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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Je crois que ce livre est le premier que j’avais noté dans ma wishlist en amont de la rentrée littéraire. 700 pages plus tard, je ne peux pas dire que j’ai eu un immense coup de cœur mais indéniablement, Nathan Hill est un vrai raconteur d’histoires comme je les aime.

« Les fantômes du vieux pays » est un roman qu’on lit de façon gourmande en suivant les péripéties de Samuel et les retournements de situations. Certes, c’est parfois un peu longuet mais j’ai adoré me promener dans 50 ans de vie américaine couverts avec brio et avec talent.

A travers la vie de Samuel et avec un humour féroce l’auteur critique la politique Américaine, le marketing, l’éducation, la justice, l’université, les réseaux sociaux….bref tout y passe (mention spéciale pour les parties du roman qui parlent des jeux vidéos ).

Le récit alterne passé et présent, personnages principaux et seconds rôles, et d’anecdotes en digression l’histoire de Samuel et de sa famille se dessine.

Un récit qui parfois semble partir dans tous les sens mais qui est en fait un exemple de maîtrise, à tel point qu’il est difficile de croire que c’est un premier roman. Œuvre ambitieuse qui rebutera sans doute certains lecteurs mais qui risque de compter dans la littérature américaine.

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Les fantômes du vieux pays

J’ai fini « Les Fantômes du vieux pays » de Nathan Hill il y a déjà plusieurs jours et je ne sais pas encore trop qu’en penser. Un roman ambitieux de sept cents pages qui sur toile de fond d’un drame familial est un grand récit sur les États Unis d’hier et d’aujourd’hui. La politique, les manifestations de la fin des années 60, les manifestations à Wall-Street d’aujourd’hui. Les universités, les jeux en ligne et leur dépendance, les médias sociaux.



En se promenant dans un parc de Chicago, le gouverneur Sheldon Packer, candidat républicain à la présidence, est insulté et visé avec du gravier par une femme d'âge mûr. Le clip vidéo de l’incident, devient viral et rapidement l'agresseur est surnommé " Calamity Packer ".

Samuel Andresen-Anderson, professeur adjoint de littérature de 30 ans, qui passe plus de temps dans un jeu en ligne que de travailler sur son livre, découvre que la suspecte n’est autre que sa mère, Faye. Il ne l’a pas revue depuis qu’elle a abandonné le foyer familial, il y a plus de 20 ans.

Samuel veut comprendre qui est cette mère et commence à enquêter sur sa vie. Sa jeunesse en Iowa, sa période en tant qu'étudiante à Chicago en 1968, les années qui précèdent sa fuite. Ce qui le pousse à regarder son propre passé et son futur.



Nathan Hill est un conteur talentueux, son roman se lit facilement, le lecteur est accroché par l’histoire. Mais les nombreuses « Trop » ont gâché mon plaisir. Mon impression est que l’auteur a voulu trop en mettre dans ce premier roman. Trop d’histoire, trop de personnages, trop de descriptions, d’observations. Des histoires parallèles mal connectées au récit et inutiles. Des passages drôles, gâchés par le trop « burlesque ».

Malgré tout c’est un roman à lire, chacun pourra se faire son opinion.
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Les fantômes du vieux pays

Une fresque réjouissante et incroyablement rythmée !



Voici un premier roman qui se présente d'abord comme un défi : un pavé de 700 pages, dans la prestigieuse collection "Du monde entier" de NRF/Gallimard. Oscillation entre l'appréhension de se perdre dans les méandres d'une épopée interminable et la jubilation anticipée dictée par la confiance en cette collection, dont les choix exigeants déçoivent rarement. Une autre crainte, celle de l'écueil du premier roman : celui qui part dans tous les sens, dans lequel l'auteur a voulu rassembler trop d'histoires, trop de ficelles et d'émotions, collecter comme "cadavre exquis" les bribes de ses multiples manuscrits de jeunesse morts-nés. 



Rien de tout cela dans la somme de Nathan Hill. Ce premier roman happe le lecteur dès les premières pages et ne le lâchera plus. Une véritable réussite, qui se dévore et se déguste, pour de multiples raisons.



