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Critiques de Niccolò Ammaniti (317)
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Je n'ai pas peur

C'est une belle découverte que ce roman rural italien qui fleure bon le soleil, le blé. Dans ce décor paisible, les enfants grandissent au fil de leurs expériences, de leurs jeux, ... Ils se heurtent au monde des adultes, bravent les interdits. Mais parfois, ces adultes sont engoncés dans leurs propres rêves, leur avidité, leur cruauté. Le point de vue de Michèle, 9 ans, intrépide pour son âge, est très bien raconté, et les monstres de son imagination prennent formes, comment survivre lorsqu'ils sont si proches?
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Et je t'emmène

Troisième livre et troisième claque pour ma part. Après je n'ai pas peur et Comme Dieu le veut, ce troisième roman d'Ammaniti que je lis me transporte dans cette Italie berlusconienne qui subit, aujourd'hui encore, les affres d'une culture populaire qui fait du star system et de la télévision l'une des choses les plus importantes pour une grande partie de la population.

Dans Et je t'emmène, Niccolo' Ammaniti aborde une fois de plus l'entrée dans l'adolescence d'un jeune garçon dont le Destin l'a gratifié d'une famille que l'on qualifierait aux Etats-Unis de White Trash : un père alcoolique et colérique qui élève ses deux fils par la terreur, une mère absente et peureuse qui s'en remet à son mari pour tout et n'importe quoi et un frère berger qui préfère s'habiller comme ses idoles américaines du rock'n'roll métal, non pas pour la qualité de leur musique mais parce qu'ils représentent une certaine forme de transgression.

Au milieu de cette famille, Pietro, jeune garçon de 12 ans vit un passage à l'adolescence entre l'amour qu'il porte et reçoit de sa meilleure amie (la richissime Gloria) et la peur et la violence que lui font subir trois petites frappes sans envergure du collège qu'il fréquente.



Dans ce roman, comme dans les deux autres que j'ai lu, Ammaniti joue avec ses personnages comme un Dieu jouerait avec ses sujets. La construction est souvent la même. Nous, lecteurs, suivons à la fois l'histoire des protagonistes qui se déroule devant nos yeux mais sommes également, grâce à des italiques qui truffent le texte, dans la propre tête de tous les personnages. Nous assistons donc à deux histoires parallèles : celle qui nous est contée et celle qui se déroule dans l'imaginaire des protagonistes.



L'originalité de ce roman tient aux digressions que fait l'auteur de temps à autres pour nous expliquer ce qui, dans la vie des personnages, les amène à faire le choix qu'il font au moment où se déroule l'histoire. Contrairement à Comme Dieu le veut dans lequel les personnages remettaient leurs actes entre les mains du divin, ici, les choix des individus inscrivent ces derniers dans des destinées (sociales) auxquelles ils ne semblent pouvoir échapper.



ET si Pietro possède en lui tous les atouts pour échapper à son milieu, ses décisions l'empêcheront in fine d'échapper au destin qui est celui des siens.



La plume d'Ammaniti est une fois de plus acerbe envers les travers de la société italienne actuelle mais toujours emprunte d'une humanité et d'un attachement aux protagonistes qui rendent le style de l'auteur toujours très tendre.
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Je n'ai pas peur

Terrible roman d'enfance et magnifique thriller. Assurément un très bon livre de littérature générale, qui est aussi un bon roman et un excellent polar.
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La fête du siècle

Jubilatoire!!!!!!!!!!



Encore un excellent roman signé Niccolo Ammaniti, peut-être même le meilleur, j'ai tout simplement adoré et dévoré ce bouquin !!!!

On retrouve dans " la fête du siècle" tout les codes propres à l'auteur italien, personnages atypiques et charismatiques, contexte suprenant sur fond de dénonciation sociale, satire, action, entremêlé d'un peu de sang et de sexe, tout est rassemblé!!

J'ai vraiment apprécié que l'auteur nous emmène dans le milieu de la richesse et de la notoriété italienne avec tout ce qu'elle a d'hypocrite, de superficielle et de malsaine.

Le débbut du roman pose les bases, on apprend a connaître les personnages, on s'attache beaucoup aux personnages de la secte des enragés, on aime ces loosers fauchés et simples à l'opposés des starlettes de la fête qui s'annonce. Chaque chapitre apporte son lot de surprises, on en apprend toujours plus à chaque page, aucunes longueurs dans ce roman.

