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Critiques de Nellie Bly (152)
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10 jours dans un asile

A l'origine, traduction et réédition des Editions du Sous-sol, puis édité en poche par Points, ce petit livre contient trois reportages de Nellie Bly : 10 jours à l'asile, Dans la peau d'une domestique et Nellie Bly, esclave moderne - Une immersion dans une fabrique de boîtes.

Les trois textes se complètent très bien, car ils décrivent chacun dans un milieu particulier la vie des femmes pauvres à New York, souvent venues dans cette grande ville pour trouver du travail, sous-payées, hébergées dans des pensions misérables, et mal traitées.

10 jours à l'asile montre d'une façon terrible comment la moindre attitude étrange ou non conforme peut être jugée comme de la folie. Au début de son reportage, Nellie Bly ne sait pas trop comment s'y prendre : elle ne veut pas recourir à des personnes de sa connaissance et risquer de les impliquer contre leur gré dans une supercherie. Elle définit elle-même sa stratégie, l'applique sans aide aucune.

A chaque étape de son parcours vers l'asile, elle pense se heurter à la sagacité des médecins et être rapidement démasquée. Surprise et ravie de la facilité avec laquelle elle a pu se faire interner, elle démontre l'incompétence et la légèreté des médecins qui la déclare folle, simplement parce qu'elle se trouve déjà dans l'asile. Et si y elle arrive aussi facilement, c'est que ni la police, ni la justice ne savent quoi faire d'une jeune femme sans protection, à l'esprit apparemment égaré. Le parcours de ses compagnes d'infortune est plus terrible encore : des femmes seules, pauvres, souvent étrangères, que personne ne connaissait, pouvaient, sans autre forme de procès, être enterrées vivantes à Blackwell's Island, et parfois même avec leur enfant. Nellie Bly s'attache de façon touchante à les appeler par leur nom, s'enquiert de leur situation une fois libérée, mais certaines ont purement et simplement disparu. Personne ne peut dire ce qu'elles sont devenues.

A l'asile, c'est surtout la folie des infirmières qui se déchaîne, brutale et sadique , c'est la violence en toute impunité envers des personnes enfermées, qui ne trouvent aucun soutien, et surtout pas auprès des médecins complices par surdité volontaire.

On regrette de ne pas disposer en fin d'ouvrage de plus de renseignements sur l'évolution de l'asile et du traitement des internées, de savoir si la prise de conscience de la ville et le million de dollar octroyé ony permis un vrai changement et la libération de celles qui avaient toute leur tête à leur arrivée.

Aujourd'hui, l'asile a disparu, et Roosevelt Island, de son nouveau nom, peut être décrit comme un ""îlot de paix au coeur de New York"" sur un site internet.



Les deux autres reportages sont des immersions dans la vie de domestiques et ouvrières, à la merci du bon vouloir des agences de placement ou des patrons des petites fabriques, travaillant dix à douze heures par jour pour des salaires qui suffisent à peine à payer leurs loyers. Ces trois reportages nous plongent dans une histoire de New-York oubliée dans le mouvement perpétuel de cette ville moderne et gigantesque, et elle le fait du point de vue d'une femme jeune, intrépide, libre et intelligente, curieuse de la vie de ses contemporaines pauvres et méprisées
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10 jours dans un asile

Dans le cadre de son travail, l'auteure et journaliste Nellie Bly doit jouer le jeu et se faire interner dans l’un des asiles de fous de New York afin d'enquêter sur les méthodes utilisées.

Le témoignage qui en ressort est vraiment intéressant.

Bien qu'étant un récit documentaire, 10 jours dans un asile est si bien écrit que je me suis surprise à le lire comme s'il s'agissait d'un roman.

N'hésitez pas à le découvrir.
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Le tour du monde en 72 jours

Après mon enthousiasme à la lecture de 80 jours autour du monde, de Matthew Goodman, je souhaitais bien entendu découvrir le récit de Nellie Bly. Le temps a passé, et je viens enfin de me décider à le lire.



J'étais contente de voir "l'original" mais je dois avouer être un peu déçue.

Sachant un peu ce qu'était Nellie Bly, son audace pour aller sur le terrain, son courage d'enquêter dans les usines voire à l'asile, je m'attendais à une chronique un peu plus mordante, plus incisive.