Inutile d'en rajouter davantage sur l'histoire, l'éditeur ayant pris le parti d'une présentation assez exhaustive de celle-ci. Il s'agit de Samuel Andresen, professeur de littérature dans une université modeste, un peu désabusé, qui tue le temps en jouant en ligne et passe ainsi à côté de l'information qui défraie la chronique : l'agression dans un parc du candidat républicain à la présidentielle par une femme, sa mère, qui l'a abandonné à l'âge de onze ans. Pour éviter de couteuses poursuites judiciaires de l'éditeur qui lui a versé dix ans auparavant un colossal à-valoir pour un livre jamais écrit, il accepte d'en écrire un nouveau : l'histoire de sa mère, celle que les médias présentent comme une anarchiste ayant attenté à la sécurité d'un candidat à la présidentielle. 



Comment écrire sur celle qui vous a abandonné sans jamais donner signe de vie ? Comment rendre transférer sa colère d'enfant, intime et personnelle, sur un personnage désormais public ? Points de départ du roman, ces questions nous conduisent sur des chemins inattendus, sans jamais perdre un fil qui ne se tissera que progressivement.



La construction de ce roman est parfaitement réussie : découpé en dix parties, elles-mêmes subdivisées en une dizaine de courts chapitres à chaque fois, le lecteur ne s'ennuie jamais, passant d'une époque à l'autre. le temps du roman est celui de 2011, mais aussi celui de la jeunesse de Samuel, avant le départ de sa mère ; celui de 1968, des années étudiantes de Faye, en pleines émeutes de Chicago. C'est ainsi que se dessine une fresque individuelle : pas un livre d'Histoire mais un recueil d'histoires, individuelles et ciselées, ou les événements sociaux éclairent des caractères d'abord tranchés, finalement toujours plus subtils et complexes, souvent paradoxaux. C'est là toute la force narrative de Nathan Hill : si la construction de la narration cède aux canons du "grand roman américain moderne" (Joël Dicker l'a parfaitement expliqué dans de très nombreux entretiens après la sortie de la vérité sur l'affaire Harry Quebert), elle est parfaitement employée et d'une redoutable efficacité.



Le portrait américain ainsi brossé, au travers d'une galerie de personnages finalement assez peu nombreux pour le volume de l'ouvrage (une petite dizaine retiendront notre attention), permet à la fois d'éclairer un passé récent mais surtout de jeter une lumière crue sur les questions les plus actuelles. Les émeutes de Chicago en disent moins sur la jeunesse des années 60 que sur l'attitude de la police américaine ; le projet littéraire de Samuel écorne davantage l'édition américaine qu'il ne questionne la fidélité filiale ; et le "grand abandon", celui du fils, est rapidement mêlé à la détresse solitaire d'une mère qui n'a pas su faire les bons choix, parce qu'elle n'en a jamais vraiment eu la possibilité. 



L'immense originalité de ce roman se trouve dans ce déplacement des interrogations. Alors que l'on croit longuement autopsier "le Mal", la cruauté (de la mère, de l'éditeur, d'un jumeau intenable et meilleur ami de Samuel enfant), l'auteur adoucit, lisse, arrondit chaque portrait, non par facilité mais, bien au contraire, pour accentuer les plus petites aspérités. Celles qui rendent leur humanité à tout choix, à tout acte. Rien n'est simple, tout n'est qu'humain. Les plus profondes blessures ne sont-elles jamais qu'un choix mal éclairé, hasardeux, fataliste aussi, avec lequel il faut bien composer bon gré mal gré ? 



Ce grand roman est un véritable coup de coeur, une découverte réjouissante, dont un film sera nécessairement tiré, tant il crée d'images fortes. A lire absolument !



Je remercie Masse critique de Babelio et les éditions Gallimard de m'avoir adressé gracieusement ce roman en vue de sa chronique.
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Les fantômes du vieux pays

C'est un Grand, bon, passionnant roman de l'Amérique des années hippies à aujourd'hui, de la révolte contre la guerre du Vietnam au monde virtuel d'elfscapes, la vie de Faye, la mère à celui de Samuel le fils, une saga familiale dont l'intrigue est passionnante, les personnages sont irrésistibles ou héritants, un roman que l'on dévore et qui nous tient en haleine, un roman dense, intense, bien ficelé qui mérite toutes ses critiques élogieuses, vraiment un très bon premier roman merveilleusement écrit.
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Les fantômes du vieux pays

sLes fantômes du vieux pays

Nathan HILL



Samuel Andresen-Anderson est un professeur d’introduction à la littérature à la vie bien rangée à Chicago.

Il partage son temps entre l’enseignement,les jeux vidéos en ligne et le livre promis à son éditeur depuis plusieurs années.

Une vie assez solitaire puisque c’est ce qu’il est devenu depuis que sa mère Faye l’a abandonné à son père lorsqu’il n’avait que 11 ans.

