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Citations de Nelly Sachs (60)


Des vertes prairies de l'enfance
sous le buis à l'odeur de cimetière
tu m'appelles à revenir chez moi
toi l'alphabet nouveau qui façonne mes paroles
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Voici la pomme noire…



Voici la pomme noire de la connaissance,
la peur ! Soleil d’amour éteint
qui fume ! Voici la fleur de la hâte,
en goutte de sueur ! Voici les chasseurs
tout de néant, d’exode seulement.

Voici des proies qui dans les tombes emportent
leurs mortelles cachettes.



/ Traduit de l’allemand par Mireille Gansel
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Ton oeil me regarda, vit au - delà,
ta bouche
s'accorda au regard, j'entendis :
"Mais
nous
ne savons pas
ce qui
compte..."

PC à NS, Paris, le 30 mai 1960
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Je suis un être qui échoue. J'abandonne. Et je ne demande qu'à abandonner. Je ne dors pas. Mes yeux sont grands ouverts, comme ceux du lièvre, qui sont toujours tournés vers la fin.
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Aspirer à la mort, pour vivre ! D'une telle nostalgie doit bien
« résulter» quelque chose. Elle va de création en création. D'abord elle crée la mort - la vie !
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À toi aussi, mon bien-aimé…



extrait 1

À toi aussi, mon bien-aimé,
Deux mains, nées pour s’ouvrir,
Ont arraché les souliers
Avant de te tuer –
Deux mains qui devront s’ouvrir
Quand elles tomberont en poussière.
Tes souliers étaient en peau de veau.
Ils étaient tannés, teints,
L’alène les avait percés –
Mais qui sait où demeure encore
Un dernier souffle de vie ?
Pendant la courte séparation
De ton sang d’avec la terre
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Peuples de la terre
ne détruisez pas l'univers des mots
ne coupez pas avec les couteaux de la haine
le son qui naquit avec le souffle
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Voici, des fugitifs…



Voici, des fugitifs, l’heure planétaire.
Voici des fugitifs l’exode lancinant
dans ce haut mal, la mort !

Voici la chute stellaire hors des captivités magiques
du seuil, du foyer, du pain.



/ Traduit de l’allemand par Mireille Gansel
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.
CHŒUR DE CEUX QUI NE SONT PAS NES

(…) Ô vous, êtres d’amour,
Êtres de nostalgie,
Ecoutez, vous, malades l’adieu :
C’est nous qui commençons à vivre dans vos regards,
Dans vos mains, nous, en quête ans l’air bleu –
C’est nous qui avons la senteur des matins.
Déjà votre souffle nous attire,
Nous entraîne dans les abîmes de votre sommeil
Dans les rêves qui sont notre royaume terrestre
Où notre nourrice la nuit
Nous fait grandir,
Jusqu’à nous mirer dans vos yeux
Jusqu’à souffler à votre oreille. (…)
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Le mystère de la semence


Des langues de mer salées…

Des langues de mer salées
lèchent les perles de notre mal
À l’horizon la rose
non de poussière
mais de nuit
s’enfonce en ta naissance
Ici dans le sable
son chiffre
que le temps recouvre de son enveloppe noire
pareil aux cheveux
continue de croître dans la mort
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Ici dans le sel


Extrait 2

Le dos tourné tu apparais
encerclé par le vide obscur,
panier dans l’attente des fruits
qui le rempliront
et sur les voies métalliques des constellations
prendront leur course
ou bien
seront embarqués
dans le vent-coulis de l’amour

Je tends mon souffle
et je me détache
afin d’habiter de nouveau un chardon
qui jamais ne deviendra fleur.
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Ici dans le sel


Extrait 1

Ici
où dans le sel j’ai fait naufrage
Ici au bord de la mer
dont les nourrissons bleus
comblés de lune
s’allaitent aux âmes
Ici dans le sable
qui dansa dans le Zodiaque
et de nouveau gît
mélangé en un chiffre
à ce qui est encore à naître
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golem Mort…


Extrait 3

golem Mort !
Personne pourtant n’arrive à te soulever
pour t’extraire du temps –
car enfoui est ton sang enivrant
et ton corps enseveli de fer
se décompose avec toute ordure
pour revenir au commencement.

