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Critiques de Ngugi wa Thiong`o (18)
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Ne pleure pas, mon enfant

Un roman de formation, different d'autres que j'ai lu, pour la simple raison qu'il se deroule en Afrique. Au Kenya plus exactement, quand ce pays etait colonie britannique.





Njoroge est un gosse qui veut etudier. Tres jeune, il voit dans l'instruction le sesame de lendemains radieux: il pourra aider sa famille, la sortir de la misere; il pourra aider toute sa tribu, les kikuyu, les aider a reprendre leurs terres, usurpees par les colons; il pourra aider son pays, devenir un chef qui aide a construire un meilleur avenir.

Il est doue, et toute sa famille se met en quatre pour lui permettre de joindre l'ecole, de suivre des etudes.





Mais c'est une epoque de grands bouleversements. Des greves generales sont matees dans la violence. L'etat d'urgence, avec couvre-feu generalise, est declare. Le grand leader Jomo est emprisonne. Les resistants souterrains du mouvement Mau Mau sement la terreur chez les colons et chez leurs collaborateurs noirs. Des freres de Njoronge entrent en resistance, et toute la famille en paiera le prix: un grand frere sera abattu, un autre emprisonne, le pere sera torture et en mourra, et Njoronge, torture lui aussi mais finalement relache, devra abandonner ses etudes. Ses reves sont evanouis, son avenir condamne. Il pense quitter le Kenya. Le fera-t-il?





Dans une ecriture qui se veut simple, sans fioritures ni grands effets de style, Ngugi wa Thiong'o glisse du particulier au general. Des efforts d'une famille pour subsister, des efforts d'un gosse pour ameliorer son destin, au difficile acces a l'education du peuple kikuyu, aux contraintes de la vie en polygamie, a la segregation raciale, aux relations avec les colons blancs, a la question de l'appartenance de la terre. Le roman transite entre cri accusateur, desespere, et ode a l'instruction, mere de tous les espoirs. Entre elegie de soulevement - repression - mort et chant d'esperance, de promesse.





C'etait le premier jet de Ngugi wa Thiong'o. Une ecriture sobre, un peu naive, mais efficace. Il parait qu'il a continue avec des oeuvres plus achevees, et on a parle de lui comme candidat au Nobel. Il faudra que l'academie suedoise sorte de ses ornieres. Quant a moi, ce livre ne sera que le premier.
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La rivière de vie

Ngugi wa Thiong’o. Un nom qui m’était totalement inconnu il y a un an et qui a commencé à faire son bout de chemin quand on le considérait comme un des possibles récipiendaires du prix Nobel de littérature. On connaît la suite, il ne l’a pas (encore) obtenu. Originaire d’Afrique de l’est, du Kenya plus précisément, cet écrivain vit maintenant aux Etats-Unis. Son œuvre n’est pas particulièrement populaire auprès du lectorat francophone donc il est « normal » que vous n’en ayez pas entendu parler.



Une de ses œuvres principales est La rivière de vie. L’intrigue se déroule dans un siècle passé et dans son pays natal, entre deux collines (Kameno et Makuyu) et, au centre, une vallée où coule une rivière. Malheureusement… Deux collines, deux rivalités.



À cette époque pas trop lointaine, les missionnaires et la civilisation européenne perçaient de mille façons et les conséquences étaient encore imprévisibles. Waiyaki, sans tourner complètement le dos aux traditions ancestrales, se tourne vers ce qu’il croit être le progrès et l’avenir. Il accueille les missionnaires, leur permet d’ouvrir une école dans laquelle plusieurs jeunes apprennent la nouvelle langue et bon nombre de choses qui semblent inutiles aux habitantsa des vallées.



Mais tout n’est pas parfait. La propre fille de Waiyaki reste attachée aux traditions et demande (en secret) à se faire exciser. Elle tient à tout prix à vivre de rite de passage, à devenir une femme accomplie. Malheureusement, cela la perdra. Plusieurs autres conflits semblables émergent.