Sans jamais donner la moindre nouvelle.

Jusqu’à ce que les informations relaient une agression par jet de graviers sur un gouverneur, Sheldon Packer, (qui brigue le poste de président) par une certaine Faye Andresen.

Averti de ce fait divers la solution aux problèmes d’argent de Samuel lui est suggérée par son éditeur : retrouver sa mère et écrire un livre sur cette histoire et si possible à charge.

Samuel va accepter de la rencontrer par l’entremise de son avocat qui lui, aimerait que le fils fasse une belle lettre à décharge pour sa mère.

Mais cette rencontre, cette démarche vont le replonger dans son passé d’enfant puis d’adolescent où son amitié pour Bishop et son amour pour Bethany vont resurgir ainsi que le passé secret de sa mère.

Et pas forcément pour le meilleur !



Un (gros) roman que j’ai beaucoup aimé.

J’ai eu peur de me perdre entre l’alternance des chapitres passé/présent mais pas du tout.

J’ai aimé les détails des personnages et les relations des uns aux autres.

Je me souviens de ma rencontre avec cet auteur au festival America et je ne regrette pas cette lecture.
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Les fantômes du vieux pays

Comme quoi, un livre peut-être très bon et très frustrant à la fois. Ce roman, c’est un peu comme une grosse cuillerée de caviar qu’on aurait enveloppée dans du gouda 1er prix (bon, si ça tombe c’est délicieux…). « Les Fantômes du Vieux Pays » aurait vraiment pu être excellent mais j’y ai trouvé de solides longueurs, de loooooongues descriptions et de looooongues mises en contexte qui, même si écrites habilement, me faisait penser annonce commerciale au milieu d’un bon film (ou une tranche de gouda) : La proportion entre les mots lus et la progression de l’histoire est assez déséquilibrée. Je suis assez dur mais j’ai failli abandonner et, à la place, j’ai lu en diagonale quand je n’en pouvais plus. Je n’en suis pas fier. La nuit je me flagelle. Le jour je m’écartèle. Malgré tout ça vaut la peine d’aller jusqu’ au bout. Bisous
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman aurait pu s'intitulé "Histoire (un peu trop longue) de la famille Andresen-Andreson". Les fragments de la vie de ses protagonistes sont peu à peu dévoilés sans avoir parfois grand rapport entre eux, comme si l'auteur voulait raconter plusieurs histoires et les avaient ensuite rassemblées en un patchwork cohérents.
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Les fantômes du vieux pays

Roman fleuve par excellence.

Ce livre c'est Babel : un mélange de voix, de vies, de langues, de parcours, un labyrinthe humain inextricable où tous les parcours sont liés mais on ne le sait que si on prend du recul.

L'histoire démarre avec le récit de Faye et de Samuel, la mère et le fils. L'une se retrouve affublée du surnom "Calamity Parker" suite à l'agression d'un candidat à la présidence, l'autre est professeur de littérature anglaise en faculté et est confronté à la médiocrité passive de ses élèves et évacue son stress, son ennui (sa vie même?), dans un jeu en ligne "elscape" avec lequel il rencontre Pwnage, un otaku américain.. Et à partir de là plusieurs personnages clés du passé et du présent, chacun avec leur voie / voix forte (Bishop, Bettany, Laura, Frank, Alice, Sebastian..) se mettent à exister, vivre entre 1968 et 2011. le roman parle de famille, du secret, de l'héritage, de la transmission, de l'amitié, des choix que l'on fait par facilité, par nécessité, passivité, lâcheté, sans y penser réellement tout en espérant très fortement que les choses soient autres... le tout sur un fond historique documenté (les manifestations de Chicago, le mouvement hippie, la guerre du Vietnam, l'après 11 septembre...).

Bref, il ne faut pas avoir peur du format brique de 707 pages de ce roman et se laisser emporter!
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Les fantômes du vieux pays

La vivacité de la littérature américaine est encore démontrée dans ce livre où Nathan Hill tente tout presque toujours avec réussite.
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Les fantômes du vieux pays

Livre très intéressant et captivant. J'ai eu parfois du mal entre les retours en arrière ou même les différents personnages que l'on suit qui parfois ne m'ont pas paru essentiels pour l'histoire, mais c'était tout de même sympathique.

Une fois qu'on a compris le procédé de l'auteur, on se laisse guider et c'est agréable.

