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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Le "Grand Roman Américain" par excellence. Social, actuel, vrai.

Un cliqué fidèle aux Etats Unis d'Amérique d'aujourd'hui et d'hier. D'une société complexe, fissurée, teinté par son histoire dont elle est aujourd'hui loin d'être débarrassée.

Mais aussi des récits personnels magnifiquement développés, jamais négligés, sublimés par une narration omnisciente et pertinente.

Une intrigue riche à la haute de son ambition, tous ses thèmes sont abordés avec consciencieux respect. Harcèlement, politique, homosexualité, médias, amour, maternité, consommation, société...

Il est clair, le fond y est. Et à notre plus grand bonheur, le style suit.

Fluide et rythmé par une écriture fine, modeste et saisissante, ce récit nous berce entre polyphonie et parallélisme : d'un personnage à l'autre, du passé au présent, de deux histoires singulières à leurs destins croisés.



Nathan Hill, merci ! Nous serons là pour le prochain, et celui d'après aussi...
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Les fantômes du vieux pays

Dans la famille Andersen, je demande le grand-père. Un type pas très causant parti de sa Norvège natale dans les années quarante. Est-ce qu’il a trouvé une vie meilleure en Amérique ? Pas vraiment, car il a ramené ses démons avec lui. Les fantômes du vieux Pays comme il les appelle.



Dans la famille Andersen, je voudrais aussi la mère. Une fille un peu névrosée née dans le Midwest des années cinquante. Elle rêve de poésie et d’art, une gamine brillante qui dénote un peu au milieu de l’Amérique profonde. Un signe particulier ? Elle abandonne sa famille et disparait alors que son fils peine à rentrer dans l’adolescence.



Enfin dans la famille Andersen, je voudrais le fils. Samuel, notre narrateur principal. Pas vraiment un héro, plutôt le genre à rater sa vie. Il a failli trouver le grand amour, il a failli devenir un écrivain célèbre. Il aura surtout failli.



Samuel ne s’est probablement jamais remis de la disparition de sa mère à 11 ans. Alors quand celle-ci réapparait soudainement au début du roman en agressant publiquement le futur candidat aux élections présidentielles, notre narrateur essaie d’ignorer l’évènement. Malheureusement pour lui, les évènements vont le rattraper et lui forcer la main. Ils sont rancuniers les fantômes scandinaves.





Avec les Fantômes du vieux pays, Nathan Hill nous dresse une saga familiale avec ses secrets, ses traumatismes et ses mensonges. L’Amérique, ce nouveau pays apporte aussi son lot de fantômes pour compléter la toile de fond. Des manifestations étudiantes pour la fin de la guerre au Vietnam réprimées dans le sang à la crise financière des subprimes en passant par la guerre du Golfe ou les conséquences du 11 septembre, le roman étale un demi siècle de l’histoire des Etats Unis.



Le livre est divisé en dix chapitres. Chacun de plonge dans l’une des trois périodes clefs de l’histoire.

• Tout d’abord le temps ‘présent’, 2011. Le narrateur devenu adulte vit une situation professionnelle compliquée et l’agression du sénateur Packer le forcera à se plonger dans son histoire.

• En 1988, le narrateur ne le sait pas encore mais il vit sa dernière année avec sa mère. Il quitte l’enfance fait des rencontres qui le marqueront à vie.

• Il y a enfin l’année 1968, la mère du narrateur termine son année au lycée et s’apprête à partir pour Chicago et rentrer à l’université.



En dehors de la famille Andersen, on trouve des personnages forts et marquants. Difficile d’en dire plus sur l’intrique sans gâcher le plaisir du lecteur.



Pour un premier roman, je n’ose parler de chef d’œuvre. La postérité donnera son jugement bien plus tard. Par contre Nathan Hill nous a pondu un véritable page-turner comme on les appelle. Ce livre est comme un bol de cacahouètes, à chaque fois on en reprend ‘juste pour quelques pages’. Et puis soudain, le Nix saute au dessus de la falaise vers les flots déchainés et les rochers. Les 700 pages n’étaient plus que souvenirs me laissant avec un furieux sentiment de manque.



Ce livre aura très bien marché pour moi. Car à quelques mois près, j’ai l’âge du narrateur et de l’auteur. Dans le deuxième chapitre, j’ai retrouvé un peu du souffle de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, un récit de l’enfance. Les références, notamment aux années quatre vingt ont baigné ma propre adolescence.



Pour conclure, je dois remercier les éditions Gallimard et Babelio qui m’ont donné l’occasion de découvrir une histoire captivante et ambitieuse ainsi qu’un nouvel auteur à suivre.



PS : Puisque la critique est facile, je vais essayer de cracher un peu de venin.