Et puis la fête tant attendue commence et on rentre dans l'action purement et simplement en suivant le fil conducteur de la soirée, les personnages si bien décrit au début du roman se rencontrent, se confrontent, s'aiment , se déchirent puis s'entretuent.

Mention spéciale pour les 30 dernières pages, ou l'auteur part complêtement en vrille, je me rappelle qu'en ayant lu ces pages je me suis diit " Putain mais il pète carrément un cable là" ( dans le bon sens du terme bien-sûr) , ça part dans tout les sens, tout le monde en prend pour son grade et personne n'est épargné.



Pour finir, je dirais que ' la fète du sièce" sous une couverture de livre satirique et divertissant est une véritbable dénonciation de la société italienne en ce qu'elle a de pire: la fausse notoriété, l'hypocrisie, l'appât du gain et la superficialité. Rien de mieux pour contrecarrer ces excès que l'histoire de gens simples, déboussolés et malheureux au point de se liguer pour former une secte satanique, parce qu'au fond tout le monde, même les gens bien peuvent un jour au cours de leur vie, péter un cable eux aussi.

;

Je conseille vraiment cet ouvrage qui est un petit diamant à l'état brut
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Et je t'emmène

Dans une famille de prolétaires brutaux, un petit garçon de 12 ans, Pietro Moroni, est harcelé par des camarades de classe, mais il revit dès qu'il retrouve son amie Olivia, d'un milieu nettement plus élevé que le sien.



Dans le même village, un bellâtre abandonné par une fiancée à la vertu peu farouche séduit l'institutrice des enfants, vieille fille naïve qui croit au grand amour.



Les deux intrigues se croisent sans se mêler jusqu'au jour où le jeune Pietro est compromis dans le saccage de l'école par ses persécuteurs ,tandis que le bellâtre inconséquent oublie la pauvre institutrice qui devient folle.



De plus en plus isolé et malheureux, Pietro par dépit commet un crime.



Les forts et les salauds tirent leur épingle du jeu dans ce jeu de massacre. Les maladroits, les pauvres, les mal-aimés paient le prix fort.



Lu en italien, j'ai adoré ce roman plein de péripéties cocasses ou atroces, où l'on retrouve le regard toujours tendre et empathique d'Ammaniti sur l'enfance - surtout de l'enfance abandonnée et incomprise.



Drôle , souvent, et déchirant, toujours.
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Je n'ai pas peur



Dans les Pouilles, années 1980, un groupe d’enfants pauvres découvre en jouant une maison abandonnée. L’un d’eux, le jeune Narrateur, revenu sur les lieux pour y rechercher les lunettes de sa sœur, s’aperçoit qu’un enfant de son âge y est séquestré dans des conditions d’une grande cruauté. Pris de pitié il vient le voir, lui porte à manger, à boire et le fait même sortir du trou où il est retenu captif jusqu’au jour où il comprend que les ravisseurs sont les gens de son village, mandatés par la maffia locale, qui ont enlevé l’enfant d’un riche industriel milanais contre rançon. Le Narrateur avec effroi s’aperçoit que son père aussi est complice de ce crime crapuleux. Les ravisseurs déménagent l’enfant quand ils comprennent que sa cachette a été découverte et sont prêts à le tuer pour échapper à la police. Le Narrateur brave l’interdiction que lui a faite son père de sortir et sauve l’enfant d’une exécution certaine, non sans attirer sur lui les tirs. Il est blessé par son propre père, mais l’enfant est sauf, la police est sur le point d’arrêter le père. Pour le jeune Narrateur, c’est la fin des illusions de l’enfance.

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Je n'ai pas peur

Été 1978 dans un petit village du sud de l'Italie. Il fait une chaleur à crever et personne ne sort avant la tombée de la nuit. Personne, sauf les quelques enfants du villages, Michele, Salvatore, Remo et les autres, qui trompent leur ennui entre parties de foot, balades à vélo et courses. C'est justement parce qu'il a perdu une course et a obtenu un gage que Michele découvre, dans la cour d'une maison délabrée, au fond d'un trou puant, un petit garçon nu et enchaîné. Il est vivant ! Michele décide de retourner voir l'enfant et un lien se tisse entre eux. Qui est-il ? Qui l'a enchaîné et pourquoi ?