En fin de compte, Ngugi wa Thiong’o nous présente un combat entre tradition et modernité ne servira que de prétexte pour les habitants des deux collines à manifester leurs rivalités et à jouer de la politique, malgré toutes les bonnes intentions du missionnaire Jonathan. De nos jours, il est de bon temps de critiquer la colonisation et ses ravages sur les Africains mais il ne faut pas oublier qu’elle a profité autant à ces derniers. Du moins à quelques uns et pas plus pour de bonnes raisons…



Je connais peu l’Afrique de l’Est, le Kenya, et encore moins (pour ne pas dire rien) à la littérature de ce pays. Je ne pense pas que ce bouquin m’a plus aidé à m’y retrouver, je n’ai pas compris la spécificité kényane. Sans vouloir vexer qui que ce soit, La rivière de vie aurait tout aussi bien se passer au Congo qu’en Côte d’Ivoire ou au Mozambique. Au final, on peut se demander si tout cela n’était qu’une guerre de clans comme il y en a eu tant sur ce continent, en y ajoutant une petite histoire d’amour.



Pour ce qui est du style de l’auteur, je l’ai trouvé plutôt ordinaire. J’ai même été un peu surpris de ne pas y retrouver cette poésie ou cette « oralité » que j’ai remarquées chez plusieurs autres de ce coin du monde. Dans l’ensemble, c’était une lecture assez facile même si je mélangeais quelques noms (certains sont similaires, empruntent les mêmes consonnes). C’est que l’histoire est assez linéaire, les agendas de tous les personnages sont assez clairs, il n’y a pas de zones grises ni de retournements. Tout est là, sous nos yeux. En somme, je ne peux pas dire que j’ai éprouvé beaucoup de plaisir en lisant ce livre. Pour un sujet assez similaire, j’ai préféré Couleur ocre, de Zakes Mba, qui se déroule en Afrique du Sud.
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La rivière de vie

Roman émouvant sur la guerre des clans. Une histoire d'amour semblable à Roméo et Juliette à la sauce africaine.
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Décoloniser l'esprit

Décoloniser l'esprit est un court essai tout à fait fascinant, qui fait office pour l'auteur kényan et anglophone Ngugi wa Thiong'o de manifeste pour un retour des écrivains africains à une écriture dans leur propre langue, plutôt que dans celle des anciens pays colonisateur. Décoloniser l'esprit fut donc le dernier livre écrit en anglais par son auteur, qui écrivit ensuite exclusivement en kikuyu, sa langue maternelle.



Ngugi wa Thiong'o revient sur les nombreuses restrictions imposées par les colonisateurs dans la pratique des langues africaines : interdiction totale de la parler, postes et éducation supérieure réservés à ceux qui maîtrisent la langue de Shakespeare ou de Molière, le débat sur l'appartenance d'un livre écrit en anglais par un auteur africain à une littérature africaine, ou anglophone...Il souligne l'impact que peut représenter l'interdiction d'une langue maternelle pour un enfant, pour lequel cette dernière, intimement liée à la transmission d'une culture, devient frappée d'une sorte de malédiction et est systématiquement dévalorisée au profit de la langue coloniale, même après les indépendances.



Pour l'auteur, une scission se produit alors entre des écrivains qu'il regroupe dans l'appellation d'une "petite bourgeoisie" qui, tout à l'écriture dans la langue coloniale, en a perdu sa capacité à exprimer réellement la culture populaire, et donc ne peut finalement être la représentante d'une littérature "africaine" réelle, mais plutôt d'une littérature écartelée entre stylistique de la langue coloniale et description d'une fausse réalité.



Ngugi wa Thiong'o illustre son propos par l'exemple de sa pièce de théâtre montée et jouée en plein air à Kamiriithu, écrite exclusivement en kikuyu, et dans laquelle se reconnaissait la population locale qui vint assister aux répétitions en suggérant telle ou telle expression.