Même si j’ai beaucoup aimé ce livre, il y a quelques faiblesses qui ont parfois gâché mon plaisir. La plus grosse critique que je pourrais formuler concerne le caractère du narrateur et de sa mère. Ce sont les victimes des évènements et des agissements des autres personnages. Ils sont si peu acteurs de leurs propre vie que l’on en vient à se dire qu’ils méritent leurs malheurs. Cela se ressent le plus dans les dialogues. Les autres parlent et agissent, le narrateur écoute et subit.

La fin aussi est perfectible, l’auteur conclu toutes ses intrigues de manière assez scolaire. Un peu comme s’il s’agissait de terminer pour terminer. Quel dommage que le dernier point soit si final…
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Les fantômes du vieux pays

Un très mauvais roman. Dans le plus pur formatage américain, mal traduit de surcroit, ce roman prend pour prétextes quelques-un des courants de l'histoire américaine récente, en mêlant le mouvement hippie, les guerres, l'addiction aux jeux videos ou encore la crise et la vacuité de l'enseignement. Séparément, chacun de ces thèmes, mériteraient que l'on s'y attarde. Emmêlés, cela ridiculise le propos. Des longueurs, du mélo inutile complètent le ratage de ce roman.
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Les fantômes du vieux pays

Un premier roman porté par une construction narrative impressionnante, mais aussi par une galerie de personnages haut en couleur. Nathan Hill bouscule la saga familiale en racontant l'histoire d'une mère apparemment indigne et d'un fils paumé. Jouant sans cesse sur le lien entre réalité et imaginaire, vérité et mensonge, il met en place une satire de la société américaine d'hier et d'aujourd'hui.
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Les fantômes du vieux pays

Dans Les fantômes du vieux pays, Nathan Hill nous livre une réflexion sur les choix censés dicter notre identité et la culpabilité qui en découle. Dans un très beau portrait d'une mère en fuite, hantée par ses démons domestiques et par sa capacité à être au mauvais endroit au bon moment comme par l'histoire de son fils, Hill décrit joliment une partie du rêve américain. Dommage que sa critique sociale ne tombe pas toujours juste.
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Les fantômes du vieux pays

En avril dernier, j’ai accueilli avec joie la diffusion de la liste des auteurs présents au prochain festival America. Je l’ai parcourue, me suis rendue compte que je ne connaissais presque personne (ce qui me réjouit car j’ai découvre à chaque fois des auteurs qui deviennent fétiches !), et que je ne savais pas trop par lequel commencer. Mais, en entrant dans un genre d’Emmaüs à Seattle (oui, je me la pète à mort), un livre d’occas a attiré mon regard car j’ai reconnu un des auteurs qui allait être présent : Nathan Hill, dont c’est le premier roman. Ni une, ni deux, je l’ai donc acheté et lu dans la foulée ! En anglais du coup, mais il existe aussi en français pour ceux qui seraient intéressés.



Et il m’a beaucoup plu ! On y retrouve tous les ingrédients de la littérature américaine (ceux qui en ont marre, du coup, passez votre chemin) : histoire familiale compliquée imbriquée dans la grande Histoire, psychologie, thèmes sociétaux fouillés… tout cela très bien écrit et étonnamment drôle.



“The things you love the most can hurt you the most” dit Faye Andresen à son fils de 11 ans, quelques jours avant de l’abandonner (« les choses que tu aimes le plus peuvent te faire le plus de mal »). C’est un peu le thème principal du livre : les liens familiaux, l’abandon, la rédemption, le pardon, les traumas de l’enfance, le poids de l’histoire familiale, ou comment les secrets et non-dits peuvent se transformer en malédiction.



On suit le héros dans sa quête de sens et de compréhension de cet événement qu’il estime avoir gâché sa vie, avec des flashbacks nous éclairant sur les événements fondateurs qui y ont mené et ont suivi : son enfance (le mois avant le départ de sa mère) et sa vie de jeune adulte qui peine à trouver son identité, l’adolescence de sa mère et son premier mois d’université à Chicago, en octobre 1968, alors qu’éclatent les émeutes étudiantes.



La psychologie des personnages, principaux comme secondaires, est très développée, à travers leur environnement, leur entourage, les événements qui les façonnent, leur cheminement intérieur… C’est très fin, les portraits sont vivants, authentiques et émouvants.



L’auteur en profite aussi pour aborder de nombreux autres sujets de société, de façon fouillée, drôle et souvent très effrayante, comme l’addiction aux jeux vidéos, l’influence des médias de masse et de la publicité sur la société, la bêtise de la jeunesse pourrie-gâtée et abrutie par les réseaux sociaux, l’évolution de l’engagement politique avec l’âge…



Du coup c’est un pavé et je pense qu’il aurait pu tailler un peu (notamment sur l’histoire d’amour du héros que je trouve bien trop développée), mais cela se lit très bien quand même et les différents sujets sont intégrés au récit avec brio. J’ai également été un peu gênée, comme d’habitude, par l’évidence de l’utilisation de nombreux styles différents, qui dénote du passage de l’auteur par un cursus d’écriture créative. J’ai trop souvent l’impression dans les premiers romans américains que l’auteur a collé toutes les nouvelles écrites à l’université, dans le cadre de devoirs. Mais c’est ici tellement bien écrit que cela n’a rien de rédhibitoire.