L'histoire paraissait prometteuse en lisant la quatrième de couverture. Je n'ai pas été déçue et j'ai dévoré ce livre en un jour ! Tout d'abord, Niccolò Ammaniti parvient parfaitement à retranscrire l'atmosphère de ce petit village en Italie : on ressent presque la chaleur et le soleil qui nous écrase et on imagine aisément une lumière aveuglante et des paysages arides.



Ensuite, l'intrigue autour de l'enfant enchainé est bien menée. Tout se met rapidement en place et l'on sait très vite qui est ce petit garçon et comment il est arrivé là. Mais, Nicollò Ammaniti a le don d'enchaîner les situations jusqu'au climax du dénouement et nous tient en haleine du début à la fin.



Enfin, l'auteur nous immerge dans la tête d'un petit garçon de neuf ans et c'est très réussi. On y suit son quotidien dans un univers pas toujours facile : la famille de Michele est pauvre et le père routier souvent absent. Sa rencontre avec l'enfant enchaîné va bouleverser ce quotidien, partagé entre sa famille et ses amis, et remettre en question bien des choses, notamment sa vision du monde des adultes qui l'entourent. Nicollò Ammaniti nous offre un récit initiatique très intéressant.



Ce roman, à la fois policier et d'initiation est une belle découverte. Il a reçu le Prix Viareggion bien mérité, en 2001. Voilà un auteur à suivre ! Le roman a été adapté au cinéma par Gabriele Salvatores sous le titre L'été où j'ai grandi, j'ai bien envie de le voir.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Je n'ai pas peur

Michele a 9 ans, c’est un petit garçon quelque peu désobéissant, curieux, partagé entre les réflexions d'adultes et son monde d’enfant. Lors d’une course de vélo à travers la campagne avec sa bande de copains, ils pédalent jusqu'à la ferme d'un voisin, puis jusque sur la colline. Michele perd la course et est obligé de faire un gage parcourir une maison abandonnée, c’est là que Michele fait une découverte Et c’est là que je laisse le lecteur faire sa propre découverte en lisant ce livre.

J’ai aussi apprécié la misère humaine et sociale décrite par l’auteur, des habitants aigris vivant dans un village perdu, désœuvrés, avec le sentiment d'être les oubliés de la vie. La noirceur et le malaise planent tout au long du récit.

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La fête du siècle

C'est l'Italie mise en pièces dans une festive et exclusive Apocalypse.

Les derniers Cavaliers de l'Apocalypse tiennent une réunion satanique dans une pizzeria.

Un entrepreneur richissime à l'enrichissement trouble achète à Rome un parc public de cent soixante-dix hectares pour en faire sa résidence privée Il y organise LA fête du siècle.

Les personnages sont très nombreux. Chacun poursuit un objectif personnel. Leurs histoires s'entrecroisent.



L'imagination débordante de l'auteur voisine avec une lucidité sans faille.

Bien sûr, l'histoire est invraisemblable, les situations incroyables et impossibles.

On accepte le jeu ou on le rejette.

Il reste l'ironie, l'absurde, l'amertume.
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Je n'ai pas peur

Michele raconte un épisode marquant de son enfance, alors qu'il avait une dizaine d'années. A travers ce regard d'enfant, le lecteur découvre cette histoire émouvante et la manière dont ce jeune garçon comprend le monde qui l'entoure et les événements auxquels il assiste/participe.



L'auteur mêle habilement dans ce roman des joies (liberté et innocence de l'enfance) et de la tristesse (pauvreté et certains de ses effets). Ces ingrédients m'ont rappelé l'ambiance de l'excellent roman 'Rafael derniers jours', même si le livre de Niccolò Ammaniti est nettement moins glauque. L'ambivalence des sentiments de l'enfant à l'égard de ses parents m'a en outre particulièrement ému ici.



Un très beau livre.
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La fête du siècle

L'effondrement social et humain de l'Italie contemporaine dans un délire décapant !



Publiée en 2009, et tout récemment traduite en français, "La Fête du siècle" est un nouveau coup de maître de Niccolò Ammaniti. Mélange de farce baroque débridée et de satire sociale d'une grande clairvoyance, ce roman fera aussi irrésistiblement penser les connaisseurs aux mécanismes déployés par le Français Jean-Marc Agrati dans nombre de ses nouvelles.