Au-delà de la pure réflexion littéraire et de l'emprise que peut avoir une langue sur la culture, et des assertions parfois un peu trop axées sur la lutte des classes, Ngugi wa Thiong'o m'a beaucoup fait réfléchir sur notre rapport à la littérature étrangère, souvent le fait d'expatriés écrivant dans la langue coloniale (citons Chimamanda Ngozi Adichie, Mohamed Mbougar Sarr ou encore Abdulrazak Gurnah)...Comme si écrire dans cette langue était une étape obligée pour la consécration. Évidemment, on ne peut que souhaiter que chaque personne puisse écrire dans sa langue maternelle pour y apporter de sa culture et de sa manière de concevoir le monde, mais se pose aussitôt la question de la traduction et finalement de la diffusion de l’œuvre ; si Ngugi wa Thiong'o avait commencé par écrire en kikuyu sans jamais passer à l'anglais, son très bel essai ne nous serait probablement jamais parvenu !



Un livre qui dévoile autant qu'il soulève de questions, une très chouette lecture !
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Décoloniser l'esprit

Elles et ils ne dorment pas pour rêver, mais rêvent de changer le monde



La langue, ou comme l'écrit Sylvain Prudhomme en introduction, et la décision de Ngugi wa Thiong'o « abandonner l'anglais pour ne plus écrire que dans langue de son peuple ».



« On continue, un peu partout dans le monde, d'empêcher de nombreuses communautés de s'exprimer dans leur langue. On continue de les railler et de les humilier, d'apprendre à leurs enfants à avoir honte et à faire comme si le respect et la dignité ne pouvaient se gagner qu'en rejetant leur langue maternelle et en apprenant la langue dominante, celle du pouvoir. »

Compte tenu des remarques sur les langues écrites « l'impérialisme a introduit l'écriture chez de nombreux peuples ; il a doté les langues africaines de systèmes de notation », il semblerait que le périmètre de cette Afrique, traitée par l'auteur, ne recouvre pas la géographie dominante et ne concerne ni l’Égypte ni le Maghreb au nord.



Ngugi wa Thiong'o s’interroge sur les enjeux politiques de la littérature africaine et sur la langue dans laquelle elle est écrite « Le choix d'une langue, l'usage que les hommes décident d'en faire, la place qu'ils lui accordent, tout cela est déterminant et conditionne le regard qu'ils portent sur eux-mêmes et sur leur environnement naturel et social, voire sur l'univers entier ». Et utiliser les langues comme l'anglais, le français ou le portugais en Afrique implique une domination sur les langues et sur les cultures par celles de l'Europe.

Si comme le rappelle l'auteur « le découpage (de l'Afrique) de 1885 fut imposé par l'épée et fusil », « le principal moyen par lequel ce pouvoir nous fascina fut la langue. Il nous soumit physiquement par le fusil ; mais ce fut par la langue qu'il subjugua nos esprits ». L'auteur décrit son expérience, l'apprentissage et l'usage de la langue anglaise. D'un coté l'éducation littéraire par une domination linguistique, de l'autre la disparition de la littérature orale en langues kenyanes. Si les analyses de l'auteur me semblent pertinentes, elles souffrent néanmoins d'un certain réductionnisme économique, d'une référence à une ancienne « harmonie » entre l'enfant et sa langue, tout à fait discutable.

L'auteur développe une conception a-historique des nations, une invention somme toute récente et une survalorisation de la paysannerie « ces langues, cet héritage des nations d'Afrique, la paysannerie les maintient en vie ».