Un auteur à suivre certainement !
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Les fantômes du vieux pays

Voici le premier roman de Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays ! Un pavé de 700 pages, une fresque de vie aux Etats-Unis qui couvre plusieurs décennies jusqu’à notre époque, les différentes strates du passé se chevauchant. Ajoutez à cela un voyage en Norvège dans le présent et le passé, un nombre de personnages assez impressionnants dont le narrateur nous fait découvrir tour à tour le point de vue… Vous comprenez pourquoi les critiques parlent de roman ambitieux et de jeune prodige à propos de son auteur.



Cet enchevêtrement de faits, d’Histoire avec un grand H, la guerre du Vietnam, les révoltes féministes, Mai 68 et les émeutes de Chicago, le 11 septembre, tous ces faits historiques entremêlés à la petite histoire des vies médiocres marquées par la peur de l'échec, par le sentiment d’abandon, est assez ahurissant et vous laisse pantelant. Un chaos que l’écrivain parvient pourtant à mettre en ordre car il y a du génie dans ce roman même si parfois il y a aussi quelques faiblesses.



En tout cas, je l’ai lu avec beaucoup de plaisir, rapidement, et de temps en temps en me tordant de rire ! Mais le rire, il faut bien le dire a toujours un arrière-goût amer et ironique car il dénonce les travers de notre société ou les blessures secrètes des personnages. Ainsi l’on rit des déboires de Samuel, le personnage principal du roman, écrivain raté, professeur d’un petite université, de ses démêlés avec Laura, son étudiante, on rit de ses pleurs incessants et incontrôlables, mais l’on est en empathie avec lui, avec son enfance traumatisée par le départ de sa mère, et par son amour perdu, Bethany. Et que dire de son ami Pawnage si addict aux jeux vidéos qu’il ne vit plus dans la vie réelle et manque en mourir. Il y a là, à la fois, la critique d’une société qui finit par vivre par procuration sur écran interposé, mais aussi toute la tragédie de la solitude et de l’échec.

La satire de la société américaine actuelle est donc bien menée avec ses jeux de pouvoir entre républicains et démocrates, avec ces politiciens véreux, ces hommes de « culture » comme Periwinkle, l’éditeur de Samuel, qui ne pensent plus littérature mais argent et rentabilité. Nathan Hill n’est pas plus tendre avec la société des années soixante. La condition féminine y est décrite dans toute son horreur et c’est la mère de Samuel, alors lycéenne et étudiante qui en est marquée à jamais. Les hommes politiques n’hésitent pas à mener un jeu trouble en attisant la contestation et en ordonnant de tirer sur les étudiants. La lutte contre le racisme et la ségrégation se solde par l’assassinat de Martin Luther King.



Un roman qui a donc de grandes qualités même si parfois le récit présente des longueurs ou un trop plein ! C’est le défaut propre à un premier roman : on sent que l’écrivain veut tout dire là où il pourrait parfois suggérer ou élaguer!

D’autre part, j’ai trouvé la fin un peu trop consensuelle : les réconciliations de Faye avec son père, de Samuel avec sa mère, avec Bethany. Bien sûr, Samuel a grandi car il s’agit aussi d’un roman d’initiation mais cette « morale » qui dit que l’on doit s’efforcer de comprendre les autres, m’a paru plutôt démonstrative.

Mais pour ne pas rester sur cette note négative, je veux terminer en soulignant la maîtrise de Nathan Hill dans l’écriture de sa comédie humaine. Le roman est agréable à lire, on s’attache aux personnages, on apprécie l’humour corrosif, et l’on découvre ou l’on revit, pour les plus âgés, les évènements des cinquante dernières années des Etats-Unis qui sont aussi un peu notre histoire..


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Les fantômes du vieux pays

Les auteurs capables de tenir leurs lecteurs en haleine pendant 950 pages sont rares. Nathan Hill fait partie de ceux-là, dès son premier roman – ce qui est une réussite à ne pas sous-estimer. Il lui aura fallu dix ans pour finir son roman, moins d’une semaine à moi pour le dévorer – une première également dans l’histoire de mes lectures. La quatrième de couverture, pourtant, ne me faisait pas vraiment rêver – une mère un peu tarée qui lance des cailloux sur un politicien, son fils abandonné qui se sert de ce fait divers pour renouer avec sa mère et publier un livre-révélation pour le sortir de la faillite. C’était sans compter les talents de conteur de Nathan Hill. Il nous entraîne de personnage en personnage, change d’époque, revient en arrière, tout cela avec un doigté de virtuose absolument fascinant.