J'ai trouvé un gentillet récit de voyage, pas vraiment passionnant. On apprend très peu sur les régions traversées, on la voit porter son petit bagage d'un bateau à l'autre, sans grand intérêt à mon goût.

J'en ai plus appris sur les traversées et les pays lointains en lisant les romans d'Anna Jacobs ou de Sarah Lark qu'ici.

On s'attarde assez peu aussi sur les enjeux, même si elle s'inquiète de temps en temps des délais trop longs qui s'imposent.

Elle passe d'un moyen de transport à l'autre, se fait des amis, les quitte.

Jusqu'à Colombo, elle ne découvre du monde que les hôtels à touristes avec quelques noirs pour mener les embarcations permettant de gagner la terre ferme, et tous les vendeurs qui leur tournent autour.

Elle m'a même paru parfois méprisante vis à vis des gens qui essaient de gagner leur vie, ce qui ne colle pas avec ce qu'on imagine de sa personnalité.

Bizarrement, la seule partie qu'elle détaille vraiment, ce sont les tortures des condamnés à mort et les différentes sortes de mises à mort chinoises. Je m'en serais passé !!



À lire cependant, pour la peinture d'une époque.



Un détail qui m'a amusée : Dans ma lecture précédente, (Swan Hill 2 Au bout du rêve) les voyageurs espèrent que le canal de Suez sera bientôt creusé, pour éviter les pénibles transferts en train.

Et voilà que Nellie peut emprunter ce nouveau canal , qui raccourcit le trajet de façon conséquente.



La rencontre avec Jules Verne et madame est bien entendu un moment intéressant du voyage.



On a aussi, au fil du texte de Nellie Bly, des extraits du journal New York World. Surtout ceux incitant les lecteurs à parier sur sa date de retour.



Il est très dommage qu'il n'y ait pas de carte du trajet, pour suivre Nellie d'un continent à l'autre.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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10 jours dans un asile

Reportage fascinant dans l'univers des asiles psychiatriques à la fin du XIXème siècle, par la première femme reporter infiltrée. Dans ce but, elle a essayé de comprendre et de se mettre dans la peau de ces femmes afin de se faire interner incognito. Ce qu'elle va y voir va la révolter, les conditions sont affreuses mais surtout elle réalise que c'est la condition même des femmes qui pousse à l'internement de ces dernières sans motivation réelle: un peu trop rebelle? bavarde? colérique? elle ne convient plus? Un moyen parfait de se débarrasser de ce qui encombre, et qu'on ne regarde pas à deux fois. J'ai aussi eu l'impression de revoir la deuxième saison d'American Horror Story (pour ceux qui connaissent), je ne connaissais pas du tout le personnage dont l'héroïne était inspirée avant de lire "Culottées" de Pénélope Bagieu et je n'avais donc pas fait le rapprochement.

Cette femme avait une sacrée force et grâce à elle et au scandale que son reportage a provoqué, de nouveaux moyens, considérables pour l'époque, ont été débloqués pour améliorer les conditions de ces établissements. Elle a écrit sur différent sujets et je vais sans hésitations lire le reste de ses ouvrages.
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Les fabuleuses aventures de Nellie Bly

Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Les Fabuleuses Aventures de Nellie Bly ?

"Encore un livre que j'ai vu passer chez différentes copines blogueuses et qui m'intriguait beaucoup, bien qu'il ne s'agisse pas d'un roman. La jolie couverture a fini de convaincre."



Dites-nous en un peu plus sur son histoire...

"Nellie Bly était une journaliste américaine ayant vécu à la fin du 19ème siècle et au début du vingtième. On retrouve ici compilés quelques-uns de ses reportages, que ce soit en voyage, en infiltration ou sur le front..."



Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?