Cependant, il a raison d'insister sur le fait que « ces langues étaient parlées dans la vie de tous les jours, les cérémonies, les meetings politiques, et par dessus tout à travers le riche patrimoine de la littérature orale, proverbes, contes, poèmes et devinettes »

Le second chapitre traite du théâtre. Je ne ferais que deux citations :

« De telle sorte que le théâtre, qui était au cœur de notre programme culturel, fournissait à la fois le matériau nécessaire aux activités d'alphabétisation pour adultes et le prétexte indispensable aux ateliers d'apprentissage des différentes techniques de confection et d'artisanat. »

« Mais notre décision d'écrire en kikuyu ne renouvela pas seulement le rapport avec le public ; elle conduisit à modifier d'autres aspects du spectacle, le contenu de la pièce par exemple, le type d'acteurs choisis pour la représenter, l'ambiance des répétitions et des filages, l’accueil des représentations. C'est la signification entière du projet qui s’en trouva modifiée. »

Le troisième chapitre traite du roman. J'ai particulièrement été intéressé par ses réflexions sur l'écriture en kikuyu « les mots échappaient, glissaient sous mes yeux. Ils ne tenaient pas en place, ne restaient pas tranquilles ».

Dans le dernier chapitre « En quête de pertinence », Ngugi wa Thiong'o développe, entre autres, sur la poésie et l'aspiration à l'émancipation. La maîtrise de sa langue, fait partie des droits humains fondamentaux et reste un des éléments à la décolonisation des esprits.

Je termine, comme l'auteur, par une citation de Brecht dans son ''Discours aux ouvriers comédiens danois sur l'art de l'observation'' :

« Partout, aujourd'hui, des villes de cent

étages bâties sur l'eau,

Desservies par des paquebots grouillants de

monde,

Jusqu'aux villages les plus isolés,

Le bruit s'est répandu que le destin de

l'homme

Est de ne pouvoir compter que sur lui-même,

Aussi montrez maintenant, acteurs

De notre temps – un temps de maîtrise

jamais vue

De la nature sous toutes ses formes, y

compris humaine -

Montrez le monde humain

Tel qu'il est vraiment : construit par des

hommes

Et ouvert aux transformations. »



La langue, dans la plupart des régions du monde universalise les hommes et nie les femmes, langue du pouvoir patriarcal, des dominants chez les dominé-e-s. Je ne sais ce qu'il en est dans le périmètre décrit par l'auteur, une fois de plus un grand silence...

Et nous qui utilisons le français, nous ne devons pas oublier que cette langue fut d'abord imposée, ici, contre les langues régionales, puis dans une partie du monde. Si nous laissons de coté l 'utilisation du français par la noblesse européenne puis par la diplomatie institutionnelle, nous ne devons pas oublier son imposition par la force du canon et du missel dans les colonies, les protectorats, etc.

Le français est une langue parmi d'autres et non le support d'un hypothétique génie national imaginaire mais néanmoins aux effets très chauvins persistants.



La domination d'une/de langue(s) montre les asymétries construites dans le monde, mais rien sur les qualités propres de chaque langage.
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Pétales de sang

Un tres grand livre a decouvrir absolument et un auteur qui soit etre connu et reconnu de tous car don talent est immense et ce livre en est la preuve: cette histoire va vous faire voyager sans temps mort et oublier votre vie quotidienne le temps de la lecture !
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Cette impitoyable sécheresse

Dans ce recueil ont été traduites sept nouvelles sur le Kenya du milieu du 20ème siècle, souvent observé et raconté par des enfants ou des adolescents.



Le titre français du recueil a été adroitement trouvé puisque la sécheresse est en effet omniprésente et souvent impitoyable. Il s'agit bien sûr de la sécheresse de la terre : la pluie est attendue pendant des semaines entières et cette attente met les habitants en situation de survie. Mais il y a aussi la sécheresse des corps, en particulier celui des femmes qui n'arrivent pas à être enceinte et se retrouvent cruellement en marge de la société et sans identité. Surtout, il y a la sécheresse des esprits avec la rigueur extrême et destructrice des nouveaux convertis au christianisme.



