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Critiques de Nathan Hill (177)
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Les fantômes du vieux pays

Question d’un lecteur :

- Je suis juste au début et j’aimerais savoir : Est-ce qu’on va apprendre finalement pourquoi Faye est partie ?

- Oui, mais au moment où tu le découvriras, cela aurait cessé de te préoccuper.

C’est exactement ça à mes yeux. Les lignes narratives secondaires brisent ma motivation. 300 pages de trop sur 900. J’aurais aimé plus de cohérence. Une construction plus resserrée autour de Faye et son fils Samuel.



Dommage, le début (200 pages) m’a paru un brillant page turner.

J’ai apprécié surtout les aperçus cinglants sur un pays amoché.

Un extrait : « La passe-temps favori des Américains n’est plus le base-ball. C’est la morale ». P452

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Les fantômes du vieux pays

Fabuleux ! Voilà un riche et puissant roman américain comme je les aime, qui immerge profondément dans une fiction crédible, prend le temps de développer son propos et ses personnages tout en questionnant finement l'Amérique dans son époque et dans son histoire récente.



L'histoire en l'occurrence, c'est l'époque lourde de promesses et de violence de la fin des années 60 et d'un mouvement hippie que la génération actuelle n'a pas fini semble-t-il de revisiter en interrogeant les désillusions qu'il a engendrées.

Désillusions que l'on retrouve en ce début de 21ème siècle à travers une galerie de personnages plus ou moins largués, qui tentent chacun à sa manière de rester sur leurs jambes dans un monde désenchanté, d'une brutalité moins tangible mais tout aussi dangereuse. Au premier rang desquels Samuel, écrivain trentenaire en devenir pas encore ancré dans sa vie, qu'un avocat contacte pour aider Faye, sa mère disparue depuis vingt ans et accusée d'acte terroriste contre un présidentiable républicain ultra.

A partir de ce pitch improbable, Nathan Hill réussit un tour de force en assemblant patiemment, par une suite de longues scènes très travaillées, certaines sublimes, les pièces d'un tableau allant du fils à la mère, l'enfance abandonnée de l'un, l'adolescence frustrante de l'autre dans l'Iowa des années 60, la vie universitaire délétère de Samuel et sa fuite dans le virtuel du jeu en ligne, leurs retrouvailles, la brève et forte aventure de la mère dans le Chicago en ébullition de 1968.

J'ai particulièrement aimé le soin apporté aux personnages secondaires qui viennent amener dans le tableau des touches d'éclairage et de liant : le père de Faye, immigré norvégien échoué dans une maison de retraite aseptisée jusqu'à l'écoeurement, l'esprit toujours dans le village marin de son enfance ; l'ami d'enfance de Samuel, revêche et révolté qui ira jusqu'en Irak exorciser les démons de son enfance abusée ; le geek drogué de jeux, surpuissant par son avatar, aux limites du suicide ‘in real life' ; la nymphette qui veut y arriver, qui croit tenir en main les clés du monde par ses mensonges, sa self assurance imposée par sa mère et sa popularité sur les réseaux sociaux…

Et le roman prend de l'ampleur à mesure que toute cette construction hétéroclite peu à peu fait sens, éclaire les deux époques d'une lumière crue, les intentions avortées des uns, les influences des autres.

La plume est incisive, juste, immersive, c'est incroyable de mettre autant de talent dans un premier roman et d'y dépeindre avec autant de justesse l'âme profonde d'un pays.



Gros, long et durable coup de coeur, dont les images fortes restent collées à la rétine. Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte.

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Les fantômes du vieux pays

Roman un peu long mais très explicite sur la société americaine ,
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Les fantômes du vieux pays

J’évoquais il y a peu une frénésie de lecture favorisée par une météo pluvieuse m’imposant de longs et réguliers trajets en transports en commun. Pour réduire un peu le rythme (et ne pas me retrouver avec des dizaines de billets à rédiger), j’ai sorti de mes étagères ce pavé qui y dormait depuis plusieurs années, et auquel certains lecteurs avaient de mémoire reproché quelques longueurs…

Je l’ai dévoré…



Alors oui, c’est dense. Mais ça l’est délicieusement, à la manière de ces romans dans lesquels on s’installe, pris dans la richesse d’une trame dont la construction est parfaitement orchestrée, embarqué aux côtés de personnages à l’inverse imparfaits, ce qui les rend d’autant plus palpables et attachants.