"Cela vous est déjà arrivé d'avoir le coup de coeur dès les premières pages d'un livre pour finalement avoir beaucoup de mal à la finir ? Ici, c'est un peu particulier parce qu'il s'agit de différents reportages. J'ai adoré ceux d'investigation, et particulièrement celui où Nellie Bly se fait interner dans un hôpital psychiatrique pour en dénoncer les dérives. C'est courageux, passionnant et cette femme était sans conteste en avance sur son temps. En revanche, j'ai beaucoup moins aimé ses deux récits de voyage. Son tour du Monde commence bien, avec un défi, du suspense et une rencontre avec Jules Verne, rien que ça. Mais très vite, deux éléments vont ralentir ma lecture et ce sera encore plus évident pour ses six mois au Mexique. D'abord, les descriptions du voyage sont très méticuleuses, s'adressant à des lecteurs qui n'auront peut-être jamais l'occasion de voir ces paysages, pas même à la télévision qui n'existe pas encore. Mais pour le lecteur d'aujourd'hui, j'ai trouvé ça légèrement fastidieux. L'autre point qui m'a posé problème est la condescendance, pour ne pas dire pire, avec laquelle la journaliste décrit les peuples qu'elle découvre. Une condescendance à remettre certes dans le contexte de l'époque et patinée d'une bonne dose de mentalité américaine mais parfois dérangeante à lire malgré tout."



Et comment cela s'est-il fini ?

"J'ai eu du mal à terminer le dernier reportage mais je conseille malgré tout cette lecture. Rien que pour son séjour en asile psychiatrique cela vaut le coup, même si j'aurais aimé en savoir plus sur le triste destin de ses compagnes d'infortune."
Lien : http://booksaremywonderland...
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10 jours dans un asile

J’avais déjà entendu parler des asiles psychiatriques, notamment américains, à la fin du XIXe siècle, dans lesquels on pouvait y trouver des personnes saines d’esprit enfermées là parce que trop gênantes pour la famille, le mari…, dans lesquels les mauvais traitements étaient apparemment fréquents, etc. Quand vous regardez American Horror Story : Asylum, par exemple, vous vous dites que c’est une série de fiction et que ce doit être un peu exagéré ; vous entendez parler de Nellie Bly, pionnière dans le journalisme d’investigation, et on vous dit que son travail a permis aux personnes internées de vivre dans de meilleures conditions, aux hôpitaux d’avoir plus de budget… Et là vous vous questionnez : à quel point était-ce horrible, à l’époque ?

Donc je m’interrogeais depuis un moment, de même que j’avais envie de découvrir le travail de Nellie Bly, une journaliste précurseuse dans le domaine de l’investigation qui, grâce à ses articles, a permis des avancées dans certains domaines, qui a fait le tour du monde en soixante-douze jours, etc. Et c’est là que, pendant le confinement, j’ai vu que 10 jours dans un asile était en lecture gratuite sur le net (l’opération est désormais terminée). Ni une, ni deux, je me suis lancée dans la lecture de ce reportage et j’ai alors découvert toute l’horreur d’un asile psychiatrique à la fin du XIXe siècle à New-York.

En 1887, Pulitzer himself confie à Bly la mission d’écrire un article sur un asile. Et pour se faire, le mieux est d’en intégrer un, de découvrir comment se passent les choses sans que qui que ce soit soit au courant. Chose que la jeune femme va faire avec succès. Durant la première partie du livre, la journaliste explique sa démarche, comment elle s’y prend pour se faire interner au Blackwell’s Island Hospital. C’est une partie intéressante même si ce n’est pas celle qui m’a le plus passionnée ; on constate qu’il lui a fallu peu de choses pour intégrer l’asile. Une fois qu’elle a simulé un peu de folie, même si elle a par la suite un comportement on ne peut plus normal, les médecins sont convaincus qu’elle est sacrément dérangée et, comme c’est le cas pour d’autres femmes, plus elle se comporte normalement (aux yeux de la société), plus on lui dit qu’elle est folle.

Une fois dans une aile de l’hôpital, elle mène l’enquête, interroge les patientes, observe… Et c’est là que c’est atroce. Je pensais qu’il y avait à l’époque des brutalités mais non, c’était de la torture et c’était très fréquent ! Bon, je ne vais pas vous raconter le livre dans les détails, je pense que c’est quand même plus appréciable de le lire d’autant plus que l’écriture de Bly est agréable, avec ce ton un peu guindé, très scandalisé, que l’on retrouve dans certains textes quelques peu datés. Je comprends que son enquête ait tant passionnée à l’époque et que les gens aient acheté consciencieusement le journal chaque semaine pour connaître la suite : sujet intéressant, traitements scandaleux, narration prenante et surtout une journaliste qui a investi les lieux, qui a été immergée dans le monde des hôpitaux psychiatriques, qui était vraiment au cœur des événements pour nous raconter avec le plus de justesse possible ce qui se passe derrière les murs, sur l’île où se trouve isolé l’asile Blackwell’s Island Hospital.

