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Critiques de Niccolò Ammaniti (317)
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Comme Dieu le veut

Les personnages de Niccolo Ammaniti sont sales, bêtes et méchants et pourtant je m'y suis attachée. L'auteur transforme son roman en une véritable fable apocalyptique dans laquelle le lecteur est happé avec force et justesse. La machine est lancée et plus rien ne l'arrête.

Finalement l’empathie qui nous gagne par rapport aux protagonistes est peut-être seulement le reflet de la tendresse que porte l’auteur lui-même à ses propres personnages qui sont simplement perdus au milieu d’une société qui les rejette.

Une chose est sûre, qu’on apprécie ou pas le style assez corrosif de Niccolò Ammaniti, on ne peut pas rester insensible à la lecture de Comme Dieu le veut qui fut pour moi une véritable rencontre littéraire.
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Anna

Voici un petit post-apo assez récent dont je n’avais jamais entendu parler.

Le contexte : dans un avenir très proche, un virus frappe mortellement l’humanité, n’épargnant que les enfants. L’histoire se déroule en Sicile, quelques années seulement après l’apparition de ce fléau, qui est toujours une réalité. Quelques années, c’est à la fois peu et beaucoup. Ainsi, les orphelins ont pu survivre sans trop de peine en glanant les ressources alimentaires encore récupérables dans les villes et les champs laissés à l’abandon. D’un autre côté, la disparition des adultes (les Grands) a rapidement entrainé la chute de la civilisation, et l’émergence de comportements primitifs.





Dans ce cadre au périmètre bien défini (on ne s’intéressera pas aux causes du virus), nous suivons Anna et son jeune frère, depuis leur maison du domaine familial jusque sur le continent. Leur périple est pour eux une quête du sens de la vie et pour nous l’occasion de plonger dans ce monde moribond imaginé par l’auteur.



C’est un petit roman qui se lit facilement, en dépit de ses descriptions omniprésentes et de phrases parfois longuettes.





Tout paraît très classique dans ce roman (pour du post-apo) : le contexte et le cadre, la structure narrative, la trame construite autour de la quête personnelle, l’errance et les rencontres.



Le style m’a furieusement rappelé celui de Barjavel dans Ravage (un vieux classique du post-apo justement). On retrouve le poids des descriptions, le ton mélancolique, l’empreinte de la nature, la recherche de l’évocation avec l’omniprésence des métaphores. Malheureusement, le résultat est loin d’être aussi convaincant : là où Barjavel excelle avec son écriture légère et poétique, celle d’Ammaniti donne l’impression de sonner légèrement faux, et ce de manière récurrente. Un défaut qui pourrait passer inaperçu si une bonne part du roman n’était pas consacrée à la description des lieux et des personnages. J’imagine tout à fait un défaut de traduction (d’ailleurs, je commence à percevoir que les auteurs à métaphores sont probablement désavantagés quand vient le moment de traduire leurs textes).



Le déroulement de l’histoire est linéaire, simple et logique. Il est entrecoupé de nombreuses séquences de type flashbacks apportant parfois des éléments de contexte sur l’univers ou certains personnages. Ces séquences participent souvent à la mise en relief ou à l’explication d’un évènement particulier de la trame principale, et c’est assez réussi. En revanche, elles sont souvent un peu longues par rapport à l'effet recherché et se perdent parfois en digressions.





J’ai trouvé les personnages plutôt réussis. Avec une ado fille pour personnage principal, j’avais de grosses craintes. L’auteur a façonné des personnages très crédibles et agréables à suivre. Ainsi Anna est plutôt forte physiquement et de caractère (on ne s’attend pas à moins pour survivre aux épreuves qu’elle va traverser), et pour autant on voit bien comment, sous le coup de l’épuisement, ses forces l’abandonnent et sa volonté vacille. Aussi, elle est plutôt mature et futée, mais commet parfois des erreurs.



Autre réussite liée à celle des personnages, ce monde d’après est montré à travers les yeux d’enfants. On y voit leur naïveté, leur spontanéité, leur capacité d’adaptation, mais aussi leur cruauté et leur propension à se laisser influencer.