Les conflits entre les croyances traditionnelles et le christianisme sont en effet au coeur de ces nouvelles. L'arrivée de la nouvelle croyance bouleverse les codes sociaux anciens. La façon de vivre la religion est austère, rigide, empreinte de honte et de culpabilité. Beaucoup des personnages se sont perdus en chemin, comme s'ils se retrouvaient flottants et sans colonne vertébrale. Ils ont des difficultés à s'adapter aux changements et sont paralysés par les choix à faire et les attentes qui pèsent sur eux. La langue de l'auteur est belle et simple et nous fait plonger dans la tête des personnages qui sont tous très pensifs et intériorisés. L'étrangeté, la tension et la peur parcourent toutes ces nouvelles. Je me suis interrogée sur les intentions de l'auteur qui m'ont parfois semblé un peu floues, en dehors de nous faire vivre un moment de la vie intérieure des personnages et leurs tourments. Finalement, je me suis laissé porter par son écriture qui demande un rythme de lecture assez lent pour en apprécier toute la subtilité. C'est une découverte agréable qui donne envie de lire un roman de l'auteur.

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La rivière de vie

Lorsque l'arrivée assassine de l'homme blanc au Kenya divise un peuple retiré dans les montagnes, au bénéfice de l'envahisseur. Histoire d'un héros visionnaire, en avance sur son temps. D'un amour mis à mort par l'obscurantisme du repli sur soi, jusqu'à caricaturer sa propre richesse culturelle. Ecriture douce, perfusion d'humanité, éclaboussure de beauté, rivière de vie entre deux visions du monde sclérosées.
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Pétales de sang

Voyage au Kenya autant riche que troublant
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Rêver en temps de guerre

Ngugi wa Thiongo est un écrivain kényan qui vit depuis plus de vingt ans aux US, en exil. Il a pris très tôt conscience des malheurs liés à la colonisation anglaise et petit à petit, a entrepris une démarche personnelle de "libération" en basculant d'une écriture en anglais à une écriture en kikuyu sa langue "natale", traduisant lui-même ses oeuvres en anglais.



C'est un auteur peu connu en France avec un nombre limité de ses livres en traduction française, avec une diffusion presque "confidentielle". Preuve en est que lors d'une de mes visites régulières dans une "grande" librairie de très bon niveau, aucun de ses livres n'était sur les rayonnages.



"Rêver en temps de guerre" est un livre de mémoire, retraçant la jeunesse de Ngugi wa Thiongo jusqu'à sa sélection (exceptionnelle pour un Africain) pour entrer dans une école secondaire d'excellent niveau)



Nous prenons conscience de la vie des familles "kikuyu", avec un "pater familias" polygame et de nombreux enfants!!! Avec la vie difficile pour tous, pour manger tout simplement, mais aussi la bascule au fil des ans de règles traditionnelles orales vers un droit anglais écrit. L'époque est traversée par la guerre mondiale et ses conséquences au Kenya, puis par la guérilla intérieure des Mau-Mau.



En bref, un livre très intéressant pour connaître la vie kényane dans les années 1950, les affres de la colonisation et l'émergence des luttes de libération.



Ngugi wa Thiongo fait partie des candidats identifiés régulièrement pour le prix Nobel (comme Murakami et Joyce Carol Oates) et il est bien dommage que l'édition française ne lui accorde pas plus de visibilité!
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Décoloniser l'esprit

La colonisation a laissé des traces jusque dans les esprits des colonisés. Il s'agit à présent, de se ré-approprier toutes les dimensions. La langue et le choix de la langue d'écriture fait partie de cette dimension à récupérer. Cet héritage est d'une grande importance et dérange comme en témoigne ce livre, la prison l'exil, la censure... Après l'indépendance, il s'agit de "décoloniser l'esprit".
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Décoloniser l'esprit

Un livre incontournable. Le texte d'adieu à la langue anglaise de l'écrivain Ngugi wa Thiong'o.