Samuel Anderson est professeur littérature dans une petite université de Chicago. Sa vie est empreinte de l’insignifiante morosité qu’exsudent les discrets et les invisibles, de ceux qui se font passivement doubler dans les files d’attente et se sont construits sur leurs seuls regrets. Il n’a ainsi pas fait le deuil d’un amour adolescent qui ne s’est d’ailleurs jamais concrétisé, et s’il a eu un bref succès avec une nouvelle de jeunesse, il a laissé en friche le projet de roman que lui avait commandé un éditeur. Son métier même lui semble dépourvu de sens. A quoi bon faire lire Shakespeare à des étudiants à l’égo surdimensionné qui ne courent qu’après l’argent facile, à qui l’école n’a appris qu’à rester assis derrière un écran en faisant semblant de travailler, et qui préfèrent consacrer leur temps et leurs capacités intellectuelles à inventer de complexes subterfuges pour obtenir leur diplôme en trichant, plutôt que de les gaspiller à lire de vieux auteurs qu’ils jugent inutiles et ennuyeux ?



La réapparition inattendue de sa mère, partie un beau matin une valise à la main pour ne plus jamais donner de nouvelles à son époux et à son fils de dix ans, vient briser sa morne routine. En agressant, lors d’une réunion publique, un gouverneur candidat à la présidence des Etats-Unis, Faye s’est exposée à la vindicte médiatique, et par la même occasion au regard de ce fils abandonné trente ans auparavant. Alors qu’il avait enfin cessé de la chercher en permanence, Samuel se voit contraint de rencontrer celle qu’il était parvenu à réduire à l’état de souvenir endormi et silencieux. Non qu’il ait souhaité ces retrouvailles, mais sommé par son éditeur de rembourser l’avance touchée -et depuis longtemps dépensée- pour un roman inexistant, il lui propose d’écrire un récit sur cette mère défaillante qui fait le buzz.



A partir de cet épisode qui initie et charpente l’intrigue, cette dernière digresse, remonte le temps, traverse à l’occasion un océan, et nous familiarise avec d’autres personnages équitablement pourvus en densité. Il y a Pwnage, roi de la procrastination atteint d’une sévère addiction aux jeux vidéo, refuge qui lui évite affronter la dimension imprévisible et déceptive de la vie mais qui le rend peu à peu obèse et inadapté au monde réel ; il y a les jumeaux Bishop et Bethany, rejetons d’un père richissime dont le premier s’emploie dès son plus jeune âge à expérimenter toutes les insolences pendant que la seconde se consacre au violon ; il y a Laura Pottsdam, l’insupportable étudiante qui a juré de se venger de l’intransigeante intégrité de Samuel…



Et puis il y a Faye, énigme que Nathan Hill s’emploie à dévoiler très progressivement, en explorant les traumatismes a priori anodins et pourtant déterminants de l’enfance avant de nous immerger dans l’effervescence libertaire de l’année 1968.



L’ensemble est plombé de la mélancolie, voire de la souffrance, qui habite les héros, et fait écho au triste constat que dresse l’auteur de l’état de la société dans lequel ils évoluent. Car s’il étrille les faiblesses de ses protagonistes -leurs arrangements fallacieux avec leur conscience, la décorrélation entre leurs actes et leurs principes, leur propension à tomber amoureux de ce qui les rend malheureux…- et semble prendre un malin plaisir à n’évoquer que des relations familiales toxiques, sa plume se fait d’autant plus féroce qu’elle fustige l’iniquité et les absurdités d’un système menant à la déroute et à l’appauvrissement, qu’il soit matériel, moral ou intellectuel.



Il dépeint un monde moderne épuisant et spirituellement débilitant, peuplé d’individus engouffrés dans la course à l’argent, focalisés sur leur soif de possession, suivant les commandements répétitifs, infantilisants et paranoïaques, d’une Amérique hantée par la conviction que les autres sont des ennemis, et qui voudrait leur faire croire qu’il s’agit là d’un principe vital et galvanisant. Les médias participent pour beaucoup à alimenter cette mécanique en rabâchant des informations insipides, faisant du détail un événement et accumulant, dans leur quête de sensationnalisme et de manipulation de l’opinion, spéculations et hypothèses spécieuses. La littérature elle-même n’échappe pas au bulldozer de la marchandisation. Entre les mains de multinationales, l’édition est vouée au profit, à l’utilitaire.



Mais ne vous méprenez pas, "Les fantômes du vieux pays" est aussi et surtout un texte très drôle, par son sens de la formule, son ton grinçant et profondément cynique, mais également par le comique de situation qu’amène la dimension pathétique et subtilement caricaturale dont l’auteur dote ses personnages, insufflant à son texte, même quand le propos est dramatique, une cocasserie fort réjouissante.



