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Citations de Nicolas Ancion (117)


Le portrait a pour fonction de fixer l'image d'un être vivant pour qu'elle lui survive. Historiquement, le portrait est lié à la postérité et, d'une certaine façon, à la notion d'immortalité. Personne n'a le droit de laisser sciemment un mensonge documenter cette immortalité.
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Des gens meurent de faim dans la rue. La plupart de mes amis d'enfance sont morts. La mère de mon meilleur ami m'offre un demi bol de riz, puis m'avoue que cela fait trois mois qu'elle met de côté cette richesse inouïe, grain par grain.
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Parfois ça marche, parfois ça ne marche pas. Ce n'est pas grave à ses yeux, car il a déjà sais l'un des piliers de l'existence, qui échappe malheureusement aux sciences dures : les bons moments ne peuvent se reproduire à l'identique. On essaie de recommencer : parfois ça réussit... et le plus souvent ça foire.
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Les gens heureux n'ont pas d'histoires, dit-on parfois bêtement : rien n'est plus faux. Les gens heureux sont ceux qui n'ont pas peur de se casser la gueule, de retrousser leurs manches, de cracher dans leurs mains et de monter tout en haut, pour voir plus loin, pour sauter plus haut, ou tout simplement pour ne pas rester immobiles. Ils s'écrasent sur le sol, retombent sur leurs pattes, dévalent la pente comme Sisyphe, en culbutant derrière leur rocher imaginaire, mais ils sourient encore. Ils en redemandent. Ils repartent à l'escalade. S'ils n'ont pas d'histoires, c'est parce qu'ils leur préfèrent les épopées.
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Au buffet de la gare, petites tables petits cafés
Personne n'a l'air pressé
Sauf le serveur il est déjà au turbin le pauvre
Et du comptoir à la terrasse il navette encore
À largeur de journée
À longueur de salle enfumée
Au buffet de la gare petit couloir petit WC
Je ne suis pas pressé
Tandis que le serveur turbine et que les voyageurs
mastiquent
Arrêtés dans leur journée
À l'arrêt dans la salle enfumée
J'écris ce texte
Puis je m'enfuis
Au travail

Assis dedans
Sous la photocopieuse
Je ne sais plus
Le téléphone sonnait
Sous la photocopieuse j'en suis sûr à présent
La poudre d'encre sur ses doigts
Le tiroir coincé le tambour battant
Tu l'as aimée sous la photocopieuse
Et les éclairs aveuglants au plafond
Rythmaient le silence de tes doigts
Tachés d'encre
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Installés tous les cinq sur les chaises d'église inconfortables, assises trop basses et dossiers trop hauts, ils ressemblent à une poignée de hors-la-loi assemblés autour du feu dans une plaine de l'Arizona, ou à un groupe de discussion qui partage l'Evangile, ce qui n'est pas très différent, au fond, juste une assemblée de pauvres types qui parlent de ce qui leur tient à cœur.
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On raconte que certaines des plus grandes décisions de l'histoire humaine ont été prises dans les toilettes pour hommes. Il faut croire que la station debout face aux urinoirs, la promiscuité virile et le partage du lavabo sont des facteurs décisionnels de première importance.
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Mullenders range sa Peugeot 607 dans le parking souterrain du syndicat, dénoue sa cravate et rejoint en quelques minutes Toledano à la table du fond de leur taverne habituelle. Pas le café où ils célèbrent les avancées de la lutte ouvrière, pas celui où ils fêtent l'arrivée du week-end où les bonnes nouvelles électorales, non, celui où ils se retrouvent en toute discrétion, derrière quelques tablées de vieilles dames sourdes, occupées à entretenir leur taux de glucides dans le sang et leur cabas de ragots.
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(...) Si tu vois pleurer un bébé, il faut changer ses couches; si tu vois pleurer une femme, il faut changer son amant et si tu vois pleurer un homme... il faut changer le monde.
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L'art, ce n'est pas la messe, il ne s'agit pas de respecter la liturgie. L'art, c'est la vie, putain !
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Tu te lèves un matin, c'est un matin comme les autres. Tu as l'haleine chargée comme un poids lourd polonais, la tête qui cogne. Il est six heures.
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Mon enfant, tu ne seras un homme que lorsque tu auras vaincu tes peurs!
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C'est un moment important que nous venons de traverser. Gardons-le précieusement avec tous les grands moments de la vie, sur notre étagère intérieure, là où les petits bonheurs sont rangés à côté des plus terribles peines. Là où tout éblouit, là où tout fait mal. Dans cet espace secret qui n'appartient qu'à nous.