Je reste déçu de cette lecture. D’une part, les légers défauts d’écriture ne m’ont pas permis de m’immerger dans ce monde ou d'en ressentir l’atmosphère. Même les lieux, pourtant décrits longuement et systématiquement, je n’arrivais pas toujours à me les représenter précisément. D’autre part, à aucun moment l’émotion n’a décollé chez moi, malgré des personnages attachants et des scènes fortes. Quant au dénouement, ce n’en est pas vraiment un, ce qui m’a aussi agacé, même si je m’y attendais depuis un moment.



Les amoureux de la Sicile apprécieront spécialement ce roman qui fait la part belle à cette grande île.
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Anna

Ce livre est à mi-chemin entre le Fléau de Stephen King et La Route de Cormac McCarthy. Le lecteur débarque dans un monde apocalyptique où seuls les enfants sont les derniers survivants de la race humaine. Une fois la puberté atteinte, ils meurent tous, attaqués par un virus appelé la Rouge. Partout ne restent que des scènes de désolation et de pillage.

Nous allons suivre Anna, une adolescente qui essaie de survivre tant bien que mal avec son petit frère de sept ans prénommé Astor. Ce dernier disparaît de la maison alors qu’elle cherche des médicaments en ville. Déterminée à le retrouver, elle va affronter de multiples dangers.

L’auteur distille un suspens qui prend le lecteur à la gorge : Anna va-t-elle s’en sortir ? Comment survivre dans ce monde où les enfants se comportent de manière aussi imprévisible et sauvage ?

Le style d’écriture est agréable et fluide. Les évènements s’enchaînent avec une bonne cadence, sans temps mort. Les descriptions restituent bien l’ambiance inquiétante et dangereuse où évoluent les deux enfants. Certaines scènes donnent froid dans le dos notamment celle de l’accident de Pietro, celle des enfants qui poursuivent les vaches ou même la chambre où se trouve le squelette de la mère etc.

Je n’ai pas mis le 5ème cœur car beaucoup de questions sont restées sans réponse : des adultes ont-ils survécu ailleurs ? D’où vient le virus ? Que sont devenus la communauté des enfants dans l’Hôtel des Thermes ? Anna est-elle immunisée contre la Rouge ou pas encore ? Que vont-ils devenir une fois arrivé sur le continent ?
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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Anna

Anna est un roman qui après lecture me laisse une impression assez partagée.



D'un coté j'ai trouvé l'aspect post-apocalyptique du roman, original et très intéressant. Le lecteur suit le destin d'enfants livrés à eux-mêmes, après qu'une terrible maladie ait décimé les adultes. Anna , l'héroïne doit tout apprendre depuis le décès de sa mère, et elle doit notamment veiller sur son petit frère Astor. On découvre à ses côtés une société, qui a réussi à se reconstruire et à se réorganiser. L'auteur démontre ici un point de vue très intéressant sur l'adaptabilité de l'espèce humaine, celle des enfants notamment.



Quand son jeune frère disparait , Anna se lance donc dans un quête à travers la Sicile pour le retrouver et va croiser sur sa route des personnages attachants, Calinou et Pietro , qui vont chacun apporter une pierre à l'édifice.



Mais ce qui m'a manqué pour avoir un avis totalement enthousiaste sur ce roman c'est une fin un peu plus conséquente. A mon goût la fin est trop rapide et ne m'a pas donnée la clôture nécessaire. A moins qu'une suite apparaisse un jour...et je l'espère vraiment.



Malgré tout ne vous y trompez pas. Anna est un bon roman post-apocalyptique qui décrit une quête initiatique intéressante . Porté par la plume toujours aussi belle de Niccolo Ammaniti, n'hésitez pas si vous êtes amateurs du genre.
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Moi et toi

Traduit par Myriem Bouzaher



Le 12 janvier 2010, à Cividale del Friuli, un homme s'apprête à prendre son petit-déjeuner dans un hôtel. Dès que la serveuse qui s'occupe de lui s'éloigne, il sort de son portefeuille un mot plié en quatre écrit par sa soeur dix ans auparavant, le 24 février 2000.



Le lecteur remonte immédiatement le temps et se retrouve à Rome 10 ans plus tôt. L'homme qui a sorti le mot de sa soeur est Lorenzo et il a quatorze en 2000. Il nous raconte son histoire : celui d'un gamin qui se sentait différent des autres, un solitaire qui se suffisait à lui-même sans ressentir le besoin de compagnie. Ses parents se sont inquiétés et l'on emmené voir un psychiatre qui diagnostique un sentiment d'hypertrophie de soi.

