conseiller malgré ce petit bémol.
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Tous les héros s'appellent Phénix

Lorsque Phénix et Sacha se font ramener à la maison par le charismatique professeur d'anglais, elles n'imaginent pas à quel point leur vie est sur le point de changer. L'homme gentil et avenant, mais mystérieux et secret, prend de plus en plus de place dans la famille jusqu'à devenir un beau-père intrusif et manipulateur. Mais les jeunes filles cultivent leur jardin secret, une question se profile: jusque quand pourront-elles profiter des rayons du soleil sans l'ombre de "l'autre"?



Un récit fort, touchant, poignant de deux jeunes filles qui cherchent à se construire malgré l'absence de leurs parents (un père parti, une mère démissionnaire...), malgré l'isolement, malgré l’adolescence. Ce roman est à mettre entre toutes les mains pour vibrer et penser aux rythmes des joies et des peines de ces héroïnes extrêmement attachantes.
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Milly Vodovic

Couleurs sur fond noir, dessins fantasmagoriques. Les magnifiques illustrations de la couverture reflètent le contenu.



On lit ce roman comme on plonge dans un autre monde, inconnu du commun des mortels, où l’onirisme côtoie la brutale réalité. Sang et encre mêlés.



Ce roman peut dérouter plus d’un lecteur. Il n’est pas aisé de naviguer dans ses mots, il faut s’accrocher aux branches qu’il nous tend. Chaque lecture sera unique. Parce que ce roman est foisonnant. La Bosnie, les horreurs de la guerre, le racisme, l’amitié compliquée et diffuse, la mort présente partout, une Amérique sauvage et surtout et avant tout… la littérature.



Milly est une héroïne atypique, elle a 12 ans, et ne veut pas être sexuée ; elle refuse de grandir, de voir son corps devenir celui d’une femme, elle a peur de sortir de l’enfance. Celle qui parle aux animaux, qui entretient avec la nature une relation particulière, est une battante, et en même temps un être d’une sensibilité hors normes.



Avec une écriture ensorcelante, l’auteure plonge son lecteur dans un abîme insondable (ou plutôt abyme…), difficile d’en émerger sans peine, on pousse des herbes, on marche sur des coccinelles, on écoute un opossum, on se libère de nos liens, et on se questionne.



Livre jeunesse, livre pour les plus de quinze ans, livre pour les adultes qui ne craignent pas d’être déboussolés, livre inclassable, livre surprenant et déstabilisant. J’avoue que j’ai été plus d’une fois interloquée, j’ai l’impression de n’avoir pas tout compris, j’ai relu des passages plusieurs fois, mais globalement, je suis admirative. Parce que Nastasia Rugani manie l’ellipse et la suggestion avec dextérité.



Ce livre est un joyau littéraire. Je serais, néanmoins, curieuse de savoir de quelle manière un lycéen pourrait recevoir ce texte.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Je serai vivante

Sous le cerisier, elle a disparu.

Elle s’est décomposée.

Elle a éclaté en mille morceaux, comme du verre.

Sous le cerisier, elle a été violée par le garçon qu’elle aimait.

Et après l’horreur, à 17 ans, elle doit raconter cet instant à un homme de la police qui se joue d’elle.

Et comment dire « ça »? Quels mots pour « on m’a violée et je ne suis plus moi« ?



Ce monologue nerveux où chaque phrase transperce les pages, est un coup de poing au ventre. L’autre l’a détruite, mise en terre et tout au long de ce roman, la survivance, la reconstruction se met doucement et difficilement en place.



Aidée d’elle seule, et d’une amie au cœur d’or, elle crie la rage de ne pas être comprise et de ne pas être la « bonne victime d’un viol » car ce garçon, elle l’a aimé et suivi dans ce parc… Comment se départir de cette culpabilité lancée à la figure ?

Je serai vivante est une bombe qui à tout moment peut nous éclater entre les mains et nous laisser pantois. Nastasia Rugani revient avec un roman intense dans lequel le monologue a toute la place nécessaire pour agripper ses lecteurs et lectrices et les mener loin dans la compréhension du drame qui s’est joué, sous le cerisier.



J’ai été frappée et sonnée de croiser Charlotte Delbo et Emily Dickinson et sans crier gare, leurs mots se sont superposés à ceux de l’autrice de la plus belle des façons, sans encombre, tout naturellement.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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