En résumé, c’est un très bon roman pour qui veut de la psychologie, de l’Histoire (la description des émeutes est assez épique !), des personnages attachants et une vision cynique de la société. Et des débats passionnants au Festival !

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Les fantômes du vieux pays

La race des auteurs capables de te tenir en haleine sur 703 pages compte bien peu de d'élus. Nathan Hill en est un, et pas des moindres, crois-moi !



Même John Irving l'atteste, c'est peu dire ; et à sa suite les plus grands écrivains et chroniqueurs sont unanimes : Les fantômes du vieux pays est LE grand roman américain des deux dernières décennies, et Nathan Hill, la révélation du pays.



Et lorsque je parle de cette race d'écrivains bénis des lieux et divinement doués, je ne parle pas de ces auteurs habiles à te tenir en haleine « facilement » à l'aide de schémas narratifs maintes fois utilisés, certes efficaces mais ayant depuis longtemps perdu toute saveur, secs, désespérément fades. Suivez mon regard.



Nathan Hill, lui, court dans le peloton de tête. Il nous livre un premier roman exigeant (oui, tu as le droit de ne pas le croire en refermant le livre, mais je te promets l'information est exacte, c'est un premier roman), affuté et terriblement passionnant. S'il lui fallu dix ans pour le terminer, tu n'auras besoin que quelques jours pour en venir à bout, une semaine tout au plus. Aussitôt embarqué, te voilà chahuté, entrainé dans le tumulte des époques, le vacarme des lieux, le fracas des personnages. A peine as-tu pris tes marques dans une aussi insignifiante que sage banlieue de l'Illinois dans les années 80, que tu te trouves transporté dans le Chicago en ébullition de l'année 1968, bouleversé par les mouvements pacifistes, anarchistes et féministes. Deux secondes plus tard, tu es en Norvège, dans les années 40, et hop, en un clin d'oeil – ou un chapitre, c'est tout comme, tu dévores ses mots comme des pâtisseries, tu engloutis ses phrases comme des pralines – tu te retrouves en 2011 ligoté à Samuel, personnage que tu feras tien et ami durant tout le roman, personnage attachant et intrigant, de ceux que l'on peut qualifier de « dotés d'une belle épaisseur psychologique ». Un homme à la recherche. A la recherche de quoi d'ailleurs ? de vérité, bien sûr. Mais crois-moi, quand c'est bien écrit, ça n'a rien d'un poncif.



Pourtant, la quatrième de couverture ne m'avait pas immédiatement emballée. Je crois même l'avoir relue plusieurs fois pour être sûre d'en avoir compris les mots. L'histoire d'une femme un peu folle qui lance des cailloux sur un politicien en course pour la présidentielle, celle d'un fils abandonnée par ladite femme, professeur de littérature désillusionné par ses étudiants aussi ignares qu'ingrats et se servant de ce fait divers pour renouer avec sa mère en publiant un livre-révélation pour le sortir de la faillite.



Bref, je n'en attendais pas grand chose et j'avais tort. de cette reconstitution aussi hasardeuse que minutieuse du passé, bien des surprises ont été dévoilées et nombreux sont les fantômes à s'être réveillés. En s'emparant de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, Nathan Hill compose avec beaucoup d'humour et de talent une fresque ambitieuse et terriblement captivante.



Entre les pages des fantômes du vieux pays, l'ambiance est au détail, minutieusement dépeinte, soigneusement établie. Travail d'orfèvre ou d'historien ? de romancier indéniablement! d'une jolie trempe certainement. Alors on se délecte de descriptions truculentes, avec le sentiment de plonger dans les époques comme dans les différents bassins d'une piscine, le chaud, le froid, celui à jets ou avec des remous. Rien n'est laissé au hasard, tout est décrit avec vivacité et fougue ; les personnages, les lieux, les actes semblent prendre vie sous nos yeux. Parfois, trois pages entières sont consacrées à la « quête » de l'un des personnages, lancé à plein régime dans un jeu vidéo, et c'est à s'y méprendre vraiment, on a l'impression de voir courir son avatar sous notre nez. Un chapitre plus tard, nous sommes auprès de Faye et d'Alice dans la chambre de leur pensionnat en 1968, s'échangeant poèmes et petites pilules rouges. Parfois on se demandes même où l'auteur semble vouloir nous emmener, que viennent faire là certains personnages, quel rapport ont-ils à l'histoire. Mais en fait, on se dit que ce n'est rien de moins que la vie, au sein de laquelle gravitent une foultitude de personnages, certains majeurs, d'autres moins. Et encore ! Et puis un peu de patience ! Que dis-je, beaucoup de patience ! Accroche toi, récompense garantie à la fin. D'abord parce que tu auras réponse à tous tes questionnements, retrouvé toutes les pièces du puzzle et qu'en prime tu auras dévoré un roman au souffle éblouissant, parfois drôle, souvent désabusé, tout au long brillant.