J’ai adoré !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les fantômes du vieux pays

Avec ce brillant premier roman, l’Américain Nathan Hill signe l’une des histoires les plus riches de la rentrée.
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Les fantômes du vieux pays

*Coup de coeur*



Y a des bouquins comme celui de Nathan Hill qu’on ne soupçonnerait pas d’alpaguer aussi vite. La magie avec ses paillettes dans la poire a opéré de suite ici quasi dès les trois premières pages et s’est confirmée durant les 697 suivantes.



Construit sur 10 parties, alternant 1968 – 1988 – présent, le roman nous embarque à la suite de Samuel sur les traces du passé de Faye, mais pas que. Plusieurs personnages se croisent, différentes histoires se font échos et s’emboîtent grâce à une narration habile donnant ainsi une cohérence afin de peindre, on le comprend au final, le tableau d’une Amérique paradoxale où cynisme et idéaux cohabitent bizarrement.



Et c’est là que tu vois que Nathan Hill a une sacré pa-patte, un petit talent de conteur loin d’être sorti du cul d’une poule. Jamais on est perdu, toujours on est intrigué par la suite des événements et par le destin des différents personnages (dont je ne veux pas trop trop vous parler) (parce que si vous avez pas encore compris IL FAUT LIRE CE LIVRE).



Avec un style contemporain qui n’a pas oublié d’être lyrique ni d’avoir de l’humour, rarement pompeux (c’était quand même ma petite crainte après l’autre sensation, il y a quelques années, City on Fire de Garth Risk Hallberg, imbuvable de prétention), Nathan Hill insuffle à son roman une tendresse pour ses héros, voire même une fascination pour les plus « salauds » que j’ai trouvé absolument touchante.



Comment ne pas s’attacher à la loositude de l’émotif Samuel, ni à l’addiction de son pote de jeu Pwnage au coeur généreux ? Comment ne pas être curieusement passionnée par l’histoire d’une étudiante roublarde et manipulatrice, prête à tout pour accéder à ses fantasmes de carrière sans fournir le moindre effort scolaire ? Même l’éditeur philosophe de Samuel, qui incarne le cynisme à l’état pur et ne vend que du « concept » aux masses même si c’est de la merde, reste un de ces personnages aussi détestables que séduisants. Et Faye, la mère « indigne », fascinante dans sa complexité !



Malgré la petite pointe d’amertume, les regrets du passé, les désillusions et les échecs que vivent les personnages, malgré la peinture pas tip-top de cette Amérique franchement schizo, le roman reste optimiste dans sa finalité. Laissons les regrets au passé et avançons coûte que coûte. J’y ai trouvé des échos avec mes propres peurs et mes propres échecs personnels et j’vous avoue que ça m’a mis un petit baume au coeur (quand on vous dit que la lecture peut être thérapeutique les enfants).
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Les fantômes du vieux pays

Extraordinairement inventif et à l’écriture limpide - il faut d’ailleurs féliciter ici le travail de la traductrice - LES FANTÔMES DU VIEUX PAYS est un grand roman américain, profond et sentimental. Une découverte extraordinaire que je ne suis pas prêt d’oublier.
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Les fantômes du vieux pays

Qui a lu ce livre? Samuel , professeur de son état mais surtout grand joueur de jeux vidéos ignore 1 événement qui fait la une des journaux: sa mère a agressé un futur candidat aux élections présidentielles américaines.. lorsqu'il le découvre et pour se sauver d'un gros pb financier il décide de renouer avec cette mère absente depuis 20 ans pr écrire 1 livre sur elle..

Pavé de 700 pages j'en ai lu 210 ms je n'arrive pas à accrocher à cette histoire où je ne trouve pas d'intérêt. Il se traîne en longueur,est beaucoup trop narratif pour moi,en manque d'action... Je vais malheureusement m'arrêter là alors que d'habitude je lis jusqu'au bout...

Et vous ?
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Les fantômes du vieux pays