Pour avoir la paix, Lorenzo, très intelligent, se met à jouer la comédie permanente pour faire mine de se fondre dans le moule. Il décide de jouer à la mouche déguisée en guêpe. Ouf!, sa mère respire : son chérubin a des copains et copines ! Un jour, il entend Alessia et ses amis raconter qu'ils partent ensemble au ski. Lozenzo invente son bobard du siècle sans en mesurer les conséquences : il annonce à sa mère qu'Alessia l'a invité au séjour au ski. Pensez-donc, la mère exulte de bonheur ! Doudoune et tout le matériel est acheté ; la maman de Lorenzo a même décidé de l'accompagner pour le départ. L'ado ruse pour se débarrasser de sa mère en lui jouant le couplet de la honte d'être accompagné par sa maman à son âge ! La mère cède. A peine partie, Lorenzo tourne le talon, rebrousse chemin et va se cacher... dans la cave de la maison familiale où il a stocké livres et provisions pour y rester terré une semaine ! (bon c'est quand même bien cool parce qu'il a choisi Salem de Stephen King en guise de lecture, du Nutella pour se nourrir : bien mieux qu'un séjour au ski, non ? :) ...)



Une folle aventure commence pour lui, farfelue et rocambolesque, d'antant que sa mère insiste pour parler à la maman d'Alessia. Le gamin se raconte, se découvre, revient sur son enfance, parle de sa mère, invente des stratagèmes pour de sortir du pétrin dans lequel il s'est fourré pour le plus grand bonheur du lecteur, qui jubile, est attendri et s'attache beaucoup à lui !



On aime le ton tendre et drôle qu'adopte Niccolò Ammaniti pour faire parler son personnage à l'imagination débordante. Il est enfermé dans une cave mais il imagine, entre autres, qu'il est "un rescapé d'une invasion extraterrestre".

"La race humaine avait été exterminée et nous n'étions plus que quelques-uns à avoir réussi à nous sauver en nous cachant dans les caves ou les souterrains des immeubles. Moi, j'étais le seul survivant à Rome. Pour sortir, je devais attendre que les extraterrestres s'en retournent sur leur planète. Et cela, pour une raison que j'ignorais, se passerait dans une semaine.

J'ai sorti de mon sac à dos mes vêtements et deux sprays d'autobronzant. J'ai mis mes lunettes de soleil, mon bonnet, et me suis aspergé de ce truc sur le visage et les mains." Ambiance !!



Un événement majeur va venir bouleverser ses plans et sa vie, et sa mère en fait a peu à voir là-dedans. Ce n'est pas tout à fait un extraterrestre qui va venir dans la cave mais quelqu'un qui va le faire grandir d'un seul coup et nous tirer une larme. Parce que la fin du roman est un vraie claque. Vous découvrirez pourquoi Lorenzo est à Cividale del Friuli et ce qu'il y a écrit sur le mot plié en quatre. Soyez fort !



J'ai aimé la façon dont Niccolò Ammaniti traite du thème de la différence, de l'adolescence et de la fragilité, avec humour, intelligence et sensibilité.



J'ai découvert il y a peu J'ai pas peur, du même auteur, que j'ai absolument adoré. Celui-ci est un coup de coeur.

Le seul reproche que je peux faire : il est trop court (à peine 130 pages) et on ralentit la lecture pour ne pas le terminer tout de suite...

Mais bon : court mais percutant.
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Comme Dieu le veut

Je ne reviendrai pas sur la noirceur de l'histoire, les autres lecteurs l'ayant particulièrement bien décrite.

Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce roman c'est la façon dont Ammaniti, tel un Dieu omniscient, semble s'amuser avec ses personnages. Ce Dieu dont chaque personnage se réclame, cherchant son réconfort, son approbation, se tournant vers lui pour prendre la moindre décision. Finalement, ce roman est une mise en abime, dans cette Italie berlusconienne des années 2000, de l'art d'écrire.

L'écrivain engage une conversation avec chacun des personnages pour qui le destin et les choix ne sont que des prédéterminations divines. Chaque choix sera fait non pas selon un raisonnement clair et précis mais en s'en remettant à une décision divine.



Par certains côté, Comme Dieu le veut me fait penser à ce roman des années 70, l'Homme-Dé de George Cockcroft (sous le pseudonyme de Luke Rhinehart) dans lequel le héros décide de remettre sa vie dans les mains, non pas d'un Dieu omnipotent mais dans celles du hasard pur en jouant tous ces choix aux dés.