Ici, pas de raccourcis faciles, tout est décrit dans les moindres détails – les paysages, les gens, les situations semblent véritablement prendre vie sous nos yeux. Chaque événement décrit est d’une vivacité sans égale : les manifestations de 1968, les excursions virtuelles du personnage principal dans son jeu vidéo, ses années d’école dans la banlieue de Chicago. Même les dialogues nous semblent avoir lieu juste à côté, comme si nous étions nous aussi assis à l’aéroport avec Samuel et Periwinkle lorsque celui-ci lui annonce qu’il doit rembourser la totalité de l’avance perçue sur son livre jamais écrit. Fascinés par ce qui se joue sous nos yeux ébahis, absorbés par l’histoire en train de se dérouler, nous laissons l’auteur nous entraîner dans toutes les directions possibles et imaginables, en nous demandant bien ce que des personnages comme Pwnage ou Laura Pottsdam vont bien pouvoir avoir comme rôle dans cette histoire. Mais finalement, tout le monde y trouve son compte, chacun est à sa place, chaque chapitre sur chaque personnage est l’occasion de tisser un peu plus longuement la toile de ce récit tentaculaire, l’occasion également d’explorer encore un peu plus longuement les méandres de l’âme humaine.



Je ne vous révèlerais évidemment pas la fin de cette histoire absolument passionnante – parce qu’il faut lire ce livre, entendons-nous bien, c’est un de ces romans à côté duquel il ne vaut mieux pas passer. Mais laissez-moi vous dire ceci : je ne m’y attendais absolument pas. On aurait pu penser qu’au bout de 800 pages, l’auteur aurait laisser échapper malencontreusement quelques indices, comme d’autres le font par inadvertance au bout de 100 pages. Mais non, pas du tout – arrivés à la fin, nous ne sommes qu’éberlués par ce dénouement tellement bien pensé, tellement plausible, et finalement tellement diabolique. Une grande réussite !
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Les fantômes du vieux pays

Je viens de terminer ce roman, commencé  en octobre 2020, ponctué  de pauses... J'en  attendais beaucoup , trop peut être . L'auteur,  Nathan Hill a mis 10 ans pour écrire ce roman de 960 pages. Avec bien sûr  des faits historiques  et inventés,  romancés  dont il nous les expliquent en remerciement. 



Son roman a été colossal,  beaucoup de travail  d'écritures,  de lieux,  de pensées, riche en personnages bien décrits.  Des situations  difficiles aussi mais j'étais  toujours  en attente de quelque  chose  de plus corsé... 



Samuel, professeur d'anglais à  l'université  de Chicago ,  abandonné par sa mère à  l'âge de 11 ans me semble t il , reconnait cette dernière  à  la télévision  lors d'une  agression du gouverneur Packer dont elle est l'instigatrice.  Tout démarre donc de là.  Il est en plus acculé  par son éditeur qui le menace en justice si il ne sort pas le livre plein de révélation que lui a promis Samuel en échange d'avance financière conséquente ...



J'ai  donc attendu,  entre des chapitres très longs sur le passé de sa mère Faye en 1968, ses idées,  ses craintes,  ses peurs, ses mauvaises décisions,  sur fond de crise de 1968... 



Des passages sur l' enfance de Samuel , ses amis dont Bishop, bethany et ses partenaires de jeu virtuels , plus tard dont Pwnage , dont j'ai  trouvé ce passage  convaincant , structuré  et même attachant . Le reste n'est  que "gentillet", les fantômes du passé ne sont au fond,  pour ma part , que le reflet de la perception  de la vie de chacun.... 





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Les fantômes du vieux pays

Si vous cherchez dans la lecture à voir la vie en rose, mieux vaut passer votre chemin et opter pour un autre livre que Les fantômes du vieux pays. Si, en revanche, vous appréciez les déclarations acides, les constats désabusés ou cyniques, Nathan Hill a de fortes chances de vous plaire.



On apprend dans ses remerciements que ce roman, son premier d'ailleurs, lui a pris dix années. Vu le résultat, ce fut une décennie qui valait la peine. Si l'épaisseur du livre peut de prime abord effrayer, je me suis de suite sentie embarquée dans l'histoire complexe et complexée de Samuel, dont la mère est partie un jour, sans explication, alors qu'il avait onze ans. Une mère qui a laissé, on l'imagine fort bien, une blessure béante à l'enfant qu'il était et qui traîne toujours chez l'adulte. Une mère qu'il ne connaît au final pas du tout et qu'il retrouve lorsque celle-ci passe en boucle aux infos et sur Internet pour s'en être prise à un candidat conservateur à la future élection présidentielle de l'année suivante, 2012.