Dans cette publication des Editions du sous-sol, on trouve également deux reportages, bien plus courts, l’un traitant de la difficulté des domestiques à être embauchées (elle-même ayant abandonné l’affaire au bout de quelques jours tant c’était ardu), l’autre parlant de ces femmes qui travaillent dans des usines pour les miettes d’une bouchée de pain. Là encore, c’était intéressant mais, les articles étant moins poussés, j’ai été un peu moins emballée.



Avec 10 jours dans un asile, on ne peut qu’admirer le travail d’investigation fait par Nellie Bly et c’est un reportage qu’il faut lire si le journalisme vous intéresse, si l’histoire du traitement des maladies mentales vous intrigue, ou tout simplement pour découvrir cette incroyable enquête menée par une femme qui savait prendre des risques et qui a ainsi fait avancer le métier de reporter.
Lien : https://malecturotheque.word..
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10 jours dans un asile

Après ma lecture de son tour du monde en 72 jours , j’avais une envie folle de me plonger dans un autre de ses récits.



Une fois encore nous avons affaire à du journalisme infiltré, en l’espèce dans un asile.



L’écrivain, toujours très déterminée, n’hésite pas un seul instant malgré quelques appréhensions légitimes à se faire passer pour folle dans le but de se faire interner afin de pouvoir parler des conditions d’enfermement.

Et elle ne sera pas déçue par ce qu’elle va découvrir…



L’enquête des plus détaillée s’avèrera tellement honteusement factuelle (bain glacé, brimades, insultes, excès de pouvoir en tout genre, coups, nourriture exécrable, punitions, privations de sorties…) qu’elle engendrera des réformes importantes au niveau de la politique en matière de santé du pays.



Cette investigation est suivie de deux autres : une concerne les bureaux de placement et l’autre une usine.

Toutes aussi édifiantes…



Replacez-vous dans le contexte de l’époque et vous comprendrez pourquoi Nellie Bly a été une pionnière dans l’émancipation des femmes.
Lien : https://arthemiss.com/10-jou..
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10 jours dans un asile

J’avais déjà découvert le travail de Nellie Bly lorsqu’elle tenta de faire le tour du monde plus rapidement de Philéas Fogg. Même si l’image d’une femme libre pour moi, est celle d’une femme qui peut se débrouiller totalement toute seule ne se retrouve pas vraiment dans le récit. Toutefois, c’est la liberté pour une femme américaine de la fin du 19ème siècle. La conception alors est bien différente et ce qu’elle ose faire défi les règles de vie des hommes. Une fois encore, elle prouve au directeur du journal et à ces homologues masculins qu’elle peut faire du journalisme d’investigation tout assumant sa féminité.



On peut comprendre l’appréhension qu’elle a pu ressentir pour aller se faire interner. Mais l’envie était là et elle est arrivée sans trop de peine à se faire interner. Elle ne s’attendait pas à l’enfer qui l’attendait. Diagnostics non approfondis, manque d’écoute, maltraitances physiques et psychologiques… voilà la vie quotidienne dans ce lieu où l’espoir ne devient plus qu’un mot. Il ne lui a pas fallu très longtemps pour se rendre compte de la misère et très vite elle en est sortie avant de prendre la folie comme compagnon. Aussitôt sortie, elle a dénoncé haut et fort cette injustice. Mais lors de visite de constatation tout était propre et les gens étaient respectés. L’illusion n’a pas été assez convaincante. L’état a décidé de renforcer les contrôles et de donner plus d’argent pour ces institutions.



Je me suis posée la question si l’argent permettait de donner plus de considération aux gens. Les gens malhonnêtes existent en haut de la pyramide et s’ils prennent l’argent, cela ne changera rien. J’aurais aimé savoir ce qui s’est passé réellement à la suite du scandale de son reportage.  Malheureusement, ce n’est pas une édition augmentée qui donne plus de contexte à l’histoire.