Bien présenté par mes blogs préférés, je savais que je lirai à mon tour ce roman de 952 pages (en édition poche). Aucune déception et un coup de cœur pour moi, je rejoins Keisha, Jérôme, Kathel pour dire que ce premier roman de Nathan Hill est un coup de maître. Son seul défaut est d’avoir voulu tout raconter l’Amérique qui va mal en un seul roman. Tout ? pas complètement puisque le racisme n’y est pas évoqué. Le fil conducteur est tenu par Samuel abandonné par sa mère à l’age de 11 ans, il est devenu professeur de littérature dans une petite université, le roman raconte sa quête pour retrouver et comprendre sa mère. Il fera face d’abord à une certaine Laura, étudiante qui a mis le principe de la triche au cœur de son activité intellectuelle ; puis, on le voit passer son temps à jouer dans un monde virtuel où il tue, des nuits entières, des dragons et des orques, on découvre grâce à cela l’univers des joueurs « drogués » par les jeux vidéo. À cause de cette passion nocturne il est bien le seul à ne pas savoir que sa mère fait le « buzz » sur les réseaux sociaux. On la voit sur une vidéo qui tourne en boucle jeter des cailloux sur sur un candidat à la présidence des Etats-Unis, un sosie de Trump, un certain Parker qui ressemble tant au président actuel. Pour que Samuel comprenne le geste de sa mère, il faudra remonter aux événements qui ont secoué Chicago en 1968 et pour mettre le point final à cette longue quête retrouver les raisons qui ont fait fuir la Norvège au grand-père de Samuel en 1941. Toutes les machinations dont sont victime Samuel et sa mère ne sont finalement l’oeuvre que d’un seul homme qui a tout compris au maniement des médias et à celui des foules ? Je ne peux pas en dire plus sans divulgâcher l’intrigue romanesque.
Lien : http://luocine.fr/?p=10066
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Les fantômes du vieux pays

En cette rentrée littéraire 2017, les éditions Gallimard nous présentent le premier roman d'un auteur prometteur mais inconnu, Nathan Hill. Ce pavé, "The Nix", a fait sensation aux Etats-Unis avant de s'exporter sur le vieux continent sous le titre "Les fantômes du vieux pays".

Le synopsis est prometteur, une femme s'attaque gentiment à un candidat à la présidence américaine en lui lançant des graviers au visage. Réputée activiste de gauche, elle est menacée de lourdes sanctions pour s'être attaqué à un extrémiste de droite. Pour la sauver, il faut recueillir des témoignages pour souligner son caractère dépolitisé et inoffensif, et qui de mieux que son fils, écrivain de son état, pour assurer se défense. Là où le bât blesse, c'est que ce même écrivain a été abandonné par cette femme à l'âge de onze ans. Sentiments contradictoires, oedipes, retrouvailles, coeurs brisés, gros câlins, sortez les violons...on sent déjà le mélodrame sirupeux dégouliner.



On a tout de même envie de se plonger dedans car s'invite à ce traquenard une intrigue terroriste (terroriste oui, bien qu'il ne s'agisse que d'une poignée de cailloux jetée au visage d'un gouverneur) qui fait penser à la trajectoire d'une "American Pastoral" de Philip Roth. Sur le papier, la même formule, une activiste soixante-huitarde et militante anti Vietnam passant à l'action, sous le regard incrédule de sa famille. Il y a une peu de ça, mais non finalement. On passe les pages et on s'engouffre dans le passé de cette hippie, des années soixante à 2010, évoquant bien entendu un roman choral à la Ken Follet. Pas vraiment non plus, juste un zest.



En vérité, la structure du roman est inédite. Par technique de flash back, l'auteur revient sur la jeunesse de cette mère indigne, sur son présent aussi. S'y incruste aussi le passé de son fils, et son présent bien entendu. Somme toute, Nathan Hill balaie toutes les décennies américaines des 60's, à 2010, sous le regard de protagonistes différents.



Il s'agit en vérité d'un roman historique, ultra critique de la politique américaine contemporaine, dénonçant six décennies d'erreurs sociales et sociétales. De la guerre du Vietnam aux extrémistes radicaux, de l'Irak aux scandales pédophiles, de l'ultra consumérisme à la digitalisation excessive etc. Le rapport « mère fils » ici, ainsi que l'élément provocateur de leurs retrouvailles, ne sont que des circonstances pour dénoncer ce passé.



Pour faire corps et donner plus d'impact, l'auteur ne tombe pas dans la facilité en tenant à jour son inventaire de erreurs de l'Amérique moderne. Non, pas du tout, il digresse. En effet, de digressions en digressions, l'auteur fait intervenir des personnages sans aucun rapport ni avec l'intrigue, ni avec les principaux protagonistes. Ils n'ont strictement aucun lien avec la construction de l'intrigue mais ont leur rôle à jouer dans le message que Nathan Hill veut transmettre. Ainsi, il entrera dans la peau d'une étudiante vulgaire et stupide pour dénoncer le système universitaire américain, il prendra les traits d'un joueur de jeux vidéos abruti et obèse pour mettre en garde contre les dangers de l'internet. Il s'imaginera encore responsable marketing d'une société de plats surgelés pour critiquer le consumérisme outrancier etc...



ça peut paraitre bizarre d'impliquer des rôles sans intérêt ni rapport, si ce n'est que l'auteur les rend chaleureux et terriblement drôles. Avec un humour caustique, voire sadique, il relate leur quotidien, non pas faire avancer le récit, mais pour vomir sa haine de cette forme de modernité. Que c'est drôle, vraiment. Et rafraichissant aussi.