Si l'histoire familiale déchirée de Samuel et de sa mère est en soi intéressante, Nathan Hill nous offre beaucoup plus avec une observation de la société américaine qui reste en 2011 toujours engluée dans la crise des subprimes de 2008. Il règle son microscope de façon à analyser avec encore plus d'acuité ses contemporains. Le constat est assez démoralisant, entre malbouffe, une préférence accrue pour les mondes virtuels par rapport à la vraie vie, une société où tout est question de rendement matériel - si possible monétaire -  plutôt que d'investissement de soi et un consumérisme acharné qui ne laisse au final quune plus grande sensation de vide et de manque.



Comme une bonne partie du livre se déroule aussi lors des manifestations de 1968 après l'assassinat de Martin Luther King, contre la guerre au Vietnam ou la société bourgeoise en général, Nathan Hill établit des comparaisons entre les sociétés des deux époques. Même s'il n'hésite pas à égratigner au passage le militantisme opportuniste de certains.



Côté personnages, outre le fils et sa mère, l'auteur leur a adjoint des personnalités très diverses, plus ou moins attachantes ou tête à claque (perso, l'étudiante Laura) mais toutes très incarnées et approfondies.



Tout ça pour dire que le sieur Hill, 42 ans, a fait très très fort pour son premier roman. En écrire un second aussi flamboyant et passionnant va être un sacré challenge car il s'est mis la barre très haut. J'ai hâte de savoir ce qu'il en est et de suivre cet auteur. Bonne histoire + contexte bien construit, instructif et qui enrichit l'intrigue, que désirer de plus!
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Les fantômes du vieux pays

Ce livre est une pure merveille ! Les personnages, l'intrigue qui rebondit d'une époque à l'autre, de révélations en révélations, tout s'articule parfaitement dans ce premier roman, je n'oublierai pas de sitôt Samuel et sa mère Faye, Charles Brown, Alice...

Nathan Hill est un grand auteur prometteur.
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Les fantômes du vieux pays

C'est un roman phénoménal, foisonnant de rebondissements, avec une multitude de destins qui s'entrecroisent. Un panel de personnages majoritairement attachants, mais également parfois détestables. A travers ces 950 pages, Nathan Hill traite dans cette fiction d'un grand nombre de sujets qui ont marqués l'Amérique depuis 1968 jusqu'à l'année 2011. C'est fascinant par la richesse de la documentation, des sentiments, des émotions.

A Chicago, en 2011, une femme jette quelques gravillons sur le gouverneur Sheldon Packer, en campagne électorale pour élection présidentielle. Immédiatement les médias, s'empare de l'affaire, et révèlent que l'auteur de ce pseudo-attentat est une femme Faye Andressen-Anderson. Parallèlement, dans une université de Chicago, un professeur accroc pendant ses loisirs, au jeu vidéo en ligne Elfscape, rencontre des difficultés avec une de ses élèves, Laura Pottsdam à qui il reproche d'avoir copié un devoir sur Hamlet sur Internet.. Cet enseignant se nomme Samuel Anderson, et rapidement il découvre que celle que toutes les télés nomment Calamity Packer n'est autre que sa mère qui l'a abandonné depuis 1988 et dont il n'avait aucune nouvelle. Dans les révélations diffusées concernant sa mère, elle est décrite comme une prostituée, mais également comme une activiste des événements de 1968 à Chicago, manifestations étudiantes contre la guerre du Vietnam, manifestations féministes, qui ont fait l'objet de répressions violentes de la part de la police et de la Garde Nationale. Samuel va rencontrer sa mère, et entreprendre une enquête sur son histoire, en 1988 au moment de leur séparation, puis en 1968 sur la période des manifs et sur le vrai rôle de sa mère, et au delà sur l'arrivée aux USA de son grand père, émigrant du nord de la Norvège. Il faut ajouter que Samuel a également l'espoir de devenir écrivain, il doit fournir un roman à l'éditeur Periwinkle dont il découvrira le passé et le lien qu'il a avec sa mère. Sa quête sur le passé de sa mère est entrecoupé de plongées dans la vie virtuelle du jeu vidéo dans lequel il s'est fait un ami en la personne d'un des leaders du jeu, « pseudo. Pwnage ». Cette relation montre la détérioration de la santé des individus qui sont victimes d'addiction à ces jeux en ligne. Au cours de ses recherches sur son enfance , Samuel révèle son amitié avec Bishop dont il apprend le destin tragique par une longue lettre terriblement émouvante, et sur l'amour qu'il éprouvait pour Bethany, la sœur jumelle de Bishop. Au cours de ses investigations il rencontre Alice, une amie de manifs de sa mère, qui lui révèle le rôle trouble de l'agent de police Brown.