Dans les deux cas, les auteurs questionnent la croyance en une force supérieure de laquelle chacun d'entre nous ne pourrions échapper. Le tiraillement entre le libre arbitre et la prédestinée.
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Moi et toi

Waouh ! Un petit roman pour une grande claque. Un ado mal dans sa peau va au bout de l'un de ses mensonges pour ne pas décevoir sa mère. Dans cette situation rocambolesque, il va découvrir sa demi-soeur, elle aussi en souffrance. Comme d'habitude, Niccolo Ammaniti nous décrit des personnages hors normes et raconte des tranches de vie inoubliables.
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Moi et toi

Lorenzo s'apprête à passer une semaine de vacances au ski avec des copains d'école. Enfin, ça, c'est ce qu'il a raconté à sa mère archi-protectrice... La réalité est tout autre, car des amis, il n'en a pas un seul.

Asocial et solitaire, l'ado est contraint d'inventer de belles anecdotes à sa génitrice pour la convaincre de sa « normalité ». En vérité, la semaine de ski va se transformer en vacances tranquilles, entre sa console et son livre, enfermé dans la cave. Quelques jours de calme absolu, interrompus de façon inopinée par l'arrivée d'Olivia, sa demi-sœur, une junkie...

« Moi et toi » est un livre magnifique, d'une rare pudeur et d'une rare intensité. Il y est bien sûr question des interrogations adolescentes, du mal-être, de l'émancipation d'envers les parents, mais l'auteur aborde avant tout les thèmes chers au cœur des jeunes adultes : la confiance et la façon de trouver sa place dans la société.

Sans prise de tête et sans lourdeur, Niccolò Ammaniti évoque les difficultés des jeunes et la possibilité d'y trouver des solutions plus conformes à leurs attentes. Dégagé des jugements de valeurs des adultes, sans la contrainte de se conformer aux exigences de ses parents et de la société, Lorenzo pourra enfin prendre son envol.

Un beau roman qui offre un éclairage d'une grande tendresse sur les rapports entre frères et sœurs et dont on aurait souhaité qu'il dure plus longtemps.
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Je n'ai pas peur

N.Ammaniti restitue très bien l'atmosphère des longues journées d'été entre copains et copines d'une dizaine d'années, dans une campagne un peu à l'écart du monde. Comment on passe le temps en petites compétitions organisées à l'improviste, en explorations des routes, chemins et collines avec des vélo rapiécés. Comment le monde des adultes est différent de celui des enfants. N.Ammaniti fait vivre ses personnages avec dérision et fait souvent sourire. Néanmoins, le fond de ce roman est noir et cruel. Le personne principal, Michele, perd au cours de cette histoire une partie de son enfance et découvre la cruauté du monde, y compris celle des gens qui nous sont proches.

J'ai néanmoins préféré ma lecture récente d'un autre roman de ce même auteur : "Et je t'emmène", à mon avis plus riche en personnages et situations, ainsi que plus nuancé dans la psychologie des acteurs.
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Je n'ai pas peur

Le sud de l'Italie, la chaleur écrasante,l'été. Un groupe d'enfants, avec son chef, qui impose sa loi . Un gage et la vie de Michele qui bascule.

Ce livre , fort plaisant à lire, m'a toutefois laissé sur ma fin, sans doute par son coté inachevé.

On est pris par l'intrigue , même si beaucoup de faits s'y déroulant sont intuitifs. Les personnages sont attachants et les adultes souvent ambivalents. J'aurais aimé une fin plus explicite, mais ce n'est qu'un goût personnel !





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Je n'ai pas peur

Une petite merveille !!!



J'ai toujours adoré cet auteur, notamment après la lecture de " Si Dieu le veut"

j'ai encore une fois été profondément touché, ému par ce livre. le texte est d'une poésie fascinante et même le vocabulaire un peu cru n'altère pas la beauté qui se dégage du texte.

J'ai adoré ce mélange des genres: tantôt thriller, tantôt drame, mais aussi imprégné de réalisme et des traits de référence religieuse, on retrouve ce cocktail des genres propre à Monsieur Ammaniti.

L'écriture est fluide, le style sincère et déroutant.