Pour donner encore plus de corps à ce récit accusateur, Nathan Hill change de rythme et de style d'écriture en passant d'un chapitre à un autre. On commence à rentrer dans le roman choral là, mais non pas pour que les protagonistes servent à l'intrigue ou l'histoire, mais pour que chaque protagoniste lui serve à dénoncer les facettes de la société qu'il entend accuser. Inédit je vous dis.



L'écriture fluide et facile et l'excellente traduction servent le roman, restituant un comique efficace. On rit beaucoup, on s'insurge autant, et on dévore les pages sans les mâcher.



C'est un succès, et l'auteur le sait, il tombe malheureusement dans la facilité. Nathan Hill maitrise si bien son style, son oeuvre est si patiemment travaillée (presque dix ans), qu'il en oublie de se freiner par moments. Les chapitres sont parfois inégaux, absence totale de descriptions et de longues pages de discussions pour certains, absence totale d'échange et description complète de paysages pour d'autres, inventaire de mots et utilisation excessive de synonymes....On sent le génie qui surfe si facilement sur ses pages qu'il se laisse aller.



Autre point faible, mais l'auteur ne peut réunir toutes les qualités, les scènes d'actions. Elles demeurent lentes et peu maitrisées, trainant en longueur et manquant de clarté. Ces quelques inconvénients alourdissent le récit sur la fin, manquant de conclure cette oeuvre par un feu d'artifice. Nous sommes heureux qu'elle prenne fin, sans oublier le plaisir que l'on a pris à la parcourir pendant plusieurs jours.



Nathan Hill et son premier roman demeurent des incontournables de la rentrée littéraire. Ce style inédit, cet humour féroce, cette critique acerbe sont autant d'arguments pour vous laisser manger par ce pavé. Et s'il continue comme ça, l'auteur deviendra vite un des grands auteurs américains de la décennie. Il y a des chances pour que "les fantômes du vieux pays" deviennent un incontournable dans quelques années.



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Les fantômes du vieux pays

Nathan Hill, auteur surdoué et boulimique…



Excessif et réaliste, policé et irrévérencieux, jubilatoire et énervant, moralisateur et pragmatique...Voici un bon gros roman un peu fourre-tout qui procure autant de plaisir que de risque d’overdose!



Car il faut tenir la longueur sur ses 600 pages de paragraphes parfois serrés. Et si j’ai dégusté certains passages ou tranches de vie, j’ai eu du mal à digérer les excès narratifs de certaines situations.



Partant de l’enquête menée par un prof trentenaire sur les traces d’une mère évaporée lorsqu’il était enfant, la saga familiale va se déplier par autant de tiroirs que de personnages. En entrelaçant deux époques (des révoltes étudiantes des années 60 au terrorisme contemporain), la relation filiale dévoile peu à peu ses zones d’ombre, accompagnée par de nombreuses intrigues en satellite, toutes aussi méticuleusement décrites.



Le scénario en puzzle est improbable mais se tient, en jonglant jusqu’aux dernières pages. Le style virevolte, les détails foisonnent. On participe aux grandes manifestations anti guerre de Chicago au plus près des cocktails Molotov ! On déguste la satire des médias, de la politique, de l’éducation et de l’art de (bien?) vivre à l’américaine.

Le tout produit un panoramique assez effrayant de cette société, son consumérisme, les dérives de ses institutions et les problèmes comportementaux de ses individus.



Il se dégage beaucoup d’audace et d’énergie de l’ensemble, mais aurait pu être allégé de plusieurs dizaines de pages. Pour un premier roman, c’est un phénomène et une puissante narrative qui promet...
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Les fantômes du vieux pays

Un livre étonnant, riche, trop riche. 250 pages de moins et cela aurait été mieux. Comme son héros, universitaire, Nathan Hill fait des recherches profondes sur tous les sujets qu’il aborde et veut absolument nous les faire partager. Ainsi celles sur le fonctionnement (ou le dysfonctionnement) du cerveau du jouer vidéo en ligne.



Beaucoup de plaisir à le lire, ce livre qui fonctionne comme un puzzle où on est parfois en 2011 et à d’autres dan les année 60, parfois dans la peau du héros et dans d’autres dans celle de Faye...



Ce livre au-delà de l’aspect « policier » est aussi une critique en règle de la société US et, derrière le discours ouvert et positif, d’une société manipulé par les médias et populistes. On comprend mieux le phénomène Trump.
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Les fantômes du vieux pays

Ce roman fait parti de ceux que l'on adore ou qui nous laisse sur notre faim.