Il y a quand même deux autres enquêtes, bien moins passionnantes, dans cet ouvrage. Les textes sont beaucoup plus courts mais sont le reflet d’une époque où on n’hésitait pas à exploiter les jeunes filles seules en quête de travail et celle qui était à l’usine. A travail égal, les femmes gagnaient beaucoup moins, ce qui d’ailleurs n’a pas trop changé. Et en plus, elles avaient le droit à avoir des avances des mecs de l’usine ou du patron. Chose qui existe encore de notre société moderne. Elle met dans ces deux enquêtes ces femmes qui sont courageuses qui se battent pour gagner un peu d’argent pour leur famille et survivre. Une pauvreté qui n’est pas sans rappeler les romans d’Emile Zola. J’aurais aimé en savoir sur les conditions de ces femmes, si les articles de la journaliste faisaient bouger quelques choses. Ces immersions sont assez brèves et me semblent bien trop courtes pour vraiment s’imprégner d’un monde plein de noirceur et d’injustice. Mais je le regarde avec un œil d’une femme du 21ème siècle. Il est possible que ce fût la technique de l’époque et que tous faisaient ainsi. Je pense qu’il va falloir que je mène mon enquête sur la presse du 19ème siècle en général.



Une lecture intéressante qui nous donne un regard critique sur une période de l'histoire. Et aussi qui rappelle qu’il a fallu bien des femmes courageuses pour prouver que les Femmes étaient tout aussi capables que les hommes.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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10 jours dans un asile

Un témoignage tragique. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de certaines choses, des passages sont très durs.

Cependant, je le conseille fortement, car cela permet de savoir comment se passaient les "soins" (si on peut appeler ça comme ça) de l'époque.
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10 jours dans un asile

En 1887, Nellie Bly est une jeune journaliste téméraire qui n'hésite pas à « mouiller sa chemise » pour dénoncer les conditions épouvantables d'internement des patientes de l'hôpital psychiatrique de New York, le Blackwell's Island Hospital. Avec une facilité déconcertante, elle parvient à se faire passer pour folle et se fait interner durant 10 jours dans le sinistre établissement. Vraies et fausses malades, sous alimentées et isolées, subissent les sévices des « soignants » sous la coupable indifférence des médecins. Les articles de la jeune journaliste feront scandales et une enquête est ouverte amenant une sérieuse amélioration dans la prise en charge de ces malheureuses. Malgré ce sujet terrible et dérangeant, la plume de Nellie Bly est alerte, fougueuse, passionnée et ironique. Elle nous montre également que s'engager n'est pas vain et qu'on peut changer les choses.
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10 jours dans un asile

Ce livre est une véritable aventure humaine où les journalistes allaient au coeur de l'action.

Les moeurs et les façons de penser du XIXème siècle étaient évidemment bien différents d'aujourd'hui mais on ne peut que se révolter quand on sait pour quelles raisons les femmes pouvaient se retrouver enfermer alors qu'elles étaient saines d'esprit.

Le personnel de ces endroits n'était nullement formé et les méthodes employées étaient révoltantes.

Cette journaliste a dénoncé cela en s'infiltrant dans cette institution et ce qu'elle y a découvert dépassait l'entendement.

Grace à elle et à son immersion, elle a réussi à faire changer certaines mentalités et l'opinion publique s'est emparée de son travail pour améliorer certains points.

Un vrai et gros travail d'investigation avec une femme qui a fait preuve de beaucoup de courage.

Roman/reportage percutant et efficace.
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10 jours dans un asile

Le reportage haletant, mené de main de maîtresse par l’intrépide Nellie Bly, qui n’hésitera pas à se faire interner incognito afin d’enquêter sur les conditions de vie des patientes de l’asile psychiatrique de Blackwell’s Island.

Un témoignage poignant, passionnant et révoltant, une pierre à l’édifice de libération de la parole des femmes, et un troublant questionnement sur ce qu’est véritablement la folie.
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Le tour du monde en 72 jours

Après avoir lu pour la première fois Le Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne cette année, j'ai découvert avec joie ce témoignage de Nellie BLY. Outre le fait que j'ai appris avec étonnement que des femmes (du moins davantage que je ne le pensais) effectuaient ces grands voyages au XIXème siècle, ce récit est une très belle découverte. Amusant, aventureux et si moderne.