Bref, tu l'as compris, en faisant le choix d'ouvrir Les fantômes du vieux pays, c'est dans une grande fiction américaine comme seul ce continent semble pouvoir en offrir que tu t'apprêtes à plonger. Un chef d'oeuvre, incroyablement libre, empli de bruits et de bourrasques, débordant de vie, rageusement grandiose. Un petit pavé à la fin duquel tu arriveras malheureusement trop vite. Bon sang, on en aimerait encore tellement ! Pas facile de rebondir sur autre chose après cela ! de revenir à sa pile de livres à lire en s'interrogeant sur ce qui pourrait avoir autant d'ampleur que ce roman ! Une chose est sûre, ce livre va continuer de nous hanter et de faire de même avec les pages des autres livres que nous commencerons ensuite.



Parfait, je crois que l'idée me plait.
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman est porté par pas mal de lecteurs , mais franchement je ne vois pas tellement pourquoi .

Il n'est pas désagréable ni dans sa lecture , ni dans son contenu, mais je pense qu'il aurait gagné a être beaucoup plus court.. la moitié aurait largement suffit, à mon sens.



Je me suis bien souvent demandée mais ou est ce que l'auteur veut en venir et j'avoue n'avoir trouvé un réel plaisir à la lecture que vraiment vers la toute fin.

Les personnages ne m'ont pas semblé très sympathiques et je n'ai pas eu l'envie réelle de connaître leurs histoires.

J'ai plutôt bien apprécié la critique la société américaine, et également les différentes idées qui en ressortent.



Je dirais donc pour faire court, roman agréable, mais qui pour moi ne mérite pas l'engouement qu'il y a autour.

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Les fantômes du vieux pays

Vous recherchez un roman qui vous permette de comprendre comment un Donald Trump a pu devenir président des USA ?! Avec Les Fantômes du vieux pays, Nathan Hill nous donne un semblant de réponse… Et cela ne me rassure pas spécialement pour les prochaines années…



Dans ce roman, nous suivons principalement trois grandes trames narratives : deux se déroulant au présent et la dernière, qui concerne Faye, qui démarre lors de son adolescence et remonte le temps jusqu’au présent. La trame principale concerne Samuel : nous le découvrons quelques jours avant l’appel de l’avocat, alors qu’il tente de se dépatouiller d’un conflit avec une étudiante qu’il accuse de tricherie. Il est dépeint comme un quarantenaire blasé qui, malgré son poste universitaire semble avoir raté sa vie : il déteste enseigner, n’arrive pas à rédiger la moindre page du roman qu’il doit écrire depuis 10 ans, s’est endetté pour acheter une maison qui a perdu une grande partie de sa valeur et passe la plupart de ses soirées à jouer en ligne, dans une univers parallèle appelé Elfscape.



De temps en temps, cette trame est interrompue par des chapitres qui concernent un certain Pwnage, dont on découvre qu’il est un partenaire de jeu de Samuel. Avec Pwnage, Nathan Hill nous met en garde contre les dangers de l’addiction au jeu vidéo. Ce personnage, qui a connu de lourds problèmes dans sa vie personnelle et professionnelle, s’est totalement désociabilisé et ne vit plus qu’à travers ses doubles virtuels. Ce qui a évidemment de nombreuses répercussions sur sa santé mentale et physique. Il est aussi le reflet d’une population dont le niveau de vie a beaucoup baissé ces dernières années et pour laquelle le rêve américain est bien loin…



L’auteur aime jouer avec les modes de narration, pour que notre expérience de lecture se rapproche le plus possible de ce que vivent ses personnages. Certains chapitres ne se composent que de dialogues, un autre est écrit sous la forme d’un “livre dont vous êtes le héros” [une des grandes passions enfantines de Samuel], etc. Pour rendre compte de l’état psychotique dans lequel sombre peu à peu Pwnage, le dernier chapitre qui lui est consacré est rédigé quasiment en une seule phrase, qui court sur plusieurs dizaines de pages… Cela nous donne l’impression d’être en apnée. J’ai mis un certain temps avant de comprendre pourquoi j’avais cette curieuse impression à la lecture. J’ai vraiment beaucoup aimé ces jeux stylistiques.



La trame qui suit l’histoire de Faye est celle que j’ai préférée. Elle traite de nombreux sujets, passionnants de mon point de vue : l’intégration dans une communauté rurale d’Amérique lorsque l’on est un étranger, le regard scrutateur de la société quand on est une jeune fille, le poids des conventions, le besoin d’émancipation, la gestion de la santé mentale et les tabous qui l’accompagnent, etc. Le récit de Faye, c’est aussi celui d’une époque : celle de la fin des années 60, lorsque la jeunesse idéaliste manifestait contre la Guerre du Vietnam et luttait pour l’émancipation des femmes [Et guess what ?! : les violences policières, elles étaient déjà là au cas où tu penserais que c’est tout nouveau… ].



