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Citations de Nathalie Dau (52)


Cependant, la terre a plus d'oreilles qu'on ne peut se l'imaginer, et ces oreilles ont mille bouches. La lune sait lire sur les lèvres, la nuit capte les murmures. Le vent emporte les échos, l'eau et les feuillages bruissant les relaient et les amplifient. Les rochers en frémissent, de leur pointe émergée à leur racine ensevelie. Dans les cavernes, les fées frappent les stalactites avec de tout petits maillets, et ces échelettes de pierre projettent leur musique dans le réseau souterrain - jusqu'à une grotte secrète, sur le flanc du Mont Bégo.
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Le clivage et le secret font des magies de pacotille. Il faut s'ouvrir au monde. A l'autre, quel qu'il soit. Unir les contraintes et les changer en compléments. L'amour vaut mieux que la rivalité des sexes.
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Les enfants de notre monde dépourvu de mystères s'enchantent du terrible, de l'ombre sinistre, des secrets chuchotés.
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Mais ici, loin des regards et loin du fouet, il se livrait sans retenue à cette mélopée sauvage, informe et primitive. Les sons bourdonnaient dans son ventre et enflaient dans sa bouche, où il les modulait avant de les lâcher pour qu'ils vibrent au-delà de lui, pareils à des oiseaux emportant avec eux quelques lambeaux de sa souffrance. Il chanta sans paroles distinctes, sans mélodie anticipée et sans autre intention que celle du moment présent ; pour le plaisir de vrombir à la façon d'une rhombe, de devenir une caisse de résonance, de reproduire les cris et les halètements de sa chère forêt, de renouer enfin avec les secrets de son corps et les aspirations enfouies dans sa conscience. Et dans le chant, et dans le souffle, son cœur cognant comme un tambour, il trouva le moyen de renforcer ses énergies, de soulager un peu ses maux. Il vit en lui des tourbillons qui ressemblaient à des tempêtes, à des nuées d'étoiles spiralées, à des fleuves de feu pulsant très en dessous de la racine des montagnes. Il s'empara de leur puissance et la répandit dans ses veines, dans ses nerfs, dans ses muscles abîmés par la violence de Ninnos.
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Le sourire qu'elle offrait à son fils autant qu'à son époux éveillait des tambours dans les cœurs des Addancs. Elle irradiait l'amour et ils s'en montraient affamés.
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Les voix de l'antique savoir se perdent peu à peu dans les borborygmes sanglants. Quelques échos subsisteront, terrés au fond des bois, ruminant des racines et des imprécations.
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Le coeur en marécage où s'enlisent les sentiments
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Le monde paie, je paie aussi. Reine et terre sont liées. Nos déclins suivent la même pente.
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Sombres sont les forêts sauvages.
Aguichantes et terribles, des crocs nichés sous leurs sourires, des griffes au bout de leurs caresses, des effrois déployés comme autant de toiles d'épeires. Et cependant, si l'on accepte d'y céder, si l'on ose oublier, un instant, les règles régentant les hommes, si l'on s'assouplit le cuir au lieu de le couvrir d'acier, elles peuvent offrir le meilleur de soi-même.
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L'esprit des adultes, même s'ils sont artistes, n'a ni la souplesse, ni la naïveté de celui des très jeunes enfants. Il a appris à se défier, à repousser. Voilà pourquoi les fées s'incarnent dans les nouveau-nés, quand elles y sont contraintes. Il n'y a pas de meilleur hôte.
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J'aime ces ironies que nous offre la langue. Je m'en amuse au quotidien : les mots roulent mieux que les dés et offrent de meilleures victoires.
[Notre-Dame des Algues]
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Le vent gonfle les voiles et soulève les vagues. Il charrie le pollen et porte les oiseaux. La terre ne sait jamais quel homme viendra l'arpenter, quelle graine lui sera offerte. Seule, peut-elle empêcher le chiendent de s'imposer là où elle espérait l'orge ? Et ce chiendent, n'est-il pas son enfant au même titre que les autres ? Qui lui permettra de prouver son utilité, de jouer son rôle, si nul ne lui accorde le droit de pousser ?
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Il m'avait inclus dans son monde, dans sa paix, sa chaleur. Pour la première fois, j'éprouvais la sensation d'être accepter sans réticence.
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Ils la nommèrent Inspiratrice, car les merveilles qu'elle avait révélées allaient nourrir les récits de veillées jusqu'à la fin des temps.
Ils l'appelèrent Triple reine car elle avait invoqué le pouvoir de trois couronnes.
Ils honorèrent aussi en elle l'incarnation nouvelle de la Déesse-Mère, car elle était plus jeune et avenante que Zwerca, moins jalouse de ses secrets et cependant plus mystérieuse.
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Je sais les secrets du brouillard, expliqua Kerridwen. Je sais tous les passages et tous les moyens de retour. Je sais les mondes du dessus, je sais les mondes du dessous. Rien n'est jamais invisible à mes yeux, Gwyon, et rien n'est impossible lorsque le feu lèche les flancs de mon chaudron.
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La brume a des oreilles bien davantage que les murs !
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Je suis ce que je suis, et ce que je peux encore devenir.
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« Ils marchaient du pas lent de ceux qui ne recherchent rien, sinon peut-être l’harmonie. Pourtant, on disait que leur quête durait depuis l’aube des hommes.
Ils avançaient sans peur au travers des contrées sauvages. Leurs regards et leurs pas repoussaient l’horizon. Ils s’arrêtaient parfois, restaient durant quelques malunes, un an ou davantage, et repartaient sans que l’on sache bien pourquoi.
Durant le temps de leur séjour, ils répondaient à ceux qui les interrogeaient. Simplement, sans chercher à convaincre ni même à convertir. Et quand ils s’en allaient, on conservait le souvenir de leur chant favori, étrange et envoûtant : le Cantique de Kernann.
Certains s’en emparèrent, alors qu’ils ne possédaient pas les éléments pour le comprendre. Ceux-là, qui n’étaient pas des mages bleus, pillèrent et déformèrent. De ce qui était liberté, ils firent un hymne de colère, une incitation au saccage. Ils commirent des meurtres et prétendirent les justifier avec les mots des autres. Des mots qu’ils avaient dépouillés de tout leur véritable sens.
Ainsi naquit la secte des Libérateurs.
Le bleu fut usurpé et en paya le prix. De l’Origine de l’Éradication,
par Lydidane, seconde Bala de l’Ordre
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"Encore" réclameront les enfants aux yeux pétillants, et tous ceux dont l'âme est imprégnée de poésie. Parce que James Matthew Barrie avait raison en rédigeant son Peter Pan : il nous faut croire aux fées pour les empêcher de mourir, ou de s'endormir à jamais au plus profond du labyrinthe.
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Son monde est un pays brillant où vont des troupes de chevaux, couleur de vagues hivernales. Libres. Purs. Sabots sacrés foulant des brassées de bruyères et des prairies de trèfles dominant la mer. Un galop magicien qui fait naître le vent.
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