Ce livre est resté un moment dans ma bibliothèque avant que je ne me décide à l'ouvrir, à cause des critiques qui en étaient faites. Or, peut-être m'en faut-il peu pour me captiver, mais il est indéniable qu'une femme travaillant, voyageant seule avec si peu de bagages est pour le moins hors normes pour le XIXème siècle.

Compte tenu du défi que se lance Nellie BLY de battre le record de Philéas Fogg, évidemment, il y a peu de place pour du témoignage touristique. Comme dans le roman de Jules Verne, les détails pratiques liés à la coordination du voyage en lui-même prennent une place importante. Au gré des moyens de transport empruntés et des dispositions prises par son journal pour permettre la réussite de son périple, elle n'est certes pas livrée à elle-même comme une ermite et voyage généralement entourée.

Il me semble qu'elle permet tout de même de laisser sa propre empreinte dans l'émancipation des femmes. La journaliste partage avec concision et générosité ses impressions face à la découverte de terres et de cultures inconnues, se trouvant souvent isolée de lien social festif faute de tenues vestimentaires adaptées. Cela nous rappelle, à notre époque où certains entrent en tongs et torse nu dans un restaurant, qu'autrefois, le vêtement avait une destination et un rôle social.

C'est un livre que je recommande fortement à ceux que les voyages, l'Histoire et l'histoire de la femme au XIXème siècle intéressent.
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10 jours dans un asile

Un monument honorant la journaliste pionnière Nellie Bly est érigé en 2021 à New York, près de l'ancien site de l'asile d'aliénés pour femmes où Bly a mené sa première enquête sous couverture en 1887.

Nellie Bly est née 1864 en Pennsylvanie. En 1885, elle lit dans un journal que toute femme qui participe ou s’intéresse aux affaires publiques est "une monstruosité". Bly, furieuse, écrit au rédacteur en chef. Impressionné il lui offre un emploi de chroniqueuse. Nellie Bly écrit des articles sur les intérêts des femmes, mais n’a pas le droit à autre chose, elle démissionne et part pour New York.

Elle se heurte aux préjugés envers les femmes journalistes. En 1887, Cockerill, directeur de la rédaction du New York World de Joseph Pulitzer, lui propose de s'infiltrer pour se faire interner dans l'un des asiles d'aliénés de la ville, où la rumeur veut que les patients soient maltraités. Elle a 23 ans.

Après avoir été examinée par quatre médecins différents, elle réussit à se faire passer pour folle, en fait, elle fait semblant d’être juste un peu "absente". Elle est internée à l'asile d'aliénés pour femmes de Blackwell's Island.

Pendant 10 jours, Bly est témoin, et endure le traitement inhumain des patientes de l'asile. Les patients sont battues, leur nourriture est avariée, elles sont peu vêtues et leur literie est pourrie, elles en tombent malades, quasiment pas d’hygiène possible, agressions verbales et physiques incessantes de la part du personnel. L'asile dégrade au lieu de guérir ou apaiser.

Le plus flagrant pour Bly, est le nombre de patientes qui ne présentent aucun signe de maladie mentale : des femmes sont internées en raison de circonstances pénibles ou de l'épuisement physique dû à un travail pénible. Ou parce qu’elles sont des immigrantes, ne parlent pas anglais, prises dans un système juridique étranger et incapables de communiquer. Ou simplement internées par d’horribles maris.

Après la publication de son livre, la ville de New York a donné 1 million pour réformer les asiles et réfléchir au traitement des aliénées.

Cela a aussi permis une considération nouvelle pour les femmes journalistes et reporters sous couverture.


Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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10 jours dans un asile

En 1887, Nellie Bly, jeune journaliste américaine de 23 ans, accepte de se faire interner dans un asile psychiatrique pour y mener l'enquête de l'intérieur. Déguisée en ouvrière, elle prend pension dans un foyer pour travailleuses où elle simule la folie. Elle est ainsi rapidement envoyée au Blackwell's Island Hospital. A partir de ce moment, dit-elle, elle a cessé de jouer la folle : "Laissez-moi vous dire une chose : dès mon entrée dans l'asile de l'île, je me suis départie de mon rôle de démente. Je parlais et me comportais en tout point comme d'ordinaire. Mais, chose étrange, plus je parlais et me comportais normalement, plus les médecins étaient convaincus de ma folie, à l'exception d'un homme, dont la bonté d'âme et la courtoisie restent gravées dans mon souvenir."



Et en effet, dans ce lieu la bonté d'âme et la courtoisie des soignants sont assez rares pour pouvoir marquer. Les infirmières se moquent des malades et s'amusent à les exciter dans leur délire. Cela leur donne ensuite un prétexte pour les battre. Les médecins n'accordent qu'un intérêt lointain à leurs patientes et préfèrent parfois badiner avec les infirmières.



A son arrivée, Nellie Bly est soumise à un bain froid puis rhabillées encore humide et les cheveux mouillés de vêtements insuffisants. La nourriture est infecte. Elle constate que si certaines de ses compagnes sont effectivement démentes, d'autres ont été admises à l'asile pour des problèmes de santé sans rapport avec la folie.



Après la parution de cette enquête, la commission des budgets de la ville de New-York octroya un million de dollars supplémentaire aux hôpitaux psychiatriques de Blackwell's Island.



Après Le tour du monde en 72 jours, je continue ma découverte des reportages de Nellie Bly. J'ai apprécié ce petit livre. J'ai trouvé intéressant de découvrir qui sont les internées. Le Blackwell's Island Hospital est un hôpital pour les pauvres. Les malades sont donc des ouvrières ou des domestiques. Je constate par ailleurs qu'un grand nombre sont des immigrées. Certaines ont une maîtrise très insuffisante de l'anglais et sont encore plus mal équipées pour faire valoir leurs droits.



Ce court reportage est suivi de deux autres encore plus courts : Dans la peau d'une domestique, une expérience dans deux bureaux de placement et Nellie Bly, esclave moderne, une immersion dans une fabrique de boîtes.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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10 jours dans un asile

On ne peux que saluer le courage, la force et la détermination de Nellie Bly. Dans cet ouvrage qui est plus qu'un récit de fiction mais un reportage, on suit la façon dont la journaliste s'infiltre au cœur d'un asile psychiatrique en plein XIXe siècle.



Dans ce livre court, de façon à ce qu'on ne s'attarde pas sur des détails inutiles, on suit le reportage du début jusqu'à la fin : on apprend pourquoi elle doit intégrer cet asile, comment elle se fait passer pour "folle" auprès des autres. L'autrice nous retranscrit son parcours et la façon odieuse dont son traitées les personnes considérées comme "folles" au sein de l'asile psychiatrique de Blackwell's Island.



Le livre se lit rapidement et facilement, même si j'ai trouvé le début long à se mettre en place : on doit attendre la moitié du livre pour vraiment être au cœur de l'histoire (au sein de l'hôpital psychiatrique). Et une fois dans l’histoire, on n'a pas beaucoup de détails et on passe vite à la fin du séjour. Mais je pense que, comme précisé dans le récit, c'est la solution qu'à trouvé Nellie Bly pour éviter les répétitions et les moments creux dans le récit.



J'ai lu ce livre très rapidement et je le trouve très intéressant, il permet d'en apprendre plus sur l'histoire, sans artifices. Les atrocités racontées sont d'autant plus horribles quand on pense que c'est un reportage réel qui est retranscrit.
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10 jours dans un asile

Difficile avec ce livre, agréable et rapide à lire, de ne considérer que ses simples qualités ou défauts. On ne peut qu'être en admiration devant le travail de l'auteure, Nellie Bly, qui aurait inventé ici le journalisme "en immersion". On ne peut que tenter d'imaginer le courage et la volonté dont elle a du fait preuve compte tenu de l'époque... On ne peut que louer le résultat qui fut une amélioration des conditions d'enfermement des "fous" de l'asile de l'île de Blackwell suite à la parution de ce livre et du tollé qu'il provoqua.