Tout était pourtant réuni pour une belle réussite. L'intrigue est bonne. Particulièrement bien amenée dès le début du roman. Le personnage de Samuel est très drôle. J'ai ri des le début. La lecture était très agréable jusqu'au milieu du roman ou j'ai eu envie d'en venir au fait et de comprendre l'histoire de Faye.

Au lieu de cela l'auteur se perd dans des détails dès plus ennuyeux...que j'ai passé à coup de dizaines de pages..Alice m'a réveillé dans cette lecture. Son personnage est la clé de cette histoire. On enchaîne les clichés américains, les manifestations, les protestations contre la guerre au Vietnam et les conspirations politique dans une chronologie certes intéressante.

La révélation de fin aurait également puis être un chef d'œuvre s'il ne tombait pas dans le pathos dramatique de l'américain en quête de sens.

Une grande déception donc.



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Les fantômes du vieux pays

Très belle réussite. D'habitude les secrets de famille sont réservés aux femmes écrivains voire leur seul terrain,

N.Hill prend le flambeau et l'élève au sommet.Les USA des révoltes étudiantes de 68 à Occupy Wall street sont le décor de ce roman de la fuite.

Tous les protagonistes trahissent ceux qui les aiment tout en croyant les aider et s'enfuient poussés par leurs démons intérieurs .

La construction en flash back avec des personnages mirroirs qui se répondent d'une époque à l'autre est envoûtante.

Avec en plus l'humour caustique de l'auteur sur son époque, étudiants, financiers et éditeur sont passés à la moulinette.
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Les fantômes du vieux pays

Avant que je ne lise « Les fantômes du vieux pays », c'était un gros livre ; maintenant que je l'ai lu, c'est un Grand Livre...
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Les fantômes du vieux pays

A l’instar d𠆚utres lecteurs à l𠆚vis desquels je me range, ce livre se lit relativement bien, il y a de la matière et des bonnes idées, mais reste trop long à mon goût... il y a facilement 200 pages de trop... dommage, c𠆞st bien écrit et l’intrigue accrocheuse...
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Les fantômes du vieux pays

Fresque familiale agréable à lire et à suivre.

L'histoire de Samuel, un professeur abandonné par sa mère Faye à l'âge de 11 ans, celle-ci réapparaît dans sa vie par le biais d'un fait divers : elle a agressé un homme politique. La vie de Samuel est soporifique au plus haut point.

Ce fait divers va l'obliger à se pencher sur sa propre histoire, celle de sa mère et par ricochet sur celle de son grand père maternel.

J'ai eu du mal avec Samuel car je le trouve faible, il passe longtemps à se plaindre, à subir tout ce qu'il vit. Une de ses étudiantes, Laura, va faire de sa vie de prof un enfer, à sa décharge, elle est d'une débrouillardise hors norme.

J'ai beaucoup plus accroché avec Faye, une femme que la vie n'a pas épargnée et qui malgré tout continue d'avancer et de faire au mieux. Malheureusement, le sort s'acharne sur elle à chaque étape de sa vie. Les rencontres de Faye permettent au roman d'être plus dynamique et intéressant.

Les personnages secondaires qui entourent Faye à la fac sont très bien travaillés et très intéressants et apportent beaucoup au roman.

Une petite mention pour le père de Faye, entouré de mystère et qui raconte des histoires de fantômes norvégiens à sa fille qui n'ont rien à envier à nos contes.

J'ai bien aimé la façon dont le roman nous amène vers sa fin, comment les événements se relient entre eux. Le passé et le présent des personnages principaux et secondaires, les conséquences de leurs actes et de leurs choix, la finalité et le destin de chacun, leur façon de trouver la paix et/ou les arrangements entres amis.
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Les fantômes du vieux pays

« Quand Samuel était enfant et lisait une Histoire dont vous êtes le héros, il plaçait toujours un marque-page à l’endroit où il devait prendre une décision très difficile, de sorte que, si l’histoire tournait mal, il pouvait revenir en arrière et recommencer autrement. »



Malheureusement la vraie vie n’est pas ainsi faite. Pourtant, Samuel sait parfaitement où se trouvent les carrefours importants de sa vie : ce moment où sa mère a quitté le foyer, cet instant où il a perdu Bethany, la femme de sa vie, ce présent où il fuit une carrière de professeur désabusé pour se cacher dans le monde virtuel d’un jeu en ligne.



Jusqu’à ce qu’un avocat l’appelle au sujet de sa mère, Faye Andresen qu’il n’a pas vue depuis vingt cinq ans et qui est aujourd’hui accusée d’agression contre un candidat à la Présidentielle.