Sans dévoiler de moments-clé de l'intrigue, disons seulement qu'on trouvera là des sectes sataniques rivalisant pour la notoriété dans leur domaine (clin d'œil possible à la mascarade organisée par le collectif Wu Ming à ses débuts, sous le nom de Luther Blissett), des écrivains à succès - dont l'un des deux principaux narrateurs - et le cortège d'admirateurs plus ou moins sincères qui les entourent, un magnat napolitain vraisemblablement camorriste, un parc naturel reconstitué dans un ex-jardin public en plein milieu de Rome, des joueurs de football, des politiciens, des starlettes, une chanteuse de death metal devenue catholique, et un final apocalyptique dans lequel le deus ex machina est lié aux Jeux Olympiques de 1960 à Rome, cinquante ans plus tôt...



On sort hilare et pensif de cette lecture, réalisant à quel point, sans aucun discours politique explicite, Ammaniti nous fait toucher du doigt et du rire l'effondrement social et humain largement réalisé aujourd'hui, en Italie comme ailleurs.

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La fête du siècle

Il y a Mantos à la tête d’une secte sataniste italienne qui ressemble davantage aux pieds nickelés qu’aux adorateurs des sectes du même acabit et qui rassemble en fait quatre paumés de la vie qui se donnent surtout une raison de vivre et d’être ensemble dans une vie de merde.



Il y a Fabrizio Cibo, écrivain vendant des best-sellers qui tour à tour est sûr de son immense talent et plein de doutes sur ses capacités mais s’illusionne d’un énorme succès de librairie, d’une faconde et d’un style de vie qui le placent sous les feux de la rampe, sa chevelure au vent, savamment et régulièrement manipulée pour lui donner de l’effet à l’instar d’un romancier français ayant un jour décerné lui-même un prix à sa création.

Les unes et les autres évoluent en parallèle jusqu’à ce que ce qui doit être la fête du siècle les réunisse dans la villa Ada de Rome et figure comme l’apogée du roman d’Ammaniti.



Cette fête du siècle improbable rassemble aussi les paumés anonymes aux plus grandes stars du sport, de la télé, de la politique ou de la littérature italiennes dans un scénario qui ne l’est pas moins… encore que.



Dire plus serait dévoiler le cœur du roman qui dépeint une société italienne berlusconisée où les repères n’ont plus de sens et plus largement une société occidentale qui se perd, s’est perdue, dans un embrouillamini qu’elle a elle-même patiemment organisé pour se donner encore l’impression de vivre par delà le superficiel auquel elle s’accroche.



On rit jaune, mais on rit beaucoup puis l’on s’interroge et l’on se dit, chiche : que le fête commence.

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Moi et toi

Lorenzo est un ado qui n'arrive pas à s'intégrer aux autres, à se faire des amis et ça depuis qu'il est petit. Ses parents, inquiets, sont agréablement surpris et soulagés lorsque leur fils leur annonce qu'il est invité par une camarade de classe à skier à Cortina pour une semaine. Seulement voilà, c'est un mensonge. Lorenzo a tout préparé pour passer la semaine mais seul, dans la cave de son immeuble. Pourquoi a-t-il menti ? Il ne saurait l'expliquer.



Voici un portrait d'un adolescent timide qui a peur de se dévoiler au monde. Observateur de ses congénères, il essaye de se faire oublier et de passer inaperçu. Persuadé de n'avoir pas besoin des autres, il préfère se refermer sur lui-même. Un portrait assez classique.



Sous la plume d'Ammaniti et au vu de ses autre romans, je m'attendais à un texte plus percutant et plus fouillé. Alors même si j'apprécie toujours son écriture fluide et évidente, je me demande pourquoi il n'a pas davantage développer son histoire et ses personnages. Pourtant l'histoire s'y prêtait tout à fait. J'ai retrouvé comme Je n'ai pas peur ou Comme dieu le veut cette tension sous-jacente mais je suis resté sur ma faim. J'attendais peut-être trop ou autre chose de ce roman.
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Moi et toi

Lorenzo a une quinzaine d’années. Très tôt, il se révèle asocial, incapable de vivre au milieu des autres enfants, il se sent agressé, mal à l’aise. Après des années de collège dans un établissement privé et assez sécurisant pour lui, ses parents décident de l’inscrire dans un lycée public. Commence alors pour lui un jeu de dupe pour passer le plus inaperçu possible. Sa mère est très angoissée par le fait que son fils n’ait jamais d’amis, ne soit invité nulle part, or un jour, il lui annonce qu’il est invité par des amis pour un séjour d’une semaine au ski. Lorenzo entre alors dans un mensonge qui va à la fois le dépasser et le métamorphoser.