La narration à la première personne permet de mieux nous identifier aux personnages et on a la sensation d'être nous aussi, dans cette Italie profonde des années 70, ravagée par la pauvreté, le racisme et l’appât du gain. Pour ma part j'ai adoré le personnage de la mère: le tiraillement qu'elle représente entre le rêve d'une vie meilleur, l'amour pour ses enfants et le code moral.



Avec ce roman, on a l'impression que Ammaniti nous livre un bout de lui même, un bout de son enfance.



J'ai dévoré ce roman en une journée,et je recommande à tous ce chef-d'oeuvre d'Ammaniti, en plus de ces autres romans.



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Moi et toi

Malgré l’impression défavorable laissée par la lecture de Comme Dieu veut (en V.O.), ce nouveau titre de Niccolo Ammaniti bénéficiait d’une rumeur flatteuse et de plus B. Bertolucci avait choisi de le porter au cinéma…

Déception ou plus exactement confirmation de mon opinion sur l’auteur…

L’intrigue repose sur un mensonge d’adolescent mal dans sa peau et anxieux de l’image donnée à ses parents (dont sa mère qui le surprotège) : il prétend être invité à passer une semaine à la neige (à Cortina d’Ampezzo) par des copains de classe, mais ne sait comment assumer cette affabulation… Il s’isole donc dans la cave de l’appartement familial (rarement visitée par ses parents) avec des rations de survie et le matériel électronique nécessaire à sa distraction, où il est rejoint, de façon pas très vraisemblable, par sa demi-sœur, camée et en crise de manque, pitoyable jeune femme à la dérive… Tentant de la sortir de cet enfer, l’ado paumé va pouvoir prendre confiance en lui…

Déception d’abord parce que l’intrigue de ce très court roman est mal équilibrée : beaucoup trop de préliminaires, et de digressions, et une action simplement esquissée, avant une chute trop mélodramatique pour être vraiment convaincante. Les personnages n’ont rien d’original, fondés sur des clichés et des thèmes mille fois rebattus. L’écriture, proche du style parlé, ne présente aucune qualité littéraire. Bref, quel ennui… Heureusement, le roman reste bref. L’ambiance glauque et négative de ce huis-clos peut avoir séduit le réalisateur du Dernier Tango à Paris, mais confirme le goût de l’auteur pour les lieux-communs et le mélodrame.

Lu en V.O. (Io e te)

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Anna

En 2020, une maladie nommée ''la Rouge'' a déferlé sur le monde et tué tous les adultes et les adolescents pubères, laissant les enfants livrés à eux-mêmes. En Sicile, nous suivons Anna et Astor, qui tentent de survivre dans ce nouveau monde.



J'avais découvert ''Anna'' grâce à la série Arte, mais ayant loupé pas mal d'épisodes, j'ai décidé de plutôt lire le bouquin qui me donnait vraiment envie. Celui-ci m'a laissée assez dubitative parce qu'il a un défaut majeur : il a constamment les fesses entre deux chaises, il oscille entre le monde des enfants et celui des adultes, sans jamais réussir à trancher, et ce sur le fond comme sur la forme.



Sur la forme, on se retrouve ainsi avec des passages écrits d'une manière assez enfantine, qui alternent avec d'autres qui sont tournés de façon beaucoup plus adultes. Il en ressort une impression un peu déroutante, qui créé une impression de distance vis-à-vis de Anna et son frère. Pourtant, l'héroïne doit avoir dans les 11/12 ans, et opter pour une forme plus enfantine aurait permis de mieux s'immerger dans l'histoire avec elle. Mais non, l'auteur fait sans cesse l'aller-retour entre les deux formes, et j'ai trouvé ça dommage.



Toujours sur la forme, l'auteur a également une manie que j'ai trouvé un peu déplaisante : à plusieurs reprises (la rencontre avec le chien, la disparition d'Astor, Pietro), il nous balance de très longs flash-back pour nous expliquer ce qui s'est passé, et j'ai trouvé cette manière de faire très maladroite. Ça coupe totalement le rythme, et si le flash-back sur Pietro était intéressant, j'ai trouvé que celui sur le chien ou la disparition de Astor ne servait en revanche pas à grand chose. Quoi qu'il en soit, le rythme en aurait moins souffert s'ils avaient été mieux intégrés à l'histoire, parce que là il en ressort une impression de ''posé là''.