Voilà de quoi retourner dans le passé pour comprendre pourquoi sa mère en est arrivée là et surtout pourquoi elle l’a abandonné quand il était enfant.



Faye est la fille d’un norvégien qui a fui son pays pour des raisons mystérieuses mais en a gardé beaucoup de nostalgie et surtout la mémoire des légendes et fantômes de ce pays nordique. Une histoire de « nisse » et de porridge provoque chez la jeune Faye une première crise d’un mal qui ne la quittera plus.

« Il y a ce genre de moment dans toute une vie, un traumatisme qui vous fait voler en éclats, et vous transforme à jamais. »

Alors qu’elle devrait épouser Henry, le fils d’un fermier voisin, romantique et un peu niais, Faye part au Cercle, une université de Chicago. Chicago, une ville qui fait peur et qui va connaître à cette époque (1968) de graves émeutes dans lesquelles Faye se retrouvent embarquée.

Petit à petit, nous découvrons cette partie cachée de la vie de Faye.

Et en parallèle, nous suivons aussi le passé de Samuel. Sa rencontre avec Bethany et son frère Bishop.

Autant de personnages dont nous n’avons au départ qu’une parcelle d’identité, puis que nous saisissons au fur et à mesure dans leur ensemble.

« il n’y a pas une identité vraie cachée parmi de fausses identités. Mais plutôt une identité vraie cachée parmi de nombreuses autres identités vraies. »



Cette histoire romanesque des liens familiaux et amicaux prend forme dans une peinture assez caustique de l’Amérique des années 60 et de nos jours. D’un côté une révolte du milieu universitaire et hippie contre la guerre au Vietnam et de l’autre une jeunesse plongée dans le monde virtuel pour échapper aux routines du quotidien. Avec quelle que soit l’époque, la manipulation par les médias et politiques.

« Le danger de la télévision, c’est que les gens commencent à voir le monde à travers cette unique goutte d’eau. »







Les fantômes du vieux pays est un roman qui allie une histoire romanesque, une excellente analyse des rapports humains et une vision satirique du monde moderne. C’est un pavé qui ne prend toute sa puissance que dans son entièreté. Il faut donc s’accrocher sur les premières centaines de pages, passer au-delà des détails des vies et passions de chaque personnage pour extraire la substantifique moelle. Personnellement, si les personnages de Pwnage, geek très attachant, et de Laura, étudiante détestable, sont intéressants, leurs émois m’ont moins intéressée et éloignée de l’intrigue principale.

Même avec quelques longueurs, il faut tout de même reconnaître que ce premier roman est fort bien maîtrisé.
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Les fantômes du vieux pays

Un premier roman époustouflant. Oeuvre d'un nouveau venu nommé Nathan Hill, Les fantômes du vieux pays est une vaste fresque romanesque de sept cents pages, incroyablement audacieuse et complexe, proprement ancrée dans l'histoire des Etats-Unis des cinquante dernières années.



Un ouvrage ambitieux, très ambitieux… Trop ambitieux ?... Peut-être. J'y reviendrai.



À Chicago, une femme de soixante ans vient de lancer des cailloux sur un gouverneur républicain, un homme politique d'envergure présidentielle. Pourquoi a-t-elle commis ce geste, monté en épingle par les médias, interprété en tentative d'attentat terroriste par l'opinion, un geste susceptible de lui valoir une sanction pénale extrêmement lourde ?



Et pourquoi, il y a un peu plus de vingt ans, cette même femme avait-elle choisi de disparaître totalement, en abandonnant son mari et son fils Samuel, alors âgé de onze ans ?



Voilà ce que va s'efforcer de découvrir ce dernier, aujourd'hui modeste professeur de littérature et écrivain velléitaire, un homme solitaire à la personnalité mal affirmée.



A partir de ces données, l'auteur met en place ses personnages, déchiffre leurs états d'âme, dévoile leurs intentions et déroule leurs (més)aventures, en emballant l'ensemble dans l'actualité américaine du moment. Grandiose !



1968, année de contestation violente un peu partout dans le monde. Les Etats-Unis n'y échappent pas. Les assassinats de Martin Luther King et de Robert Kennedy bouleversent une partie de la population. La guerre du Vietnam est fortement rejetée par une jeunesse universitaire subvertie par les mouvements idéalistes hérités de la contre-culture hippie. Peace and love… And drugs !



Il apparaît que l'origine de l'intrigue se situe cette année-là, à Chicago, lors de la Convention nationale démocrate, un événement marqué par des confrontations extrêmement brutales entre la jeunesse contestataire et les forces de l'ordre. Que s'est-il vraiment passé au rez-de-chaussée du Conrad Hilton Hotel ? Lectrice, lecteur, il te faudra un peu de patience, que dis-je, beaucoup de patience, pour l'apprendre et pour tout comprendre. Accroche-toi ! Récompense garantie à la fin, car Les fantômes du vieux pays, en dépit de quelques longueurs, est un roman d'un souffle stupéfiant, qui m'a tenu en haleine jusqu'à la découverte des dernières pièces du puzzle magistral concocté par Nathan Hill.