Mais dans les ruines loge une double appétence.
La pierre emmitoufle son sommeil de mousses vertes
et dans l’herbe des fleurs stellaires
et soleils d’or sur leurs tiges apparaissent.

En les déserts
on aperçoit la beauté au lointain,
et qui a perdu l’épouse
enlacera l’air,
car le créé ne peut entièrement succomber -

Et toujours les étoiles déraillées
trouvent dans leur plus profonde chute
le chemin du retour à la demeure éternelle.


//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.

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golem Mort…


Extrait 2

golem Mort !
Au chevet de l’orphelin
se tiennent les quatre anges chérubins
offrant leurs ailes battantes
visage voilé –
tandis que dans les champs
l’herbe de la désunion est plantée
et des jardiniers dégénérés
font dans la lune mûrir des pommes.

Au ciel étoilé cependant soupèse
le vieillard à la balance
la fin pleine de larmes
depuis le nuage jusqu’au lombric.


//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
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golem Mort…


Extrait 1

golem Mort !
Un échafaudage se monte
et les charpentiers accourus
comme une meute de chiens
assoiffés
poursuivent ta spirale d’ombre.

golem Mort !
Nombril du monde,
ton squelette tend les bras
pour de fourbes bienfaits.
Tes côtes se déposent sur les latitudes de la Terre,
parfaitement mesurées.


//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
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Abrités sont les amants
sous le ciel emmuré.
Un élément secret les alimente en souffle
et ils portent les pierres à la bénédiction,
et tout ce qui grandit
n’a plus chez eux qu’une patrie.

Abrités sont les amants
et pour eux seuls les rossignols encore trillent
et se sont pas éteints dans une surdité,
et les légendes feutrées de la forêt, les biches,
souffrent pour eux dans une douceur.

Abrités sont les amants
ils découvrent la douleur cachée du soleil du soir
qui saigne sur une branche de saule –
et dans les nuits s’entrainent souriants à mourir
une mort feutrée
avec toutes les sources qui coulent dans la nostalgie.

//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
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La bougie que j’ai allumée pour toi
Parle dans le vacillement aérien de la langue des flammes
Et une larme perle; de la tombe
Ta poussière distincte convoque à la vie éternelle.

Haut lieu de rencontre dans la chambre de pauvreté.
Si seulement je savais ce que signifient les éléments;
Ils te disent, car tout parle toujours
De toi; je ne peux que pleurer.
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S’il en est un qui vient
de loin
avec une langue
qui peut-être renferme
des sons
avec le hennissement de la jument
ou
le pépiement
de jeunes merles noirs
ou
aussi comme une scie stridente
qui entaille toute proximité –

S’il en est un qui vient
de loin
avec les mouvements du chien
ou
peut-être du rat
et que c’est l’hiver
alors habille-le chaudement
il se peut aussi
qu’il ait du feu sous ses semelles
(peut-être prit-il
pour monture un météore)
alors ne le gronde pas
au cas où ton tapis crierait par ses trous brûlés –

Un étranger porte toujours
son pays natal dans ses bras
comme un orphelin
pour lequel il ne cherche peut-être rien d’autre
qu’une tombe.

Nelly Sachs
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Mais dans la nuit
quand les rêves, d’un courant d’air,

retirent murs et plafond,

commence la migration vers les morts.

Sous la poussière d’étoile tu les cherches.

(Allia, p.12, en note du traducteur, extrait tiré du recueil Obscurcissements d’étoiles)
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Les objets abandonnés
projettent leurs racines
dans les yeux des fugitifs
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