A travers les nombreux personnages que l’on croise dans cette petite brique de 950 pages, l’auteur traite de nombreuses problématiques [peut-être un peu trop ?] qui divisent encore l’Amérique d’aujourd’hui. Il démontre également comment la logique qui régit la société de l’image et du divertissement a totalement pris le contrôle de la politique, laissant de côté les idées pour le profit.



Que vous dire de plus ?! J’ai dévoré ce roman dont j’ai trouvé certains personnages terriblement attachants, d’autres particulièrement détestables. L’auteur joue d’ailleurs beaucoup avec nos sentiments vis-à-vis de ses protagonistes et, lorsqu’il lève le voile sur la véritable personnalité de certains, ça peut faire mal !
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Les fantômes du vieux pays

Sa mère l’a abandonné alors qu’il avait 11 ans. Elle a disparu et n’a jamais donné la moindre nouvelle. Vingt ans plus tard, Samuel est devenu prof d’anglais dans une petite université. Il reçoit un coup de téléphone d’un avocat lui annonçant que sa génitrice a été arrêtée pour avoir agressé en public un candidat à la présidentielle. L’avocat lui demande d’écrire une lettre de soutien pour plaider sa cause. Hors de question pour Samuel, qui voit au contraire dans cette affaire une occasion de prendre sa revanche. Devant honorer un contrat avec un éditeur sous peine de se voir traîner en justice, il décide d’écrire un livre à charge sur cette mère indigne dont l’histoire passionne les médias. Pour mener son projet à bien il va devoir remonter le fil d’une destinée familiale mouvementée où subsistent beaucoup de zones d’ombres, quitte à réveiller quelques fantômes depuis longtemps endormis.



Un premier roman américain de plus de 700 pages qui nous emmène du Chicago d’aujourd’hui au New-York post 11 septembre, des émeutes étudiantes des années 60 à la Norvège des années 40. L’enfance de Samuel, son amitié avec Bishop balayée par la guerre en Irak, son histoire d’amour impossible avec Bethany la violoncelliste, la jeunesse de sa mère étudiante, le passé mystérieux de son grand-père, des personnages secondaires sur lesquels on s’attarde longuement comme Pwnage l’accro aux jeux en ligne ou la vicieuse Laura Pottsdam. Les fils narratifs se croisent, s’éloignent, se coupent subitement ou se rejoignent définitivement avec une virtuosité qui force l’admiration.



Un roman fleuve hyper construit et hyper maîtrisé. C’est drôle, cynique, terriblement lucide et sans la moindre illusion pour l’Amérique actuelle. Quelques bémols tout de même. Certaines longueurs (logique), les passages sur la jeunesse de la mère que j’ai trouvés moins passionnants et une ficelle romanesque avec le personnage du juge un peu trop grosse pour être totalement crédible. Mais je pinaille. Tomber sur un auteur de 39 ans capable de trousser un premier roman aussi ambitieux et aussi abouti ça n’arrive pas tous les jours alors autant ne pas bouder son plaisir.


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Les fantômes du vieux pays

Bon , le livre a failli me tomber des mains...Je crois que j'ai sauté quelques pages , mais c'est finalement un merveilleux voyage en Amérique à la fin des années 60.Qui se souvient du choix d'Hubert Humphrey ( qui est caricaturé dans le livre , alors qu'il était un ardent défendeur des droits civiques)comme candidat démocrate à l'élection présidentielle

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Les fantômes du vieux pays

La vivacité de la littérature américaine est encore démontrée dans ce livre où Nathan Hill tente tout presque toujours avec réussite.
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Les fantômes du vieux pays

J'ai mis beaucoup de temps à lire Les fantômes du vieux pays, par manque de temps et non d'intérêt et aussi parce que je voulais savourer ce roman généreux, cette fresque familiale presque historique qui nous apprend beaucoup de chose sur l'humain, sur notre société et sur l'Amérique.



C'est difficile pour moi de faire la critique d'un roman aussi riche, qui mélange plein d'émotion. Il a un aspect historique avec les manif de 68, il y a du suspense avec la recherche du passé de la mère de Samuel et tout au long de la lecture, nous suivons Samuel dans sa quête existentielle.



Un très beau roman, un auteur à suivre !
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Les fantômes du vieux pays

Livre très intéressant et captivant. J'ai eu parfois du mal entre les retours en arrière ou même les différents personnages que l'on suit qui parfois ne m'ont pas paru essentiels pour l'histoire, mais c'était tout de même sympathique.

Une fois qu'on a compris le procédé de l'auteur, on se laisse guider et c'est agréable.