Si l'on rajoute à cela son empathie qui n'a rien de misérabiliste, un style qui s'emploie à décrire factuellement ce qu'elle a pu observer, à dénoncer fermement les comportements injustes, à mettre en lumière les conditions de détention indignes, à questionner avec aplomb les évaluations médicales, tout en glissant quelques traits d'humour à l'occasion... on arrive à la conclusion que l'on aurait aimé la rencontrer cette Nellie Bly !
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10 jours dans un asile

Nellie Blye est une figure emblématique de la presse US. Fondatrice du reportage clandestin, l’infiltration était sa spécialité. Et quel personnage !



Femme avant-gardiste dénonçant les conditions de traitement à l’égard de ses semblables, elle réussira à l’aide de la publication de ce brûlot à alerter les institutions. Une enquête sera menée et des améliorations notoires seront apportées (amélioration de ces conditions et moyens alloués ntmt).



À la lecture de ces pages, vous serez scandalisés de voir à quel point il était facile d’interner ces femmes « malades mentales » qui, pour la plupart, se trouvaient tout à fait saines d’esprit. Mais aussi stupéfaits des humiliations et mauvais traitements subis par elles, à en perdre la raison...



Nelly Bly était une femme libre et résolument moderne, avec une plume riche, dont le récit vous mettra dans une colère noire, vous terrifiera.
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10 jours dans un asile

Nellie Bly, jeune femme pionnière du journalisme d'investigation outre atlantique, travaillait pour le New York World, sous la direction de Joseph Pulitzer, à la fin du XIXème siècle, lorsqu'elle décide de faire un reportage sur le Blackwell's Island Hospital.

Il s'agit d'un établissement psychiatrique, situé sur une ile proche de Manhattan.

Pour pouvoir rentrer dans cet hôpital, elle va jouer la comédie afin de passer pour folle, car le juge doit être convaincu qu'elle est mentalement dérangée et ainsi signer son internement.

De cette expérience riche en découvertes sur les conditions de vie des pensionnaires de l'établissement, elle écrira ce récit palpitant. Elle va ainsi lever le voile sur la violence institutionnelle, en décrivant ces lieux insalubres, la nourriture épouvantable, les humiliations subies, la vacuité de la prise en charge de ces patientes dites folles.

Ce reportage va conduire la justice et la ville de New York à se pencher sur la gestion de cet hôpital et à augmenter son budget de fonctionnement et améliorer les soins.



Ce récit documentaire au style fluide se lit d'une traite. Il s'agit avant tout d'une réflexion sur la folie humaine.



Plus d'un siècle s'est écoulé depuis cet écrit, les méthodes de soins se sont transformées, pourtant certains passages pourraient encore faire écho.

En effet le système de soins se dégrade, lentement mais surement, dans de nombreux pays, dont la France, tandis que d'autres en sont encore à peu près à ce stade. Il reste encore beaucoup de chemin à faire...

Pour amateurs de la psychiatrie et son histoire.

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10 jours dans un asile

10 JOURS DANS UN ASILE - Un reportage de Nellie Bly – Éditions du sous-sol



Jeune et jolie journaliste de Nellie Bly passe 10 jours dans un asile au début du siècle aux États-Unis.



Cette courageuse journaliste d’investigation ou d’immersion sort la tête haute de cette expérience, car suite à ses articles une commission visite les lieux et prend des mesures pour apporter du bien-être à ses âmes perdues.



Mais les étaient TOUTES des âmes perdues ? À l’époque, même les personnes qui n’étaient pas des cas psychiatriques se trouvaient dans les mains des bourreaux inhumains, pour un oui pour un non pour partir définitivement vers la folie. Que penser de ces médecins devenus des jouets entre les mains des infirmières infâmes ?



Dans ce livre on trouve également deux autres expériences de la jeune journaliste qui travaillait pour le journal de fameux Monsieur Pulitzer.

Et aujourd’hui ? Un article paru dans Libration du 27/28 mars 2016 est titré : Psychiatrie, l’enfer derrière les portes – « Bousculant les habitudes, le contrôleur des libertés s’est publiquement indignée des pratiques ‘honteuses’ du Centre psychothérapique de l’Ain, où isolement et contention sont la norme » dit l’article. Il est sans doute plus facile de terroriser les faibles que d’essayer de les apporter du soin.

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