Lorsque l'on referme ces 950 pages on est un peu sonné, tant l'intrigue est forte. On a le souffle coupé par le croisement entre les personnages. Le nombre de événements traités à travers cette fiction est incroyable.
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Les fantômes du vieux pays

Un futur candidat à la présidentielle des Etats-Unis a été agressé en public par une femme qui n’est autre que la mère de Samuel, professeur d’anglais à l’Université de Chicago. Celle-ci l’avait abandonné lorsqu’il avait onze ans et Samuel s’est toujours demandé pour quelles obscures raisons sa mère était partie sans jamais donner de nouvelles ni à lui, ni à son père. Comme son éditeur menace de le poursuivre en justice pour un roman qu’il n’a jamais écrit mais pour lequel il avait touché une avance conséquente, Samuel décide d’écrire un roman sur sa mère. Ce qui s’annonçait au départ comme un règlement de compte, se révèle finalement une enquête sur sa propre famille...

A la fois, roman familial et rétrospective critique de l’Amérique des années 60 à nos jours, ce roman est intéressant pour la réflexion qu’il engendre mais aussi pour la façon dont il est construit : les flash-back sont souvent relatés du point de vue de Samuel mais parfois aussi du point de vue des autres personnages du roman.
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Les fantômes du vieux pays

Qu'est-il passé dans la tête de Faye Andresen-Anderson lorsqu'elle a agressé le gouverneur Parker, candidat à la présidentielle américaine?...

Et quelle agression ! Elle lui aurait jeté une poignée de graviers, sans toutefois le blesser, ni le toucher...Les preuves de son forfait tournent en boucle sur toutes les chaines de télé...qui s'empressent de la surnommer Calamity Parker.

Du jour au lendemain elle devient célèbre...

Elle a jeté du gravier, Nathan Hill quant à lui m'en a jeté plein la vue.

Faye est une femme d'âge mûr, que rien ne prédestinait à commettre un "attentat" contre le gouverneur. Assistant d'anglais dans une université américaine, Samuel Anderson, son fils, n'en a pas entendu parler...le seul écran qu'il regarde est celui de son ordinateur....il passe son temps, dans une autre vie, virtuelle, dans un autre monde : "Le monde d'Elfscape". Samuel joue en effet le plus souvent et le plus longtemps possible, avec les joueurs de côté Est, puis avec ceux de la côte Ouest, puis australiens, puis japonais.....au fur et à mesure que la terre tourne. Il passe son temps à tuer des elfes virtuels en utilisant un pseudo. Son temps sur les ordinateurs de l'Université et son salaire ne servent essentiellement qu'à jouer, jouer..

Bien sûr de temps en temps il doit corriger des copies...rien de plus facile...il recherche dans une base de données, si l'étudiant n'a pas recopié un devoir. Grâce à cette astuce, il découvre que Laura Pottsdam, une de ses étudiantes a triché en rendant un devoir qu'elle a copié et qu'elle avait déjà rendu quand elle était au lycée. Alors ce sera un zéro pointé, et comme il a d'autres préoccupations bien plus importantes, il refusera que Laura refasse son devoir. Il ira même jusqu'à lui dire qu'elle "n'est juste pas très intelligente". La chose à ne pas dire aux USA, si on ne veut pas être traîné en justice

Tout irai bien pour Samuel, si son éditeur ne le menaçait pas. Samuel a en effet perçu, il y a quelques années, une avance pour rédiger un roman...le temps passe, et le roman n'est toujours pas édité...et s'il racontait l'histoire de cette mère "terroriste" ? La rédaction de ce livre lui permettait d'autre part de disposer d'éléments afin de répondre à la demande de l'avocat de Faye qui a besoin d'éléments pour la défendre.

Oui, mais Samuel la connaît peu !

Quelques premières pages, pour poser le cadre du roman, sans rien dévoiler.

Impossible de résumer ce livre en quelques lignes.

Impossible de présenter tous les rebondissements. Ce livre est riche en informations sur cette société américaine, pas si fascinante que ça, sur son système judiciaire, sur son histoire contemporaine. On navigue par des allers-retours de 1968 à 2011 en passant par 1988, d'une côte à l'autre, des révoltes étudiantes de 1968 aux émeutes de Chicago, à la guerre du Vietnam, de la Suède à Chicago, du gravier au napalm. On retrouve les images en noir en blanc de la mort de Martin Luther King ou des manifestations des noirs américains, et celles en couleur du sang des étudiants tués lors de manifestations à celui des bovins arrivant dans les immenses abattoirs de Chicago ou d'autres comme ces images des policiers qui de nos jours font la chasse aux terroristes dans les aéroports...ou comment peut-on quitter les Usa quand on vient de commettre un attentat ?