De qui le livre raconte-t-il l'histoire, Samuel ou Faye ? Les générations avancent avec les mêmes illusions, celle des geeks addicts aux univers virtuels, succédant à celle des hippies et leurs paradis artificiels. La vraie vie ne permet pas de retour à zéro, mais elle peut offrir de nouvelles chances. le fils découvrira que le parcours de sa mère aura façonné le sien, celui d'un homme resté tardivement un petit garçon en recherche de reconnaissance, un homme ayant souvent pris de mauvaises décisions, un homme qui apprendra qu'il faut saisir sa chance avec la femme qu'on aime… Sans oublier que des fantômes légendaires diffusent parfois une influence impalpable… Et que des êtres de chair et de sang peuvent fausser les donnes, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.



Le récit est de forme classique, avec l'auteur dans le rôle du narrateur, à l'exception d'un long chapitre où il interpelle directement Samuel – à moins que ce ne soit Samuel, en pleine mue, qui dialogue avec lui-même –. Tout au long du roman, l'auteur ne se prive pas de commenter, avec une sorte d'humour nihiliste désabusé, les dérives des politiques, des médias, de l'édition. Et celles des contre-cultures, hippies et geeks… A la fin, ce sont toujours les cyniques qui s'en tirent le mieux !



J'avais dit que j'y reviendrais. Trop ambitieux, ce premier roman très documenté auquel son auteur a consacré dix ans de travail ? Entre autres, ne pouvait-il faire l'économie de longs détails sur des personnages carrément secondaires, même s'il s'agit d'analyses très fines – et drôles ! – sur les mécanismes qui conduisent ces personnages à des perversions mentales ou comportementales ? A chacun de donner son avis.



Pour ma part, une fois le livre terminé, s'est effacé l'agacement ressenti lors de certaines longueurs. Ne reste que le souvenir de péripéties palpitantes, de rebondissements décoiffants, de dialogues hilarants et de relectures historiques passionnantes.


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Les fantômes du vieux pays

C’est l’histoire d’un adulte qui n’a jamais cessé d’être un enfant abandonné, qui a vu sa vie s’arrêter le jour où sa mère est partie sans fournir d’explication. Il n’a jamais pensé à prendre sa revanche sur elle, jusqu’à ce qu’on la lui serve presque sur un plateau. Son éditeur prévoit d’ajouter à un fait-divers qui a pris des proportions délirantes un brûlot tout droit sorti de la tête de son fils. Samuel y croit à peine à toutes ces histoires qui circulent autour de sa mère. C’est quoi ce passé de hippie ? Il parait même qu’on l’a arrêtée autrefois pour prostitution… Force est de constater qu’il ne sait rien d’elle et qu’il va devoir enquêter sur son passé.



Les personnages sont absolument incroyables. Faye, cette énigme absolue, petite fille parfaite destinée à devenir l’épouse idéale, emportée bien loin par le Chicago de 1968. Le grand-père, né dans ce qui se fait de plus haut en Norvège et qui a ramené avec lui les esprits inquiétants de son pays (cette histoire d’esprit domestique c’est du génie). Samuel, hanté par le souvenir de sa mère et des jumeaux magnétiques avec qui il a partagé son enfance…

Nathan Hill enchaîne les morceaux de bravoure. Chaque chapitre est animé de son souffle propre, dans la tragédie ou l’absurde. Les heures passées devant le jeu Elfscape sur six écrans simultanés vous colleront les gerbe, le monologue de Laura (ma pref), l’étudiante qui triche et qui ne voudra jamais le reconnaître vous fera complètement halluciner, l’éducation des filles dans le Midwest des sixties vous collera vraisemblablement un frisson d’horreur… Le style est juste fou.



Et c’est une véritable fresque de la société américaine que nous propose l’auteur à travers cette histoire, des émeutes de 68 à Chicago et ses idéaux d’amour et de paix qui se heurtent aux battes de baseball à nos jours où des types peuvent littéralement mourir devant des écrans. Education sexiste et hygiéniste, violence policière et étatique, misogynie, brutalité et cynisme du capitalisme, brutalité de l’administration des maisons de retraite et j’en passe… Je ne sais pas comment il fait, ce type, pour nous emporter à la fois dans des histoires intimes bouleversantes et en même temps tenir un propos si universel.
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