Un auteur à suivre certainement !
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Les fantômes du vieux pays

Voici le premier roman de Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays ! Un pavé de 700 pages, une fresque de vie aux Etats-Unis qui couvre plusieurs décennies jusqu’à notre époque, les différentes strates du passé se chevauchant. Ajoutez à cela un voyage en Norvège dans le présent et le passé, un nombre de personnages assez impressionnants dont le narrateur nous fait découvrir tour à tour le point de vue… Vous comprenez pourquoi les critiques parlent de roman ambitieux et de jeune prodige à propos de son auteur.



Cet enchevêtrement de faits, d’Histoire avec un grand H, la guerre du Vietnam, les révoltes féministes, Mai 68 et les émeutes de Chicago, le 11 septembre, tous ces faits historiques entremêlés à la petite histoire des vies médiocres marquées par la peur de l'échec, par le sentiment d’abandon, est assez ahurissant et vous laisse pantelant. Un chaos que l’écrivain parvient pourtant à mettre en ordre car il y a du génie dans ce roman même si parfois il y a aussi quelques faiblesses.



En tout cas, je l’ai lu avec beaucoup de plaisir, rapidement, et de temps en temps en me tordant de rire ! Mais le rire, il faut bien le dire a toujours un arrière-goût amer et ironique car il dénonce les travers de notre société ou les blessures secrètes des personnages. Ainsi l’on rit des déboires de Samuel, le personnage principal du roman, écrivain raté, professeur d’un petite université, de ses démêlés avec Laura, son étudiante, on rit de ses pleurs incessants et incontrôlables, mais l’on est en empathie avec lui, avec son enfance traumatisée par le départ de sa mère, et par son amour perdu, Bethany. Et que dire de son ami Pawnage si addict aux jeux vidéos qu’il ne vit plus dans la vie réelle et manque en mourir. Il y a là, à la fois, la critique d’une société qui finit par vivre par procuration sur écran interposé, mais aussi toute la tragédie de la solitude et de l’échec.

La satire de la société américaine actuelle est donc bien menée avec ses jeux de pouvoir entre républicains et démocrates, avec ces politiciens véreux, ces hommes de « culture » comme Periwinkle, l’éditeur de Samuel, qui ne pensent plus littérature mais argent et rentabilité. Nathan Hill n’est pas plus tendre avec la société des années soixante. La condition féminine y est décrite dans toute son horreur et c’est la mère de Samuel, alors lycéenne et étudiante qui en est marquée à jamais. Les hommes politiques n’hésitent pas à mener un jeu trouble en attisant la contestation et en ordonnant de tirer sur les étudiants. La lutte contre le racisme et la ségrégation se solde par l’assassinat de Martin Luther King.



Un roman qui a donc de grandes qualités même si parfois le récit présente des longueurs ou un trop plein ! C’est le défaut propre à un premier roman : on sent que l’écrivain veut tout dire là où il pourrait parfois suggérer ou élaguer!

D’autre part, j’ai trouvé la fin un peu trop consensuelle : les réconciliations de Faye avec son père, de Samuel avec sa mère, avec Bethany. Bien sûr, Samuel a grandi car il s’agit aussi d’un roman d’initiation mais cette « morale » qui dit que l’on doit s’efforcer de comprendre les autres, m’a paru plutôt démonstrative.

Mais pour ne pas rester sur cette note négative, je veux terminer en soulignant la maîtrise de Nathan Hill dans l’écriture de sa comédie humaine. Le roman est agréable à lire, on s’attache aux personnages, on apprécie l’humour corrosif, et l’on découvre ou l’on revit, pour les plus âgés, les évènements des cinquante dernières années des Etats-Unis qui sont aussi un peu notre histoire..


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Les fantômes du vieux pays

Les auteurs capables de tenir leurs lecteurs en haleine pendant 950 pages sont rares. Nathan Hill fait partie de ceux-là, dès son premier roman – ce qui est une réussite à ne pas sous-estimer. Il lui aura fallu dix ans pour finir son roman, moins d’une semaine à moi pour le dévorer – une première également dans l’histoire de mes lectures. La quatrième de couverture, pourtant, ne me faisait pas vraiment rêver – une mère un peu tarée qui lance des cailloux sur un politicien, son fils abandonné qui se sert de ce fait divers pour renouer avec sa mère et publier un livre-révélation pour le sortir de la faillite. C’était sans compter les talents de conteur de Nathan Hill. Il nous entraîne de personnage en personnage, change d’époque, revient en arrière, tout cela avec un doigté de virtuose absolument fascinant.