Le jeune garçon s’installe dans la cave de ses parents, bien décidé à y vivre pendant une semaine, sorte de havre de paix, retiré du monde. On sent que sa mère, tellement heureuse de cette nouvelle, se laisse finalement trompée assez facilement.



Cette cave c’est un symbole, un lieu à part, alors même qu’il est au centre de l’univers familier du jeune garçon, c’est aussi le symbole utérin par excellence, le seul lieu où il ne craint rien, où il se sent protégé contre toutes les agressions extérieures, jusqu’au jour où surgit sa demi-soeur, Olivia. Elle, c’est l’intruse, avec elle entre dans la cave la dure réalité, la pire : la difficulté de vivre, l’angoisse, le mal-être, mais c’est aussi la découverte, à travers cette confrontation forcée avec l’autre, de l’importance d’autrui et du lien. C’est la découverte du sentiment “amoureux”, du corps de la femme, voire du désir.



Cette semaine s’offre alors comme un passage initiatique qui va décider du reste de la vie de Lorenzo, qui va le faire devenir adulte, et accepter le monde autour de lui.



L’écriture est simple et veut se coller au plus proche de la pensée d’un adolescent de 15 ans. Ce qui est assez bien réussi, même si j’ai regretté un récit parfois trop factuel, ainsi qu’un passage avec la grand-mère un peu superficiel et superflu.



Le personnage d’Olivia, jeune fille en rupture sociale et familiale, junkie, entre volonté de vivre et incapacité à le faire, est d’autant mieux rendu qu’il incarne la prise de conscience entre le souvenir de l’enfance et l’arrivée dans l’âge adulte. Elle sera le déclencheur, comme s’il fallait que l’on succombe pour que l’autre renaisse. Dans cette cave humide et sombre ces deux êtres vont s’aider mutuellement l’espace de quelques jours avant de reprendre leur vie.



Un roman assez poignant par son sujet, aux allures autobiographiques mais que j’ai lu sans réel investissement, un peu en spectatrice assise au fond de la salle.
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La fête du siècle

La Fête du siècle (2009) est un roman fictif, une parodie déjantée et implacable de l'ère Berlusconi que j'ai failli abandonner dès le premier chapitre mais heureusement que j'ai continué…Car le premier chapitre démarre sur les sectes sataniques en Italie, spécifiquement sur la secte des Enragés d'Abaddon qui réunit quatre paumés dans la vie, quatre êtres à la dérive dont « le chef », le mentor, est un pauvre type malmené par sa femme. Ce sont des êtres malfaisants dont le seul credo est le Mal; ils peuvent aller jusqu'au viol, jusqu'au meurtre, juste pour se prouver qu'ils sont vivants.



Fort heureusement ce chapitre n'a duré que 8 pages et cela enchaîne avec l'introduction de l'un des personnages principaux du livre : Fabrizio Ciba, un écrivain à succès, bellâtre, imbu de sa personne, prédateur sexuel, très courtisé, avec un ego à preuve de balles et en manque d'inspiration pour son livre en cours…C'est un personnage magnifiquement bien esquissé; probablement qu'Ammaniti s'est servi de sa propre expérience pour annexer tant et tant d'anecdotes savoureuses. Je me demande s'il aurait pu écrire ce livre aujourd'hui? je pense qu'il se ferait incendier par le mouvement « meToo ».



Le titre du livre concerne une fête pharaonique organisée par un satrape décadent qui a gagné trop d'argent dans l'immobilier ; il veut laisser dans l'Histoire une trace de festivité démesurée en l'offrant à tout ce que la société romaine considère comme VIP : politiciens véreux, artistes, vedettes de la TV, joueurs de football surpayés, journalistes, écrivains, etc. Ammaniti donne le parfait échantillonnage de la société du temps de Berlusconi, toutes les strates sont représentées.