Sur le fond, l'histoire oscille sans cesse entre un côté très poétique et enfantin, et un autre plus pragmatique et réaliste. Là encore, j'aurais nettement préféré que l'auteur se fixe sur ce premier aspect que j'ai trouvé beaucoup plus novateur et intéressant. Livrés à eux-mêmes, les enfants mettent au point de nouvelles règles sociales, certains redeviennent quasiment sauvages, et ils s'inventent également leurs propres mythes (la Pitchounette, la paire de basket...). Tout cet aspect-là est vraiment top, mais malheureusement je l'ai trouvé pas assez poussé et presque ''pollué'' par des considérations trop réalistes en comparaison. Le tout donne l'impression de sauter du coq à l'âne sans beaucoup de logique et nuit à l'ensemble du récit. Au final, on ne sait pratiquement rien sur la Pitchounette, ce qui se passe à l’hôtel, les enfants bleus, le ''sacrifice''... dommage parce que c'est de loin la partie qui m'a le plus fascinée ! A la place, l'action est brisée nette à l'hôtel, avec un flash-back mal-venu puis une ellipse qui m'a vraiment agacée.



A ces moments très enfantins se mêlent donc des considérations plus réalistes, mais j'ai trouvé celles-ci maladroites. Astor a quatre ans, et pourtant ça ne semble absolument pas le déranger de marcher des dizaines et des dizaines de kilomètres sans manger. Anna et lui s'inquiètent d'ailleurs assez peu de leur survie, la recherche de nourriture et de boissons intervient souvent par hasard et ne semble pas les intéresser plus que ça. C'est dommage là encore, parce que si l'auteur avait opté pour un fond plus poétique, plus ''mythologie enfantine'', ces aspects-là seraient sans souci passés à la trappe. Alors que là, à vouloir les aborder, il en ressort quelques incohérences et maladresses.



Enfin, je dois bien avouer que la fin ouverte ne m'a pas convaincue. Encore une fois, si on était resté sur des considérations enfantines, elle aurait été parfaite (avec ), mais là j'ai eu un peu de mal à y adhérer.



Pour moi, ce livre aurait pu être parfait s'il avait choisi de s'axer sur le point de vue des enfants, tant sur la forme que sur le fond. Mais à panacher avec un aspect plus adulte et réaliste, il en perd une partie de sa forme et devient maladroit.
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Je n'ai pas peur

Je n’ai pas peur a été adapté pour le théâtre de marionnettes en 2017 par Martial Anton et Daniel C. Funes, par la compagnie Tro-héol. Et une adaptation avec un titre éponyme pour le cinéma en 2003 par Gabriele Salvatores; en France le film a été diffusé sous le titre L’été où j’ai grandi.



Je n’ai pas peur a reçu le Prix Viareggio-roman 2001 c’est une histoire qui se déroule dans le sud de l’Italie en 1978 et dont les faits sont inspirés d’un fait réel.



C’est le deuxième livre que je lis à Ammani et c’est encore une histoire d’enfants avec enfants: ce sont des choses graves vues par le regard d’enfants.



Michele Amitrano, 9 ans, habite un hameau isolé dans les Pouilles italiennes, Acqua Traverse, ce sont juste quelques maisons et une chaleur accablante. Il s’amuse à faire du vélo avec quelques copains et sa petite soeur Maria de 5 ans, qui le suit comme un remora.



Un jour Michele va découvrir par hasard un garçon de son âge, retenu en otage dans une cavité du sol, maltraité et dans un état déplorable. Cette découverte va tellement le frapper qu’il reviendra sur les lieux jusqu’à réussir à faire parler ce garçon, avec beaucoup de difficultés parce qu’il a perdu le sens de la parole et du temps. Alors il va s’attacher à lui rendre la vie un peu meilleure en le faisant boire, en le lavant, en lui apportant à manger.



Puis il va comprendre que la personne qui le garde, c’est quelqu’un du hameau, quelqu’un qu’il connait bien parce qu’il fait partie de la bande. Il entendra ensuite à la TV la mère du garçon car c’est une affaire qui ébranle toute l’Italie : l’enfant est Filippo Carducci, fils d’un industriel lombard, enlevé depuis deux mois à Pavie.



Un type louche et désagréable, Sergio, débarque chez les parents, le père le présente comme un ami et de fil en aiguille Michele va comprendre que les parents sont impliqués dans le rapt, mais aussi tous les habitants du hameau y compris le plus riche d’entr’eux.