50 ans de vie des USA, de magouilles et de coups tordus de politiciens, de lutte pour ou contre l'avortement, de guerre aussi, de violence, de vie de quelques américains. Précis et fouillé...Trop peut-être!

Une affaire instruite par un juge Charlie Brown, qui veut faire de cet incident de gravier, une affaire terroriste, un juge qui veut à tout prix trouver le plus d'éléments possibles pour accuser Faye. Mais pourquoi donc? Charlie Brown...ça vous dit rien? Comment ne pas vouloir acquérir une notoriété et vouloir donner du sérieux à cette image ?

Ce pavé a nécessité 10 ans de travail à Nathan Hill...On peut regretter certaines longueurs, mais qu'importe, le plaisir est là ! Même si on est un peu perdu parfois. On passe de l'humour à l'amour sur les banquettes arrière des voitures, d'un drame à des rires, du roman à la réalité. On apprend beaucoup sur la petite et la grande Histoire, si on n'a pas connu cette période. Et si on est plus ancien, on redécouvre des faits enfouis dans nos mémoires...

Et surtout on lit un témoignage sur l'âme humaine en général mais surtout sur les contradictions ou curiosités de la société américaine, sur sa justice et ses aberrations, la religion....sa pudibonderie et son hypocrisie. Et aussi sur les ressources qu'elle peut offrir à chacun, pour parfois régler ses comptes à partir de broutilles.

Et quel final !

Et surtout, j'insiste.....ne passez pas à coté de l'exergue inspiré de paroles de Bouddha. Superbe !

Good job Nathan!
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Les fantômes du vieux pays

Sa mère l’a abandonné alors qu’il avait 11 ans. Elle a disparu et n’a jamais donné la moindre nouvelle. Vingt ans plus tard, Samuel est devenu prof d’anglais dans une petite université. Il reçoit un coup de téléphone d’un avocat lui annonçant que sa génitrice a été arrêtée pour avoir agressé en public un candidat à la présidentielle. L’avocat lui demande d’écrire une lettre de soutien pour plaider sa cause. Hors de question pour Samuel, qui voit au contraire dans cette affaire une occasion de prendre sa revanche. Devant honorer un contrat avec un éditeur sous peine de se voir traîner en justice, il décide d’écrire un livre à charge sur cette mère indigne dont l’histoire passionne les médias. Pour mener son projet à bien il va devoir remonter le fil d’une destinée familiale mouvementée où subsistent beaucoup de zones d’ombres, quitte à réveiller quelques fantômes depuis longtemps endormis.



Un premier roman américain de plus de 700 pages qui nous emmène du Chicago d’aujourd’hui au New-York post 11 septembre, des émeutes étudiantes des années 60 à la Norvège des années 40. L’enfance de Samuel, son amitié avec Bishop balayée par la guerre en Irak, son histoire d’amour impossible avec Bethany la violoncelliste, la jeunesse de sa mère étudiante, le passé mystérieux de son grand-père, des personnages secondaires sur lesquels on s’attarde longuement comme Pwnage l’accro aux jeux en ligne ou la vicieuse Laura Pottsdam. Les fils narratifs se croisent, s’éloignent, se coupent subitement ou se rejoignent définitivement avec une virtuosité qui force l’admiration.



Un roman fleuve hyper construit et hyper maîtrisé. C’est drôle, cynique, terriblement lucide et sans la moindre illusion pour l’Amérique actuelle. Quelques bémols tout de même. Certaines longueurs (logique), les passages sur la jeunesse de la mère que j’ai trouvés moins passionnants et une ficelle romanesque avec le personnage du juge un peu trop grosse pour être totalement crédible. Mais je pinaille. Tomber sur un auteur de 39 ans capable de trousser un premier roman aussi ambitieux et aussi abouti ça n’arrive pas tous les jours alors autant ne pas bouder son plaisir.


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Les fantômes du vieux pays

Une fresque baroque et foisonnante pour relier l’Amérique de 1968 à celle d’aujourd’hui, en addiction terminale et maladive.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/26/note-de-lecture-les-fantomes-du-vieux-pays-nathan-hill/
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