Mais cette fête va tourner au cauchemar et l'auteur donne libre cours à une imagination débordante, surréaliste, obscène, pour nous montrer à quel point tout cela sent la décadence, l'avilissement du peuple devant le bling bling, un manque de culture, une pensée téléguidée par les médias, une manipulation permanente. C'est un monde sans morale, pathétique, complètement frelaté, qui tourne dans un vide sidéral et baigne dans la corruption avec surconsommation de substances psychotropes.



Tout ceci est raconté avec un humour féroce donnant quelques scènes d'anthologie baignant dans le loufoque le plus total; j'ai trouvé que le livre est réussi et qu'il donne une image accablante d'une Italie viciée par un libéralisme à tout va.
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Et je t'emmène

J’ai choisi ce livre parce que j’avais déjà lu du même auteur le roman « Je n’ai pas peur » que j’avais adoré. « Et je t’emmène » de Niccolò Ammaniti a été plus difficile à lire pour moi, pas à cause de son excès de testostérone, ni de son réalisme brut, genre film d’action à suspense où « la terre est un endroit de merde » pour tout le monde, mais à cause du très grand nombre de mots d’argot qui sont comme une tout autre langue pour moi. Ces mots nuisaient au rythme de l’histoire, ralentissant ma lecture parce que je voulais connaître leur sens. Je suis certaine que la traductrice a fait un excellent travail, seulement pour moi, il aurait fallu une traduction canadienne. « Et je t’emmène », c’est triste, c’est violent, c’est grossier, mais l’histoire est affreusement bonne, le style très cool et il y a des moments tellement drôles ! J’ai totalement craqué.
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Moi et toi

Moi et toi est un court roman de 150 pages qui m’a permis de découvrir un très bon auteur italien que je n’avais pas lu; c’est en lisant l’écrivain espagnol Juan Tallón que j’ai croisé le nom d’Ammaniti. Grâce lui en soit rendue ! parce que j’ai beaucoup apprécié cette première lecture.



Un film au titre éponyme a été réalisé en 2012 par Bernardo Bertolucci (non vu).



Le livre se lit très facilement mais sous un aspect de facilité il y a une histoire humaine complexe, contemporaine, voire douloureuse à plusieurs niveaux. Pour nous vendre cette histoire, l’écrivain utilise un langage direct, coloquial, compréhensible par tous.



C’est l’histoire d’un adolescent de 14 ans, Lorenzo Cuni, atteint d’un trouble de la personnalité assimilable à l’autisme. Cette anomalie ne lui permet pas d’établir des relations d’empathie avec des personnes autres que celles de sa famille, alors, il préfère de loin la solitude aux échanges avec des gens de son âge parce que malheureusement, cette différence est vite remarquée par les autres, ce qui génère toujours la mise au ban ou des agressions.



Il est suivi par un psychiatre et son intelligence lui a fait comprendre que pour avoir « la paix sociale », il doit adopter un profil bas, une couleur muraille. La mère est consciente du problème social que pose Lorenzo et elle souffre de le voir évoluer sans amis de son âge tout en le surprotégeant.



C’est alors que la plus belle fille de la classe de Lorenzo va organiser et inviter quelques camarades à passer une semaine de ski à Cortina. En les entendant discuter sur cette invitation, Lorenzo dira à sa mère qu’il fait partie des invités afin de lui procurer satisfaction et soulagement, et pour lui, une semaine de bonne et préméditée solitude.



En fait, il n’a pas été invité du tout. Mais il a prévu de se terrer une semaine dans la cave de son immeuble entouré d’une bonne logistique (nourriture, lecture, jeux vidéo) lui permettant de tenir un siège d’une semaine.



C’était sans compter sur l’arrivée inopinée de sa demi soeur Olivia, fille du premier mariage raté de son père. Une fille qu’il ne connait pas bien, son aînée de 11 ans, junkie, toxicomane perdue. Elle est en manque, présente tous les symptômes de sevrage tout en exprimant le désir de s’en sortir, pour finalement demander de l’argent à Lorenzo, puis des anxiolytiques pour pouvoir dormir.