Michele ne juge pas ses parents parce qu’ils sont pleins d’amour et d’attention pour lui et Maria. Il ne juge pas non plus les autres parce qu’il ne comprend pas encore la méchanceté, la malveillance, le désir de s’enrichir au dépens de la souffrance d’autrui. De plus, dans sa bande de copains son meilleur ami va le trahir ce qui va marquer douloureusement sa feuille de route.



C’est un roman d’apprentissage, un roman initiatique d’une beauté violente, c’est le portrait sans concession d’une Italie pauvre et rurale, c’est un roman qui marque la fin de l’innocence et le réveil d’une conscience, la découverte du mal.



Un auteur très intéressant Ammaniti, il a des choses à dire mais ce sont des choses suggérées ou racontées à hauteur d’un psychisme d’enfant.
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Anna

Un virus a frappé les Hommes, et plus précisément les adultes. Anna s'occupe de son petit frère, Astor. Tous les deux tentent de survivre dans un environnement hostile.

Les romans post-apocalyptiques sont des romans que j'apprécie particulièrement. Dans Anna, je pensais retrouver l'ambiance de la saga Autre-Monde de Maxime Chattam, mais ce ne fut pas le cas. J'ai trouvé certains passages très touchants, notamment celui de la perte de la mère, et les instructions qu'elle a laissé à ses enfants. Mais je ne sais pas... J'ai l'impression qu'il manque un petit quelque chose pour que ça soit mieux. Certains passages ne sont pas vraiment utiles et trainent en longueur... En bref l'histoire aurait pu être plus intéressante, c'est dommage.
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Je n'ai pas peur

Qui n’aurait pas peur à la place de Michele ? Ce petit garçon italien de 9 ans à peine vit à Acqua Traverse, un village de quatre maisons perdues au milieu des Pouilles. On est en plein été 1978, six enfants pédalent au milieu de la campagne brûlante. Arrivé le dernier, Michele a un gage et doit se rendre dans une maison abandonnée : c’est alors qu’il fait une découverte macabre et décide de garder ce lourd secret. A partir de ce moment, il ne sera plus le même.



Dès les premières pages, Niccolo Ammaniti nous emporte et nous tient en haleine dans cette chaleur suffocante. Toutes les scènes et les personnages sont décrits avec tant de justesse, à travers les yeux d’un enfant naïf, attachant et avec le cœur sur la main. Plus d’une fois, j’ai ri de cette imagination débordante, très imagée et pourtant très perspicace. Certaines peurs de l’enfant sont excessives et il a parfois conscience qu’elles existent uniquement dans sa tête. Mais d’autres sont bien réelles et le font grandir plus vite qu’il ne le devrait. Changer de regard sur l’autre. C’est un roman initiatique époustouflant, qui marque la fin de l’innocence et un classique de la littérature italienne.



J’avais beaucoup aimé Et je t’emmène du même auteur. J’ai adoré Je n’ai pas peur, différent mais tellement puissant et avec une rare force d’évocation.

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Anna

Niccolo Ammaniti, Anna - Roman italien - 2016



Ce roman, publié en 2016, est une dystopie. Il raconte la vie d’Anna et de son frère Astor, orphelins, en pleine pandémie du virus La Rouge en 2020. C’est un peu troublant cette coïncidence ! Tous les habitants de quatorze ans risquent de mourir à moins qu’ils ne découvrent le vaccin, l’élixir ou la voie qui les mèneront à la guérison. S’ensuit une quête, celle de la Vie. S’ensuit la recherche d’Anna qui a perdu la trace de son frère dont elle devait prendre soin pour respecter un vœu fait à sa mère défunte. Il y a des passages un peu macabres et carnavalesques mais quand on sait qu’il s’agit d’une métaphore, cela passe assez bien. Que deviendront Anna et Astor au bout de leur aventure dans ce monde de perdition ? C’est la question qui nous permet de poursuivre notre lecture. La fin se profile sur une note d’espoir mais c’est selon ce que l’on sait de leur histoire et rien n’est jamais gagné d’avance dans cette recherche de l’élixir de vie.
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Et je t'emmène

Une intrigue noyée dans une foisonnante galerie de portraits.