Ici, pas de raccourcis faciles, tout est décrit dans les moindres détails – les paysages, les gens, les situations semblent véritablement prendre vie sous nos yeux. Chaque événement décrit est d’une vivacité sans égale : les manifestations de 1968, les excursions virtuelles du personnage principal dans son jeu vidéo, ses années d’école dans la banlieue de Chicago. Même les dialogues nous semblent avoir lieu juste à côté, comme si nous étions nous aussi assis à l’aéroport avec Samuel et Periwinkle lorsque celui-ci lui annonce qu’il doit rembourser la totalité de l’avance perçue sur son livre jamais écrit. Fascinés par ce qui se joue sous nos yeux ébahis, absorbés par l’histoire en train de se dérouler, nous laissons l’auteur nous entraîner dans toutes les directions possibles et imaginables, en nous demandant bien ce que des personnages comme Pwnage ou Laura Pottsdam vont bien pouvoir avoir comme rôle dans cette histoire. Mais finalement, tout le monde y trouve son compte, chacun est à sa place, chaque chapitre sur chaque personnage est l’occasion de tisser un peu plus longuement la toile de ce récit tentaculaire, l’occasion également d’explorer encore un peu plus longuement les méandres de l’âme humaine.



Je ne vous révèlerais évidemment pas la fin de cette histoire absolument passionnante – parce qu’il faut lire ce livre, entendons-nous bien, c’est un de ces romans à côté duquel il ne vaut mieux pas passer. Mais laissez-moi vous dire ceci : je ne m’y attendais absolument pas. On aurait pu penser qu’au bout de 800 pages, l’auteur aurait laisser échapper malencontreusement quelques indices, comme d’autres le font par inadvertance au bout de 100 pages. Mais non, pas du tout – arrivés à la fin, nous ne sommes qu’éberlués par ce dénouement tellement bien pensé, tellement plausible, et finalement tellement diabolique. Une grande réussite !
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Les fantômes du vieux pays

Je viens de terminer ce roman, commencé  en octobre 2020, ponctué  de pauses... J'en  attendais beaucoup , trop peut être . L'auteur,  Nathan Hill a mis 10 ans pour écrire ce roman de 960 pages. Avec bien sûr  des faits historiques  et inventés,  romancés  dont il nous les expliquent en remerciement. 



Son roman a été colossal,  beaucoup de travail  d'écritures,  de lieux,  de pensées, riche en personnages bien décrits.  Des situations  difficiles aussi mais j'étais  toujours  en attente de quelque  chose  de plus corsé... 



Samuel, professeur d'anglais à  l'université  de Chicago ,  abandonné par sa mère à  l'âge de 11 ans me semble t il , reconnait cette dernière  à  la télévision  lors d'une  agression du gouverneur Packer dont elle est l'instigatrice.  Tout démarre donc de là.  Il est en plus acculé  par son éditeur qui le menace en justice si il ne sort pas le livre plein de révélation que lui a promis Samuel en échange d'avance financière conséquente ...



J'ai  donc attendu,  entre des chapitres très longs sur le passé de sa mère Faye en 1968, ses idées,  ses craintes,  ses peurs, ses mauvaises décisions,  sur fond de crise de 1968... 



Des passages sur l' enfance de Samuel , ses amis dont Bishop, bethany et ses partenaires de jeu virtuels , plus tard dont Pwnage , dont j'ai  trouvé ce passage  convaincant , structuré  et même attachant . Le reste n'est  que "gentillet", les fantômes du passé ne sont au fond,  pour ma part , que le reflet de la perception  de la vie de chacun.... 





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Les fantômes du vieux pays

« Quand Samuel était enfant et lisait une Histoire dont vous êtes le héros, il plaçait toujours un marque-page à l’endroit où il devait prendre une décision très difficile, de sorte que, si l’histoire tournait mal, il pouvait revenir en arrière et recommencer autrement. »



Malheureusement la vraie vie n’est pas ainsi faite. Pourtant, Samuel sait parfaitement où se trouvent les carrefours importants de sa vie : ce moment où sa mère a quitté le foyer, cet instant où il a perdu Bethany, la femme de sa vie, ce présent où il fuit une carrière de professeur désabusé pour se cacher dans le monde virtuel d’un jeu en ligne.



Jusqu’à ce qu’un avocat l’appelle au sujet de sa mère, Faye Andresen qu’il n’a pas vue depuis vingt cinq ans et qui est aujourd’hui accusée d’agression contre un candidat à la Présidentielle.

Voilà de quoi retourner dans le passé pour comprendre pourquoi sa mère en est arrivée là et surtout pourquoi elle l’a abandonné quand il était enfant.



Faye est la fille d’un norvégien qui a fui son pays pour des raisons mystérieuses mais en a gardé beaucoup de nostalgie et surtout la mémoire des légendes et fantômes de ce pays nordique. Une histoire de « nisse » et de porridge provoque chez la jeune Faye une première crise d’un mal qui ne la quittera plus.

« Il y a ce genre de moment dans toute une vie, un traumatisme qui vous fait voler en éclats, et vous transforme à jamais. »

Alors qu’elle devrait épouser Henry, le fils d’un fermier voisin, romantique et un peu niais, Faye part au Cercle, une université de Chicago. Chicago, une ville qui fait peur et qui va connaître à cette époque (1968) de graves émeutes dans lesquelles Faye se retrouvent embarquée.