Cette cohabitation forcée et violente fera prendre conscience à Lorenzo de son manque d’affect envers son prochain et cela le fera inéluctablement évoluer vers la nécessité de s’ouvrir aux autres. L’état physique et mental de sa demi soeur lui fera comprendre le sens de l’entr’aide entre personnes.



Le final du livre est assez triste, prévisible pour ne pas dire inéluctable.
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Je n'ai pas peur

Quelque part dans le sud de l'Italie. Ou plutôt nulle part, quatre maisons et une fontaine sous la canicule. Des enfants laissés à eux-mêmes  par des parents reclus dans la fraîcheur relative des maisons, jouent comme tous les enfants de leur âge, se défiant à la course, furetant, éprouvant le frisson de l'aventure avec des petits riens. Seulement il arrive que la curiosité, le désir de pousser toujours plus loin le défi de l'investigation et le hasard conduisent les bambins à découvrir les jeux bien plus périlleux des adultes.



Un roman de facture plutôt banale, passé la surprise de la découverte du nœud de l'intrigue. Quelques facilités d'expression, une mise en œuvre du récit  linéaire et une fin qui tombe plutôt à plat. Le livre idéal pour la plage. 
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Et je t'emmène

Et je t’emmène » de Niccolo Ammaniti.



Les auteurs italiens n’ont pas leur pareil pour décrire des ambiances et des atmosphères: Niccolo Ammaniti ne déroge pas à cette règle. J’étais l’une des habitantes de ce « village perdu de quatre cents âmes, Ischiano Scalo. » Et je me suis faite piquer par un ou deux moustiques des marais alentours durant ma lecture.



Entrer dans l’adolescence, c’est tout un programme avec Niccolo Ammaniti. Cette période bénie des premiers émois mais surtout celle douloureuse des premières vraies confrontations au monde extérieur avec son lot de chagrins et de désillusions. L’écriture de l’auteur rend tout phénoménal et burlesque: surtout au travers de ses personnages.



On suit le petit Pietro, pas gâté niveau famille. Règne de la terreur par le père alcoolique, mère soumise et franchement dépressive, frère un peu marginal (parce que tout ce qui est « différent » dans un tel microcosme ne peut qu’être marginal). Qu’il est gentil ce Pietro, si mignon, trop gentil et ça quelques gros lourds de son école l’ont bien compris. Mais dans tout ce marasme, il y a son amie, d’un niveau social beaucoup plus élevé, et la tendre affection qu’ils partagent.



Il y a aussi Graziano, quarantenaire, enfant du pays rentré au bercail. Et rien qu’ici, s’insinue déjà l’idée de la fatalité (qui prendra tout son sens dans le dernier tiers). S’il est d’abord difficile d’entrevoir pourquoi tous ces portraits se croisent (et quels portraits! Il n’y a pas un personnage chez Ammaniti qui ne serve pas l’histoire et le sens du livre) sans vraiment se lier, tout s’éclaircit (en s’assombrissant…) par la suite.



Le final est éblouissant, inattendu et pourtant si logique. Un livre atroce dans lequel règne la loi du plus fort et où les rêves se fracassent. Une véritable fresque.
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Moi et toi

Un court livre mais assez intense. C’est l’histoire de Lorenzo, qui a beaucoup de mal avec les autres, pour se faire des « ami.e.s », il imite les gens mais reste assez solitaire. Suite à un mensonge à sa mère, il se retrouve à vivre dans sa cave. Tout se passe bien jusqu’au moment où sa demi-sœur débarque. Au début, Lorenzo veut la rejeter, essaye de faire en sorte qu’elle s’en aille, il ne veut pas d’elle. Et puis ils vont doucement s’apprivoiser.



C’était une belle histoire, j’ai beaucoup aimé l’écriture, et je me suis attachée à Lorenzo et ses difficultés à comprendre les autres. J’ai trouvé l’idée de cette histoire assez sympa. Le gamin qui ne va pas au ski mais dans la cave de son immeuble. L’arrivée de sa demi-sœur bouscule tout, mais je me suis attachée à elle aussi. Et j’ai beaucoup aimé leur relation. C’était presque trop court, j’aurais voulu voir plus de moments entre eux, vivre plus longtemps avec eux, voir évoluer cette relation fraternelle. J’ai pas vu venir la fin.



J’ai bien aimé cette lecture.
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