Il développe les raisons de son abandon de l'anglais pour ses écrits fictionnels et théâtraux et le justifie avec un panache et une justesse ébouriffantes (accord de proximité).

L'occasion de retracer son parcours, de (re) découvrir la pratique du "signal" : l'interdiction dans les cours d'écoles de parler autre chose que l'anglais (pratique fort usitée en France également en Alsace ou en Bretagne et dans toutes les colonies). L'auteur partage aussi les discussions qui animèrent une partie du monde universitaire africain, notamment sur "qu'est-ce que la littérature africaine ?"

Un livre à lire, à offrir, à partager pour faire bouillonner les esprits et chicoter les dominations !
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Décoloniser l'esprit

Le choix de la langue d'écriture est-elle politique ? Pourquoi écrire en kikuyu, langue kényane, plutôt qu'en anglais ? Autant de questions auxquelles tente de répondre Ngugi wa Thiong'o au travers de son expérience théâtrale et romanesque. Un essai sur le néocolonialisme et ses conséquences sur la littérature et sur ce que peut la littérature sur la politique.
Lien : https://metamorphose-cerebra..
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La rivière de vie

Une guerre de clan, une guerre de l'amour...
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Rêver en temps de guerre

Se remémorant le petit garçon qu’il fut, Ngugi met en scène sa lente prise de conscience des injustices et des brutalités de la colonisation. C’est « comme si j’émergeais de la brume », écrit l’auteur. Le protagoniste se rend compte de la misère de sa famille, de la domination coloniale et de l’impuissance des adultes.
Lien : https://www.rfi.fr/fr/podcas..
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Rêver en temps de guerre

Rêver en temps de guerre se lit d’abord comme le récit poignant – tantôt doux et drôle, tantôt terrible – d’une enfance ordinaire dans une période extraordinaire d’intenses conflits – celui, mondial, de 1939-1945, puis la guerre de libération du Kenya (1952-1960). Cette dualité nimbe le texte d’une aura d’irréalité.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Rêver en temps de guerre

Son enfance, son pays et sa langue natale, le kikuyu, occupent le cœur de l'œuvre de ce grand écrivain africain. « Rêver en temps de guerre », le premier volet de son autobiographie, explique pourquoi.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La rivière de vie

Waiyaki, est un jeune homme qui serait doté de pouvoirs exceptionnels et qui serait donc destiné à accomplir de grandes choses pour son peuple. Mais il doit se former à l'école des blancs dans la ville voisine tout en faisant en sorte de maintenir les traditions de son peuple, peuple qui pratique notamment l'excision et la circoncision. Ces pratiques sont source de tensions entre les membres de la tribu attachés à leur coutumes et les membres que les blancs ont intégrer à leur vision du monde et qui ont mis en place une imposition sur les terres. Ils ne sont donc pas les bienvenus. 

Les deux groupes vont donc entretenir une certaine rivalité qui sera accentué lorsque Waiyaki, considéré comme le maître en raison de son désir de développer des écoles, va tomber amoureux  de Nyambura, la fille du chef du groupe pro-blancs. Jeune fille sur laquelle, le fils du chef du kiama, groupe pro traditions, avait des vues, générant ainsi de un fort sentiment de jalousie. Père et fils n'auront de cesse de faire chuter Waiyaki.



Ce très beau roman traite de la difficulté des communautés ancestrales à accepter l'évolution et qui voient en l'arrivée des blancs, et leurs concepts qu'ils ont tendance à imposer, un risque pour leurs coutumes. Cela pose donc la question de la suprématie du blanc quand il arrive quelque part mais aussi la question de l'évolution des traditions tout en maintenant ce qui fait ce qu'ils sont.



L'écriture de ce roman, malgré la violence de l'histoire, est très douce, très poétique que cela m'a été un réel plaisir de le lire... je ne peux que le recommander.
Lien : https://quandsylit.over-blog..
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