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Je me suis dit que c'était une bonne chose qu'au moins aux enterrements on ait le droit d'être bouleversé par ses émotions. C'est vrai. tous ce s trucs qu'on tente de contenir à longueur de journées, les doutes, les frustrations, les colères, l'impuissance permanente, c'est comme de la lave en fusion, quand ça arrive au sommet du volcan, paf, ça jaillit, ça entre en éruption et ça retombe dans tous les sens. D'habitude, on le cache. on essaie de faire croire que tout va bien. Aux enterrements, on accepte de voir les gens s'effondrer, de les prendre dans les bras pour les consoler, sans poser de question, sans même hésiter. On trouve normal de partager la douleur des autres, de leur prendre un bout pour qu'elle soit plus légère
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Des prédateurs. Ils boivent sans jamais perdre le contrôle, ils sont tout doux en apparence, mais quand ils repèrent une proie, une fille bien saoule, ils en profitent à fond, ils sont plus lourds que des pierres tombales, ils y vont sans détour, elles se laissent faire parce qu'elles ne sont plus en état de résister. On devrait appeler ça du viol, mais les gars disent que les filles l'ont cherché, qu'elles n'ont pas refusé.
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Quand quelqu'un meurt d'avoir trop bu, qui est vraiment responsable? Celui qui fait boire le verre de trop, le verre final qui, additionné à tous les autres, déposé tout en haut de la pyramide, se renverse, tombe lentement et entraîne dans sa chute tous ceux qu'on avalés avant? ou tous ceux qui ont proposé à boire bien avant le dernier verre, ceux qui ont fait tourner la bouteille, encouragé ne fut-ce que par leur silence, leur copine à boire trop? Tous ceux qui lui ont servi un des verres de la soirée sont-ils coupables? Et tous ceux qui ne l'ont pas empêchée d'en boire sont'ils du coup complices?
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Dans ce costume, le Russe ressemble en effet au grand prêtre d’une religion occulte, à un malade mental en tenue d’apparat pour célébrer une messe noire. Il rejoint le centre de la cave et les quatre momies le saluent en inclinant la tête. Il se place entre elles et commence à leur parler dans une langue étrange, mélange d’arabe, de russe et d’un autre idiome aux sons gutturaux. Alex a beau tendre l’oreille, il ne parvient à comprendre que des bribes de la conversation. Mais ces quelques éléments suffisent à le glacer d’effroi. La cérémonie est prévue pour ce soir. Le programme est plutôt simple : les prisonniers seront égorgés les uns après les autres autour de la pyramide de fer tout au long de l’après-midi, puis le prêtre entonnera le chant sacré et, enfin, il sacrifiera « l’enfant aux yeux de verre » pour achever le rituel.
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- Que vous vous intéressiez aux livres, je trouve ça très bien, mais que vous abandonniez votre grand-mère dans un couloir pendant des heures, ça ne va pas. Je vaux moins qu’un bouquin poussiéreux, c’est ça ?
- Mais non, Mamie, tu sais bien qu’on t’adore, lance Maya en collant un bisou sur la joue de sa grand-mère.
Son frère fait de même et Mamie Mado se relâche un peu. Elle a soudain une idée.
- Pour votre peine, on ne visitera pas l’opéra cet après-midi, il est trop tard. Mais on fera mieux, vous m’accompagnerez demain à l’opéra pour le ballet Casse-noisette. Je sais bien que vous préféreriez aller au cinéma voir un film fantastique, mais vous allez vous rendre compte que la danse est aussi un art époustouflant.
Alex et Maya ouvrent des yeux épouvantés, remplis d’effroi. Jusque-là, les ballets en tutus leur font plutôt l’effet d’un film d’horreur…
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En effet, la momie, après des années d’immobilité, se met soudain en mouvement, elle se redresse en prenant appui sur ses bras, comme un malade qui se relève dans son lit d’hôpital, se frotte les yeux, tourne la tête. Alex sent les poils se dresser sur ses avant-bras. C’est de la magie ! Personne ne s’est approché de la vitrine, personne n’est même entré dans la pièce. Maya avait raison, on dirait que la momie s’est tout simplement réveillée.
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Quand il s’agit de s’instruire ou de faire découvrir des nouvelles choses à ses petits-enfants, Mamie Mado est toujours partante. Le Louvre, elle s’y rend pour un oui ou un non, sur un coup de tête, sur un coup de cafard, pour se remonter le moral ou pour se reposer en fin d’après-midi quand il fait trop chaud à Paris. Elle est membre des amis du musée depuis des années.
La tombe d’Osiris ? Bien entendu, elle voit très bien de quoi il s’agit. Dans l’aile Sully, la salle tout au fond. C’est tout simplement ma-gni-fi-que !
La traversée de Paris en métro amuse toujours autant Alex et Maya.
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