On y suit deux personnages (apparemment) sans point commun dans le petit village italien d'Ischiano Scalo : le jeune Pietro harcelé par Pierini le caïd et sa bande, et Graziano le quadragénaire qui revient au pays avec des rêves quelque peu effilochés. Que recherche Graziano le raté vieillissant ? Pourquoi Pietro, pourtant bon élève, est le seul de l'école à redoubler ? Le récit remonte alors six mois en arrière, et ce n'est qu'à la fin que le passé rejoindra le présent et que ces deux-là se croiseront.



Leur parcours individuel est jonché de rencontres, d'illusions et de déconvenues et malgré tout d'espoir, de relations décevantes et d'autres, heureusement, lumineuses – Gloria pour Pietro, Flora pour Graziano. Ce dernier est « un pauvre type imbu de lui-même », un « sex symbol des campings » capable de séduire trois cents femmes en un été mais qui n'a jamais rien construit avec aucune d'elle. Entiché d'une gogo danseuse écervelée et arriviste, il se fait pitoyablement mener par le bout du nez (et pas que!). Pietro se montre tout aussi faible, se laissant malmener par « un père alcoolique » et « un frère crétin » à la maison, par Pierini qui lui crée des ennuis à l'extérieur. Et ainsi se déroule le roman, au fil de nombreuses digressions sur les multiples personnages secondaires, leur passé, leurs traits de caractère, leurs hobbies, sensées expliquer leurs actes, leurs choix, ou tout simplement ces concours de circonstances qui font que les choses se déroulent ainsi. On finit par perdre le fil déjà ténu de l'histoire, parce que l'on est en présence d'un roman psychologique, une sorte de grande fresque sociale qui décortique et analyse les comportements.



C'est dans les dernières pages que tout prend sens. On l'avait bien compris, « l'insignifiant et vulgaire » Graziano est un contre-exemple et sa prise de conscience sera trop tardive (mais c'est déjà bien qu'il en ait une). L'acte incroyable et inattendu de Pietro, contre toute apparence, sera libérateur. Car il est le véritable héros du livre, celui qui brisera la fatalité et donnera son sens à ce titre mystérieux, « [Je passe te prendre] et je t'emmène ».
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La fête du siècle

On m’a offert ce livre et je ne connaissais pas du tout cet auteur. J’ai longtemps hésité avant de me lancer et, finalement, j’ai passé un excellent moment.



Nous avons deux personnages principaux, deux hommes très différents l’un de l’autre. Le premier, Saverio Moneta, est employé dans l’entreprise de son beau-père. Sa femme est belle mais inaccessible ; pourquoi l’a-t-il épousée, lui-même l’ignore. Point particulier : il est sataniste et dirige sa propre secte, les Enragés d’Abaddon. Au début du roman, la secte ne compte plus que quatre membres, en comptant son chef. Le second, Fabricio Ciba, est un écrivain plus ou moins reconnu, plus ou moins minable. L’un de ses livres a fait un succès, le plus récent est plutôt une déception pour ses éditeurs. Il multiplie les histoires sentimentales, fait des plans sur la comète et se cache derrière son masque.

Ces deux hommes que tout oppose vont se retrouver à la fête du siècle, donnée au parc Ada par Salvatore Chiatti, un magnat de l’immobilier. Le premier veut réaliser – enfin ! – un coup d’éclat en assassinant une chanteuse pop, autrefois sataniste ; l’autre s’y rend parce que tout le monde y va et qu’il doit être vu.

Mais les rêves démesurés de Salvatore Chiatti sont rapidement balayés, piégeant invités et intrus dans un véritable cauchemar…



Ce roman est totalement absurde, et l’auteur ne s’en cache pas. Il est cependant l’occasion de révéler les dessous des célébrités, de l’hypocrisie qui règne dans ce milieu et de leurs manipulations incessantes pour rester au sommet.

L’auteur ne met pas de gants : le vocabulaire est cru et brutal, le style parfois méprisant. C’est une véritable critique de la société romaine qui nous est offerte, et personne n’est épargné. Le résultat est un livre qui se lit vite mais qui marque l’esprit, en nous distrayant tout en nous forçant ainsi à prendre conscience de cette réalité cachée.
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Je n'ai pas peur

Un petit livre que j'ai eu du mal à lâcher et à digérer.

L'innocence d'un enfant est confrontée à la cruauté du monde adulte.

Niccolo Ammaniti réussit encore un grand livre et la fin est digne... du petit poucet.

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