Petit à petit, nous découvrons cette partie cachée de la vie de Faye.

Et en parallèle, nous suivons aussi le passé de Samuel. Sa rencontre avec Bethany et son frère Bishop.

Autant de personnages dont nous n’avons au départ qu’une parcelle d’identité, puis que nous saisissons au fur et à mesure dans leur ensemble.

« il n’y a pas une identité vraie cachée parmi de fausses identités. Mais plutôt une identité vraie cachée parmi de nombreuses autres identités vraies. »



Cette histoire romanesque des liens familiaux et amicaux prend forme dans une peinture assez caustique de l’Amérique des années 60 et de nos jours. D’un côté une révolte du milieu universitaire et hippie contre la guerre au Vietnam et de l’autre une jeunesse plongée dans le monde virtuel pour échapper aux routines du quotidien. Avec quelle que soit l’époque, la manipulation par les médias et politiques.

« Le danger de la télévision, c’est que les gens commencent à voir le monde à travers cette unique goutte d’eau. »







Les fantômes du vieux pays est un roman qui allie une histoire romanesque, une excellente analyse des rapports humains et une vision satirique du monde moderne. C’est un pavé qui ne prend toute sa puissance que dans son entièreté. Il faut donc s’accrocher sur les premières centaines de pages, passer au-delà des détails des vies et passions de chaque personnage pour extraire la substantifique moelle. Personnellement, si les personnages de Pwnage, geek très attachant, et de Laura, étudiante détestable, sont intéressants, leurs émois m’ont moins intéressée et éloignée de l’intrigue principale.

Même avec quelques longueurs, il faut tout de même reconnaître que ce premier roman est fort bien maîtrisé.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Les fantômes du vieux pays

Si vous cherchez dans la lecture à voir la vie en rose, mieux vaut passer votre chemin et opter pour un autre livre que Les fantômes du vieux pays. Si, en revanche, vous appréciez les déclarations acides, les constats désabusés ou cyniques, Nathan Hill a de fortes chances de vous plaire.



On apprend dans ses remerciements que ce roman, son premier d'ailleurs, lui a pris dix années. Vu le résultat, ce fut une décennie qui valait la peine. Si l'épaisseur du livre peut de prime abord effrayer, je me suis de suite sentie embarquée dans l'histoire complexe et complexée de Samuel, dont la mère est partie un jour, sans explication, alors qu'il avait onze ans. Une mère qui a laissé, on l'imagine fort bien, une blessure béante à l'enfant qu'il était et qui traîne toujours chez l'adulte. Une mère qu'il ne connaît au final pas du tout et qu'il retrouve lorsque celle-ci passe en boucle aux infos et sur Internet pour s'en être prise à un candidat conservateur à la future élection présidentielle de l'année suivante, 2012.



Si l'histoire familiale déchirée de Samuel et de sa mère est en soi intéressante, Nathan Hill nous offre beaucoup plus avec une observation de la société américaine qui reste en 2011 toujours engluée dans la crise des subprimes de 2008. Il règle son microscope de façon à analyser avec encore plus d'acuité ses contemporains. Le constat est assez démoralisant, entre malbouffe, une préférence accrue pour les mondes virtuels par rapport à la vraie vie, une société où tout est question de rendement matériel - si possible monétaire -  plutôt que d'investissement de soi et un consumérisme acharné qui ne laisse au final quune plus grande sensation de vide et de manque.



Comme une bonne partie du livre se déroule aussi lors des manifestations de 1968 après l'assassinat de Martin Luther King, contre la guerre au Vietnam ou la société bourgeoise en général, Nathan Hill établit des comparaisons entre les sociétés des deux époques. Même s'il n'hésite pas à égratigner au passage le militantisme opportuniste de certains.



Côté personnages, outre le fils et sa mère, l'auteur leur a adjoint des personnalités très diverses, plus ou moins attachantes ou tête à claque (perso, l'étudiante Laura) mais toutes très incarnées et approfondies.



Tout ça pour dire que le sieur Hill, 42 ans, a fait très très fort pour son premier roman. En écrire un second aussi flamboyant et passionnant va être un sacré challenge car il s'est mis la barre très haut. J'ai hâte de savoir ce qu'il en est et de suivre cet auteur. Bonne histoire + contexte bien construit, instructif et qui enrichit l'intrigue, que désirer de plus!
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Les fantômes du vieux pays

Ce livre est une pure merveille ! Les personnages, l'intrigue qui rebondit d'une époque à l'autre, de révélations en révélations, tout s'articule parfaitement dans ce premier roman, je n'oublierai pas de sitôt Samuel et sa mère Faye, Charles Brown, Alice...

Nathan Hill est un grand auteur prometteur.
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